Vous êtes sur la page 1sur 101

UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE BUKAVU

FACULTÉ DES SCIENCES


DÉPARTEMENT D’ENVIRONNEMENT

Cours d’Analyse Mathématique

Première année (Préparatoire en Architecture et Urbanisme)

2021
Table des matières

1 Généralités sur les ensembles numériques 1


1.1 Rappel des notations de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 L’ensemble R des nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 Propriétés générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.4 Intervalles de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.5 Densité de Q et R \ Q dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2 Les fonctions usuelles 4


2.1 Fonctions polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2 RELATIONS ENTRE LES RACINES ET LES COEFFICIENTS D’UN POLYNÔME
SCINDÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 Fonctions rationelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.4 Fonctions logarithmiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5 FONCTIONS EXPONENTIELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.6 FONCTIONS HYPERBOLIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.6.1 FONCTION RECIPROQUE DE sin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.7 FONCTIONS HYPERBOLIQUES RÉCIPROQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.7.1 FONCTION RECIPROQUE DE ch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.7.2 FONCTION RECIPROQUE DE th. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

3 Limites et continuité des fonctions 31


3.1 LIMITE D’UNE FONCTION EN UN POINT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.2 CONTINUITÉ EN UN POINT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

4 Les suites et les séries numériques 35


4.1 ÉTUDE ALGÉBRIQUE DES SUITES NUMÉRIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.2 Les séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

5 Calcul différentiel 61

6 Intégration et calcul intégral 75

7 Développement limité 80
7.1 FORMULE DE TAYLOR YOUN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
7.2 DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
7.3 Développements limités généralisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

II
Table des matières

8 Équations différentielles 92
8.1 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU PREMIER ORDRE . . . . . . . . . . . . . . . . 92
8.1.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
8.1.2 Équations différentielles linéaires du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
8.2 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU DEUXIÈME ORDRE . . . . . . . . . . . . . . . 96

III
Généralités sur les ensembles numériques
1
1.1 Rappel des notations de base
1. La lettre N désigne l’ensemble des entiers naturels : {0, 1, 2, . . .}.

2. La lettre Z désigne l’ensemble des entiers relatifs : {. . . , −2, −1, 0, 1, 2, . . .}.


p
3. La lettre Q désigne l’ensemble des rationnels, c’est-à-dire l’ensembles des fractions de la forme
q
avec p ∈ Z et q ∈ N \ {0}.

4. Le placement d’une étoile ? en exposant de chacune des lettres précédentes signifie que l’on enlève
de l’ensemble considéré la valeur 0.

Exemple 1.1. N? désigne l’ensemble des entiers naturels non nuls.

5. Le placement d’un signe + ou − en indice de chacune des lettres précédentes signifie que l’on ne
considère que les éléments positifs ou négatifs de l’ensemble considéré.

Exemple 1.2. On peut écrire N = Z+ , R+ = [0; +∞[, R?+ =]0; +∞[.

1.2 L’ensemble R des nombres réels


Les nombres réels peuvent être vus comme tous les nombres associés à des longueurs ou des grandeurs
physiques. Ce sont les nombres, qu’ils soient positifs, négatifs ou nuls, ayant une représentation décimale
finie ou infinie. On y distingue :

1. les nombres rationnels qui sont ceux qui peuvent s’écrire comme une fraction, (c’est à dire comme
un quotient de deux entiers) ; leur représentation décimale est finie ou périodique.

2. Les nombres irrationnels, c’est à dire ceux qui ne sont pas rationnels ; leur représentation décimale

est infinie et non périodique : exemple 2 ou π.

3. Les nombres algébriques qui sont ceux qui sont solutions d’une équation algébrique à coefficients

entiers ; les rationnels sont algébriques ; 2 est algébrique puisqu’il est la solution de l’équation :
x2 − 2 = 0.

4. Les nombres transcendants qui sont les réels qui ne sont pas algébriques : π et exp() sont transcen-
dants.

Le terme de nombre réel apparaît pour la première fois chez Georg Cantor en 1883 dans ses publications
sur les fondements de la théorie des ensembles.

1
1 Généralités sur les ensembles numériques

1.3 Propriétés générales


L’ensemble des nombres réels noté R est muni de deux lois de composition interne notées + et ×
et d’une relation d’ordre notée ≤ tel que :

1. (R, +, ×) est un corps commutatif qui admet l’ensemble des rationnels Q comme sous-corps.

2. (R, ≤) est un ensemble totalement ordonné qui vérifie les propriétés :


a) ∀a, b, c ∈ R, ( a ≤ b ⇔ a + c ≤ b + c) : la relation ≤ est compatible avec l’addition.
b) La relation ≤ n’est pas compatible avec la multiplication.
Par exemple, une inégalité ne se conserve pas si on multiplie les deux membres par −1 : on a
2 6 3 mais on n’a pas −2 6 −3.
c) Par contre, on a une sorte de semi-compatibilité avec la multiplication des nombres positifs :

∀a, b ∈ R, ∀c ∈ R∗+ , ( a ≤ b ⇔ ac ≤ bc) .

3. R est archimédien, autrement dit :

∀a, b ∈ R∗+ , ∃n ∈ N, na > b.

4. R vérifie le principe des segments emboîtés, c’est à dire que pour toute suite (In )n∈N de
segments emboîtés (∀n ∈ N, In+1 ⊂ In ), il existe un réel c qui appartient à tous les intervalles
In , n ∈ N.
Si on pose In = [an , bn ], on peut également traduire la propriété des segments emboîtés en terme
de suites de nombres réels : si les deux suites réelles (an )n∈N et (bn )n∈N sont telles que

(i) an ≤ bn , ∀n ∈ N,
(ii) la suite (an )n∈N est croissante,
(iii) la suite (bn )n∈N est décroissante,

alors il existe c ∈ R tel que


an ≤ c ≤ bn , ∀n ∈ N.

5. Le principe des segments emboîtés est équivalent à la propriété de la borne supérieure :

Proposition 1.1. Toute partie non vide et majorée de R admet une borne supérieure.

1.4 Intervalles de R
Les intervalles de R jouent un rôle fondamental dans l’étude des fonctions numériques (c’est à dire
les fonctions de R vers R), tant du point de vue global (ensemble de définition par exemple) que local
(voisinage d’un point) : ce sont les parties connexes, c’est à dire d’un seul tenant, de R.

Définition 1.1 (intervalle de R).


Une partie I de R est un intervalle si

∀a, b ∈ I tel que a ≤ b, ∀x ∈ R, (a ≤ x ≤ b ⇒ x ∈ I) .

La propriété de la borne supérieure (resp. inférieure) permet de classer les intervalles non vides de R
en 9 types distincts suivant l’existence ou non d’un majorant, d’un minorant, d’un plus grand, d’un plus
petit élément.

Proposition 1.2. On montre qu’un intervalle non vide de R est d’un des neuf types suivants :

◦ intervalle borné

2
1 Généralités sur les ensembles numériques

– ouvert : ]a, b[ = {x ∈ R, a < x < b} ,


– semi-ouvert : [a, b[ = {x ∈ R, a ≤ x < b} ou ]a, b] = {x ∈ R, a < x ≤ b} ,
– fermé : [a, b] = {x ∈ R, a ≤ x ≤ b} ,

◦ intervalle non borné


– minoré, non majoré
∗ avec minimum : [a, +∞[ = {x ∈ R, x ≥ a} ,
∗ sans minimum : ]a, +∞[ = {x ∈ R, x > a} ,
– majoré, non minoré
∗ avec maximum : ]−∞, b] = {x ∈ R, x ≤ b} ,
∗ sans maximum : ]−∞, b[ = {x ∈ R, x < b} .
– non minoré, non majoré : R = ]−∞, +∞[ .

1.5 Densité de Q et R \ Q dans R


Définition 1.2 (partie dense de R).
Une partie D de R est dite dense dans R si et seulement si

∀x, y ∈ R, (x < y ⇒ ∃d ∈ D, x < d < y) .

Théorème 1.1. L’ensemble Q des rationnels est dense dans R. Autrement dit, entre deux réels, il y a
toujours un rationnel.

Définition 1.3 (nombre irrationnel).


Un nombre réel est dit irrationnel s’il n’est pas rationnel. Ainsi l’ensemble des irrationnels est R\ Q.

Théorème 1.2. L’ensemble R\ Q est dense dans R, autrement dit, entre deux réels il y a toujours un
irrationnel.

3
Les fonctions usuelles
2
2.1 Fonctions polynômes

Dans tout ce cours, K désigne R ou C.

I) DÉFINITIONS
1) Fonctions polynômes.

DEF : une application f d’une partie I de K dans K est dite polynomiale (ou appelée une fonction
polynôme) si
n
X
∃n ∈ N ∃ (a0 , a1 , ..., an ) ∈ K n+1 / ∀x ∈ I f (x) = ak xk = a0 + a1 x + ... + an xn
k=0

L’ensemble des fonctions polynomiales de I dans K est noté P (I, K).

PROP : P (I, K) est à la fois un sous-espace vectoriel et un sous-anneau de A (I, K) = K I (muni de


l’addition et de la multiplication externe dans le premier cas, et muni de l’addition et de la multiplication
interne dans le deuxième).
D1

2) Polynômes formels.

DEF : un polynôme (formel, à une indéterminée) sur le corps K est une suite définie sur N d’éléments
de K, nulle à partir d’un certain rang ; l’ensemble de ces polynômes est noté K[X] :
( ( )
∀k ∈ N ak ∈ K
K[X] = (ak )k>0 /
∃n ∈ N / ∀k > n ak = 0

ak est le coefficient d’indice k (ou de rang k) du polynôme P = (ak ) (mais attention : ak est le
k + 1−ième coefficient).
En particulier, le polynôme nul, noté par abus 0, est (0, 0, ....) , et l’indéterminée, notée X, est
(0, 1, 0, 0, ....) .

DEF :
- le degré d’un polynôme non nul est l’indice maximum d’un coefficient non nul ; par convention,
le degré du polynôme nul est −∞.

pour P = (ak )k>0 , deg P = maxk


ak 6=0

4
2 Les fonctions usuelles

- la valuation d’un polynôme non nul est l’indice minimum d’un coefficient non nul ; par convention,
la valuation du polynôme nul est +∞.

pour P = (ak )k>0 , valP = min k


ak 6=0

E1

DEF :
- les polynômes de degré 0 et le polynôme nul sont dits constants.
- P est appelé un monôme si deg P = valP (un seul coefficient non nul).
- si n = deg P, le coefficient de rang n est appelé le coefficient dominant ou "de tête" du polynôme.
- un polynôme dont le coefficient dominant est égal à 1 est dit normalisé, ou unitaire.

Exemple : le monôme unitaire de degré 1 est X = (0, 1, 0, 0...).

PROP : si (ak ) est nulle à partir du rang n + 1 et (bk ) est nulle à partir du rang m + 1, (ck ) est nulle
à partir du rang n + m + 1 ; de plus cn+m = an bm .
ak X k des polynômes.
P
3) Notation classique
k>0
a) On remarque que si λ ∈ K

(λ, 0, 0...) + (a0 , a1 , ...) = (λ + a0 , a1 , ...)


(λ, 0, 0...) × (a0 , a1 , ...) = (λa0 , λa1 , ...)

Il n’y a donc pas de contradiction à confondre le polynôme constant (λ, 0, 0...) avec le scalaire λ, ce
que l’on fait dorénavant ; le corps K est maintenant confondu avec l’ensemble des polynômes constants
(donc K ⊂ K[X]).

b) On remarque que si k ∈ N, (a0 , a1 , ...)×X = (0, a0 , a1 , ...) et donc (0, 0, ..., 0, 1, 0, 0, ..) (avec
le 1 au rang k) est égal à X k (par convention, X 0 = 1).

c) On en déduit que (a0 , a1 , ...) peut s’écrire sous la forme

(a0 , a1 , ...) = a0 + a1 X + a2 X 2 + .... = ak X k


P
k>0

(cette dernière somme n’étant qu’en apparence infinie puisque les ak sont nuls APCR).

D5
( ( )
P k ∀k ∈ N ak ∈ K
donc dorénavant K[X] = ak X /
k>0 ∃n ∈ N / ∀k > n ak = 0

REM : la propriété
!
k k
P P
ak X = bk X ⇒ ∀k ∈ N ak = bk
k>0 k>0

est alors une évidence


(alors que
!
k k
P P
∀x ∈ K ak x = bk x ⇒ ∀k ∈ N ak = bk
k>0 k>0

n’en est pas une : voir plus loin).


4) Propriétés du degré et de la valuation vis-à-vis de la somme et du produit.

5
2 Les fonctions usuelles

PROP : si P, Q ∈ K[X]

deg (P + Q) 6 max (deg P, deg Q) val (P + Q) > min (valP, valQ)


avec égalité assurée si deg P 6= deg Q avec égalité assurée si valP 6= valQ
deg P Q = deg P + deg Q valP Q = valP + valQ

D6
5) Espace vectoriel des polynômes de degré inférieur ou égal à n.

PROP : pour tout naturel n, l’ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à n, noté Kn [X] est

un sous-espace vectoriel de K[X] ; la famille 1, X, X 2 , ..., X n en est une base, appelée la base canonique ;
la dimension de Kn [X] est donc n + 1.

D7

ATTENTION 1 : dim Kn [X] = n + 1 et non


n!
ATTENTION 2 : Kn [X] n’est pas un sous-anneau de K[X], sauf pour n = 0.
ATTENTION 3 : l’ensemble des polynômes de degré n n’est pas stable par addition !

REM : K0 [X] = K = {polynômes constants} = {polynômes de degré 0} ∪ {0} est une droite vecto-
rielle.

PROP : toute famille de polynômes de degrés distincts (ou de valuations distinctes) est libre. On en
déduit que si (Pk ) est une suite de polynômes telle que deg Pk = k, alors (P0 , P1 , ..., Pn ) est une base de
Kn [X].
D8

III) SUBSTITUTION D’UNE VALEUR DÉTERMINÉE À L’INDÉTERMINÉE X.


1) Définition.
DEF : soit x un élément d’un anneau commutatif A qui est en même temps un K-espace vectoriel et
n
ak X k ; on appelle résultat de la substitution de x à l’indéterminée X l’élément de A :
P
P =
k=0

n
ak xk = a0 1A + a1 x + a2 x2 + ... + an xn
P
P (x) =
k=0

Exemples : A = R, A = C, A = M2 (K) , A = K[X] , A = K I .

REM 1 : P (X) est donc égal à P.

REM 2 : P (Q) (résultat de la substitution de Q à X) dans P peut être confondu avec P.Q ; quand il
y a ambiguité, on le notera P ◦ Q.
E3 polynômes de Tchebychev :
la suite de polynômes (Tn ) définie par T0 = 1, T1 = X et Tn+1 = 2XTn − Tn−1 pour n > 1 est telle
que
∀n ∈ N ∀θ ∈ R Tn (cos θ) = cos(nθ).

De plus, Tn est de degré n et son coefficient dominant est 2n−1 (pour n > 1).
2) Relations entre K[X] et P (I, K) .

PROP : 

 (P + Q) (x) = P (x) + Q (x)
∀P, Q ∈ K[X] ∀x ∈ K (P Q) (x) = P (x) Q (x)

 (P ◦ Q) (x) [ou (P (Q)) (x)] = P (Q (x))

6
2 Les fonctions usuelles

D9

DEF : si P ( est un polynôme formel ∈ K[X], la fonction polynôme définie sur I associée à P est la
I→K
fonction f :
x 7→ P (x)

PROP : l’application Φ de K[X] dans P (I, K) qui à tout polynôme associe cette fonction polynôme,
qui est surjective par définition, est aussi un morphisme d’anneaux.

D10
IV) DIVISIBILITÉ DANS K[X].
1) Relation de divisibilité.

DEF : soit A, B deux polynômes ; on dit que A divise B (ou que A est un diviseur de B ou encore que
B est multiple de A) si
∃Q ∈ K[X] / B = AQ
Notation : A | B.
E2 : déterminer les diviseurs normalisés de X 4 − 1

PROP : la relation | est réflexive et transitive, mais non antisymétrique : (A | B et B | A) équivaut à

∃λ ∈ K ∗ / B = λA

D11

DEF : deux polynômes qui se divisent mutuellement (ce qui équivaut à ce qu’ils diffèrent d’une constante
multiplicative) sont dits associés.
REM : tout polynôme non nul est associé à un unique polynôme unitaire.

CORO : la relation | est une relation d’ordre sur l’ensemble des polynômes unitaires.

2) Division euclidienne des polynômes.

TH : étant donné deux polynômes A, B 6= 0, il existe un unique couple (Q, R) de polynômes vérifiant

A = BQ + R, avec deg R < deg B

Q et R sont appelés respectivement le quotient et le reste de la division euclidienne de A par B.

D12 : utilisant, pour l’existence, le lemme : si deg A > deg B, il existe Q1 et A1 tels que A = BQ1 + A1
avec deg A1 < deg A.

3) Polynômes premiers entre eux, PGCD, PPCM.


a) Polynômes premiers entre eux (ou étrangers).
Si A est un polynôme, on note MA = {AU / U ∈ K[X]} l’ensemble des multiples de A.

LEMME FONDAMENTAL : si A et B sont deux polynômes non nuls, il existe un unique polynôme
D unitaire tel que MA + MB = MD .

D13

On note DA l’ensemble des diviseurs normalisés d’un polynôme A.

7
2 Les fonctions usuelles

DEF : deux polynômes A et B ∈ K[X] sont dits premiers entre eux ssi leur seul diviseur commun
normalisé est 1 (i. e. DA ∩ DB = {1}).

TH de Bézout : A et B sont premiers entre eux si et seulement s’il existe deux polynômes U et V tels
que AU + BV = 1.
D14 (application du lemme).

COROLLAIRE : TH de Gauss : si A divise BC et A et B sont premiers entre eux, alors A divise C.


D15

b) PGCD.

TH : Soient A, B 2 polynômes non nuls, et D l’unique polynôme normalisé tel que MA + MB = MD


alors
1) D divise A et B et tout diviseur commun à A et B divise D
2) D est l’unique polynôme normalisé de degré maximum divisant A et B.
3) A/D et B/D sont premiers entre eux.

D16

DEF : ce polynôme D est appelé le PGCD de A et B.


Notation : P GCD (A, B) ou A ∧ B.

PROP : A et B sont premiers entre eux ssi leur PGCD est 1.


D17

REM 1 : on peut poser A ∧ 0 = 0 ∧ A = A.

REM 2 : mutatis mutandis, l’algorithme d’Euclide fonctionne chez les polynômes exactement comme
chez les entiers.

c) PPCM.

TH et définition : si A et B sont deux polynômes non nuls, il existe un unique polynôme M unitaire
tel que MA ∩ MB = MM . M est appelé le PPCM de A et B. Notation : P P CM (A, B) ou A ∨ B.

TH : a) pour A, B, M polynômes non nuls, M normalisé, on a M = P P CM (A, B) ssi l’une des


propriétés suivantes est réalisée :
1) M est multiple de A et B et tout multiple de A et B est multiple de M
2) M est un multiple de A et B ayant un degré minimal.
3) M divise AB et D = (AB)/M est associé au P GCD de A et B.

D18
Pour 3) utiliser : si D1 divise A et B alors A et B divisent AB/D1 .
REM : on a donc P P CM (A, B) .P GCD (A, B) = AB si A et B sont normalisés.

V) RACINES (OU ZÉROS) DES POLYNÔMES.

1) Définition et premiers exemples.


DEF : soit P ∈ K[X] et x0 ∈ K ; on dit que x0 est une racine (ou un zéro) de P si P (x0 ) = 0.

8
2 Les fonctions usuelles

PROP : x0 est une racine de P ssi le polynôme X − x0 divise P dans K[X].


D19 (deux méthodes).

Exemples classés suivant le degré n de P :

Nn=0:
b
N n = 1 : aX + b a une unique racine : - .
a
Nn=2:
 
2
P = aX 2 + bX + c = a (..........................) = a (.............) + ...............
 2 !
b ∆ 1  2

= a X+ − 2 = (2aX + b) − ∆
2a (2a) 4a

(forme canonique de P, avec ∆ = b2 − 4ac)

PROP : P possède des racines ssi ∆ est un carré dans K ; si c’est le cas, ∆ = δ 2 et P = a (X − x1 ) (X − x2 )
avec
.............. .................
x1 = , x2 =
N n = 3 : donner un exemple avec 0, 1, 2 ou 3 racines distinctes. E3

REM : on démontre en analyse à partir du théorème des valeurs intermédiaires que tout polynôme à
coefficients réels de degré impair possède au moins une racine réelle ; par contre, si n = 2p est pair, il
existe toujours un polynôme réel de degré n sans racine réelle : ...........

2) Nombre de racines d’un polynôme.

PROP : un polynôme non nul a toujours un nombre fini de racines distinctes, inférieur ou égal à son
degré.
D20

CORO 1 (contraposée de la prop. précédente) : un polynôme ayant une infinité de racines est nul :

∃A infini ⊂ K / ∀x ∈ A P (x) = 0 ⇒ P = 0 (⇒ P (x) = 0 ∀x ∈ K)

Un polynôme qui s’annule en une infinité de points s’annule donc partout.

Application : la fonction cos n’est donc pas polynomiale.

CORO 2 : si a0 , a1 , ..., an ∈ K et si ∀x ∈ A infini ⊂ K a0 + a1 x + ... + an xn = 0 alors

a0 = a1 = ... = an = 0

D21

E4

CORO 3 : deux polynômes égaux en une infinité de points sont égaux (donc égaux en tout point de
K) :

∃A infini ⊂ K / ∀x ∈ A P (x) = Q (x) ⇒ P = Q (⇒ P (x) = Q (x) ∀x ∈ K)


D22

9
2 Les fonctions usuelles

Application : si P, Q ∈ R[X] et ∀θ ∈ R P (cos θ) = Q (cos θ) , alors P = Q (et donc P (x) = Q (x) ∀x ∈


R et même P (z) = Q (z) ∀z ∈ C).
A1

REM : ce corollaire est parfois appelé le théorème de prolongation des identités algébriques : si une
identité algébrique (autrement dit, polynomiale) est vérifiée sur un ensemble infini, elle est vérifiée partout.

CORO 4 : l’application Φ définie dans III) 2) qui relie les fonctions polynômes et les polynômes formels
est bijective dès que la partie I est infinie ; P (I, K) et K[X] sont donc dans ce cas des anneaux isomorphes.
D23

REM : par contre, si I = {x1 , x2 , ..., xn } est finie, l’application Φ n’est pas injective (car 0 et (X − x1 ) ... (X − xn )
ont la même image), et en fait, toute application de I dans K est polynomiale ! : P (I, K) = A (I, K) .

3) Ordre de multiplicité d’une racine.

DEF : on donne P ∈ K[X], x0 ∈ K, k ∈ N ; on dit que x0 est une racine d’ordre de multiplicité k de P
si

k k+1
(X − x0 ) divise P mais (X − x0 ) ne divise pas P
Rem :
- ”ordre de multiplicité” est raccourci en ”ordre”, ou ”multiplicité” tout court, suivant les goûts.

- une racine d’ordre 0 n’est pas une racine... (bizarre, mais pratique).

- une racine d’ordre 1 est dite simple, d’ordre 2 : double, d’ordre 3 : triple etc...., d’ordre k : k−uple.

- une racine d’ordre > 2 est dit multiple (ou au moins double).

k
CNS : x0 est une racine d’ordre k de P ssi ∃Q ∈ K[X] / P = (X − x0 ) Q, avec Q (x0 ) 6= 0.

D24
PROP : tout polynôme P non nul s’écrit de façon unique sous la forme
α1 α2 αp
P = (X − x1 ) (X − x2 ) ... (X − xp ) Q avec Q ∈ K[X] sans racine dans K

D25, E5.

REM : p est le nombre de racines distinctes de P, et q = α1 + α2 + ... + αp , somme des ordres des
racines de P est parfois appelé ”nombre de racines de P, en comptant les ordres de multiplicité”.

PROP : si n est le degré de P, p 6 q 6 n.


D26, E6

4) Polynôme scindé.

DEF : un polynôme scindé est un polynôme qui est produit de polynômes du premier degré.

CNS : avec les notations du paragraphe précédent, P est scindé ⇔ Q est constant, ⇔ q = n (somme
des ordres = degré).

REM : si P ∈ R[X], il faut toujours préciser si P est scindé en tant que polynôme à coefficients réels
(on dit : scindé sur R), ou en tant que polynôme à coefficients complexes (on dit : scindé sur C).

10
2 Les fonctions usuelles

E7

VI) DÉRIVATION DES POLYNÔMES ; FORMULE DE TAYLOR.

1) Définition.
ak X k est le polynôme, noté P 0 = kak X k−1 =
P P
DEF : le polynôme dérivé du polynôme P =
k>0 k>1
(k + 1) ak+1 X k .
P
k>0

Les polynômes dérivés successifs


( se notent de la même façon que pour les fonctions.
K[X] → K[X]
On notera D l’application :
P 7→ P 0
Propriétés :
P1 : P ∈ K ⇔ P 0 = 0

P2 : si deg (P ) > 1, deg P 0 = deg P − 1, et mieux, si n > 1, P ∈ Kn [X] ⇔ P 0 ∈ Kn−1 [X]

0 0 0
P3 : (P + Q) = P 0 + Q0 ; (λP ) = λP 0 ; (P Q) = P 0 Q + P Q0

0
P4 : (P ◦ Q) = (P 0 ◦ Q) Q0
D27

2) Formule de Taylor.

