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Concours

d’accès au cycle de
préparation à l’agrégation de
Mathématiques
Session Février 2014

Épreuve d’Analyse et Probabilité

Durée 4 heures

Le sujet comporte 5 pages, en plus de cette page de garde.


Concours d’accès au cycle de préparation à l’agrégation de Mathématiques – Février 2014

Important
L’épreuve est constituée de trois exercices et d’un problème. Le candidat est libre
de traiter le sujet dans l’ordre qui lui convient à condition de bien mentionner les
références complètes de chaque question traitée.

Les candidats sont tenus à rendre deux copies séparées même si elles sont vierges.
La première contenant la résolution des trois exercices et la seconde contenant celle
du problème. Dans chacune des deux copies on indiquera les références du candidat
et le nombre d’intercalaires utilisés.

Il sera tenu compte dans l’appréciation des copies de la rigueur de votre raisonnement,
de la clarté de la rédaction et du soin apporté à la présentation de votre copie. Le
candidat peut utiliser les résultats énoncés dans les questions ou parties précédentes,
il veillera toutefois à mentionner la référence du résultat utilisé.

Si le candidat repère ce qu’il pense être une erreur de l’énoncé, il le signale sur
sa copie en expliquant les raisons qui l’ont amené à le penser. Ceci ne doit pas
l’empêcher de finir son épreuve et il a le choix d’adopter les rectifications qu’il croit
nécessaires ou pas.

Les calculatrices et les documents sont interdits lors de cette épreuve.

]]]]

Problème
Pour tout entier naturel k, on définit la fonction polynomiale Γk par :

x(x − 1)

Γo (x) = 1 , Γ1 (x) = x , Γ2 (x) =

∀x ∈ R, 2
Γk (x) = x(x − 1) · · · (x − k + 1)

k!

a n Γn (x), où x est une variable


X
Le but de ce problème est d’étudier la série de fonctions du type
nÊ0
réelle et (a n )nÊ0 est une suite réelle.

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Épreuve d’Analyse et Probabilité

Préliminaires
Soient ρ ∈ R et x ∈ R \ N fixés. On considère la suite (u n )nÊ0 définie par :
∀n ∈ N, u n = n ρ |Γn (x)|
On considère la série de terme général v n = ln(u n ) − ln(u n−1 ), n ∈ N∗ .

ρ − (x + 1) ρ − (x + 1)2 1
1 . Montrer que : v n = + 2
+ o( 2 ), lorsque n tend vers +∞.
n n n
2 . Étudier, selon le réel ρ, la nature de la série
X
vn .
nÊ0

3 . Déduire une condition nécessaire et suffisante, sur ρ, pour que la suite (ln(u n ))nÊ0 soit conver-
gente.

4 . Montrer qu’il existe un réel strictement positif K (x), tel que l’on ait :
lim n x+1 |Γn (x)| = K (x)
n→+∞

Partie I
5 . Soit f une application de [α, +∞[ dans R, où α É 0.
(a) Soit n ∈ N. Montrer que le système :

n

 X x Γ (p) = f (p)

k k
 k=0
 0Ép Én

de (n +1) équations à (n +1) inconnues x o , · · · , x n , admet une unique solution. (Ind : remarquer
qu’il s’agit d’un système linéaire triangulaire).
(b) En déduire l’existence d’une unique suite de réels (a n )nÊ0 possédant la propriété suivante : pour tout
n
n ∈ N, la fonction x 7→ f (x) − a k Γk (x) est nulle pour tout x ∈ {0, 1, · · · , n}.
X
k=0
La suite (a n )nÊ0 sera dite suite associée à la fonction f .
(c) Soit b ∈ R∗+ . Montrer que la suite de terme général (b − 1)n est la suite associée à la fonction x 7→ b x .

