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Principe d’une turbomachine


1. Définitions et théorie générale des turbomachines .............................................................. 1
2. Similitudes dans les turbomachines ................................................................................... 9
3. Rendements des turbomachines ......................................................................................... 13
4. Fonctions et domaines d’utilisation des turbomachines ................................................ 14
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1. DEFINITIONS ET THEORIE GENERALE DES TURBOMACHINES


1.1. Définitions
1.1.1. Turbomachines
Les turbomachines sont des machines dans lesquelles un fluide (liquide ou gaz) échange de
l’énergie à l’aide d’un ou plusieurs impulseurs (appelés aussi rotors ou roues). Ces derniers
sont munis d’aubes (pompes et compresseurs), d’ailettes (turbines à gaz ou à vapeur) ou
augets (turbine hydraulique Pelton).
Pour une pompe par exemple, les aubes sont des obstacles profilés, plongés dans un
écoulement de fluide. Elles constituent entre elles des canaux courbés dans lesquels le fluide
s’écoule.
1.1.2. Grilles d’aubes :
On appelle grille d’aubes, un ensemble fixe ou mobiles d’obstacles (aubes) déduites les unes
des autres par un déplacement géométrique périodique utilisé pour guider l’écoulement du
fluide et pour échanger avec lui un effort mécanique. L’effort mécanique résulte de la
différence de pression entre les deux faces d’une aube. Sur l’Intrados d’une aube, la pression
est plus élevée que sur l’extrados.

Figure 1.1 : Grille d’aubes

1.2. Classifications des turbomachines

1.2.1. Selon la nature du fluide

Les turbomachines constituent une grande famille de dispositifs/appareils utilisés dans


l’industrie. On peut les situer par rapport aux autres machines à fluide à l’aide du schéma
présenté ci-dessous. Selon la nature du fluide, elles sont divisées en deux parties : à fluide
compressible et à fluide incompressible.

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1.2.2. Selon la trajectoire du fluide


La forme de trajectoire du fluide dans la roue d’une turbomachine fournit également une base
de classification des types de turbomachines. En générale, on distingue :
a) Turbomachines radiales :
Dans ce type de turbomachine, le fluide traverse la roue (rotor) perpendiculairement à l’axe de
l’arbre de la machine. Pour les machines radiales, on distingue les machines centrifuges
(écoulement s’éloigne de l’axe) et les machines centripètes (l’écoulement se rapproche de
l’axe).

Figure 1.2 : Roue d’une turbomachine radiale

b) Turbomachines axiales :
Ici, le fluide traverse la roue de la machine parallèlement à l’axe.

Figure 1.3 : Roue d’une turbomachine axiale

c) Turbomachines semi-axiales :
Ce sont des machines où le fluide traverse la roue de façon diagonale (fig.3). Elles sont aussi
appelées machines hélico-centrifuges ou hélicoïdale.

Figure 1.4 : Roue d’une machine semi-axiale

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1.2.3. Selon la fonction de la machine


Le sens de transfert de l’énergie entre la machine est le fluide peut aussi définir un type de
classification de turbomachines.
Dans le cas où la machine transmet de l’énergie au fluide (transfert d’énergie mécanique en
énergie hydraulique), la machine est motrice (pompes, compresseurs). Dans le cas inverse
(transfert de l’énergie hydraulique en énergie mécanique), la machine devient réceptrice
(Turbines).

Figure 1.5 : Classification des turbomachines

1.3. Constitution des turbomachines


Suivant qu’une turbomachine comporte un ou plusieurs rotors, elle est dite monocellulaire ou
multicellulaire. Une turbomachine monocellulaire complète se compose de trois organes
distincts que le fluide traverse successivement, soit depuis l’entrée jusqu’à la sortie de ma
machine :
1.3.1. Le distributeur
Il est le premier organe que le fluide rencontre sur sa trajectoire. Son rôle est de conduire le
fluide depuis la section d’entrée de la machine « point 0 » jusqu'à l’entrée du rotor « point 1 »,
en lui assurant une vitesse et une direction convenables.
1.3.2. Rotor (Roue)
Dans une turbomachine, la roue est l’élément le plus important dans lequel s’effectue
l’échange des énergies ; dans une machine réceptrice, l’énergie fournie par le moteur
d’entraînement y est communiquée au fluide tandis qu’inversement, dans une machine

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motrice, le rotor reçoit sous forme de travail mécanique l’énergie libérée par le fluide. Les
indices « 1 » et « 2 » caractériseront respectivement les grandeurs relatives à l’entrée du rotor
et à sa sortie, celle-ci constituant aussi l’entrée du diffuseur.

1.3.3. Diffuseur
Le diffuseur ou l’amortisseur a le rôle de collecter le fluide a la sortie du rotor et de l’amener
dans la section de sortie de la machine à la vitesse désirée. C’est aussi l’organe qui est destiné
à transformer l’énergie cinétique en pression. Les indices « 2 » et « 3 » caractérisent
respectivement les sections d’entrée et de sortie du diffuseur, cette dernière pouvant être aussi
la section de sortie de la machine.

Figure 1.6 : Composantes d’une pompe centrifuge.

1.4. Théories générales


Les équations de la conservation de la masse, de la conservation de la quantité de mouvement
et de la conservation de l’impulsion angulaire (moment de la quantité de mouvement),
représentent des éléments essentiels pour les applications dans le domaine des turbomachines.
Les expressions mathématiques de ces équations sont illustrées ci-dessous. La figure 1.6
illustre un volume de contrôle V.
1.4.1. Conservation de la masse
L’équation de la conservation de la masse (continuité) exprime que l’accumulation de matière
dans un volume de contrôle dans le temps est égale à la somme des flux massiques qui
traversent les frontières du volume. L’expression mathématique du principe est :

𝑑
𝜌. 𝑑𝑉 + 𝜌𝑣. 𝑑𝑆 = 0 (1.1)
𝑑𝑡 𝑉 𝑠

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Avec :
𝑑
𝑑𝑡 𝑉
𝜌. 𝑑𝑉 : Accumulation de matière dans le volume de contrôle dans le temps.

𝑠
𝜌𝑣. 𝑑𝑆 : Flux massique traversant les surfaces (d’entrée et de sortie).
ρ : masse volumique
𝑣 : vitesse
dV : unité de volume
dS : unité de surface
Pour un régime permanent, la première partie de l’équation est égale à zero. Donc l’équation
(1.1) devient :

− 𝜌𝑣. 𝑑𝑆 = 0 (1.2)
𝑠

⇒ 𝜌.𝑣.𝑆1=𝜌.𝑣.𝑆2=𝑄𝑚 (1.3)
⇒ 𝑄𝑣 =𝑣.𝑆1=𝑣.𝑆2 (1.4)
𝑄𝑚 : Débit massique (Kg/s) ;
𝑄𝑣 : Débit Volumétrique (m3/s).

Figure 1.7 : Volume de contrôle

1.4.2. Conservation de la quantité de mouvement


Le principe de la conservation de la quantité de mouvement indique que la sommation des
forces est égale à l’accumulation de la quantité de mouvement dans un volume de contrôle
dans le temps plus la somme des flux de quantité de mouvement qui traversent les frontières
du volume…
𝑑
𝐹= 𝜌𝑣. 𝑑𝑉 + 𝜌𝑣. 𝑣𝑑𝑆 (1.5)
𝑑𝑡 𝑉 𝑠

Avec :
F : Sommation des forces ;

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𝑑
𝑑𝑡 𝑉
𝜌𝑣. 𝑑𝑉 : Accumulation de la quantité de mouvement dans un volume de contrôle dans le

temps ;

𝑠
𝜌𝑣. 𝑣𝑑𝑆 : Somme des flux de quantité de mouvement qui traversent les deux surfaces d’entrée et
de sortie ;
Moment de la quantité de mouvement :
Le moment angulaire est donné par l’équation suivante :
𝑑
𝑀= 𝑟. 𝜌𝑣. 𝑑𝑉 + 𝑟. 𝜌𝑣. 𝑣𝑑𝑆 (1.6)
𝑑𝑡 𝑉 𝑠

Etat stationnaire :

𝑑
𝑟. 𝜌𝑣. 𝑑𝑉 = 0
𝑑𝑡 𝑉

Figure 1.8 : Rotor schématique

𝑀= 𝑟. 𝜌𝑣 𝑣. 𝑑𝑆 = ( 𝑟2 . 𝑣2 ) 𝜌2 𝑣2 𝑆2 − (𝑟1 . 𝑣1 ) 𝜌1 𝑣1 𝑆1 (1.7)
𝑠

En utilisant l’équation (1.3), l’équation (1.7) devient :

𝑀=(𝑟2𝑣2−𝑟1𝑣1) (1.8)

1.5. Diagrammes des vitesses


Le mouvement du fluide à l’intérieur des canaux d’une roue à aubes est le résultat de deux
mouvements :
 La rotation de la roue : représentée par la vitesse tangentielle à la roue 𝑈 (appelée
aussi vitesse périphérique, vitesse circonférentielle et vitesse d’entrainement). Elle est
donnée par :
𝜋𝐷𝑁 2𝜋𝑟𝑁
𝑈= = (1.9)
60 60

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Avec :
D : diamètre de la roue
N : la vitesse de rotation de la roue (tr/min)
 Le déplacement par rapport à l’aube : représenté par la vitesse relative 𝑊 qui est
tangente à l’aube.
La figure 1.8 représente une roue d’une turbomachine sur laquelle sont tracés les vecteurs des
vitesses (à l’entrée « indice 1 » et à la sortie « indice 2 »).
La vitesse 𝐶 est appelée la vitesse absolue, peut être déterminé par : 𝐶 = 𝑈 + 𝐶 . Dans
certains livres, la vitesse absolue peut être nommée 𝑉 .