PROP : (formule de Taylor pour les polynômes)

Si degP = n,
n 2 n
X P (k) (x0 ) k (X − x0 ) (X − x0 )
P = P (X) = (X − x0 ) = P (x0 )+P 0 (x0 ) (X − x0 )+P 00 (x0 ) +..+P (n) (x0 )
k! 2 n!
k=0

ou, ce qui revient au même


n
X P (k) (x0 ) X2 Xn
P (x0 + X) = X k = P (x0 ) + P 0 (x0 ) X + P 00 (x0 ) + .. + P (n) (x0 )
k! 2 n!
k=0

D28

COROLLAIRE :
un polynôme de degré n est entièrement déterminé par la connaissance de P (x0 ) , P 0 (x0 ) , P 00 (x0 ) , ..., P (n) (x0 )

n
E8 : écrire la formule de Taylor pour (1 + X) et x0 = 0.

3) Caractérisation de l’ordre de multiplicité à partir des polynômes dérivés.

On donne P ∈ K[X], x0 ∈ K, k ∈ N∗ .

PROP : si x0 est racine d’ordre k de P, alors x0 est racine d’ordre k − 1 de P 0 .


D 28 bis

REM 1 : pour k = 1, ceci donne : si x0 est racine simple de P, alors x0 n’est pas racine de P 0 .
REM 2 : la réciproque est fausse !

11
2 Les fonctions usuelles

REM 3 : on en déduit évidemment : si x0 est racine d’ordre k de P, alors

x0 est racine d’ordre k − 1 de P 0


x0 est racine d’ordre k − 2 de P 00
...
x0 est racine simple de P .........
x0 n’est pas racine de P .........

On en déduit la caractérisation :
TH : x0 est une racine d’ordre k de P ssi

P (x0 ) = P 0 (x0 ) = .... = P ...... (x0 ) = 0 et P ..... (x0 ) 6= 0

D29

CORO : x0 est une racine multiple de P ssi P (x0 ) = P 0 (x0 ) = 0.

VII) POLYNÔMES IRRÉDUCTIBLES. RÉDUCTION.

DEF : un polynôme P ∈ K[X] est dit réductible ou factorisable (sur K) s’il est divisible par un
polynôme non constant ∈ K[X] de degré strictement inférieur à son degré. Il est dit irréductible s’il est
non constant et non réductible.

REM : les polynômes constants ne sont donc ni réductibles, ni irréductibles !

CNS :
1) P est réductible ssi P est produit de deux polynômes non constants.
2) P est irréductible ssi P est non constant et P n’est divisible que par λ et λP avec λ ∈ K ∗ .
P
3) P est irréductible ss’il a exactement deux diviseurs unitaires (1 et ).
coef dominant de P
D30

REM 1 : les polynômes irréductibles (resp. réductibles) sont donc aux polynômes ce que sont les
nombres premiers (resp. composés) aux naturels.

REM 2 : un polynôme de R[X] peut être irréductible sur R et réductible sur C ; exemple : X 2 + 1.

REM 3 : les seuls polynômes scindés irréductibles sont ceux du premier degré.

REM 4 : Il faut combattre la croyance fortement ancrée consistant à penser qu’un polynôme irréductible
est un polynôme sans racine ; en effet :
1) les polynômes du premier degré sont irréductibles, et pourtant ils ont une racine.
 
2) le polynôme X 2 + 1 X 2 + 2 ∈ R[X] est sans racine (réelle) et il est pourtant réductible.

Par contre :
PROP :
1) un polynôme irréductible sur K de degré > 2 n’a pas de racine dans K.
2) un polynôme de degré 2 ou 3 est irréductible ss’il n’a pas de racine.
D31

Exemple : un polynôme à coefficients réels de degré impair > 3 est toujours réductible sur R.

E9

12
2 Les fonctions usuelles

TH de décomposition :

Tout polynôme non constant se décompose de manière unique en produit de facteurs irréductibles.
3) Théorème de D’ALEMBERT-GAUSS.

THÉORÈME FONDAMENTAL DE L’ALGÈBRE, ou THÉORÈME de D’ALEMBERT-GAUSS (ad-


mis) :
Tout polynôme à coefficients complexes non constant possède au moins une racine complexe.

CORO 1 : tout polynôme à coefficients réels non constant possède au moins une racine complexe.

CORO 2 : Tout polynôme non nul de degré n à coefficients complexe est scindé sur C : la somme des
ordre de ses racines est égal à n (ou, selon l’expression consacrée : il possède n racines complexes en
comptant les ordres de multiplicité).
D32

CORO 3 : Les seuls polynômes irréductibles de C[X] sont les polynômes de degré 1.
D33

4) Application à la réduction des polynômes à coefficients réels.

a) Conjugué d’un polynôme à coefficients complexes.

DEF : le conjugué d’un polynôme à coefficients complexe est le polynôme obtenu en conjuguant les
coefficients :
n
X n
X
si P = ak X k , le conjugué de P est P = ak X k
k=0 k=0

Propriétés pour P, Q ∈ C[X] :


P1 : ∀z ∈ C P (z) = P (z)

P2 : P + Q = P + Q, P.Q = P .Q

P3 : P ∈ R[X] ⇔ P = P .

P4 : si P ∈ C[X], P + P , P P ∈ R[X].

P5 : z0 ∈ C est racine de P d’ordre α ⇔ z0 est racine de P d’ordre α.


D34

COROLLAIRE : si z0 est racine complexe non réelle d’ordre α d’un polynôme réel P , alors z0 est aussi
racine de P d’ordre α et P est donc divisible par le polynôme à coefficients réels :
 α
α α 2
(X − z0 ) (X − z0 ) = X 2 − 2Re (z0 ) X + |z0 |

Ex : trouver les polynomes réels de degré 4 ayant 3 − i pour racine double.


b) Réduction des polynômes à coefficient réels

COROLLAIRE du Théorème de D’Alembert pour les polynômes à coefficients réels :


Tout polynôme de degré n, de coefficient dominant an à coefficients réels possède sur C une décompo-
sition unique sous la forme
α1 αp β1 β1 βr βr
P = an (X − x1 ) ... (X − xp ) (X − z1 ) (X − z1 ) ... (X − zr ) (X − zr )

Les xi sont les p racines réelles de P, d’ordres respectifs αi .

13
2 Les fonctions usuelles

Les zi et zi sont les 2r racines non réelles de P, d’ordres respectifs βi .


Et on a :
Xp Xr
n= αi + 2 βi
i=1 i=1

D35

Sur R on obtient donc la décomposition


 β1  βr
α1 αp 2 2
P = an (X − x1 ) ... (X − xp ) X 2 − 2Re (z1 ) X + |z1 | ... X 2 − 2Re (zr ) X + |zr |

qui peut s’écrire, avec l’écriture exponentielle des zi : zi = ρi eiθi


α1 αp β1 β r
P = an (X − x1 ) ... (X − xp ) X 2 − 2ρ1 cos θ1 X + ρ21 ... X 2 − 2ρr cos θr X + ρ2r

COROLLAIRE 1 : les polynômes irréductibles de R[X] sont les polynômes du premier degré et les
polynômes du second degré de discriminant négatif.
D36

COROLLAIRE 2 : la décomposition en produit de facteurs irréductibles d’un polynôme non constant


de R[X] est formée de polynômes du premier degré et de polynômes du second degré de discriminant
négatif.

E10

2.2 RELATIONS ENTRE LES RACINES ET LES COEFFICIENTS


D’UN POLYNÔME SCINDÉ

1) Cas du degré 2
PROP : si P = aX 2 + bX + c = a (X − x1 ) (X − x2 ) est un polynôme scindé de degré 2, alors

s = x1 + x2 = ............
p = x1 x2 = .............

2) Cas du degré 3

PROP : P = aX 3 + bX 2 + cX + d = a (X − x1 ) (X − x2 ) (X − x3 ) est un polynôme scindé de degré 3,


alors
s = σ1 = x1 + x2 + x3 = ............
σ2 = x1 x2 + x2 x3 + x3 x1 = .............
p = σ3 = x1 x2 x3 = .............

3) Cas général

LEMME : si x1 , x2 , ..., xn sont n éléments de K, le développement du produit (X − x1 ) (X − x2 ) ... (X − xn )


s’écrit :
Xn
k
Xn + (−1) σk X n−k
k=1

14
2 Les fonctions usuelles

où σk est la somme de tous les produits k à k des scalaires x1 , x2 , ..., xn :


n
X X
σk = xi1 ...xik = xj
j∈J
16i1 <i2 <...<ik 6n
(
J ⊂ [|1, n|]
|J| = k

D37
DEF : le nombre σk s’appelle la k-ième expression symétrique élémentaire des nombres x1 , x2 , ..., xn .
REM 1 : σ1 est la somme des xi et σn est leur produit. !
n
REM 2 : le nombre de produits xi1 ...xik dans l’écriture de σk vaut .
k
PROP : si P = an X n +an−1 X n−1 +...+a1 X +a0 = an (X − x1 ) (X − x2 ) ... (X − xn ) est un polynôme
scindé de degré n, alors les racines de P et ses coefficients sont liés par les relations :

s = σ1 = x1 + ... + xn = .........
...
n
P
σk = xi1 ...xik = ...............
16i1 <i2 <...<ik 6n
...
p = σn = x1 ...xn = ..................

D38

E11 : cas n = 4

4) Applications.

a) Calculs d’expressions symétriques des racines, sans avoir besoin de connaître ces racines.

On constatera que si f (x1 , ..., xn ) est une expression symétrique des x1 , ..., xn (c’est-à dire que si on
permute un xi et un xj le résultat ne change pas), alors on peut mettre f (x1 , ..., xn ) sous la forme
g (σ1 , ..., σn ) .
Comme les σk s’expriment à partir des coefficients du polynôme par les relations ci-dessus, on peut
donc calculer f (x1 , ..., xn ) sans avoir besoin de connaître les valeurs des scalaires x1 , ..., xn .
E12

b) Résolutions de systèmes symétriques en les inconnues x1 , ..., xn par la détermination des racines
d’un polynôme.
E13

2.3 Fonctions rationelles


I) DÉFINITIONS
1) Corps des fractions rationnelles à coefficients dans un corps.
PROP (admise) et DEF : pour tout anneau commutatif intègre A, il existe un corps noté K (A) , unique
à isomorphisme près, contenant A comme sous anneau et dont tout élément s’écrit comme le quotient
d’un élément de A par un élément non nul de A :
na o
K (A) = / a, b ∈ A, b 6= 0
b
Ce corps K (A) s’appelle le corps des fractions de A.
Exemple : Q est le corps des fractions de Z.

15
2 Les fonctions usuelles

DEF : le corps des fractions de l’anneau des polynômes à coefficients dans K est appelé le corps des
fractions rationnelles à coefficients dans K, et noté K (X) :
 
A
K (X) = / A, B ∈ K[X], B 6= 0
B

Une fraction rationnelle est donc le quotient de deux polynômes.


2) Écriture sous forme de fraction irréductible.
A
PROP : toute fraction rationnelle F ∈ K (X) s’écrit de façon unique sous la forme F = avec A et
B
B polynômes premiers entre eux et B unitaire ; A est le numérateur réduit de F et B son dénominateur
réduit. On dit que A/B est la forme irréductible de F.
D1
X n+1 − 1
E1 : forme irréductible de .
3 (X 2 − 1)
3) Racines et pôles d’une fraction rationnelle.
DEF : les racines d’une fraction rationnelle sont les racines de son numérateur réduit, et ses pôles celles
de son dénominateur réduit, avec les ordres de multiplicité correspondants.
X4 − 1
E2 : racines et pôles de 2 , sur R, sur C.
X (X + 1)
REM : sur C, toute fraction rationnelle qui n’est pas un polynôme a au moins un pôle.

4) Degré d’une fraction rationnelle.


A C
PROP et DEF : si F ∈ K (X) s’écrit et , alors deg A − deg B = deg C − deg D ; par définition,
B D
cet entier est le degré de F.
D2
REM : une fraction rationnelle de degré positif n’est pas forcément un polynôme !
PROP : si F et G sont deux fractions rationnelles, alors

deg (F + G) 6 max (deg F, deg G) , deg (F G) = deg F + deg G

D3

5) Substitution d’un scalaire à l’indéterminée ; fonction rationnelle.

DEF : si F est une fraction rationnelle d’écriture irréductible A/B et x un scalaire non pôle de F, on
A (x)
pose F (x) = ; la fonction rationnelle associée à F, d’ensemble de définition K\ {pôles de F } est la
B (x)
fonction x 7→ F (x) .
PROP : si deux fractions rationnelles prennent les mêmes valeurs en tout point d’une partie infinie de
K, alors elles sont égales.
D4
DEF : une fonction f de K dans K est dite rationnelle sur une partie I de son ensemble de définition
s’il existe une fraction rationnelle F ∈ K (X) telle que ∀x ∈ I f (x) = F (x).
REM : d’après la prop. ci-dessus, cette fraction rationnelle est unique si I est infini.

6) Partie entière d’une fraction rationnelle.


A C
PROP et DEF : si F ∈ K (X) s’écrit et , alors le quotient de la division euclidienne de A par B
B D
est le même que celui de la division euclidienne de C par D ; on appelle ce polynôme la partie entière (ou
polynomiale) de F ; notation : E (F ) ou bF c .
F − E (F ) est la partie fractionnaire de F.
La fonction polynômiale associée à la partie entière de F est appelée la partie entière de la fonction
polynomiale associée à F.
D5

16
2 Les fonctions usuelles

E3
PROP : si F est de degré < 0, E (F ) = 0, et sinon deg (E (F )) = deg (F ) (et donc E (F ) = 0 ⇔
deg F < 0).
D6

CNS : un polynôme Q est la partie entière d’une fraction rationnelle F si et seulement si F − Q est de
degré strictement négatif.
D7
APPLICATION : la partie entière d’une somme est la somme des parties entières :

E (F + G) = E (F ) + E (G)

D8
REM : ceci différencie la notion de partie entière dans les entiers et dans les rationnels.

APPLICATION : la partie entière d’un fonction rationnelle f de degré > 0 est une fonction polynomiale
asymptote à f au voisinage de +∞ et −∞.

II) DÉCOMPOSITION EN ÉLÉMENTS SIMPLES.


1) Introduction sur des exemples.
E4

2) Partie polaire d’une fraction rationnelle.

TH 1 : Soit F ∈ K (X) , x0 un pôle d’ordre k de F ;


alors il existe un unique (a1 , ..., ak ) ∈ K k et une unique G ∈ K (X) tels que
a1 ak
F = + ... + k
+G
X − x0 (X − x0 )
avec x0 non pôle de G
a1 ak
DEF : + ... + k
est la partie polaire de F relative au pôle x0 et aq est le résidu d’ordre
X − x0 (X − x0 )
q de F relatif au pôle x0 (et a1 est le résidu tout court).

A
Nous allons d’abord montrer un LEMME : Soit F = k
∈ K (X) , (x0 pôle d’ordre k > 1 de
(X − x0 ) Q
A1
F ) , alors il existe un unique ak ∈ K et une unique G = k−1
∈ K (X) ayant x0 pour pôle
(X − x0 ) Q1
d’ordre k − 1 tels que
ak
F = k
+G
(X − x0 )
A (x0 )
On a : ak = .
Q (x0 )

ANALYSE !
A ak A1 k
si F = k
= k
+ k−1
en multipliant par (X − x0 ) , on obtient :
(X − x0 ) Q (X − x0 ) (X − x0 ) Q1
A A1
= ak + (X − x0 ) , donc, en faisant X := x0
Q Q1

A (x0 )
ak =
Q (x0 )

SYNTHESE
A (x0 ) ak A ak A − ak Q
Posons ak = et G = F − k
= k
− k
= k
.
Q (x0 ) (X − x0 ) (X − x0 ) Q (X − x0 ) (X − x0 ) Q

17
2 Les fonctions usuelles

Comme (A − ak Q) (x0 ) = A (x0 ) − ak Q (x0 ) = 0, il existe A1 tel que A − ak Q = (X − x0 ) A1


ak A1
et on peut écrire F = k
+ k−1
ce que nous voulions (et remarquons qu’on a même
(X − x0 ) (X − x0 ) Q
Q1 = Q)

Exemple :

X +1 a X +1 a .....................................
2 = 2 + 2 − 2 = 2 + 2
(X − 1) (X 2 + 1) (X − 1) (X − 1) (X 2 + 1) (X − 1) (X − 1) (X − 1) (X 2 + 1)
.....................................
= 2 + 2
(X − 1) (X − 1) (X 2 + 1)

= 2 +
(X − 1) (X − 1) (X 2 + 1)

= 2 − + +
(X − 1) X −1 (X − 1) (X 2 + 1) X −1
= 2 − X − 1 + (X − 1) (X 2 + 1)
(X − 1)

= 2 − +
(X − 1) X −1 (X 2 + 1)

D9 par récurrence sur k :

Pour k = 0, G = F

Supposons que le théorème 1 soit vrai à l’ordre k − 1, et montrons-le à l’ordre k.


A
Soit donc x0 un pôle d’ordre k de F ; on a donc : F = k
où A et Q sont des polynômes,
(X − x0 ) Q
Q (x0 ) 6= 0.

ak A1
D’après le lemme F = k
+ k−1
, ak unique.
(X − x0 ) (X − x0 ) Q
A1
On applique l’hypothèse de récurrence à F1 = k−1
et on obtient bien
(X − x0 ) Q
ak ak a1 ak−1 a1 ak
F = k
+ F1 = k
+ + ... + k−1
+G=+ + ... + k
+G
(X − x0 ) (X − x0 ) X − x0 (X − x0 ) X − x 0 (X − x0 )
avec x0 non pôle de G

les ai uniques, donc G aussi.

Remarque : cette démonstration est algorithmique (même si on verra des méthodes plus simples plus
A (x0 ) ak
loin) ; on détermine ak = , puis F1 = F − k
; on simplifie par X − x0 et on détermine
Q (x0 ) (X − x0 )
ak−1 etc.

TH 2 : toute fraction rationnelle est somme de ses parties polaires et d’une fraction rationnelle sans
pôle ; cette écriture s’appelle la décomposition de F en éléments simples de première espèce.
A
Plus précisément, si F = α α avec Q sans racine dans K, alors
(X − x1 ) 1 .... (X − xp ) p Q
B
F = F1 + ... + Fp + où Fi est la partie polaire de F relative à xi
Q
D10

18
2 Les fonctions usuelles

COROLLAIRE : toute fraction rationnelle de dénominateur scindé est la somme de ses parties polaires
et de sa partie entière.
D11

3) Calcul direct du résidu d’ordre maximum.

A A a1 ak
On sait que si F = = k
= + ... + k
+ G alors ak = ; ceci nécessite
B (X − x0 ) Q X − x0 (X − x0 )
la connaissance du polynôme Q, qui n’est parfois pas simple à obtenir ; mais la prop suivant permet de
calculer ak uniquement à partir de A et B :
A (x0 )
PROP : ak = k! (k) , et donc, en particulier si x0 est un pôle simple :
B (x0 )

A (x0 )
a1 =
B 0 (x0 )

D12
APPLICATIONS E5

A ..../....
1) B = (X − x1 ) ... (X − xn ) , G = = n + ..........
B k=1 X − xk

1
2) sur C, = .....................................................................................................
Xn −1

4) Décomposition en éléments simples de première et deuxième espèce dans R[X].


A
TH : soit F = une fraction rationnelle réelle irréductible dont le dénominateur est décomposé en pro-
B β1 βq
α α
duit de facteurs irréductibles : B = (X − x1 ) 1 ... (X − xp ) p X 2 + u1 X + v1 ... X 2 + uq X + vq
.

Alors on peut écrire, sous une unique forme :


   
a11 a1α1 ap1 apαp
F = E (F ) + + ... + α + ... + + ... + α
X − x1 (X − x1 ) 1 X − xp (X − xp ) p
! !
b11 X + c11 b1β1 X + c1β1 bq1 X + cq1 bqβq X + cqβq
+ + ... + β
+ ... + + ... + β
X 2 + u1 X + v1 (X 2 + u1 X + v1 ) 1 X 2 + uq X + vq (X 2 + uq X + vq ) q

2X 5 + X 2 + 8
Par exemple : 3 2 s’écrit sous la forme :
(X − 2) (X 2 + 2X + 2)

III) MÉTHODES ( PRATIQUES DE DÉCOMPOSITION EN ÉLÉMENTS ( SIMPLES.


mathematica Apart[F]
NB : fonction de décomposition en éléments simples : .
maple convert(F,parfrac,x)

Cas du dénominateur scindé.

1. Simplifier la fraction.

2. Déterminer la partie entière par division euclidienne.

3. Écrire a priori la décomposition avec des coefficients indéterminés.

19
2 Les fonctions usuelles

4. On peut toujours mettre au même dénominateur et égaler les coefficients des numérateurs (méthode
”Obélix”, risques d’erreurs) ; on obtient alors un système d’équations linéaires àrésoudre.

 a+d=0
 −2a + b − d + e = 1


X3 + 1 a b c d e 
Exemple : 2 = + + + + aboutit au système a − 2b + c = 0
X 3 (X − 1) X X 2 X 3 X − 1 (X − 1)2 



 b − 2c = 0
c=1

Mais on peut souvent avoir plus rapide !

5. S’il n’y a qu’un pôle x0 , tout exprimer en fonction de Y = X − x0 ; la décomposition arrive toute
seule.
2
X2 + 1 (Y + 2) + 1 ..... ........ .........
Exemple : 3 =
Y3
=
Y
+
Y2
+
Y3
= +
X − 2 (X − 2)2
+ 3.
(X − 2) (X − 2)
 
A(x0 ) A(x0 )
6. Les résidus d’ordre maximum se calculent directement avec la formule ak = = k! (k) .
Q(x0 ) B (x0 )
a) Si tous les pôles sont simples, c’est fini.
1 Xn X n+1
Exemples : , n , n .
(X + 1) (X + 2) ... (X + n) X − 1 X − 1
b) On peut retrancher les fractions obtenues de la fraction de départ, simplifier, et chercher les
résidus précédents etc... (c’est la méthode utilisée dans la démonstration)

7. Faire des valeurs particulières (non pôles) donne des relations, mais en général, seuls 0, 1 et −1 ne
donnent pas des calculs inextricables.
X 1 1 a 1 1
Exemple : 2 = + −
(X − 1) (X + 1) 2 (X − 1)2 X −1 4X +1
X := 0 donne immédiatement a = ..................

8. Si la fraction rationnelle est paire ou impaire, changer X en −X et utiliser l’unicité.


X a b c d
Exemple E6 : 2 = X −1 + 2 + X +1 + 2
2
(X − 1) (X − 1) (X + 1)
L’imparité donne :
Calcul de b (d0 où d)
X := 0 donne une relation déjà connue. Pour le dernier coeff à calculer, voir 10.

9. Si la fraction rationnelle est réelle et qu’il y a des pôles complexes, conjuguer ; les résidus des pôles
conjugués sont conjugués.
X a b c d
Exemple : 2 = X −i + 2 + X +i + 2
(X 2 + 1) (X − i) (X + i)
La conjugaison donne :

10. La méthode qui sauve : s’il reste encore q coefficients à calculer, multiplier par X q et égaler les
parties entières des deux membres. On obtient l’égalité de deux polynômes de degré 6 q − 1, d’où
q relations, et les q coefficients restants.

Exemples : terminer E6.


X3 + 1 a b c d e
E7 : 2 = + 2+ 3+ +
X3 (X − 1) X X X X − 1 (X − 1)2

a) multiplier par X 3. et faire X := 0 donne c = 1.


2
b) multiplier par (X − 1) et faire X := 1 donne e = 2.

20
2 Les fonctions usuelles

3.
multiplier par X
c)   et prendre les parties entières
 desdeux membres donne
3
X +1 2 X3 X3
= aX + bX + 1 + d +2
X 2 − 2X + 1 X − 1 X 2 − 2X + 1
2 2
soit X+ 2 = aX + bX + 1 + d X + X + 1 + 2 (X + 2)
 0=a+d

d’où 1=b+d+2

 2=1+d+4
Pour (c) on aurait aussi pu faire d’abord X := −1 qui donnait une relation, puis multiplier
par X 2 et prendre les parties entières des deux membres.
X a b c d
E8 : 2 2 = + 2 + +
(X − 1) (X + 3) X − 1 (X − 1) X + 3 (X + 3)2
Calcul de b et d
X := 0 donne :
Multiplier par X donne :
résultat : a = ..........., b = ................., c = ..............., d = ..................

11. Un cas particulier à connaître.


PROP (application directe des dérivées logarithmiques) : si P est scindé,

P0 ordre(a)
=
P a=racine de P X − a

2.4 Fonctions logarithmiques

1) FONCTIONS LOGARITHME
a) Introduction.

On recherche des fonctions transformant des produits en sommes, i.e.

f (xy) = f (x) + f (y)

Rem : si une telle fonction est définie en 0, alors elle est nulle partout, ce qui est peu intéressant.

D1

Par contre, on va démontrer le

TH : Si
(
∀x, y > 0 f (xy) = f (x) + f (y)
et f est dérivable sur ]0, +∞[
alors f (1) = 0 et il existe une constante k telle que

k
∀x > 0 f 0 (x) =
x

D2
1
DEF : On désigne par ln (logarithme népérien) l’unique primitive de la fonction x 7→ sur ]0, +∞[,
x
qui s’annule en 1, autrement dit : Z x
dt
ln x =
1 t

21
2 Les fonctions usuelles

REM : la conclusion du TH ci-dessus peut donc s’énoncer :

∃k ∈ R / f = k ln

D3

b) Propriétés de la fonction ln .

