Vous êtes sur la page 1sur 59

Université Cadi Ayyad

Faculté Polydsiciplinaire de Safi

Département de Mathématiques et Informatique

=================================================

Analyse II
=================================================

SMP-SMC-S2

Par : Mohammed Karmouni et Mustapha Khiddi

Année Universitaire : 2022-2023


2
Préface

Ce ploycopie a été écrit pour les étudiants de la première année de licence d’études fondamentales,
sciences de la matière Physique(SMP) et sciences de la matière Chimie (SMC). L’objectif de ce cours
est consolider les connaissances en analyse par l’étude des séries, calcul intégral, équations et calculs
différentiels.

Copyright® 2023 Mohammed Karmouni et Mustapha Khiddi


(mohammed.karmouni@uca.ma)

3
4
Table des matières

1 Intégrales simples et primitives 7


1.1 Intégrales et Sommes de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Propriétés de l’intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Primitives des fonctions rationnelles, Primitives de fonctions rationnelles de certaines
fonctions usuelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.1 Primitives de fonctions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.2 Primitives de fonctions rationnelles de certaines fonctions usuelles . . . . . . . 16
1.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2 Intégrales Généralisées 19
2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2 Critères de convergence pour les fonctions positives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

3 Equations différentielles 27
3.1 Equation différentielle linéaire du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2 Equations différentielles linéaires du second ordre à coefficients constants . . . . . . . . 29
3.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

4 Les Séries Numériques 35


4.1 Définitions et Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.2 Série à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4.3 Série à termes réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

5 Fonctions de deux variables réelles 41


5.1 Norme euclidienne sur R2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
5.2 Limite d’une fonction définie sur une partie de R2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.3 Fonctions continues sur une partie de R2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.4 Dérivabilité d’une fonction de R2 dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.5 Fonctions de classe C 2 et lemme de Schwarz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.6 Intégrales doubles d’une fonction continue sur un domaine simple . . . . . . . . . . . . 49
5.7 Formule de chagement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

6 Examens 53

5
6 TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE 1

Intégrales simples et primitives

1.1 Intégrales et Sommes de Riemann

Définition 1.1. On appelle subdivision d’ordre n de l’intervalle [a, b] toute partie finie, ∆ = {x0 , x1 , ...xn }
de [a, b] telle que a = x0 < x1 < x2 < ... < xn−1 < xn = b.
◦ On note Ik = [xk , xk+1 ] un intervalle de la subdivision et lk = xk+1 − xk sa longueur.
◦ Le nombre Π∆ = max lk est dit pas de la subdivision.
06k6n−1

Exemple 1.2. La subdivision équidistante d’ordre n est la subdivision obtenue en découpant l’intervalle
b−a b−a b−a
[a, b] en n intervalle de même longeur : xk = a + k avec k = 0, ..., n, lk = et Π∆ =
n n n
Définition 1.3. Soit ∆ = {x0 , x1 , ..., xn } une subdivision de [a, b]. Pour chaque k ∈ {0, 1, ..., n − 1}
n−1
X
soit tk ∈ [xk , xk+1 ]. On pose RS∆ (f ) = (xk+1 − xk )f (tk ) et on l’appelle la somme de Riemann de
k=0
f associé à ∆ et aux points {t0 , t1 , ..., tn−1 }

Théorème 1.4. Soit f : [a, b] → R une fonction continue. Alors, lorsque le pas de la subdivision tend
Z b
vers 0, la somme de Riemann RS∆ (f ) tend vers une limite finie, cette limite est noté par f (x)dx
a
et est appelée l’intégrale de f sur [a, b]

Remarque 1.5. Géométriquement, les sommes de Riemann peuvent être vues comme une valeur
approchée de l’intégrale de f par la méthode des rectangles. Le théorème 1.4 explicite qu’elles approchent
effectivement l’intégrale de f .
Rb
Précisément, l’écart entre a f (t)dt et RS∆ (f ) peut être majoré par une quantité ne dépendant que
du pas de la subdivision, quantité qui tend vers 0 lorsque le pas tend vers 0.
Le plus souvent, ce théorème est appliquée lorsque la subdivision est régulière, et lorsque les tk sont
égaux à xi ou xi−1 . On a donc le résultat suivant :

Proposition 1.6. Soit f : [a, b] → R une fonction continue. Alors,


1 n−1
Z b
X b−a 1
1. lim f (a + k )= f (x)dx
n→+∞ n
k=0
n b−a a
n Z b
1X b−a 1
2. lim f (a + k )= f (x)dx
n→+∞ n
k=1
n b − a a

7
8 CHAPITRE 1. INTÉGRALES SIMPLES ET PRIMITIVES

b−a
Preuve. Il suffit de prendre la subdivision équidistante, xk = a + k .
n
b − a n−1 n−1 n−1 Z b
X b−a X b−a X
1) f (a + k )= f (xk ) = (xk+1 − xk )f (xk ) = RS∆ (f ) →n→+∞ f (x)dx
n k=0 n k=0
n k=0 a

1 n−1
Z b
X b−a 1
Donc lim f (a + k )= f (x)dx.
n→+∞ n
k=0
n b − a a
2) Même preuve.

Corollaire 1.7. Si f est continue sur [0, 1] alors

1 n−1
X k Z 1
lim f( ) = f (x)dx
n→+∞ n n 0
k=0

et n Z 1
1X k
lim f( ) = f (x)dx
n→+∞ n n 0
k=1

1 1 1
Exemple 1.8. Soit un = + + ... + , calculer lim un .
n+1 n+2 n+n n→+∞
n
X 1 n n
X 1 1X 1
un = = =
k=1
n + k k=1 n(1 + nk ) n k=1 1 + nk
n
1 1X k
Soit f (x) = on a : un = f( )
1+x n k=1 n
Z 1 Z 1
1
lim un = f (x)dx = dx = [log(1 + x)]10 = log(2)
n→+∞ 0 0 1 + x

1.2 Propriétés de l’intégrales


Proposition 1.9. Soit c ∈]a, b[ et f une fonction continue sur [a, b], alors on a la relation de Chasles :
Z b Z c Z b
f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx
a a c

