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ESU

UCB/Bukavu
2021-2022

Travaux Dirigés d’Analyse mathématique en Préparatoire


Par CT Rafiki Lulihoshi, Master en sciences mathématiques

1 Les fonctions usuelles


1.1 Rappels théoriques
Définition 1.1 — On appelle fonction numérique réelle, toute fonction dont l’ensemble d’arrivée est une
partie de R.
— Une onction numérique réelle de variable réelle est toute fonction dont l’ensemble de départ est une partie
de R.
— On parle aussi des fonctions complexes, des fonctions complexes de variable complexe.

Définition 1.2 — Le domaine de définition d’une fonction f est l’ensemble des éléments de l’ensemble de
départ qui ont des correspondants dans l’ensemble d’arrivée. On le note par Df
— Le domaine de valeurs ou image d’une fonction f est l’ensemble des éléments de l’ensemble d’arrivée qui
ont des correspondants dans l’ensemble de départ. On le note Imf
— L’ensemble de couples (x, f (x)) est appelé graphe de la relation f . On le note par G ou Gf .

Gf = {(x, y)|y = f (x)}.

1.2 Opérations sur les fonctions numériques réelles


considérons deux fonctions numériques réelles

f :A→R
x 7→ f (x).

et

g:B→R
x 7→ g(x).

On a les opérations suivantes :


• Somme :

f ±g : A∩B →R
x 7→ (f ± g)(x) = f (x) ± g(x).

• Produit :

fg : A ∩ B → R
x 7→ (f g)(x) = f (x)g(x).

• Quotient :
f
: A ∩ {x ∈ B|g(x) 6= 0} → R
g
f f
x 7→ (x) = (x).
g g
• Puissance :

fn : A → R
x 7→ (f n )(x) = (f (x))n .

1
• Racine ne :
p
n
f : {x ∈ A|f (x) ≥ 0} → R
p p
x 7→ ( n f )(x) = n f (x), avec n pair.

Ces opérations renseignent déjà sur comment on doit chercher le domaine de définition de la somme, du pro-
duit,. . . de fonctions.
Exercice 1.3 Une fonction f est paire (respectivement impaire) si

∀x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = f (x)

(respectivement si
∀x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = −f (x)).
Soient f et g deux fonctions réelles. Montrer les propriétés suivantes :
— Si f et g sont paires (respectivement impaires) alors f g est paire.
— Si f paire et g impaire, alors f g impaire.

1.3 Quelques fonctions usuelles


1. Fonctions polynôme
Définition 1.4 Une fonction polynôme ou fonction polynomiale dans R est toute fonction de la forme
n
X
f (x) = ai xi ,
i=0

avec les ai des réels appelés coefficients du polynôme, n son degré.


Deux polynômes
n
X
p(x) = ai xi
i=0

et
n
X
q(x) = bi x i
i=0

sont égaux si et seulement si ai = bi , ∀i ∈ {0, 1, . . . , n}.


Cette identification est importante dans la transformation d’une fraction rationnelle en une sommes des
éléments simples.
2. Fonctions rationnelles
Définition 1.5 Une fonction rationnelle est toute fonction de la forme

p(x)
f (x) = ,
q(x)

avec p(x) et q(x) des fonctions polynômes.


Les réels qui annulent q(x) sont appelés pôles de la fonction rationnelle.
Une fonction rationnelle de la forme
p(x)
f (x) = ,
q(x)

peut être transformée en une somme des éléments simples. Cette techniques est capitales pour le calcul
des intégrales de ce genre de fonctions. Deux cas sont possibles :
— Le degré du numérateur est inférieur (strict) à celui du dénominateur qui peut être décomposé en un
produit des facteurs du premier ou du second ordre. Voici les différentes possibilités et la façon de
transformer :
p(x) Qn p(x) α1 α2 αn
(a) q(x) = = + + ... + ;
i=1 (x−ai ) x−a1 x−a2 x−an
p(x) p(x) α1 α2 αn
(b) q(x) = (x−a)n = (x−a)1 + (x−a)2 + ... + (x−a)n ;
p(x) p(x) Pn αi x+βi
(c) q(x) = Qn 2 = i=1 ai x2 +bi x+ci ;
i=1 ai x +bi x+ci

2
p(x) p(x) α1 x+β1 α2 x+β2 αn x+βn
(d) q(x) = (ax2 +bx+c)n = (ax2 +bx+c)1 + (ax2 +bx+c)2 + ... + (ax2 +bx+c)n ;
p(x) p(x) α1 α2 αn η1 x+β1 η2 x+β2
(e) q(x) = (x−a)n (ax2 +bx+c)p = (x−a)1 + (x−a)2 + ... + (x−a)n + (ax2 +bx+c)1 + (ax2 +bx+c)2 + ... +
ηp x+βp
(ax2 +bx+c)p
— Le Le degré du numérateur est supérieur ou égal à celui du dénominateur : Dans ce cas, on effectue
la division euclidienne pour mettre la fraction sous la forme
p(x) r(x)
= E(x) +
q(x) q(x)
r(x)
et la fraction q(x) se transforme comme au cas précédent.

1.3.1 Exercices

Transformer les fonctions rationnelles suivantes en une somme des éléments simples.
2x2 −3 x3
(a) f (x) = (x−3)3 (x+1) , g(x) = x2 −x−2 ;
1 2x
(b) h(x) = (x2 +x+1)(x2 −x+1) , i(x) = (1−x)(x2 +1) ;
2 2 2
x +1 x (x +1)
(c) m(x) = x(x+2)3 , n(x) = x4 +x3 +x+1 .

1.3.2 Correction des exercices

3. Fonction logarithme népérien


Définition 1.6 La fonction logarithme népérien est une fonction numérique réelle notée ln, définie sur
R∗+ .

ln : R∗+ → R
x 7→ y = ln(x).

Propriété 1.7 Pour tous x, y ∈ R∗+ , on a


(a) ln(xy) = ln(x) + ln(y) ;
(b) ln( xy ) = ln(x) − ln(y) ;
(c) ln(xp ) = p ln(x), ∀p ∈ Q ;
(d) ln(x) ≥ ln(y) ⇔ x ≥ y ;
(e) eln(x) = x ;
(f ) ln(x) = λ ⇔ x = eλ .
Fonction logarithme de base a (a > 0 et a 6= 1)
Définition 1.8 (Logarithme d’un nombre)
Soit a ∈ R∗+ \ {1}, b ∈ R∗+ et x ∈ R. Le logarithme de b dans la base a est l’exposant qu’il faut affecter à
a pour obtenir b. Si x est cet exposant, alors on note

loga b = x ⇔ b = ax . (1)

Définition 1.9 (Fonction logarithme de base a)


La fonction logarithme de base a est une fonction numérique réelle notée loga , définie sur R∗+ .

loga : R∗+ → R
x 7→ y = loga (x).

Remarque 1.10 La fonction loga est croissante si a > 1, décroissante si 0 < a < 1. Cette remarque est
utile pour la résolution des inéquations logarithmiques dans R.
4. Fonction exponentielle népérienne
Définition 1.11 La fonction exponentielle népérienne est la fonction réciproque de la fonction logarithme
népérien. On la note exp(x) = ex où e = 2.718281828 . . . est dit nombre de Neper. On a

exp : R → R∗+
x 7→ y = exp(x) = ex .

3
On a les équivalences suivantes :
(a) y = ln x ⇔ x = ey .
(b) ex ≥ ey ⇔ x ≥ y.
(c) ∀x ∈ R, ln ex = x et ∀x ∈ R∗+ , eln x = x.
(d) ex = 1 ⇔ x = 0.
Propriété 1.12 Quels que soient x, y ∈ R, on a :
(a) ex+y = ex · ey .
(b) (ex )y = exy .
ex
(c) ey = ex−y .
(d) e = ey ⇔ x = y.
x

5. Fonction exponentielle de base a (a > 0 et a 6= 1)


Définition 1.13 La fonction exponentielle de base a, a > 0 et a 6= 1 est la fonction réciproque de la
fonction logarithme de base a. On la note expa (x) = ax . On a

expa : R → R∗+
x 7→ y = expa (x) = ax .

Propriété 1.14 Quels que soient x, y ∈ R, on a :


(a) ax+y = ax · ay .
(b) (ax )y = axy .
ax
(c) ay = ax−y .
(d) a = ay ⇔ x = y.
x

(e) a0 = 1.
(f ) Si a > 1, ax ≥ ay ⇔ x ≥ y.
(g) Si a ∈]0, 1[, ax ≥ ay ⇔ x ≤ y.