P1 ∀x, y > 0 ln xy = ln x + ln y
P2 ∀n ∈ N ∀x > 0 ln xn = n ln x
1
P3 ∀x > 0 ln = − ln x
x
P4 ∀n ∈ Z ∀x > 0 ln xn = n ln x
P5 ∀r ∈ Q ∀x > 0 ln xr = r ln x
P6 la fonction ln est strictement croisssante sur ]0, +∞[
P7 lim ln x = +∞, lim ln x = −∞
x→+∞ x→0
P8 ∀x > 0 ln x 6 x − 1 (à bien visualiser)

P9 ∀x > 0 ln x 6 2 ( x − 1)
ln x
P10 lim = 0 (à savoir interpréter graphiquement)
x→+∞ x
P11 lim x ln x = 0
x→0
ln (1 + x)
P12 lim =1
x→0 x
D4
c) Étude de la fonction ln et définition de e.
PROP et DEF : il existe un unique réel e > 1 tel que ln e = 1 ; la tangente à la courbe de ln au point
de coordonnées (e, 1) passe par O.

D5
On démontre que e ' 2, 718 28 18 28 45 90 45..... (plus facile à retenir que π !)

d) Fonctions logarithme de base a.

Le théorème D3 du 1) est en fait une équivalence :


(
∀x, y > 0 f (xy) = f (x) + f (y)
⇔ ∃k ∈ R / f = k ln
f est dérivable sur ]0, +∞[

D6
DEF : si a > 0 et 6= 1, la fonction logarithme de base a est l’unique fonction dérivable f sur ]0, +∞[
vérifiant
∀x, y > 0 f (xy) = f (x) + f (y) et f (a) = 1

Notations : loga , log10 = log (en python : ln s’écrit log , et log : log10)
PROP :

ln x
P 1 ∀x > 0 loga x =
ln a
P 2 ∀a, b, c > 0, a, b 6= 1 loga b. logb c = loga c (relation de Chasles)

D7

22
2 Les fonctions usuelles

2) Notions sur les fonctions réciproques.

DEF : f est une fonction de R dans R définie sur une partie I de R (mais pouvant être définie sur un
ensemble plus grand que I) ; soit J = f (I) = {y ∈ R / ∃x ∈ R / y = f (x)} l’image de I par f.
On dit que la restriction de f à I possède une fonction réciproque si pour tout y de J il existe un
unique élément x de I tel que y = f (x). Dans ce cas, on définit la fonction réciproque f −1 de f sur I
comme la fonction qui à y de J fait correspondre cet élément x.
On a donc
y = f (x) avec x ∈ I ⇔ x = f −1 (y) avec y ∈ J

ATTENTION : ne pas confondre f −1 et 1/f ! ! ! ! !


REM 1 : M (x, y) appartient à la courbe de f sur I ssi N (y, x) appartient à la courbe de f −1 sur J :
ces deux courbes sont symétriques par rapport à la première bissectrice.

REM 2 : si f est strictement monotone sur I, alors f possède sur I une fonction réciproque, mais la
réciproque est fausse.

D8
* Continuité de f −1

TH : si f est strictement monotone et continue sur un intervalle I, alors f −1 est strictement monotone
de même sens que f et continue sur J.

D 9 (pour la monotonie seulement) .

* Dérivabilité de f −1 .

TH : si f est strictement monotone et dérivable sur un intervalle I, alors f −1 est dérivable en tout
point y = f (x) de J tel que f 0 (x) 6= 0 et alors
0 1 1
f −1 (y) = = 0 −1
f 0 (x) f (f (y))

Si f 0 (x) = 0, alors la tangente à la courbe de f −1 en N (y, x) est verticale.

D10 (très partielle).

Exemples : E1 : f (x) = x2 , x3 , x3 + x, x3 − 3x (cf. exercice 1)

2.5 FONCTIONS EXPONENTIELLE


a) Définitions et propriétés de la fonction exp .

DEF : la fonction exp est la fonction réciproque de ln :

x = exp y ⇔ y = ln x

Justification de cette définition : D11

Propriétés :

23
2 Les fonctions usuelles

P1 ∀x, y exp (x + y) = exp x exp y


1
P2 ∀x exp (−x) =
exp x
r
P3 ∀x ∀r ∈ Q exp (rx) = (exp x)
P4 exp 1 = e
D12

NOTATION : comme exp r = er pour r rationnel, exp x est noté ex pour tout x réel ; les propriétés
précédentes se réécrivent donc
P1 ∀x, y ex+y = ex ey
1
P2 ∀x e−x = x
e
r
P3 ∀x ∀r ∈ Q erx = (ex )
P4 e1 = e

b) Étude de la fonction exp .

PROP : l’ensemble de définition de exp est R, et elle y est dérivable (donc continue).

Calcul de exp0 :
exp0 y = exp y
D13

CORO : les solutions de l’équation différentielle y 0 = ay sont les fonctions du type

x 7→ λeax , λ ∈ R

D14

P6 lim ex = +∞, lim ex = 0


x→+∞ x→−∞
ex
P7 lim = +∞ (interprétation graphique)
x→+∞ x
P8 lim xex = 0
x→−∞
ex − 1
P9 lim =1
x→0 x

D15

Tracé de la courbe.
c) Exponentielle de base a

DEF : si a > 0 et 6= 1, la fonction exponentielle en base a est la réciproque de la fonction logarithme


en base a :
x = expa y (ou ay ) ⇔ y = loga x

PROP :

∀x ∈ R expa x = ax = ex ln a
loga (bx ) = x loga b

D16

24
2 Les fonctions usuelles

Remarque : il faut comprendre loga x comme l’exposant de a si l’on exprime x comme puissance de a ;
par exemple, log(2014) est le nombre x tel que 2014 = 10x ; on trouve 2014 = 103,304059466.....

d) Symbole ab .

DEF :
1 a0 = 1 quel que soit a (y compris a = 0)
2 si b est un entier > 0 ab = a.a.....a
| {z } quel que soit a
b fois
1
3 si b est un entier < 0 ab = seulement pour a 6= 0
a−b
4 si a > 0 et b quelconque, ab = eb ln a .

REMARQUES :
- ab n’est donc défini pour tout b que si a > 0 ; si vous devez étudier une fonction x 7→ a(x)b(x)
vous devrez toujours l’étudier pour a(x) > 0.

- 3
x est défini pour tout x, tandis que x1/3 n’est donc défini que pour x > 0 ! ! ! !

PROPRIÉTÉS :

1 ab+c = ab ac (a > 0)
ab
2 ab−c = c (a > 0)
c a b
3 ab = abc = (ac ) (a > 0)

D17

Exemple de mésaventure pouvant arriver si l’on ne prend pas a > 0 :


1  12 1
−1 = (−1)1 = (−1)2 2 = (−1)2 = (1) 2 = 1
c c
ATTENTION : ab se lit a(b ) , de même, en python, a**b**c est interprété comme a**(b**c) mais
attention, sur certaines calculatrices, a ∧ b ∧ c est interprété comme (a ∧ b) ∧ c ! ! ! !
Moralité : en informatique, mieux vaut mettre les parenthèses.

e) Fonctions puissances.

Étude de la fonction x 7→ xα suivant les différentes valeur de α.

D18
xα xα
Exo : déterminer lim , puis lim suivant les valeurs de α et β.
x→+∞ 1 + xβ > 1 + xβ
x→0

2.6 FONCTIONS HYPERBOLIQUES


a) Définitions.

DEF : Les fonctions cosinus et sinus hyperbolique sont respectivement les parties paire et impaire de
la fonction exponentielle :

ex + e−x ex − e−x
chx (ou cosh x) = , shx(ou sinh x) =
2 2

25
2 Les fonctions usuelles

Les fonctions tangente et cotangente hyperbolique sont définies par :

shx ch x
th x (ou tanh x) = , coth x =
ch x shx

Remarque :
ex − e−x e2x − 1 1 − e−2x
th x = = =
ex + e−x e2x + 1 1 + e−2x

b) Propriétés.

(
ex = ch x + shx
1.
e−x = ch x − shx
ch x − sh2 x = 1
 2


 1
1 − th2 x = 2

2. ch x
 coth2 x − 1 = 1



 sh2 x

 ch (a + b) = ch ach b + shashb, ch (a − b) = ch ach b − shashb

3. sh (a + b) = sha ch b + ch ashb, sh (a − b) = sha ch b − ch ashb
 th (a + b) = th a + th b , th (a − b) = th a − th b


 1 + th a th b 1 − th a th b
 2 2 1 + th2 x
 ch 2x = ch x + sh x =

4. 1 − th2 x
2
 1+t x
 ch x =

2
, avec t = th
1 − t 2
ch 2x = 2ch2 x − 1
(
5. x
1 + ch x = 2ch2
2
ch 2x = 1 + 2sh2 x
(
6. x
ch x − 1 = 2sh2
2
2 th x

 sh2x = 2shx cosh x =

7. 1 − th2 x
 shx = 2t x
 , avec t = th
1 − t2 2

D19
b) Étude de ch et sh.

PROP : ch et sh sont dérivables sur R, et ch0 = sh et sh0 =ch.

sh u
REM : sh0 (0) =ch(0) = 1 donc → 1.
u u→0
Tableau de variations et limites au bornes.
1
REM : les courbes de ch et sh sont asymptotes en +∞ à la courbe de x 7→ ex .
2
Tracé des courbes.
D20

c) Étude de th et coth .

1
PROP : th est dérivable sur R, et th0 = = 1− th2 (à savoir par coeur).
ch2
1
coth est dérivable sur R, et coth0 = − 2 = 1 − coth2 (inutile de retenir).
sh

26
2 Les fonctions usuelles

D21
Tableaux de variations et limites au bornes.

Tracé des deux courbes dans le même graphique.

Pourquoi des fonctions circulaires et hyperboliques ?

Car elles permettent de paramétrer, les premières un cercle, les deuxièmes une hyperbole, en effet :
(
x = cos t
x2 + y 2 = 1 ⇔ ∃t ∈ R /
y = sin t
(
x = ±ch t
x2 − y 2 = 1 ⇔ ∃t ∈ R /
y = sht

2.6.1 FONCTION RECIPROQUE DE sin .


h π πi
DEF : la fonction arcsin (ou sin−1 ) est la fonction réciproque de la restriction de sin à − , :
2 2
( (
x = arcsin y y=h sin x
⇔ π πi
y ∈ [−1, 1] x∈ − ,
2 2
Justification de cette définition : D22

Exemples de calculs : E2

PROP : l’ensemble de définition de arcsin est [−1, 1], elle y est continue, mais elle n’est dérivable que
sur ] − 1, 1[.

D23

Tracé de la courbe.
Calcul de arcsin0 :
1
arcsin0 y = p
1 − y2

D24

CORO : Z x
dt
∀x ∈ ]−1, 1[ √ = arcsin x
0 1 − t2

D 25
PROP : la fonction arcsin est impaire :

∀x ∈ [−1, 1] arcsin (−x) = − arcsin x

D26

6) FONCTION RECIPROQUE DE cos .


DEF : la fonction arccos est la fonction réciproque de la restriction de cos à [0, π] :
( (
x = arccos y y = cos x

y ∈ [−1, 1] x ∈ [0, π]
Justification de cette définition : D27

27
2 Les fonctions usuelles

Exemples de calculs : E3

PROP : l’ensemble de définition de arccos est [−1, 1], elle y est continue, mais elle n’est dérivable que
sur ] − 1, 1[.

D28

Tracé de la courbe ; pb du point d’intersection des courbes de cos et d’arccos .


Calcul de arccos0 :
1
arccos0 y = − p
1 − y2

D29

PROP : on a les relations :

∀x ∈ [−1, 1] arccos (−x) = π − arccos x


∀x ∈ [−1, 1] arccos x = π/2 − arcsin x

D30
Rem : la deuxième relation montre que les deux courbes sont symétriques par rapport à la droite : ......
Ceci fait qu’on utilise plutôt la fonction arcsin, qui est impaire.

7) Fonction réciproque de tan. i π πh


DEF : la fonction arctan est la fonction réciproque de la restriction de tan à − , :
2 2
(
y = tan x
x = arctan y ⇔
x ∈ ]−π/2, π/2[

Justification de cette définition : D31

Exemples de calculs : E4

PROP : l’ensemble de définition de arctan est R, et elle y est dérivable (donc continue).

D32

Tracé de la courbe.
Calcul de arctan0 :
1
arctan0 y =
1 + y2
D33

CORO : Z x
dt
∀x ∈ R = arctan x
0 1 + t2
D34

PROP : la fonction arctan est impaire :

∀x ∈ R arctan (−x) = − arctan x

28
2 Les fonctions usuelles

PROP :
π 
1 − arctan x si x > 0

arctan = 2π
x  − − arctan x si x < 0
2 
 tout court si ab < 1
a+b 
arctan a + arctan b = arctan +π si ab > 1 et a et b > 0
1 − ab 
 −π si ab > 1 et a et b < 0

D35
1 1
E5 : calculer arctan + arctan ; arctan 2 + arctan 3.
2 3
Exercice : définir de la même façon la fonction arccot, réciproque de cot sur ]0, π[ , et montrer la
relation :

∀x ∈ R arccotx = π/2 − arctan x

2.7 FONCTIONS HYPERBOLIQUES RÉCIPROQUES

8) FONCTION RECIPROQUE DE sh.

DEF : la fonction argsh (ou argsinh) est la fonction réciproque de sh :

x = argsh y ⇔ y = shx
Justification de cette définition : D36

NOTE : arg est l’initiale d’argument, à prendre dans le sens suivant : l’argument de f (x) est x.
PROP : argsh est dérivable, donc continue sur R.

D37

Tracé de la courbe.
Calcul de argsh :
1
argsh0 y = p
1 + y2

D38

CORO : Z x
dt
∀x ∈ R √ = argsh x
0 1 + t2

PROP : la fonction argsh est impaire.

29
2 Les fonctions usuelles

2.7.1 FONCTION RECIPROQUE DE ch


DEF : la fonction argch est la fonction réciproque de la restriction de ch à [0, +∞[ :
( (
x = argch y y = ch x

y ∈ [1, +∞[ x ∈ [0, +∞[
Justification de cette définition : D39

PROP : l’ensemble de définition de argch est [1, +∞[ , elle y est continue, mais elle n’est dérivable que
sur ]1, +∞[ .

D40

Tracé de la courbe.
Calcul de argch0 :
1
argch0 y = p
2
y −1
D41

2.7.2 FONCTION RECIPROQUE DE th.


DEF : la fonction argth est la fonction réciproque de th :
(
x = argth y
⇔ y = th x
y ∈ ]−1, 1[

Justification de cette définition : D42

PROP : l’ensemble de définition de la fonction argth est ]−1, 1[ , et elle y est dérivable (donc continue).

D43

Tracé de la courbe.
Calcul de argth0 :
1
argth0 y =
1 − y2
D44

PROP : la fonction argth est impaire.

EXERCICE : montrer les expressions explicites :

1 1+x √  √ 
argth x = ln , argch x = ln x + x2 − 1 , argsh x = ln x + x2 + 1 .
2 1−x

30
Limites et continuité des fonctions
3
3.1 LIMITE D’UNE FONCTION EN UN POINT
Dans tout ce chapitre f désigne une fonction de R dans R.
La notation R désigne l’ensemble R ∪ {+∞} ∪ {−∞} .

1) Définition générale intuitive (une définition précise sera donnée dans le cours d’analyse niveau
2)
Données : x0 et l des éléments de R (on n’impose pas que x0 appartienne à Df ) ;
on dit que f a pour limite l en x0 ( ou que f (x) a pour limite l quand x tend vers x0 , ou encore que
f (x) tend vers l quand x tend vers x0 ) si f (x) peut être rendu aussi voisin qu’on veut de l, à condition
de prendre x assez voisin de x0 .

Notations : l = limf = lim f (x) , ou f → l ou encore f (x) → l.


x0 x→x0 x0 x→x0

2) Limite restreinte, limite stricte, limite à droite ou à gauche.

a) Limite restreinte
DEF : si A est une partie de R, x0 et l des éléments de R, on dit que f admet pour A-limite l, ou que
f (x) a pour limite l quand x tend vers x0 en restant dans A si la restriction de f à Df ∩ A possède l
pour limite .
On écrit : l = limf|A = lim f (x) , ou f|A → l ou encore f (x) → l.
x0 x∈A x0 x∈A
x → x0 x → x0
PROP : si f admet pour A-limite l en x0 , alors elle admet pour A0 -limite l pour tout A0 inclus dans
A:

 lim f (x) = l
x∈A
si (H) : x → x0 alors (C) : lim f (x) = l
 A ⊂A0 x∈A0
x → x0

REM : ce théorème sert principalement à montrer qu’une fonction n’admet pas de limite en un point.

Application A1 : cos et sin n0 admettent pas de limite en +∞, la fonction signe n’admet pas de limite
en 0.

b) Limite stricte.
DEF : si x0 ∈ R et l ∈ R, x0 adhérent à Df \ {x0 } , on dit que f admet pour limite stricte l, ou que
f (x) a pour limite l quand x tend vers x0 en restant différent de x0 si f admet pour A-limite l avec
A = R\ {x0 }
On écrit l = lim f (x) , ou encore f (x) → l.
6= 6=
x→x0 x→x0

31
3 Limites et continuité des fonctions

Exemple : la fonction nulle en tout point sauf en 0 où elle prend la valeur 1 n’admet pas de limite (au
sens large) en 0, mais elle admet 0 pour limite stricte en 0.

c) Limites à droite et à gauche.

DEF :
- limite à droite : si x0 ∈ R et l ∈ R , on dit que f admet pour limite à droite l, ou que f (x) a
pour limite l quand x tend vers x0 en restant > x0 , si f admet pour A-limite l avec A = [x0 , +∞[.
- limite à gauche : si x0 et l ∈ R , on dit que f admet pour limite à gauche l, ou que f (x) a pour
limite l quand x tend vers x0 en restant 6 x0 , si f admet pour A-limite l avec A = ]−∞, x0 ] ,
On définit de manière similaire des limites strictes à droite ou à gauche.

TH : si lim f (x) = l et lim f (x) = l alors lim f (x) = l.


6 > x→x0
x→x0 x→x0

3) Propriétés des limites.


a) Opérations.
PROP 1 (théorème de limite de somme pour les fonctions) :

 limf = l1 ∈ R
x0
si (H) : alors (C) : lim (f + g) = l1 + l2
 limg = l2 ∈ R x0
x0

PROP 2 : (théorème de limite de produit pour les fonctions) :



 limf = l1 ∈ R
x0
si (H) : alors (C) : lim (f g) = l1 l2
 limg = l2 ∈ R x0
x0

CORO :
si (H) : limf = l ∈ R alors (C) : ∀λ ∈ R limλf = λl
x0 x0

PROP 3 : (théorème de limite de l’inverse d’une fonction de limite non nulle) :


 
1 1
si (H) : limf = l 6= 0 ∈ R alors (C) : lim =
x0 x0 f l
CORO (de PROP 3 et 4) :

 limf = l1 ∈ R  
f l1
x0
si (H) : alors (C) : lim =
 limg = l2 6= 0 ∈ R x0 g l2
x0

PROP 4 (limite infinie d’une somme ou d’un produit de fonctions) :

si limf = et si g alors lim (f + g) = alors lim (f g) =


x0 x0 x0
+∞ a une limite finie en x0 +∞ ???
+∞ a une limite finie > 0 en x0 +∞ +∞
−∞ a une limite finie en x0 −∞ ???
−∞ a une limite finie > 0 en x0 −∞ −∞

PROP 5 (limite infinie ou nulle de l’inverse) : si f (x) est 6= 0 au voisinage de x0 , alors


1
limf = 0 ⇔ lim = +∞
x0 x0 |f |
1
limf = +∞ ⇔ f (x) > 0 au voisinage de x0 et lim =0
x0 x0 f

32
3 Limites et continuité des fonctions

PROP 6 (théorème de composition des limites) :



 limf = l
 x0

si (H) : limg = x0 à alors (C) : limf ◦ g = l
 u0 u0

u0 adhérent à Df ◦g

b) Inégalités.
PROP 7 (théorème de conservation des inégalités LARGES par passage à la limite finie, pour les
fonctions) :
(
f (x) 6 g(x)
si (H) : alors (C) : l1 6 l2
limf = l1 ∈ R ; limg = l2 ∈ R
x0 x0

PROP 8 (théorème d’encadrement, ou ”des gendarmes” pour les fonctions) : si


(
g(x) 6 f (x) 6 h(x)
(H) alors (C) : limf = l
limg = limh = l ∈ R x0
x0 x0

A1 : démonstration du fait que lim sin x = sin x0 et lim cos x = cos x0 .


x→x0 x→x0
D1
PROP 9 (théorème
( du gendarme pour une fonction de( limite infinie) : (
minorée +∞ +∞
Une fonction par une fonction de limite est elle-même de limite .
majorée −∞ −∞

c) Techniques pour lever une indétermination.

i) Technique du terme prépondérant.


Dans une somme, mettre en facteur le terme
prépondérant ( f (x) est prépondérant sur g(x) quand x
g(x) f (x)
tend vers x0 si tend vers 0 (ou tend vers +∞) ; en effet, dans ce cas :
f (x) g (x)
 
g(x)
f (x) + g (x) = f (x) 1 + a même limite que f (x)
f (x)
E1

ii) Technique de la quantité conjuguée.


√ √ a−b
Ecrire a − b = √ √ ;
√ a+ b
1+x−1
E2 : lim .
x→0 x
sin u tan u
iii) utilisation de la PROP : lim = 1, lim = 1.
u→0 u u→0 u
D2 : utilisant le LEMME :
π sin u
Pour 0 < u < , cos u 6 61
2 u

3.2 CONTINUITÉ EN UN POINT


1) Définition.

  lim f (x) = f (x0 )
 x→x0
 continue
 

 lim f (x) = f (x )
0
DEF : f est continue à gauche en un point x0 de son ensemble de définition si 6
x→x0
.

 continue à droite 
 lim f (x) = f (x0 )



>
x→x0

33
3 Limites et continuité des fonctions

2) Propriétés.

PROP : f est continue en x0 ∈ Df ssi elle y est continue à gauche et à droite.

PROP : toute somme, produit, quotient, composée de fonctions continues est continue ; plus précisé-
ment :

si (H) : f et g sont continues en x0 alors (C) : f + g et f g sont continues en x0

f
si (H) : f et g sont continues en x0 , avec g (x0 ) 6= 0 alors (C) : est continue en x0
g

si (H) : f est continue en x0 et g est continue en f (x0 ) alors (C) : g ◦ f est continue en x0

REM : on a les mêmes propriétés pour la continuité à gauche, ou à droite.


E3 : Exemples.
a) les fonctions polynomiales : continues partout,
b) les fonction rationnelles : continues en tout point où elles sont définies.

c) La fonction : idem.
d) la fonction |.| (valeur absolue) : continue partout.
e) Les fonctions sin, cos, tan : idem
f) les fonctions partie entière, partie fractionnaire ; discontinues en tout point entier, continues ailleurs.
D3
3) Prolongement par continuité.
PROP et DEF : si x0 ∈ / Df , et si limf = l ∈ R, la fonction fe, définie par fe(x0 ) = l et fe(x) = f (x)
x0
pour x ∈ Df est continue en x0 ; cette fonction s’appelle le prolongement par continuité de f en x0 .

Exemple E4

Remarque importante : lorsque vous devrez étudier une fonction, il faudra automatiquement la pro-
longer par continuité aux bornes ouvertes des intervalles composant l’ensemble de définition (si le cas se
présente), et c’est cette fonction prolongée que vous devrez étudier.

4) Continuité globale.
DEF : soit I une partie de Df ; on dit que f est continue sur I si la restriction de f à I est continue
en chaque point de I, autrement dit si

∀x0 ∈ I lim f (x) = f (x0 )


x∈I
x → x0

34
Les suites et les séries numériques
4
4.1 ÉTUDE ALGÉBRIQUE DES SUITES NUMÉRIQUES

I) GÉNÉRALITÉS

1) Définition.
DEF : une suite d’éléments d’un ensemble E est une fonction de N vers E dont l’ensemble de définition
est du type [|n0 , +∞|[ avec n0 ∈ N ; si E = R, on parle de suite réelle, et si E = C, de suite complexe, ou
numérique.

Au lieu de la notation fonctionnelle : u (n), on utilise une notation indicielle : un ; un est appelé le
terme général de la suite, et la suite est notée (un )n>n0 , voire (un ) s’il n’y a pas d’ambiguïté.

Il ne faut donc pas confondre ” un ” qui est un élément de E et : ” (un ) ” qui est une fonction de de
N vers E.

Exemple : (un ) = (vn ) signifie : .....................................................


et (un ) 6= (vn ) signifie : ..........................................................

2) Sens de variation d’une suite réelle.

a) DEF : soit (un )n>n0 une suite réelle ; on dit que (un )n>n0 est

croissante ssi ∀n > n0 un 6 un+1


strictement croissante ssi ∀n > n0 un < un+1
décroissante ssi ∀n > n0 un > un+1
strictement décroissante ssi ∀n > n0 un > un+1
monotone ssi (un )n>n0 est croissante ou décroissante
strictement monotone ssi (un )n>n0 est strictement croissante ou strictement décroissante
constante (ou stationnaire) ssi ∀n > n0 un = un+1

Remarque 1 : il se peut que le sens de variation d’une suite ne soit stable qu’à partir d’un indice
supérieur à n0 ; si donc n1 est un entier > n0 , on dira que la suite (un )n>n0 est croissante à partir de n1
si la suite (un )n>n1 est croissante (idem pour les autres définitions). On a donc :

(un )n>n0 est croissante à partir d’un certain rang (APCR) ⇔ ∃n1 > n0 ∀ n > n1 un 6 un+1

Et donc :

35
4 Les suites et les séries numériques

(un )n>n0 n’est croissante à partir d’aucun rang ⇔ ...