Proposition 1.10. Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b], alors on a :
Z b Z b Z b
1. (f + g)(x)dx = f (x)dx + g(x)dx.
a a a
Z b Z b
2. Pour tout λ réel, λf (x)dx = λ f (x)dx.
a a
Z b
3. Si f > 0 sur [a, b] alors f (x)dx > 0
a
Z b Z b
4. Si f 6 g sur [a, b] alors f (x)dx 6 g(x)dx
a a

Preuve. 1) et 2)- On a

b − a n−1
X b − a n−1
X b − a n−1
X
(f + g)(xk ) = f (xk ) + g(xk )
n k=0 n k=0 n k=0

b − a n−1
X b − a n−1
X
et (λf )(xk ) = λ f (xk ) et par passage à la limite on a le résultat.
n k=0 n k=0
b − a n−1
X
3) Si f > 0 alors f (xk ) > 0 et par passage à la limite on a le résultat.
n k=0
Z b Z b Z b
4) Si g − f > 0 sur [a, b] alors (g − f )(x)dx > 0, et par conséquent f (x)dx 6 g(x)dx
a a a
1.3. PRIMITIVES 9

Convention :
Z a
1. Si f est définie au point a alors f (x)dx = 0
a
Z b Z a
2. Si a > b et si f est continue sur [b, a] alors f (x)dx = − f (x)dx
a b
Z b Z b
Corollaire 1.11. Si f est continue sur [a, b], on a : | f (x)dx| 6 |f (x)|dx.
a a

Preuve. On a −|f (x)| 6 f (x) 6 |f (x)| donc


Z b Z b Z b
− |f (x)|dx 6 f (x)dx 6 |f (x)|dx
a a a
Z b Z b
D’où | f (x)dx| 6 |f (x)|dx.
a a

Proposition 1.12. (1er Formule de la moyenne)


Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b]. On suppose que g garde un signe constant sur [a, b],
alors il existe c ∈ [a, b] tel que
Z b Z b
f (x)g(x)dx = f (c) g(x)dx
a a

Preuve. Supposons que g est positive sur [a, b] et soient m = inf f et M = sup f , on a ∀x ∈ [a, b]
[a,b] [a,b]
m 6 f (x) 6 M , donc ∀x ∈ [a, b]
mg(x) 6 f (x)g(x) 6 M g(x)

et par suite
Z b Z b Z b
m g(x) 6 f (x)g(x)dx 6 M g(x)dx
a a a
Z b Z b
Si g(x)dx = 0 alors f (x)g(x)dx = 0 et l’égalité est vérifiée pour tout c ∈ [a, b].
a a Z b
Z b Z b f (x)g(x)dx
a
Si g(x)dx 6= 0 alors g(x)dx > 0 et m 6 Z b 6M
a a
g(x)dx
a
Comme f est continue sur [a, b], f atteint ses bornes, il existe donc c1 ∈ [a, b] et d1 ∈ [a, b] tels que
Z b
f (x)g(x)dx
a
m = f (c1 ) et M = f (d1 ) et d’après le T.V.I, il existe c ∈ [a, b] tel que Z b = f (c), ce qui
g(x)dx
Z b Z b a

implique que f (x)g(x)dx = f (c) g(x)dx


a a
Z b
Corollaire 1.13. Soit f une fonction continue sur [a, b] alors il existe c ∈ [a, b] tel que f (x)dx =
a
(b − a)f (c)

Preuve. On applique la proposition 1.12 à la fonction g ≡ 1 sur [a, b].

1.3 Primitives
Soit I un intervalle de R et f : I −→ R.
10 CHAPITRE 1. INTÉGRALES SIMPLES ET PRIMITIVES

Définition 1.14. Une fonction F : I −→ R est une primitive de f sur I si : F est dérivable sur I et
∀x ∈ I : F 0 (x) = f (x).

Proposition 1.15. Soit I un intervalle de R. Si F est une primitive de f sur I alors :


1. F + K, avec K ∈ R, est une primitive de f sur I.
2. Toute primitive G de f sur I est de la forme G = F + K, avec K ∈ R.
Z
Une primitive de f est appelée intégrale indéfinie de f et est notée f (x) = F + K.

Preuve. 1) (F (x) + K)0 = F 0 (x) = f (x) donc F + K est une primitive de f .


2) Soit G une primitive de f sur I. Soit a ∈ I et x ∈ I, par le T.A.F appliqué à la fonction G − F sur
l’intervalle fermé d’éxtrémités a et x, il existe c compris strictement entre a et x tel que (G − F )(x) −
(G − F )(a) = (x − a)(G − F )0 (c)
Donc G(x) − F (x) − G(a) + F (a) = (x − a)(G0 (c) − F 0 (c)) = 0
D’où G(x) = F (x) + G(a) − F (a) = F (x) + K.

Théorème 1.16. Si f est continue sur I et a ∈ I, alors la fonction F définie sur I par F (x) =
Z x
f (t)dt est une primitive de f sur I
a

Preuve. Soient x ∈ I et h ∈ R telle que x + h ∈ I, on a :


Z x+h Z x
F (x + h) − F (x) = f (t)dt − f (t)dt
a a
Z x Z x+h Z x
= f (t)dt + f (t)dt − f (t)dt
a x a
Z x+h
= f (t)dt
x

f étant continue sur l’intervalle d’éxtrémités x et x + h, d’après la formule de la moyenne il existe ch


compris entre x et x + h, tel que
Z x+h
F (x + h) − F (x) = f (t)dt = (x + h − x)f (ch ) = hf (ch )
x
Puisque f est continue, nous avons

F (x + h) − F (x)
lim = lim f (ch ) = f (x)
h→0 h h→0

D’où F 0 (x) = f (x)

Proposition 1.17. Soit f une fonction continue sur I.


