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Projet de fin d’étude

 La gravité est défavorable.


 La gravité est favorable mais insuffisante pour fournir le débit nécessaire avec un
diamètre économique raisonnable.
 La pression locale est insuffisante.

On distingue deux types de stations :

o Station de relevage : Le poste de relevage est destiné, lorsqu’un collecteur est devenu
trop profond, à élever les eaux dans une canalisation gravitaire afin que l’écoulement
puisse de nouveau, avoir lieu.
o Station de refoulement : Un poste de refoulement a pour objet de faire transiter au
moyen de pompes les effluents sous pression pour franchir un obstacle particulier
(rivière, relief, etc…) ou pour atteindre une station d’épuration éloignée.

Figure 22: Schéma d'une station de pompage

4.1.1 Les courbes caractéristiques d’une pompe

Pour employer une pompe d’une manière optimale, il faut connaître ses courbes caractéristiques qui
illustrent entre autres la variation de la hauteur manométrique et du rendement en fonction du débit.

 La courbe caractéristique Q-Hp


 La courbe de rendement

4.1.2 Le point de fonctionnement d’une pompe

Le point de fonctionnement d'une pompe indique le débit qu'elle est capable de fournir pour une HMT
donnée. La HMT est égale aux pertes de charge du circuit (réseau) sur lequel elle est installée. Le point
de fonctionnement est l’intersection des courbes caractéristiques de la pompe et du réseau.

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Projet de fin d’étude

Figure 23: Point de fonctionnement de la pompe

 La courbe caractéristique de la pompe représente ses possibilités de fonctionnement. Elle est


fournie par le fabricant.
 La courbe caractéristique du réseau représente l'évolution de ses pertes de charge (PdC) en
fonction du débit.

Les critères d’acceptation du point de fonctionnement : une fois le débit de fonctionnement accepté
par rapport à sa valeur quantitative, il faut examiner deux paramètres qualitatifs :

 acceptabilité du rendement
 la sécurité du point de vue de la cavitation.

Pour répondre au deuxième point, il faut superposer sur le même graphe, d’une part, les courbes
caractéristiques de la pompe et de la conduite pour trouver le point de fonctionnement, et d’autre
part, les courbes du NPSHdisponible et du NPSHrequis pour trouver le débit critique au-delà duquel il y a
cavitation. Si le débit de fonctionnement est supérieur à ce débit critique il y a cavitation.

4.1.3 Assemblage des pompes

Une station de pompage renferme généralement plusieurs pompes arrangées en séries ou en parallèle
pour plusieurs considérations techniques et opérationnelles.

Pompe en parallèle :

On dit que des pompes sont placées en parallèle quand leurs points d’aspirations et de refoulement
sont identiques.

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Projet de fin d’étude

Figure 24:Pompes en parallèles

En écrivant l’équation de Bernoulli entre les points 1 et 2 pour chacune des pompes on constate que :

H1 = H2 =…= Hn
QT = Q1 + Q2 + …+ Qn

Les pompes sont placées en parallèle pour augmenter le débit. Afin de couvrir une grande gamme de
variations de débit avec un rendement acceptable, il faut faire démarrer ou arrêter successivement un
certain nombre de pompes selon la variation de la demande.

Lorsque plusieurs pompes sont placées en parallèle, il faut examiner séparément la question de la
cavitation pour chacune des pompes avec leurs débits individuels respectifs.

Pompes en série

On dit que des pompes sont placées en série quand le débit qui passe par chacune d’elles est le même
alors que les pressions développées s’additionnent. On vérifie le NPSH à l’entrée de la pompe P1
seulement.

Q1 = Q2 = …= Qn
HT = H1+H2+…+Hn

On utilise donc des pompes en série pour atteindre de grandes hauteurs d’élévation. La courbe
caractéristique équivalente de plusieurs pompes en série s’obtient à partir des courbes
caractéristiques individuelles en appliquant les deux équations précédentes.

Figure 25: Pompes en série

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Projet de fin d’étude

Pour des considérations techniques et économiques, on n’utilise pas des pompes en série mais plutôt
des pompes multicellulaires qui sont basées sur le même principe. On obtient une pompe
multicellulaire en intercalant sur le même arbre plusieurs roues montées en série.

Pour trouver le point de fonctionnement individuel de chacune des pompes placées en série, on
commence par trouver le point de fonctionnement de l’ensemble des pompes. Ce point est
l’intersection de la courbe caractéristique de la pompe équivalente C.C.P.E avec la courbe
caractéristique de la conduite équivalente C.C.C.E

La hauteur manométrique fournie par chacune des pompes est lue sur la courbe caractéristique pour
la valeur du débit égale au débit de fonctionnement. Par ailleurs, la puissance totale absorbée peut
être calculée par la formule :

Où η1, η2,…, ηn sont les rendements respectifs des pompes correspondant aux hauteurs de
fonctionnement H1, H2,…, Hn.

Lorsque plusieurs pompes sont placées en série, seule la première risque de manquer de pression à
son entrée et de subir la cavitation. Il faut donc vérifier la condition de cavitation uniquement pour
cette pompe.