Ceci équivaut à ce qu’il existe une infinité de n pour lesquels un > un+1 .

2 n
Exemples E1 : un = (n − 10) , un = (−1) .

Remarque 2 : (un ) est décroissante ssi (−un ) est croissante (idem pour strictement).
Remarque 3 : (un ) est constante ssi (un ) est croissante et décroissante, ssi ∃a ∈ R / ∀n > n0 un = a.

b) Diverses méthodes pour déterminer le sens de variation d’une suite numérique.

α) Se ramener à l’étude d’une fonction de R dans R.

Ceci n’est possible que si on trouve une fonction f définie sur [n0 , +∞[ ,telle que pour n entier > n0 ,
un = f (n) , et que le sens de variation de f soit facile à déterminer ; (un ) a alors même sens de variation
que f.
n
Exemple E2 : un = .
ln n

β) Méthode un+1 − un .

Cette méthode marche bien quand un est défini par des sommes.
Si l’on pose vn = un+1 − un , on a évidemment : (un )n>n0 est

croissante ssi ∀n > n0 vn > 0


strictement croissante ssi ∀n > n0 vn > 0
décroissante ssi ∀n > n0 vn 6 0
strictement décroissante ssi ∀n > n0 vn < 0
constante ssi ∀n > n0 vn = 0

(Remarquer la similitude avec les dérivées pour les fonctions).

Variante : on peut prendre un − un−1 au lieu de un+1 − un ; le signe est alors à vérifier à partir du rang
n0 + 1.
n
P
Remarque : si un = vk , alors un − un−1 = vn ! ! ! ! !
k=n0
Pn 1
Exemples E3 : hn = k=1 (appelée série harmonique ) ; un = h2n − hn .
k
un+1
γ) Méthode .
un

Cette méthode marche bien quand un est défini par des produits, et de signe constant.
un+1
Si donc un > 0 pour tout n > n0 , et si l’on pose vn = , on a évidemment : (un )n>n0 est
un
croissante ssi ∀n > n0 vn > 1
strictement croissante ssi ∀n > n0 vn > 1
décroissante ssi ∀n > n0 vn 6 1
strictement décroissante ssi ∀n > n0 vn < 1
constante ssi ∀n > n0 vn = 1

un un+1
Variante : on peut prendre au lieu de ; la position par rapport à 1 est alors à vérifier à
un−1 un
partir du rang n0 + 1.

36
4 Les suites et les séries numériques

n
Q un
Remarque : si un = vk , alors = vn ! ! ! ! !
k=n0 un−1

n
(1, 1) n! (2n)!
Exemples : E4 ; un = , un = n , un =
n100 n nn

3) Suites réelles majorées ou minorées ; suites complexes bornées.

majorée
DEF : On dit que la suite réelle (un )n>n0 est si l’ensemble de ses valeurs est une partie
minorée
majorée ∃m ∈ R / ∀n > n0 un 6 m
de R , autrement dit, si .
minorée ∃m ∈ R / ∀n > n0 un > m

REM : d’après le théorème d’existence des bornes supérieures et inférieures dans R, on peut donc dire
que
sup un ∈ R
majorée
(un )n>n0 est ssi n>n0 .
minorée inf un ∈ R
n>n0
Par conséquent :

sup un = +∞
non majorée ∀............................................ n>n0
(un )n>n0 est ssi , ssi .
non minorée ∀............................................ inf un = −∞
n>n0

ATTENTION : une suite non majorée n’est pas forcément croissante, même APCR ! ! ! !
DEF : On dit que la suite complexe (un )n>n0 est bornée si la suite des modules (|u|n )n>n0 est majorée.

PROP : une suite réelle est bornée ssi elle est majorée et minorée.

D1
n n R1
2
 Pn 1 Pn (−1)k+1
E5 : un = (−1) , vn = (1 + i) , wn = 0
sin nx dx, xn = k=1 k , yn = k=1 .
2 k
REM : une suite est minorée (resp. majorée, bornée) ssi elle est minorée (resp. majorée, bornée) APCR.

II) SUITES DÉFINIES PAR RÉCURRENCE (ou RÉCURRENTES).

1)Suites récurrentes simples.

On dit qu’une suite (un )n>n0 est définie par récurrence simple, si sa définition est donnée par
(
un0 = a
∀n > n0 un+1 = fn (un )

où a est un élément fixé de E et, pour n > n0 , fn est une fonction de E dans E.

Exemples : E6.

En général, la récurrence est ”indépendante du rang”, c’est-à-dire que fn ne dépend pas de n ; autrement
dit :
(
un0 = a
∀n > n0 un+1 = f (un )
où a est un élément fixé de E et f une fonction de E dans E.

37
4 Les suites et les séries numériques

Dans ce dernier cas un est tout simplement égal à f n−n0 (un0 ) = f ◦ ... ◦ f (un0 ) ; si donc deux suites
| {z }
n−n0 fois
(un ) et (vn ) définies par récurrence simple indépendante du rang à partir de la même fonction f prennent
la même valeur, elles sont égales à une translation de l’indice près (i.e. si un1 = vn2 alors un1 +k = vn2 +k
pour k > 0).

Visualisation d’une suite réelle récurrente du type un+1 = f (un ) .

V1

Attention, si on est sûr que la suite définie ci-dessus est unique, il se peut qu’elle n’existe pas !
Exemple : E7.

Par contre on a la proposition :

PROP et DEF : s’il existe un ensemble( I inclus dans Df tel que ∀x ∈ I f (x) ∈ I (autrement dit
un0 = a
f (I)⊂ I) alors dès que a ∈ I, la suite est bien définie. I, ensemble stable
∀n > n0 un+1 = f (un )

par f, est appelé un ensemble de sécurité pour cette récurrence.

D2

REM 1 : si Df = R, alors R est un intervalle de sécurité ! !


REM 2 : si f est monotone sur I = [a, b] alors I est un intervalle de sécurité ssi f (a) et f (b) appar-
tiennent à I.

Etudions les rapports entre le sens de variation de la suite (un ) et les propriétés de la fonction f .
(
u0 = a ∈ I
On suppose que I est un ensemble de sécurité et que (un ) est définie par
∀n > 0 un+1 = f (un )
PROP :
1) si f (x) > x pour tout x dans I, (un ) est croissante.
1’) si f (x) 6 x pour tout x dans I, (un ) est croissante.

2) si f est croissante sur I alors (un ) est monotone ; plus précisément,

Si u0 6 u1 alors (un ) est croissante


Si u0 > u1 alors (un ) est décroissante

2’) si f est décroissante sur I alors (un ) est telle que les deux suites des termes de rangs pairs et impairs
(u2n ) et (u2n+1 ) sont monotones de sens contraires ; plus précisément,

Si u0 6 u2 alors (u2n ) est croissante et (u2n+1 ) est décroissante


Si u0 > u2 alors

D3

2) Autres récurrences.

Suite définie par récurrence double :


(
un0 = a, u(n0 +1) = b
∀n > n0 un+2 = fn (un , un+1 )

38
4 Les suites et les séries numériques

où a et b sont deux éléments fixés de E et, pour n > n0 , fn est une fonction de E 2 dans E.
(ceci se généralisant à des récurrences p-uples).

Exemple classique : la suite de Fibonacci.

Suite définie par récurrence forte :


(
un0 = a
∀n > n0 un+1 = fn (un0 , ...., un )

où a est un élément fixé de E et, pour n > n0 , fn est une fonction de E n−n0 +1 dans E.

 c0 = 1
E8 : la suite de Catalan : n
P .
 ∀n cn+1 = ck cn−k
k=0

III) CALCULS DE TERMES GÉNÉRAUX

1) Suites arithmétiques.

DEF : une suite complexe (un )n>0 est dite arithmétique si la suite (un+1 − un )n>0 est constante ; la
valeur constante de cette suite est appelée la raison de la suite.

Voici diverses CNS :

CNS 1. ∃r ∈ C / ∀n > 0 un+1 = un + r


CNS 2. ∀n > 0 un+2 − un+1 = un+1 − un (trois termes consécutifs sont toujours en progression arithmétique)
1
CNS 3. ∀n > 1 un = (un−1 + un+1 ) (chaque terme est la moyenne arithmétique des termes précédent et suivant)
2
CNS 4. ∀n > 0 un+2 = 2un+1 − un (définition par récurrence linéaire double)

D4
( REM : une suite arithmétique est définie par récurrence indépendante du rang (avec la fonction f :
C→C
) ; d’où la représentation dans le cas réel :
z 7→ z + r

R1

Calcul du terme général :


PROP : si (un ) est arithmétique de raison r, ∀n > 0 un = u0 + nr .
D5

On en déduit une cinquième CNS pour que (un ) soit arithmétique :

CNS 5. ∃a, b ∈ C ∀n un = an + b

Sommes de termes consécutifs : si (un ) est arithmétique, n1 6 n2 ∈ N et N = n2 − n1 + 1

n2
P un1 + un2
uk = N. = (nombre de termes) × (moyenne arithmétique des termes extrêmes)
k=n1 2

D6
2) Suites géométriques.

39
4 Les suites et les séries numériques

DEF : une suite complexe (un )n>0 est dite géométrique (ou récurrente linéaire simple) si ∃r ∈ C / ∀n >
0 un+1 = r un ; la valeur r est appelée la raison de la suite.
Voici diverses CNS pour une suite à termes non nuls :
 
un+1
CNS 1. la suite est constante
un n>0
un+2 un+1
CNS 2. ∀n > 0 = (trois termes consécutifs sont toujours en progression géométrique)
un+1 un
CNS 3. ∀n > 1 u2n = un−1 un+1

D7
REM étymologique : le mot raison vient du latin ratio signifiant ”rapport” : étymologiquement donc,
seules les raisons de suites géométriques devraient s’appeler ”raison”...
p
REM 2 : la CNS 3 implique que |un | = |un−1 | |un+1 |, donc que le module de chaque terme est la
moyenne géométrique des modules des termes précédent et suivant.
REM 3 : une suite géométrique est définie par récurrence indépendante du rang (avec la fonction
f : z 7→ r z) ; d’où la représentation dans le cas réel :

R2

Calcul du terme général :


PROP : si (un ) est géométrique de raison r, un = u0 rn .
D8

On en déduit une quatrième CNS pour que (un ) soit géométrique, valable pour des suites pouvant
s’annuler :
CNS 4. ∃λ, a ∈ C / ∀n > 0 un = λan
Exemples : E9

Sommes de termes consécutifs : si (un ) est géométrique de raison r 6= 1 , n1 6 n2 ∈ N et N = n2 −n1 +1

n2
P rN − 1 raisonnombre de termes − 1
uk = un1 . = (premier terme)×
k=n1 r−1 raison − 1

D9
n2
P 1 − rN
REM : quand |r| < 1, il vaut mieux utiliser la forme : uk = un1 . .
k=n1 1−r

3) Suites arithmético-géométriques (ou récurrentes affines simples ).

DEF : une suite complexe (un )n>0 est dite arithmético-géométrique (ou récurrente affine simple) si
∃a, b ∈ C / ∀n un+1 = a un +b.

REM : pour a = 1, on retrouve les suites arithmétiques, et pour b = 0, les suites géométriques.

Calcul du terme général quand a 6= 1 :

an − 1
un = an u0 + b = (u0 − λ) an + λ avec λ = aλ + b
a−1

D10

40
4 Les suites et les séries numériques

REM : le résultat n’est pas à retenir par coeur, mais il faut connaître les deux méthodes pour l’obtenir ;
on peut aussi retenir que un = α.an + β et déterminer α et β à partir de u0 et u1 .

4) Suites récurrentes linéaires doubles.

DEF : une suite complexe (un ) est dite récurrente linéaire double si ∃a, b ∈ C / ∀n un+2 = a un+1
+bun .

Comme toute suite à récurrence double, la suite est alors entièrement déterminée par ses deux premiers
termes u0 et u1 .
Exemple : la suite de Fibonacci.

REM : il n’y a aucun espoir d’arriver à calculer le terme général en itérant la relation de récurrence
ci-dessus.

Une méthode pour calculer le terme général (ce qu’on appelle : ”résoudre la récurrence”), consiste à
considérer l’ensemble de toutes les suites vérifiant la relation de récurrence :

(1) : ∀n un+2 = aun+1 + bun

pour a et b fixés, et de remarquer que :

Lemme 1 : si deux suites (un ) et (vn ) vérifient (1) alors toutes les suites du type (λun + µvn ) avec
λ, µ ∈ C vérifient aussi (1).
D11

Lemme 2 : une suite géométrique du type (k n ) vérifie (1) ssi

Ecar : k 2 = ak + b (équation caractéristique de la récurrence)

D12

On démontre alors le :
THÉORÈME 1 (cas complexe) :
1) Si Ecar possède deux solutions distinctes k1 et k2 ∈ C, les suites complexes vérifiant (1) sont du type

(λk1n + µk2n )

avec λ, µ ∈ C.
2) Si Ecar possède une solution unique k 6= 0 ∈ C, les suites complexes vérifiant (1) sont du type

((λn + µ)k n )

avec λ, µ ∈ C.
D13
(
u0 = 0, u1 = 1
Exemples E10 : calculs du terme général de la suite de Fibonacci, de la suite ,
un = 4 (un−1 − un−2 )
(
v0 = 0, v1 = 1
de la suite .
vn = −vn−1 − vn−2

THÉORÈME 2(cas où a et b sont réels) :

41
4 Les suites et les séries numériques

1) Si Ecar possède deux solutions distinctes k1 et k2 ∈ R, les suites réelles vérifiant (1) sont du type

(λk1n + µk2n )

avec λ, µ ∈ R.
2) Si Ecar possède une solution unique k 6= 0 ∈ R, les suites réelles vérifiant (1) sont du type

((λn + µ)k n )

avec λ, µ ∈ R.
3) Si Ecar possède deux solutions distinctes non réelles conjuguées k = ρeiθ et k, les suites réelles
vérifiant (1) sont du type
(ρn (λ cos (nθ) + µ sin (nθ)))
avec λ, µ ∈ R.
D14
Dans tous les cas, les coefficients λ et µ sont à déterminer à partir des 2 premiers termes de la suite.

42
4 Les suites et les séries numériques

B) ÉTUDE ASYMPTOTIQUE DES SUITES NUMÉRIQUES.

Dans ce chapitre, n, n0 , n1 désigneront toujours des entiers naturels, et ε et A des réels.


I) CONVERGENCE VERS 0.

On rappelle qu’une propriété P (n) dépendant d’un entier n est vraie ”à partir d’un certain rang”
(APCR) si
∃n1 / ∀n > n1 P (n)
et que la négation de cet énoncé, s’écrit en langage formalisé

.............................

Et se dit en français : ..........................................................................................................................................................

DEF : une suite complexe (un )n>n0 converge vers 0 (ou ”est de limite nulle”) si le module de un
peut être rendu, à partir d’un certain rang, plus petit que tout réel strictement positif donné à l’avance,
autrement dit, si
∀ε > 0 ∃n1 > n0 / ∀n > n1 |un | 6 ε
ou encore :
∀ε > 0 |un | 6 ε APCR

Notations : lim un = 0, ou lim (un ) = 0, ou un → 0.


n→+∞ n→+∞

REM 1 : il faut lire cette définition sous la forme : pour tout epsilon > 0, aussi petit soit-il, on pourra
toujours trouver un rang à partir duquel la suite est majorée par epsilon en valeur absolue. Cette tradition
de nommer epsilon un nombre ”petit” remonte à Cauchy (1821).

REM 2 : dans la définition ci-dessus, le nombre n1 dépend de ε ; que signifierait en effet pour la suite
(un ) la définition :
∃n1 > n0 / ∀ε > 0 ∀n > n1 |un | 6 ε ?????
REM 3 : si on modifie un nombre fini de termes de la suite, cela ne changera pas le fait qu’elle converge
vers 0 ou non.

REM 4 : lim (un ) = 0 équivaut à lim (|un |) = 0.

Exemples : E1 : (1/n) , 1/(n2 , 1/ n2 + n , (2−n ) .


 

PROP 1 (théorème d’encadrement, ou ”des gendarmes” en 0 pour les suites réelles ) : une suite encadrée
par deux suites convergeant vers 0 converge elle-même vers 0 , autrement dit :
(
vn 6 un 6 wn APCR
si (H) alors (C) : lim (un ) = 0
lim (vn ) = lim (wn ) = 0

CORO : une suite complexe dont le module est majoré par une suite convergeant vers 0, converge
elle-même vers 0, autrement dit :
(
|un | 6 vn APCR
si (H) alors (C) : lim (un ) = 0
lim (vn ) = 0

D1

PROP 2 (théorème de limite de somme pour les suites complexes de limite nulle) :

43
4 Les suites et les séries numériques

si (H) : lim (un ) = lim (vn ) = 0 alors (C) : lim (un + vn ) = 0


D2

PROP 3 : une suite complexe converge vers 0 ssi ses partie réelle et imaginaire convergent vers 0.
D3

PROP 4 : (théorème de produit d’une suite complexe de limite nulle et d’une suite bornée) :
(
lim (un ) = 0
si (H) : alors (C) : lim (un vn ) = 0
(vn ) est bornée

D4

CORO :
si (H) : lim un = 0 alors (C) : ∀λ ∈ C lim (λun ) = 0
II) CONVERGENCE VERS UN COMPLEXE QUELCONQUE.

1) Définition et propriétés fondamentales.


DEF : soit l un complexe ; on dit qu’une suite complexe (un )n>n0 converge vers l (ou ”est de limite l”)
si la suite (un − l) converge vers 0 , autrement dit, si

∀ε > 0 ∃n1 > n0 / ∀n > n1 |un − l| 6 ε

Notations : lim un = l, ou lim (un ) = l, ou un → l.


n→+∞ n→+∞
Une suite est dite convergente si elle possède une limite complexe, autrement dit si

∃l ∈ C ∀ε > 0 ∃n1 > n0 / ∀n > n1 |un − l| 6 ε

Une suite non convergente est dite divergente.

REM : lorsqu’on vous demandera d’étudier la ”nature” d’une suite, vous devrez chercher à savoir si
elle est convergente ou divergente.
PROP 5 (théorème d’unicité de la limite finie) :

Si une suite converge vers l1 et vers l2 alors l1 = l2 .

D5
REM : cette propriété justifie la notation fonctionnelle : lim un .
n→+∞

PROP 6 : Une suite complexe est convergente ssi ses partie réelle et imaginaire le sont, et

lim (Reun ) = Re (lim (un )) , lim (Imun ) = Im (lim (un ))

CORO : une suite convergente réelle a une limite réelle.


D6
PROP 7 (théorème d’encadrement, ou ”des gendarmes” pour les suites réelles ) :
(
vn 6 un 6 wn APCR
si (H) alors (C) : lim (un ) = l
lim (vn ) = lim (wn ) = l ∈ R

D7

44
4 Les suites et les séries numériques

PROP 8 (théorème de limite de somme pour les suites complexes) :


(
lim (un ) = l1 ∈ C
si (H) : alors (C) : lim (un + vn ) = l1 + l2
lim (vn ) = l2 ∈ C

D8

PROP 9 : une suite convergente est bornée.


D9

PROP 10 : (théorème de limite de produit pour les suites complexes) :


(
lim (un ) = l1 ∈ C
si (H) : alors (C) : lim (un vn ) = l1 l2
lim (vn ) = l2 ∈ C

D10

CORO :
si (H) : lim un = l ∈ C alors (C) : ∀λ ∈ C lim (λun ) = λl
PROP 11 : (théorème de limite de l’inverse d’une suite complexe de limite non nulle) :



 1. |un | est, APCR, minoré parun réel strictement positif

 1
(donc il existe n1 tel que est bien définie)

si (H) : lim un = l 6= 0 ∈ C alors (C) : un n>n1
  

 1 1
 2. lim
 =
un l

D11

CORO (de PROP 10 et 11) :


(  
lim (un ) = l1 ∈ C un l1
si (H) : alors (C) : lim =
lim (vn ) = l2 6= 0 ∈ C vn l2

D12

ATTENTION, ON NE PEUT DONC ÉCRIRE :


 
un lim un
lim (un + vn ) = lim un + lim vn ; lim (un vn ) = lim un lim vn ; lim =
vn lim vn

QUE SI ON SAIT DÉJÀ QUE (un ) et (vn ) SONT CONVERGENTES.

PROP 12 (théorème de conservation des inégalités LARGES par passage à la limite finie, pour les
suites réelles)
(
un 6 vn APCR
si (H) : alors (C) : l1 6 l2
lim (un ) = l1 ∈ R ; lim (vn ) = l2 ∈ R

D13

REM : Ce théorème n’est pas à confondre avec celui des gendarmes ; sa conclusion est une inégalité
alors que pour celui des gendarmes, c’est une convergence. Il ne faut pas non plus le confondre avec le
théorème FAUX que les élèves adorent :

45
4 Les suites et les séries numériques

si (H) : un 6 vn APCR alors (C) : lim un 6 lim vn


En effet, une suite n’a pas forcément de limite (voir plus loin).

2) Sous-suites.

DEF : une suite (vn )n>n1 est une sous-suite (ou suite extraite) d’une suite (un )n>n0 s’il existe une
application ϕ strictement croissante de [|n1 , +∞|[ dans [|n0 , +∞|[ telle que ∀n > n1 vn = uϕ(n) .
Autrement dit, une sous-suite est obtenue en supprimant des termes dans la suite de sorte qu’il en reste
encore une infinité, et en renumérotant les termes restants à partir de n1 .
Exemples classiques de sous-suites de (un )n>n0 :
- la sous-suite des termes de rang pair : (u2n )n>E(n0 /2) .
- la sous-suite des termes de rang impair : (u2n+1 )n>E((n0 −1)/2) .
- la suite tronquée de ses p premiers termes : (un )n>n0 +p
- la même, translatée de façon à commencer au rang 0 : (un+p+n0 )n>0

TH : toute sous-suite d’une suite convergente est convergente, de même limite.


D14

CORO : une suite possédant deux sous-suites convergeant vers des limites différentes est divergente.

Exemple : E2

III) SUITES AYANT UNE LIMITE INFINIE.

Ce paragraphe ne concerne que les suites réelles.


(
+∞
DEF : une suite (un )n>n0 tend vers si
−∞

(
un > A
∀A > 0 ∃n1 > n0 / ∀n > n1
un 6 −A

( ( (
+∞ +∞ +∞
Notations : lim un = , ou lim (un ) = , ou un → .
n→+∞ −∞ −∞ n→+∞ −∞
REM : lim un = −∞ ⇔ lim − un = +∞.
n→+∞ n→+∞

 non majorée (i.e. sup un = +∞)
(
+∞ n>n0
PROP 13 : une suite de limite est , mais la réciproque
−∞  non minorée (i.e. inf un = −∞)
n>n0
est fausse.
D14 bis

Une suite de limite infinie est donc divergente ; on dit par conséquent : ”diverger vers +∞”.
Une suite de limite infinie est dite ”divergente de première espèce” ; les autres suites divergentes sont
dites ”divergentes de deuxième espèce”.

PROP 14 (théorème( du gendarme pour une suite de limite infinie)


( : (
minorée +∞ +∞
Une suite réelle APCR par une suite de limite est elle-même de limite .
majorée −∞ −∞
D15

46
4 Les suites et les séries numériques

PROP 15 (limite infinie d’une somme ou d’un produit de suites réelles) :

si un et si (vn ) alors un + vn alors un vn


→ +∞ est minorée → +∞ ???
n→+∞ n→+∞
→ +∞ est minorée par un réel > 0 APCR → +∞ → +∞
n→+∞ n→+∞ n→+∞
→ −∞ est majorée → −∞ ???
n→+∞ n→+∞
→ −∞ est minorée par un réel > 0 APCR ??? → −∞
n→+∞ n→+∞

D16

REM : la condition ”(vn ) minorée” est réalisée dès qu’elle possède une limite ∈ ]−∞, +∞] , et la
condition ”(vn ) minorée par un réel > 0 APCR” est réalisée dès qu’elle possède une limite ∈ ]0, +∞] .

PROP 16 (limite de l’inverse) : si un est 6= 0 APCR, alors


1
lim un = 0 ⇔ lim = +∞
n→+∞ n→+∞ |un |
1
lim un = +∞ ⇔ un > 0 APCR et lim =0
n→+∞ n→+∞ un

D17

PROP 17 (théorème des limites des sous-suites) :


Toute sous-suite d’une suite réelle ayant une limite dans R, a la même limite.
D18

Une suite ayant deux sous-suites ayant des limites distinctes est donc divergente de deuxième espèce.
REM (hors programme) : une limite d’une sous-suite s’appelle une ”valeur d’adhérence” de la suite.

PROP 18 (image d’une suite convergente par une fonction continue)


Si (un ) est une suite convergeant vers l, et f une fonction continue en l, alors (f (un )) converge vers
f (l).
Application : si (un ) est une suite récurrente associée à une fonction f , si (un ) converge vers l, et f est
continue en l , alors f (l) = l (i.e. l est un point fixe de l).
D18 bis

Exemple E3 : détermination de la nature de la suite (an ) suivant les valeurs de a ∈ C.


IV) SUITES MONOTONES, SUITES ADJACENTES.

1) Suites monotones.
TH (de la limite monotone pour les suites) : toute suite monotone APCR possède une limite, finie ou
infinie ; plus précisément :

une suite croissante APCR majorée est convergente.


une suite croissante APCR non majorée tend vers + ∞.
une suite décroissante APCR minorée est convergente.
une suite décroissante APCR non minorée tend vers − ∞.