1. Pour toute primitive G de f sur I, on a :
Z x
f (x)dx = G(x) − G(a)
a
Z x
2. F (x) = f (x)dx est la seule primitive de f qui s’annule au point a.
a
Z x
Preuve. 1) D’après la proposition 1.15, on a G(x) = F (x) + K donc G(x) = f (x)dx + K d’où
Z a Z x a Z x
G(a) = f (x)dx + K = K donc G(x) = f (x)dx + G(a) ce qui implique que f (x)dx =
a a a
1.3. PRIMITIVES 11

G(x) − G(a).
Z x
2) On a F (a) = a. Réciproquement, si G est une primitive tel que G(a) = 0 alors f (x)dx =
Z x a
G(x) − G(a) = G(x) d’où G(x) = f (x)dx.
a

Corollaire 1.18. Soient f une fonction continue sur [a, b] et u et v deux fonctions dérivables à valeurs
Z v(x)
dans [a, b]. Alors si F (x) = f (t)dt on a F 0 (x) = v 0 (x)f (v(x)) − u0 (x)f (u(x)).
u(x)
Z x
Preuve. Posons G(x) = f (t)dt
a
Z v(x) Z a Z v(x)
F (x) = f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt
u(x) u(x) a
Z v(x) Z u(x)
= f (t)dt − f (t)dt
a a
= G(v(x)) − G(u(x)).

D’où

F 0 (x) = v 0 (x)G0 (v(x)) − u0 (x)G0 (u(x))


= v 0 (x)f (v(x)) − u0 (x)f (u(x))
Z 2x5
Exemple 1.19. Calculer la dérivé de h(x) = esin(t) dt
−x2
2 5)
On a : h0 (x) = 2xesin(−x ) + 10x4 esin(2x

Primitives des fonctions usuelles


xα+1
Z
α
x dx = + K pour α ∈ R \ {−1}
α+1
1
Z
dx = log |x| + K
x
Z
cos(x)dx = sin(x) + K
Z
sin(x)dx = − cos(x) + K

dx
Z
= tan(x) + K
cos2 (x)
−dx
Z
= cotant(x) + K
sin2 (x)
Z
ex dx = ex + K
Z
chx dx = shx + K
Z
shxdx = chx + K
Z
ln(x)dx = x ln(x) − x + K
12 CHAPITRE 1. INTÉGRALES SIMPLES ET PRIMITIVES

dx
Z
= arctan x + K
1 + x2
dx
Z
√ = arcsin x + K
1 − x2
dx
Z p
√ = argshx + K = log(x + 1 + x2 ) + K
1 + x2
dx
Z p
√ = argchx + K = log(x + x2 − 1) + K
x2 − 1

Théorème 1.20. Soit I un intervalleZ de I. SiZ f et g Zont des primitives sur I alors f + λg admet
aussi une primitive sur I et on a : f + λg = f + λ g

Théorème 1.21. (Intégration par parties)


Soient f et g deux fonctions de classe C 1 sur [a, b], on a alors :
Z Z
1. f 0 (x)g(x)dx = f (x)g(x) − f (x)g 0 (x)dx
Z b Z b
2. f 0 (x)g(x)dx = f (b)g(b) − f (a)g(a) − f (x)g 0 (x)dx
a a

Preuve. Il suffit de remarquer que (f g)0 (x) = f 0 (x)g(x) + f (x)g 0 (x).


Z
Exemple 1.22. 1) Calculer x2 ex dx
On pose f (x) = ex et g(x) 2 0 x 0
Z Z = x donc f (x) = e et
Z g (x) = 2x
x2 ex dx = f (x)g 0 (x) − f (x)g 0 (x)dx = x2 ex − 2xex dx
On pose f (x) = ex et g(x) 0 x 0
Z Z = 2x donc f (x) = e et
Z g (x) = 2
x2 ex dx = f (x)g 0 (x) − f (x)g 0 (x)dx = 2xex − 2ex dx
Z
Donc x2 ex dx = 2xex − 2ex + K, d’où
Z
x2 ex dx = x2 ex − 2xex + 2ex + K = (x2 − 2x + 2)ex + K
Z
2) Calculer sin(x)ex dx
On pose f (x) = sin(x), g(x) = ex f 0 (x) = cos(x), g 0 (x) = ex

Z Z
x x
sin(x)e dx = e sin(x) − cos(x)ex dx
Z
= ex sin(x) − (ex cos(x) + ex sin(x)dx)
Z
= ex sin(x) − ex cos(x) − sin(x)ex dx
Z
Donc 2 sin(x)ex dx = ex sin(x) − ex cos(x)
1
Z
D’où sin(x)ex dx = (sin(x) − cos(x))ex + K
2
Z Z Z
Remarque 1.23. Pour calculer P (x) cos(βx), P (x) sin(βx) ou P (x)eαx avec P un polynôme
à coefficient réels, on fait des intégration par parties pour diminuer le degré du polynôme P jusqu’à sa
disparition( comme l’exemple 1.22 1)
1.3. PRIMITIVES 13

Théorème 1.24. (Changement de variables) Soient f : [a, b] −→ R continue et ϕ : [α, β] −→ [a, b] de


classe C 1 alors Z β Z ϕ(β)
0
f (ϕ(t))ϕ (t)dt = f (x)dx
α ϕ(α)

Preuve. Soit F une primitive de f sur [a, b], soit G(t) = F (ϕ(t)) pour t ∈ [α, β].
On a : G0 (t) = ϕ0 (t)F 0 (ϕ(t)) = ϕ0 (t)f (ϕ(t)) donc
Z β Z β
f (ϕ(t))ϕ0 (t)dt = G0 (t)dt = G(β) − G(α)
α α
= F (ϕ(β)) − F (ϕ(α))
Z ϕ(β)
= f (x)dx
ϕ(α)

Remarque 1.25. Dans la pratique, il suffit d’écrire x = ϕ(t) et dx = ϕ0 (t)dt.


Si t = α alors x = ϕ(α)
Si t = β alors x = ϕ(β)
Z β Z ϕ(β)
0
f (ϕ(x))ϕ (t)dt = f (x)dx.
α ϕ(α)

et
Z 1
Exemple 1.26. 1) Calculer dt
0 1 + e2t
On pose x = et , on a dx = et dt.
t = 0 alors x = 1
tZ = 1 alors x = Ze
1 et e 1
2t
dt = 2
dx = [arctan(x)]e1 = arctan(e) − arctan(1)
0 1+e Z π 1 1 + x
2
2) Calculer sin3 (t)dt
Z π
0 Z π
2 2
3
I= sin (t)dt = sin2 (t) sin(t)dt
0 0

Z π Z π
2 2
I= sin3 (t)dt = sin2 (t) sin(t)dt
0 0
Z π
2
= (1 − cos2 (t)) sin(t)dt
0

On pose x = cos(t), dx = − sin(t)dt


x3 1
Z 0 Z 1
2 1 2
I=− (1 − x )dx = (1 − x2 )dx = [x − ]0 = 1 − =
1 0 3 3 3
Z π
2
Exemple 1.27. 1) Calculer cos2 (t) sin(t)dt.
0
On pose x = cos(t), dx = − sin(t).
π
x3 1 1
Z Z 0 Z 1
2
cos2 (t) sin(t)dt = − x2 dx = x2 dx = [ ] = .
0 1 0 3 0 3
π
Z
2) Calculer cos5 (t)dt.
Z π 0 2Z π Z π
2 2 2
5 5
cos (t)dt = cos (t). cos(t)dt = (1 − sin2 (t))2 cos dt.
0 0 0
On pose x = sin(t), dx = cos(t)dt.

