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UNIVERSITÉ MOAMMED V – AGDAL

ECOLE MOHAMMADIA D’INGENIEURS


Rabat

Département : Mécanique
Spécialité : Conception et Production Intégrées

Module : Machines énergétiques

Turbopompes et Turbines hydrauliques

Professeur : Mounir Hamid


Version 2023-2024

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Chapitre I :Généralités
1. Notion des turbomachines
1.1. Définition
Les turbomachines forment une famille d’appareils qui utilisent un fluide pour effectuer une
transformation d’énergie. De manière générale, une turbomachine est définie comme un dispositif qui permet
de donner ou de retirer de l’énergie à un fluide par l’action dynamique d’un élément rotatif appelé ROTOR.

Figure 1 : turbines

Turbomachine : Un ensemble mécanique de révolution comportant une ou plusieurs roues (rotors)


mobiles munies d’aubes (aubages, ailettes) qui ménagent entre elles des canaux à travers lesquels le fluide
s’écoule.

☛ L’échange d’énergie s’effectue dans le rotor et résulte du travail des forces aérodynamiques sur les
aubes produites par l’écoulement du fluide autour de celles-ci, et qui résultent principalement de la différence
de pression entre les deux faces des aubes.

Remarque : Pour une pompe par exemple, les aubes sont des obstacles profilés, plongés dans un
écoulement de fluide. Elles constituent entre elles des canaux courbés dans lesquels le fluide s’écoule.

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Figure 2 : classification
1.2. Grilles d’aubes

☛ On appelle grille d’aubes, un ensemble fixe ou mobiles d’obstacles (aubes) déduites les unes des
autres par un déplacement géométrique périodique utilisé pour guider l’écoulement du fluide et pour échanger
avec lui un effort mécanique. L’effort mécanique résulte de la différence de pression entre les deux faces d’une
aube.

Sur l’Intrados d’une aube, la pression est plus élevée que sur l’extrados.

Figure 3 : Grille d’aubes


2. Classifications des turbomachines
Il existe une très grande variété de turbomachines. Aussi, avant d’en examiner plus avant le principe
de fonctionnement, il est utile d’en faire une classification selon divers critères et de l’illustrer par des
exemples concrets.
De nombreux critères servent à classer les turbomachines. Les plus importants sont les suivants :
☛ Selon la nature du fluide

☛ Selon la trajectoire du fluide


☛ Selon la fonction de la machine
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2.1.Selon la nature du fluide
Selon la nature du fluide, elles sont divisées en deux parties : à fluide compressible et à fluide
incompressible.

Schéma 1.1 : Classification des machines à fluides

2.2. Selon la trajectoire du fluide


La forme de la trajectoire du fluide dans la roue d’une turbomachine fournit également une base de
classification des types de turbomachines. En générale, on distingue :
☛ Turbomachines radiales :
Suivant la manière dont le fluide traverse la roue mobile, on dit que, dans la traversée d'une machine,
on a un passage radial là où la vitesse n’a, en plus de sa composante circonférentielle, qu’une composante
radiale ; chaque ligne de courant se trouve dans un plan perpendiculaire à l’axe de la roue (Les particules
fluides se déplacent dans des plans normaux à l’axe de la roue).
Une machine est dite radiale si le courant y est à peu près radial. Pour les machines radiales, on
distingue :
• Les machines centrifuges (écoulement s’éloigne de l’axe).
• Les machines centripètes (l’écoulement se rapproche de l’axe)
• Citons les pompes et les ventilateurs centrifuges, les turbines hydraulique Francis.

Figure 4 : Le fluide traverse la roue de la machine normalement à l’axe.

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Figure 4: turbine Francis

☛ Turbomachines axiales :
On dit que, dans la traversée d'une machine, on a un passage axial là où la vitesse du fluide n’a en plus
de sa composante circonférentielle, qu’une composante axiale; chaque ligne de courant se trouve sur la surface
d’un cylindre circulaire coaxial à la machine. Une machine est dite axiale si le courant y est sensiblement
axial, du moins dans la région où la majeure partie du travail est effectuée.
Citons les pompes et les ventilateurs hélicoïdes, des turbines à hélices et les turbines Kaplan.

Figure 5 : turbine Kaplan

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☛ Turbomachines semi-axiales :
Ce sont des machines où le fluide traverse la roue de façon diagonale Elles sont aussi appelées
machines hélico-centrifuges ou hélicoïdales.
On dit qu'une turbomachine est à passage mixte, hélico-centrifuge ou hélico-centripète, quand le
courant possède trois composantes : circonférentielle, axial et radial à l'une des extrémités. Les particules
fluides se déplacent sur des surfaces de révolution coaxiales à l’axe de la roue (des cônes de révolution par
exemple).

Pour les machines à passage tangentiel : les particules fluides se déplacent dans des plans parallèles à
l’axe de la roue. Par exemple, pour les turbines hydrauliques Pelton, on fait agir sur la roue un ou plusieurs
jets qui arrivent sur les augets avec une vitesse possédant seulement une composante circonférentielle (figure
6). Exemples : Turbine Pelton

Figure 6 : Turbine Pelton


1.2.3. Selon la fonction de la machine
Le sens de transfert de l’énergie entre la machine est le fluide peut aussi définir un type de classification
de turbomachines.
Dans le cas où la machine transmet de l’énergie au fluide (transfert d’énergie mécanique en énergie
hydraulique), la machine est motrice (génératrice) (pompes, compresseurs). Dans le cas inverse (transfert de
l’énergie hydraulique en énergie mécanique), la machine devient réceptrice (Turbines).
Remarque: En fluide incompressible, les seules turbomachines réceptrices sont les turbines
hydrauliques.
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Les turbomachines réversibles sont tantôt réceptrices tantôts générateurs.

Au Sens de l’échange d’énergie, on distingue :

• Les machines réceptrices qui reçoivent du travail : Parmi les machines réceptrices, on trouve les
turbopompes, les ventilateurs, les turbosoufflantes, les turbocompresseurs et les hélices aériennes
et marines.
• Les machines motrices qui fournissent du travail : Les principales machines motrices sont les
turbines à vapeur et à gaz, les turbines hydrauliques, ainsi que les éoliennes.
3. Constitution des turbomachines
Suivant qu’une turbomachine comporte un ou plusieurs rotors, elle est dite monocellulaire ou
multicellulaire.
Une turbomachine monocellulaire complète se compose de trois organes distincts que le fluide traverse
successivement, soit depuis l’entrée jusqu’à la sortie de la machine :