4.2 Dimensionnement

4.2.1 Principe de calcul

Les pompes d’une station de pompage seront dimensionnées à partir du débit de refoulement (Qp)
par le calcul de la hauteur manométrique totale (Hmt) correspondant.
La hauteur manométrique totale Hmt est calculée comme suit :

𝐻𝑚𝑡 = 𝐻𝑔 + 𝞓𝑯𝒍 + 𝞓𝑯𝒔



Hg : La hauteur géométrique entre la bâche abritant les pompes et la bâche d’arrivée de l’eau
refoulée. Elle est calculée par la différence entre les cotes NGM du niveau moyen du radier
de la bâche et du niveau trop plein de la bâche d’arrivée.
ΔHl : Les pertes de charge linéaires engendrées dans la conduite de refoulement.
ΔHs : Les pertes de charge singulières engendrées principalement au niveau de la station de
pompage et de la bâche d’arrivée.
Hmt : Hauteur manométrique totale

 Calcul de la perte de charge :

Les pertes de charge dans les conduites sont calculées par les formules de Darcy et de Colebrook dont
les équations sont les suivantes :

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Projet de fin d’étude

𝑽𝟐
𝐽 = 𝞴∗
𝟐∗𝒈∗𝑫

1 𝐾 𝜈 ∗ 2.51
= −2 log( + 1000 ∗ )
√𝜆 3.71 ∗ 𝐷 𝑉 ∗ 𝐷 ∗ √𝜆
Avec :

𝞴 : Coefficient de perte de charge

Le facteur de perte de charge linéique λ, est obtenu par un calcul itératif.

J : Perte de charge linéaire en (m/km)

D : Diamètre du tuyau en mm

V : Vitesse de l’eau en m/s

g : accélération de la pesanteur (9.81 m/s2)

K : coefficient de rugosité en mm = 0.2

𝞶 : viscosité cinématique de l’eau en m2/s = 1.31*10-6 (10°C)

Les pertes de charge totales dans les conduites sont données par la formule suivante :
𝐿∗𝐽
𝛥𝐻𝑙 =
1000
Avec :

L : Longueur de la conduite (m)

J : Perte de charge linéaire (m/km)

 Puissance de la pompe

On calcule la puissance de la pompe par la relation suivante :


𝑔 ∗ 𝑄 ∗ 𝐻𝑚𝑡
𝑃=
𝜂

Avec :
P : Puissance sur l’arbre en kW.
Hmt : Hauteur manométrique totale (en m).
Q : débit de refoulement (en l/s).
g : Accélération de la pesanteur (9,81 m/s²).
η : Rendement de la pompe.

 Vitesse dans la conduite de refoulement (en m/s)

𝑄
𝑣=
𝑆

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Projet de fin d’étude

Avec :

Q : Le débit total de la station (m3/s)


𝑆 = 𝜋 𝑑²/4: La surface transversale de la conduite de refoulement (en m²) avec d le diamètre
de la conduite de refoulement (en m)
On varie le diamètre de la conduite de telle façon que la vitesse soit proche de 1m/s.

 Conduite de refoulement :

La détermination du diamètre économique des conduites de refoulement est fonction des


paramètres suivants :

 Couts d’investissements, de renouvellement et d’entretien de la conduite et de la


station de pompage.
 Frais d’énergie, qui est fonction du débit de la HMT.
 Vitesse moyenne d’écoulement qui doit se situer entre 0.5 et 2 m/s. cependant, et
compte tenu des faibles débits qui seront mis en jeu, on sera amené à tolérer des
vitesses plus faibles sur certaines antennes, allant jusqu’à 0.3 m/s.

Le diamètre économique est celui qui minimise le coût total actualisé du projet (pompage +
conduite).

4.2.2 Prix d’ordre.

La présente note a pour objet de présenter les prix d’ordre qui seront utilisés dans le cadre du
présent projet. Ces prix ont été déterminés sur la base.

 Des prix (ou formules) extraits des études récentes élaborées pour le compte de l’ONEP, est
en particulier celles de la SEM (Mais 1997) et du P.D d’AEP de la côte Atlatique (1997) ; ces
études ont exploité des prix de marchés récents de travaux passés entre l’ONEP et les
différents entrepreneurs ;
 Des prix proposés par certains fournisseurs.

Pompage électrique.

 Sur réseau :

L’ONEP, et sur la base également de plusieurs marchés de travaux, propose les formules suivantes
pour l’estimation du coût des stations de pompage sur réseau, en fonction de la puissance installée.

 Puissance installée <= 10 kw :


 Cout équipement (en DH) = 50 000 * P(Kw)
 Cout Génie civil (en DH) = 40 % du cout de la station
 Puissance installée entre 10 et 100 Kw :
 Cout équipement (en DH) = 224 000 * P0, 35 (Kw)
 Cout Génie civil (en DH) = 335 000 DH
 Puissance installée supérieure à 100 kw

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Projet de fin d’étude

 Cout équipements(DH) = 11200 x P


 Cout Génie civil (en DH) = 25 % du montant totale.

FRAI D’EXPLOITATION

Les frais d’exploitation sont constitués par des frais fixes et des frais variables.

 FRAIS FIXES

Les frais fixes sont les suivantes :

 Les frais d’entretien ;


 Les frais d’amortissement qui correspondent aux montants de renouvellement, qui sont
fonction des durées de vie des ouvrages ;
 Les frais du personnel.
 Les frais divers liés au système d’AEP.

 Frais d’entretien

Ils seront calculés sur les bases suivantes :

 Puits, forages et sources : 1.0% de l’investissement/an.


 Réseau de conduites : 0.5 % de l’investissement/an.
 Réservoir et BF : 0.5 % de l’investissement/an.
 Equipement des stations de pompage et de traitement : 3 % de
l’investissement/an.
 Ligne électrique : 1 % de l’investissement/an.
 Pistes : 3%

 Frais de renouvellement :

Les durées de vie, qui seront retenues dans le cadre du présent projet pour le calcul des montants
de renouvellement, sont les suivantes :

 Conduites : 40 ans
 Réservoirs et GC des stations de pompage et BF : 50 ans
 Equipement des stations de pompage : 13 ans
 Puits, forages et sources : 30 ans
 Ligne électriques : 20 ans
 Pistes : 40 ans

 Frais du personnel :

Ces frais s’élèvent respectivement à :

 382 700 DH /an pour les stations de pompage.

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Projet de fin d’étude

 Frais généraux et divers :

Ils sont estimés à 20% des frais du personnel.