Figure 1.9 : Diagrammes des vitesses sur une roue à entrée radiale

Figure 1.10 : Triangle des vitesses à la sortie d’une turbomachine radiale

L’angle 𝛼 (angle de calage) est formé par les vitesses 𝑈 et 𝐶 et l’angle 𝛽 (angle de
construction) est formé par les vitesses 𝑈 et 𝑊 . Il est à noter que l’inclinaison des aubes ne
dépend pas du régime de fonctionnement.
Dans ce qui suit il faut intervenir encore deux composantes de la vitesse absolue :
 Une composante radiale :
𝐶𝑟 = 𝐶.𝑠𝑖𝑛 𝛼 (1.10)

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 Une composante circonférentielle :


Cu= 𝐶.𝑐𝑜𝑠 𝛼 (1.11)
La composante Cr peut être déterminé à l’aide de l’équation de continuité :
𝑄𝑣 𝑄𝑣
𝐶𝑟 = = (1.12)
𝑆 𝜋. 𝐷
Pour une turbomachine à entrée radiale, la vitesse absolue est perpendiculaire à la vitesse
d’entrainement et égale à sa composante radiale vu que la composante tangentielle est nulle.
(𝐶1=𝐶𝑟1 ,1 = 90°).

Figure 1.11 : Triangle des vitesses à l’entrée d’une turbomachine radiale

1.6. Théorème d’Euler


Le point de départ pour l’étude des turbomachines est l’équation d’Euler. Celle-ci peut être
déduite aisément du principe de conservation de l’impulsion angulaire ou moment de la
quantité de mouvement. En particulier, on considère un écoulement unidimensionnel en
régime stationnaire dans le rotor d’une turbomachine ayant des conditions uniformes à
l’entrée et à la sortie notées par les indices 1 et 2, respectivement. On applique alors,
l’équation 1.8 à un filet de fluide entre ses deux points illustrés sur la figure 1.7 et celle-ci
devient :
𝑀=(𝑟2𝑣2− 𝑟1𝑣1)
Bien que cette expression de l’équation d’Euler est sous une forme mathématique élégante,
elle requiert de modifications pour être facilement utilisable.
Dans les turbomachines ; 𝑟.𝑣 = 𝑟.𝐶𝑢 (figure 1.12).
𝑣

𝐶𝑢

Figure 1.12 : Composante de vitesse utilisée pour calculer le moment angulaire

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L’équation (1.8) devient :


𝑀 = 𝑄𝑚 (𝑟2𝐶𝑢2 − 𝑟1𝐶𝑢1) (1.13)
La puissance absorbée par la pompe est déterminée par :
𝑃 = 𝑀.𝜔 = 𝑄𝑚 (𝑟2𝐶𝑢2𝜔 − 𝑟1𝐶𝑢1𝜔) (1.14)
Sachant que la vitesse tangentielle U peut être déterminée par : U = 𝑟. 𝜔, l’équation (1.14)
peut s’écrire comme suit :
𝑃=𝑄𝑚 (𝐶𝑢2𝑈2−𝐶𝑢1𝑈1) (1.15)
La puissance absorbée par la pompe peut être déterminée aussi comme suit :
𝑃=𝑄𝑚.𝑔.𝐻𝑡𝑕 (1.16)
En égalisant les deux équations (1.15) et (1.16), on obtient l’équation d’Euler :
𝑈2 𝐶𝑢2 − 𝑈1 𝐶𝑢1
𝐻𝑡𝑕 = (1.17)
𝑔
Pour les turbomachines à entrée radiale, on a C u1 = 0 (α1 = 90°). Par conséquent, l’équation
d’Euler se simplifie et devient :
𝑈2 𝐶𝑢2
𝐻𝑡𝑕 = (1.18)
𝑔
2. SIMILITUDES DANS LES TURBOMACHINES
2.1. Introduction
Les propriétés de similitude qui s’appliquent à des machines géométriquement semblables
permettent de réduire le nombre de variables de fonctionnement indépendantes en définissant
des groupements adimensionnels de variables ou variables réduites. Pour les turbomachines,
elles conduisent aux coefficients de Râteau ; particularisées aux machines identiques, elles
sont énoncées par le théorème de Râteau.
2.2. Invariants de Râteau
Nous considérons ici une famille de turbomachines hydrauliques, chaque machine étant donc
définie individuellement par la valeur d’une de ses dimensions linéaires, en l’occurrence celle
de la dimension de référence r2. Les coefficients de Râteau sont des variables réduites, c’est-
à-dire des groupements adimensionnels des variables de fonctionnement de ces machines ;
nous en utilisons les définitions et désignations suivantes, U2 étant la vitesse d’entraînement
au rayon r2:
2.2.1. Coefficient de pression (ou pouvoir manométrique)
𝐸 𝐸 𝑔𝐻
𝜇= 2 = 2 2 = (2.1)
𝑈2 𝜔2 𝑟2 𝑈22
2.2.2. Coefficient de débit

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𝑄𝑣 𝑄𝑣
𝜇= = (2.2)
𝑈22 𝑟22 𝜔𝑟23

2.2.3. Coefficient de puissance interne


𝑃𝑖 𝑃𝑖
𝜏= 3 2 = (2.3)
𝜌𝑈2 𝑟2 𝜌𝜔 3 𝑟25
2.3. Lois de similitude
On considère deux pompes géométriquement semblables. Elles possèdent des roues à aubes et
des corps de pompes semblables (D1, D2, b1, b2, …etc.).
2.3.1. Similitude géométrique
𝐷1′ 𝐷2′ 𝑏1′ 𝐿′2
= = = ⋯ = ′′ = 𝐶𝐿 (2.4)
𝐷1′′ 𝐷2′′ 𝑏1′′ 𝐿2
(′ ) Prime : pompe réelle
(" ) Seconde : pompe étalon
CL : s’appelle constante de similitude géométrique. L est l’indice de n’importe quel paramètre
géométrique (largeur, longueur, rayon…etc.).
2.3.2. Similitude cinématique
Ici, on parle de la similitude des vitesses (U, C, W, Cr, Cu et Wu).
𝑈2′ 𝐶2′ 𝑊2′ ′
𝐶𝑟2 ′
𝐶𝑢2 ′
𝑊𝑢2
= = = = = ′′ = 𝑉𝑟 = 𝐶𝑉 (2.5)
𝑈2′′ 𝐶2′′ 𝑊2′′ 𝐶𝑟2 ′′ ′′
𝐶𝑢2 𝑊𝑢2
CV : Constante de vitesse
𝜋𝐷𝑁
A partir de la vitesse périphérique (𝑈 = ):
60
𝑁′ 𝐷′ 𝑁′ 𝐷′
𝑉𝑟 = 𝐶𝑉 = = = 𝐶𝑁 𝐶𝐿 (2.6)
𝑁 ′′ 𝐷 ′′ 𝑁 ′′ 𝐷 ′′
2.4. Machines en fonctionnement semblables
2.4.1. Débit volumétrique
Nous avons : Q = ПD2b2Cr2
On considère Q’ et Q’’ ; deux débits pour deux pompes (étalon et réelle) :
𝑄′ 𝜋𝐷2′ 𝑏2′ 𝐶𝑟2

= ′′ = 𝐶𝐿 𝐶𝐿 𝐶𝑉 (2.7)
𝑄 ′′ 𝜋𝐷2′′ 𝑏2′′ 𝐶𝑟2
Avec CV = CLCN, donc :
𝑄′
= 𝐶𝐿2 𝐶𝑉 = 𝐶𝐿3 𝐶𝑁 (2.8)
𝑄 ′′
2.4.2. Hauteur manométrique