Z π Z 0 Z 1
2
5 2 2
cos (t)dt = (1 − x ) dx = (1 + x4 − 2x2 )dx
0 1 0
x5 x3 1 2 8
= [x + − 2 ]10 = 1 + − =
5 3 5 3 15
14 CHAPITRE 1. INTÉGRALES SIMPLES ET PRIMITIVES

1.4 Primitives des fonctions rationnelles, Primitives de fonctions


rationnelles de certaines fonctions usuelles.
1.4.1 Primitives de fonctions rationnelles
P (x)
Une fonction rationnelles est de la forme F (x) = Q(x) , où P et Q sont deux polynômes à coefficients
dans R.
On sait que toute fonction rationnelle se décompose comme suit :

P1 (x)
F (x) = Q2 (x) + Q1 (x) , où deg(P1 ) < deg(Q1 ), Q1 unitaire et Q2 (x) ∈ R[X]

On sait que Q1 (x) peut être mis sous la forme :


n
Y m
Y
Q1 (x) = (x − ri )ki (x2 + pj x + qj )hj avec p2j − 4qj < 0
i=1 j=1

et par suit la décomposition en éléments simples, on obtient :

ki
n X m X h
i
X cα,i X aβ,j x + bβ,j
F (x) = Q2 (x) + ( α
) + ( )
i=1 α=1
(x − ri ) j=1 β=1
(x + pj x + qj )β
2

où les ki , hj ∈ N et cα,i , aβ,j , bβ,j , pj , qj ∈ R, avec p2j − 4qj < 0


Le calcul des primitives de fonctions rationnelles se ramène donc à celui des primitives de fonctions
de la forme :
Z
1. xn dx, n ∈ N.
1
Z
2. dx, r ∈ R, n ∈ N∗
(x − r)n
ax + b
Z
3. dx avec p2j − 4qj < 0
(x2 + px + q)n
Nous avons donc,
1
Z
1. xn dx = xn+1 + c
n+1

Z
1  log |x − r| + c; si n = 1
2. = 1 1
(x − r)n  (x − r)−n+1 = + c si n > 1.
−n + 1 (1 − n)(x − r)n−1
ax + b
Z
3. Calcule de dx avec p2 − 4q < 0, n ∈ N∗
(x2 + px + q)n
ax + b a 2x + p pa 1
Z Z Z
on a n
dx = n
dx + (b − ) dx
2
(x + px + q) 2
2 (x + px + q) 2 (x + px + q)n
2
On a
log(x2 + px + q) + c; si n = 1

2x + p
Z 
dx = 1
(x2 + px + q)n + c si n > 1.
(1 − n)(x + px + q)n−1
2

1
Z
Reste l’intégrale de la forme dx
(x2 + px + q)n
On a :
p 4q − p2 n 4q − p2 n 2x + p 2
(x2 + px + q)n = ((x + )2 + ) =( ) (( p ) + 1)n
2 4 4 4q − p2
2x + p 2
On pose u = p 2
, du = p dx.
4q − p 4q − p2
1.4. PRIMITIVES DES FONCTIONS RATIONNELLES, PRIMITIVES DE FONCTIONS RATIONNELLES DE C

p
1 4 1 4 4q − p2 1
Z Z Z
n
dx = ( )n 2x+p dx = ( )n du
2
(x + px + q) 4q − p2 (√ 2
)2 + 1) n 4q − p2 2 (u2 + 1)n
4q−p

1
Z
On pose In = du, par une intégration par parties, on montre que
(u2 + 1)n
u
2nIn+1 = + (2n − 1)In
(1 + u2 )n
et
1
Z
I1 = du = arctan u + c.
1 + u2
3x
Z
Exemple 1.28. Calculer dx.
x3 −1
3x 3x A Bx + C
F (x) = = = + 2
x3
−1 2
(x − 1)(x + x + 1) x−1 x +x+1
A = ((x − 1)F (x))1 = 1 =⇒ A = 1
lim xF (x) = 0 = A + B =⇒ B = −A = −1 =⇒ B = −1
x→+∞
F (0) = 0 = −A + C =⇒ C = A = 1 =⇒ C = 1
Donc
3x 1 −x + 1
= + 2
x3 −1 x−1 x +x+1
1 1 2x + 1 3 1
= − 2
+ 2
x−1 2x +x+1 2x +x+1
Donc

3x dx 1 2x + 1 3 1
Z Z Z Z
3
dx = dx − 2
dx + dx
x −1 x−1 2 x +x+1 2 x2 +x+1
1 3
= log |x − 1| − log(x2 + x + 1) + I
2 2
1 1 4 1
Z Z Z
avec I = 2
dx = 1 2 3 dx = 2x+1 dx
x +x+1 (x + 2 ) + 4 3 ( √ )2 + 1
3
2x + 1 2
On pose u = √ , du = √ dx
3 3√
√ Z 1 2 3
4 3
donc I = 3 2 2+1
du = arctan u + c
u 3
Z
3x 1 2
√ 2x + 1
D’où, dx = log |x − 1| − log(x + x + 1) + 3 arctan( √ ) + c
x3 − 1 2 3
x
Z
Exemple 1.29. Calculer I = dx
− x + 1)2(x2
1 2x − 1 1 1
Z Z
I= dx + dx
2 (x − x + 1) Z 2 (x − x + 1)2
2 2 2
1 1 1 1
I=− 2 + dx (∗)
2 x − xZ + 1 2 (x2 − x + 1)2
1
On pose J = 2 2
dx
Z (x − x + 1)
1 16 1
Z
On a : J = 1 2 3 2 dx = 2x−1 dx
((x − 2 ) + 4 ) 9 (( √3 )2 + 1)2
2x − 1 2
On pose x = √ du = √ dx
3 3
16 CHAPITRE 1. INTÉGRALES SIMPLES ET PRIMITIVES
√ Z
16 3 1
J= du
9Z 2 (u + 1)2
2
1 1 −2u
Dans du on pose f = u, f 0 = 1, g = 2 , g0 = 2
u2 + 1 u +1 (u + 1)2
donc