 Frais Véhicules

o Frais d’acquisitions

Ils sont estimés comme suit :

 Un véhicule pour la station de pompage.


 Deux véhicules pour les stations de traitement.

Les véhicules sont amortissables en 5 ans à 100 000 DH à l’acquisition chacun, soit 20 000
DH/an/Véhicule.

o Frais d’entretien et de fonctionnement de véhicules :

Ils sont estimés à 2000 DH/an/véhicule, soit des charges annuelles de véhicules :

 24.000 DH/an dans le cas de la situation de pompage


 48.000 DH/an dans le cas d’une situation de traitement.

 FRAIS VARIABLES

Les frais variables sont liés à l’utilisation des ouvrages d’AEP et dépendent du volume d’eau
consommés par les usagers ; ils sont constitués par les frais d’énergie et ceux de traitement.

 Frais d’énergie des stations de pompage

Le calcul des frais d’énergie des stations de pompage électrique se présente de la manière suivante :

 La puissance nécessaire pour élever d’une hauteur manométrique H un débit Q est :


𝑔∗𝑄∗𝐻
𝑃=
𝑟

Avec :

Q = Débit en m 3 /s
H = Hauteur manométrique en m
R = rendement de la station de pompage
G = 9,81 m/s2
 L’énergie annuelle correspondante en kWh est donnée par la formule suivante :
𝑔∗𝑉𝑎∗𝐻
𝑊𝑎 =
𝑟∗3600

Avec Va le volume annuel en m3

Par conséquent, les frais d’énergie annuel pour vaincre la hauteur manométrique totale

Dn = Wa x e
𝐻∗𝑉𝑎∗𝑒
D’où Dn = 9,81/3600 x 𝑟

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Projet de fin d’étude

e : le prix du kWh = 1 DH

Ces frais comprennent la prime fixe qui s’élève à 250 DH/KV/AN.

4.2.3 Résultats de calcul :

 Station de pompage SP1 (Sidi Ali Ben Hamdouch)

 Données :

cote de départ 5.39


cote d'arrivée 34.13
Type de la conduite PVC PN10
Débit (l/s) 37.9
K (mm) 0.4
accélération g (m/s^2) 9.81
viscosité cinématique de l'eau (m^2/s) 0.00000131
L (m) 982.38

Tableau 47: Données de la station de pompage SP1 (Sidi Ali Ben Hamdouch)

 Calcul :

Prix
Diamètre Prix Prix
vitesse PDC PDC Hmt Puissance PRIX d'investi-
nominal λ d'exploitation total
(m/s) (m) singulière (m) (kw) UNITAIRE ssemnt
(mm) MDH MDH
MDH
75 8.58 0.0311 1529.71 2 1560.45 828.82 125.3 11.809 13.59 25.404
90 5.96 0.0295 583.42 2 614.16 326.21 141.6 4.739 6.88 11.615
110 3.99 0.0280 202.48 2 233.22 123.87 170.2 1.914 4.19 6.107
125 3.09 0.0271 103.42 2 134.16 71.26 196.0 1.814 4.10 5.913
140 2.46 0.0263 57.07 2 87.81 46.64 215.0 1.659 3.95 5.610
160 1.88 0.0255 28.38 2 59.12 31.40 250.8 1.554 3.85 5.405
200 1.21 0.0244 8.88 2 39.62 21.04 342.0 1.520 3.819 5.339
225 0.95 0.0238 4.82 2 35.56 18.89 416.3 1.563 3.86 5.422
250 0.77 0.0234 2.80 2 33.54 17.81 495.4 1.624 3.92 5.542
315 0.49 0.0228 0.86 2 31.60 16.78 718.8 1.828 4.11 5.939
400 0.30 0.0223 0.25 2 30.99 16.46 1 102.3 2.199 4.46 6.664

Tableau 48: Résultats de calcul de station de pompage SP1

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Projet de fin d’étude

Diamètre économique de SP1


30.000

25.000

20.000
Prix

15.000

Prix minimum
10.000

5.000

0.000
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
Diamètre en mm

Prix Total MDH

Figure 26: Diamètre économique de la conduite de refoulement de la Station de pompage SP1

 Station de pompage SP2

 Données :

cote de départ 1.402


cote d'arrivée 18.591
Type de la conduite PVC PN10
Débit (l/s) 142.7
K (mm) 0.4
accélération g (m/s^2) 9.81
viscosité cinématique de l'eau (m^2/s) 0.00000131
L (m) 934.6816

Tableau 49: Données de calcul de la station de pompage SP2 ( Azemmour)

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Projet de fin d’étude

 Calcul :

Diamétre Prix Prix Prix


vitesse PDC Puissance PRIX
nominal λ PDC (m) Hmt (m) d'investiise d'exploitation Total
(m/s) singulière (kw) UNITAIRE
(mm) mnt MDH MDH MDH
75 32.30 0.0310 20541.02 2 20560.21 41117.10 125.3 579.9 553.25 1133.12
90 22.43 0.0294 7819.17 2 7838.36 15675.45 141.6 221.2 212.47 433.63
110 15.02 0.0277 2706.29 2 2725.48 5450.52 170.2 77.0 75.54 152.55
125 11.63 0.0267 1378.27 2 1397.46 2794.69 196.0 39.6 39.98 79.57
140 9.27 0.0259 758.37 2 777.56 1554.99 215.0 22.1 23.40 45.52
160 7.10 0.0250 375.49 2 394.68 789.29 250.8 11.4 13.17 24.53
200 4.54 0.0237 116.34 2 135.52 271.03 342.0 4.1 6.31 10.45
225 3.59 0.0230 62.77 2 81.96 163.90 416.3 2.7 4.94 7.64
250 2.91 0.0225 36.18 2 55.37 110.73 495.4 2.0 4.30 6.32
315 1.83 0.0214 10.85 2 30.04 60.07 718.8 2.2 4.48 6.70
400 1.14 0.0205 3.14 2 22.33 44.66 1 102.3 2.5 4.71 7.18
Tableau 50: Résultats de calcul de station de pompage SP1