1.3.3 Quelques applications des logarithmes (en gestion)


1. Détermination de la formule permettant de trouver la valeur acquise d’un capital C par un capital c
placé à intérêts composés au taux r (en %) après un temps t années. On pose

C(0) = 1
C(1) = c + cr = c(1 + r)
C(2) = C(1) + C(1)r = c(1 + r) + c(1 + r)r = c(1 + r)2
C(3) = c(1 + r)3
..
.
C(t) = c(1 + r)t

Si on applique le logarithme (décimal) aux deux membres de cette dernière égalité, on obtient

log C = log c + t log(1 + r)


log C − log c
⇒t=
log(1 + r)

2. En démographie et en biologie, le nombre d’individus p(t) après t années est donné par

p(t) = p0 (1 + r)t , (2)

avec p0 le nombre initial d’individus et r le taux d’augmentation ou de diminution de la population.

4
1.3.4 Exercices
1. Montrer que ln(1 + ex ) = x + ln(1 + e−x )
2. Exprimer x en fonction de y dans chacun de cas suivants :
(a) y = ln(1 + x)3
ex −1
(b) y = ex +1
q
x+1
(c) y = e 2x−3

3. Exprimer x en fonction de y et réciproquement


(a) e1+ln 3x = ln(1 + e3y )
(b) (y + 1)ln 2 = (ln 2)x+1
4. Déterminer le domaine de définition de chacune de fonctions suivantes :
√ √4 2
−x−2
(a) f (x) = 7 x2 − x − 2, g(x) = x3−x
q
2

x+4

(b) f (x) = 5 x x+5x+6
2 +1 g(x) = √
3 2
x +x+3
+ 3x2 − x
x
e
(c) f (x) = ln( 1−e x ), g(x) = log3 (3 − 4x) + log3 (2 − 2x)
x2 −3x+2 x−2
(d) log2 x−2 , g(x) = logx−2 ( 4−x )
5. Sachant que a ∈ R+
0 {1}, calculer
(a) loga a3
(b) log √
8 3 a
a
p√

(c) log a a
(d) log √
4 a 1
 
1
(e) loga √ 3 a

6. Calculer les logarithmes suivants :


(a) log4 16
(b) log2 32
(c) log0.01 10000
1
(d) log 16 216
7. Déterminer x pour que
(a) logx 4 = 3
(b) log4 2 = x
(c) log√x 25 = 4
(d) log9 x = 1
(e) logx 32 = 5
8. Résoudre dans R les équations logarithmiques suivantes :
(a) log2 (x − 2) + log2 (x − 1) = log2 (2x + 8)
(b) log4 (x + 5) − log4 3 = log4 5 − log4 (x + 3)
(c) 2 log(2x − 1) + log(3x − 1) = log(4x − 3)2
(d) ln(x2 + 1) − ln(x) − 1 = 0
(e) log2 (x2 − 5x) = log2 6
9. Résoudre les équations (exponentielles) suivantes dans R :
(a) 3(x+2)(4−x) = 1.
2
−3x+5
(b) 3x = 27.
x
(c) 10 = 0.001.
(d) 0.53x−1 = 1.

(e) 114x = 2 3.
1+ex
(f) 1−2ex = 1 − ex .
10. Résoudre les équations suivantes dans R :
(a) 24x − 6 · 23x + 6 · 2x − 1 = 0.

5
1
(b) 6x + 6x − 2 = 0.
2x
(c) 8 − 3 · 8x = 4.
(d) 102x − 10x = 30.
(e) 3 · 32x+1 − 3x = 9(3x+2 − 1).
(f) 2e3x − 9e2x − 2ex + 9 = 0
11. Résoudre les inéquations suivantes dans R :
(a) log3 (2x − 5) ≤ log3 (x − 4)
(b) log 14 (3x − 2) ≥ log 12 x
(c) log(5x − 2) + log(7x + 3) ≤ log 5
(d) log0.2 (2x − 1) ≤ 3
(e) log2 (x + 1) − log2 3 ≥ log2 (2x + 5)
(f) log1/2 (x − 1) < log1/4 (2x + 3).
12. Résoudre les inéquations suivantes dans R :
(a) ( 34 )2x < 16
9 .
(b) 25x ≤ 125.
2
(c) ( 14 )x +x−2
≥ 1.
x2
(d) 2 ≤ 2.
13. Trouver la valeur capitalisée d’un capital de 1000 dollars investi à intérêts composés, avec un taux d’intérêt
de 3% après :
(a) 3 ans
(b) 10 ans
(c) 100 ans
14. Une certaine somme d’argent a été investie à intérêts composés au taux de 4%. Sa valeur capitalisée après
5 ans est de 2345098 dollars. Quelle était la somme investie ?
15. Pour un taux de 2%, combien de temps (années) faudra-t-il placer un capital initial de 100 dollars pour
obtenir une valeur acquise de
(a) 200 dollars
(b) 155 dollars
(c) 1000 dollars
16. Une population est de 185000 habitants. Elle diminue de 50% chaque année.
(a) Quelle sera cette population à la fin de la quatrième année ?
(b) Quand atteindra-t-elle le nombre de 1500 ? de 2000 ?

1.3.5 Correction des exercices

2 Suites numériques
2.1 Rappels théoriques
2.1.1 Suites arithmétiques
Définition : Une suite arithmétique (S.A) ou progression arithmétique (P.A), est toute suite réelle telle que
chaque terme s’obtient en ajoutant au précédent un réel constant r appelé raison de la suite. On écrit

un+1 = un + r. (3)

Ceci est à retenir.


— Dans une S.A, la différence entre deux termes consécutifs est constante et vaut la raison de la suite.
— Chaque terme d’une S.A est la moyenne arithmétique de deux termes qui l’encadrent, c’est-à-dire si a, b, c
sont en P.A, alors
a+c
b= . (4)
2
— Dans une S.A, si r = 0, la suite est constante, si r > 0, elle est croissante et si r < 0, elle est décroissante.

6
— Pour calculer le ne terme d’une P.A, on utilise la relation (3). Considérons une P.A de premier terme u1
et de raison r. On a :
u2 = u1 + r
u3 = u2 + r = u1 + 2r
u4 = u3 + r = u1 + 3r
..
.
u20 = u1 + (20-1)r
..
.
un = ui + (n-i)r, (i < n).

En somme, on a la relation
un = u1 + (n − 1)r. (5)
— Dans une P.A, la somme de n premiers termes consécutifs vaut la demi-somme des termes extrêmes
multipliée par le nombre de ces termes, i.e en désignant par Sn cette somme, on a
n
Sn = (u1 + un ) (6)
2
n
= [2u1 + (n − 1)r] . (7)
2
— Insertion de n moyens arithmétiques entre a et b
On considère deux nombres a et b qui sont en P.A avec a le premier terme et b le dernier. On souhaite
former une nouvelle suite de n + 2 termes. En vertu de (5), on a
b−a
b = a + ((n + 2) − 1)r ⇒ r = ,
n+1
qui est la raison de la nouvelle suite.

2.1.2 Suites géométriques


Définition : Une suite géométrique (S.G) ou progression géométrique (P.G), est toute suite réelle telle que
chaque terme s’obtient en multipliant le précédent un réel constant non nul q appelé raison de la suite. On
écrit
un+1 = un q. (8)
Ceci est à retenir.
— Dans une S.G, le rapport d’un terme et celui qui le précède est constant et vaut la raison de la suite.
— Chaque terme d’une S.G est la moyenne géométrique de deux termes qui l’encadrent, c’est-à-dire si a, b, c
sont en P.G, alors

b = ac .i.e b2 = ac. (9)
— Pour calculer le ne terme d’une P.G, on utilise la relation (8). Considérons une P.G de premier terme u1
et de raison non nulle q. On a :
u2 = u1 q
u3 = u2 q = u1 q 2
u4 = u3 q = u1 q (4−1)
..
.
u20 = u1 q (20−1)
..
.
un = ui q (n−i) , i < n.
En somme, on a la relation
un = u1 q n−1 . (10)

7
— La formule
1 − qn qn − 1
Sn = u1 ou Sn = u1 . (11)
1−q q−1
permet de calculer la somme de n premiers termes consécutifs d’une progression géométrique de raison
q 6= 1.
— Insertion de k moyens géométriques entre deux nombres a et b
On considère deux nombres a 6= 0 et b qui sont en P.G avec a le premier terme et b le dernier. On souhaite
former une nouvelle suite de k + 2 termes. En vertu de (10), on a
r
(k+2)−1) k+1 b
b = aq ⇒q= ,
a
qui est la raison de la nouvelle suite.