1 u 2u2 u u2 + 1 − 1
Z Z Z
du = + du = + 2 du
u2 + 1 u2 + 1 (u2 + 1)2 u2 + 1 (u2 + 1)2
u 1 du
Z Z
= 2
+2 2
du − 2
u +1 u +1 (u + 1)2
2

du 1 u
Z
donc = ( 2 + arctan(u)) + c
(u2 + 1) 2 2 u +1
D’où

16 3 1 u
J = ( + arctan u) + c
9 2 2 u2 + 1

4 3 2x − 1 2x − 1
= ( √ 2x−1 2 + arctan( √ ) + c
9 3(( √3 ) + 1) 3

1 2x − 1 4 3 2x − 1
= 2
+ arctan( √ ) + c
3x −x+1 9 3
√ √
1 1 1 2x − 1 2 3 2 3 2x − 1
Par (∗) on obtient I = − 2 + . 2 + + arctan( √ ) + c
2x −x+1 6 x −x+1 9 9 3

1.4.2 Primitives de fonctions rationnelles de certaines fonctions usuelles


Fonctions rationnelles en sin x et cos x
P (sin x, cos x)
Z
dx, où P et Q sont deux polynômes à deux variables à coefficients réels.
Q(sin x, cos x) R
Le cas d’un polynôme en sin x et cos x P (sin x, cos x)dx :
La calcul de cette primitive se ramène au calcul de (cos x)n (sin x)m dx où n, m ∈ N
R

– Si n est impair : n = 2p + 1, on pose t = sin x


Z Z
(cos x)n (sin x)m dx = (cos2 x)p cos x(sin x)m dx
Z Z
p m
= 2
(1 − sin x) (sin x) cos xdx = (1 − t2 )p tm dt

– Si m est impair : m = 2q + 1, on pose t = cos x

Z Z
(cos x)n (sin x)m dx = (cos x)n (sin2 x)q sin xdx
Z Z
= (cos x)n (1 − cos2 x)q sin xdx = − tn (1 − t2 )q dt

– Si n et m sont pairs : n = 2p et m = 2q, on linéarise (cos x)2p (sin x)2q


P (sin x, cos x)
Z
Le cas d’une fonction dx
Q(sin x, cos x)
On utilise le changement de variable t = tan( x2 ), qui donne :

2t 1 − t2 2
sin x = 2
, cos x = 2
et dx = dt
1+t 1+t 1 + t2
1.4. PRIMITIVES DES FONCTIONS RATIONNELLES, PRIMITIVES DE FONCTIONS RATIONNELLES DE C

On se ramène ainsi au calcul des primitives d’une fonction rationnelle de la variable t.


Dans des cas particulière il’y a d’autres changement de variables.

Proposition 1.30. (Régle de Bioche)


P (sin x, cos x)
Z
Soit à calculer dx, où P et Q sont deux polynômes à deux variables à coefficients
Q(sin x, cos x)
réels.

1. Si F (−x) = −F (x), on pose t = cos(x).

2. Si F (π − x) = −F (x), on pose t = sin(x).

3. Si F (x + π) = F (x), on pose t = tan(x).

1
Z
Exemple 1.31. Calculer I = dx
cos x(sin x − cos x)
1
Soit F (x) = , on a F (x + π) = F (x), on pose donc t = tan(x), dt = (1 + t2 )dx
cos x(sin x − cos x)

1 1 + tan2 x 1 + t2 dt
Z Z Z
I = dx = dx =
cos2 x(tan x − 1) tan x − 1 t − 1 1 + t2
dt
Z
= = log |t − 1| + cte = log | tan(x) − 1| + cte
t−1
π
1
Z
2
Exemple 1.32. Calculer dx, on a F (−x) 6= −F (x), F (π − x) 6= −F (x) et F (x + π) 6=
0 1 + cos x
F (x).
1 − t2 2
On pose t = tan( x2 ), cos(x) = 2
, dx = dt.
1+t 1 + t2
π Z 1 Z 1
1 1 2
Z
2
dx = 2 . dt = dt = 1
0 1 + cos x 0 1 + 1−t2 1 + t2
1+t
0

Fonctions rationnelles en eαx , α ∈ R

F (eαx )dx, où F est une fonction rationnelle et α ∈ R, on utilise en général le change-


R
Pour calculer
ment de variable t = eαx , on a alors dt = αtdx donc

F (t)
Z Z
F (eαx )dx = dt
αt

ex
Z
Exemple 1.33. Calculer dx
1 + e2x
dt
On pose t = ex , dt = ex dx = tdx =⇒ dx = .
t

ex t dt 1
Z Z Z
2x
dx = = dt = arctan(t) + c
1+e 1 + t2 t 1 + t2
= arctan(ex ) + c

1
Z
Exemple 1.34. Calculer dx
1 + e2x
dt
On pose t = ex , dt = ex dx = tdx =⇒ dx = .
t
18 CHAPITRE 1. INTÉGRALES SIMPLES ET PRIMITIVES

1 1 dt
Z Z
dx =
1 + e2x 1 + t2 t
1 t 1 1 2t
Z Z
= ( − 2
)dt = ( − )dt
t 1+t t 2 1 + t2
1 t
= log |t| − log |1 + t2 | + cte = log | √ | + cte
2 1 + t2
ex
= log | √ | + cte
1 + e2x

1.5 Exercices
Exercicen1. Calculer en utilisant les sommes
n
de Riemann les limites
n
des suites suivantes :
X 1 1
X kπ X n+k
a) un = √ , b) un = n2 k sin( ) c) un = 2 + 2nk + k 2
k=1
2
n + 2nk k=1
n k=1
2n

Exercice 2. Calculer les suivantes :


Z x Z Z Z
1) cos2 (t) sin2 (t)dt; 2) sin7 (t)dt; 3) et cos(et )dt; 4) e−t cos(2t)dt
0
π π
1 cos3 (x) tan(x) sin3 (x)
Z Z Z Z
4 2
5) dt; 6) dx; 7) dx; 8) dx;
t(1 + ln(t)) sin5 (x) 0 1 + tan(x) 0 (1 + cos x)2
2x2 − x + 2
Z x Z 1
1 arctan(x)
Z Z
9) arcsin(x)dx; 10) dx; 11) √ dx; 12)
0 2x − 3 2
x +x+1 0 (1 + x)2
Z 2x
sin(t)
Exercice 3. Pour x > 0, on pose : F (x) = dt.
x t
1) Calculer F 0 (x) pour tout x > 0.