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𝐻′ 𝑈2′ 𝐶𝑢2

′′ = 𝐶𝑉 = 𝐶𝐿 𝐶𝑁
2 2 2
= (2.9)
𝐻 ′′ 𝑈2′′ 𝐶𝑢2
2.4.3. Puissance utile
𝑃𝑢′ 𝑄 ′ 𝜌𝑔𝐻 ′ 𝑄′ 𝐻′ 𝛾′
= = = 𝐶𝐿3 𝐶𝑁 𝐶𝐿2 𝐶𝑁2 𝐶𝛾 = 𝐶𝐿5 𝐶𝑁3 𝐶𝛾 (2.10)
𝑃𝑢′′ 𝑄 ′ 𝜌𝑔𝐻 ′′ 𝑄 ′′ 𝐻 ′′ 𝛾 ′′
Les équations (2.8), (2.9) et (2.10) représentent les lois de similitudes des pompes centrifuges.
2.5. Vitesse spécifique
2.5.1. Introduction
La vitesse spécifique est un concept basé sur les propriétés de similitude, qui permet de
résoudre logiquement le problème du choix d’une turbomachine hydraulique répondant à une
application donnée. Cette notion constitue, en effet, une base normale pour le classement des
turbomachines selon leur type.
L’usage a consacré plusieurs définitions de la vitesse spécifique. Ainsi, les praticiens utilisent
le nombre de tours spécifique, ce que nous considérons comme une tradition regrettable ; en
effet, cette notion est non seulement définie différemment pour les pompes et les turbines
hydrauliques, mais encore est en fait une survivance du système d’unités industriel. Nous
l’utiliserons uniquement parce qu’elle permet de retrouver les valeurs numériques habituelles.
À l’encontre de cette pratique courante, nous donnons la préférence au coefficient de vitesse
spécifique, ou à ses dérivés, que nous établirons d’ailleurs en premier lieu. Nous estimons, en
effet, que l’usage du coefficient de vitesse spécifique devrait s’imposer, non seulement du fait
de l’unicité de définition pour toutes les turbomachines hydrauliques, mais aussi parce qu’à
l’encontre des définitions usuelles, ce coefficient est sans dimension.
2.5.2. Coefficient de vitesse spécifique
Considérons le fonctionnement d’une turbomachine quelconque sur un circuit donné ; il y
correspond des valeurs bien déterminées du débit-volume Qv, de l’énergie massique utile ou
disponible E, de la vitesse de rotation ω, et par conséquent aussi des coefficients de Râteau de
pression μ et de débit δ. Ce fonctionnement implique une relation obligatoire entre ces
diverses grandeurs ; on obtient, en effet, en éliminant le rayon r 2 du rotor de la machine :
1/2
𝛿1/2 𝜔𝑄𝑣
= 3/4 (2.11)
𝜇 3/4 𝐸

Par définition, le coefficient de vitesse spécifique d’une turbomachine en un point de


fonctionnement est la vitesse de rotation d’une machine de même type fonctionnant en

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similitude avec le débit unitaire de 1 m 3/s sous une énergie massique utile ou disponible de
1 J/kg.
Si Ωs désigne le coefficient de vitesse spécifique d’une pompe, on a, d’après la relation
précédente, puisque μ et δ sont constants en similitude :
𝛿1/2 Ω𝑠 11/2
= 3/4 (2.12)
𝜇 3/4 1
Il en résulte que pour le point de fonctionnement (ω, Qv, E) considéré, le coefficient de vitesse
spécifique d’une pompe vaut :
1/2
𝛿1/2 𝜔𝑄𝑣
Ω𝑠 = = (2.13)
𝜇 3/4 (𝑔𝐻)3/4
On peut donc constater que, Ωs est un nombre sans dimension, d’où la dénomination choisie
de coefficient de vitesse spécifique.
2.5.3. Nombre de tours spécifique

a) Pompes :
Par définition, le nombre de tours spécifique d’une pompe en un point de fonctionnement est
égal à la vitesse de rotation exprimée en tr/min d’une machine de la même famille
fonctionnant en similitude avec un débit unitaire de 1 m3/s sous une hauteur de 1 m.
Nous désignons le nombre de tours spécifique d’une pompe par NS. En procédant comme
pour Ωs (§ 2.5.2), on trouve pour un point de fonctionnement caractérisé par un débit-volume
Qv, une hauteur H = E/g et une vitesse de rotation N = 60ω/2π :
1/2
𝑁𝑄𝑣
N𝑠 = 3/4 (2.14)
𝐻
b) Turbines hydrauliques :
Par définition, le nombre de tours spécifique d’une turbine en un point de fonctionnement est
égal à la vitesse de rotation exprimée en tr/min d’une turbine de même type fonctionnant en
similitude sous une hauteur de 1 m avec de l’eau de masse volumique égale à 1000 kg/m3 en
fournissant une puissance à l’arbre de 1 ch.
Cette définition, différente de celle relative aux pompes, est due à des circonstances
historiques. En effet, les turbines hydrauliques se sont développées comme moteurs dès le
milieu du 19e siècle, avant l’électricité. Les variables caractérisant le fonctionnement d’une
turbine étaient essentiellement la hauteur de chute H, la puissance à l’arbre Pi, que l’on
exprimait en chevaux-vapeur, et la vitesse de rotation N. D’où la définition adoptée ci-dessus.

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Pour éviter toute confusion, nous désignons le coefficient de vitesse spécifique d’une turbine
hydraulique parNs′ . La valeur de Ns′ correspondant à un fonctionnement quelconque (H, Pi, N)
peut être calculée en éliminant le rayon r 2 du rotor entre les relations (2.1) et (2.3) définissant
respectivement les coefficients de Râteau de pression μ et de puissance τ. On obtient ainsi :
1/2
𝜏 1/2 𝜔𝑃𝑖
= (2.15)
𝜇 5/4 (𝑔𝐻)5/4 𝜌1/2
D’où, en appliquant la définition de 𝑁𝑠′, puisque τ et μ restent constants en similitude :
1/2
𝑁 𝑃𝑖
𝑁𝑠′ = (2.16)
𝐻 5/4
2.6. Diamètre spécifique
Comme nous l’avons fait pour Ωs, on peut associer au nombre de tours spécifique Ns ou 𝑁𝑠′ un
diamètre spécifique.
Pour une pompe de diamètre D dont le fonctionnement est défini par (𝑄𝑣 , H, N), le diamètre
spécifique est le diamètre de la machine du même type qui, tournant à la vitesse Ns, fournit en
similitude un débit unitaire de 1 m3/s sous une hauteur unitaire de 1 m. En désignant par d𝑠 le
diamètre spécifique d’une pompe, on obtient :
𝐷. 𝐻1/4
d𝑠 = 1/2
(2.17)
𝑄𝑣
De même, pour une turbine hydraulique de diamètre D dont le fonctionnement est défini par
(H, Pi, N), le diamètre spécifique est le diamètre de la machine du même type qui, tournant à
la vitesse 𝑁𝑠′ , fournit en similitude une puissance unitaire de 1 ch sous une hauteur unitaire de
1 m. En désignant par 𝑑𝑠′ le diamètre spécifique d’une turbine hydraulique, on obtient :
𝐷. 𝐻 3/4
𝑑𝑠′ = 1/2
(2.18)
𝑃𝑖

3. RENDEMENTS DES TURBOMACHINES


Le rendement total d’une pompe est le résultat de la multiplication de trois types de
rendements. Chaque type est lié à un genre de pertes qui se passent dans la pompe :
 Pertes hydrauliques : due aux frottements ;

 Pertes volumétriques : causées par les fuites du liquide à travers les jeux de la pompe ;

 Pertes mécaniques : due aux frottements mécaniques dans les paliers, les presses
étoupes, …etc.

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3. 1. Rendement hydraulique
Il est donné en fonction des pertes hydrauliques comme suit :
𝐻𝑡𝑕 − Σ𝑕𝑝 𝐻
𝜂𝑕 = = (3.1)
𝜂𝑡𝑕 𝐻𝑡𝑕
Avec :
H : Hauteur manométrique de la pompe ;
Hth : Hauteur théorique (voir théorie d’Euler, équation (1.17)).
𝜂𝑕 est en générale entre 80% et 95%.
3. 2. Rendement volumétrique
Ce type de rendement est lié aux pertes volumétriques qui sont dues à l’existence de fuites de
liquide à l’intérieur de la pompe (à travers les joints, les bagues,…).
𝑄𝑣
𝜂𝑣 = (3.2)
𝑄𝑣 + 𝑄𝑓
Avec :
Qv : Débit utile de la pompe ;
Qf : Débit des fuites.
𝜂𝑣 est en générale entre 85% et 98%.
3. 3. Rendement mécanique
Il est lié aux pertes mécaniques qui représentent les pertes en puissance mécanique du moteur
d’entrainement.
𝑃𝑢 𝜌. 𝑔. 𝐻. Q 𝑣
𝜂𝑚 = = (3.3)
𝑃𝑎 𝑃𝑎
Avec :
Pu : Puissance utile de la pompe ;
Pa : Puissance de l’arbre absorbée par la pompe.
3.4. Rendement global (total)
Le rendement global de la pompe est déterminé par la multiplication des trois rendements
précédents :
𝜂𝑔 = 𝜂𝑡 = 𝜂𝑕 ∗ 𝜂𝑣 ∗ 𝜂𝑚 (3.4)
Le rendement global des pompes hydrauliques est compris généralement entre 70% et 85%.