2.2 Exercices
1. Ngasedi se rend à Masi Manimba. En 16 jours, il a parcouru 384km à vélo. Chaque fois, il parcourt 2km
de plus que la veille.
a) Calculer le nombre de kilomètres parcourus après 24 jours.
b) Sachant que la distance entre Kimpongo à Masi est d’environ 1848km, calculer le nombre de jours
nécessaires pour accomplir ce trajet au rythme décrit ci-dessus.
2. Une firme A a une production de départ de 1000 unités qui diminue de 100 unités chaque année. Une
firme B a une production de départ de 500 unités qui augmente de 25 unités chaque année.
(a) Dans combien d’années les deux firmes auront-elles la même production ?
(b) Quand la production de la firme A deviendra-t-elle nulle et quelle sera la production de la firme B en
cette année ?
(c) Quand la production de la firme B deviendra-t-elle nulle et quelle sera la production de la firme A en
cette année ? Interpréter la réponse.
3. Une société a produit 600 unités la troisième année d son existence et 700 la septième année.
(a) Quelle était la production de la première année ?
(b) Quelle était la production de la cinquième année ?
(c) Déterminer la production totale de quatre premières années.
4. Calculer x pour que 6; 2x + 22; 150 soient en PG. Déterminer cette PG.
5. Quelle valeur numérique faut-il ajouter à 2, 23 et 93 pour avoir trois nombres consécutifs d’une suite
géométrique ?
6. Un parent de l’étudiant Mwasi voudrait payer les frais académiques en mensualités selon son revenu. De-
mandant une dérogation auprès de services de finances, celui-ci lui demande de payer exceptionnellement
en 12 mensualités et que le versement diminue progressivement de 5000fc.
i. Quel sera le dernier versement sachant que la première mensualité est de 100000fc ?
ii. Combien Mwasi payera-t-il au total ?
7. 2004 étant la première année bissextile du 3e millénaire, établir et démontrer la relation récurrente p(n)
permettant de déterminer la ne année.
8. (TP) Un commerçant voudrait acheter à crédit un appartement de 3000000 dollars remboursables en 20
ans. Le banquier lui propose deux formules :
Formule A : Chaque année, il faut rembourser 2.5% de plus que l’année précédente.
Formule B : Chaque année, il faut rembourser 10000 dollars de plus que l’année précédente.
(a) Quel sera, dans chaque cas, le premier montant à rembourser ?
(b) Calculer le montant proposé dans chaque formule. Quelle est la formule la plus intéressante ?
9. Calculer les sommes suivantes :
1 1 1
2 + 1 + 2−1 + . . . + 2−10 , + + ... +
2 4 1024
1 + 0.1 + 0.01 + . . . + 10−8 .

10. On donne la suite arithmétique : 5, 9,13,. . .. On demande


(a) Calculer le vingt-sixième terme de cette suite.

8
(b) Quel est le rang occupé par 73 ?
(c) Calculer la somme de 25 premiers termes de cette suite.
11. Déterminer m et n pour que chacune des suites données soit arithmétique. Déterminer celles-ci.
m − 2, m + 2, 3m − 2; 3n2 + n + 1, 2n2 + 2, 4n2 + 6n + 1; m − n, 2m − 1, 5m + 3n − 3, 4m + 6n;
2m − 1, m + 2, 1 − 3m; 2m + 3n, 3, 2m + 5n, 8.
12. Monsieur Albert voudrait creuser dans son jardin un puits d’eau d’une certaine profondeur, pour l’irriga-
tion.Il demande un devis. Le premier mètre creusé lui coûterait 1000u.m, chaque mètre supplémentaire
creusé augmente ses frais de 400u.m. Quelle est la profondeur maximale du puits qu’il pourrait faire
creuser s’il dispose de 8200u.m ?

3 Limites-Continuité-Dérivées d’une fonction


3.1 Rappels théoriques
3.1.1 Limite d’une fonction
Définition 3.1 On dit qu’une fonction f définie au voisinage de x0 sauf peut-être en x0 a une limite l lorsque
x tend vers x0 si et seulement si
∀ > 0, ∃η > 0 : ∀x ∈ Df , x 6= x0 , |x − x0 | < η ⇒ |f (x) − l| < .
On a
lim f (x) = l ⇔ ∀ > 0, ∃η > 0 : ∀x ∈ Df , x 6= x0 , |x − x0 | < η ⇒ |f (x) − l| < .
x→x0

Exemple 3.2 Montrer, en utilisant la définition, que


2
−x
a) limx→1 xx−1 = 1.
b) limx→2 5x + 4 = 14.
3x2 −3
c) limx→−1 x+1 = −6.
Dans la pratique, nous nous limiterons qu’aux simples calculs de limites qu’aux démonstrations.

Opérations sur limites Soient f et g deux fonctions admettant des limites en a. On a :


1. limx→a (f (x) ± g(x)) = limx→a f (x) ± limx→a g(x).
2. limx→a (f (x) · g(x)) = limx→a f (x) · limx→a g(x).
3. ∀α ∈ R, limx→a αf (x) = α limx→a f (x).
f (x) limx→a f (x)
4. limx→a g(x) = limx→a g(x) , avec limx→a g(x) 6= 0.
5. limx→a |f (x)| = | limx→a f (x)|.
p p p
6. limx→a n f (x) = n limx→a f (x) avec n limx→a f (x) ≥ 0, pour n pair.
7. limx→a f n (x) = (limx→a f (x))n .
8. limx→a α = α, ∀α ∈ R.
Pn Pn
9. n étant un entier naturel, limx→a i=0 bi xi = i=0 bi ai .
Remarque 3.3 Certains calculs des limites conduisent aux formes

, 0 · ∞, ∞ − ∞, 1∞ , 00 , ∞0 , . . .

qui sont appelées formes indéterminées. Lever une indétermination consiste à trouver la vraie valeur de la limite
donnée.

Limites des fonctions exponentielles et logarithmiques. Nous revenons un tout petit peu sur le nombre
de Neper.
La fonction ln étant une bijection de R∗+ vers R et 1 ∈ R, il existe un et un seul réel strictement positif dont le
ln est 1. Ce nombre est note e et est appelé nombre de Neper.
Ce nombre est donné par la limite classique
 x
1
lim 1 + = e. (12)
x→∞ x
En passant à la limite, on obtient une forme indéterminée de la forme 1∞ que l’on doit lever. À suivre ! !

9
Autres limites classiques
1
lim (1 + x) x = e.
x→0

ln x
lim = 0.
x→∞ x

ln(1 + x)
lim =1
x→0 x

lim x ln x = 0
x→0+

Exemple 3.4 Montrer que


 mx+n
ax + b m
lim = e a (b−c) , a, m ∈ R∗ b, c, nR. (13)
x→+∞ ax + c
Remarque 3.5 Pour la forme indéterminée de la forme1∞ issue des limites de la forme

lim (u(x))v(x) , (14)


x→a∈R

on peut simplement appliquer la formule

lim (u(x))v(x) = elimx→a (u−1)v (15)


x→a∈R

3.1.2 Continuité d’une fonction


Définition 3.6 Soit f une fonction définie de I ⊂ R vers R. On dit que f est continue en x0 ∈ I si
(
x0 ∈ Df , i.e f (x0 ) ∈ R
(16)
limx→x0 f (x) = f (x0 )

De la même façon qu’on définit la limite à gauche et à droite, on définit aussi la continuité à gauche et à droite.
Une fonction continue en un point x0 est définie en ce point. On dit que le domaine de continuité est inclus
dans le domaine de définition.
Propriété 3.7 Si f et g sont deux fonctions continues en x0 , alors les fonctions
f
f ± g, f g, α · f (α ∈ R), g(x0 ) 6= 0)
g
sont aussi continues en x0 .

Remarque 3.8 Si f est une fonction de domaine de définition Df et x0 un réel quelconque (x0 6∈ Df ) et que

lim f (x) = b ∈ R,
x→x0

alors on définit une fonction g par


(
f (x) si x 6= x0
g(x) = . (17)
b si x = x0

La fonction g ainsi définie est appelée prolongement par continuité de f et elle est continue en x0 .

3.1.3 Dérivée d’une fonction


La dérivée peut sembler être une chose bien abstraite lorsqu’on la regarde sous un angle mathématique,
puisqu’il est bien difficile de lui trouver une utilité. Cependant, la dérivée occupe une place bien importante
dans d’autres domaines. En physique, elle peut servir à étudier le mouvement d’un objet, c’est-à-dire sa vitesse
ainsi que sont accélération. Elle sert aussi en économie où elle peut entre autres servir à trouver le niveau de
production qui maximise le bénéfice. Il y a également en biologie que la dérivée trouve son utilité. Ici, elle peut
servir à calculer le taux de croissance ainsi qu’à prévoir l’évolution d’une colonie de bactéries. Ce ne sont que
des applications parmi tant d’autres.