F (x)
2) Trouver lim .
x→0 x
Exercice 4. Soit f : [0, 1] −→ R une fonction continue. Z π Z π
π
1)En utilisant le changement de variable t = π−x, montrer que l’on a : xf (sin x)dx = f (sin x)dx.
0 2 0
Z π
x sin(x)
2) En déduire la valeur de I = dx
0 1 + cos2 (x)
xn
Z 1
Exercice 5. Soit In = dx où n ∈ N.
0 1+x
1) Calculer I0 , I1 et I2 .

2) Vérifier que In est décroisante.

3) En déduire que In est convergente.

1
4) Montrer que : ∀n ∈ N 0 6 In 6 n+1 .

5) Donner la limite de In .
CHAPITRE 2

Intégrales Généralisées

2.1 Généralités
Dans le chapitre précédent, on a défini et étudié la notion d’intégrale de Riemann d’une fonction
définie sur un intervalle fermé et borné. Dans ce chapitre, on cherche à étendre la notion d’intégrale
aux fonctions non nécessairement bornée et définies sur des intervalles de la forme [a, b[ ; [a, +∞[, ]a, b],
] − ∞, b], ]a, b[, ] − ∞, +∞[.

Définition 2.1. ZSoit f une fonction continue sur [a, b[ où a ∈ R et b ∈ R ou b = +∞. Pour x ∈ [a, b[,
x
on pose F (x) = f (t)dt. On dit que l’intégrale de f sur [a, b[ est convergente ou existe si lim F (x)
a x→b
existe et elle est finie.
Z b
Cette limite est appelée intégrale généralisée ou impropre de f sur [a, b[, et on la note par f (t)dt.
a
−→ Si lim F (x) n’existe pas ou égale à ∞, on dit que l’intégrale de f sur [a, b[ n’existe pas ou divergente.
x→b

Définition 2.2. Soit f une fonction continue sur ]a, b] où b ∈ R et a ∈ R ou a = −∞. Pour x ∈]a, b],
Z b
on pose F (x) = f (t)dt. On dit que l’intégrale de f sur ]a, b] est convergente ou existe si lim F (x)
x x→a
existe et elle est finie.
Z b
Cette limite est appelée intégrale généralisée ou impropre de f sur ]a, b], et on la note par f (t)dt.
a
−→ Si lim F (x) n’existe pas ou égale à ∞, on dit que l’intégrale de f sur ]a, b] n’existe pas ou divergente.
x→a
Z +∞
Exemple 2.3. 1) Etudier la convergence de e−t dt.
0
Pour x > 0 on a : Z x
e−t dt = [−e−t ]x0 = −e−x + 1
0
Z x Z +∞ Z +∞
−t −x −t
lim e dt = lim 1 − e = 1. Donc e dt est convergente et on a : e−t dt = 1
x→+∞ 0 x→+∞ 0 0
Z +∞ 1 dt
dt
Z
2) Etudier la convergence de √ et √
1 t 0 t
Z x
dt √ x √ Z +∞
dt
Pour x > 1 on a : √ = [2 t]1 = 2 x − 2 → +∞, qd x → +∞. Donc √ diverge
1 t 1 t
Z 1
dt √ 1 √ Z 1
dt
Z 1
dt
Pour ε > 0 : √ = [2 t]ε = 2 − 2 ε → 2, qd ε → 0. Donc √ est converge et on a √ = 2.
ε t 0 t 0 t
Z b Z b
Remarque 2.4. 1) Si f est continue sur [a, b[ et si c ∈ [a, b[ alors f (t)dt et f (t)dt sont de
a c
même nature. En effet : Z x Z c Z x
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt
a a c

19
20 CHAPITRE 2. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
Z x Z x
lim f (t)dt existe dans R si et seulement si lim f (t)dt existe dans R
x→b a x→b c
Z b Z c
2) De même si f est continue sur ]a, b] et si c ∈]a, b] alors f (t)dt et f (t)dt sont de même nature.
a a

Définition 2.5. Soit f une fonction continue sur ]a, b[ (−∞ 6 a 6 b 6 +∞). On dit que l’intégrale
de f sur ]a, b[ est convergente s’il existe c ∈]a, b[ tel que chacune des intégrales de f sur ]a, c] et sur
[c, b[ sont convergentes, et on pose
Z b Z c Z b
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt
a a c
Z b
Le nombre f (t)dt est indépendant de c, et s’appelle l’intégrale généralisée de f sur ]a, b[.
a
Z +∞
1
Exemple 2.6. 1) Etudier la convergence de dt
Z x −∞ 1 + t2
1 π
Pour x > 0 : 2
dt = [arctan t]x0 = arctan x → , qd x → +∞.
Z +∞ 0 1+t 2
1 π
Donc dt =
0 1 Z+ t2 2
0 1 π
Pour x < 0 : 2
dt = [arctan t]0x = − arctan x → , qd x → −∞.
Z 0 x 1 + t 2
1 π
Donc 2
dt =
−∞ 1 + t 2
Z +∞ Z 0 Z +∞
1 1 1 π π
D’où dt = dt + dt = + = π
−∞ 1 + t2 −∞ 1 Z+ t2 0 1 + t2 2 2
+∞
2) Etudier la convergence de sin(t)dt
Z x −∞ Z x
Pour x > 0 : sin(t)dt = −[cos(t)]x0 = − cos(x) + 1 n’a pas de limite qd x → +∞, donc sin(t)dt
0 Z +∞ 0

diverge et par suite sin(t)dt diverge.