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4. FONCTIONS ET DOMAINES D’UTILISATION DES


TURBOMACHINES

 Récupération de l’énergie d’un fluide (turbines)


 liquide : récupération d’énergie potentielle hydraulique (barrages,…)
 gaz : turbines de dentiste, turbocompresseurs, turbopompes, …
 turbines associées à d’autres éléments (compresseurs, chambres de combustion,…)
pour la production d’énergie mécanique, ou pour la propulsion en aéronautique.
 Compression de gaz (compresseurs)
 fonction qui se présente dans des domaines très diversifiés : industrie chimique
(pression de réaction), industrie pétrolière (extraction du pétrole), ou simplement
création d’air comprimé.
 compresseurs associés à d’autres éléments (turbines, chambres de combustion,…)
pour la production d’énergie mécanique, ou pour la propulsion en aéronautique.

 Transport de fluide
 élévation : fournir une énergie pour vaincre le champ gravitationnel (pompes)
 transport horizontal : apport périodique d’énergie au fluide pour vaincre les pertes de
charges (boosters)
 Ventilation
 Production d’énergie mécanique à partir d’une source de chaleur
Production réalisée par des turbines à gaz ou des turbines à vapeur. Ces machines
associent dans un cycle thermodynamique turbines, compresseurs, sources de chaleur,
refroidisseurs,…Puissance variant de quelques kW à plusieurs dizaines de MW.
 Production d’énergie électrique (aérospatiale, avions, chars, réseau nationale,…)
 Production d’énergie mécanique : entraînement d’hélice de bateau, d’avion
(turbopropulseur), de rotor d’hélicoptère …
 Turbines à vapeur essentiellement destinées à la production de forte puissance
d’énergie électrique dans les centrales thermiques.

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Turbomachines à fluide incompressible


1. Pompes ................................................................................................................................... 1
1.1. Introduction ................................................................................................................ 1
1.2. Installation de pompage ............................................................................................ 1
1.3. Paramètres généraux des pompes ............................................................................ 1
1.4. Courbes caractéristiques .......................................................................................... 2
2 .Ventilateurs .......................................................................................................................... 7
2.1. Introduction ................................................................................................................ 7
2.2. Ventilateurs centrifuges ............................................................................................ 8
2.3. Ventilateur axiaux ou hélicoïdes .................................................................................... 3
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1. POMPES
1.1. Introduction
Une pompe est une machine hydraulique qui permet d'augmenter la charge H d'un fluide
moyennant une puissance extérieure Pext > 0 fournie au fluide. Cette puissance est en général
fournie par un rotor en rotation.
1.2. Installation de pompage
Une installation de pompage (figure 3.1) est constituée des principaux éléments suivants :
 Une pompe (ou plusieurs)

 Une conduite d’aspiration (Da, La)

 Une conduite de refoulement (Dr, Lr)

 Un réservoir d’aspiration

 Un réservoir de refoulement

 Appareils de mesure (capteurs)

 Appareil de réglage de débit (Vanne)

Figure 2.1 : Installation de pompage

Dans une installation de pompage ; la longueur de la conduite de refoulement est plus grande
que celle de la conduite l’aspiration et le diamètre de la conduite d’aspiration est plus grand
que celui de la conduite de refoulement.
1.3. Paramètres généraux des pompes
Les paramètres des pompes les plus essentielles sont ;
1.3.1. La vitesse de rotation N (tr/min)
Est le nombre de tours qu’effectue la turbomachine par unité de temps. Elle est définit en
fonction de la vitesse angulaire ω (rd/s) : N = 60ω/2П. Avec : ω est la vitesse angulaire
(rd/s).

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1.3.2. Le débit volumique (m3/s)


C’est le volume qu’une turbomachine doit fournir par unité de temps. Qv = V/t.
1.3.3. Puissance absorbée et puissance utile (W)
La puissance absorbée ou la puissance consommée est la puissance disponible au niveau de
l’arbre d’entrainement de la roue de la pompe.
La puissance utile est la puissance transmise au fluide. Elle est définit par :
𝑃𝑢=𝑄𝑣.𝜌.𝑔.𝐻𝑚 (2.1)
Avec Hm est la hauteur manométrique de la pompe.
1.3.4. Différentes hauteurs (m)
 Hauteur théorique :
La hauteur est définit par l’équation d’Euler (1.17).
 Hauteur manométrique :
C’est la hauteur qui permet à l’énergie reçue par le liquide à l’intérieur de la pompe de
surmonter les pertes de charge ;
2
𝑤 𝑉2 𝑃
𝐻𝑚 = 𝐻 = + +ℎ (2.2)
𝑔 2𝑔 𝜌𝑔 1

1 et 2 sont les points à l’aspiration et le refoulement respectivement.


W est le travail utile fourni par la machine (J).
 Hauteur d’installation :
La hauteur d’installation est définie comme suit [] :
𝐻𝑖𝑛𝑠= 𝐻 − ℎ𝑐′ (2.3)
Avec ℎ𝑐′ représente les pertes de charge dans la conduite d’installation.
𝑉𝐼𝐼2
ℎ𝑐′ = 𝐾 (2.4)
2𝑔
𝑉𝐼𝐼2 : Vitesse du fluide à la sortie de la conduite de refoulement.
 Hauteur statique :
La hauteur statique est définie comme suit :

𝑉2𝐼𝐼 𝑉2𝐼𝐼 𝑉2𝐼𝐼 𝑉2𝐼𝐼


𝐻𝑠𝑡 = 𝐻ins − = 𝐻 − ℎ′𝑐 − =H −𝐾 − (2.5)
2𝑔 2𝑔 2𝑔 2𝑔

1.4. Courbes caractéristiques


1.4.1. Courbe caractéristique H(Q)
La présence d’une pompe dans un système de pompage, exige la connaissance des paramètres
nominaux H (hauteur manométrique) et Q (débit nominale ou utile).
2
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Ces deux paramètres forment un couple (H, Q) qui définit la position du point de
fonctionnement de la pompe dans le circuit hydraulique où elle se trouve. On note que H et Q
doivent être connus pour une vitesse de rotation N de la roue constante. Mais, il est important
parfois de connaître le comportement de la pompe dans des conditions hors de celles
nominales. On peut distinguer deux types de caractéristique H(Q) ;
 Caractéristique stable :
Ce sont les courbes H(Q) régulièrement descendantes (fig.3.2) avec l’accroissement du débit,
depuis H (Q=0)=H0 =Hmax qui correspond à la fermeture du robinet – vanne de refoulement.
Chaque valeur de débit Q, correspond à une seule valeur de hauteur H.

Figure 2.2 : Courbe caractéristique stable

 Caractéristiques instables :
Ce sont des courbes montantes (ascendantes), à partir de H0 = H (Q =0) jusqu’au sommet de
la courbe, correspondant à l’ordonnée Hmax (Fig.3.3). A partir de ce point, la courbe H(Q)
devient descendante. Au-dessus de la droite horizontale passant par H0, chaque hauteur H peut
avoir deux valeurs de débits ; Q1 et Q2.

Figure 2.3 : Courbe caractéristique instable

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1.4.2. Courbe caractéristique Pu(Q)


Pour les pompes centrifuge à faible et moyenne vitesse spécifique, les courbes caractéristiques
P(Q) de la puissance, sont régulièrement ascendantes (Fig.3.4).

Figure 2.4 : Courbe caractéristique P(Q)

1.4.3. Courbe caractéristique η(Q)


La courbe η(Q) du rendement est représenté sur la figure 3.5.

Figure 2.5 : Courbe caractéristique η(Q)

1.5. Courbe caractéristique théorique d’une pompe


D’après l’équation d’Euler pour une pompe à entrée radiale ; Hth = U2.Cu2/g
On peut montrer que c’est une équation d’une droite inclinée décroissante :
𝐶𝑢2 = 𝑈2 − 𝐶𝑟2 𝑐𝑜𝑡𝑔𝛽2 (Triangle des vitesses à la sortie)
𝑈2 . (𝑈2 − 𝐶𝑟2 𝑐𝑜𝑡𝑔𝛽2 ) 𝑈22 𝑈2 𝐶𝑟2 𝑐𝑜𝑡𝑔𝛽2
𝐻𝑡ℎ = = −
𝑔 𝑔 𝑔
𝐶𝑟2 : vitesse débitante à la sortie proportionnelle au débit : 𝐶𝑟2 = Q/ПD2b2

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𝑈2 𝑈2 𝑄
𝐻𝑡ℎ = (𝑈2 − 𝐶𝑟2 𝑐𝑜𝑡𝑔𝛽2 ) ⟹ 𝐻𝑡ℎ = (𝑈2 − 𝑐𝑜𝑡𝑔𝛽2 )
𝑔 𝑔 𝜋𝐷2 𝑏2
⟹ 𝐻𝑡ℎ = 𝐴 − 𝐵. 𝑐𝑜𝑡𝑔𝛽2 . 𝑄 (2.6)

Avec :
𝑈22 𝑈2
𝐴= 𝑒𝑡 𝐵 =
𝑔 𝑔𝜋𝐷2 𝑏2
Quand Q = 0, Hth = A.
Nous avons trois cas de β2 :
a) β2 = 90° (cas des ventilateurs) : Hth = A car cotg β2= 0.
La courbe H(Q) est parallèle à l’axe du débit.
b) β2 < 90° (cas des pompes centrifuges) :
Dans cette configuration, la hauteur diminue au fur et à mesure que le débit augmente.
c) β2 > 90° (cas des compresseurs) :
La hauteur est proportionnelle au débit dans ce cas.
Pour les pompes centrifuge ; β2 varie entre 15° et 30°.