Figure 7 : organes principaux d’une turbomachine


Remarque : Une turbomachine élémentaire ou monocellulaire, comporte en principe deux séries d’aubages,
les uns fixes, les autres mobiles.
L’association d’un organe fixe et d’une roue mobile constitue une cellule.
3.1.Le distributeur
Il est le premier organe que le fluide rencontre sur sa trajectoire. Son rôle est de conduire le fluide depuis
la section d’entrée de la machine « point 0 » jusqu'à l’entrée du rotor « point 1 », en lui assurant une vitesse
et une direction convenables.
3.2.Rotor (Roue)
Dans une turbomachine, la roue est l’élément le plus important dans lequel s’effectue l’échange des
énergies ; dans une machine réceptrice, l’énergie fournie par le moteur d’entraînement y est communiquée au
fluide tandis qu’inversement, dans une machine motrice, le rotor reçoit sous forme de travail mécanique
l’énergie libérée par le fluide.
Les indices « 1 » et « 2 » caractériseront respectivement les grandeurs relatives à l’entrée du rotor et à sa
sortie, celle-ci constituant aussi l’entrée du diffuseur.
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3.3.Diffuseur
Le diffuseur ou l’amortisseur à le rôle de collecter le fluide à la sortie du rotor et de l’amener dans la
section de sortie de la machine à la vitesse désirée.
C’est aussi l’organe qui est destiné à transformer l’énergie cinétique en pression. Les indices « 2 » et « 3
» caractérisent respectivement les sections d’entrée et de sortie du diffuseur, cette dernière pouvant être aussi
la section de sortie de la machine.

Figure 7 : Composantes d’une pompe centrifuge

Figure 1.7: Description des turbomachines

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4. Modélisation physique des turbomachines
4.1. Modélisation globale
Les équations qui régissent les écoulements dans les turbomachines d’une façon générale sont :

4.2.1. Équation de continuité


L’équation de continuité résulte du principe de la conservation de masse pour un écoulement permanent.
La masse du fluide traversant toute la section droite d’un tube de courant par unité de temps est la même. S1
Et s2 : sont des sections terminales, p1 et p2 : masses volumiques en sections 1 et 2.

4.2.2. Équation de conservation de la masse

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a. Triangle des vitesses
Le mouvement du fluide à l’intérieur des canaux d’une roue à aubes est le résultat de deux mouvements :
❖ La rotation de la roue : représentée par la vitesse tangentielle à la roue 𝑈⃗ (appelée aussi vitesse
périphérique, vitesse circonférentielle et vitesse d’entrainement).

Elle est donnée par :

D : diamètre de la roue

N : la vitesse de rotation de la roue (tr/min)


Le déplacement par rapport à l’aube : représenté par la vitesse relative 𝑊 qui est tangente à l’aube
b. Présentation de l’écoulement
Le champ d’écoulement se trouve défini par la connaissance du vecteur vitesse en chaque point du
domaine, et, selon que celui-ci soit fixe ou mobile, on considère la vitesse absolue U ou la vitesse relative 𝑊.
Pour passer du domaine fixe au domaine mobile ou inversement, on utilise la règle classique de composition
vectorielle des vitesses :
⃗ +𝑊
𝐶 = 𝑈⃗ ⃗⃗⃗

Avec :
C : Vitesse d’entraînement créée au point M considéré, par le mouvement de rotation autour de l’axe de
rotation OO’ (figure 1-3) ; cette vitesse est perpendiculaire au plan défini par M et OO’ c-à-d le plan (OMO’).
A chaque instant et en chaque point nous avons la relation vectorielle :
⃗ +𝑊
𝐶 = 𝑈⃗ ⃗⃗⃗ 𝑎𝑣𝑒𝑐𝑈⃗
⃗ =𝜔
⃗ ∧ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑀 = 𝜔 ⃗ ∧𝑟
Où ω est la vitesse instantanée de rotation de la roue, et r la distance de la particule à l'axe de rotation.

Figure 1.8: Ecoulement des particules fluides dans la roue


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4.2.3. Équation d’énergie

5. Conclusion
Il existe deux familles de Les turbomachines hydrauliques :
− Les pompes : pompe centrifuge ;
− Les turbines hydraulique : turbine de Pilton, de Francsis…. ;
L’un des problèmes de l’ingénieurs est le choix et le dimensionnement de ce types de machine

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Chapitre II : Les turbopompes
I. Introduction
1. Fonction d’une pompe
Une pompe permet de transformer l'énergie mécanique de rotation en énergie hydraulique.

Caractéristiques fonctionnelles
Le fluide peut être :
- Recyclé dans un circuit fermé.
- Renouvelé dans un circuit ouvert (pompage
d'eau par exemple

2. Classification des machines hydrauliques

Turbomachine Machines volumétriques

Alternatives Rotatives
Pompes centrifuges
Turbines hydrauliques
Pompes à piston Pompes à engrenages ;
Pompes à pistons en Pompes à palettes ;
ligne
Pompes à vis
Pompes à membrane
Pompes à pistons (axiaux
ou radiaux).

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3. Les pompes
3.1. Les pompes alternatives
3.1.1. Pompe à piston
Les pistons sont animés d’un mouvement rectiligne alternatif ; ce mouvement est communiqué par un
système de transformation de mouvement (bielle-manivelle ; excentrique ; came ;…).

Caractéristique :
- La cylindrée : V = ………………
- Le débit : Q = …………..

3.1.2. Pompe à piston en ligne :

3.1.3. Pompe à membrane :

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3.2. Les pompes rotatives
3.2.1. Pompes à engrenages
Deux roues s'engrènent à l'intérieur d'un stator.
L'une des roues est engrenée par un moteur. Le
fluide transporté dans les creux des dents, est
transféré de l'admission à la pression Padm au
refoulement à la pression Pref (avec Padm <
Pref).

3.2.2. Pompes à palettes ;


La rotation du rotor détermine la variation du
volume compris entre deux palettes, le rotor
et le corps ; d'où l'aspiration d'un côté et
refoulement de l'autre. On peut faire varier la
cylindrée en modifiant l’excentration e

3.2.3. Pompes à vis


Le liquide enfermé dans le creux des filets est
véhiculé parallèlement aux axes des vis. A chaque
tour des vis, le déplacement est d’un pas. Le
fonctionnement est analogue à celui d'une vis
d'Archimède

3.2.4. Pompes à pistons (axiaux ou radiaux)


a. Pompe radiale à pistons :

La force centrifuge applique les pistons contre la


couronne extérieure fixe excentrée par rapport au
moyeu et à l'élément central fixe. En tournant, le moyeu
imprime aux pistons un mouvement de va et vient.

b. Pompe axiale à pistons :


Le mouvement de va-et-vient des pistons est
obtenu par la rotation d'un plateau à axe brisé.
Dans chaque cylindre des clapets communiquent,
soit avec l'orifice d'aspiration, soit avec l'orifice de
refoulement.