De plus, si (un )n>n1 est croissante lim un = sup un , et si (un )n>n1 est décroissante lim un =
n→+∞ n>n1 n→+∞
inf un .
n>n1
D19

47
4 Les suites et les séries numériques

Exemples E4 :
n
P
- une suite (un )n>n0 avec un = vk , et vk > 0 pour k > n0 , possède toujours une limite
k=n0
∈ [vn0 , +∞] .
Pn 1
- Les séries géométriques k
(x > 0) sont convergentes de limite................... pour x > 1, et
k=0 x
divergentes pour 0 < x 6 1.
n 1
P
- la série harmonique (hn ) avec hn = est divergente
k=1 k
Démonstration 1 (Nicole Oresme, 1350) : utilisant le fait que

h2n > hn + 1/2

Démonstration 2 : utilisant l’encadrement

ln n 6 hn 6 ln n + 1

- la suite (dn ) avec dn = hn − ln n

On en déduit le développement : hn = ln n + γ + εn où γ = lim dn = ”constante d’Euler” ' 0, 577.


→0

Pn 1
- la série quadratique (qn ) avec qn = 2
est convergente, de limite 6 2 (on démontrera que
k=1 k
cette limite est π 2 /6).
Pn 1
- on en déduit que la série de Riemann (sn ) avec sn = α
est divergente si α 6 1 et convergente
k=1 k
si α > 2.

2) Suites adjacentes.

DEF : on dit que deux suites réelles (un ) et (vn ) sont semi-adjacentes si

1. (un ) est croissante APCR et (vn ) décroissante APCR.


2. un 6 vn APCR

Et elles sont dites adjacentes si de plus

3. lim (vn − un ) = 0
n→+∞

ATTENTION : NE PAS FAIRE L’ERREUR DE REMPLACER 3. PAR LA DÉFINITION ne pré-


sentant aucun intéret :
20 : lim un = lim vn
n→+∞ n→+∞

REM : pour démontrer que deux suites sont adjacentes, il suffit de démontrer 1. et 3., car 1. et 3.
impliquent 2.

TH des suites adjacentes : deux suites semi-adjacentes sont convergentes ; de plus, si lim un = l1 ,
lim vn = l2 , on a à partir du rang où les deux suites sont monotones :

un 6 l1 6 l2 6 vn

Si les suites sont adjacentes, l1 = l2 .


D20

48
4 Les suites et les séries numériques

L’intérêt des suites adjacentes est donc double :


1 : prouver une convergence.
2 : obtenir un encadrement de la limite.

Exemple E5 :
n 1 1
Les suites (en ) et (e0n )n>1 avec en = et e0n = en +
P
.
k=0 k! n.n!
On démontrera ultérieurement que la limite commune est le nombre e = exp (1) ; ceci permet donc
d’obtenir une valeur approchée de e avec la précision que l’on veut.

Pour calculer en il est beaucoup plus rapide de le mettre sous la forme de Horner :
     
1 1 1 1 1
en = 2 + 1+ 1+ 1 + ... 1+ ...
2 3 4 n−1 n

En effet, il y a juste à effectuer n additions et n divisions par des nombres plus petits que n.

On peut aussi en déduire le :


TH : le nombre e est irrationnel.
D21

Le théorème des suites adjacentes permet aussi de démontrer deux théorèmes importants :

TH (de Bolzano-Weierstrass pour les suites réelles) :


De toute suite réelle bornée, on peut toujours extraire une sous-suite convergente.
D22

TH (Cantor 1874) : si A est une partie dénombrable de R, on peut toujours trouver entre deux réels
distincts un élément qui n’appartient pas à A. On en déduit que R n’est pas dénombrable.
D23

V) COMPARAISON DES SUITES À L’INFINI.


1) Suite négligeable devant une autre.

a) Définitions.
DEF : soient (un ) et (vn ) deux suites complexes ; on dit que (un ) est négligeable devant (vn ), ou que
(vn ) l’emporte sur (un ) , s’il existe une suite (εn ) , telle que, APCR,

un = εn vn avec lim (εn ) = 0

NOTATIONS :
-de Hardy, en ”double inférieur” : (un )  (vn ) ou un  vn , simplifiées en (un )  (vn ) ou
+∞ n→+∞
un  vn .
MAIS NE PAS DIRE : un est très inférieur à vn .
- de Landau : un = o (vn ) , à lire ”un est un petit o de vn ” et à comprendre comme : ”un est l’un
des petits o de vn ”, autrement dit que (un ) est l’une des suites négligeable devant (vn ) (il n’y en pas
qu’une !). Le o est ici l’initiale du mot ordre.

REM : si un et vn sont non nuls APCR, la définition s’écrit plus simplement sous la forme :

un vn
un  vn ⇔ → 0, ou encore : → +∞
vn n→+∞ un n→+∞

Exemples E6.

49
4 Les suites et les séries numériques

b) Propriétés de la relation de négligeabilité :

P1 :
un  vn ⇔ |un |  |vn |
d’où :
o (un ) = o (|un |)
D24

P2 :
un = o (1) (ou un  1)⇔ lim un = 0
D25

P3 : (
un = vn + o (vn )
si (H) : alors (C) : lim un = l
lim vn = l

autrement dit
(
un = vn + wn avec wn  vn
si (H) : alors (C) : lim un = l
lim vn = l

D26
P4 transitivité :
o (o (un )) = o (un )
autrement dit :
si (H) : wn  vn et vn  un alors (C) : wn  un
Remarquer la concision de la notation de Landau !
D27

P5 : Comparaison entre < et  (suites réelles)

1. un < vn APCR ; un  vn
n→+∞
2. un  vn ; un < vn , même APCR
n→+∞
3. Par contre : un  vn ⇒ |un | 6 |vn | APCR
n→+∞

D28
P6 : Multiplicativité 1 :
λn .o (un ) = o (λn un )
autrement dit :
si (H) : vn  un alors (C) : λn vn  λn un
P6’ : Multiplicativité 2 :
o (λn un ) = λn .o (un )
autrement dit :

si (H) : vn  λn un alors (C) : vn = λn wn avec wn  un

D29

50
4 Les suites et les séries numériques

P7 : compatibilité avec la somme :

o (un ) + o (un ) = o (un )

autrement dit :
si (H) : vn et wn  un alors (C) : vn + wn  un
D30

On en déduit, que si dans une somme, un terme l’emporte sur les autres, il l’emporte sur la somme des
autres, et que donc , d’après P3, la limite de la somme est la limite de ce terme.
P8 : Si (λn ) est une suite bornée (en particulier, constante), alors

λn o (un ) = o (un ) et o (λn un ) = o (un )

autrement dit :

si (H) : vn  un alors (C) : λn vn  un

et si (H) : vn  λn un alors (C) : vn  un

On en déduit le paradoxe :

o (un ) − o (un ) = o (un ) et non 0 ! ! ! ! ! !

D31

P9 :

1 1
si un et vn 6= 0 APCR, alors un  vn ⇔ 
vn un
α α
si un et vn > 0 APCR, alors un  vn ⇔ (un )  (vn ) si α > 0

D32

c) Exemples classiques à bien connaître.


LEMME (règle de D’Alembert faible) : soit (un ) une suite à termes > 0 ; alors
un+1
si lim = l > 1, lim un = +∞ et on dit que la croissance (ou la divergence) est exponentielle (ou
un
géométrique)
un+1
si lim = l < 1, lim un = 0
un
un+1
si lim = 1, on ne peut rien dire.
un

1. si α < β nα  nβ , soit nα = o nβ
n→+∞
2. si α > 0 ln n  nα soit ln n = o (nα )
n→+∞
α α 
2’. mieux : si β > 0 (ln n)  nβ soit (ln n) = o nβ ceci ∀α
n→+∞
α γ δ
2”. encore mieux : si α < β n (ln n)  nβ (ln n) ceci ∀γ, δ
n→+∞
3. si |b| > |a| > 1 nα  an  bn ceci ∀α
n→+∞
4. an  n! ceci ∀a
n→+∞
5. n!  nn  (2n)!
n→+∞ n→+∞

D33
2) Suites équivalentes.

51
4 Les suites et les séries numériques

a) Définitions.
DEF : soient (un ) et (vn ) deux suites complexes ; on dit que (un ) est équivalente à (vn ) (à l’infini), s’il
existe une suite (an ) , telle que, APCR,

un = an vn , avec lim(an )=1

NOTATION : (un ) ∼ (vn ) ou un ∼ vn , simplifiées en (un ) ∼ (vn ) ou un ∼ vn .


+∞ n→+∞

REM1 : si un et vn sont non nuls APCR, la définition s’écrit plus simplement sous la forme :
un
un ∼ vn ⇔ → 1
vn n→+∞

REM 2 : on peut aussi écrire la définition sous les formes très utiles :

un ∼ vn ⇔ un = (1 + o (1)) vn ⇔ un = vn + o (vn ) ⇔ un − vn = o (vn )

Exemples E7.

b) Propriétés.

P10 : la relation d’équivalence des suites est réflexive, symétrique, et transitive (c’est donc une relation
... d’équivalence ( !)).
D34

On en déduit : un − vn = o (vn ) ⇔ un − vn = o (un ) : deux suites sont équivalentes si leur différence


est négligeable devant l’une d’entre-elles.

P11 :
si l 6= 0, un ∼ l ⇔ un → l
n→+∞ n→+∞
par contre, un ∼ 0 ⇔ un = 0 APCR
n→+∞

D35

P12 : (
un ∼ vn
si (H) : alors (C) : lim un = l
lim vn = l

REM : ceci est exactement la propriété P3 ! ! ! ! !

NE PAS ÉCRIRE DES INSANITÉS DU STYLE : lim un ∼ lim vn .

P13 : Multiplicativité
si (H) : un ∼ vn alors (C) : λn un ∼ λn vn
d’où (
un ∼ u0n
si (H) : alors (C) : un vn ∼ u0n vn0
vn ∼ vn0

D36

P14 :
(
un et vn 6= 0 APCR et α ∈ Z α α
si alors un ∼ vn ⇔ (un ) ∼ (vn )
ou un et vn > 0 APCR et α ∈ R
1 1
⇔ en particulier : ∼
un vn

52
4 Les suites et les séries numériques

ATTENTION : ici α ne DÉPEND PAS de n ! ! ! ! !


D37

PAR CONTRE LES TENTATIONS SUIVANTES SONT FAUSSES EN GÉNÉRAL :


si (H) : un ∼ vn alors f (un ) ∼ f (vn )

si (H) : un ∼ u0n alors un + vn ∼ u0n + vn

si (H) : un ∼ vn alors un − vn → 0

si (H) : un − vn → 0 alors un ∼ vn
D38

QUE FAIRE EN FACE D’UNE SOMME ?

si un << vn alors (un + vn ) ∼ vn


Autrement dit si l’une l’emporte sur l’autre ; l’équivalent c’est celui qui l’emporte

si un ∼ λan et vn ∼ µan alors (un + vn ) ∼ (λ + µ) an SAUF SI λ + µ = 0


dans ce dernier cas il faut développer un et vn avec au moins deux te

P15 (théorème des gendarmes pour les équivalents, cas des suites réelles) :
(
vn 6 un 6 wn APCR
si (H) alors (C) : un ∼ an
vn ∼ an et wn ∼ an

D39
Application : hn ∼ ln n.

P16 (remplacement dans un petit o d’une suite par une suite équivalente)

si (H) un ∼ vn alors (C) : o (un ) = o (vn )

D40
c) Équivalents classiques.

- un polynôme en n est équivalent à son monôme de plus haut degré :


p
X
ak nk ∼ ap np si ap 6= 0
k=0

- plus généralement :
p
X βk βp
ak nαk (ln n) ∼ ap nαp (ln n) si α1 < α2 < ... < αp et ap 6= 0
k=1
D41
Exemples E8 :
1 + 2 + ... + n ∼
12 + 22 + ... + n2 ∼
n

p ∼ (avec p fixé)
n→+∞

53
4 Les suites et les séries numériques

- si lim εn = 0
sin εn ∼ tan εn ∼ ln (1 + εn ) ∼ eεn − 1 ∼ sh εn ∼ εn
D42

- la formule de Stirling (à connaître, démonstration hors programme) :


 n n √
n! ∼ 2πn
n→+∞ e
- (Hors programme) l’équivalent du n-ième nombre premier :

pn ∼ n ln n
n→+∞

Autres exemples E9.


3) Suite dominée par une autre.

DEF : soient (un ) et (vn ) deux suites complexes ; on dit que (un ) est dominée par (vn ), s’il existe une
suite (bn ) , telle que APCR,
un = bn vn avec (bn ) bornée

NOTATIONS :
De Hardy : un 4 vn (très peu utilisée : grand risque de confusion avec 6 )
de Landau : un = O (vn ) , à lire ”un est un grand O de vn ” et à comprendre comme : ”un est l’un
des grands O de vn ”, autrement dit que (un ) est l’une des suites dominée par (vn ).

REM 1 : si un et vn sont non nuls APCR, la définition s’écrit plus simplement sous la forme :
   
un un un
un = O (vn ) ⇔ est bornée ⇔ est majorée ⇔ ∃K > 0 6 K APCR
vn vn vn

REM 2 : l’expression
n ”dominée par” est assez malheureuse ; en effet (3) est dominée par (2) , (n) est
dominée par ; on emploie parfois l’expression : (un ) est ”au plus de l’ordre de” (vn ) .
2 (
un = O (vn ) un
D’ailleurs lorsque , autrement dit si ∃K1 , K2 > 0 K1 6 6 K2 APCR, on dit
et vn = O (un ) vn
que (un ) et (vn ) sont "du même ordre", et cette relation est parfois notée un = Θ (vn ) .
Exemples E10.

PROP : si un ∼ λvn avec λ 6= 0, alors (un ) et (vn ) sont du même ordre, mais la réciproque est fausse.

4.2 Les séries


I) Vocabulaire et remarques de base.

Soit (un )n>n0 une suite complexe.


On appelle série de terme général un et on note Σun la suite (Sn )n>n0 définie par Sn = n u .
k
k=n0
La somme de cette série est la limite éventuelle de la suite (Sn ) , notée +∞ uk , ou uk .
k=n0 k>n0
Lorsque cette limite existe et est finie, on dit que la série est convergente, divergente dans le cas
contraire.
Les termes Sn = n uk sont appelés les sommes partielles de la série Σun .
k=n0
La nature de la série Σun est son caractère convergent ou divergent.

REM 1 : faire attention que

54
4 Les suites et les séries numériques

- Σun est une suite (et n est ici une variable muette), donc une fonction de N vers C
- n uk est un nombre (et n n’est pas muette, par contre k l’est)
k=n0
- +∞ u est un nombre (et n est muette)
n
n=n0

On dira par exemple "Σun converge" (abrégé en CV), mais " un existe et est finie", ces deux phrases
n>n0
ayant une signification équivalente.
DANS UN CALCUL, UNE MAJORATION/MINORATION, NE JAMAIS UTILISER Σun mais
tout simplement un ou n uk .
k=n0
REM 2 : si on modifie un nombre fini de termes de la suite (un ) , ou si on effectue une translation
d’indice, cela ne modifie pas la nature (convergente ou divergente) de la série , car on aura, APCR,
Sn0 = Sn + cte ; mais cela modifiera en général la somme de la série.

Ex : Σun , Σun−1 , et Σun+1 sont de même nature, par contre Σun , et Σu2n peuvent être de nature
différente.

REM 3 : TOUTE SÉRIE EST UNE SUITE, mais aussi TOUTE SUITE EST UNE SÉRIE.
Plus précisément : les termes de la suite (un )n>n0 sont les sommes partielles de la série de terme général
vn définie par

vn0 = un0
vn = un − un−1 pour n > n0 + 1

En conséquence

(un ) et Σ (un − un−1 ) (ou Σ (un+1 − un )) sont de même nature

D1
Exemples E1 :
 
n 1
et Σ sont de même nature
n+1 n (n + 1)
 
1
(ln n) et Σ ln 1 + sont de même nature
n

REM 4 : on a évidemment , si λ est un réel non nul

Σλun CV ⇐⇒ Σun CV

On commencera donc toujours l’étude de la convergence d’une série par la simplification éventuelle
d’un terme multiplicatif.

TH et DEF : Si la SÉRIE de terme général un est convergente, alors la SUITE (un ) tend vers 0 MAIS
LA RÉCIPROQUE EST FAUSSE.
Une série dont le terme général ne tend pas vers 0 sera dite grossièrement divergente.
D2

II) Exemples fondamentaux.


1) Séries géométriques.
Ce sont les séries dont le terme général est celui d’une suite géométrique.

n u q k−n0
1 − q n−n0 +1
Alors Sn = n0 = un0 si q 6= 1 et :
k=n0 1−q
- soit |q| > 1 et la série diverge grossièrement

55
4 Les suites et les séries numériques

- soit |q| < 1 et la série converge. La somme vaut


un0
1−q
En particulier

+∞ xn = ...............(|x| < 1)
n=0
+∞ xn = ...............(|x| < 1)
n=1
1
+∞ = ...............(|x| > 1)
n=1 xn

1
On retrouve par exemple que = 0, 111..., d’où 1 = 0, 999....
9
D3
2) Séries de Riemann.
1
Ce sont les séries de terme général du type α .
n
Elles sont grossièrement divergentes ssi ...................

Par contre, dans le cas α > 0, on a vu dans le cours sur les suites qu’elles étaient divergentes pour
α.......... et convergentes pour α > 2.

TH de convergence des séries de Riemann :


1
Σ converge ssi α > 1

Démontré plus loin deux fois.

1
La fonction qui à α > 1 fait correspondre ζ (α) = +∞ s’appelle la fonction dzéta (de Riemann).
n=1 nα
III) Séries à termes positifs (SATP), premiers critères de convergence.

Intérêt : la suite des sommes partielles d’une SATP est croissante donc possède toujours une limite,
finie ou infinie.

Donc UNE SATP EST SOIT CONVERGENTE, SOIT DIVERGENTE DE SOMME INFINIE.

REM 1 : le cas d’une série à termes (tous) négatifs (APCR), se ramène à ce cas, bien sûr.

REM 2 : d’après le lemme de Césaro (exercice 11 sur les suites), si une SATP diverge (non grossièrement)
vers l’infini, on a tout de même :
Sn << n

Pour déterminer la nature d’une SATP, on va comparer le terme général avec celui d’une série connue,
en utilisant le

T1 : TEST DE COMPARAISON (simple) pour une SATP :

Si, APCR, on a un 6 vn alors Σvn CV =⇒ Σun CV

REM : par contraposée, on obtient

Si, APCR, on a un 6 vn alors Σun DV =⇒ Σvn DV

D4

56
4 Les suites et les séries numériques

1 1! + 2! + ... + n!
E1 : un = n , un = pour p = 1 ou 2.
(ln n) (n + p)!

On déduit du test de comparaison simple le

T’1 : TEST DE COMPARAISON par domination pour une SATP :

Si un = O (vn ) (à fortiori si un = o (vn ) ,soit un << vn ) Σvn CV =⇒ Σun CV

D5
dont on déduit le
T2 : CRITÈRE DE L’ÉQUIVALENT pour une SATP :

Si un ∼ vn alors Σun CV ⇔ Σvn CV


D6

REM 1 : par contraposée, on obtient

Si un ∼ vn alors Σun DV ⇔ Σvn DV

REM 2 : CE CRITÈRE EST FAUX POUR DES SÉRIES DONT LE TG N’EST PAS DE SIGNE
CONSTANT ! ! ! !
Cf contre-exemple en exercice.

CONSEIL : lors de l’étude de la convergence d’une SATP, toujours commencer par chercher un équi-
valent simple du TG.

APPLICATIONS :
1
- démonstration de la divergence de la série harmonique en utilisant ln (n + 1) − ln n ∼
n
1
- démonstration de la convergence de Σ α pour α > 1 en utilisant
n
!
1 1 α−1
− α−1 ∼
nα−1 (n + 1) nα

D7
T"1 : TEST DE COMPARAISON FORTE pour une SATP :

Si on a un << vn alors Σvn CV =⇒ Σun CV et Σun DV =⇒ Σvn DV

En particulier
1
Si un  avec α > 1 alors Σun CV

1
Si un  avec α 6 1 alors Σun DV

D8
1
APPLICATION aux séries de Bertrand : Σ β
nα (ln n)
10
1 1 (ln n)
Commencer par Σ 10 , Σ√ ,Σ .
(ln n) n ln n n2

57
4 Les suites et les séries numériques

PROP :
1
Si α > 1 alors Σ β
CV
nα (ln n)
1
Si α < 1 alors Σ β
DV
nα (ln n)

Le cas α = 1 sera rêglé par une comparaison avec une intégrale.


D9
T3 (hors programme) : rêgle de D’Alembert.
un+1
Si un > 0 APCR, et lim = l, alors
un
Si l > 1, alors lim un = +∞, donc Σun est grossièrement divergente
Si l < 1, alors Σun est convergente.

ATTENTION : si l = 1,(cas douteux de D’alembert) on ne peut rien dire.

D10
REM : le cas douteux de D’Alembert ne l’est pas si l = 1+ (autrement dit si la limite se fait par valeurs
supérieures) ; en effet, la suite (un ) est alors croissante AP CR et donc ne tend pas vers 0 !

APPLICATIONS aux séries du type Σ n (a > 0, α quelconque).
a
PROP : α
n
Σ n CV ⇔ a < 1 ou a = 1 et ..........
a
D11
IV) SATP : comparaison avec une intégrale.

Données : f fonction continue, positive, décroissante sur [a, +∞[ , limf = 0, F primitive de f sur
+∞
[a, +∞[.
On s’intéresse à la série
Σf (n)
de sommes partielles
Sn = n f (k) , n0 > a
k=n0

On a alors l’encadrement
n
n0 f + f (n) 6 Sn 6nn0 f + f (n0 )
D12
dont on déduit la propriété

+∞ f (n) < +∞ ⇔+∞


n0 f < +∞ ,
+∞ f (n) = +∞ ⇔+∞
n0 f = +∞
n=n0 n=n0

Autrement dit
+∞
La série Σf (n) et l’intégrale impropre f sont de même nature

Plus précisément
+∞
si I = n0 f < +∞, alors I 6 +∞ f (n) 6 I + f (n0 )
n=n0

+∞
D’où, si Rn = +∞ f (k) , n f − f (n) 6 Rn 6+∞
n f , et on aura en général Rn ∼+∞
n f
k=n+1
d’autre part :

58
4 Les suites et les séries numériques

+∞
si n0 f = +∞ alors Sn ∼ F (n)
D13

Application aux séries de Riemann (deuxième démonstration) :

PROP :
1
1) si α > 1, alors Σ α est convergente et
n
1 1 1
6 +∞ a = ζ (α) 6 1 +
α−1 n=1 n α−1
et de plus
1 1 1
+∞ ∼
k=n+1 k α α−1nα−1

REM : on en déduit :
lim ζ (α) = .....
>
α−→1

1
2) si α < 1, alors Σ est divergente et

1 n1−α
n ∼
k=1 k α 1−α

1
3) si α = 1, alors Σ est divergente et
n

1
ln n 6 n = hn 6 ln n + 1
k=1 k

D14
1
Application aux séries de Bertrand Σ β
:
n (ln n)
1
La série Σ β
converge ssi β > 1.
n (ln n)

Rx dx R ln x du
(vient de 2
=
ln 2 uβ
β
).
x (ln x)
ATTENTION : la décroissance de f dans le théorème ci dessus est importante :

+∞
Exemple de fonction continue positive sur [1, +∞[ telle que Σf (n) converge , et f diverge :

+∞
Exemple de fonction continue positive sur [1, +∞[ telle que Σf (n) diverge , et f converge :

V) Séries à termes quelconques ; convergence absolue.

TH de convergence absolue : soit Σun une série de terme général complexe ; alors

Σ |un | CV ⇒ Σun CV


Et on a : +∞ un 6 +∞ |un | .
n=n0 n=n0

59
4 Les suites et les séries numériques

D15

D’où la
DEF : si +∞ |un | < +∞, Σun est dite "absolument convergente" (abrégé en AC).
n=n0
et si +∞ u
n existe sans que +∞ |un | < +∞, alors la série est dite "semi-convergente" (abrégé en SC,
n=n0 n=n0
voir des exemples en VII))

MORALITE : on commencera toujours l’étude d’une série à termes quelconques par l’étude de la série
des valeurs absolues.

VI) Opérations sur les séries.

Avec des notations "évidentes", on a les propriétés :

λAC=AC, λSC=SC si λ 6= 0, AC+AC=AC, AC+SC=SC, SC+SC=CV (AC ou SC), DV+CV=DV, DV+DV= ? ? ? ? ?

D16

VII) Exemples de séries semi-convergentes.

TH des séries alternées (hors programme) :

Si (an ) est une suite positive, de limite nulle et DECROISSANTE, alors la série de terme général
n n
(−1) an est convergente ; si donc Σan est divergente, Σ (−1) an est semi-convergente.

D17

Application classique : la série harmonique alternée est semi-convergente.

60
Calcul différentiel
5
V) DÉRIVATION, APPLICATION A L’ÉTUDE D’UNE FONCTION.
Dans tout ce chapitre f désigne une fonction de R dans R.
1) Définitions.

DEF : soit x0 un point tel que f soit définie sur un intervalle du type ]x0 − α, x0 + α[ ; on dit que f
est dérivable en x0 si le taux d’accroissement de f entre x0 et x tend vers une limite finie quand x tend
vers x0 .

PROP : cette définition peut se mettre sous les deux formes équivalentes :

f (x) − f (x0 ) f (x0 + u) − f (x0 )


lim existe et ∈ R lim existe et ∈ R
x→x0 x − x0 u→0 u

D1
0 0
DEF : soit Df l’ensemble des points où f est dérivable ; la fonction d’ensemble de définition Df qui à
f (x) − f (x0 )
x0 fait correspondre lim est appelée la dérivée de f et est notée f 0 (notation de Lagrange)
x→x0 x − x0
ou D (f ) .