DIAMÈTRE ÉCONOMIQUE DE SP2


1200.00

1000.00

800.00
PRIX

600.00
Prix Total MDH

400.00
Prix minimum

200.00
Tableau 51: Résultat de calcul de la station de pompage SP2

0.00
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
DIAMÈTRE EN MM

Figure 27: Diamètre économique de station de Pompage SP2 (Azemmour)

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Projet de fin d’étude

4.2.4 Choix des pompes et catalogue

 Station de pompage Sidi Ali Ben Hamdouch :

Les pompes choisies sont submersibles de type roue SH, de la marque FLYGT. Cette marque satisfait
l’exploitant.

Les pompes adéquates à notre débit sont les pompes de type NP3153/181. La hauteur manométrique
est de 39.69 mCE correspondant à un débit de 38 l/s.

Les résultats de performances de la pompe est :

Figure 28: Point de fonctionnement de l'assemblage de deux pompes choisies

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Projet de fin d’étude

Figure 29 : Schéma de la pompe choisie

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Projet de fin d’étude

 Station de pompage de la ville Azemmour :

Les pompes choisies sont submersibles de type roue HT, de la marque FLYGT. Cette marque satisfait
l’exploitant.

Les pompes adéquates à notre débit sont les pompes de type NP3301/180. La hauteur manométrique
est de 55.37 mCE correspondant à un débit de 142.7 l/s.

Les résultats de performance de la pompe sont comme suit :

Figure 30 : Point de fonctionnement de l'assemblage de deux pompes choisies

89
Projet de fin d’étude

Figure 31 : Schéma de la pompe choisie

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Projet de fin d’étude

Chapitre 6:
Choix du procédé d’épuration des
eaux usées

91
Projet de fin d’étude

Chapitre 6: Choix du procédé d’épuration des eaux usées


1. Critères du choix du site de STEP :
Actuellement il n’y a pas d’installations d’épuration des eaux usées à Azemmour. Les eaux usées
brutes sont rejetées directement dans l'Oued Oum Errbia par l'intermédiaire des trois exutoires
existants.

Ceci contribue fortement à la pollution de l'Oued Oum Errbia et en conséquence la cote des plages
de Haouzia, à la dégradation du milieu naturel et en particulier des champs irrigués et pose un risque
certain pour la santé publique.

Le choix des sites potentiellement utilisables pour l'implantation de la station d'épuration doit tenir
compte de divers critères parmi lesquels, on cite les plus importants :

 Réseau de collecte existant


Dans un souci d'optimisation économique de l'ensemble du système d'assainissement, il est important
de capitaliser l’existant. Le site d'implantation de l'unité de traitement se situera donc au point le plus
bas du périmètre d’aménagement où l'écoulement vers la station pourra se faire en gravitaire et en
optimisant au niveau de l’aval du réseau.

 Caractéristique du site
Dans la même optique du choix de la solution présentant le meilleur rapport coût/efficacité, il est
souhaitable que le site d'implantation de la station présente un profil permettant de limiter les travaux
de terrassement et de génie civil. Une attention particulière devra donc être apportée aux
caractéristiques du site (nature du sol, hauteur de la nappe phréatique, etc.) qui vont conditionner le
choix des techniques constructives à appliquer lors de la réalisation des structures de l'ouvrage.

 Choix d'un milieu récepteur pour les eaux épurées


Même si une réutilisation des eaux usées traitées est effectivement possible, cette solution ne permet
pas d'évacuer la totalité des eaux traitées pendant toute l'année. Il est donc indispensable d'identifier
un milieu récepteur naturel pour rejeter les eaux usées après traitement et de positionner la station
de traitement à proximité. Cet exutoire devra permettre une dilution suffisante de l'eau traitée pour
garantir la préservation de la qualité du milieu et des usages. Le niveau d'acceptabilité du milieu
conditionnera le choix du procédé d'épuration retenu.

 Eloignement des zones urbaines et direction des vents dominants


Une station d'épuration doit être située à une distance suffisante des zones urbaines afin de limiter
l'impact des nuisances générées par sa présence (bruits, odeurs) en tenant compte dans la mesure du
possible de la direction prépondérante des vents.

92
Projet de fin d’étude

 La disponibilité du terrain
Le coût du terrain et le statut foncier de la terre vont définir les moyens financiers et législatifs à mettre
en œuvre pour l'acquisition du terrain choisi pour l'implantation et les délais nécessaires à la réalisation
de cette opération.

 Réutilisation des eaux usées


Dans la mesure où la réutilisation d'eaux usées épurées est techniquement et économiquement
envisageable et ne pose pas de problèmes de barrière psychologique, cette éventualité doit être prise
en compte. La localisation doit être envisagée dans un souci de minimisation des coûts de mobilisation
de la ressource.

Le choix du site d'implantation doit donc répondre à un ensemble d'objectifs qui ne se limite pas à des
aspects purement techniques. En ce sens le site idéal existe rarement et différentes options sont
souvent envisageables présentant chacune des avantages et des inconvénients. L’I.C a caractérisé pour
chacune d’elles les éléments essentiels devant conduire au choix définitif du site d’implantation.

Site optimal
de STEP

Figure 32: Site optimal de la STEP

2. Généralités :
2.1 Objectifs de la STEP

Le degré de traitement des eaux usées dépend principalement du devenir des eaux usées épurées, de
leurs sous-produits et de leur impact sur l’environnement naturel et humain.
Les objectifs de protection exigent l’évacuation appropriée des eaux usées après un traitement
adéquat visant ainsi la réduction voire l’élimination des risques pouvant nuire à la santé publique et
au fonctionnement des écosystèmes affectés par les rejets. Pour notre cas, les eaux usées épurées
seront ou rejetées dans l’oued Oum-Rbii après un traitement primaire et secondaire.