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II. Pompes centrifuges ou turbopompe
1. Définition
Une pompe centrifuge est une machine rotative qui pompe un liquide en le forçant au travers d’une roue
à aubes ou d'une hélice appelée impulseur (souvent nommée improprement turbine)

2. Constituant d’une turbopompe

3. Matériaux de construction
En fonction des caractéristiques du fluide à pomper on peut choisir :
- Pour de l’eau douce :
• La fonte,
• L’acier (pour les pressions élevées).
- Pour de l’eau saumâtre ou de l’eau de mer :
• L’acier inoxydable,
• Le bronze ou du laiton,
• Le cupro-aluminium.
- Pour les produits chimiques :
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• L’acier inoxydable,
• Les matériaux synthétiques (PVC, PP).
- Pour les produits abrasifs :
• La fonte alliée ;
• La fonte revêtue.
Le choix des matériaux dépend aussi du compromis à faire entre le prix et la durée de vie de la pompe
4. Les courbes Caractéristiques des turbopompes
La Courbe « caractéristique » H –Q de la pompe (variation de la hauteur H en fonction du débit à
vitesse constante n (tr/mn)

- Débit Q : Q = Volume de liquide pompé par unité de temps (l/min, m3 /s, m3 /h)
- Hauteur d’élévation totale ou Hauteur Manométrique Totale H.M.T. notée H (m)
Les Autres courbes caractéristiques : η - Q , P – Q. La courbe H- Q varie avec la vitesse de rotation de
la pompe de telle sorte que les courbes de fonctionnement conservent leurs caractéristiques principales (lois
de similitudes).

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Rendement de la pompe : η
𝜌. 𝑔. 𝑄. 𝐻
𝜂=
𝑃𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙 ′ 𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒

Courbe caractéristique Pu(Q)


Pour les pompes centrifuge à faible et moyenne vitesse spécifique, les courbes caractéristiques P(Q) de
la puissance, sont régulièrement ascendantes (Fig.3.4).

Figure 3.4 : Courbe caractéristique P(Q)

Courbe caractéristique η(Q) :La courbe η(Q) du rendement est représenté sur la figure 3.5

Figure 3.5 : Courbe caractéristique η(Q)


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D’autre courbes caractéristiques : plages de fonctionnement optimales en fonction des dimensions de la
pompe

5. Utilisations des turbopompes

Les turbopompes sont des dispositifs mécaniques utilisés pour transférer des fluides en exploitant l'énergie
mécanique fournie par une turbine. Elles sont couramment utilisées dans divers domaines en raison de leur
capacité à générer un écoulement de fluide à haute pression. Voici quelques-uns des domaines d'utilisation
des turbopompes :

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• Aérospatiale : Les turbopompes sont largement utilisées dans l'industrie aérospatiale, en particulier
dans les moteurs de fusées. Elles fournissent la pression nécessaire pour propulser le carburant et
l'oxygène dans la chambre de combustion du moteur.
• Industrie chimique, pétrolière et gazière : Les turbopompes sont utilisées pour le transfert de
pétrole, de gaz naturel et d'autres fluides dans les pipelines. Elles sont également employées dans les
installations offshores pour la manipulation des fluides. Aussi pour le transfert de liquides dans les
processus de production chimique.
• Industrie nucléaire : Les turbopompes sont employées dans les centrales nucléaires pour le transfert
de fluides de refroidissement et d'autres liquides utilisés dans le cycle thermique.
• Applications industrielles générales : Les turbopompes sont utilisées dans de nombreuses
applications industrielles pour le transfert de liquides à haute pression, par exemple dans les
systèmes de climatisation, les systèmes de chauffage et les circuits hydrauliques.
• Médecine : Les turbopompes peuvent être utilisées dans des dispositifs médicaux tels que les circuits
de circulation extracorporelle utilisés lors de chirurgies cardiaques.
• Recherche scientifique : En recherche scientifique, les turbopompes sont utilisées dans des
domaines tels que la physique des particules, la spectroscopie de masse et d'autres applications
nécessitant le vide.
• Industrie alimentaire et pharmaceutique : Les turbopompes peuvent être utilisées pour le transfert
de fluides dans les processus de production alimentaire et pharmaceutique.

III. Choix et dimensionnent d’une turbopompe


1. Démarche
− Construction de la Courbe caractéristique du circuit (Hmt en fonction du Q)
o Calcul de la hauteur manométrique (Equation de Bernoulli)
o Calcul des Pertes de charges
o Construction de la courbe (H=F(Q))
− Identification du Point de fonctionnement : point d’intersection de la caractéristique de la
pompe et celle du circuit
− Eviter les problèmes de Cavitation en utilisant le paramètre NPSH
− Calcul du rendement
− Calcul de la puissance
− Choix du moteur électrique

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2. Constituant du circuit hydraulique

3. Point de fonctionnement d’une pompe


Problème : Une pompe est installée dans un système de conduites : Quels sont le débit et la hauteur
développés par la pompe ?

Etapes à suivre :
- Aspect économique : déterminer le (les) diamètre(s) économique(s) de (des) conduite(s) de
refoulement
- Recherche du point de fonctionnement de la pompe
- Aspect technique : Assurer à la pompe une marche sans cavitation

a. Détermination de Hmt :

La hauteur manométrique totale d'une pompe est la différence de pression du fluide entre l'entrée de
la pompe (aspiration) et la sortie de la pompe (refoulement). La HMT est exprimée en mètres de colonne de
fluide (mCF).

Application de Bernoulli entre : A entrée de la pompe (point 1) et B Sortie de la pompe (Point 2)

𝑃𝑎𝑡 𝑃1 𝑉12
+ 𝑧𝐴 + 0 = + 𝑧1 + + Δℎ𝑎𝑠𝑝 (𝑉𝐴 = 0)
𝜌. 𝑔 𝜌. 𝑔 2. 𝑔
𝑃2 𝑉22 𝑃𝑎𝑡
+ 𝑧2 + = + 𝑧𝐵 + 0 + Δℎ𝑟𝑒𝑓 (𝑉𝐵 = 0)
𝜌. 𝑔 2. 𝑔 𝜌. 𝑔
La pompe fournit une hauteur H (énergie par unité de poids) :

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𝑃2 𝑉22 𝑃1 𝑉12
𝐻=( + 𝑧2 + )−( + 𝑧1 + )
𝜌. 𝑔 2. 𝑔 𝜌. 𝑔 2. 𝑔
On obtient alors :
𝐻 = (𝑧𝐵 − 𝑧𝐴 ) + Δℎ𝑎𝑠𝑝 + Δℎ𝑟𝑒𝑓
𝐻 = ℎ𝑔 + Δℎ𝑎𝑠𝑝 + Δℎ𝑟𝑒𝑓 = ℎ𝑔 + Δ𝐻
La pompe doit vaincre en plus de la hauteur géométrique, les pertes de charge linéaires et singulières
(accessoires : vanne, clapet, coude, …)

b. Calcul des pertes de charge linéaires :


𝐿 𝑉2
(Δ𝐻)𝑙𝑖𝑛 = 𝜆. .
𝐷 2. 𝑔

𝜆 : Coefficient de pertes de charge linéaires (Diagramme de Moody)


L : Longueur de la conduite
𝑄 4. 𝑄
𝑉= =
𝑆 𝜋. 𝐷2
(Δ𝐻)𝑙𝑖𝑛 = 𝐾1 . 𝑄 2

Divers abaques pour la détermination de sont également disponibles dans la littérature, les plus classiques
étant les abaques de Colebrook et de Moody. Un exemple d'abaque de Moody est donné ci-après.