On a donc, pour x ∈ Df0

f (x0 ) − f (x) f (x + u) − f (x)


f 0 (x) = lim 0
= lim
0
x →x x −x u→0 u

E1

PROP et DEF : (Interprétation géométrique) : en notant M (x, f (x)) , M0 (x0 , f (x0 )) ,


f est dérivable en x0 ssi la pente de la sécante (M0 M ) possède une limite finie quand x tend vers x0 .

La droite passant par M0 et ayant cette limite pour pente (qui est donc la position limite de la sécante
(M0 M )) est par définition la tangente à la courbe Cf en M0 .
Son équation cartésienne est :

f (x) − f (x0 )
Si lim = +∞ ou −∞, et si f est continue en x0 , la droite verticale passant par M0 est
x→x0 x − x0
la tangente à la courbe Cf en M0 , mais f n’est pas considérée comme dérivable.

61
5 Calcul différentiel
(
à gauche
DEF : soit x0 un point tel que f soit définie au voisinage de x0 ; on dit que f est dérivable
à droite
(
à gauche
en x0 si le taux d’accroissement de f entre x0 et x tend vers une limite finie quand x tend
à droite
(
x < x0
vers x0 avec .
x > x0
On définit alors comme ci-dessus les deux fonctions dérivées, à droite et à gauche, notées fg0 et fd0 :

f (x0 ) − f (x) 0 f (x0 ) − f (x)


fg0 (x) = lim 0
; fd (x) = lim
<
x0 →x
x −x >
x0 →x
x0 − x

PROP : f est dérivable en x0 ssi elle y est dérivable à droite et à gauche ET les deux dérivées à droite
et à gauche sont égales en x0 .
D2

Une fonction dérivable à droite et à gauche de dérivées à droite et à gauche distinctes donne donc un
exemple simple de fonction non dérivable.

DEF : une fonction est dérivable sur un intervalle I si elle est dérivable en tout point de I, avec la
restriction qu’on n’exige que la dérivabilité à droite pour la borne de gauche, et la dérivabilité à gauche
pour la borne de droite (si celles-ci appartiennent à l’intervalle).

2) Propriétés.

P1 : la dérivabilité (resp. à droite, à gauche) entraîne la continuité (resp. à droite, à gauche), mais la
réciproque est fausse.

D3
REM : une fonction dérivable à droite et à gauche est donc continue (mais pas forcément dérivable).
P2 : (dérivabilité de la somme et du produit)
Si f et g sont dérivables en x alors f + g et f g aussi et
(
0
(f + g) (x) = f 0 (x) + g 0 (x)
0
(f g) (x) = f 0 (x) g (x) + f (x) g 0 (x)

Ceci provient de ce que

tf +g (x, x0 ) = tf (x, x0 ) + tg (x, x0 )


tf g (x, x0 ) = tf (x, x0 ) .g(x0 ) + f (x) .tg (x, x0 )

D4

REM : on a donc Df0 +g ⊃ Df ∩ Dg et Df0 g ⊃ Df ∩ Dg ; il n’y a pas forcément égalité, comme le montre
l’exemple f = x 7→ |x| et g = −f ; on écrit en général :
0
(f + g) = f 0 + g 0
0
(f g) = f 0 g + f g 0

mais ceci n’est en toute rigueur valable que si Df0 +g = Df ∩ Dg et Df0 g = Df ∩ Dg .


P3 : (dérivabilité de l’inverse)
1
Si f est dérivable en x et jamais nulle sur un voisinage de x, alors est dérivable en x, et
f
 0
1 f 0 (x)
(x) = − 2
f f (x)

62
5 Calcul différentiel

Ceci provient de ce que


tf (x, x0 )
t1/f (x, x0 ) = −
f (x) f (x0 )
D5

REM : avec la même restriction que ci-dessus, on écrira donc :


 0
1 f0
=− 2
f f

P4 : (dérivabilité du quotient, CORO de P2 et P3)


f
Si f et g sont dérivables en x et g jamais nulle sur un voisinage de x, alors est dérivable en x et
g
 0
f f 0 (x) g (x) − f (x) g 0 (x)
(x) =
g g 2 (x)

D6
REM : avec la même restriction que ci-dessus, on écrira donc :
 0
f f 0 g − f g0
=
g g2

P5 : (dérivabilité de la composée)
Si f est dérivable en x et g dérivable en f (x) alors g ◦ f est dérivable en x et

0
(g ◦ f ) (x) = g 0 (f (x)) f 0 (x)

D7 (dans un cas restreint)


D7 utilise

tg◦f (x, x0 ) = tg (f (x) , f (x0 )) .tf (x, x0 ) (valable seulement si f (x) 6= f (x0 ))

REM 1 : avec la même restriction que ci-dessus, on écrira donc :

0
(g ◦ f ) = (g 0 ◦ f ) f 0

APPLICATIONS :
0
|f | =signe(f ) .f 0
0
(f n ) = nf n−1 f 0 pour tout n entier
 0
f f 0 g − nf g 0
=
gn g n+1
√ 0 f 0
f = √
2 f

D8

3) Exemples classiques de fonctions dérivables


E2
0
4) Application des dérivées au calcul d’une limite de forme ; petite règle de L’Hospital.
0

63
5 Calcul différentiel

PROP : ( petite règle de L’Hospital (Guillaume de L’Hospital, 1661-1704))




 f et g sont dérivables en x0
f 0 (x0 )

 g (x) 6= 0 sur un voisinage pointé de x
0 f (x)
si (H) : alors (C) : lim = 0
 f (x 0 ) = g (x 0 ) = 0 x→x0 g (x) g (x0 )

 0

g (x0 ) 6= 0

D11
5) Relations entre le signe de la dérivée et le sens de variation.
a) Monotonie large.

TH : soit I un intervalle ; on note I l’intervalle I privé de ses bornes.
( ( (
f est continue sur un intervalle I croissante ◦ >0
si (H) : ◦ alors (C) : f est sur I ⇔ ∀x ∈ I f 0 (x)
f est dérivable sur I décroissante 60

En simplifiant, on peut dire qu’une fonction dérivable est monotone sur un intervalle si et seulement si
sa dérivée y est de signe constant.

CORO :
(
f est continue sur un intervalle I ◦
si (H) : ◦ alors (C) : f est constante sur I ⇔ ∀x ∈ I f 0 (x) = 0
f est dérivable sur I

ATTENTION : pour ces théorèmes, le fait que I soit un intervalle est primordial ; par exemple la
fonction signe est de dérivée nulle sur R∗ et pourtant, elle n’est pas constante sur R∗ , et la fonction
”inverse” est de dérivée négative sur R∗ et pourtant, elle n’y est pas monotone.

CORO du CORO : deux fonctions ayant des dérivées égales sur un intervalle diffèrent d’une constante
sur cet intervalle.

b) Monotonie stricte.
Première remarque : une fonction strictement croissante et dérivable, peut avoir une dérivée qui s’an-
nule.
E3

TH :


 f est continue sur un intervalle I

 ◦ (

f est dérivable(sur I strictement croissante
si (H) : alors (C) : f est sur I
 ◦
0 >0 strictement décroissante
 ∀x ∈ I f (x) < 0


V) COMPLÉMENTS SUR LA DÉRIVATION.


1) Définitions.
DEF : soit x0 un point tel que f soit définie au voisinage de x0 ; on dit que f est dérivable en x0 si le
taux d’accroissement de f entre x0 et x tend vers une limite finie quand x tend vers x0 .

64
5 Calcul différentiel

PROP : cette définition peut se mettre sous les diverses formes, À BIEN CONNAÎTRE :

f (x) − f (x0 ) f (x0 + u) − f (x0 )


1. lim existe et ∈ R 1 bis. lim existe et ∈ R
x→x0 x − x0 u→0 u
f (x) − f (x0 ) f (x0 + u) − f (x0 )
2. ∃a ∈ R = a + o (1) 2 bis. ∃a ∈ R = a + o (1)
x − x0 x→x0 u u→0
3. ∃a ∈ R f (x) = f (x0 ) + a (x − x0 ) + o (x − x0 ) 3 bis. ∃a ∈ R f (x0 + u) = f (x0 ) + au + o (u)
x→x0 u→0

 ∃a ∈ R∗ f (x0 + u) − f (x0 ) ∼ au
u→0
4 bis.
 ou f (x0 + u) − f (x0 ) = o (u)
u→0

2) Propriétés.

Démonstration de la dérivabilité de la composée :


RAPPEL : Si f est dérivable en x et g dérivable en f (x) alors g ◦ f est dérivable en x et

0
(g ◦ f ) (x) = g 0 (f (x)) f 0 (x)

D1

3) Limites, continuité des fonctions monotones, continuité et dérivabilité des fonctions réciproques.

a) Théorème de la limite monotone.

TH(1 : soit f une fonction de R dans R monotone sur un ensemble I, x0 ∈ R ( dont tout voisinage
à gauche à gauche
strict rencontre I ; alors f possède une limite (finie ou infinie) stricte en x0 et
à droite à droite

si f est croissante, lim f (x) = sup f (x) et lim f (x) = inf f (x)
<
x∈I > x∈I
x→x0 x→x0 x>x0
x<x0

si f est décroissante, lim f (x) = inf f (x) et lim f (x) = sup f (x)
< x∈I >
x∈I
x→x0 x<x0
x→x0
x>x0

D2
Exemple : si f est monotone sur ]0, +∞[ , on sait grâce à ce théorème que f admet une limite stricte
à droite en 0, une limite stricte à droite et à gauche en tout point > 0 et une limite en +∞.

b) Théorème de continuité d’une fonction monotone.


TH 2 : Une fonction f de R dans R définie et monotone sur un ensemble I tel que f (I) soit un

intervalle, est continue sur I.


REM : Bien voir que ce théorème devient faux si l’on ôte l’une des 2 hypothèses en gras.
D3

Démonstration
( :
f est croissante sur I (preuve similaire pour f décroissante)
Hypothèses
J = f (I) est un intervalle

65
5 Calcul différentiel

Soit x0 ∈ I dont tout voisinage strict à gauche rencontre I ; d’après le théorème de la limite monotone

l = sup f (x) = lim f (x)


<
x∈I x→x0
x<x0

Remarquons que l ∈ J puisqu’il est supérieur à au moins un élément de J et inférieur à f (x0 ) ∈ J car
f est croissante.
Si l était strictement inférieur à f (x0 ) , aucun élément de ]l, f (x0 )[ n’aurait d’antécédent par f, ce qui
contredirait le fait que J est un intervalle.
Donc f (x0 ) = lim f (x) et f|I est continue à gauche en x0 ; on procède de même à droite : f est donc
<
x→x0
continue sur I.

c) Application aux fonctions réciproques.


TH 3 Continuité d’une fonction réciproque.

Soit f une fonction de R dans R continue et injective sur un intervalle I et soit f −1 sa fonction

réciproque sur I, définie sur J = f (I) ; alors

1. f et f −1 sont strictement monotones de mêmes sens


2. f −1 est continue sur J

D4
d) Dérivabilité d’une fonction réciproque :
Soit f une fonction de R dans R dérivable et injective sur un intervalle I et soit f −1 sa fonction

réciproque sur I, définie sur J = f (I) ; alors


0 1
f −1 est dérivable en tout point y de J tel que f 0 f −1 (y) =6 0 et f −1 (y) =

f 0 (f −1 (y))

Si f 0 f −1 (y) = 0, la tangente à la courbe de f −1 admet une tangente verticale au point d’abscisse y.




D5

4) Dérivées successives.
a) Définitions.

DEF : on dit que f est (de classe) D0 en x si f est définie en x , et, par convention, f (0) = D0 (f ) = f ;
pour n > 1, on dit que
(
n 1. f est de classe Dn−1 en tout point d’un voisinage
f est (de classe) D en x (ou que f est n fois dérivable en x) si
2. f (n−1) est dérivable en x

la dérivée n-ième est alors par définition la dérivée de la dérivée n − 1-ième :


 0
f (n) = f (n−1) (ou Dn (f ) = D Dn−1 (f )


dn y
Notation de Leibniz : si y = f (x) , f (n) (x) = .
dxn
On dit que f est (de classe) C ∞ en x (ou qu’elle est infiniment dérivable en x) si elle est de classe Dn
pour tout n.
On dit que f est (de classe) C n en x si elle est de classe Dn sur un voisinage de x et si f (n) est continue
en x.

66
5 Calcul différentiel

Par conséquent :

f est ... en x signifie que


D0 f est définie en x
C0 f est continue en x
D1 f est dérivable en x
C 1 (ou f est continûment dérivable en x) f est dérivable au voisinage de x et f 0 est continue en x
D2 f est dérivable au voisinage de x et f 0 est dérivable en x
C2 f est de classe D2 au voisinage de x et f 00 est continue en x


1 − cos(x)
x 6= 0 7−→

Exemple : la fonction f : x est de classe C1 sur R.
 0 7−→ 0
PROP :

1. C ∞ ⇒ ... ⇒ C n ⇒ Dn ⇒ ... ⇒ C 1 ⇒ D1 ⇒ C 0 ⇒ D0
2. Toutes les réciproques aux implications ci-dessus sont fausses
(m) (n)
3. f (n) = f (n+m) = f (m) (autrement dit : Dn ◦ Dm = Dn+m )
D6

E1 :

Dn (x 7→ xα ) = (x 7→ αn xα−n ) avec αn = α (α − 1) .. (α − n + 1)
n!
! 
k n k n−k
 k n  si k 6 n
D (x 7→ x ) = x 7→ n x avec n = n (n − 1) .. (n − k + 1) = k! = (n − k)!
k 
0 si k > n
exp(n) = exp
cos(n) (x) =
sin(n) (x) =

b) Opérations sur les dérivées successives.

(n)
P1 : si f et g sont C n (n ∈ N) en x alors f + g aussi et pour n fini, (f + g) = f (n) + g (n) .

P2 : si f et g sont C n en x alors f g aussi et on a la formule, dite de Leibniz :


! !
n n n
(n) (n) (n−1) 0 (n−k) (k) 0 (n−1) (n)
f (n−k) g (k)
P
(f g) =f g + nf g + .... + f g + .... + nf g + fg =
k k=0 k

(n)
En particulier : (λf ) = λf (n)
D7
E2
1
P3 : si f est C n en x avec f (x) 6= 0, est C n en x.
f
D8
f
On en déduit que si g(x) 6= 0 et f et g sont C n en x alors aussi.
g
n n n
P4 : si f est C en x et g est C en f (x) alors g ◦ f est C en x.
D9

P5 : fonction réciproque d’une fonction de classe C n :

67
5 Calcul différentiel

On suppose que f est injective, de classe C n sur un intervalle I et que f 0 n’est jamais nulle sur I ;
alors
f −1 est de classe C n sur J = f (I) .
D10
c) Anneau et espace vectoriel des fonctions de classe C n .

NOTATION : pour I intervalle ouvert non vide de R et n ∈ N on pose

C n (I, R) = {f ∈ RI / f est de classe C n en tout point de I}

REM : on définit ainsi une infinité d’ensembles strictement emboîtés les uns dans les autres :

Pn (I, R) ⊂ P (I, R) ⊂ C ∞ (I, R) ⊂ ... ⊂ C n (I, R) ⊂ ... ⊂ C 1 (I, R) ⊂ C 0 (I, R) = C (I, R) ⊂ RI

PROP : munis de l’addition et de la multiplication interne des fonctions, ces ensembles (sauf Pn (I, R))
sont des sous-anneaux de RI , et munis de l’addition et de la multiplication externe, c’en sont des sous-
espaces vectoriels.
Excepté P (I, R), ces anneaux sont non intègres.
D11

REM : si I est un intervalle fermé ou semi-ouvert, on définit aussi C n (I, R) , avec des dérivées à droite
à la borne de gauche, et des dérivées à gauche à la borne de droite.

5) THÉORÈMES DE ROLLE ET DES ACCROISSEMENTS FINIS.


a) Extremums d’une fonction dérivable.

DEF : soit x0 un élément de Df ; (


maximum absolu
on dit que f présente (ou possède) un en x0 si
minimum absolu
(
f (x) 6 f (x0 )
∀x ∈ Df
f (x) > f (x0 )
(
maximum (local)
on dit que f présente (ou possède) un en x0 s’il existe un voisinage V de x0
minimum (local)
(
maximum absolu
tel que la restriction de f à V possède un en x0 ; autrement dit,
minimum absolu
(
f (x) 6 f (x0 )
∃α > 0 ∀x ∈ Df ∩ ]x0 − α, x0 + α[
f (x) > f (x0 )

Un extremum est un maximum ou un minimum.


E3

TH : si f est dérivable en x0 , l’existence d’un extremum local en x0 entraîne la nullité de la dérivée de


f en x0 , mais la réciproque est fausse.

D12
ATTENTION : ce résultat est faux si l’on suppose seulement que f est dérivable à droite, ou à gauche,
en x0 .
E4

68
5 Calcul différentiel

b) Théorème de Rolle (Michel Rolle, 1652 - 1719).

α) Énoncé du théorème.
TH de Rolle (corollaire du théorème de Weierstrass et du théorème précédent) :


 a 6= b

 f est continue sur [a, b]
si (H) : alors (C) : ∃c ∈]a, b[ / f 0 (c) = 0

 f est dérivable sur ]a, b[

f (a) = f (b)

D13

REMARQUE 1 : Ce théorème s’énonce de façon géométrique sous la forme légèrement affaiblie sui-
vante :

Si une courbe de fonction dérivable sur un intervalle possède une sécante horizontale,
alors elle possède aussi une tangente horizontale.

REMARQUE 2 : les hypothèse de ce théorème sont à bien connaître ; si l’on supprime l’une d’entre-elles,
le ”théorème” devient faux.
D14

REMARQUE 3 : on verra en exercice que ce théorème est faux pour des fonctions de R dans C.

β) Applications.

A1 : si f est dérivable sur un intervalle I et y possède deux racines distinctes (i.e. deux solutions de
l’équation f (x) = 0) alors f 0 possède au moins une racine sur I.
D15

A2 : si f est n fois dérivable sur un intervalle I et y possède n + 1 racines distinctes alors f (n) possède
au moins une racine sur I.
D16
n 
A3 : montrer que le polynôme Ln = Dn X2 − 1 (n-ième polynôme de Legendre) est scindé sur
R.
D17
c) Théorème des accroissements finis.

α) Énoncé du théorème.
TH des accroissements finis (corollaire du théorème de Rolle), abrégé en TAF :

 a 6= b f (b) − f (a)
f 0 (c) = tf (a, b) =

si (H) : f est continue sur [a, b] alors (C) : ∃c ∈]a, b[ / b−a

 f est dérivable sur ]a, b[ soit f (b) = f (a) + (b − a) f 0 (c)

D18

REMARQUE 1 : ce théorème n’est autre qu’une version ”oblique” du théorème de Rolle ; il s’énonce
en effet de façon géométrique sous la forme légèrement affaiblie suivante :

Toute sécante d’une courbe de fonction dérivable sur un intervalle est parallèle à l’une des tangentes.

69
5 Calcul différentiel

REMARQUE 2 : La formule
f (b) − f (a)
f 0 (c) =
b−a
s’appelle ”formule des accroissements finis”, par opposition à la définition de la dérivée
f (x0 ) − f (x) dy
f 0 (x) = lim 0
=
0
x →x x −x dx
faisant intervenir des accroissements ”infinitésimaux”.

REMARQUE 3 : on peut énoncer le TAF sous la forme équivalente suivante :


 u 6= 0

si (H) : f est continue sur [x0 , x0 + u] alors (C) : ∃θ ∈]0, 1[ / f (x0 + u) = f (x0 ) + uf 0 (x0 + θu)

 f est dérivable sur ]x , x + u[
0 0

D19
Il faut alors bien prendre garde que le nombre θ ainsi défini dépend de u (et de x0 !)

REMARQUE 4 : sous une forme affaiblie, on peut aussi énoncer :

si (H) : f est dérivable sur un intervalle I alors (C) : ∀x, y ∈ I ∃z ∈ [x, y] / f (y) − f (x) = f 0 (z) (y − x)

Il faut ici aussi bien prendre conscience que z dépend de x et y.

E5

β) Inégalités des accroissements finis.

TH : si f est de classe C 1 sur [a, b], alors

si a 6 b (b − a) minf 0 6 f (b) − f (a) 6 (b − a) maxf 0 (inégalité des accroissements finis, version ”encadrement”)
[a,b] [a,b]

|f (b) − f (a)| 6 |b − a| max |f 0 | (inégalité des accroissements finis, version ”valeurs absolues”)
[a,b]

D20

Remarque : ce théorème est exactement équivalent au suivant :


TH : si f est continue sur [a, b], alors

si a 6 b (b − a) minf 6ba f (x) dx 6 (b − a) maxf


[a,b] [a,b]
b
a f (x) dx 6 |b − a| max |f |
[a,b]

Dont les inégalités prennent alors le nom ”d’inégalités de la moyenne”.


D21

d) Applications du théorème des accroissements finis.

Le théorème des accroissements finis permet déduire de certaines propriétés de la dérivée f 0 , des pro-
priétés de la fonction f.
◦ ◦
Dans ce paragraphe, la notation I pour un intervalle I désigne l’intervalle privé de ses bornes (I =
] inf I, sup I[)
α) Relations entre le signe de la dérivée et le sens de variation.

70
5 Calcul différentiel

α1) Monotonie large.

TH :
( ( (
f est continue sur un intervalle I croissante ◦ >0
si (H) : ◦ alors (C) : f est sur I ⇔ ∀x ∈ I f 0 (x)
f est dérivable sur I décroissante 60

D 22

En simplifiant, on peut dire qu’une fonction dérivable est monotone sur un intervalle si et seulement si
sa dérivée y est de signe constant.

CORO :
(
f est continue sur un intervalle I ◦
si (H) : ◦ alors (C) : f est constante sur I ⇔ ∀x ∈ I f 0 (x) = 0
f est dérivable sur I

ATTENTION : pour ces théorèmes, le fait que I soit un intervalle est primordial ; par exemple la
fonction signe est de dérivée nulle sur R∗ et pourtant, elle n’est pas constante sur R∗ , et la fonction
”inverse” est de dérivée négative sur R∗ et pourtant, elle n’y est pas monotone.

CORO du CORO : deux fonctions ayant des dérivées égales sur un intervalle diffèrent d’une constante
sur cet intervalle.

α2) Monotonie stricte.

Première remarque : une fonction strictement croissante et dérivable, peut avoir une dérivée qui s’an-
nule.
E5
(
croissante
PROP : une fonction est strictement sur un intervalle I si et seulement si
décroissante
(
croissante
1. Elle y est .
décroissante
2. Elle n’est constante sur aucun intervalle [a, b], a < b inclus dans I

D23
(
◦ croissante
COROLLAIRE : Si f est continue sur un intervalle I, dérivable sur I , elle est strictement
décroissante
sur I si et seulement si
(
◦ >0
0
1. ∀x ∈ I f (x)
60

2. L’ensemble des points de I où f 0 s’annule ne contient aucun intervalle [a, b], a < b.
D24

6) PLAN D’ÉTUDE D’UNE FONCTION


a) Déterminer l’ensemble de définition.
b) Déterminer un ensemble d’étude.

71
5 Calcul différentiel

i) Rechercher une relation du type f (x + T ) = f (x) ou f (x + T ) = −f (x) avec T > 0.


Dans le premier cas, f est T -périodique et on étudie la fonction sur [a, a + T ] ∩ Df ; la courbe complète


est obtenue par translations de la courbe sur [a, a + T ] , de vecteurs kT i , k ∈ Z.
Dans le deuxième cas, on étudie la fonction sur [a, a + T ] ∩ Df ; la courbe complète est obtenue par


translations de la courbe sur [a, a + T ] , de vecteurs kT i , k ∈ Z, accompagnée de symétrie par rapport
à Ox quand k est impair. Remarquons que dans ce cas, f est 2T -périodique.

Vocabulaire : un réel T tel que f (x + T ) = −f (x) s’appelle une "antipériode" de f.


ii) Rechercher une relation du type f (b − x) = f (x) ou f (b − x) = c−f (x) (lorsque b = c = 0,
f est paire ou impaire).
On étudie alors f sur [b/2, +∞[∩Df , ou sur [b/2, b/2 + T /2] ∩ Df si le a) a été concluant. On effectuera
une symétrie par rapport à x = b/2 dans le premier cas, et par rapport à B(b/2, c/2)) dans le deuxième.
On étudie donc f sur un certain ensemble D1 ⊂ Df .

E4 : f (x) = cos3 x + sin3 x.

c) Déterminer les limites aux bornes ouvertes des intervalles composant l’ensemble d’étude.
Dans le cas d’une limite finie en une borne finie, prolonger f par continuité.
1

E5 :f (x) = e ,x

d) Étudier la dérivabilité.
En général, la fonction est, par les théorèmes généraux, dérivable sur un ensemble D2 ⊂ D1 . Reste à

examiner les points litigieux (points où les s’annulent par exemple) et les prolongements par continuité.

1
p −
E6 : f (x) = x x (1 − x), f (x) = e x

e) Calculer f 0 (x) pour x ∈ D2 .

f) Rechercher le signe de f 0 (x) à l’aide d’un tableau de signes, faisant intervenir autant de fonctions
auxiliaires que nécessaire et en déduire les variations de f dans la dernière ligne du tableau.