93
Projet de fin d’étude

2.2 Stations d’épuration au Maroc

Au Maroc, la prise de conscience de la problématique des eaux usées n’est pas récente. Depuis 1958,
des dizaines de stations d'épuration des eaux usées (STEP) ont été construites à travers tout le pays.
Néanmoins, en 1994 la grande majorité de ces stations est hors service ou n'a pas été raccordée au
réseau d’assainissement pour des raisons diverses : inadaptation de la filière de traitement aux
conditions locales, défaut de conception des ouvrages, manque d'entretien, problèmes de gestion
(absence de budget, manque de cadres techniques compétents), et absence de planification à court et
à long terme. Selon un rapport publié par la faculté de sciences d’El Jadida, le Maroc, comptait en 2005
environ 30 stations qui fonctionnent.

Le graphe suivant illustre les principaux procédés utilisés dans les stations d’épuration qui existent
actuellement au Maroc. Ce graphe est tiré des données du ministère de l’eau et de l’environnement :

1 Lagunage naturel
(74%)
2 Boues activées
(13%)
3
Lagunage aéré
(6%)
4
Infiltration-
percolation (5%)
5
Lits bactériens (2%)

Figure 33: Procédés d'épuration au Maroc

2.3 Normes de rejets

Les normes marocaines sont données par l’arrêté conjoint du ministre de l’intérieur, du ministre de
l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement et du ministre de l’industrie, du
commerce et de la mise à niveau de l’économie n° 1607-06 du 29 Joumada 111427 (25 juillet 2006)
portant fixation des valeurs limites spécifiques de rejet domestique et publiées dans le bulletin Officiel
n° 5448 du Jeudi 17 Août 2006. Ces normes font l’objet d’une loi qui attend à être mise en œuvre
prochainement.

Paramètres Normes marocaines


DBO5 <120 mg/l
DCO <250 mg/l
MES <150 mg/l
Tableau 52:Normes marocaines de rejets

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Projet de fin d’étude

3. Principales techniques d’épuration des eaux usées

L’objectif de chapitre est de présenter les principales techniques d’épuration des eaux usées qui
existent au Maroc et ailleurs avec leurs principes de fonctionnement, avantages et inconvénients, et
ce, afin d’avoir une vision claire sur les caractéristiques de chaque procédé à part et faciliter la
comparaison par la suite.

3.1 Cultures fixées

4.2.5 Cultures fixées sur support fin

4.2.5.1 Infiltration percolation sur sable (IP)

 Principe de fonctionnement :

L’infiltration percolation consiste à infiltrer des eaux usées prétraitées (traitement primaire) dans un
milieu granulaire instauré sur lequel est fixée la biomasse épuratoire.

Le prétraitement a pour fonction d’éliminer les graisses et d’assurer la décantation des matières en
suspension contenues dans l’effluent.

Figure 34: Infiltration-percolation étanchée et drainée

La filtration sur sable en milieu insaturé permet principalement d'oxyder la matière organique, de
l'azote ammoniacal (formation de nitrates) mais aussi de réduire les germes pathogènes. Les
mécanismes de l'épuration par filtration font appel à la fois à des processus d'ordre physique,
chimique et biologique (la filtration superficielle et l’oxydation).

95
Projet de fin d’étude

Figure 36: Système drainé avec un massif drainant Figure 35: Système drainé sur un sol en place
étanché par une membrane impérméable impérméable

Le système d’alimentation est conçu de manière


à obtenir une distribution uniforme de la lame d’eau à infiltrer sur la totalité de la surface disponible.
Le massif filtrant est constitué d’une superposition de couches de matériaux de granulométrie
croissante sur une hauteur de 80 à 100 cm. Le massif est soigneusement choisi pour éviter à la fois le
colmatage et le passage rapide.

Habituellement, le dispositif construit est composé de trois massifs filtrants, un en service, les deux
autres au repos avec alternance hebdomadaire. Le sable utilisé est du sable siliceux, lavé, avec une
teneur en fines inférieure à 3%.

Le colmatage est la cause principale de la défaillance de ce système d’épuration. On relève un


colmatage superficiel par accumulation des dépôts organiques sur la plage d’infiltration ou d’un
colmatage interne par développement mal contrôlé du biofilm. Ils entraînent rapidement une
diminution des capacités d'infiltration et d'oxygénation entraînant une mise en anaérobiose du massif.

Pour éviter tout colmatage interne du massif, il est nécessaire de réguler le développement bactérien
par alternance de l'alimentation des ouvrages. Cela est obtenu par des phases de repos pendant
lesquelles les bactéries carencées sont réduites par prédation et dessiccation.

Par expérience, afin de garantir une bonne durée de vie, les caractéristiques du sable sont les
suivantes :

 Sable lavé, de préférence roulé, de rivière


 Sable siliceux
 Granulométrie : 0.2 à 2 mm, 4 mm au maximum
 0.25<d10<0.4 mm
 3<CU<6 (CU=d60/d10 : coefficient d’uniformité)
 Teneur maximale en fine de 2.5
 Performances du système d’épuration

 DBO5 inférieure à 25 mg/l


 DCO inférieure à 90 mg/l

96
Projet de fin d’étude

 MES inférieures à 30 mg/l


 Dénitrification limitée (élimination de 40% à 50% de l’azote)
 PT (phosphore total) : abattement fort pendant 3 à 4 ans (60%-70%), puis faible
après quelques années

 Avantages et inconvénients

Avantages Inconvénients
 Excellents résultats sur la DBO5, la DCO, les MES  Nécessité d’un ouvrage de décantation
et nitrifications poussée ; primaire efficace ;
 Superficie nécessaire bien moindre que pour un  Risque de colmatage à gérer ;
lagunage naturel ;  Nécessité d’avoir à disposition de grandes
 Capacité de décontamination intéressante. quantités de sables ;
 Adaptation limitée aux surcharges
hydrauliques.