𝐻𝑡ℎ

β2 >90°

β2 < 90°

β2 < 90°
QV
Figure 2.6 : Courbe caractéristique théorique des turbomachines

Figure 2.7 : Configuration des aubes selon β2

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1.6. Couplage des pompes


Il arrive parfois que la pression ou le débit d’une seule pompe ne répond pas aux exigences
d’un client. Pour cela, il est judicieux de coupler plusieurs pompes pour créer des paramètres
(P, Q) qui sont supérieur qu’une seule pompe fonctionnant seule.
Le couplage des pompes peut se faire en série ou en parallèle.
1.6.1. Couplage de deux pompes en série :
Pour réaliser un couplage de deux pompes en série il faut lier l’orifice de refoulement de la
première pompe à l’orifice d’aspiration de la deuxième pompe.

Figure 2.8 : Courbe caractéristique du couplage de deux pompes en série.

Dans le couplage des pompes en série, on a :


𝑄𝑡 = 𝑄1 = 𝑄2
(2.7)
𝐻𝑡 = 𝐻1 + 𝐻2
1.6.2. Couplage de deux pompes en parallèle
Ce type de couplage est utilisé pour augmenter le débit refoulé en gardant la même hauteur
initiale.
Dans ce type de couplage, deux cas peuvent se présenter :
 Cas de deux pompes identiques (ayants les mêmes caractéristiques) ;
 Cas de deux pompes non identiques (n’ont pas les mêmes caractéristiques).
Dans le couplage des pompes en parallèle, on a :
𝑄𝑡 = 𝑄1 + 𝑄2
(2.7)
𝐻𝑡 = 𝐻1 = 𝐻2

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Figure 2.9 : Courbe caractéristique du couplage de deux pompes en parallèle (cas de deux pompes
identiques)

2 .Ventilateurs
2.1 : Introduction.
Le rôle des ventilateurs (comme toute turbomachine génératrice) est de transférer au fluide la
plus grande part de l’énergie qui leur est fourni au rotor. Cette élévation d’énergie mécanique
s’accompagne d’une élévation de pression totale. Pour les ventilateurs on définira cette
élévation d’énergie entre l’entrée et la sortie de la machine par la charge nette (équivalent de
la hauteur nette pour les pompes véhiculant un liquide).
𝑋𝑛 = 𝑝𝑡1 − 𝑝𝑡2 = 𝜌. 𝑔ℎ𝑛 (2.9)
Ces machines peuvent ne comporter qu’une roue brassant l’air d’un grand espace comme pour
les ventilateurs de table ou certains ventilateurs de four. Elles peuvent être placées dans une
ouverture ménagée dans une cloison afin d’assurer le renouvellement d’air d’une pièce par
exemple (figure 2.1).
Le plus fréquemment le rotor tourne dans une enveloppe munie d’un orifice d’aspiration et de
refoulement, l’un d’entre eux étant relié à une conduite dans laquelle la machine fait circuler
un fluide.

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Ventilateur hélicoïde de Ventilateur centrifuge Ventilateur hélicoïde de


table ou de cabine brasseur d’air pour four paroi
ou étuve

Ventilateur hélicoïde à Ventilateur centrifuge à


Ventilateur centrifuge de enveloppe, refoulant en
toiture, extracteur d’air. enveloppe à pavillon
d’aspiration aspirant à tuyauterie.
gueule bée.

Figure 2.10 : différents types de ventilateurs

2.2 : Ventilateurs centrifuges


On distingue deux types de construction des ventilateurs centrifuges :
 les ventilateurs possédant une roue à réaction. Pour ce type de ventilateur les aubages
sont couchés vers l’arrière ce qui permet de mieux contrôler l’écoulement relatif dans
la roue (éviter les décollements). Ce type de ventilateur possède en général un
rendement plus élevé et produit moins de bruit que celui possédant une roue à action.
En outre ce type de ventilateur est utilisé pour des applications nécessitant une grande
différence de pression entre la sortie et l’entrée du ventilateur (circuit avec de grandes
pertes de charge)
 les ventilateurs à action (aubages courbés vers l’avant) sont intéressants car
fournissant également une grande variation de pression entrée sortie, sur une plus
grande gamme de variation de débit (voir courbe figure 2.2) et pour un encombrement
moindre. En revanche leur rendement est beaucoup plus faible (décollements dans la
roue) et le bruit généré plus important.

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Les ventilateurs centrifuges possèdent des caractéristiques intéressantes (encombrement,


variation de pression pour les applications de climatisation.

Figure 2.11 : Types de roues de ventilateur centrifuge avec allure des caractéristiques de
fonctionnement

2.3 : Ventilateur axiaux ou hélicoïdes


Dans un ventilateur axial l’aspiration et le refoulement de l’air ont lieu suivant l’axe de
rotation de la machine. L’hélice du ventilateur est composée de pales (entre 4 et 20) fixées sur
un moyeu. Le rapport de moyeu est défini comme étant le rapport du diamètre du moyeu d
d
divisé par celui de l’hélice D Rmoyeu = D .

 les ventilateurs hélicoïdes de rapport de moyeu faible (0,25<Rmoyeu<0,4) sont utilisés


pour faire circuler des débits importants avec une élévation de pression faible

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 les ventilateurs hélicoïdes de rapport de moyeu important (0,5<Rmoyeu<0,7) sont


utilisés pour faire circuler des débits modérés avec une élévation de pression moyenne

Ce type de ventilateur est utilisé en ventilation, désenfumage, ventilateur de batterie ailetté


(échangeur)

Figure 2.11 : ventilateur axial ou hélicoïde

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Turbines hydrauliques

1. Définition ............................................................................................................................... 1
2. Principe de base des turbines hydrauliques ...................................................................... 1
3. Turbine à action et à réaction ................................................................................................. 1
3.1. Les turbine à action ................................................................................................... 1
3.2. Les turbine à réaction ................................................................................................ 2
3.3. Bilan d’énergie ......................................................................................................... 2
3.4. Turbine Pelton .......................................................................................................... 3
3.5. Turbine Francis ......................................................................................................... 5
3.6. Turbine Kaplan ....................................................................................................... 6
univdocs.com Chapitre3.Turbines hydrauliques

TURBINES HYDRAULIQUES

1. Définition
Les turbines hydrauliques sont à l'inverse des pompes des machines à fluides capables d'en
extraire de l'énergie. Le fluide cède donc de l'énergie dont une partie sera récupérée sur l'arbre
de la turbine sous forme d'énergie mécanique : 𝑃=𝐶𝜔. du point de vue du fluide, la puissance
mécanique Pm est négative. En changeant le signe de Pm, on obtient une quantité positive Pi
appelée puissance interne ou puissance indiquée:
𝑃𝑖 = 𝜌𝑄𝑣 𝑈1 𝐶1 − 𝑈2 𝐶2 (3.1)
2. Principe de base des turbines hydrauliques
Les turbines hydrauliques sont avant tout utilisées dans les centrales électriques pour la
production d’énergie électrique. On utilise à cet effet l’énergie potentielle gravitationnelle de
l’eau retenue dans les biefs de retenue de fleuves ou dans les barrages, appelée également
énergie de pression ou énergie potentielle. Parmi les applications spécifiques on peut citer,
l’utilisation de centrales hydrauliques à accumulation par pompage. Lorsque la demande en
électricité est faible, un réservoir en hauteur est rempli à l’aide de pompes à entraînement
électrique. Lorsque la demande en électricité est élevée, le réservoir est vidé et un surplus
d’électricité est produit au moyen de turbines hydrauliques.
Les turbines hydrauliques font partie des turbomachines. Elles convertissent l’énergie
potentielle de l’eau en énergie mécanique. Pour ce faire, l’énergie potentielle gravitationnelle
est tout d’abord convertie en énergie cinétique. L’eau en écoulement est accélérée à une
vitesse la plus élevée possible à l’intérieur d’un distributeur ou d’une buse. L’impulsion du
fluide est rendue exploitable comme force périphérique en le déviant dans une roue.
En général, on classe les turbines en deux catégories ; turbines à action et turbines à réaction.
3. Turbine à action et à réaction
3.1. Les turbine à action
La diminution de la charge est due exclusivement à la perte d'énergie cinétique :
𝑉2 𝑉2 𝑝
∆𝐻 = ∆ , 𝑜𝑟 𝐻 ≈ + ⟹ ∆𝑝 = 0 3.2
2𝑔 2𝑔 𝜌𝑔

On définit alors le degré de réaction par :


𝑝2 − 𝑝1 𝑝2 − 𝑝1
𝑟= 𝑜𝑢 (3.3)
𝜌𝑔𝐻 𝜌𝑁 2 𝐷 2
Ici r = 0. Toute l’énergie cinétique du fluide est disponible dans un ou plusieurs jets et le
passage est tangentiel.

