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Pompe Centrifuge

Département Génie Thermique et Energie


IUT de Lorient, Université de Bretagne Sud
Année 2000/2001

Contents
1 Rappels théoriques 1
1.1 Description et principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Hauteur nette et rendement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Similitude des turbomachines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Coefficients sans dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2 Travail à faire 5
2.1 Manipulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1.1 Mise en marche de la pompe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1.2 Arrêt de la pompe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Mesures et exploitation des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

3 Annexes 7

1 Rappels théoriques
Les pompes centrifuges sont des machines qui sont largement utilisées pour assurer le transfert de
fluide. Ce banc d’essais en circuit fermé permet d’étudier les performances et les caractéristiques
d’une pompe centrifuge type.

Figure 1: Dessin en coupe d’une pompe centrifuge.

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1.1 Description et principe
Une pompe centrifuge comporte essentiellement une roue à aubages dans un corps appelé volute.
La rotation de la roue chasse par l’intermédiaire des aillettes, l’eau vers la périphérie et crée une
dépression au centre. La roue communique de l’énergie cinétique à l’eau. Cette énergie cinétique
se transforme en énergie potentielle (de pression) partiellement dans la roue et dans la volute
qui joue le rôle de collecteur. On interpose, dans certains cas, un diffuseur entre la roue et la
volute. Son rôle est de transformer l’énergie cinétique en énergie potentielle.

Figure 2: Représentation schématique d’une pompe centrifuge.

1.2 Hauteur nette et rendement


Soit une pompe de puissance P et de débit volumique qv , admettant le fluide à la pression p1
par une conduite de diamètre d et la refoulant à la pression p2 dans une canalisation de même
diamètre. L’équation de la conservation de l’énergie nous conduit à :

p1 v2 p2 v2
+ 1 + z1 + hn = + 2 + z2 (1)
ρg 2g ρg 2g

hn désignant la hauteur nette (ou gain de charge). On suppose la différence de côte z2 − z1 = z


comme négligeable, et comme la canalisation est la même à l’aspiration et au refoulement,
l’équation devient (exprimée en hauteur de fluide) :
p2 p1
hn = − (2)
ρg ρg
H = hn représente l’énergie fournie par la pompe à l’unité de poids de fluide la traversant. Le
débit volumique étant noté qv et la puissance transmise au fluide P , on a :

P = ρ g qv hn = qv (p2 − p1 ) (3)

Soit alors Pa la puissance absorbée par la pompe, le rendement de la pompe est donc :
P
η= (4)
Pa

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1.3 Similitude des turbomachines
Les lois de similitude des turbomachines à fluide incompressible résultent de l’étude des deux
questions suivantes :

• Comment varie le fonctionnement d’une pompe lorsqu’on change de vitesse de rotation ?

• Quelles sont les caractéristiques d’une pompe ou d’une turbine géométriquement semblable
à une machine donnée ?

Les conditions générales des similitudes dérivent de la mécanique des fluides. Les cas des
turbomachines n’en est qu’un cas particulier. On peut les déduire soit d’une étude directe des
phénomènes en cause, soit à partir des théorèmes généraux relatifs à l’analyse dimensionnelle.

Figure 3: Représentation schématique des vitesses (a) et des courbes de charge (b) dans une
pompe centrifuge.

On considère tout d’abord le cas d’une pompe centrifuge dont on fait varier la vitesse de rotation.
On étudie ce qui se passe lorsque le débit varie proportionnelement à la vitesse. Dans ces
conditions, tous les triangles des vitesses restent homothétiques entre eux et l’on se trouve en
présence de deux écoulements semblables. A l’entrée v10 et u01 sont proportionnels à v1 et u1 et
la direction de w10 reste donc la même que celle de w1 (voir Fig.(a)). A la sortie, les angles des
aubes imposent la direction de la vitesse relative w2 ; cette dernière variant comme le débit, elle
est proportionnelle à la vitesse périphérique et la direction de la vitesse absolue v20 est la même
que la direction de la vitesse v2 . Dans ces conditions, la hauteur Hth varie comme N 2 ou comme
u22 , ce qui revient au même.

On cherche maintenant ce que devient le rendement, et on considère tout d’abord le rendement


hydraulique ηth . Les pertes hydrauliques comprennent des pertes par frottement et des pertes
par chocs. Les premières varient comme u22 si les coefficients de frottement restent constants.
Ceux-ci dépendent de la configuration de l’écoulement mais aussi, de la qualité des surfaces ou,
ce qui revient au même, de leur rugosité et du nombre de Reynolds. On néglige ici l’influence
de ces deux paramètres. Si au régime considéré il existe des pertes par chocs à l’entrée de la
roue ou du diffuseur, les aubes correspondantes sont attaquées sous des angles identiques. Les

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pertes correspondantes, analogues à celles provoquées par un rétrécissement ou un élargissement
brusque, sont proportionnelles au carré des vitesses. Par rapport à Hth , leur valeur relative reste
donc la même et au total le rendement hydraulique est conservé. On peut aussi montrer que les
pertes par fuites et les pertes par frottement de disques, qui sont toutes deux d’ordre hydraulique
restent aussi proportionnellement les mêmes sous les mêmes réserves (influence du nombre de
Reynolds). Seules les pertes mécaniques externes obeissent à des lois essentiellement différentes.
On s’aperçoit que tant qu’il n’y a pas de variations importantes du nombre de tours, on peut
dire que, pour des points homologues de la caractéristique, c’est à dire pour des débits variant
comme N , la hauteur varie comme N 2 et le rendement est inchangé.