10
Définition Soient f une fonction réelle de variable réelle x, de domaine de définition Df et x0 un réel.
• On dit que f est dérivable en x0 si
f (x) − f (x0 )
lim (18)
x→x0 x − x0
est un réel.
• On appelle dérivée de f en x0 ou nombre dérivé de f en x0 , le réel f 0 (x0 ) et défini par

f (x) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim (19)
x→x0 x − x0
De la même façon qu’on définit la limite à gauche et à droite, on définit aussi la dérivée à gauche et à
droite de la fonction f en x0 . En posant x − x0 = h, alors x = x0 + h. Si x → x0 , h → 0 et la relation
(19) se met sous la forme

f (x0 + h) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim (20)
h→0 h
• Soit A une partie de R. On dit que f est dérivable sur A si elle l’est en tout point de A.
• Soit A l’ensemble de points x en lesquels f est dérivable. On définit la fonction

f :A→R
x 7→ f 0 (x)

avec
f (x + h) − f (x)
f 0 (x) := lim , (21)
h→0 h
appelée dérivée de la fonction f .

Opérations sur les fonctions dérivables Soit I = [a, b] ⊂ R. On note par D(I, R) l’ensemble de fonctions
dérivables définies de I vers R.
Théorème 3.9 Soient f, g ∈ D(I, R) et x ∈ I. On a :
0
1. (f (x) ± g(x)) = f 0 (x) ± g 0 (x).
0
2. (αf (x)) = αf 0 (x), ∀α ∈ R.
0
3. (f (x) · g(x)) = f 0 (x) · g(x) + f (x) · g 0 (x).
0 0
(x)g 0 (x)

4. fg(x)
(x)
= f (x)g(x)−f
(g(x))2 , g 2 (x) 6= 0.
0
5. (f n (x)) = n · f n−1 (x) · f 0 (x), ∀n ∈ Z.
0  0 p·f 0 (x)
p
6. n f p (x) = f p/n (x) = √ n n−p
.
n f (x)
0 0 0
7. (g ◦ f )(x)) = g [f (x)]f (x).

Calcul des dérivées Cette section présente quelques formules sur le calcul des dérivées qu’il « faut absolu-
ment » connaître par cœur.
1. Toute fonction constante sur R est dérivable sur R et sa dérivée est la fonction nulle.

∀α ∈ R, (α)0 = 0.

2. La fonction identique est dérivable sur R et sa dérivée est la fonction constante 1.

(x)0 = 1.

Soit u et v deux fonctions dérivables en un point. On a :


1. (u ± v)0 = u0 ± v 0 .
2. (uv)0 = u0 v + uv 0 .
u0 v−uv 0
3. ( uv )0 = v2 .
0
−αv
4. ( αv )0 = v2 .

11
5. (xm )0 = mxm−1 .
6. (um ) = mum−1 u0 .

7. ( x)0 = 2√ 1
x
.
√ 0 0
8. ( u) = 2u√u .
√ pu0
9. ( n up )0 = n √n n−p .
u
10. (αu)0 = αu0 , ∀α ∈ R.
11. (sin x)0 = cos x.
12. (sin u)0 = u0 cos u.
13. (cos x)0 = − sin x.
14. (cos u)0 = −u0 sin u.
15. (tan x)0 = 1
cos2 x .
u0
16. (tan u)0 = cos2 u .

3.1.4 Croissance et décroissance d’une fonction


On peut étudier la monotonie 1 d’une fonction f (x) en s’intéressant à l’étude la dérivée première f 0 (x) de la
fonction en se servant du résultat suivant.
Théorème 3.10 Soit f une fonction dérivable sur l’intervalle ]a, b[. Alors
1. f est croissante sur ]a, b[ si et seulement si f 0 (x) ≥ 0 pour tout x ∈]a, b[.
2. f est décroissante sur ]a, b[ si et seulement si f 0 (x) ≤ 0 pour tout x ∈]a, b[.
La fonction f est constante sur [a, b] si et seulement si f 0 (x) = 0.
La résolution de l’équation f 0 (x) = 0 permet d’obtenir les abscisses des points qui sont des éventuels extrema 2
de la fonction f . Les ordonnées sont obtenues en cherchant les images de ces dernières par la fonction donnée.

3.1.5 Équation de la tangente à la courbe


L’équation de la tangente à courbe de f en (x0 , f (x0 )) est donnée par la relation

y − f (x0 ) = f 0 (x0 )(x − x0 ), (22)

f 0 (x0 ) est appelé la pente ou coefficient angulaire de cette droite.

3.1.6 Sens de concavité et point d’inflexion d’une fonction


Le sens de concavité et éventuellement le point d’inflexion d’une fonction peuvent être renseignés par l’étude
de la dérivée seconde de la fonction en utilisant les résultats suivants.
Théorème 3.11 Soit f une fonction dérivable sur l’intervalle I =]a, b[ et (C) sa courbe représentative dans un
repère orthonormé.
— Si ∀x ∈ I, f 00 (x) > 0, alors (C) tourne sa concavité vers les y positifs.
— Si ∀x ∈ I, f 00 (x) < 0, alors (C) tourne sa concavité vers les y négatifs.

Définition : Un point d’inflexion est un point en lequel la courbe traverse sa tangente. En ce point la courbe
change le sens de concavité.
Théorème 3.12 Soit f une fonction dérivable sur l’intervalle I =]a, b[ et xo ∈ I. La courbe représentative de
f admet un point d’inflexion en x0 si f 00 (x0 ) = 0 et f 00 change de signes en x0 .

3.1.7 Applications financières : marginaux


Soient P (x), resp.R(x), C(x), la fonction profit, resp. revenue, coût. Alors, on définit

P 0 (x) = le prof it marginal x,


R0 (x) = le revenu marginal x,
C 0 (x) = le cot marginal x.
1. Pour dire la croissance ou la décroissance.
2. Il peut s’agir d’un minimum ou d’un maximum.

12
3.2 Exercices
Exercice 3.13 Calculer les limites suivantes :
 1  x2
1 − ex
 
1 + tan x sin x 1 2 1
limx→0 , lim , lim (cos x) tan x , lim cos , lim (2 + x) x ,
1 + sin x x→0 ln(1 + x) x→0 x→∞ x x→0
 x 1
1 − ex asin x − a 5x + 10x + 20x x
 
e x+1 ∗
lim − , lim , lim , a ∈ R \ {1}, lim
x→−∞ x x x→0 ln(x + 1) x→π/2 ln sin x x→0 3
1 1
Exercice 3.14 On donne les fonctions f1 (x) = x+1 et f2 (x) = x−1 .
(n) (n)
1. Calculer f1 (x), ∀n ∈ N et f2 (x), ∀n ∈ N.
2. En déduire la dérivée ne de f (x) = x22x
−1 .

Exercice 3.15 Calculer les dérivées successives de


1. f (x) = ln(1 + x).
2. f (x) = x3 ln(x)
Exercice 3.16 Calculer les dérivées des fonctions définies par
−4 2 1 √
f (x) = x + x + 1, g(x) = (−3x2 + 2x + 1)2 , h(x) = 3x3 (3x − 7)2 , m(x) = (3x2 + 7x − 2)(−2x2 + 6x + 3)
3 5
3x − 1 p p 1
i(x) = (x + 1) (3x − 1)4 , h(x) = 2
2 3
, k1 (x) = 1 − x − x2 , k2 (x) = 3 (1 − x − x2 )2 , g(x) = 2 .
x − 5x + 6 x +x+2
Exercice 3.17 Calculer les dérivées des fonctions définies par
x+1
p
y1 = 1 − e2x , y2 = ln2 (x + 3), y3 = e x , y4 = (sin x)tan x , y5 = xln x
eax − e−ax
y6 = (1 − ex )ln x , y7 = , y9 = e−2x sin 3x
eax + e−ax
Exercice 3.18 Déterminer les intervalles de croissance ou de décroissance ainsi que les extrema éventuels de
chacune des fonctions définies par
1. f (x) = −x2 + 4x − 1, g(x) = (x − 1)2 (x − 2).

2. f (x) = x x − 1, g(x) = −(x − 3)2 (x + 3)
3. h(x) = 4x−1
2x+1 .

Exercice 3.19 On donne la fonction


3
f (x) = x3 (1 − x2 ).
5
1. Résoudre l’équation f (x) = 0.
2. Étudier les extrema éventuels et les sens de variation de f (x).
3. Déterminer le point d’inflexion de f .
4. Évaluer les limites aux bornes du domaine de définition
ln x
Exercice 3.20 Mêmes questions que l’exercice précédent pour la fonction f (x) = x .