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Figure 3.1: turbine à action (Pelton)

3.2. Les turbine à réaction


Dans ce cas, r ≠ 0, l'énergie hydraulique transmise se présente sous forme d'énergie cinétique
et d'énergie de pression. Le transfert d'énergie de pression nécessite une grande surface de
contact entre le fluide et la roue. C'est pourquoi le rotor et les aubes sont noyés dans le fluide.

Figure 3.2: turbine à réaction (Francis)


3.3. Bilan d’énergie

On appelle hauteur nette :


𝐻𝑛 = 𝐻 𝐺 − 𝐻𝑝 − 𝐻𝑟 (3.4)
Toute cette énergie (𝐻𝑛) ne sera pas intégralement transférée au rotor. En effet, en traversant
les organes fixes et mobiles, le fluide perd de l'énergie par frottement et par choc.

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On désigne ces pertes par perte de charge interne Δ𝐻i. Seule l'énergie restante (hauteur
interne) est transférée au rotor :
𝐻𝑖 = 𝐻𝑛 − Δ𝐻𝑖 (3.5)
L’énergie disponible au rotor est :
𝐶𝑖𝜔 = 𝜌𝑔𝑄𝑣𝐻𝑖 (3.6)

Où 𝐶𝑖 désigne le couple interne. Sa puissance mécanique disponible en bout d’arbre est :

𝐶𝜔 = 𝐶𝑖𝜔 − 𝑃𝑓 (3.7)

Où 𝑃𝑓 est la puissance dissipée par frottement au niveau des paliers.

Figure 3.3 : Diagramme de transfert d’énergie pour une turbine

3.4. Turbine Pelton


Cette turbine doit son nom à Lester Allan Pelton (1829-1908) qui en cherchant de l’or en
Californie, a conçu une roue avec des cuillères périphériques, que l’on appelle augets, pour
utiliser l’énergie cinétique provenant d’un jet d’eau sortant d’un tuyau.
Elle travaille à débit relativement faible sous une hauteur de chute élevée (300 m à 1200 m,
voire davantage) avec une grande vitesse de rotation.

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Figure 3.4: turbine Pelton

Figure 3.5 : Schéma de principe d’une turbine Pelton

Le jet exerce une force F sur l'auget qui conduit à un couple moteur qui fait tourner la roue de
la turbine. L'injecteur est relié au réservoir (HG) amont par une conduite forcée.
L'aiguille coulisse dans la partie convergente de l'injecteur soit par une commande manuelle
soit par un servo-moteur. Le déplacement de l'aiguille fait varier la section de sortie et par
conséquent le débit. En effet, on a :

𝑉22
= 𝐻𝐺 − ∆𝐻tuyaux − ∆𝐻inj ecteur (3.8)
2𝑔

Comme 𝐻𝐺 est très grand et que le tuyau est long, 𝑉 = 2𝑔(𝐻𝐺 − ∆𝐻tuyaux ).
Quand on veut arrêter rapidement la turbine Pelton, on ne ferme jamais brusquement la vanne
amont ou l'injecteur en raison des coups de bélier qui pourraient endommager la conduite
d'amenée, mais, on dévie le jet grâce à un déflecteur. Ensuite, on ferme lentement l'injecteur.
Le déflecteur doit être fixé solidement pour résister aux efforts souvent énormes exercés par
le jet.

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3.5. Turbine Francis


La turbine Francis est une turbine à réaction.
Pour ce type de turbines, on utilise à la fois l'énergie cinétique et l'énergie de pression. Cette
dernière nécessite pour le transfert une grande surface de contact entre le fluide et la roue.
C'est pourquoi les aubes sont noyées. Deux principes sont à la base de leur fonctionnement.
 La création d'un tourbillon à l'aide d'une bâche spirale d'aubages directeurs (directrices)
ou des deux à la fois.

 La récupération du mouvement tourbillonnaire par les aubes d'une roue mobile en


rotation qui épousent les filets d'eau afin de leur donner une direction parallèle à l'axe
de rotation.

Figure 3.6: Turbine Francis

Figure 3.7 : Principe de fonctionnement d’une turbine Francis (à réaction)

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Les aubages se comportent comme une aile d'avion. La portance qui en résulte induit un
couple sur l'arbre de la turbine et fait avancer l'aube à une vitesse d'entrainement.

Figure 3.8 : Triangle des vitesses d’une turbine Francis [3]

Les caractéristiques générales d’une turbine Francis sont les mêmes que celles d’une pompe :

𝐻𝑡𝑕
𝐻𝑛 = 𝐻𝑡𝑕 + Δ𝐻𝑐𝑕𝑜𝑐 + Δ𝐻𝑓 𝑒𝑡 𝜂= (3.9)
𝐻𝑛

3.6. Turbine Kaplan


La turbine Kaplan est une machine à réaction du type axial qui doit son nom à l’ingénieur
autrichien Victor Kaplan (1876-1934) qui a enseigné à l’université Technique de Brno en
République Tchèque. Les éléments principaux d’une turbine Kaplan sont semblables à ceux
d’une turbine Francis, soit, une bâche spirale, un distributeur avec des aubes directrices, un
rotor et finalement un diffuseur.

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Figure 3.9 : Composantes d’une turbine Kaplan


L’écoulement dans ce type de turbine est axial de sorte que la vitesse périphérique à l’entrée
et à la sortie du rotor est essentiellement la même (U1 = U2).

Figure 3.10 : Roue de Turbine Kaplan

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Turbines à gaz

1. Définition ........................................................................................................................................ 1
2. Eléments constituants la turbine à gaz ..................................................................................... 1
3. Cycle de Brayton pour les moteurs à turbine à gaz .............................................................. 2
3.1. Cycle idéal ouvert de brayton........................................................................................ 2
3.2. Cycle idéal fermé de brayton ......................................................................................... 4
4. Domaine d’utilisation ................................................................................................................... 8
5. Turboréacteur ............................................................................................................................... 8
5.1. Principes de fonctionnement des turboréacteurs ...................................................... 9
6. Les statoréacteurs ....................................................................................................................... 10
7. Turbopropulseurs ....................................................................................................................... 11
univdocs.com Chapitre 4 : Turbines à gaz

TURBINES A GAZ

1. Définition :
La turbine à gaz appelée aussi turbine à combustion ou parfois turbine à gaz de combustion
(dénomination la plus précise), est une machine thermodynamique tournante appartenant à la
famille des moteurs à combustion interne dont le rôle est de produire de l'énergie mécanique
suite à la rotation d'un arbre, directement à partir de l'énergie cinétique des gaz produits par la
combustion d'un hydrocarbure (fuel, gaz combustible...) qui subissent une détente dans une
turbine. Le comburant, le plus souvent de l'air ambiant, est comprimé avant de pénétrer dans
la chambre de combustion, en utilisant un compresseur rotatif entraîné par le même arbre que
la turbine (Fig. 1).

Figure 4.1: Turbine à gaz.

2. Eléments constituants la turbine à gaz :

Une turbine à gaz se compose de trois sections principales :

 Compresseur :
Le compresseur est utilisé pour accroître la pression de l’air. Cette pression permet
d’optimiser les processus de combustion et d’extraction de puissance puisque la combustion
du mélange fuel/air se fait dans un plus petit volume. D’autre part, l’augmentation du taux de
compression entraîne une augmentation de l’efficacité thermique. Deux types de
compresseurs existent : les compresseurs axiaux et les compresseurs centrifuges.
 Chambre de combustion :
La chambre de combustion est conçue pour brûler un mélange de fuel et d’air et pour délivrer
à la turbine les gaz résultants à une température uniforme la plus élevée possible afin

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univdocs.com Chapitre 4 : Turbines à gaz

d’optimiser son fonctionnement. Mais la température des gaz ne doit pas dépasser la
température maximale autorisée pour la turbine, sinon ce dernier risque d’être endommagée.
Il existe deux types de chambres de combustion : les chambres tubulaires qui ne sont plus
utilisées actuellement, et les chambres annulaires plus légères et plus simples.