Tableau 53: Les avantages et les inconvénients du procédé Infiltration-Percolation

4.2.5.2 Filtres biologiques (Biofiltres)

 Principe de fonctionnement

La biofiltration vise à réaliser simultanément, dans le même ouvrage, la réaction biologique de


dégradation de la pollution par la biomasse épuratrice et la clarification par filtration de l’effluent
traité. Elle ne comporte donc pas de clarification finale par décantation, mais nécessite une étape de
décantation primaire en amont qui permet de limiter la teneur de MES en entrée de manière à éviter
les colmatages trop importants.

Figure 37 : Schéma de principe du procédé d'épuration à filtres biologiques

Une cellule de biofiltration est constituée d’un bassin garni d’un matériau de faible granulométrie,
immergé et aéré ou non selon le type de réacteur. Le matériau filtrant doit être microporeux, de
grande surface spécifique, résistant à l’abrasion et doit permettre une rétention des matières en
suspension, il doit aussi avoir un diamètre compris entre 1 et 4 mm et une masse volumique située
entre 1,4 et 1,8 g/cm3.

97
Projet de fin d’étude

L’alimentation en eau résiduaire peut être réalisée par le haut (flux descendant) ou par le bas (flux
ascendant).

La transformation de la matière organique et/ou l’oxydation des composés azotés contenus dans l’eau
usée est effectuée par des microorganismes adhérant au support granulaire et colonisant le matériau.
Le milieu doit rester en aérobiose (sauf pour la dénitrification) pour satisfaire le besoin en oxygène des
microorganismes.

Le massif filtrant se colmate progressivement par développement du biofilm et rétention des matières
en suspension. L’excès de biomasse doit être retiré pour maintenir les capacités hydrauliques et
épuratoires du biofiltre. Le lavage s’effectue par injection en flux ascendant d’eau épurée et d’air puis
d’eau seule pour le rinçage. Les cycles de lavages nécessitent l’interruption du traitement des effluents.
Les eaux de lavages et les boues excédentaires sont, en général, recerclées vers la tête de station. Le
redémarrage d’un filtre après lavage est rapide, la biomasse active étant toujours présente sous forme
de biofilm sur les supports de garnissage.

 Avantages et inconvénients

Avantages Inconvénients
 Faible emprise au sol. Les volumes  Fonctionnement par cycle. Le filtre se
réactionnels sont faibles comparés aux colmate à cause du développement de la
procédés à boues activées. La charge biomasse et de la rétention des matières en
volumique pour un biofiltre est environ 5 suspension, il doit donc être arrêté puis
fois plus élevée que celle des procédés à lavé, tous les jours.
boues activées en moyenne charge.
 Potentiel épuratoire élevé.  Coût de l’exploitation. Les biofiltres
 Mise en régime très rapide. Elle peut aller nécessitent une instrumentation et un
de trois semaines à un mois avec un équipement sophistiqués dont le coût est
redémarrage quasi immédiat après lavage. relativement élevé.
 Pas de risque de lessivage puisque la  Temps de contact court. Ceci entraîne une
biomasse épuratoire est fixée sur le perte d’efficacité de traitement aux pointes
matériau filtrant contrairement aux de pollution et lors des variations brusques
procédés à boues activées. de charge.
 Production moindre de boues par rapport à  Production de boues fraîches. Les boues
un procédé à boues activées. extraites sont fortement concentrées en
DCO et DBO donc difficilement valorisables.
 Entretien technique : les systèmes de
régulation des débits (vannes
pneumatiques, appareillage de secours)
nécessitent un entretien régulier et
coûteux.

Tableau 54: Les avantages et les inconvénients du procédé des filtres biologiques

98
Projet de fin d’étude

4.2.6 Cultures fixées sur support grossier

4.2.6.1 Lits bactériens

Le lit bactérien est un procédé d’épuration à cultures bactériennes fixées, dont l’utilisation remonte à
la fin du 19ème siècle.

La technique des lits bactériens consiste à faire ruisseler les eaux, préalablement décantées dans un
ouvrage de décantation (décanteur primaire), à traiter sur un support solide où se développe une
culture de micro-organismes épurateurs, le "film biologique" ou "biofilm". Les eaux usées traversent
le réacteur et, au contact du film biologique, les matières organiques se dégradent. Un clarificateur
doit être placé en aval du lit bactérien pour éliminer les boues résultant des matières organiques
dégradées. Un décanteur est également placé en amont pour la rétention de MES pouvant conduire
au colmatage des lits bactériens. L’aération des lits bactériens peut se faire soit naturellement grâce
à des ouïes d’aération, soit par insufflation d’air. Le rendement maximum de cette technique est de 80
% d'élimination de la DBO5.

Etant placé en aval d’un traitement primaire, le système du lit bactérien dispose d’une recirculation
des effluents. Cependant, une recirculation trop importante pourrait toutefois diminuer le rendement,
de même qu’un débit trop faible peut occasionner le colmatage du garnissage et engendrer par
conséquent des écoulements préférentiels, avec réduction du rendement d’épuration.

La dernière étape du traitement par lit bactérien consiste en une décantation secondaire dans un
clarificateur qui sépare l’eau des boues.