−∞
Z d
Définition 2.7. 1) Soit f une fonction continue sur ]a, b[ et sur ]b, d[. On dit que f (t)dt est
Z b Z d a

convergente si les deux intégrales f (t)dt et f (t)dt sont convergentes, et dans ce cas on pose :
a b
Z d Z b Z d
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt
a a b

an Z chaque i ∈ {0, ..., n − 1}.


2) Soit a0 <Z a1 < ... < an , soit f une fonction continue sur ]ai , ai+1 [ pour
ai+1
On dit que f (t)dt est convergente si pour chaque i ∈ {0, ..., n − 1}, f (t)dt est convergente
a0 ai
et dans ce cas on pose
Z an n−1
X Z ai+1
f (t)dt = f (t)dt
a0 i=0 ai

et
Z 10
Exemple 2.8. dt converge si et seulement si les 3 intégrales suivantes sont conver-
0 t(t − 1)(t − 2)
gentes :

et et et
Z 1 Z 2 Z 10
dt, dt, et dt
0 t(t − 1)(t − 2) 1 t(t − 1)(t − 2) 2 t(t − 1)(t − 2)
Proposition 2.9. (Exemple de référence )
Soit a > 0 et α ∈ R
2.2. CRITÈRES DE CONVERGENCE POUR LES FONCTIONS POSITIVES 21
Z +∞
1
1. dx converge ⇐⇒ α > 1,

Zaa
1
2. dx converge ⇐⇒ α < 1,
0 xα
Preuve. 1) Si α = 1
Z t
1
lim dx = lim [log |x|]ta = lim log |t| − log a = +∞.
t→+∞ a x t→+∞ t→+∞
Z +∞
1
Donc dx diverge.
a x
Si α 6=Z 1
t 1 1 1 1
lim α
dx = lim [ α−1
]ta = lim α−1

t→+∞ a x t→+∞ (1 − α)x t→+∞ (1 − α)t (1 − α)aα−1

1
 − si α > 1 (cv) ;
(1 − α)aα−1


=


+∞ si α < 1 (div).

2) Si αZ = 1
a 1
lim dx = lim [log |x|]aε = lim log a − log |ε| = +∞.
ε→+∞ ε x ε→0 ε→0
Z 1
1
Donc dx diverge.
0 x
Si αZ6= 1
a 1 1 1 1
lim α
dx = lim [ α−1
]aε = lim α−1

ε→0 ε x ε→0 (1 − α)x ε→0 (1 − α)a (1 − α)εα−1

1
 si α < 1 ;
(1 − α)aα−1


=


+∞ si α > 1 .

Remarque 2.10. L’étude de l’intégrale généralisée d’une fonction f sur un intervalle ]c, d] se ramène
par le changement de variable t = −x à l’étude de l’intégrale généralisée de la fonction x −→ f (−x)
sur l’intervalle [−d, −c[
Z d Z −c
f (t)dt = f (−t)dt
c −d

Dans la suite on va considérer seulement les intégrales généralisées sur des intérvalles de type [a, b[.

2.2 Critères de convergence pour les fonctions positives


Z b
Proposition 2.11. Soit f une fonction continue positive sur [a, b[. Pour que l’intégrale f (t)dt soit
Z x a
convergente, il faut et il suffit, qu’il existe M > 0 tel que ∀x ∈ [a, b[ : f (t)dt 6 M .
a
Z x
Preuve. Soit F (x) = f (t)dt pour x ∈ [a, b[.
a Z y Z x Z y
Si x < y alors F (y) − F (x) = f (t)dt − f (t)dt = f (t)dt > 0 donc F est croissante.
Z b a a x

f (t)dt cv ⇐⇒ lim F (x) existe dans R ⇐⇒ F (x) est majoré ⇐⇒ ∃M > 0 tel que ∀x ∈ [a, b[ :
Zax x→b

f (t)dt 6 M .
a

Proposition 2.12. Soient f et g deux fonctions positives continue sur [a, b[ vérifiant 0 6 f (t) 6 g(t)
pour tout t ∈ [a, b[. Alors on a :
22 CHAPITRE 2. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

Z b Z b
1. Si g(t)dt converge alors f (t)dt converge et dans ce cas on a :
a a
Z b Z b
f (t)dt 6 g(t)dt
a a
Z b Z b
2. Si f (t)dt diverge alors g(t)dt diverge.
a a
Z x Z x
Preuve. Pour x ∈ [a, b[ on pose F (x) = f (t)dt et G(x) = g(t)dt on a F (x) 6 G(x).
a a
Z b Z b
1) Si g(t)dt converge alors G(x) est majoré donc F (x) est majoré d’où f (t)dt converge.
a a
2) C’est la contraposée de 1).
Z +∞
1
Exemple 2.13. Déterminer la nature de l’intégrale dx
0 ex +1
1 1
On a : ∀x ∈ [0, +∞[, 0 6 x 6 x
Z t Z t e +1 e Z +∞
1 −x −x t −t 1
or x
dx = e dx = [−e ] 0 = −e + 1 → 1 qd t → +∞ Donc x
dx converge, d’où
Z +∞0 e 0 0 e
1
x
dx converge.
0 e +1
Définition 2.14. Deux fonctions f et g définies à gauche de b ∈ R, sauf peut être en b (resp. au
voisinage de +∞) sont équivalentes à gauche de b (resp. au voisinage de +∞) s’il existe une fonction
ε définie à gauche de b sauf peut être en b (resp. au voisinage de +∞) telle que f (x) = g(x)(1 + ε(x))
avec lim ε(x) = 0 (resp. lim ε(x) = 0).
x→b− x→+∞

Théorème 2.15. Soient a ∈ R et b tel que a < b 6 +∞. f et g deux fonctions positives, continue
sur [a, b[.
Z b
1. Si f et g sont équivalentes à gauche de b (resp. au voisinage de b = +∞) alors f (t)dt et
Z b a

g(t)dt sont de même nature.