NB : à la place du coefficient de pertes de charge , on trouve parfois le facteur de friction (ou coefficient
de Colebrook) défini par :

c. Calcul des pertes de charge singulières :


𝑉2
(Δ𝐻)𝑠𝑖𝑛𝑔 = 𝑘.
2. 𝑔
𝑘 : Coefficient de pertes de charge singulières (crépine, coude,…)
(Δ𝐻)𝑠𝑖𝑛𝑔 = 𝐾2 . 𝑄 2
d. Perte de charge totale
Δ𝐻 = (Δ𝐻)𝑙𝑖𝑛 + (Δ𝐻)𝑠𝑖𝑛𝑔 = 𝐾. 𝑄 2
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Pour la pompe on doit réaliser la condition suivante :
𝐻 = ℎ𝑔 + Δ𝐻

e. Calcul de la charge nette d’aspiration : NPSH


Dans toute installation de pompage on doit toujours avoir une charge nette d’aspiration disponible
supérieur à la charge nette requis par le constructeur
NPSHdisp > NPSHreq

- Calcul du NPSH disponible pour une pompe aspirante dans une nappe d’eau à l’air libre

NPSH (en Pa) = Patm – Pv – J asp - Hh

Pour convertir le NPSH exprimé Pa, en :

1. NPSH en mètre de colonne d'eau = (Patm – Pv – J asp - Hh) / 9810


2. NPSH en mètre de liquide = ((Patm – Pv – J asp - Hh) / p) / 9,81

- Patm = Pression atmosphérique (dépend de l’altitude) en Pa


- Pv = Pression absolue (Pa) de vaporisation du fluide, donnée par des tableaux
- J asp= Pertes de charge de la conduite d'aspiration en Pa
- Hh = Charge hydraulique du fluide
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Hh (en Pa) = (9,81 * Z * p)

• p = masse volumique du liquide en kg/m3.


• 9.81 = Intensité moyenne de la pesanteur.
• Z = Hauteur géométrique (d'aspiration ou de refoulement ou les deux) en mètre d'eau, mCE.

- Calcul du NPSH disponible pour une pompe en charge

NPSH (en Pa) = Patm – Pv – J asp + Hh

• NPSH en mètre de colonne d'eau = (Patm – Pv – J asp + Hh) / 9810


• NPSH en mètre de liquide = ((Patm – Pv – J asp + Hh) / p) / 9,81

- NPSH requis

C'est la hauteur minimum de liquide (supposé à sa température d'ébullition), nécessaire au-dessus de


l'aspiration, pour empêcher la cavitation. Il dépend du type de pompe et du point de fonctionnement.

Il est donné par le fabricant de la pompe sous la forme d'une courbe donnant le NPSH requis (en mètre de

Il est indispensable que le NPSH disponible dans le système hydraulique soit plus élevé que le NPSH requis
par la pompe. Généralement on prend une marge de sécurité supplémentaire de 0,5 m.

- Cavitation

Est un terme employé pour décrire le phénomène qui se produit dans une pompe quand le NPSH est
insuffisamment disponible. La pression du liquide est réduite à une valeur égale ou inférieure à sa pression
de vapeur là où les petites bulles ou poches de vapeur commençant à se former.

Le bruit d'accompagnement est le moyen le plus facile pour identifier la cavitation. La vibration et les
dommages mécaniques tels que la défaillance de roulement peut également se produire en raison du
fonctionnement dans la cavitation.

Le seul moyen d'empêcher les effets indésirables de la cavitation c'est de s'assurer que le NPSH disponible
dans le système est plus élevé que le NPSH requis par la pompe.

Le circuit de refoulement n'intervient pas dans les problèmes de cavitation. Il ne faut jamais placer de vanne
de réglage ou de vanne d'isolement sur la conduite d'aspiration.

f. Puissance d'une pompe

La puissance utile d'une pompe correspond à la puissance transmise au fluide par la pompe :

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− : puissance utile (W)
− : accélération de la pesanteur ; g=9,81m.s-2
− : masse volumique du fluide (kg.m-3)
− : débit volumique du fluide (m-3.s-1)

g. Rendements d’une pompe


Le rendement total d’une pompe est le résultat de la multiplication de trois types de rendements.
Chaque type est lié à un genre de pertes qui se passent dans la pompe :
- Pertes hydrauliques : dissipation, par frottements, de l'énergie mécanique d'un fluide en mouvement;
- Pertes volumétriques : causées par les fuites du liquide à travers les éléments de la pompe ;
- Pertes mécaniques : due aux frottements mécaniques dans les paliers, les presses étoupes, …etc.
Le rendement global de la pompe est déterminé par la multiplication des trois rendements précédents :

Le rendement global des pompes hydrauliques est compris généralement entre 70% et 85%.

- Le rendement hydraulique 𝜂h définit le rapport entre la hauteur réelle fournie par la machine et la
hauteur idéale donnée par l’équation d’Euler (équation 2.9). Il tient compte des pertes par
frottement et par désadaptation du débit :

𝜂h est en générale entre 80% et 95%.


- Le rendement volumétrique 𝜂V caractérise le débit de fuites de liquide à l’intérieur de la pompe;
entre la sortie et l’entrée par suite des jeux de fonctionnement (à travers les joints, les bagues,…).

Avec :
Qv : Débit utile de la pompe ;
Qvf: Débit total des fuites.
Qv + Qvf : Débit délivré par le rotor
𝜂V est en générale entre 85% et 98%.
- Rendement mécanique est lié aux pertes mécaniques qui représentent les pertes en puissance
mécanique du moteur d’entrainement.
Elles sont associées aux pertes par frottement de toutes les composantes mécaniques : arbre, paliers,
systèmes d’étanchéité, frottement de disques, etc.

3. Couplage de pompes
Dans l’utilisation pratique des pompes on recherche souvent à :
➢ Augmenter la hauteur
➢ Augmenter le débit
Deux possibilités :
➢ Couplage en série
➢ Couplage en parallèle

3.1.Couplage en série
On dispose pour chaque pompe de la courbe caractéristique H-Q.
Question : Courbe caractéristique de la pompe équivalente ?
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Particularités : Les deux pompes refoulent le même débit Q

Pour ce débit Q :
• La pompe 𝑃1 fournit une hauteur 𝐻1
• La pompe 𝑃2 fournit une hauteur 𝐻2
Le système couplé fournit 𝐻1 + 𝐻2 avec un débit Q
Pour un même débit sommation des hauteurs.

Point de fonctionnement de pompes en série


Même principe pour les pompes multicellulaires. Couplage rarement utilisé en adduction d’eau

3.2.Couplage en parallèle
Particularités :
• Les pompes refoulent des débits partiels 𝑄1 , 𝑄2
• Le système couplé fournit 𝑄1 + 𝑄2

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Point de fonctionnement de pompes en parallèle
− Même principe pour les pompes à deux ouies d’aspiration (double entrée)
− Couplage très utilisé en adduction d’eau. La variation du débit refoulé est possible avec des pompes
parallèles.