On peut alors déduire la caractéristique à vitesse N 0 de la caractéristique à vitesse N (voir


Fig.(b)). Un point quelconque z de cette dernière aura son correspondant en z 0 sur la parabole
Oz et à une abscisse proportionnelle au nombre de tours. Le rendement en z 0 est le même
qu’en z. On peut obtenir de cette manière le faisceau complet des caractéristiques d’une même
machine à toutes les vitesses ; les courbes d’égal rendement sont des paraboles. Compte tenu
du fait qu’à basse vitesse les nombres de Reynolds sont plus réduits, ceci conduit à un ac-
croissement des coefficient de frottement et les pertes mécaniques ont proportionnellement plus
d’importance, les courbes d’égal rendement prennent la forme représentée par C, C’ et C”. De
la même manière, on peut montrer que pour deux appareils homothétiques tournant à la même
vitesse périphérique, les triangles de vitesse sont identiques lorsque qv varie comme le carré d’une
dimension quelconque de la machine, comme par exemple r2 . Dans ces conditions, Hth conserve
sa valeur et le rendement reste le même. La caractéristique d’un appareil λ fois plus grand qu’un
appareil donné s’obtient alors en dilatant les abscisses des courbes H et η dans le rapport λ2 .

Toutes les observations précédentes peuvent être résumées en utilisant les coefficients sans
dimension de Rateau, à savoir :
qv
δ =
ur2
gH
µ = (5)
u2
Ces coefficients sont homogènes et de degré zéro. Dans leur expression, u désigne la vitesse
périphérique de la roue dont le rayon est r. Pour un même appareil et tous les appareils
homothétiques, les divers fonctionnements possibles à toutes les vitesses se résument dans les
seules relations :
µ, η = f (δ) (6)
On définit aussi un coefficient de puissance, tel que :
gW
τ= (7)
$u3 r2
et on a alors τ = µδ/η pour une pompe et τ = µδη pour une turbine. On a ainsi implicitement
résolu le problème de changement de fluide dans une machine donnée ; la nature du fluide
n’apparaı̂t que dans son poids spécifique $. On voit alors qu’un changement du poids spécifique
du fluide ne modifie pas la caractéristique qv Hη et n’agit que sur la puissance absorbée W qui
lui est directement proportionnelle.

1.4 Coefficients sans dimension


Considérons une famille de turbomachines géométriquement semblables. Comme il a été vu
précédemment, chaque représentant de la famille peut être caractérisé par une dimension linéaire
quelconque comme par exemple le rayon R de la roue mobile. En fonctionnement constant, les
caractéristiques des machines de cette famille seront déterminées si on se donne les cinq variables
indépendantes suivantes :

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• le rayon R (variable géométrique)

• le débit qv de fluide et la vitesse de rotation ω de la roue (variables cinématiques)

• la masse volumique ρ du fluide et sa viscosité dynamique µ (variables physiques)

L’analyse dimensionnelle montre que la variance du système (ou nombre de variables indépendantes)
vaut 2. Ce système peut donc être décrit par une équation d’état, comme par exemple un gaz par-
fait en système fermé, faisant intervenir 3 variables. Soit sous forme implicite ϕ(π1 , π2 , π3 ) = 0
soit sous forme développée π1 = ϕ1 (π2 , π3 ) où π1 , π2 , π3 sont des variables indépendantes, fonc-
tions univoques a priori des 5 variables précédentes. Pour des raisons d’uniformisation, on a
l’habitude de choisir des variables sans dimension. La série retenue est la suivante :

gH
π1 = Coefficient manométrique
ω 2 R2
qv
π2 = Coefficient de débit (8)
ωR3
ωR2
π3 = Nombre de Reynolds
ν
Dans le domaine d’utilisation des turbomachines, la turbulence est grande et les nombres de
Reynolds sont donc grands. L’expérience montre que les variations de π3 ont peu d’influence,
de sorte que le fonctionnnement des turbomachines de la même famille géométrique ne dépend
que du seul facteur π2 , d’où la relation : π1 = ψ1 (π2 ). Si deux machines fonctionnent à la même
valeur de π2 , elles sont en fonctionnement semblable. Tous les autres termes π sont égaux deux
à deux, en particulier ces deux machines ont le même rendement.