Exercice 3.21 Déterminer le sens de concavité et donner les coordonnées des points d’inflexion éventuels des
fonctions définies par
1. f (x) = (x − 1)2 (3x − 2), g(x) = 2x4 + 3x2 + x + 1.
1
2. f (x) = x3 − 3x2 − 9x + 9, g(x) = x−1 .
Exercice 3.22 1. Déterminer l’équation de la tangente à la courbe représentative de la fonction y = f (x) =
x3 − 3x2 + x − 1 au point d’abscisse x0 = 2.
2. Déterminer les équations des tangentes aux courbes représentatives des fonctions suivantes en leurs points
d’abscisses x0 .
2
(a) f (x) = x2 + x + 2, x0 = −1; g(x) = xx + x2 , x0 = 1.
2
(b) f (x) = 2x−1 , x0 = −2; g(x) = 3x2 , x0 = 21
Exercice 3.23 Trouvez le profit marginal P 0 (x), où P (x) = R(x) − C(x), aux cas suivants :
1. R(x) = 25x, C(x) = (10 − x + 2x2 )
x
2. R(x) = 3 + 7x2 , C(x) = 1+x
x2
3. R(x) = 1−x , C(x) = x(3 + x7 )

13
4 Développements limités
4.1 Formules de Taylor
Nous allons voir trois formules de Taylor, elles auront toutes la même partie polynomiale mais donnent
plus ou moins d’informations sur le reste. Nous commencerons par la formule de Taylor avec reste intégral qui
donne une expression exacte du reste. Puis la formule de Taylor avec reste f (n+1) (c) qui permet d’obtenir un
encadrement du reste et nous terminons avec la formule de Taylor-Young très pratique si l’on n’a pas besoin
d’information sur le reste.
Soit I ⊂ R un intervalle ouvert. Pour n ∈ N∗ , on dit que f : I → R est une fonction de classe C n si f est n
fois dérivable sur I et f (n) est continue. f est de classe C 0 si f est continue sur I. f est de classe C ∞ si f est de
classe C n pour tout n ∈ N.

4.1.1 Formule de Taylor avec reste intégral


Théorème 4.1 Soit f : I → R une fonction de classe C n+1 et a ∈ I. Alors on a
Z x n+1
0 f 00 (a) 2 f n (a) n f (t)
f (x) = f (a) + f (a)(x − a) + (x − a) + . . . + (x − a) + (x − t)n dt (23)
2! n! a n!
Nous noterons Tn (x) la partie polynomiale de la formule de Taylor (bien qu’elle dépend aussi de a et de f ).
f 00 (a) f n (a)
Tn (x) = f (a) + f 0 (a)(x − a) + (x − a)2 + . . . + (x − a)n .
2! n!
Exemple 4.2 La fonction ex est de classe C n+1 sur R et quel que soit nN∗ f (n) (x) = ex . En fixant un réel a,
on a
Z x t
ea e
ex = ea + ea (x − a) + . . . + (x − a)n + (x − t)n dt.
n! a n!

Si on remplace a par 0, on obtient le début de notre approximation de la fonction exponentielle en a = 0 :


x2 x3
ex = 1 + x + + + ...
2! 3!

4.1.2 Formule de Taylor avec reste f (n+1) (c)


Théorème 4.3 Soit f : I → R une fonction de classe C n+1 et a ∈ I. Il existe u réel c entre a et x tel que
f 00 (a) f n (a) f (n+1) (c)
f (x) = f (a) + f 0 (a)(x − a) + (x − a)2 + . . . + (x − a)n + (24)
2! n! (n + 1)!
Dans la plupart des cas on ne connaîtra pas ce c. Mais ce théorème permet d’encadrer le reste. Ceci s’exprime
par le corollaire suivant.
Corollaire 4.4 Si en plus la fonction |f (n+1) | est majorée sur I par un réel M , alors pour tout a, x ∈ I, on
a:
|x − a|n+1
|f (x) − Tn (x) ≤ M .
(n + 1)!
Exemple 4.5 (Approximation de sin(0.01) au voisinage de 0) Soit f (x) = sin x. On a

f 0 (x) = cos x



 f 00 (x) = − sin x



 f 000 (x) = − cos x
 (4)
f (x) = sin x
On a donc que
f 00 (0) 2 f 000 (0) 3 x4
sin x = f (0) + f 0 (0)x + x + x + f (4) (0) + . . .
2! 3! 4!
x3
=x− + ...
6
En appliquant cette formule pour x = 0.01, on obtient que
sin(0.01) ≈ 0.00999983 . . . .

14
4.1.3 Formule de Taylor-Young
Théorème 4.6 Soit f : I → R une fonction de classe C n et a ∈ I. Alors pour tout x ∈ I, on a
f 00 (a) f n (a)
f (x) = f (a) + f 0 (a)(x − a) + (x − a)2 + . . . + (x − a)n + (x − a)n ε(x) (25)
2! n!
où ε est une fonction définie sur I telle que ε(x) → 0 pour x → a. (26)

Exemple 4.7 Montrer que le développement limité de la fonction f (x) = ln(1 + x) définie sur l’intervalle
] − 1, +∞[, au voisinage de 0 est donné par
x2 x3
ln(1 + x) = x − + + ...
2 3
On commencera par donner la formule qui permet la dérivée d’ordre n de cette fonction. En général, se déve-
loppement est donné par
n
X xk
ln(1 + x) = (−1)k−1 .
k
k=1

ET donner une approximation de ln(0, 99).

Remarque 4.8 Selon les situations l’une des formulations est plus adaptée que les autres. Bien souvent nous
n’avons pas besoin de beaucoup d’information sur le reste et c’est donc la formule de Taylor-Young qui sera
la plus utile. Notons que les trois formules ne requièrent pas exactement les mêmes hypothèses : Taylor avec
reste intégral à l’ordre n exige une fonction de classe C n+1 , Taylor avec reste une fonction n + 1 fois dérivable,
et Taylor-Young une fonction C n . Une hypothèse plus restrictive donne logiquement une conclusion plus forte.
Cela dit, pour les fonctions de classe C ∞ que l’on manipule le plus souvent, les trois hypothèses sont toujours
vérifiées.
ex −e−x
Exercice 4.9 1. Trouver les formules de Taylor en 0 pour f (x) = cos x,f (x) = ex +e−x .
1
2. Trouver la formule de Taylor en 0 à l’ordre 2 pour f (x) = √1+x .
√ √
3. Avec une formule de Taylor à l’ordre 2 de 1 + x, trouver une approximation de 1.01.

5 Calcul différentiel et intégral


5.1 Rappels théoriques
Ceci est à retenir.
1. L’intégration et la différentielle sont deux opérations réciproques l’une de l’autre pour des fonctions
élémentaires, i.e Z Z
[f (x)]dx = d[ f (x)dx] = f (x).

2. Pour toutes fonctions f (x) et g(x) données, pour tout scalaire α ∈ R, on a


Z Z Z Z Z
[f (x) ± g(x)]dx = f (x)dx ± g(x)dx et αf (x)dx = α f (x)dx.

3. La formule
Z
1
xn dx = xn+1 + k,
n+1
avec k une constante réelle, appelée constante d’intégration est fondamentale dans le calcul des intégrales
(indéfinies) des fonctions polynomiales.

5.2 Méthodes d’intégration


5.2.1 Intégrales logarithmiques
Une intégrale logarithmique est celle d’une expression fractionnaire dont le numérateur est la dérivée du
dénominateur. Elle est de la forme
u0 (x)
Z Z 0
u (x)
I = α· dx = α dx = α ln |u(x)| + C.
u(x) u(x)

15
Exemple 5.1 Calculer les intégrales suivantes :
R 2 R 1 R 1
1. I = 3x+5 dx, I = x+5 dx, I = x ln x dx.
R 1 R R
2. I = ax+b dx, I = tan xdx, I = cot xdx.
R ex
(3e4x − x22x+1
R
3. 1+2e x dx, +x+5 )dx.

5.2.2 Intégration par parties


Soient u et v deux fonctions différentiables. On sait que

d(uv) = vdu + udv


⇒ udv = d(uv) − vdu
Z Z Z
⇒ udv = d(uv) − vdu
Z Z
⇒ udv = uv − vdu

Ainsi, la relation
Z Z
udv = uv − vdu (27)

est la formule d’intégration par parties.


En général, on intègre par parties lorsque sous le signe d’intégration apparaît un produit de deux fonctions
différentes. Voici quelques cas :
♣ On intègre par parties lorsque sous le signe d’intégration, il y a un produit d’un polynôme par une
fonction logarithmique. Dans ce cas, on pose

u = log et dv = ce qui reste.

Exemple 5.2 Calculer les intégrales suivantes :


Z Z
x2 ln xdx, ln xdx.

♣ On intègre par parties lorsque sous le signe d’intégration, il y a un produit d’un polynôme par une
fonction circulaire.
Dans ce cas, on pose

u = polynme et dv = ce qui reste.

Exemple 5.3 Calculer les intégrales suivantes :


Z Z
2
(x + x2 + 1) sin 2xdx, (x2 − 1) cos 2xdx.

♣ On intègre par parties lorsque sous le signe d’intégration, il y a un produit d’un polynôme par une
fonction exponentielle. Il s’agit de toute intégrale de la forme
Z
P (x)eax+b dx, (28)

avec P (x) un polynôme.