E7 :f (x) = x2 (x + 3 ln x), f (x) = x sin x.

g) Ébaucher le tracé de la courbe, en reliant les points remarquables du tableau précédent, tracés
avec leurs tangentes.

h) Étudier les branches infinies.


i) si lim f (x) = l ∈ R, la droite y = l est asymptote horizontale.
x→+∞(ou −∞)
ii) si lim f (x) = ±∞, la droite x = x0 est asymptote verticale.
x→x0 ∈R
iii) si lim f (x) = ±∞.
x→+∞(resp. −∞)
α) Direction asymptotique.
DEF : on dit que Cf admet une direction asymptotique au voisinage de +∞ (ou −∞) si le rapport
f (x)
possède une limite l quand x → +∞(ou −∞).
x
Quand l = ±∞, on parle de direction asymptotique verticale.
Quand l = 0, on parle de direction asymptotique horizontale.
Quand l = a ∈ R∗ , on parle de direction asymptotique (oblique) de pente a.
Interprétation géométrique : la courbe admet une direction asymptotique au voisinage de +∞ (resp.
−∞) ssi la droite (OM (x)) possède une position limite quand x → +∞ (resp. −∞).
ATTENTION : QUI DIT DIRECTION ASYMPTOTIQUE NE DIT PAS FORCÉMENT (DROITE)
ASYMPTOTE.

72
5 Calcul différentiel

Exemples :

∗ y = sin x, y = ln x, y = x possèdent une direction asymptotique horizontale, mais pas d’asymp-
tote.

∗ y = ax + sin x, y = ax + ln x, y = ax + x possèdent une direction asymptotique oblique de
pente a, mais pas d’asymptote.
∗ y = x2 , y = ex possèdent une direction asymptotique verticale, mais pas d’asymptote.
Attention : il peut ne pas y avoir de direction asymptotique ; exemple : y =

DEF : lorsqu’il y a une direction asymptotique verticale, ou lorsqu’il y a une direction asymptotique
de pente a et que lim (f (x) − ax) a une limite INFINIE, on dit que la branche est parabolique.

E8

β) Asymptote oblique
DEF : on dit que Cf admet pour asymptote la droite d’équation y = ax + b au voisinage de +∞ (ou
−∞) si la limite de f (x) − (ax + b) est nulle quand x → +∞(ou −∞).

REM : le nombre a est forcément la pente de la direction asymptotique.

Actuellement, vous aurez deux méthodes pour déterminer une asymptote :

1) Mettre f (x) sous la forme ax + b+ un reste qui tend vers 0.

x3 + 1
E9 : f (x) =
x2 + 1
f (x)
2) Calculer la limite a de puis la limite b de f (x) − ax.
x
REM : en général, et étymologiquement ("a" = préfixe privatif, et "symptotos"= rencontre) la courbe
ne rencontre pas son asymptote ; mais la définition ne l’implique pas du tout !
β) Caractérisation des fonctions lipschitziennes parmi les fonctions dérivables.

PROP : Si f est continue sur un intervalle I, dérivable sur I et K > 0, f est K-lipschitzienne sur I si
et seulement si

∀x ∈ I |f 0 (x)| 6 K
Un fonction dérivable sur un intervalle y est donc lipschitzienne si et seulement si sa dérivée y est bornée.

D25

E7

γ) Théorème de dérivation du prolongement.

Introduction : on a vu plus haut qu’il était possible que f 0 (x0 ) existe et que lim f 0 (x) n’existe pas.
6=
x→x0

On va voir ici que l’inverse est impossible.

PROP (application du TAF) :



 f est continue à droite en x0

si (H) : f est dérivable sur ]x0 , x0 + α[ avec α > 0 alors (C) : f est dérivable à droite en x0 et fd0 (x0 ) = l
0
 lim f (x) = l ∈ R


>
x→x0

73
5 Calcul différentiel

D26

Ayant une proposition similaire avec une dérivée à gauche, on en déduit le théorème de dérivabilité du
prolongement :



 f est continue en x0

si (H) : f est dérivable sur ]x0 − α, x0 [∪]x0 , x0 + α[ avec α > 0 alors (C) : f est de classe C 1 en x0 et f 0 (x0 ) = l
0
 lim f (x) = l ∈ R


6=
x→x0

(le nom du théorème vient de ce qu’on l’applique en général à une fonction f qui a été obtenue par
prolongement par continuité en x0 )
On peut en déduire :

TH dit ”des dérivations successives du prolongement” :



 f est continue sur un intervalle I
f est de classe C p sur I \{x0 }, avec p ∈ N∗

si (H) :
(k)
 ∀k ∈ [|1, p|] lim f (x) = lk ∈ R


x∈I
x → x0

alors (C) : f est de classe C p sur I et f (k) (x0 ) = lk pour k ∈ [|1, p|]

D27

E8

74
Intégration et calcul intégral
6
) Définition et propriétés de base.
Dans tout ce chapitre f désigne une fonction de R dans R.

DEF : une fonction F est appelée une primitive de f sur l’intervalle I si F est dérivable sur I et si
∀x ∈ I F 0 (x) = f (x) .

REM : on a vu dans le chapitre de dérivation que deux primitives d’une même fonction SUR UN
INTERVALLE diffèrent d’une constante sur cet intervalle.

TH (admis, démontré dans le cours niveau 2) : toute fonction continue sur un intervalle possède une
primitive sur cet intervalle.

b
TH et DEF : si f est continue sur [a, b] alors le nombre F (b) − F (a), que l’on note[F (x)]a ne dépend

pas de la primitive F de f sur [a, b] choisie ; on l’appelle l’intégrale de f entre a et b et on la note ba f (x) dx
ou ba f.

E1 : ba λdx = λ (b − a)

REM 1 : cette définition deviendra un théorème dans le cours de niveau 2.

REM 2 : interprétation comme "aire sous la courbe".


REM 3 : ab f = −ba f.
P1 (Relation de Chasles) :
Si a, b, c sont trois réels quelconques et f continue sur [min(a, b, c), max (a, b, c)], alors,
Z c Z b Z c
f= f+ f
a a b

D1
P2 (linéarité de l’intégrale) :
( Z b Z b Z b
f, g sont continues sur [a, b]
si (H) : alors (C) : (λf + µg) = λ f +µ g
λ, µ ∈ R a a a

D2
P3 (positivité de l’intégrale) :

75
6 Intégration et calcul intégral

( Z b
f est continue sur [a, b] avec a 6 b
si (H) : alors (C) : f >0
f (x) > 0 pour x ∈ [a, b] a

D3
P4 (intégration d’une inégalité, coro de P2 et P3) :
( Z b Z b
f est continue sur [a, b] avec a 6 b
si (H) : alors (C) : f6 g
f (x) 6 g(x) pour x ∈ [a, b] a a

D4
P5 (Nullité d’une fonction de signe constant dont l’intégrale est nulle)


 f est continue sur [a, b] , a 6= b

si (H) : f (x) > 0 pour tout x ∈ [a, b] ou f (x) 6 0 pour tout x ∈ [a, b] alors (C) : f (x) = 0 pour tout x ∈ [a, b]
 Rbf = 0

a

D5
P6 (positivité stricte de l’intégrale d’une fonction continue) :

 f est continue sur [a, b], a < b
 Z b
si (H) : f (x) > 0 pour x ∈ [a, b] alors (C) : f >0

 f (x ) > 0 pour au moins un x ∈ [a, b] a
0 0

D6
P7 (intégration d’une inégalité entre fonctions continues distinctes, coro de P2 et P6) :

 f, g sont continues sur [a, b] , a < b
 Z b Z b
si (H) : f (x) 6 g(x) pour x ∈ [a, b] alors (C) : f< g

 f (x ) < g (x ) pour au moins un x ∈ [a, b] a a
0 0 0

D7
P8 (Inégalité triangulaire pour les intégrales)
Z
b Z b
si (H) : f est continue sur [a, b] avec a 6 b alors (C) : f 6 |f |

a a

D8
P9 (Inégalités de la moyenne)
Version encadrements :
( Z b
f est continue sur [a, b]
si (H) : alors (C) : (b − a) minf 6 f 6 (b − a) maxf
a6b [a,b] a [a,b]

Version valeur absolue :


Z
b
si (H) : f est continue sur [a, b] alors (C) : f 6 |b − a| max |f |

a [a,b]

D9

Explication de l’appellation ”inégalités de la moyenne” :

76
6 Intégration et calcul intégral

DEF : la valeur moyenne d’une fonction f continue sur [a, b] est le nombre
Rb
a
f
M oy[a,b] (f ) = si a 6= b, M oy[a,b] (f ) = f (a) si a = b
b−a

Remarquons que :
b
af (x) dx =ba M oy[a,b] (f ) dx

Les inégalités de la moyennes s’énoncent alors :


pour la version encadrement :

si (H) : f est continue sur [a, b] alors (C) : minf 6 M oy[a,b] (f ) 6 maxf
[a,b] [a,b]

pour la version valeur absolue :



si (H) : f est continue sur [a, b] alors (C) : M oy[a,b] (f ) 6 max |f |
[a,b]

v(x)
P10 : dérivation de x 7→u(x) f (t) dt.
Soit f une fonction continue sur un intervalle I, u et v deux fonctions dérivables sur un intervalle J à
v(x)
valeurs dans I ; pour x dans J, on pose g (x) =u(x) f (t) dt ; alors g est dérivable sur J et

g 0 (x) =

D10
2) Notation d’une primitive par une intégrale.

A cause du lien entre les intégrales et les primitives, une primitive quelconque de f , continue sur un
intervalle qu’il faut préciser, est notée
x 7→ f (x) dx
Il faut bien prendre garde au fait que, dans la notation ba f (x) dx, la variable x est muette, alors qu’elle
ne l’est pas dans l’écriture f (x) dx (que l’on appelle ”intégrale indéfinie”) ; par exemple :
1
xα dx = α+1 xα+1 + C
cos (x) dx = sin x + C
sin (x) dx = − cos x + C

3) Formule d’intégration par parties.

a) Version intégrale indéfinie :

PROP : si u et v sont deux fonctions de dérivée continue sur un intervalle I, alors, pour x dans I :
Z Z
u (x) v 0 (x) dx = u (x) v (x) − u0 (x) v (x) dx

D11

REM 1 : il ne faut jamais perdre de vue que la formule d’intégration par parties est une simple
intégration de la formule de dérivation d’un produit.

du 0 dv
REM 2 : il est très pratique d’utiliser les abus d’écriture u = u (x) , v = v (x) , u0 (x) = , v (x) =
dx dx
avec lesquels la formule d’intégration par parties se met très simplement sous la forme :
Z Z
udv = uv − vdu

77
6 Intégration et calcul intégral

E1
b) Version intégrale définie :

PROP : si u et v sont deux fonctions dérivables de dérivée continue sur un intervalle [a, b], alors,
0 b
b
a u (x) v (x) dx = [u (x) v (x)]a −ba u0 (x) v (x) dx

4) Formule de changement de variable.


a) Version intégrale indéfinie :

PROP : si f est une fonction continue sur un intervalle J, et u une fonction de dérivée continue sur un
intervalle I, avec u (I) ⊂ J, alors, pour x dans I :

f (u (x)) u0 (x) dx = f (u) du

où l’on commet, dans le second membre, l’abus d’écriture consistant à considérer u comme une variable
(appartenant à J).
D12
E2

REM : il ne faut jamais perdre de vue que la formule de changement de variable est une simple
intégration de la formule de dérivation d’une composée.

b) Version intégrale définie :

PROP : si u est une fonction de dérivée continue sur un intervalle [a, b] et si f est une fonction continue
sur J = u ([a, b]) , alors :
b 0 u(b)
a f (u (x)) u (x) dx =u(a) f (x) dx

D 13
E3

u=x−c
b
du = dx
a f (x) dx = ..............
u = kx
du = kdx
b
dx = .....
a f (x) dx = ..............
u = ex
b x x
du = ....
a f (e ) e dx = ..............
u = ex
du = ....
b x
dx = ....
a f (e ) dx = ..............

5) Applications.

A1 : si f est continue et T -périodique sur R, l’intégrale de f sur une période (c’est-à-dire sur un
intervalle d’amplitude T ) ne dépend pas de cet intervalle.

78
6 Intégration et calcul intégral

D14

A2 : si f est continue et paire sur R, a et b deux réels, alors


b
af =−a
−b f

et par conséquent :
a
−a f = 2a0 f
A3 : si f est continue et impaire sur R, a et b deux réels, alors
b
af = −−a
−b f

et par conséquent :
a
−a f =0

79
Développement limité
7
7.1 FORMULE DE TAYLOR YOUN
1) Polynôme de Taylor (Brook Taylor, 1685-1731) d’ordre n d’une fonction n fois dérivable en un
point.

Dans le cours sur les polynômes, on a montré la formule de Taylor :

n P (k) (x )
P 0 k
P = (X − x0 )
k=0 k!

pour P polynôme de degré 6 n.

On va en déduire le
TH : étant donnés n+1 éléments d’un corps K : y0 , y1 , ..., yn , et un élément x0 de K, il existe un unique
polynôme de degré 6 n : P ∈ Kn [X] tel que P (x0 ) = y0 , P 0 (x0 ) = y1 , ...P (n) (x0 ) = yn . Ce polynôme
s’écrit :
n y y2 yn
P k k 2 n
P = (X − x0 ) = y0 + y1 (X − x0 ) + (X − x0 ) + ... + (X − x0 )
k=0 k! 2 n!

D28

On peut donc poser la


DEF : étant donné une fonction f : R → R n fois dérivable en x0 , le polynôme de Taylor d’ordre n
de f en x0 est l’unique polynôme T(n,f,x0 ) à coefficients réels de degré 6 n ayant la même valeur et les
mêmes n premières dérivées en x0 que f en x0 .
T(n,f,x0 ) est donc défini par :

T(n,f,x0 ) ∈ Rn [X]
(k)
∀k ∈ [|0, n|] T(n,f,x0 ) (x0 ) = f (k) (x0 )

Il est donné par l’expression :


n
X f (k) (x0 ) k
T(n,f,x0 ) = (X − x0 )
k!
k=0

La fonction polynomiale associée au polynôme de Taylor d’ordre n est appelée la fonction de Taylor
d’ordre n de f en x0 .

REM : le polynôme de Taylor d’ordre n n’est pas forcément de degré n !

80
7 Développement limité

PROP, montrant qu’on peut toujours se ramener au cas x0 = 0 :


si f est une fonction : R → R n fois dérivable en x0 , soit g définie par g (u) = f (x0 + u) , alors les
polynômes de Taylor de f et g sont reliés par la relation :

T(n,f,x0 ) (X) = T(n,g,0) (X − x0 )

D29

DEF : on dit qu’un polynôme est tronqué à l’ordre p si on remplace tous ses coefficients de degré > p
par des 0.

PROP : le polynôme de Taylor d’ordre p en 0 d’une fonction polynomiale f de degré n est le polynôme
tronqué à l’ordre p du polynôme P associé à f ; par conséquent T(p,f,0) = P dès que p > n.

D30
Polynômes de Taylor à savoir par coeur :

.
T(n,exp,0) (x) =
.
.
T(2p+1,sin,0) (x) = T(2p+2,sin,0) (x) =
.
.
T(2p,cos,0) (x) = T(2p+1,cos,0) (x) =
.
.
T(3,tan,0) (x) =
.
.
T(2p+1,sh ,0) (x) = T(2p+2,sh ,0) (x) =
.
.
T(2p,ch ,0) (x) = T(2p+1,ch ,0) (x) =
.
α .
f (x) = (1 + x) ; T(n,f,0) (x) =
.
.
cas α = n : on retrouve la formule du binôme :
.
1 .
cas α = −1, f (x) = ; T(n,f,0) (x) =
1+x .
1 .
cas α = −p, p ∈ N, f (x) = p ; T(n,f,0) (x) =
(1 + x) .
1 1 .
cas α = − , f (x) = √ ; T(n,f,0) (x) =
2 1+x .
1 √ .
cas α = , f (x) = 1 + x; T(3,f,0) (x) =
2 .

D31
Pour les exemples suivants, nous utiliserons le lemme ci-après, qui montre que pour obtenir le polynôme
de Taylor d’une fonction, il suffit d’intégrer le polynôme de Taylor de sa dérivée, sans oublier de mettre
la bonne constante d’intégration.

LEMME :
0
T(n,f,x0)
= T(n−1,f 0 ,x0 )

81
7 Développement limité

D32

.
f (x) = ln (1 + x) ; T(n,f,0) (x) =
.
.
T(7,arcsin,0) (x) = T(8,arcsin,0) (x) =
.
.
T(2p+1,arctan,0) (x) = T(2p+2,arctan,0) (x) =
.

D33
Voici par exemple le tracé des fonctions de Taylor de la fonction cos en 0 :
X = Table[Series[Cos[x], {x, 0, 2 k + 1}] // Normal, {k, 0, 5}] Plot[X, {x, -5, 5}]

itbpF 326.5625pt158.3125pt0ptF igure


2) Formule de Taylor-Young.

DEF : le reste de Taylor à l’ordre n de f est la différence entre f et sa fonction de Taylor :


n
X f (k) (x0 ) k
∀x ∈ Df f (x) = T(n,f,x0 ) (x) + R(n,f,x0 ) (x) = (x − x0 ) + R(n,f,x0 ) (x)
k!
k=0

Il existe diverses formules de Taylor (Taylor-Young, Taylor-Lagrange, Taylor avec reste intégral), qui
sont en fait diverses manières d’évaluer ce reste de Taylor ; les inégalités de Taylor sont, quant à elles,
diverses manières d’encadrer ce reste, ou de majorer sa valeur absolue.

TH de TAYLOR-YOUNG (W.H. Young, 1862-1946) :


Si f est n fois dérivable en x0 (n > 1) alors

R(n,f,x0 ) (x)
lim n =0
x→x0 (x − x0 )

ce qui peut s’écrire sous les diverses formes :


n n
R(n,f,x0 ) (x)  (x − x0 ) , f (x) = T(n,f,x0 ) (x) + o ((x − x0 ) )
x→x0 x→x0

f 00 (x0 ) 2 f (n) (x0 ) n n


f (x) = f (x0 ) + f 0 (x0 ) (x − x0 ) + (x − x0 ) + .... + (x − x0 ) + o ((x − x0 ) )
2 n! x→x0

D34

La démonstration sera faite en deux étapes :


1) Prouver que cela revient à démontrer que si g est n fois dérivable en 0 (n > 1) avec g (k) (0) = 0 pour
0 6 k 6 n, alors
g (u)
lim =0
u→0 un

2) Démontrer ceci par récurrence sur n.

REM : pour n = 1, la formule de Taylor-Young

f (x) = f (x0 ) + f 0 (x0 ) (x − x0 ) + o (x − x0 )

est en fait la formule de définition de la dérivabilité.

82
7 Développement limité

CORO : si f est C ∞ en x0 , alors pour tout naturel n :

f 00 (x0 ) 2 f (n) (x0 ) n n f (n) (x )


0
f (x0 + u) = f (x0 ) + f 0 (x0 ) u + u + o (un ) = uk + o (un )
P
u + .... +
2 n! k=0 k!

et donc :

f 00 (x0 ) 2 f (n) (x0 ) n n f (n) (x )


0
f (x0 + u) = f (x0 ) + f 0 (x0 ) u +
 
u + O un+1 = uk + O un+1
P
u + .... +
2 n! k=0 k!

D35

83
7 Développement limité

Exemples à connaître par coeur : (u → 0)


1 n 1
= 1 + u + u2 + .... + un + o (un ) = uk + o (un ) ;
P
=
1−u k=0 1 + u
.
ln (1 − u) = ln (1 + u) =
.
1 1
2 = 2 =
(1 − u) (1 + u)
α (α − 1) 2 α (α − 1) ... (α − n + 1) n n
α
u + o (un ) =
P
(1 + u) = 1 + αu + u + ..... +
2 n! k=0
1 α (α + 1) 2
α = 1 + αu + u + .....+
(1 − u) 2!
1 n p+k
uk + o (un ) (colonne p du triangle de Pascal)
P
p+1 =
(1 − u) k=0 p
! !
2n 2k
1 1 n n k
u2 u3 + .... + un + o (un ) = uk + o (un ) ;
P
√ =1+ u n k
1−u 2 4 ! k=0 4
2n
1 1 ...
n
√ =1− u u2 u3 .... + (−1) un + o (un ) =
1+u 2 4n !
2n
√ 1 n un √ 1
1−u=1− u− u2 − u3 − .... − n
+ o (un ) ; 1 + u = 1 + u u2 u3 − ....
2 4 2n − 1 2
u2 u3 u4 u5 un n
eu = 1 + u + + o (un ) =
P
+ + + + .... +
2 n! k=0
2 4
u u u u2p   p
+ o u (ou o u2p+1 ) =
2p
P
ch u = partie paire (e ) = 1 + + + ... +
2 k=0
u u3 u5 u2p+1 2p+1
 2p+2
 p
P
sh u = partie impaire (e ) = u + + ... + +o u (ou o u )=
k=0
u2 u4 .... u
2p   p
+ o u2p (ou o u2p+1 ) =
P
cos u = 1 − + − ... + (−1)
2 k=0
u3 u5 .... u
2p+1
2p+1
 2p+2
 p
P
sin u = u − + ... + (−1) +o u (ou o u )=
k=0
u3 2 17 7 
tan u = u + + u5 + u + o u8
3 15 315
u3 2 5 17 7 
th u = u − + u − u + o u8
3 15 315 p
1 2 4 .... 
+ (−1) u2p + o u2p+1 =
P
2
= 1 − u + u + ...
1+u k=0
.
arctan u =
.
1  p
= 1 + u2 + u4 + ... + u2p + o u2p+1 =
P
1−u 2
  k=0
1
argth u = (ln (1 + u) − ln (1 − u)) =
2
1 u2 .. 
√ =1+ + u4 + o u5
1−u 2 .. ..
.
arcsin u =
.
.
arccos u =
.
1 u2 .. 
√ =1− + u4 + o u5
1+u 2 .. ..
.
argsh u =
.

84
7 Développement limité

D9

7.2 DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS

1) Définition, unicité, du développement limité polynomial.

LEMME : si un polynôme à coefficients réels P de degré 6 n vérifie P (u) = o (un ) alors P = 0.


6=
u→0
D36
DEF : on dit une fonction f : R → R définie au voisinage pointé de x0 (i.e. sur ]x0 − α, x0 + α[\{x0 })
possède un développement limité (polynomial) à l’ordre n en x0 s’il existe n + 1 réels a0 , a1 , ..., an tels
que
n
ak uk
P
f (x0 + u) −
k=0
lim =0
6=
u→0
un

Ceci peut encore s’écrire :


n
ak uk + o (un )
P
f (x0 + u) =
k=0

ou bien :
n
P k n
f (x) = ak (x − x0 ) + o ((x − x0 ) )
k=0 x→x0

PROP (unicité du développement limité) : les coefficients a0 , a1 , ..., an , s’ils existent, sont uniques. De
plus, si f possède un développement limité à l’ordre m en x0 avec m > n, les n + 1 premiers coefficients
de ce développement sont a0 , a1 , ..., an .
D37
n
ak uk ,
P
Vocabulaire : ces coefficients s’appellent les ”coefficients” du développement limité, l’expression
k=0
n
P k
sa partie régulière et la fonction polynomiale fn telle que fn (x) = ak (x − x0 ) est la fonction polyno-
k=0
miale approchée à l’ordre n de f en x0 .
Si r est le rang du premier ak non nul (s’il y en a un) , ar ur est appelé la partie principale du
développement limité ; c’est un équivalent de f (x0 + u) quant u tend vers 0.

REM 1 : si une fonction possède un développement à l’ordre n en x0 , elle en possède à tout ordre 6 n,
obtenus en tronquant le premier.
REM 2 : posséder un développement limité à l’ordre 0 en x0 (i.e.∃a0 / f (x0 + u) = a0 + o (1)) signifie
”avoir une limite stricte (égale à a0 ) en x0 ” ; dans ce cas, on posera toujours f (x0 ) = a0 de sorte que,
dorénavant, la fonction f sera considérée comme continue en x0 .

E9

REM 3 : posséder un développement limité à l’ordre 1 en x0 (i.e. .∃a0 , a1 / f (x0 +u) = a0 +a1 u+o (u))
signifie ”être dérivable en x0 ”.

Le théorème de Taylor-Young vu dans le chapitre précédent permet d’obtenir un développement limité


polynomial :

85
7 Développement limité

PROP : si f est n fois dérivable en x0 alors elle possède un développement limité polynomial à l’ordre
n en x0 :
n
X f (k) (x0 )
f (x0 + u) = ak uk + o (un ) avec ak =
k!
k=0

1 
Exemple : si on sait à l’avance que f est 5 fois dérivable en 3 et que f (3 + u) = 5u − 2u2 − u5 + o u5 ,
5
alors
f (3) = ...., f 0 (3) = ...., f 00 (3) = ...., f 000 (3) = ...., f (4) (3) = ...., f (5) (3) = ....

ATTENTION : la réciproque est fausse dès que n > 2 : une fonction peut très bien avoir un dévelop-
pement limité à l’ordre 2 en un point et ne pas être 2 fois dérivable en ce point (tout simplement parce
que sa dérivée peut n’exister qu’en ce point, et non au voisinage).
E10

PROP : la partie régulière d’un DL en 0 d’une fonction paire est une expression polynomiale paire, et
la partie régulière d’un DL en 0 d’une fonction impaire est un une expression polynomiale impaire.
D38

2) Allure de la courbe au voisinage d’un point à l’aide du DL.



Si f (x0 + u) = a + bu + cu2 + du3 + o u3 , alors

1) on peut affirmer que f (x0 ) = a (ou prolonger f en posant f (x0 ) = a) et que f 0 (x0 ) = b (mais par
contre on ne peut pas affirmer directement que f 00 (x0 ) = 2c ni que f 000 (x0 ) = 6d)

2) si c > 0 la courbe est au-dessus de la tangente, et si c < 0 la courbe est en-dessous de la tangente
au voisinage de (x0 , f (x0 )) ;

3) si c = 0 et d 6= 0, la courbe traverse la tangente en (x0 , f (x0 )) : on dit qu’il y a un point d’inflexion.