6 . Soit (a n )nÊ0 la suite associée à f , selon la définition donnée en (5.b.). On suppose de plus que
α = 0 et f est de classe C ∞ sur [0, +∞[. Soient n ∈ N et x ∈ [0, +∞[.
(a) Montrer que :
N
∀N ∈ N, ∃θ ∈ R tel que f (x) = a k Γk (x) + ΓN +1 (x) f (N +1) (θ)
X
k=0
(Ind : étudier d’abord le cas x ∈ {0, · · · , N }. Pour x 6∈ {0, · · · , N }, utiliser la fonction auxiliaire
N
a k Γk (t ) − A ΓN +1 (t ), où A est une constante convenablement choisie et appliquer le théo-
X
t 7→ f (t ) −
k=0
rème de Rolle ).
(b) On suppose de plus que f vérifie la propriété suivante :
∃M ∈ R∗+ , ∃n o ∈ N tels que ∀y ∈ R+ , ∀n Ê n o , | f (n) (y)| É M n
+∞
a n Γn (x).
X
Montrer que f (x) =
n=0
(c) Que peut-on dire de f si cette fonction est nulle pour tout entier naturel ?

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Partie II
Pour h ∈ R, on considère dans cette partie, la série de fonctions h n Γn (x), de variable réelle x.
X
nÊ0

7 . Dans cette question, on suppose |h| < 1.


h n Γn (x) est R ; on
X
(a) Montrer que le domaine de convergence simple de la série de fonctions
nÊ0
discutera le cas x ∈ N puis le cas où x ∈ R \ N.
(b) Soit x ∈ R.

i . Établir à l’aide de la formule de Taylor avec reste intégral que, pour tout n ∈ N,
n Z h µ h − t ¶n
(1 + h)x = Γk (x)h k + (n + 1)Γn+1 (x) (1 + t )x−1 d t
X
k=0 0 1+t

+∞
ii . Déduire que (1 + h)x = Γk (x) h k .
X
k=0

8 . On prend h = 1.
(a) Montrer que si x ∈ R+ \ N, la série Γn (x) est convergente.
X
nÊ0
Γn (x). (Ind : On pourra remarquer que
X
(b) Déterminer, pour x ∈] − 1, 0[, la nature de la série
nÊ0
Γn (x) = (−1)n |Γn (x)|).
(c) Montrer que si x ∈] − ∞, −1], la suite (Γn (x))nÊ0 ne tend pas vers 0.
Γn (x).
X
(d) Déduire le domaine de convergence simple de la série de fonctions
nÊ0
+∞
(e) Montrer que, pour tout x ∈ R+ , la somme Γn (x) = 2x .
X
n=0

Exercice 1
1 . Montrer que l’intégrale impropre :
Z +∞ t
dt
0 et −1

est convergente. On notera J sa valeur.

2 . Calculer, pour tout n ∈ N∗ , l’intégrale :


Z +∞
Jn = t e −nt dt
0
X
3 . Justifier que la série J n est convergente de somme égale à J .
n≥1

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Épreuve d’Analyse et Probabilité

On considère pour n ≥ 1 la fonction P n à valeurs complexes définie pour tout x ∈ [0, +∞[ par :
1¡p p
( x + i)2n+1 − ( x − i)2n+1
¢
P n (x) =
2i

où, i désigne le nombre complexe vérifiant i2 = −1.

4 . Montrer que P n est polynomiale.

5 . Déterminer ses racines dans ]0, +∞[.

6 . En déduire les relations pour n ≥ 1 :


n µ


n(2n − 1) n 1 2n(n + 1)
cotan2
X X
= ; ¶=

µ
k=1 2n + 1 3 k=1 sin2 3
2n + 1
π 1 1
7 . Démontrer, pour t ∈]0, [, les inégalités : cotan (t ) ≤ ≤ .
2 t sin (t )

π2
8 . En déduire que J = .
6

Exercice 2
Soit (E , k.k) un espace vectoriel normé sur R. On rappelle les définitions suivantes :
Définitions :
a- Soit (x n )n∈N une suite d’éléments de E et soit l ∈ E . On dit que l est une valeur d’adhérence de
(x n )n∈N s’il existe une sous-suite de (x n )n∈N qui converge vers l .
b- Une partie K de E est dite compacte si, toute suite (x n ) d’éléments de K , admet une valeur d’adhé-
rence appartenant à K .