Dans ce cas, on pose

u = polynme et dv = ce qui reste.

Exemple 5.4 Calculer les intégrales suivantes :


Z Z
2 3x
(x + 3)e dx, (x2 − 3x + 5)e2x dx.

16
Remarque 5.5 Au lieu d’intégrer (28) par parties, on sait que
Z
P (x)eax+b dx = Q(x)eax+b + c, (29)

avec P (x) et Q(x) des polynômes de même degré.


À titre illustratif, considérons l’intégrale
Z
(x2 + 3)e3x dx.

On aura
Z
I= (x2 + 3)e3x dx = (ax2 + bx + c)e3x + k.

En dérivant membre à membre l’égalité ci-dessus, on obtient l’égalité


(x2 + 3)e3x = (3ax2 + (2a + 3b)x + b + 3c)e3x
qui permet, par identification, de trouver les coefficients a, b et c de Q(x).
♣ On intègre par parties lorsque sous le signe d’intégration, il y a un produit d’une fonction circulaire par
une fonction exponentielle.
Dans ce cas, on pose comme on veut.
Exemple 5.6 Calculer les intégrales suivantes
Z Z
ex sin xdx, e2x sin 3xdx.

♣ On intègre par parties lorsque sous le signe d’intégration, il y a présence des fonctions trigonométriques
réciproques ou hyperboliques réciproques.
Dans ce cas, on pose
u = arc ou arg et dv = ce qui reste.
Exemple 5.7 Calculer les intégrales suivantes :
Z Z Z
arctan xdx, arcsin xdx, argshxdx.

♣ On intègre par parties les intégrales de la forme


Z
1
In = dx. (30)
(x2 + a2 )n
Pour cela, on cherche la relation de récurrence permettant de calculer In connaissant In−1 . On intègre
In−1 par parties.
En effet,
Z
1
In−1 = dx. (31)
(x2 + a2 )n−1
Posons
(
1 2(1−n)x
u= (x2 +a2 )n−1 = (x2 + a2 )1−n ⇒ du = (x2 +a2 )n dx
dv = dx ⇒ v = x
Par suite, on a
Z
In−1 = uv − vdu

2(1 − n)x
Z
x
↓= − x· dx
(x2 + a2 )n−1 (x2 + a2 )n
Z 2
x x + a2 − a2
↓= − 2(1 − n) dx
(x2 + a2 )n−1 (x2 + a2 )n
a2
Z Z 
x 1
↓= − 2(1 − n) dx − dx
(x2 + a2 )n−1 (x2 + a2 )n−1 (x2 + a2 )n
x
− 2(1 − n) In−1 − a2 In
 
In−1 =
(x2 + a2 )n−1

17
À partir de la dernière égalité, on tire facilement 3 In sous la forme
x 2n − 3
In = + 2 I n−1 . (32)
2a2 (n − 1)(x2 + a2 )n−1 2a (n − 1)

5.2.3 Intégration de fonctions rationnelles


Il s’agit des intégrales de la forme
Z
P (x)
I= dx,
Q(x)

avec P (x) et Q(x) des polynômes à coefficients réels. Ces intégrales peuvent se résumer sous 4 formes :
(1) Il faut d’abord vérifier si la dérivée du dénominateur ne se trouve pas au numérateur à une constante
près. Dans ce cas, l’intégrale va donner une fonction logarithmique (cfr intégrales logarithmiques).
Exemple 5.8 Calculer les intégrales suivantes :
Z Z
x+3 4
dx, dx.
x2 + 1 x−1

(2) Intégrale de la forme


Z
dx
I= , avec ∆ = b− 4ac < 0. (33)
ax2 + bx + c
On montre que
Z
1 2 2ax + b
dx = √ arctan √ + c. (34)
ax2 + bx + c −∆ −∆
Exemple 5.9 Calculer les intégrales suivantes :
Z Z
dx dx
2
, 2
.
x +x+1 x +9

(3) Intégrales de la forme


Z
mx + n
I= dx avec ∆ = b− 4ac < 0. (35)
ax2 + bx + c
Pour calculer ces intégrales, on fait apparaître la dérivée du dénominateur au numérateur. On procède
comme suit :
n
x+ m
Z Z
mx + n
dx = m dx
ax2 + bx + c ax2 + bx + c
2ax + 2an
Z
m m
= dx
2a ax2 + bx + c
2ax + b − b + 2an
Z
m m
= dx
2a ax2 + bx + c
2an − bm
Z Z
m 2ax + b dx
= dx +
2a ax2 + bx + c 2a ax2 + bx + c
m 2an − bm 2 2ax + b
= ln |ax2 + bx + c| + ·√ arctan √ +c
2a 2a −∆ −∆
Finalement,
2an − bm
Z
mx + n m 2 2ax + b
I= dx ln |ax2 + bx + c| + ·√ arctan √ + c.
ax2 + bx + c 2a 2a −∆ −∆
Exemple 5.10 Calculer les intégrales suivantes :
Z Z
3x + 5 x+2
2
dx, dx.
x −x+1 x2 + 1
3. J’espère que vous le voyez. Hum ! !

18
(4) Si l’intégrale ne répond pas à ’une de trois formes précédentes, alors
(a) Si le degré du numérateur est supérieur ou égal à celui du dénominateur, on effectue la division
euclidienne de P (x) par Q(x) et on obtient
P (x) R(x) o
= E(x) + , d R(x) < do Q(x)
Q(x) Q(x)
et on a
Z Z Z
P (x) R(x)
dx = E(x)dx + dx.
Q(x) Q(x)
P (x)
Si le degré du numérateur est inférieur à celui du dénominateur, alors on décompose la fraction Q(x)
en une somme des fractions simples 4
Exemple 5.11 Calculer les intégrales suivantes :
Z Z Z
dx dx 2x + 1
, , dx,
x2 − 5x + 6 x3 − 1 (x − 1)2 (x + 1)3
Z Z
2x + 1 x+2
2 2
dx, dx.
(x + 1)(x + x + 1) (x + 1)2 (x2 + 3)2
2

5.2.4 Intégration par changement de variables


R
Soit à calculer I = f (x)dx. Effectuons un changement de variable en posant
x = g(t)
⇒ dx = g 0 (t)dt
Z Z
⇒ f (x)dx = f (g(t))g 0 (t)dt = H(t).

On revient à la variable initiale en cherchant la fonction réciproque de g. En effet, comme x = g(t), alors
t = g −1 (x).
Remarque 5.12 Le changement de variables s’effectue par intérêt. L’intégrale obtenue après changement doit
être d’un type bien connu, "facile" à calculer.
Exemple 5.13 Calculer les intégrales suivantes :
Z Z
cos x dx
dx (poser t = sin x), dx; n 6= 1 (poser t = ax + b)
sin2 x (ax + b)n
x4
Z Z Z
arctan x
√ 5
dx (poser t = x ), dx (poser t = arctan x), sin3 xdx.
1 − x10 1 + x2
Remarque 5.14 Pour les intégrales de la forme
Z
I = sinn x cosm xdx,

avec n ou m impairs, on utilise le changement de variables. On peut aussi recourir à la linéarisation telle que
nous l’avons présentée à la sous section (??).

5.2.5 Intégrales trigonométriques


Ce sont des intégrales de la forme
Z
I= f (cos x, sin x)dx. (36)

Pour calculer ces intégrales, on utilise les substitutions suivantes :


(
2t
sin x = 1+t 2 x
1−t2
, avec t = tan .
cos x = 1+t2 2

Exemple 5.15 Calculer les intégrales suivantes :


Z Z Z Z
dx dx dx 3
, , , dx.
3 + cos x cos x + sin x − 1 sin x 3 + 4 cos x
4. Dans ce cas, toute fraction rationnelle peut s’écrire comme une somme des éléments (fractions) simples. Voir [?, pp.108-111]
pour cette transformation.

19
5.2.6 Intégrales abéliennes.
Nous présentons ici, à titre informatif 5 , les intégrales abéliennes ou intégrales de fonctions irrationnelles qui
ont été introduites par Niels Abel. Ce sont des intégrales qui font intervenir des signes radicaux. Elles sont de
trois séries :
1. intégrale du type
Z r !
m ax + b
I= f x, dx.
cx + d

2. Intégrale du type
Z
I= xm (a + bxn )p dx,

avec m, n, p de rationnels.
3. Intégration par substitutions trigonométriques. Il s’agit des intégrales de l’une des formes suivantes :
Z p
a
I= a2 + b2 x2 dx, poser x = tan t.
b

Z p
a a
I= a2 − b2 x2 dx, poser x = cos t ou x = sin t.
b b

Z p
a
I= b2 x2 − a2 dx, poser x = cosh t, sinh t.
b

6 Intégrales définies
6.1 Définition
Définition 6.1 (Théorème de Newton-Leibniz)
Soit f une fonction définie sur un intervalle I = [a, b] admettant des primitives sur I et F l’une de ses primitives.
a et b étant deux réels de I, on appelle intégrale définie de f entre a et b, le réel noté
Z b
f (x)dx
a

et défini par
Z b Z b
f (x)dx = F (b) − F (a) ou f (x)dx = [F (x)]ba . (37)
a a

La fonction f (x) est appelée intégrande, a et b sont respectivement borne inférieure et borne supérieure d’inté-
gration.