4) si c = d = 0, il faut déterminer l’ordre du premier terme non nul >3 : si cet ordre est pair : comme
cas 2), sinon comme cas 3).

5) si tous les coeffs à partir de c sont nuls, on dit que f est "infiniment plate" en x0 .

3) Opérations sur les développements limités polynomiaux.

La règle qu’il faut avoir en vue lorsqu’on fait des opérations sur les DL, est que
 
o (un ) + o (um ) = o umin(n,m)

En raccourci : dans une somme, c’est le petit o de plus bas degré ”qui l’emporte”.
a) Somme de deux développements limités.
E11 : ch x e2x à l’ordre 4 en 0, sin x cos 2x à l’ordre 3 en 0, sin x à l’ordre 5 en π/3.

PROP : si
 n
ak uk + o (un )
P
 f (x0 + u) =

 p
X
si (H) : k=0
m alors (C) : (f + g) (x0 + u) = (ak + bk ) uk + o (up ) avec p = min(n, m)
bk uk + o (um )
P
 g(x0 + u) =

 k=0
k=0

D39

86
7 Développement limité

MORALITÉ : RIEN NE SERT DE DÉVELOPPER A DES ORDRES DIFFÉRENTS, L’ORDRE DE


LA SOMME SERA LE PLUS PETIT DES DEUX.

b) Produit de deux développements limités.



E12 : arctan x ln 1 + x2 à l’ordre 7 en 0.

 n
ak uk + o (un ) avec ap 6= 0
P
 f (x0 + u) =


k=p
si (H) : m
bk uk + o (um ) avec bq 6= 0
P
 g(x0 + u) =


k=q

alors (C) : (f g) (x0 + u) = ap bq up+q + ... + cr ur + o (ur ) avec r = min(q + n, p + m)


| {z }
produit des deux parties régulières
tronqué à l’ordre r

D13

MORALITÉ : si on veut un développement du produit à l’ordre r il faut développer f à l’ordre


r − (valuation du DL de g) et g à l’ordre r − (valuation du DL de f ).
SI DONC LES DEUX DÉVELOPPEMENTS ONT UNE VALUATION NULLE, POUR AVOIR UN
ORDRE r DANS LE PRODUIT, IL FAUT DÉVELOPPER CHACUN A L’ORDRE r (le produit des
deux polynômes, de degré 6 2r, devra donc être tronqué à l’ordre r).
E13

c) Composée de deux développements limités.

E14 : ln cos x, à l’ordre 6 en 0.


PROP (dans le cas où le deuxième développement commence par un terme en u) :
 Xn
f (x + u) = ak uk + o (un )

0





 k=0

 | {z }


  =P (u)
m
si (H) : X
k
bk u + o (um ) avec b1 6= 0






 g(u) =

k=1



 | {z }
 
=Q(u)

 
 
 
 (bien noter que le DL de g est en 0 et que b = 0)
0

alors (C) : f (x0 + g(u)) = a0 + a1 b1 u + ... + cr ur + o (ur ) avec r = min(n, m)


| {z }
P (Q(u)) tronqué à l’ordre r

MORALITÉ : dans le cas où le DL de g est de valuation 1, RIEN NE SERT DE DÉVELOPPER A


DES ORDRES DIFFÉRENTS, l’ordre du développement de f (x0 + g(u)) SERA LE PLUS PETIT DES
DEUX.
D40

PROP : cas général (en exercice)

87
7 Développement limité

n

X
ak uk + o (un ) avec ap 6= 0, p > 1




 f (x 0 + u) = a 0 +

 k=p



 | {z }
=P (u)
si (H) : m
X
bk uk + o (um ) avec bq 6= 0




 g(u) =

 k=q



 | {z }
=Q(u)

p
alors (C) : f (x0 + g(u)) = a0 + ap (bq ) upq + ... + cr ur + o (ur ) avec r = min(m + q (p − 1) , qn)
| {z }
P (Q(u)) tronqué à l’ordre r

MORALITÉ : pour des calculs les plus économiques possibles, il faut prendre m + q (p − 1) = qn  = r,
r
soit m = q (n − p + 1) = r − q (p − 1) . Si donc on veut un DL à l’ordre r, il faut prendre n = E et
q
m = q (n − p + 1) ; lorsque q = p = 1, on retrouve la règle simple : n = m = r .

E15

d) Inverse d’un développement limité.

E16
1
= .........................................................................(ordre 6)
cos x
n
ak uk + o (un ) avec a0 6= 0, on écrit
P
Méthode : si f (x0 + u) =
k=0
 
 
 
 
1 1 1  1  1 1
(x0 + u) = = =

n n
f a a0 1+U

a0 +
P
ak uk + o (un ) 0  X ak k 
1 + u + o (un ) 
k=1  a0 
 k=1 
| {z }
=U

1
Le développement de 1/f en x0 s’obtient donc en composant celui de avec celui de U.
1+U
E17

e) Quotient de deux développements limités.

f 1
On écrit = f et on utilise b) et d).
g g
E18 : tan x en 0 à l’ordre 7.

En conclusion, on peut dire que si f et g ont des développements limités polynomiaux à l’ordre n en
f
x0 , alors f + g , f g, (si g (x0 ) 6= 0) et f ◦ g (si x0 = 0 et g (0) = 0), également, au même ordre.
g

88
7 Développement limité

7.3 Développements limités généralisés

DEF : soit (fi )i∈I une famille de fonctions R → R et x0 ∈ R tels que si i 6= j, fi  fj ou fj  fi ;


x0 x0
on dit qu’une fonction f définie au voisinage pointé de x0 possède un développement limité (généralisé)
suivant l’échelle (fi )i∈I s’il existe des indices i1 , ...in ∈ I tels que :

f (x) = a1 fi1 (x) + a2 fi2 (x) + ... + an fin (x) + o (fin (x)) , avec fi1  fi2  ...  fin
x→x0 x0 x0 x0

a1 fi1 (x) est la partie principale du DL, a1 fi1 (x) + a2 fi2 (x) + ... + an fin (x), sa partie régulière, et
fin (x) sa précision.
 
k
REM 1 : un développement limité polynomial correspond donc au cas x0 ∈ R avec l’échelle x 7→ (x − x0 ) .
k∈N
REM 2 : on a toujours la propriété d’unicité du DL, à savoir que si

 = a1 fi1 (x) + a2 fi2 (x) + ... + an fin (x) + o (fin (x))
x→x0
f (x) , avec fi1  fi2  ...  fin
 = a01 fi1 (x) + a02 fi2 (x) + ... + a0n fin (x) + o (fin (x)) x0 x0 x0
x→x0

alors a1 = a01 , ...., an = a0n .

Exemples classiques :

ex 1) x0 = +∞ avec l’échelle x 7→ xk k∈Z (on parle alors souvent de développement ”asymptoti-
que”).

On obtient des DL de la forme :


 
n b1 bm 1
f (x) = an x + ... + a1 x + a0 + + ... + m + o
x x x→+∞ xm

et bien entendu, f (x) ∼ an xn si an 6= 0.


x→+∞  
1
par exemple, si f possède un DL polynomial en 0, g (x) = f possède un DL de ce type quand
x
x → +∞.
E19
arctan x en +∞

ex 2) x0 = 0 avec l’échelle x 7→ xk k∈Z

on obtient des DL de la forme :


bm b1
f (x) = + ... + + a0 + a1 x... + an xn + o (xn )
xm x x→0

On retrouve ici les DLP comme cas particuliers.


f (x)
Par exemple, si f possède un DL polynomial en 0, g (x) = possède un DL de ce type quand
xm
x → 0.
Dans ce cadre rentrent les trois développements à savoir retrouver rapidement :

1 1 x 7x3 31x5 
= + + + + o x6
sin x x 6 360 15120 x→0
1 x x3 2x5 
cot x = − − − + o x6
x 3 45 945 x→0
1 x x3 2x5 
coth x = + − + + o x6
x 3 45 945 x→0
E20

89
7 Développement limité
 
β
ex 3) (généralisation du 1)) x0 = +∞ avec l’échelle x 7→ xα (ln x)
α,β∈R

On obtient des DL du style :


3
2 (ln x) 2
√ 2 x2 √
f (x) = −x (ln x) + 3
+ 2x ln x + x x − 2
+ 3 + x x + o (............)
x x ln x x→+∞

(remettre les fonctions dans l’ordre et indiquer le petit o ) :

f (x) = .............. − ............ − ............. − ............ − ............ − ........ − ........... + o (............)


x→+∞

Exemples classiques :
- la relation hn = ln n + γ + o (1) vue dans le cours sur les suites est un développement de ce
type.  n n √
- la formule de Stirling n! ∼ 2πn équivaut au développement asymptotique :
e
1 1
ln (n!) = n ln n − n + ln n + ln 2π + o (1)
2 2

E 21 : x + 1, ln (x + 1)  
β
ex 4) (généralisation du 2)) x0 = 0 avec l’échelle x 7→ xα (ln x)
α,β∈R

On obtient des DL du style :


√ √ 3
x x 2 x2 x (ln x) 2 √
f (x) = 3 − 2 +1+ + 3
− x (ln x) − x2 x + o (..............)
ln x x ln x x >
x→0

(remettre les fonctions dans l’ordre et indiquer le petit o ) :

f (x) = .............. − ............ − ............. − ............ − ............ − ............ − ........... + o (............)


>
x→0

Exemple à savoir retrouver E22 :

√ 1 √ 3 2√ √ 
arccos (1 − u) = 2u + u 2u + u 2u + o u2 u
12 160

la méthode la plus rapide étant d’utiliser la relation :


r
u
arccos (1 − u) = 2 arcsin
2

4) Application à l’étude des branches infines.


La direction asymptotique est donnée par la partie principale pp (f ) (x) du développement de f (x)
quand x → +∞ (resp. −∞)
si pp (f ) (x)  x, la direction asymptotique est verticale
si pp (f ) (x)  x, la direction asymptotique est horizontale
si pp (f ) (x) = ax, la direction asymptotique est oblique de pente a.

Pour obtenir une courbe asymptote, déterminer un développement asymptotique de f (x) quand x →
+∞(resp. −∞) à la précision 1 :

f (x) = pp (f ) (x) + ... + b + o (1)


| {z }
=g(x)

90
7 Développement limité

La courbe asymptote est alors y = g (x) et la direction asymptotique est donnée par la partie principale,
comme décrit ci-dessus ; si f (x) = ax + b + o (1) il y a une (droite) asymptote.
REM : si on veut obtenir la position par rapport à l’asymptote, il faudra chercher un terme supplé-
mentaire h (x) dans le développement ci-dessus :

f (x) = pp (f ) (x) + ... + b + h(x) + o (h (x))


| {z }
=g(x)

On aura alors en effet f (x) − g (x) ∼ h(x), et la position sera déterminée grâce au
LEMME : si deux fonctions sont équivalentes en un point, elles ont le même signe au voisinage de ce
point.
1 √ √
E23 : f (x) = xe x , f (x) = x2 + x + 1, g (x) = x4 + x2 + 1
REM : on obtient souvent un développement de la forme
 
d 1
f (x) = ax2 + bx + c + +o
x x

Remplir alors ce tableau avec les différents cas possibles :

a 6= 0 ...........................................................................................................................................................
a = 0 et b 6= 0
a=b=0

REM : lorsque f est une fonction rationnelle, prendre comme fonction asymptote la partie entière,
c’est-à dire le quotient euclidien du numérateur par le dénominateur (puisque la partie fractionnaire tend
vers 0 en l’infini).
x3 + 1
E24 : f (x) = .
x−1

91
8
Équations différentielles

8.1 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU PREMIER ORDRE

8.1.1 Généralités

DEF : une équation différentielle du premier ordre est une expression du type

(E) : f (x, y, y 0 ) = 0

où f est une fonction de R3 dans R.

Résoudre (ou intégrer) (E) sur un intervalle I de R, c’est déterminer toutes les fonctions y continûment
dérivables sur I telles que
∀x ∈ I f (x, y (x) , y 0 (x)) = 0

Cas particuliers (Hors programme) :


- équation "résolue en y 0 " : équation du type

(E) : y 0 = f (x, y)


Dans ce cas, si à tout point M = (x, y) de Df on associe le vecteur V (M ) = (1, f (x, y)) , le vecteur


V (M ) dirige la tangente à la courbe de la solution de (E) passant par M ; le tracé d’un certain nombre
de ces vecteurs donne alors une bonne idée des courbes des solutions de l’équation différentielle.

Avec Mathematica, pour l’équation y 0 = xy : VectorPlot[{1, x y}, {x, -2, 2}, {y, -2, 2}]

itbpF4.1883in4.1943in0inFigure
On voit bien apparaître les courbes des solutions : y = λ........

- équation "incomplète en x ” : équation du type

f (y, y 0 ) = 0

Si on arrive à la résoudre en y 0 (soit y 0 = g (y)), Elle s’intègre en l’écrivant sous la forme y 0 h (y) = 1
1
(où h = ), ce qui donne H (y) = x + C, où H est une primitive de h (mais attention au pb des points
g
où g s’annule).

92
8 Équations différentielles

- équation " incomplète en y " : équation du type

f (x, y 0 ) = 0

Si on arrive à la résoudre en y 0 (soit y 0 = g (x)), il ne reste plus qu’à trouver une primitive de g.
- équation "à variables séparables" : qui peut se mettre sous la forme :

y 0 f (y) = g (x)

Elle s’intègre sous la forme : F (y) = G (x) + C, où F et G sont des primitives de f et g.

E1 : yy 0 = x

VectorPlot[{y, x}, {x, -2, 2}, {y, -2, 2}]

itbpF 4.3232in4.1952in0inF igure

8.1.2 Équations différentielles linéaires du premier ordre

a) Définitions et premières propriétés.

DEF : une équation différentielle linéaire du premier ordre est une équation du type

(E) : a (x) y 0 + b (x) y = c (x)

où a, b, c sont trois fonctions de R vers R.

Résoudre (E) sur un intervalle I de R, c’est donc déterminer l’ensemble

SI (E) = y ∈ C 1 (I, R) / ∀x ∈ I a (x) y 0 (x) + b (x) y (x) = c (x)




L’équation homogène, ou sans second membre associée à (E) est l’équation :

(Essm ) : a (x) y 0 + b (x) y = 0

PROP 1 : l’ensemble des solutions de l’équation homogène SI (Essm ) est un sous-espace vectoriel de
C 1 (I, R) .
D1

PROP 2 : soit SI (E) est vide, soit il est non vide, et si y0 est une solution particulière de (E) ,

SI (E) = y0 + SI (Essm )

D2

REM 1 en d’autres termes : SI (E) est, s’il n’est pas vide, un sous espace affine de C 1 (I, R) parallèle
à SI (Essm ) .

REM 2, encore en d’autres termes : on obtient la solution générale de (E) en ajoutant à une solution
particulière (s’il y en a une) la solution générale de l’équation homogène associée.

93
8 Équations différentielles

b) Résolution de l’équation homogène.

TH : si les fonctions a, b sont continues sur I, ET SI a NE S’ANNULE PAS SUR I, alors SI (Essm )
b
est une droite vectorielle engendrée par la fonction y1 définie par y1 (x) = ed(x) avec d primitive de −
a
sur I.
D3

Rédiger :
R b(x)
0 b 0 − a(x) dx
ay + by = 0 ⇔ y = − y ⇔ y = αe = α...(faire le calcul)
a
0
E2 : sin x.y = cos x.y sur ]0, π[.

ATTENTION : si la fonction a s’annule, il faudra résoudre sur plusieurs intervalles et ensuite ”recoller”
les solutions obtenues. SI (Essm ) n’est alors plus forcément de dimension 1.

E3 : xy 0 = 2y.

c) Diverses méthodes partielles permettant d’obtenir une solution particulière de (E) .

α) Si a, b, c sont polynomiales, rechercher une solution polynomiale (en raisonnant aupa-


ravant sur le degré de cette éventuelle solution)

E4 : xy 0 − 2y = −x − 2

Attention : il n’y a pas forcément une solution polynomiale ; exemple : y 0 = xy + 1.

β) Si c (x) est de la forme ed(x) f (x) , chercher y sous la forme y = ed(x) z.

En effet : y est solution de ay 0 + by = ed f ⇔ z est solution de az 0 + (ad0 + b) z = f


D4

Si a,b, d et f sont polynomiales, appliquer alors le α).

E5 : xy 0 − 3y = x4 ex

γ) Méthode de combinaison des solutions.


(
y1 est solution de (E1 ) : ay 0 + by = c1
PROP : si alors α1 y1 + α2 y2 est solution de (E) : ay 0 + by =
y2 est solution de (E2 ) : ay 0 + by = c2
α1 c1 + α2 c2 .
D5

E6 : y 0 − y = x − ex + 2e2x

δ) Passage en complexes.

LEMME : y est solution complexe de l’équation ay 0 +by = c + id (a, b, c, d fonctions réelles) si et


seulement si (
y est solution de ay 0 + by = c

Re
y est solution de ay 0 + by = d

Im
D6

94
8 Équations différentielles

Si donc on a une équation du type ay 0 + by = d cos f, on cherchera d’abord une solution particulière
complexe de
ay 0 + by = deif
La partie réelle de cette solution sera une solution particulière de l’équation de départ.

Si de même on a une équation type ay 0 + by = d sin f, on cherchera d’abord une solution particulière
complexe de
ay 0 + by = deif
La partie imaginaire de cette solution sera une solution particulière de l’équation de départ.

E7 : y 0 − y = cos x, y 0 − y = x cos x

d) Résolution de (E) par la méthode dite ”de variation de la constante”.


On se place toujours dans le cas où a ne s’annule pas sur l’intervalle I ; on sait alors que (Essm ) possède
une solution jamais nulle y1 .
La méthode de variation de la constante consiste à chercher les solutions de (E) sous la forme zy1 où
z est une fonction au lieu d’une constante ; cela revient en fait à changer de fonction inconnue (z au lieu
de y) ; on a alors :
c
PROP : zy1 est solution de (E) ⇔ z 0 = .
ay1
D7

CORO : si les fonctions a, b, c sont continues sur I, ET SI a NE S’ANNULE PAS SUR I,

y est solution de (E) ⇔ ∃λ ∈ R / y = y0 + λy1

b
La fonction y1 étant définie par y1 (x) = ed(x) avec d primitive de − sur I et la fonction y0 définie
a
c
par y0 (x) = y1 (x) f (x) avec f primitive de sur I.
ay1
SI (E) est donc la droite affine dirigée par y1 et passant par y0 .

REM 1 : la résolution d’une équation linéaire du premier ordre exige donc deux calculs de primitive.

REM 2 : les fonctions y1 et y0 ne sont pas définies de façon unique à cause des constantes d’intégration
intervenant dans les calculs de d et f ; y1 est en fait n’importe quelle solution non nulle de (Essm ) et y0
n0 importe quelle solution de (E) .

E8 : xy 0 − 3y = x4 ex
E9 : y 0 − y = cos x.

95
8 Équations différentielles

8.2 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES DU DEUXIÈME ORDRE

1) Généralités.

DEF : une équation différentielle du deuxième ordre est une expression du type

(E) : f (x, y, y 0 , y 00 ) = 0

où f est une fonction de R4 dans R.

”Résoudre” (ou ”intégrer”) (E) sur un intervalle I de R, c’est déterminer toutes les fonctions y ∈
C 2 (I, R) (deux fois dérivables et de dérivée seconde continue) telles que

∀x ∈ I f (x, y (x) , y 0 (x) , y 00 (x)) = 0

REM : si l’équation est incomplète en y, c’est-à dire du type f (x, y 0 , y 00 ) = 0, en posant z = y 0 on


obtient une équation du premier ordre en z, dont il suffira d’intégrer les solutions.

2) Équations différentielles linéaires du deuxième ordre.


a) Définitions et premières propriétés.

DEF : une équation différentielle linéaire du deuxième ordre est une équation du type

(E) : a (x) y 00 + b (x) y 0 + c (x) y = d (x)

où a, b, c, d sont quatre fonctions de R vers R.

Résoudre (E) sur un intervalle I de R, c’est donc déterminer l’ensemble

SI (E) = y ∈ C 2 (I, R) / ∀x ∈ I a (x) y 00 (x) + b (x) y 0 (x) + c (x) y (x) = d (x)




L’équation ”homogène”, ou ”sans second membre” associée à (E) est l’équation :

(Essm ) : a (x) y 00 + b (x) y 0 + c (x) y = 0

PROP : l’ensemble des solutions de l’équation homogène SI,R (Essm ) est un sous-espace vectoriel de
2
C (I, R) et soit SI,R (E) est vide, soit il est non vide, et si y0 est une solution particulière de (E) ,

SI (E) = y0 + SI (Essm )

D8
REM : contrairement au cas de l’ordre 1, il n’existe pas de méthode générale de résolution d’une équation
linéaire du second ordre, sauf dans le cas où les coefficients sont constants, seul cas au programme de
SUP.

b) Équations différentielles linéaires homogènes du deuxième ordre à coefficients constants.

(E) : ay 00 + by 0 + cy = 0 a, b, c ∈ R, a 6= 0
Remarque : une solution de (E) est forcément infiniment dérivable.

D9
On pose donc E = C ∞ (R, R) ; S = {y ∈ E / ay 00 + by 0 + cy = 0}

96
8 Équations différentielles

METHODE N◦ 1 : Solutions exponentielles puis variation de la constante.

On recherche des solutions du type x 7→ ekx .

PROP 1 : x 7→ ekx est solution de (E) ⇔ (Ecar ) : ak 2 + bk + c = 0.


D10
DEF : (Ecar ) est l’équation caractéristique de (E).

Notons k1 et k2 les deux solutions de cette équation (éventuellement complexes, et éventuellement


confondues) ;
nous savons que pour tout λ, x 7→ λek1 x est une solution de (E)
On fait alors varier la constante λ en posant :

y = zek1 x avec z fonction de x

On a alors
PROP 2 : y = zek1 x est solution de (E) ⇔ z 00 = (k2 − k1 ) z 0
D11

Soit alors ∆ le discriminant de (Ecar ) .

Premier cas : ∆ > 0 ; k1 et k2 sont donc réels distincts.



PROP 3 : si ∆ > 0, S = x 7→ λek1 x + µek2 x / λ, µ ∈ R

D12
Deuxième cas : ∆ = 0 ; k1 = k2 = k ∈ R

PROP 4 : si ∆ = 0, S = x 7→ (λx + µ)ekx / λ, µ ∈ R

D13
Troisième cas : ∆ < 0 ; k1 et k2 sont donc complexes conjugués.

Si on résout dans C (SC = {y ∈ C ∞ (R, C) / y 00 = ay 0 + by}


Alors
SC = x 7→ λek1 x + µek2 x / λ, µ ∈ C


comme dans le cas ∆ > 0, et S = SC ∩ C ∞ (R, R) .

On pose donc k1 = r + iω avec ω > 0 (d’où k2 = r − iω) et


PROP 5 : si ∆ < 0, S = {x 7→ erx (λ cos ωx + µ sin ωx) / λ, µ ∈ R} = {x 7→ νerx cos (ωx + ϕ) / ν > 0, ϕ ∈ [0, 2π[}

D14

Remarque :
- si r < 0, (⇔ b non nul de même signe que a), les solutions tendent vers 0 en +∞.
- si r = 0, (⇔ b = 0), les solutions sont sinusoïdales.

METHODE N◦ 2 : suppression du terme en y 0 .

On étudie d’abord le cas où le coefficient de y 0 est nul.

97
8 Équations différentielles

PROP 1 (admise) : l’équation y 00 = ky possède pour solution générale :

y = λeωx + µe−ωx , λ, µ ∈ R si k = ω 2 est > 0

y = λ cos ωx + µ sin ωx, λ, µ ∈ R si k = −ω 2 est < 0

y = λx + µ, λ, µ ∈ R si k = 0

D15
Ensuite, on pose y = uz et on cherche la fonction u de sorte que l’équation différentielle en z ne
contienne plus de terme en z 0 .

PROP 2 : la condition pour qu’il n’y ait pas de terme en z 0 est 2au0 + bu = 0, et l’équation différentielle
en z est alors auz 00 = − (au00 + bu0 + cu) z
b
On choisit donc u = e− 2a x et l’équation en z s’écrit alors


z 00 = z où ∆ = b2 − 4ac
4a2
On en déduit la résolution complète :

PROP 3 : l’équation ay 00 + by 0 + cy = 0 possède pour solution générale :


√ √

b −b− ∆ −b+ ∆ ∆
si ∆ > 0 : y = e− 2a x (λeωx + µe−ωx ) = λe 2a x
+ µe 2a x
, λ, µ ∈ R où ω =
2a

b −∆
si ∆ < 0 : y = e− 2a x (λ cos ωx + µ sin ωx) , λ, µ ∈ R où ω =
2a
b
si ∆ = 0 : y = e− 2a x (λx + µ) , λ, µ ∈ R

E10 :

y 00 = ω 2 y et y 00 = −ω 2 y avec ω > 0 (solutions à connaître par coeur).

2y 00 + 3y 0 − 2y = x ; y 00 + y 0 + y = 1

x00 + 2rx0 + ω 2 x = 0 avec r, ω > 0 (oscillations amorties) : les solutions tendent toutes vers 0 en +∞.

x00 + ω02 x = a cos ωt avec ω, ω0 > 0 (oscillations non amorties forcées)

REM : on trouvera dans l’exercice 13. une méthode de variation des constantes permettant de trouver
de façon systématique une solution particulière, après avoir résolu l’équation sans second membre.

98

Vous aimerez peut-être aussi