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4. Exemple d’application
I. Cahier des charges
On désire dimensionner une
turbopompe destiner à refouler
3000 m3 d’eau par jour en
fonctionnant 24h/24h à partir
d’une station de purification vers
un réservoir pour satisfaire les
besoins d’un village. L’installation
comme montre le schéma ci-joint
est constituée :
- Conduite d’aspiration de
longuer LA = 20 m et de
diamètre DA = 150 mm
- Conduite d’aspiration de
longuer LA = 3200 m et de
diamètre DA = 200 mm

II. Travail demandé


1. Calculer le débit Qv
2. Calculer la vitesse à l’aspiration VA et au refoulement VR
3. Calculer le nombre de Reynolds (On prend VR = 1.2 m/s)
4. Déterminer la nature de l’écoulement
5. Choisir l’écoulement convenable
6. Lequel créé plus de résistance à l’écoulement ?
7. Sur quel paramètre il faut agir pour limiter la vitesse du fluide
8. Calculer les pertes de charge à l’aspiration et au refoulement
9. Calculer la hauteur manométrique totale Htm
10. Tracer le point de fonctionnement sur le graphe caractéristique (H, Q)
11. Choisir la pompe convenable et justifier votre choix
12. Tracer la courbe caractéristique du circuit hydraulique
13. Identifier le point de fonctionnement exact de la pompe
14. Calculer la puissance hydraulique de la pompe
15. Relever le rendement global de la pompe et du moteur sur la courbe caractéristique (r,Q)
16. En déduire la puissance du moteur électrique

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Figure.1. choix de la nature d’écoulement Figure.2. Courbe caractéristqiues des pompes (H,Q)

Figure.2. Courbe caractéristqiues de la pompe (η, Q)

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Chapitre III : Les turbines hydrauliques

1. Choix d’une turbine hydraulique


Pour sélectionner une machine pour une tâche donnée, on considère le débit, la charge et la vitesse de
rotation Ces trois variables permettent de calculer la vitesse spécifique 𝑵𝒔. Avec 𝑵𝒔 et l’utilisation du
diagramme de Cordier, on détermine le diamètre spécifique 𝑫𝒔. Finalement, à partir du 𝑫𝒔, on trouve une
valeur du diamètre 𝑫 de la machine

2. Modélisation pratique des turbines hydrauliques


Les constatations de fonctionnement les turbines hydrauliques et les études expérimentales ont
simplifié l’étude, le choix et l’optimisation de ce type de machines. Aussi une attention particulière est donnée
aux caractéristiques géométriques et physiques de la turbine hydraulique en fonction des performances
désirées tel que rendement, vitesse de rotation puissance produite….

2.1. Colline de rendement


Le champ d’opération d’une turbine est représenté par des courbes d’iso-rendement dans le plan 𝚿, 𝚽
dont l’ensemble est appelé ‘‘la colline de rendement’’ À cette représentation on superpose plusieurs courbes
correspondant à des positions d’organes mobiles

En pratique industrielle on utilise des formes particulières associées au système d’unités pour les
coefficients 𝚿 et 𝚽 :

Dans l’univers des turbines hydrauliques l’intérêt est porté sur la puissance produite
𝑾 = 𝜼.ρ.𝑸.𝒈.H = 𝜼(𝒎̇.g.H)
Il est alors possible d’exprimer le débit 𝑸 en fonction de la puissance 𝑾 et de trouver un coefficient
de débit 𝚽 avec un visage différent Si nous négligeons l’impact d’un nombre de Reynolds élevé et après
quelques manipulations, on trouve les paramètres suivants pour caractériser une turbine hydraulique :

29
Figure 9 : Colline de rendement et courbe d’ouverture
2.2. La vitesse spécifique et le diamètre spécifique
La vitesse spécifique et le diamètre spécifique, sont deux concepts issus de l'étude des lois de similitude
des turbomachines. Ils sont très utiles pour la conception de machines appartenant à des familles similaires
(homothétiques) et constituent une base pour le classement de chaque appareil Avec ces chiffres
adimensionnels, on peut déterminer la turbomachine la plus adéquate pour une application donnée

30
Remarques : La vitesse spécifique fournit par le milieu industriel se réfère au point d'efficacité maximum.
Vitesse spécifique faible : roue dite lente Vitesse spécifique élevée : roue dite rapide Cependant, les roues
lentes tournent généralement vite, tandis que les roues rapides tournent généralement lentement

Les deux nouvelles quantités adimensionnelles, vitesse spécifique et diamètre spécifique, associées à
la vitesse et au diamètre de la machine, respectivement, peuvent être obtenues par la combinaison des
coefficients de débit et de charge Bien qu’il s’agit de notions générales, elles seront présentées dans le cadre
de machines opérant avec des fluides incompressibles

Les quantités adimensionnelles, vitesse et diamètre spécifique 𝑵𝒔 et 𝑫𝒔, respectivement, permettent


de caractériser les turbomachines par des variables dans lesquelles n’apparaissent que le travail (spécifique),
le débit et la vitesse de rotation On retrouve des formes particulières pour les divers types de turbomachines.
Certaines, même ayant des unités

a. Cas de pompe hydraulique

31
b. Cas de turbine hydraulique

Les deux formes de vitesse spécifique, 𝒏𝒔 et 𝒏𝒒, peuvent également être obtenues de manière pratique
en comparant la machine à caractériser avec une machine d’étalonnage Cette idée sera présentée dans le cadre
d’une pompe

2.3. Variables réduites


Pour les turbines hydrauliques, l’industrie utilise des variables appelées réduites pour la construction
de cartes destinées au passage des données du modèle vers le prototype Ces grandeurs, notées avec un double
indice 1, correspondent à un fonctionnement en similitude sous une chute 𝑯 = 1m (1𝑝i) et un rotor de diamètre
𝑫 = 𝟏m (1𝑝i)

32
Puissance réduite P11

On note que les quantités 𝑵𝟏𝟏, 𝑸1𝟏 et 𝑷𝟏𝟏 ne sont pas adimensionnelles. Alors, leur taille dépendra
du système d'unités utilisé !

2.4. Diagramme de Cordier


Le diagramme de Cordier est une représentation dans le plan 𝑵𝒔 − 𝑫𝒔 (diamètre spécifique, vitesse
spécifique) qui aide à choisir le type de machine et fournit une première estimation du rendement Ce graphique
est très avantageux puisqu’il a été construit à partir de données expérimentales (machines existantes). Cette
représentation donne de plus une première estimation du diamètre du rotor

33
Turbines hydrauliques
Turbines à action (Pelton)

34
1. Historique

a. En 1879, l'ingénieur américain Pelton développe la turbine Pelton qu'il brevète une année plus tard.
Ce type de turbine utilise l'énergie cinétique de l'eau pour générer de l'énergie électrique.