1 . Théorème des compacts emboités


Soit (C n )n∈N une suite de parties compactes non vides et emboitées, c’est à dire vérifiant :

∀n ∈ N, C n+1 ⊂ C n

(a) Justifier l’existence d’une suite (x n )n∈N vérifiant : ∀ n ∈ N, x n ∈ C n .


(b) Justifier que (x n )n∈N admet une valeur d’adhérence x.
\ \
(c) Déduire que C n est un compact non vide. (Ind : on montrera que x ∈ Cn )
n∈N n∈N

2 . Théorème de Dini
Soit K un compact non vide de E . On considère une suite croissante ( f n ) de fonctions continues de
K dans R convergeant simplement vers une fonction continue f ; c’est à dire :

∀n ∈ N, ∀x ∈ K , f n (x) ≤ f n+1 (x)


(

∀x ∈ K , lim f n (x) = f (x)


n→+∞

On fixe arbitrairement un réel ε > 0. Pour tout entier naturel n, on pose :

K n = {x ∈ K ; ¯ f n (x) − f (x)¯ ≥ ε}
¯ ¯

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(a) Justifier que, K n est un compact, pour tout n ∈ N.


(b) En utilisant le théorème des compacts emboîtés, montrer l’existence de n 0 ∈ N tel que :
K n0 = ;.
(c) En déduire que la suite de fonctions ( f n )n∈N converge uniformément sur K vers f .

3 . Application : Approximation polynômiale de la racine carrée


Soit (P n )n∈N la suite de fonctions définies sur [0, 1] par :

 P0 = 0
t − P n2 (t )
 P n+1 (t ) = P n (t ) +
2
(a) Justifier que, pour tout n ∈ N, P n est une fonction polynômiale et que :
p
∀t ∈ [0, 1] ∀n ∈ N 0 ≤ P n (t ) ≤ t
p
(b) Montrer que, pour tout t ∈ [0, 1], lim P n (t ) = t .
n→+∞
(c) En utilisant le théorème de Dini, établir la convergence uniforme de (P n )n∈N .

Exercice 3
Soit X une variable aléatoire discrète définie sur un espace probabilisé Ω, A , p à valeur dans
¡ ¢

X (Ω) = {1, 2, ..., n} .


On appelle entropie de X , le réel H (X ) défini par
n
X ¡ ¢
H (X ) = − p i ln p i avec p i = p [X = i ] > 0
i =1

1 . Soient B p la variable de Bernoulli de paramètre p ∈ ]0, 1[.


¡ ¢ ¡ ¢
(a) Rappeler l’expression de la variance V B p et calculer son entropie H B p en fonction de p.
(b) Montrer que
¡ ¢ ¡ ¢
∀p ∈ ]0, 1[ : V B p ≤ H B p

2 . Soient n un entier naturel non nul et Un une variable alétoire uniforme sur {1, 2, ..., n}, c’est à
dire
1
∀k ∈ {1, 2, ..., n} : p [Un = k] =
n
(a) Rappeler l’expression de la variance V (Un ) et calculer son entropie H (Un ) en fonction de n
puis écrire H (Un ) en fonction de V (Un ) .
(b) Montrer que
∀u > 0 : u ln (u) ≥ u − 1 (I )
avec égalité , si et seulement si u = 1.
(c) En déduire que, pour toute variable aléatoire discrète X à valeur dans {1, 2, ..., n} ,

H (X ) ≤ H (Un )

avec égalité si, et seulement si, X = Un .

On a ainsi montré que parmi toutes les variables aléatoires discrètes sur un ensemble de cardinal n, la
loi uniforme Un réalise le maximum d’entropie.

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