6.2 Propriétés
Rb
1. a
f (x)dx = 0 ⇔ f (x) = 0.
Rb Ra
2. f (x)dx = − b f (x)dx.
Raa
3. a
f (x)dx = 0.
Rb Rb
4. a
αf (x)dx = α f (x)dx, α ∈ R.
a
Rb Rb Rb
5. a
[f (x) ±
g(x)]dx = a f (x)dx ± a g(x)dx.
Rb Rc Rb
6. a
= a f (x)dx + c f (x)dx, ∀c ∈]a, b[.
f (x)dx
Rb Rb
7. Si ∀x ∈ [a, b], f (x) ≤ g(x) ⇒ a f (x)dx ≤ a g(x)dx.
Ra
8. Si f est impaire, alors −a f (x)dx = 0.

5. Nous ne nous intéressons pas à leurs calculs dans le cadre de ce cours.

20
Ra Ra
9. Si f est paire, alors −a
f (x)dx = 2 0
f (x)dx

Exemple 6.2 Calculer les intégrales suivantes :



Z 3 Z 1 Z Z 2
3 1 π 1 π
ex dx, x2 dx, dx = , dx = .
1 0 0 5 + cos x 9 −2 x2 +4 4

Exercice 6.3 Calculer les intégrales suivantes :


π
Z 1 Z 2 Z Z 8 √
Z
1 3 1
(2x2 − x3 )dx, dx, dx 1 + 3xdx, (eax sin bx + eax cos bx)dx
−1 −1 x2 − 9 0 1 − sin x 1

7 Intégrales impropres
7.1 Définition
Définition 7.1 On appelle intégrale impropre, toute intégrale à bornes infinies.

Exemple 7.2
Z +∞ Z 0
ex dx, e−3x dx
0 −∞

7.2 Calcul des intégrales impropres


Les formules ci-dessous permettent de calculer les intégrales impropres.
Z +∞ Z b
f (x)dx = lim f (x)dx.
a b→+∞ a

Z b Z b
f (x)dx = lim f (x)dx.
−∞ a→−∞ a

Z +∞ Z c Z b
f (x)dx = lim f (x)dx + lim f (x)dx.
−∞ a→−∞ a b→+∞ c

Exemple 7.3 Calculer :


Z 0 Z π

−3x dx π 2
e dx, = .
−∞ 0 3 + cos x 4

7.2.1 Calcul du surplus


1. La fonction demande d’un produit, notée
p = p(x),
associe le prix par unité p du produit, quand la demande est x, c.à.d. quand les consommateurs sont
prêts à acheter x unités de ce produit à ce prix p par unité. Parfois, on donne la fonction inverse de cette
fonction, c.à.d.
x = x(p).
2. La fonction offre est similaire à la fonction demande, mais vue de la perspective des fabricants qui
cherchent à vendre. La fonction offre, notée

s = s(x),

donne le prix par unité s du produit, quand la demande est x, c.à.d. quand les fabricants sont prêts à
vendre x unités de ce produit à ce prix s par unité.

21
Procédure pour calculer les surplus
— On définit le point d’équilibre (PE) (x0 , y0 ) en résolvant d’abord l’équation

p(x) = s(x).

Soit x0 la solution, et p0 = p(x0 ). Alors, PE=(x0 , y0 ).


— On définit les surplus par
Z x0
SC = (p(x) − p0 )dx (38)
0

et
Z x0
SP = (p0 − s(x))dx (39)
0

7.3 Exercices
1. Calculer les intégrales suivantes :
Z 1 Z 2 Z 1 Z 1 Z 2π
(2x2 − x3 )dx, (x − x2 )dx, (x − x2 )dx, (1 − x)dx, x2 sin 4xdx
−1 −1 −1 −2 0

2. Calculez le point d’équilibre et les surplus du consommateur et du producteur dans les cas suivants :
(a) p(x) = −50x + 2000, s(x) = 10x + 500
20
(b) p(x) = 1+x , s(x) = x + 2

8 Équations différentielles
8.1 Rappels théoriques
Définition 8.1 On appelle équation différentielle, toute équation établissant une relation entre la variable in-
dépendante x, la fonction inconnue y = f (x) et ses dérivées y 0 , y 00 , y 000 , . . . , y (n) .

Symboliquement, une équation différentielle peut se mettre sous la forme

dy d2 y dn y
 
0 00 (n)
F (x, y, y , y , . . . y ) = 0 ou F x, y, , 2 , . . . , n = 0 (40)
dx dx dx

Si y = f (x) est une fonction de la seule variable indépendante x, alors l’équation (40) est dite équation diffé-
rentielle ordinaire 6 .
Définition 8.2 (Équation différentielle linéaire) Une équation différentielle linéaire d’ordre n est toute
équation de la forme

dn y dy n−1 dy n−2
P0 + P 1 + P 2 + . . . + Pn y = Q(x) (41)
dxn dxn−1 dxn−2
avec Pi des fonctions de x et P0 6= 0.
En particulier,

1. Si Q(x) = 0, l’équation différentielle linéaire est dite homogène ("sans second membre") ;
2. Si Q(x) 6= 0, elle est dite non homogène ;
3. Si l’équation linéaire est de la forme

P0 (ax + b)n y (n) + P1 (ax + b)n−1 y (n−1) + P2 (ax + b)n−2 y (n−2) +


+ . . . + Pn−1 (ax + b)y + Pn (ax + b)0 y = Q(x),

alors elle est dite de Legendre.


6. Sauf indication contraire, dans ce chapitre, nous nous traiterons que des équations différentielles ordinaires.

22
8.2 Intégration
Dans cette section, nous convenons de ne considérer que les équations différentielles ordinaires dont la
fonction dépend de la variable indépendante x. Cependant, nous donnerons une formulation plus générale pour
chaque cas qui sera étudié dans ce cours.

8.3 Équation du 1er ordre


8.3.1 Définitions
Définition 8.3 Une équation différentielle ordinaire du premier ordre est toute équation de la forme

F (x, y, y 0 ) = 0. (42)

Lorsque cette équation est résoluble en fonction de y 0 , on peut la mettre sous la forme

y 0 = f (x, y)

Dans ce cas, on a le théorème suivant sur l’existence et l’unicité de la solution.


Théorème 8.4 Si dans l’équation y 0 = f (x, y), la fonction f (x, y) et sa dérivée partielle par rapport à y (i.e
∂f
∂y ) sont continues dans un certain domaine D du plan oxy et si (x0 , y0 ) est un point de D, alors il existe une
solution y = ϕ(x) satisfaisant à la condition initiale

y = y0 lorsque x = x0 .

Plus généralement, nous avons la définition suivante.


Définition 8.5 Soient a, b, ctrois fonctions définies sur I et à valeurs dans K (R ou C).
— On appelle équation différentielle du premier ordre une équation différentielle de la forme

∀t ∈ I, a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = c(t). (43)

— Une solution de cette équation différentielle est une fonction f dérivable sur I , à valeurs dans K et
vérifiant

∀t ∈ I, a(t)f 0 (t) + b(t)f (t) = c(t). (44)

— Résoudre, ou intégrer l’équation différentielle (43) revient à déterminer l’ensemble des fonctions qui sont
solutions de cette équation.
— Le graphe d’une solution f de (43) dans un repère (O,~i, ~j) du plan est une courbe intégrale de (43).
— Si c est identiquement nulle, l’équation est dite homogène ou sans second membre.
— Si a est identiquement égale à la constante 1, l’équation (43) est dite normalisée.

Exemple 8.6 On peut montrer facilement que l’équation

y 0 (t) + ay(t) = 0

a pour solution générale

y(t) = y(0)e−at .

Exercice 8.7 Monter que l’équation

x0 (t) = −x3 (t)

a pour solution
x0
x(t) = p .
1 + 2x20 t

Trouver aussi la solution de l’équation

x0 (t) = µx(t) − x3 (t), µ ∈ R.

23
8.3.2 Équations à variables séparées ou séparables
• Toute équation de la forme

p(x)dx + p(y)dy = 0

est appelée équation à variables séparées. On intégrale est donnée par


Z Z
p(x)dx + p(y)dy = c.

Exemple 8.8 Résoudre les équations différentielles suivantes


(a) xdx + yxy = 0.
dy 2y
(b) dx = x .
• Une équation de la forme

F1 (x)G1 (y)dx + F2 (x)G2 (y)dy = 0

est dite à variables séparables.