“My invention relates to certain improvements in


water wheels of that class which are driven by the
momentum of a stream of water delivered into
buckets on the periphery of a wheel through a
suitable discharge nozzle and under a high pressure
. . . The stream of water is divided into two parts by
a central ride which directs the current of water into
the curved bottoms of the two halves of the bucket,
from which it passes out over the flaring or divergent
sides of the bucket, so as to escape smoothly and
utilize the full reactionary force of the escaping
stream, in addition to the direct force of the
impinging jet.”

b. En 1890 , le prix d'une roue de 6 pieds, capable d’opérer avec des chutes de 50 à 500 pieds et de
développer de 24 à 755 chevaux, entièrement installée, était de 400 $ à 550 $

35
c. On reconnait à M. Abner Doble, un entrepreneur de San Francisco, des contributions originales pour
l’amélioration de la turbine tangentielle, incluant l’efficacité des injecteurs ainsi que la forme
ellipsoïdale des augets. Les compagnies fondées par M. Pelton et M. Doble se sont fusionnées en 1912
avec M. William Double, fils de M. A. Double, étant l’ingénieur en chef de la compagnie.

36
2. Principe
Cette turbine est du type « à action » car l’énergie potentielle de l’eau venant d’une conduite forcée est
transformée en énergie cinétique, par l’action d’un jet d’eau sur les augets de la roue.
Ce type de turbine ne dispose pas de diffuseur (ou aspirateur) en sortie d’eau, car celle-ci s’écoule
librement à la pression atmosphérique. D’après le calcul de la vitesse spécifique, ces turbines sont adaptées à
des chutes dites « hautes chutes », > à 400 m avec un faible débit d’eau (< 15 m³/s).

37
3. Modélisation
3.1.Caractéristiques géométriques

• dd: diamètre de la buse


• dj: diamètre du jet
• D: diamètre de référence
• za: nombre d’augets
• zi: nombre d’injecteurs

3.2.Caractéristiques physiques
a. Puissance idéale

38
Cas idéal

b. Vitesse optimale

Avant de l’invention de la turbine Pelton, Antoine Parent (1666-1716) avait conclu que le rendement maximal
d’une roue était obtenu lorsque la vitesse de la pale est égale au tiers de la vitesse du courant
c. Puissance idéale pour β ≠ 0
La puissance idéale correspond à l’énergie potentielle spécifique fois le débit massique, soit

39
Lors du passage par l’aube, la vitesse relative est ralentie par le frottement du fluide contre la paroi
(𝑊2≠𝑊1) Ce phénomène peut être résumé par l’expression 𝑾𝟐=𝒌𝑾𝟏, avec0<k<1. La formule pour la
puissance devient alors

Dans l’industrie, on utilise des coefficients empiriques pour quantifier diverses vitesses dans la turbine
en fonction de la vitesse maximale théorique générée par la chute H. Pour les turbines Pelton, il est pratique
courante d’employer les relations :

De sorte que la formule pour la puissance peut être écrite comme :

d. Le rendement de la roue

e. La force
La force tangentielle du jet sur l’aube peut être obtenue à partir de la conservation de la quantité de
mouvement, notamment :

f. Le couple

40
On note que pour obtenir le maximum de puissance, donnée par

On considère la variation de celle-ci par rapport à la vitesse tangentielle de la roue, comprise dans le
coefficient notamment au moyen de l’équation

3.3.Caractéristiques du plan d’aménagement

41
4. Optimisation

Afin d’augmenter l’efficacité du système dans sa globalité

4.1.Régulation du débit de l’injecteur

4.2.Nombre d’injecteurs

B = 3.1 dj 1 injecteur
B = 3.2 dj 2 injecteurs
B = 3.3 dj 4-5 injecteurs
B > 3.3 dj 6 injecteurs

4.3.Nombre d’augets

Dans une turbine Pelton on vise à garder le jet majoritairement cohérent pendant son parcours entre la
sortie de l’injecteur et l’aube avec lequel entrera en contact. En pratique, le jet impacte l’auget à une distance

42
de 2 à 3 diamètres de jet (embouchure) À cette distance les études expérimentales ont indiqué que la
formation de gouttes à la périphérie du jet n’a pas encore eu lieu

Bien que faible, la fragmentation du jet entraine une perte de rendement

4.4.Pression dynamique de l’injecteur

43
4.5.Expérimentation

𝑊̇ en HP, H en mètres et N en rpm

5. La plus grande centrale du monde


La centrale hydroélectrique de Bieudron détient trois records mondiaux (état en 2010) : La plus haute
chute d’eau (1880 mètres), la plus grande puissance par turbine Pelton, (400 MW), la plus grande puissance
par pôle des alternateurs, (35,7 MVA).

44
Cet ouvrage est un barrage-voûte situé en Autriche. Il est composé d’un système de pompage-turbinage à
trois étages qui comprend neuf barrages, quatre centrales hydroélectriques et une série de conduites et de
conduites forcées. L'étage principale est exploité par quatre turbines Pelton d'une puissance installée de
730MW.

Série d’exercices
Problème N°1 :

Problème N°2 :

45
Problème N°3 :

Remarque: On peut considérer qu’il n’y a pas des pertes ni dans la conduite forcée, ni dans l’injecteur

Problème N°4:

Problème N°5 :

Remarque: On peut estimer la vitesse du jet en négligeant les pertes dans la conduite forcée
46
Problème N°6 :

Problème N°7 :

47
Turbines hydrauliques
Turbines à action (FRANCSIS)

48
1. Historique

Ce système a été proposé par le Français Jean-Victor Poncelet à la fin des années 1820. En 1826, l'inventeur
et industriel français Benoît Fourneyron améliora le système en augmentant le rendement (80 %) par la
modification de la circulation de l'eau, en la dirigeant radialement à travers la roue.

Maquette faite en bois, cuivre fer, laiton et


acier (129 x 114 x 83 cm, 135 kg ) Elle a été
fabriquée en 1844 par M. Eugène Philippe
d’après l’idée de M. Benoît Fourneyron

Aux États-Unis, en 1838, ce système fut breveté par le nord-américain Samuel B. Howd, puis popularisé par l’anglo-
américain James B. Francis, dont il porte le nom. Il installa ses premières turbines en 1848 à l'usine de Pawtucket
Gatehouse (en), à Lowell dans le Massachusetts. Dans les années 1860, cette turbine commença à supplanter la roue
hydraulique.