Figure 4.2 : Section d’une chambre de combustion annulaire

 Turbine :
La turbine récupère une partie de l’énergie cinétique des gaz générés par la réaction qui
sortent de la chambre de combustion. Cette énergie cinétique est convertie en énergie
mécanique, utilisée pour entretenir la rotation du compresseur et des différents accessoires.
Près de trois quarts de l’énergie tirée des produits de combustion est nécessaire pour alimenter
le compresseur.
3. Cycle de Brayton pour les moteurs à turbine à gaz :
Le cycle de BRAYTON a d'abord été proposé par George BRAYTON pour être utilisé dans
le moteur à pistons alternatifs qu'il a développé vers 1870. Aujourd'hui, il est utilisé
uniquement pour les turbines à gaz où les processus de compression et d'expansion se
déroulent dans des machines tournantes.
3.1. Cycle idéal ouvert de brayton :
Les turbines à gaz fonctionnent généralement selon un cycle ouvert, comme le montre la
figure 4.3. L'air frais dans les conditions ambiantes est aspiré dans le compresseur, où sa
température et sa pression sont élevées. L'air à haute pression passe dans la chambre de
combustion, où le carburant est brûlé à pression constante. Les gaz à haute température qui en
résultent pénètrent alors dans la turbine, où ils s'étendent jusqu'à la pression atmosphérique
tout en produisant de l'énergie. Les gaz d'échappement quittant la turbine sont rejetés (non
recyclé), ce qui entraîne la classification du cycle en cycle ouvert, constitué de quatre
processus internes :

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1-2 Compression isentropique (dans un compresseur).


2-3 Combustion (Air + Combustible) à pression constante.
3- 4 Détentes isentropiques (dans une turbine).
4 Echappement des gaz brulés.

Figure 4.3 : Turbine a gaz cycle ouvert.


Lorsque les changements dans les énergies cinétiques et potentielles sont négligés, le bilan
énergétique d'un processus à flux constant peut être exprimé sur la base de masse unitaire,
comme suit :

𝐸𝑖𝑛 = 𝐸𝑜𝑢𝑡 → 𝑚ℎ = 𝑚ℎ =
𝑖𝑛 𝑜𝑢𝑡

A- le compresseur (q=0)
𝒎 𝒂 𝒉 𝟏 + 𝑾𝑪 = 𝒎 𝒂 𝒉 𝟐
𝑾𝑪 : La puissance du compresseur [kW]
𝒎𝒂 : Le débit massique d'air [kg/s]
B- La chambre de combustion (w = 0)
𝒎𝒂 𝒉𝟏 + 𝒎𝒄𝒐𝒎𝒃𝒉𝒄𝒐𝒎𝒃 = (𝒎𝒂 + 𝒎𝒄𝒐𝒎𝒃)𝒉𝟑
Avec :
𝒎𝒄𝒐𝒎𝒃
𝒓𝒂/𝒄𝒐𝒎 =
𝒎𝒂
𝒎𝒂 : Le débit massique d'air [kg/s]
𝒎𝒄𝒐𝒎𝒃 : Le débit massique du combustible [kg/s]

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𝒓𝒂/𝒄𝒐𝒎𝒃: Le rapport massique entre l'air et le combustible [kg comb/ kg air]


𝒉𝒄𝒐𝒎𝒃: L'emhalpie du gaz de combustion [kJ kg].

C- la turbine (q=0)
(𝒎𝒂 + 𝒎𝒄𝒐𝒎𝒃)𝒉𝟑 = 𝑾𝑻 + (𝒎𝒂 + 𝒎𝒄𝒐𝒎𝒃)𝒉𝟒
Avec
𝑾𝑻 = (𝑾𝑪 + 𝑾𝒏𝒆𝒕)
𝑾𝑻 : La puissance produite par la turbine [kW]
𝑾𝑪 : La puissance produite par la turbine [kW]
𝑾𝒏𝒆𝒕 : La puissance produite par la centrale [kW]
𝒎𝒂 : Le débit massique d'air [kg/s]
𝒎𝒄𝒐𝒎𝒃: Le débit massique du combustible [kg/s]
Le rendement (efficacité) thermique du cycle de Brayton est donnée par :
𝑾𝒏𝒆𝒕
𝜼𝒕𝒉 =
𝑸𝒊𝒏
𝑸𝒊𝒏 = 𝒎𝒄𝒐𝒎𝒃 𝒉𝒄𝒐𝒎𝒃
𝑸𝒊𝒏 : La quantité de chaleur ajoutée par heure [kW]

3.2. Cycle idéal fermé de brayton :


La turbine à gaz à cycle ouvert décrit ci-dessus peut être modélisée comme un cycle fermé,
comme le montre la figure 4.4, en utilisant les hypothèses de l'air standard. Ici, les processus
de compression et de détente restent les mêmes, mais le processus de combustion est remplacé
par un processus d'addition de chaleur à pression constante provenant d'une source externe et
le processus d'échappement est remplacé par un processus de rejet de chaleur à pression
constante. Le cycle idéal du fluide de travail dans cette boucle fermée est le cycle de Brayton,
constitué de quatre processus internes :
1-2 Compression isentropique (dans un compresseur)
2-3 Ajout de chaleur à pression constante
3-4 Détentes isentropiques (dans une turbine)
4-1 Rejet de chaleur à pression constante

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Figure 4.4 : Turbine à gaz cycle fermé


Les diagrammes T-s et P-v d'un cycle de Brayton idéal sont illustrés à la figure 4.6. Notez que
les quatre processus du cycle de Brayton sont exécutés dans des dispositifs à débit constant;
ils doivent donc être analysés comme des processus à flux constant.

Figure 4.5 : Diagrammes T-s et P-v pour le cycle idéal de Brayton.

Lorsque les changements dans les énergies cinétiques et potentielles sont négligés, le bilan
énergétique d'un processus à flux constant peut être exprimé sur la base de masse unitaire,
comme suit :
𝒒𝒊𝒏 − 𝒒𝒐𝒖𝒕 + 𝑾𝒊𝒏 − 𝑾𝒐𝒖𝒕 = 𝒉𝒐𝒖𝒕 − 𝒉𝒊𝒏

Le compresseur et la turbine sont supposés être isentropiques. Les relations de travail pour
chaque dispositif peuvent être exprimées comme suit:
A- Le compresseur (q=0)
𝒘𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒆𝒖𝒓,𝒊𝒏 = 𝒉𝟐 − 𝒉𝟏 = 𝑪𝒑 𝑻𝟐 − 𝑻𝟏 𝒌𝑱/𝒌𝒈
La puissance développée par le compresseur pour comprimer l’air, est donnée par :

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𝑾𝑪 = 𝒎𝒘𝑪
𝑾𝑪 : La puissance du compresseur [kW]
𝒎 : Le débit massique [kg/s]
𝒘𝑪 : Le travail du compresseur [kJ/kg]
𝑪𝒑 : La chaleur massique à pression constante [kJ/kgK]
Cp (air) = 1,005 kJ/kg K
B- La turbine (q=0)
𝒘𝒕𝒖𝒓𝒃𝒊𝒏𝒆,𝒐𝒖𝒕 = 𝒉𝟑 − 𝒉𝟒 = 𝑪𝒑 𝑻𝟑 − 𝑻𝟒 𝒌𝑱/𝒌𝒈
La puissance fournie par la turbine à une charge externe, est donnée par :
𝑾𝑻 = 𝒎𝒘𝑻
𝑾𝑻 : La puissance produite par la turbine [kW]
𝒎 : Le débit massique [kg/s]
𝒘𝑻 : Le travail de la turbine [kJ/kg]
𝑪𝒑 : La chaleur massique à pression constante [kJ/kgK].
C- La chaleur ajoutée au cycle par unité de masse
𝒒𝒊𝒏 = 𝒉𝟑 − 𝒉𝟐 = 𝑪𝒑 𝑻𝟑 − 𝑻𝟐 𝒌𝑱/𝒌𝒈
La quantité de chaleur ajoutée par heure est donnée par :
𝑸𝒊𝒏 = 𝒎𝒒𝒊𝒏
𝑸𝒊𝒏 : La quantité de chaleur ajoutée par heure [kW]
𝒒𝒊𝒏 : La chaleur ajoutée [kJ/kg]
𝒎: Le débit massique [kJ/s]
Cp : La chaleur massique à pression constante [kJ/kgK].
D- La chaleur rejetée par unité de masse
𝒒𝒐𝒖𝒕 = 𝒉𝟒 − 𝒉𝟏 = 𝑪𝒑 𝑻𝟒 − 𝑻𝟏 𝒌𝑱/𝒌𝒈
𝑸𝒐𝒖𝒕 = 𝒎𝒒𝒐𝒖𝒕
𝑸𝒐𝒖𝒕: La quantité de chaleur rejetée par heure [kW]
𝒒𝒐𝒖𝒕: La chaleur rejetée [kJ/kg]
𝒎 : Le débit massique [kJ/s]
Le rendement thermique du cycle de Brayton est donnée par :
𝑻
𝒘𝒏𝒆𝒕 𝒘𝑻 − 𝒘𝑷 𝒒𝒐𝒖𝒕 𝑪𝑷 (𝑻𝟒 − 𝑻𝟏 ) 𝑻𝟏 (𝑻𝟒 − 𝟏)
𝟏
𝜼𝒕𝒉,𝑩𝒓𝒂𝒚𝒕𝒐𝒏 = = =𝟏− =𝟏− =𝟏−
𝒒𝒊𝒏 𝒒𝒊𝒏 𝒒𝒊𝒏 𝑪𝑷 (𝑻𝟑 − 𝑻𝟐 ) 𝑻𝟑
𝑻𝟐 (𝑻 − 𝟏)
𝟐