Figure 38:Schéma de principe du lit bactérien

 Avantages et inconvénients

Avantages Inconvénients
 Faible consommation d’énergie ;  Performances généralement plus faibles
 Fonctionnement simple demandant moins qu’une technique par boues activées. Cela
d’entretien et de contrôle que la technique tient en grande partie aux pratiques
des boues activés ; anciennes de conception. Un
dimensionnement plus réaliste doit

99
Projet de fin d’étude

 Bonne dilatabilité des boues ; permettre d’atteindre les qualités d’eau


 Plus faible sensibilité aux variations de traitée satisfaisantes ;
charge et aux toxiques que les boues  Coûts d’investissements assez élevés
activées.  Nécessite de prétraitements efficaces ;
 Généralement adaptés pour les petites  Sensibilité au colmatage ;
collectivités ;  Ouvrages de taille importante si des
 Résistance au froid (les disques sont objectifs de l’élimination de l’azote sont
toujours protégés par des capots ou par imposés
un petit bâtiment).

Tableau 55. Avantages et inconvénients du procédé des lits bactériens

4.2.6.2 Disque biologique

 Principe de fonctionnement

Il s’agit d’une technique d’épuration aussi ancienne que le lit bactérien. C’est un procédé de traitement
biologique à cultures fixées sur des disques minces en plastique ou en métal, il est utilisé pour
l’épuration des eaux usées domestiques.

Les microorganismes se développement naturellement sur les disques formant un biofilm épurateur
d’une épaisseur de 1 à 4mm. Cette épaisseur est principalement limitée par les forces de cisaillement
créées lors de la rotation des disques, ceci provoque un détachement de la biomasse excédentaire qui
est séparée par la suite de l’effluent au niveau du clarificateur.

Les disques sont semi immergés (environ 40% de leur surface), leur rotation sur un axe horizontal fixe
permet l’oxygénation du biofilm et ainsi l’oxydation de la matière organique. En raison de la sensibilité
des biodisques vis-à-vis de la MES, un prétraitement et une décantation primaire s’avèrent nécessaires.

Figure 39: Schéma synoptique d'un disque biologique

 Performance

Pour avoir des eaux usées épurées ayant DBO5 inférieure à 35 mg DBO5/l, il faut appliquer une charge
organique (après la décantation primaire) de 9 g DBO5/m2.j.

Pour avoir des EUE ayant une DBO5 inférieure à 25 mg DBO5/l, il faut appliquer une charge organique
en aval du décanteur primaire de 7 g DBO5/m2.j.

100
Projet de fin d’étude

 Avantages et inconvénients

Avantages Inconvénients
- Une faible consommation électrique - Nécessité d'un personnel ayant des
(1 kWh/kg de DBO5 éliminé) ; compétences en électromécanique
- Exploitation simple ; (point faible du système) ;
- Boues bien épaissies ; - Abattement limité de l'azote ;
- Bonne résistance aux surcharges - Très grande sensibilité aux coupures
organiques et hydrauliques passagères. d'électricité prolongées qui entraînent
un déséquilibre de la batterie de disque
(la moitié de la surface n'étant plus
immergée pendant la panne).

Tableau 56: Avantages et Inconveinients du procédé du disque biologique

3.2 Cultures libres

3.2.1 Techniques extensives


3.2.1.1 Lagunage naturel

 Principe de fonctionnement

L’épuration par lagunage naturel repose sur la présence équilibrée de bactéries aérobies en cultures
libres et d’algues.

L'épuration est assurée grâce à un long temps de séjour, dans plusieurs bassins étanches disposés en
série. Le nombre de bassin le plus communément rencontré est de 3. Cependant, utiliser une
configuration avec 4 voire 6 bassins permet d'avoir une désinfection plus poussée.

Le mécanisme de base sur lequel repose le lagunage naturel est la photosynthèse. La tranche d'eau
supérieure des bassins est exposée à la lumière. Ceci permet l'existence d'algues qui produisent
l'oxygène nécessaire au développement et maintien des bactéries aérobies. Ces bactéries sont
responsables de la dégradation de la matière organique. Le gaz carbonique formé par les bactéries,
ainsi que les sels minéraux contenus dans les eaux usées, permettent aux algues de se multiplier. Il y a
ainsi prolifération de deux populations interdépendantes : les bactéries et les algues planctoniques,
également dénommées “microphytes”. Ce cycle s'auto-entretient tant que le système reçoit de
l'énergie solaire et de la matière organique.

En fond de bassin, où la lumière ne pénètre pas, ce sont des bactéries anaérobies qui dégradent les
sédiments issus de la décantation de la matière organique. Un dégagement de gaz carbonique et de
méthane se produit à ce niveau.

101
Projet de fin d’étude

Figure 40:Mécanisme en jeu dans les bassins du lagunage naturel

Le traitement par lagunage naturel s’effectue sur trois types de bassins:

Bassins anaérobies (traitement primaire)

Les bassins anaérobies servent, avant tout, à l’abattement de la charge polluante carbonée. Le taux du
processus anaérobie dépend essentiellement de la température, en particulier les bactéries
méthanogènes accélèrent leur activité métabolique avec la température. Les températures optimales
pour la croissance se situent dans la gamme mésophile (20-45 °C) ou thermophiles (40-65 °C). La
formation de méthane dans les bassins anaérobies est fortement remarquée à des températures des
eaux usées de plus de 15 °C.

Le dégagement des odeurs est souvent produit au niveau des bassins anaérobies et en est le problème
majeur, il est dû à la production de H2S par réduction du sulfate. Pour en remédier, il faut contrôler la
charge à l’entrée et garder une valeur de pH voisine de 7.5.

Bassins facultatifs (traitement primaire ou secondaire)

Les bassins facultatifs assurent l’élimination de la matière organique et l’abattement de l’azote et du


phosphore. Le concept de bassins facultatifs est que l'oxygène produit par la photosynthèse des algues
dans la couche supérieure est utilisé pour la décomposition de la matière organique dans les couches
profondes. Le principe de gestion des bassins facultatifs est d'équilibrer l'apport en oxygène par les
algues photosynthétiques à la demande en oxygène exercée par l'oxydation de la matière organique.