Dans les turbines Francis, avant la roue,


une partie de l’énergie potentiel, déjà sous
la forme d’énergie de pression, est traduite
en énergie cinétique dans les avant
directrices (statiques) Dans la roue,
l’écoulement subit des changements de
direction et de pression. Ces variations sont
transmises aux aubes de la machine, dont
l’origine du nom de réaction. Bien que la
vitesse absolue et la pression diminuent
lors du passage dans le rotor, à la sortie
demeure une quantité d’énergie cinétique
résiduelle Le diffuseur, situé en aval de la
roue, permet de traduire cette énergie
cinétique en pression et produit un effet
“d’aspiration” à la sortie du rotor. Ceci, est

49
bénéfique pour l’accroissement de la
puissance transmise à la roue

En 1919, la Niagara Power Co. a installé trois turbines de 37,500 HP opérant à 150 rpm pour une chute de
213,5 m. Les 2 unités fournies par I. P. Morris Co. ont montré une efficacité de 93,3% sur le terrain et l'unité
fournie par Allis

En 1923, la Niagara Falls Power Co. a installé trois autres turbines pour la tête de 213,5 m, mais opérant
à 107 rpm pour une production de puissance de 70,000 HP par unité. C’était la plus grande installation de
l’époque. Les unités de I.P. Morris et de l'Allis Chalmers ont atteint encore le même rendement, à savoir 93,8%

50
La centrale de Beauharnois au fil de l’eau sur le fleuve Saint Laurent a été construite en trois phases entre
1929 et 1961. Après réhabilitation, elle compte avec 38 groupes turbines-alternateurs pouvant produire 1903
MW

2. Principe et constituants

Les turbines à eau sont des turbomachines qui servent à utiliser l’énergie hydraulique. La turbine Francis
fait partie des turbines à réaction qui transforment l’énergie de pression de l’eau en énergie cinétique dans le
distributeur et dans le rotor. Le distributeur est alimenté en eau par un carter en spirale. L’eau en écoulement
est accélérée dans le distributeur par les aubes directrices réglables et dirigée sur les aubes mobiles. Le
changement de direction et l’accélération continue de l’eau dans le rotor génèrent une impulsion qui est
transmise au rotor

51
L’aspirateur ou diffuseur convertit l’énergie cinétique résiduelle à la sortie de la roue en énergie de
pression. En particulier, il créé une dépression à la sortie de la roue, dont l’origine du nom qui lui est attribué
Cet organe est formé soit par un divergent, ou bien par un divergent comportant une déviation de 90o. Ce
dernier permet d’accomplir la tâche de récupération de pression en limitant la profondeur de l’excavation. La
partie verticale est fondamentalement conique. La section circulaire de celle-ci devient rectangulaire dans le
coude pour le demeurer ainsi dans la partie horizontale divergente

52
3. Modélisation
3.1.Caractéristiques géométriques

3.2.Caractéristiques physiques
a. Triangle des vitesses

53
b. Condition à la sortie

c. Caratéristiques à la sortie

54
d. Coéficient empiriques

Dans l’industrie, on utilise des coefficients empiriques pour quantifier diverses vitesses dans la turbine en
fonction de la vitesse maximale théorique générée par la chute H. En particulier :

e. Les vitesses spécifiques

Les quantités adimensionnelles, vitesse et diamètre spécifique 𝑁𝑠 et 𝐷𝑠, respectivement, permettent de


caractériser les turbines hydrauliques (et l’ensemble des turbomachines) On retrouve des formes particulières
pour les turbines hydrauliques (même ayant des dimensions)

55
• nq vitesse spécifique, d’une machine, en rpm, qui est géométriquement similaire à une machine
d’étalonnage opérant avec une tête de H = 1 m (1pi) et par laquelle circule un débit Q = 1 m3/s (1
pi3/s)

• ns vitesse spécifique d’une machine, en rpm, qui est géométriquement similaire à une machine
d’étalonnage opérant avec une tête de H = 1 m (1pi) et qui consomme (produit) une puissance de
𝑊𝑊 = 1KW , 1𝐻𝐻

f. Relation entre Ns et Nq

Remarque : Le facteur de conversion ci-dessus entre ns et nq n’est valable que pour le système
international d'unités.
g. Variables réduites

En pratique industrielle, des variables réduites sont définies pour la construction de cartes destinées au
passage des données du modèle vers le prototype Ces grandeurs, notées avec un double indice 1, correspondent
à un fonctionnement en similitude sous une chute H de 1 m (1pi) et un rotor de diamètre D de 1 m (1pi)

56
h. Colline de rendement

L’étendue de la vitesse spécifique pour les turbines Francis, est plus grande que pour les autres turbines
Pour ce type de turbines, les valeurs de 𝒏s sont moyennes. Elles opèrent sur un vaste domaine de chutes
𝑯 et de débits Q.

57
Ensuite, nous regardons la puissance théorique

Si nous remplaçons la puissance dans l’expression pour 𝑛s

ou encore

Le rapport B/D1 peut varier en modifiant B sans changer D1 . Ainsi, u1 et c1 u demeurent fixes tel que
le reste des quantités dans la racine carrée

58
Aménagement et installation

Dans la conduite forcée, les pertes peuvent être calculées à l’aide de l’abaque de Moody ou des formules
équivalentes Pour l’aspirateur, une courte analyse sera faite

59
À la sortie de la roue (2), l’écoulement possède encore une vitesse et donc une énergie cinétique qui
n’ pas été convertie en mécanique. Afin de récupérer le maximum de cette énergie, on ajoute le diffuseur (2-
3) dont le rôle est de ralentir l’écoulement et créer une zone de dépression en aval du rotor. On obtiendra ainsi
une plus grande extraction d’énergie par la turbine.

Le rendement hydraulique

Selon la norme 60193(IEC standard, 1991), la hauteur nette représente la différence entre la pression totale à
l’entrée (bâche spirale) et la pression totale à la sortie (aspirateur)

60
4. Problème de cavitation
4.1.Définition
Apparition de bulles de vapeur dans un liquide causées par une diminution de pression sans apport de chaleur.
Dans un écoulement, la durée de vie des poches est extrêmement brève (de l’ordre de la milli seconde).
Lorsque l’écoulement atteint des régions de haute pression, les bulles implosent et ce phénomène répétitif et
violent peut causer des érosions importantes sur les parois. La cavitation peut se manifester par du bruit et des
vibrations accompagnées d’une diminution des performances (puissance, rendement, etc.) .

Le terme cavitation est attribué à William Froude, tandis que le nombre de cavitation a été introduit par D.
Thoma en 1923 dans le contexte des turbines et des pompes. Il a proposé un nombre adimensionnel qui peut
être utilisé pour caractériser la cavitation dans les turbines hydrauliques à réaction (Francis et Kaplan)

Hb est la pression atmosphérique en m colonne d’eau, Hs est la pression e d’aspiration à la sortie du rotor de
la turbine et H est la chute en m.
4.2. Effets
– Érosion
– Vibrations
– Détérioration de la performance
Remarque : Dans les turbines hydrauliques, la cavitation apparait “ naturellement ”. On trouve ce phénomène
en aval du rotor à cause de la dépression engendrée par l’aspirateur. Ce phénomène est connu sous le nom de
torche cavitante. À charge partielle, la cavitation fait déjà son apparition dans les canaux inter-aubes de la
roue. À pleine charge, la forme de la torche est essentiellement axiale, tandis que à charge partielle, elle devient
hélicoïdale.

61
Cavitation sur un profil hydrodynamique

Torche cavitante, à gauche, et cavitation sur les aubes, à droite

Torche de cavitation à la sortie de la roue: a) charge élevée, b) condition de design c) charge partielle.