Elle peut être ramenée à une équation à variables séparées en divisant les deux membres par F2 (x)G1 (y)
et on obtient
F1 (x) G2 (y)
dx + dy = 0
F2 (x) G1 (y)
Exemple 8.9 Résoudre les équations suivantes
(a) (1 + x)ydx + (1 − y)xdy = 0.
(b) (x2 − 1)y 0 − 2x(y − 1) = 0 et déterminer la solution particulière pour laquelle x = 2, y = 4.
(c) dN N

dt = rN 1 − K .

Exercice 8.10 Une personne est placé sous perfusion d’un produit traitant à raison de0.1mg de substance par
minutes. On note Q(t)la quantité de substance présente dans le sang au temps t en minutes. On admet qu’il
existe une constante k > 0 telle que l’on ait l’équation Q0 (t) = 0.1 − k.Q(t). Sachant que Q(0) = 0, exprimer
Q(t) en fonction de k et t.Calculer la limite en +∞.

Exercice 8.11 En biologie, un modèle proposé pour la croissance d’êtres vivants est le suivant : Tout individu
de taille maximale M admet une vitesse de croissance proportionnelle à la taille manquante. Autrement dit, si
on note C(t) la taille à l’instant t, cette fonction est solution de l’équation différentielle C 0 (t) = k(M − C(t)) .
1. Résoudre cette équation différentielle en supposant C(0) = 0.
2. Vérifier que C est croissante et calculer sa limite en +∞ .

Exercice 8.12 Pendant le premier mois de croissance de certaines plantes, telles que le maïs, le coton ou le
soja, la vitesse de croissance (en g/jour) est proportionnelle au poids P du moment. Pour certaines espèces de
coton,
dP
= 0, 21P.
dt
Évaluer, le poids d’une plante à la fin du mois (t = 30) si la plante pesait 70 mg au début du mois.

Exercice 8.13 Une sonde spatiale quitte la Terre. En négligeant la résistance de l’air, sa vitesse au moment
où les gaz propulseurs cessent leur action satisfait l’équation différentielle
dv
v = −ky −2
dy
, où y est la distance depuis le centre de la Terre et k une constante positive. Si y0 est sa distance du centre de
la Terre à ce moment et v0 la vitesse correspondante, trouver la relation qui lie v à y.

Exercice 8.14 À haute température, le dioxyde d’azote N O2 , se décompose en N O et O2 . Si y(t) représente


la concentration de N O2 (en moles/litre), alors, à 600◦ K, y(t) se modifie suivant la loi de réaction
dy
= −0.05y 2
dt
par rapport au temps t en secondes. Exprimer y en fonction de t et de la concentration initiale y0 .

24
8.3.3 Équation différentielle homogène du premier ordre
Définition 8.15 Une fonction à deux variables f (x, y) est dite homogène d’ordre d’homogénéité α ∈ R si pour
tout réel non nul λ, on a

f (λx, λy) = λα f (x, y). (45)

Exemple 8.16 Déterminer l’ordre d’homogénéité de chacune de fonctions suivantes :


xy
1. f (x, y) = x2 +y 2 .
2. f (x, y) = √xy .
x+y

Définition 8.17 Une équation différentielle ordinaire de la forme


dy
= f (x, y)
dx
est dite homogène par rapport à x et à y si la fonction f (x, y) est homogène de degré 0 par rapport à x et à y.

Pour résoudre une telle équation, on se ramène (par transformation 7 ) à une équation à variables séparées
sous la forme
du dx
= ; (46)
f (1, u) − u x

avec u = xy .
Exemple 8.18 Intégrer
dy xy
= 2 .
dx x − y2

Remarque 8.19 Si les fonctions (x, y) et g(x, y) sont homogènes e même degré, alors l’équation f (x, y)dx +
g(x, y)dy = 0 est homogène de degré 0. Ceci résulte que le rapport de deux fonctions homogènes du seul et même
degré est une fonction homogène de degré 0.

Exemple 8.20 Intégrer

(x2 + y 2 )dx + 2xydy = 0.

8.3.4 Équations linéaires


Définition 8.21 Une équation linéaire s’écrit sous la forme
dy
+ P (x)y = Q(x), (47)
dx
avec P (x) et Q(x) des fonctions continues en x (ou des constantes).

La solution d’une telle équation se met sous la forme 8

y = U (x)V (x),

avec
Z
R Q(x)
V (x) = e− P (x)dx
et U (x) = dx + c. (48)
V (x)

Exemple 8.22 Intégrer


2
y0 − y = (x + 1)3 , y 0 + 2xy = 4x.
x+1
Dans les théorèmes suivants, nous présentons des considérations plus « générales » sur les équations linéaires.
Nous introduisons la méthode de la variation de la constante pour déterminer une solution particulière.
7. Nous ne reprenons pas ceci ici.
8. Nous nous réservons de reprendre tous les détails dans ce polycopié.

25
Théorème 8.23 (Équation y 0 + a(t)y = 0) Soient a une fonction continue de I dans K, A une primitive de
a sur I et y une fonction dérivable sur I.
Les assertions suivantes sont équivalentes :
i) y 0 + a(t)y = 0 sur I.
ii) ∃λ ∈ K tel que y = λe−A sur I. Si de plus une condition initiale y(t0 ) = y0 est imposée, avec t0 ∈ I et
y0 ∈ K, alors la valeur de la constante λ est fixée ; l’équation avec condition initiale possède une unique
solution.
Théorème 8.24 (Équation y 0 + a(t)y = b(t)) Soient a, b des fonctions continues de I dans K, A une primi-
tive de a sur I, t0 ∈ I et y0 ∈ K.
Il existe une unique solution sur I de l’équation y 0 + a(t)y = b(t) telle que y(t0 ) = y0 ; elle est définie par :
Z t
∀t ∈ I, y(t) = y0 eA(t0 −t) + b(s)eA(s−t) ds. (49)
t0

Théorème 8.25 (Équation y 0 + a(t)y = b(t), solutions particulière et générale) Soient a, b des fonctions
continues de I dans K, A une primitive de a sur I, yp une solution particulière de l’équation y 0 + a(t)y = b(t)
sur I.
Soit de plus y une fonction dérivable sur I. Les assertions suivantes sont équivalentes :
i) y 0 + a(t)y = b(t) sur I.
ii) ∃λ ∈ K tel que sur I, on ait
y = yp = yh , (50)

avec yh = λe−A la solution de l’équation homogène.


En d’autres termes, si on connaît une solution particulière de l’équation y 0 + a(t)y = b(t), alors on en
connaît toutes les solutions.

Recherche d’une solution particulière : méthode de variation de la constante


Pour résoudre une équation différentielle linéaire du premier ordre y 0 + a(t)y = b(t), on procède comme suit :
• Trouver toutes les solutions de l’équation homogène associée y 0 + a(t)y = 0. Ces solutions sont de la
forme
λ0 e−A(t) ;
avec λ0 ∈ K, A primitive de a sur I.
• Trouver une solution particulière yp de l’équation y 0 + a(t)y = b(t), avec second membre à l’aide de la
méthode de constante.
On cherche la solution particulière yp sous la forme

yp = λ(t)e−A(t) .
En dérivant cette équation, membre à membre et en remplaçant dans l’équation non homogène, on
obtient, après simplification l’équation différentielle
λ0 (t) = b(t)eA(t) .
Cette équation, une fois résolue, permet d’écrire la solution particulière.
• Les solutions de y 0 + a(t)y = b(t) sont alors de la forme
yp + λ0 e−A(t) , λ0 ∈ R.

• Si de plus une condition initiale est imposée, alors on ajuste la constante λ0 en conséquence.
Pour les cas où nous avons b(t) particuliers, nous renvoyons à la lecture aisée [?, pp.203-206].

8.4 Exercices
Exercice 8.26 Dans un feu de forêt chez un peuple autochtone dans un territoire de la RDC, le fonction N (t)
représente le nombre d’arbres qu brûlent à l’instant t, exprimé en heures. Supposer que le feu se répand au taux
de
dN √
=5 t
dt
et que 100 arbres brûlaient initialement. Calculer le nombre d’arbres qui brûleront après t = 10h.

26
Exercice 8.27 En raison de l’inflation, le coût√ de production de la boulangerie de madame Nzele à l’instant
exprimé en années varie selon le taux C 0 (t)10 t. Calculer le coût de production de cette boulangerie dans 4 ans
sachant que qu’il est maintenant de 100u.m.

Exercice 8.28 L’espace x en kilomètres entre deux voitures l’instant en heures varie selon le taux
√ !
dx 1 − e− t
= 50 √ .
dt t

Trouver la distance x(t) entre ces deux voitures au bout d’une demi-heure sachant leur distance initiale est nulle.

27

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