Avec :
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𝒘𝒏𝒆𝒕 = 𝒒𝒊𝒏 − 𝒒𝒐𝒖𝒕 = 𝒘𝑻,𝒐𝒖𝒕 − 𝒘𝑷,𝒊𝒏

Puisque les processus 1-2 et 3- 4 sont isentropiques et P2 = P3 et P4 = P1. Donc :


(𝒌−𝟏) (𝒌−𝟏)
𝑻𝟐 𝑷𝟐 𝒌 𝑷𝟑 𝒌 𝑻𝟑
= = =
𝑻𝟏 𝑷𝟏 𝑷𝟒 𝑻𝟒

Remplaçons l’équation ci-dessus dans la relation de l'efficacité thermique on obtient :


𝟏
𝜼𝒕𝒉,𝑩𝒓𝒂𝒚𝒕𝒐𝒏 = 𝟏 − (𝒌−𝟏)/𝒌
𝒓𝑷
𝑷𝟐 𝑷𝟑
𝒓𝑷 = =
𝑷𝟏 𝑷𝟒
Avec :
k : Le ratio des chaleurs massiques à pression et à volume constants, k = cp/cv.
Cv : La chaleur massique à volume constant [kJ/kg K].
Cv (air) = 0,718 kJ/kg K
Lorsque le rapport de chaleur massique k est supposé constant, les températures et les
pressions des deux états d'un gaz parfait ayant la même entropie spécifique (S1 = S2) sont
reliées par les équations suivantes :

𝑷𝒓𝟐 𝑷𝟐 𝑷𝒓𝟑 𝑷𝟑
= , =
𝑷𝒓𝟏 𝑷𝟏 𝑷𝒓𝟒 𝑷𝟒

𝒗𝒓𝟐 𝒗𝟐 𝒗𝒓𝟒 𝒗𝟒
= , =
𝒗𝒓𝟏 𝒗𝟏 𝒗𝒓𝟑 𝒗𝟑

Remarque: Les propriétés Pr (pression relative) et vr (volume spécifique relatif) sont des
quantités sans dimension utilisées dans l'analyse des processus isentropiques, et ne doit pas
être confondu avec la propriété de la pression et le volume spécifique.
Exemple
Dans une centrale électrique, la pression à l’entrée de la turbine est de 4 bar avec un débit
massique égale à 0,1 kg / s Une. La pression et la température à la sortie de la turbine est de 1
bar et 285 K. Détermine le la température à l'entrée de la turbine et la puissance développée
par la turbine. Supposons que cp = 1,005 kJ / kg K, cv = 0,718 kJ / kg K

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Solution:
1- La température à l’entrée de la turbine
P3 = 4 bar = 400 kPa, 𝑚𝑎𝑐 = 0.1𝑘𝑔/𝑠 ,
P4 = 1 bar = 100 kPa, T4 = 285 K
(𝒌−𝟏)
𝑻𝟑 𝑷𝟑 𝒌
=
𝑻𝟒 𝑷𝟒

(𝑘−1) (1,4−1)
𝑃3 𝑘 400 1,4
𝑇3 = 𝑇4 = 285 = 423,67𝐾
𝑃4 100
2- La puissance développée par la turbine
𝑤𝑇 = ℎ3 − ℎ4 = 𝐶𝑝 𝑇3 − 𝑇4 𝑘𝐽/𝑘𝑔
𝑊𝑇 = 𝑚𝑎 𝑤𝑇 = 𝑚𝑎 ℎ3 − ℎ4 = 𝑚𝑎 𝐶𝑝 𝑇3 − 𝑇4
𝑊𝑇 = 𝑚𝑎 𝐶𝑝 𝑇3 − 𝑇4 = 0.1 1,005 423,67 − 285 = 13,893
𝑊𝑇 = 13,893𝑘𝑊

4. Domaine d’utilisation :
Les turbines à gaz sont utilisées dans des services diversifiés de moteurs à réaction et
transmissions mécaniques simples (sur terre, mer et air) à des lasers à gaz sophistiqués et
souffleries supersoniques. Pour plus de simplicité, la turbine à gaz sera envisagée pour des
applications aéroportées et des applications de surface (terre et mer). Dans les applications
aéroportées, ces unités sont appelées jets, turboréacteurs, turbosoufflantes, turbopropulseurs.
Dans les applications terrestres et maritimes, ces unités sont appelées mécaniques les turbines
à gaz d'entraînement. Chaque catégorie sera discutée en détail.

5. Turboréacteur :
Au sens strict, toutes les turbines à gaz sont des générateurs de gaz. Leurs gaz chauds sont
expansés soit à travers une turbine pour produire de l'énergie de l'arbre ou par l'intermédiaire
d'une buse pour créer une poussée. Certains générateurs de gaz élargissent leurs gaz chauds
par une buse pour produire une poussée. Ces unités sont facilement identifiées comme des
moteurs à réaction (ou turboréacteurs).

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Figure 4.6 : Turboréacteur.

5.1. Principes de fonctionnement des turboréacteurs


Il faut toutefois fournir de l'énergie : cette énergie, comme pour le moteur fusée, est fournie
par la combustion de carburants, en général fossiles, dans la chambre de combustion. Cette
combustion présente en outre l'avantage d'augmenter l'énergie disponible, donc le niveau de
pression potentielle. L'énergie nécessaire au compresseur est prélevée par une turbine, le reste
de l’énergie potentielle étant transformée en énergie cinétique en passant dans la tuyère
(processus identique au moteur fusée). L’avantage de la turbomachine réside donc
essentiellement dans la non nécessité d’emporter le comburant.

Figure 4.7 : Principes de fonctionnement des turboréacteurs


.
 Le système turboréacteur
On peut décrire globalement les turboréacteurs comme un système composé de différents sous
systèmes reliés les uns avec les autres au travers de liens de différentes natures (voir figure
4.7). Chacun de ses sous-systèmes est assimilable à une boîte noire dont le comportement
peut n’être décrit que par un ensemble restreint de paramètres d’entrée / sortie.
Le premier lien entre composants est le flux d'air qui les traverse. Il indique les dépendances
en amont et les contraintes en aval : nous verrons que ce lien est celui qui dimensionne la
puissance de la machine.

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Le second lien est la transmission d'énergie, avec l'arrivée de l'énergie fossile dans la chambre
de combustion (et la postcombustion), la transformation de cette énergie fossile en énergie
thermique Le dernier lien est le plus important car il conditionne le bon fonctionnement et la
sécurité de la machine : c'est la régulation. Elle peut agir sur les différents composants
(section d’entrée d’air, angle de calage des aubes de compresseur, ...) tout en assurant un
fonctionnement correct de l’ensemble de la turbomachine.
Finalement, il convient de se rappeler que les turbomachines aéronautiques sont une
composante à part entière du système aéronef et que des échanges de données, d'énergie et de
fluides s’effectuent entre le système propulsif et l'aéronef.

Figure 4.8 : système turboréacteur


6. Les statoréacteurs
Les statoréacteurs sont basés sur le même principe de fonctionnement que les turboréacteurs»
avec les 3 phases « compression-combustion-détente » mais avec une différence fondamentale
: ils ne comportent pas de pièces mobiles. Il n'y a donc pas de compresseur ni de turbine. La
compression est assurée par la seule manche d'entrée, à condition que le statoréacteur soit en
mouvement Un statoréacteur se présente comme un gros tuyau occupé en son centre par la
chambre de combustion.

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Figure 4.9 : Statoréacteur.

7. Turbopropulseurs
Les moteurs a hélice, et tout particulièrement les « turbopropulseurs » qui utilisent les mêmes
« générateurs de gaz » que les turboréacteurs, peuvent être considérés, soit comme le cas
limite des turboréacteurs à très grands taux de dilution, mais sans carénage de la « soufflante
», soit comme de petites « ailes tournantes ». Dans le premier cas, on considère que la
soufflante accélère modérément une grande quantité d'air créant une réaction vers l'avant.
Dans le deuxième- cas, on considère que la résultante des efforts aérodynamiques exercés par
l'air sur les pales crée une force de traction dans Taxe moteur.
Sur un turbopropulseur les pales de l'hélice sont entraînées par plusieurs étages de turbine.
Tous ces moteurs sont bien adaptés aux avions ayant des vitesses de vol modérées. Ils
présentent l'avantage d'être peu gourmands en carburant.

Figure 4.10 : Turbopropulseur.

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