Erosion
62
Séries d’exercice
Problème N°1

Travail demandé
• On doit trouver D2, n, c1u, D1, B, β1
• Modifier D2 en fonction de la vitesse synchrone la plus proche ? (Considérer la même forme
pour le triangle de vitesse à la sortie)
Problème N°2
• Pour une turbine Francis on a les données suivantes :
• Diamètre et hauteur du rotor à l’entrée, D1= 2m, et B= 0.2 m
• Diamètre du rotor à la sortie D2=1m, les angles β1=1200 et β2=450
• Vitesse de rotation n=375 rpm
• % de la surface occupée par les aubes (entrée et sortie) 10%
• La chute H= 200m et la turbine opère au point optimal (c2u=0)

Travail demandé
a) Obtenir le débit Q
b) Construire les triangles de vitesse à l’entrée et à la sortie et calculer l’angle α1 ainsi que la vitesse
absolue c1
c) Calculer la hauteur effective He et la puissance correspondante 𝑾

63
Problème N°3

Problème N°4

Problème N°5
Pour une turbine Francis on a les données suivantes :

• La puissance produite, 𝑾𝑾 = 𝟓000KW, le coefficient φ1 =0.28 pour


• La composante radiale de la vitesse absolue à l’entrée,
• L’angle des avant directrices 𝜶𝟏𝟏 = 𝟑𝟎° .
• Le rendement hydraulique est 𝜼 = 𝟎. 𝟗0 et
• Le rendement global 𝜼𝒈 = 𝟎𝟎. 𝟖6. La chute est 𝑯𝑯 = 𝟑0m et la vitesse
• Spécifique dimensionnelle est 𝒏𝒔= 𝟐70 (𝑾𝑾̇ [kW], H[m],n[rpm])
Travail demandé
1. La vitesse à la sortie est axiale et on doit calculer :
2. La vitesse de rotation n(rpm)
3. Le diamètre D1 et l’épaisseur b1 de la roue à l’entrée
4. L’angle théorique β1 à l’entrée

64
Turbines hydrauliques
Turbines à action (KAPLAN)

65
1. Historique

La turbine Kaplan est une turbine hydraulique à hélice, de type « réaction » qui a été inventée en 1912 par
l'ingénieur autrichien Viktor Kaplan.

Au fond, je n’ai fait que ce que les fleuves se


racontent depuis toujours Viktor Kaplan

2. Principe et constituants

Les turbines Kaplan et à hélices sont les plus adaptées pour des faibles chutes et avec un débit variant entre
1 à 100 m3/s. Elles se particularisent par leurs roues qui sont similaires à une hélice de bateau. Ces deux types
de turbines ont une même mode de fonctionnement, en s’écoulant, l’eau provoque la rotation de la roue qui

66
entraîne l’arbre de la turbine, mais la différence est que les pales de la turbine Kaplan sont réglables en marche
pour lui permettre d’obtenir de meilleurs rendements lorsque le débit diminue, tandis que les pales de la turbine
hélice sont fixes et solidaires à la roue. L’eau s’écoule selon le même axe que la roue de la turbine qui
ressemble à une simple hélice à pales fixe ou variable. Dans cette machine, l’eau entre axialement, et est mise
en rotation par l’aubage du distributeur uniquement puisqu’il n’y a pas de bâche spirale.

3. Modélisation
3.1.Caractéristiques géométriques

3.2.Caractéristiques physiques
a. Chute libre

67
b. Puissance

c. Les vitesses spécifiques


• ns dénote la vitesse nécessaire pour atteindre, dans une turbine similaire, la puissance unitaire avec
un chute de 1m.

68
• nq est la vitesse d’une turbine géométriquement similaire à une autre opérant avec une chute de 1
m et par laquelle circule un débit Q = 1 m3/s

d. Relation entre Ns et Nq

e. Variables réduites
• En pratique, pour les turbines hydrauliques, on définit des variables réduites
• Celles-ci correspondent à un fonctionnement en similitude d’une turbine de diamètre 𝑫 = 𝟏m, opérant
avec une chute 𝑯 = 𝟏𝒎 On note ces variables avec un double indice 1

Remarque : les valeurs numériques de n11, Q11 et P11 dépendent du système d'unités
f. Colline de rendement
L’analyse de similitude et la construction de cartes d’opération des turbines Kaplan, requiert la prise en
compte de cinq paramètres : la vitesse de rotation, le débit, le rendement, la position des aubes directrices et
l’inclinaison des pales de la roue. Ces deux derniers éléments qui régulent le débit, sont caractérisés
respectivement, par un paramètre de position x et, par un angle 𝝋𝟎 Étant donné la complexité entraînée par la
présence de deux variables géométriques, on simplifie la représentation en fixant l’une de ces variables et en
traçant deux séries de collines de rendement séparées
Dans un cas, on fixe la positon de l’aubage du rotor, soit 𝝋𝟎 et on régule le débit au moyen de différentes
ouvertures du distributeur

69
Dans l’autre cas, l’ouverture x du distributeur est maintenue constante et on contrôle la variation du débit
en modifiant l’angle 𝝋𝟎 des aubes de la roue

On note que pour chaque paire 𝑸1𝟏−𝒏𝟏𝟏, les rendements sont différents. Cependant, pour chaque
série il y aura une configuration particulière pour laquelle les rendements sont optimaux. Celle-ci correspond
à la colline de rendement de la turbine Kaplan.

70
Turbine adéquate pour des faibles chutes et des débits élevés. Les valeurs de 𝒏𝒔 sont élevées.

g. Angle de w et rayon r
Dans un rotor, la vitesse tangentielle 𝒖 augmente dans la direction radiale. Ainsi, pour une vitesse axiale
absolue 𝐜𝐜, considérée constante, l’inclinaison de la vitesse relative 𝒘 change du moyeu vers le bout de la
pale Cette variation impose alors une modification de l’angle 𝜷𝟏 de la pale dans la direction radiale

Remarque : schéma simplifié sans l’écoulement tourbillonnaire (vortex libre)


71
Débit de pivotage des aubes

Pour une même vitesse de rotation 𝒖, lorsque l’angle d’inclinaison 𝜷𝟏 de la pale change, les modules des
vitesses relative 𝒘 et absolue 𝐜, se modifient à cause de la variation de l’inclinaison de la pale. On constate
alors que l’inclinaison des pales a un impact sur le débit 𝐐 qui dépend de la vitesse 𝐜.
Remarque : schéma simplifié sans l’écoulement tourbillonnaire (vortex libre)

Problème 1
Trouver la vitesse de rotation 𝑵 et le diamètre du rotor 𝑫 pour une turbine Kaplan dont la chute est de 𝑯 =
40 m. La puissance cherchée et de 𝑾 = 𝟏7800 cv . La turbine opère au point nominal. La colline de
rendement de cette turbine est connue:

72
Problème 2
On considère la turbine KAPLAN suivante :

73

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