2 Travail à faire
Avant de démarrer l’expérimentation, il est nécessaire d’avoir pris connaissance du texte du TP
concernant notamment les similitudes des turbomachines et les coefficients sans dimension.

2.1 Manipulation
Le banc d’essais comprend une pompe centrifuge qui a un débit nominal de 2 l/s pour une
hauteur manométrique totale de 13 mètres à une vitesse de 2900 tr/min, le diamètre de la roue
étant D = 113.08 mm. Elle est entraı̂née par un moteur à courant continu à vitesse variable,
de puissance nominale 1 kW avec un variateur de vitesse et un transformateur redresseur. Le
moteur est monté en balance pour pouvoir mesurer le couple au moyen d’un dynamomètre. La
vitesse du moteur est mesurée avec un compte-tours stroboscopique. Le circuit hydraulique se
compose d’un réservoir principal qui sert de support au banc et d’un réservoir de mesure de
débit avec retour au réservoir principal. L’eau est aspirée du réservoir principal puis refoulée
dans le bac de mesure ou retournée au réservoir principal. Les vannes de réglage des pressions
d’aspiration et de refoulement sont respectivement montées en amont et en aval de la pompe
centrifuge. Les pressions sont lues au moyen de manomètres de type Bourdon. Le débit est
mesuré en utilisant un chronomètre et l’indication du niveau du bac de mesure.

2.1.1 Mise en marche de la pompe


Vérifier que la pompe n’est pas sèche. Pour ce faire, fermer tout d’abord la vanne amont,
dévisser le bouchon situé sur la partie supérieure du corps de la pompe, remplir celle-ci à ras

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Figure 4: Pompe centrifuge utilisée dans ce TP.

bord puis revisser le bouchon. Lancer la pompe à graduation 5 du variateur puis ouvrir aussitôt
la vanne amont. Laisser tourner la pompe quelques minutes vannes grandes ouvertes avant de
commencer les mesures. Durant toute la manipulation, la vanne amont d’aspiration doit rester
grande ouverte.

Partant de l’ouverture maximum de la vanne de refoulement, on ferme cette dernière graduelle-


ment afin d’obtenir dix débits différents jusqu’au débit nul. De manière à répartir uniformément
les débits sur la plage de mesure, il est conseillé de noter le couple obtenu pour le débit maxi-
mum et celui obtenu pour un débit nul, puis d’effectuer ensuite le réglage nécessaire pour obtenir
des valeurs de couple régulièrement réparties entre le mini et le maxi. Le débit est obtenu en
mesurant le temps de remplissage du réservoir aval entre deux divisions choisies du tube gradué
placé sur le côté du réservoir. Un étalonnage du tube gradué donne la valeur 0.370 l/mm. Pour
chaque débit ainsi réalisé, on note les différentes valeurs de :

• la pression d’aspiration p1

• la pression de refoulement p2

• la vitesse de rotation du moteur N

• le couple moteur C

• le débit qv

2.1.2 Arrêt de la pompe


Fermer la vanne amont d’aspiration puis éteindre immédiatement la pompe. Vider le bac de
mesure et nettoyer rapidement le banc d’essais.

2.2 Mesures et exploitation des résultats


1. Effectuer une série de mesures pour une vitesse de rotation de la pompe N = 3000 tr/min.
Noter les résultats dans le tableau de mesures.

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2. En prenant le débit comme variable indépendante, tracer pour la vitesse de rotation N , sur
3 feuilles millimétrées séparées, les courbes caractéristiques de la hauteur manométrique
totale hn , de la puissance fournie P et du rendement global η.

3. Déterminer théoriquement les évolutions de qv , Y = ghn et de η en fonction de N pour


une même pompe véhiculant le même fluide mais tournant à des vitesses différentes.

4. Tracer les courbes π2 = ψ1 (π1 ) et η = ψ2 (π2 ) pour le régime étudié. Conclusion.

5. Le point de fonctionnement nominal est généralement peu différent du point où le rende-
ment est maximum. Déterminer les caractéristiques de la pompe à son point de fonction-
nement pour N . (Il est nécessaire de refaire une ou deux mesures complémentaires dans
la région du maximum pour affiner le résultat.)

6. En utilisant les nombres sans dimension, déterminer les paramètres caractéristiques du


point de fonctionnement de la pompe pour N = 2900 tr/min.

7. Comparer ces valeurs avec les données du constructeur.

8. Tracer sur un même graphique et pour une vitesse de 2500 tr/min les courbes hn = f (qv )
obtenue d’une part par l’expérimentation et d’autre part, par le calcul à l’aide des nombres
sans dimension.

9. Déterminer l’incidence sur le fonctionnement de la pompe lorsque l’on fait varier le débit
à partir du point de fonctionnement.

3 Annexes
Ce tableau est donné à titre indicatif. Utiliser celui qui est distribué lors du TP.

Tableau des mesures Pompe Centrifuge

N◦ N (tr/min) F (N) Pa (W) p1 (bar) p2 (bar) hn (m) qv (l/s) P (W) η (%)

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