Le schéma suivant illustre la relation entre les algues et les bactéries dans le bassin facultatif :

102
Projet de fin d’étude

Figure 41: Relation entre algues et bactéries dans le bassin facultatif (Mara, 1976)

Bassins de maturation (traitement tertiaire)

Les bassins de maturation sont des étangs peu profonds dans lesquels une biomasse algale active est
maintenue sur toute la profondeur du système de sorte que pendant la journée de grandes quantités
d'oxygène sont produits. La poursuite de la stabilisation de la matière organique et l'élimination des
nutriments s'effectue principalement par des bactéries aérobies, alors que la destruction des agents
pathogènes est réalisée via une interaction complexe de divers facteurs environnementaux.

La mortalité des coliformes fécaux et des virus est massive et atteint plus de 3 à 4 unités
logarithmiques. La dégradation de la DBO dans les bassins de maturation est beaucoup plus lente que
dans les bassins facultatifs, car les substances les plus facilement dégradables ont déjà été
consommée. En outre, les résultats expérimentaux ne montrent aucune corrélation entre la DBO dans
les bassins de maturation et la température ou le temps de rétention (Mara et al., 1990, Mara et al.,
1992). Aux fins de la conception, il est recommandé de prendre 25% de la DBO.

Le schéma ci-dessous illustre la succession des trois étages de traitement dans un lagunage naturel :

Figure 42: Coupe transversal du processus du lagunage naturel

103
Projet de fin d’étude

 Avantages et inconvénients

Avantages Inconvénients

 Coût d’investissement limité en l’absence  Emprise au sol important


de contraintes d’étanchéisation  Contraintes de nature du sol et
 Faibles coûts d’exploitation d’étanchéité
 Bonne intégration dans le milieu naturel  Variation saisonnière de la qualité de l’eau
 Bonne élimination des pathogènes à traiter
 Boues peu fermentescibles  Nuisance en cas de défaut de conception
 Raccordement électrique inutile et/ou d’exploitation
 Bonne élimination de l’azote (70%) et du  Difficulté d’extraction de boues
phosphore (60%)  L’impossibilité du réglage en phase de
l’exploitation
 Sensibilité aux effluents septiques et
concentrés

Tableau 57: Avantages et Inconvénients du lagunage naturel

3.2.1.2 Lagunage aéré

Le lagunage aéré est une technique extensive d’épuration utilisée dans le milieu rural. Pour une
épuration primaire et secondaire, les eaux usées passent par un ou plusieurs bassins aérés
artificiellement puis par des bassins de décantation.

 Principe de fonctionnement

Les eaux usées brutes arrivent directement dans la lagune primaire aérée, sans passer par un dégrilleur
ni dessableur ce qui nécessite peu d’entretien. Toutefois, pour des réalisations plus importantes, à
partir de 1000 EH, on peut envisager un prétraitement mécanique. Les sables et boues lourdes
décantent dans la zone d'entrée, tandis que les autres solides se répartissent dans l'ensemble du bassin
primaire.

Dans ce procédé, les eaux à épurer passent par deux phases principales :

La phase d’aération où les eaux usées brutes sont épurées en présence de micro-
organismes qui consomment et assimilent les nutriments constitués par la pollution
organique. Ces micro-organismes sont essentiellement des bactéries et des champignons.
Le lagunage aéré ressemble par cette phase au procédé des boues activées, sauf qu’en ce
dernier, les boues sont continuellement recyclées ce qui accélère davantage l’épuration.

La phase de décantation où les matières en suspension, constituées des micro-organismes


et des particules piégées, décantent pour former les boues. Ces boues sont pompées
régulièrement ou enlevées du bassin lorsqu'elles constituent un volume trop important.
Cette phase de décantation est constituée d'une simple lagune de décantation, ou de
préférence de deux bassins afin de pouvoir procéder à leur curage.

104
Projet de fin d’étude

Bassin d’aération Bassins de décantation

Figure 43: Schéma de principe du lagunage aéré

 Performances

Le niveau de qualité de l'effluent est bon pour la matière organique : plus de 80 % d'abattement. Pour
les nutriments, l'élimination reste limitée à l'assimilation bactérienne et reste de l'ordre de 25 à 30 %.

Pour ce qui est de l’élimination de la pollution azotée, généralement, chaque habitant produit 10 à 12
g d'azote par jour. Dans ce cas et en conditions normales de lagunage aéré, le rendement spécifique
de nitrification est de 1 g N-NH4+ /m² jour. Il faudrait donc une surface spécifique de 10 m²/EH.
Toutefois, nous ne disposons que de 1,5 à 2 m²/EH, cette surface est insuffisante pour le
développement des bactéries nitrifiantes en lagunage aéré. C'est pourquoi l'azote contenu dans les
effluents ne pourra être oxydé qu'en petite quantité.

En ce qui concerne la pollution phosphorique, la filière se prête aisément à l'apport complémentaire


d'adjuvants physico-chimiques en vue d'éliminer les orthophosphates (PO43).

 Avantages et inconvénients

Avantages Inconvénients
 Variation de charges hydrauliques et/ou  Rejet d'une qualité moyenne sur tous les
organiques importantes ; paramètres ;
 Effluents très concentrés ;  Présence de matériels électromécaniques
 Effluents déséquilibrés en nutriments nécessitant l'entretien par un agent
(cause de foisonnement filamenteux en spécialisé ;
boues activées) ;  Nuisances sonores liées à la présence de
 Traitements conjoints d'effluents système d'aération ;
domestiques et industriels biodégradables ;  Forte consommation énergétique.
 Bonne intégration paysagère ;
 Boues stabilisées ;
 Curage des boues tous les deux ans.

Tableau 58: Avantages et Inconvénients du lagunage aéré

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