a
f (x) b Z b Z
2. Si lim = 0 alors g(t)dt converge =⇒ f (t)dt converge
x→b− g(x) a a
Z b Z b
f (x)
3. Si lim = +∞ alors g(t)dt diverge =⇒ f (t)dt diverge
x→b− g(x) a a
Z 1 x Z +∞
e −1 x
Exemple 2.16. 1) Etudier la convergence des intégrales dx et √ dx.
0 x3/2 1 x5+1
ex
Z 1 Z 1 x
−1 x 1 1 e −1
• ∼0 = or dx converge donc dx converge.
x3/2 x3/2 x1/2 0 x1/2 0 x3/2
x x 1 1
• √ = q = q ∼ 3/2
x5
+1 x5/2 1 + x15 x3/2 1 + x15 x
Z +∞ Z +∞
dx x
Or 3/2
converge donc √ dx converge.
1 x 1 x5 + 1
Z 1
dt
2) Etudier la convergence de
Z 1 0 sin t Z 1
1 1 1 dt
On a ∼0 et dt diverge, donc dt diverge.
sin t t 0 t 0 sin t
Corollaire 2.17. Soit f une fonction positive et continue sur [a, +∞[ avec a > 0, on a :
2.2. CRITÈRES DE CONVERGENCE POUR LES FONCTIONS POSITIVES 23
Z +∞ Z +∞
C 1
1. Si f (x) ∼+∞ (C 6= 0) alors f (x)dx et dx sont de même nature, donc
xα a a xα
Z +∞
f (x)dx converge si et seulement si α > 1
a
Z +∞
2. Si lim xα f (x) = 0 et α > 1 alors f (x)dx converge.
x→+∞ a
Z +∞
3. Si lim xα f (x) = +∞ et α 6 1 alors f (x)dx diverge.
x→+∞ a
Z +∞ Z +∞ Z +∞
−t2 log t log t
Exemple 2.18. Etudier la nature des intégrales e dt, dt, dt.
0 1 t 1 t2
Z +∞
2 2
→ lim t2 e−t = 0 et 2 > 1 alors e−t dt converge.
t→+∞ 0
Z +∞
log t log t
→ lim t = lim log t = +∞ et 1 6 1 alors dt diverge.
t→+∞ t t→+∞ 1 t
Z +∞
log t log t 3 log t
→ lim t3/2 2
= lim 1/2 = 0 et > 1 donc dt converge.
t→+∞ t t→+∞ t 2 1 t2
log t
4 On remarque qu’on n’obtient rien si on multiple par t ou par t2 en effet :
t2
log t
lim t2 = lim log t = +∞ mais α = 2 > 1.
t→+∞ t2 t→+∞

log t log t
lim t = lim = 0 mais α = 1 6 1.
t→+∞ t2 t→+∞ t

Corollaire 2.19. Soit f une fonction positive et continue sur [a, b[, a et b ∈ R, a < b, on a :
Z b Z b
A ∗ 1
1. Si f (x) ∼b (A ∈ R ) alors f (x)dx et dx sont de même nature, donc
(b − x)α a a (b − x)α
Z b
f (x)dx converge si et seulement si α < 1
a
Z b
α
2. Si lim (b − x) f (x) = 0 et α < 1 alors f (x)dx converge.
x→b− a
Z b
3. Si lim (b − x)α f (x) = +∞ et α > 1 alors f (x)dx diverge.
x→b− a
Z 2
1
Exemple 2.20. Donner la nature de √ dx
1 x4 −1
1
Sur ]1, 2] la fonction f (x) = √ est positive et continue
x4 −1
1 1
f (x) = p = 1p
(x − 1)(x + 1)(x2 + 1) (x − 1) 2 (x + 1)(x2 + 1)
1 1 1 1
lim (x − 1) 2 f (x) = =⇒ f (x) ∼1
x→1 2 2 (x − 1) 12
Z 2 Z 2
1 1
Or 1 dx converge donc √ dx converge
4
x −1
1 (x − 1) 2 1
Z b
Remarque 2.21. Si f 6 0 et continue sur [a, b[ alors −f > 0 sur [a, b[ et on a : f (t)dt et
Z b a

(−f )(t)dt sont de même nature.


a
24 CHAPITRE 2. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES

Z b
Définition 2.22. Soit f une fonction continue sur [a, b[ où a < b 6 +∞. L’intégrale f (x)dx est
Z b a

dite absolument convergente si |f (t)|dt converge.


a

Théorème 2.23. Une intégrale absolument convergente est convergente.


Z b Z b
|f (t)|dt converge =⇒ f (t)dt converge
a a
Z b
Preuve. Pour tout t ∈ [a, b[ on a : −|f (t)| 6 f (t) 6 |f (t)| donc 0 6 f (t) + |f (t)| 6 2|f (t)| |f (t)|dt
Z b Z b a

converge donc 2|f (t)|dt converge et par suite (f (t) + |f (t)|)dt converge.
a a

∀x ∈ [a, b[ :
Z x Z b Z x
f (t)dt = (f (t) + |f (t)|)dt − |f (t)|dt
a a a

D’où
Z b Z x Z x Z x
f (t)dt = lim f (t)dt = lim (f (t) + |f (t)|)dt − lim |f (t)|dt
a x→b a x→b a x→b a
Z b Z b
= (f (t) + |f (t)|)dt − |f (t)|dt
a a
Z b
Donc f (t)dt converge.
a
Z +∞
2 sin t − 3 cos t
Exemple 2.24. Etudier l’intégrale généralisée dt
1 t2
2 sin t − 3 cos t 5
∀t ∈ [1, +∞[ on a | |6 2
Z +∞ t2 Z t
1 +∞ 5 Z +∞
2 sin t − 3 cos t
or dt converge donc dt converge d’où | | dt converge.
1 t2 1 t 2
1 t2
Z +∞
2 sin t − 3 cos t
D’où dt converge.
1 t2
Théorème 2.25. (Intégration par parties)
Soient f et g deux fonctions de classe C 1 sur [a, b[ (a < b 6 +∞). Si lim f (x)g(x) existe dans R alors
x→b
Z b Z b
les intégrales f (t)g 0 (t)dt et f 0 (t)g(t)dt sont de même nature, et en cas de convergence on a :
a a
Z b Z b
0
f (t)g (t)dt = lim f (x)g(x) − f (a)g(a) − f 0 (t)g(t)dt
a x→b a
Z +∞
sin t
Exemple 2.26. Etudier la nature de dt
1 t
Posons
1 1
g = , g0 = − 2
t t
f = − cos t, f 0 = sin t
cos x +∞ sin t Z +∞ cos t Z
cos t 1
Z +∞
dt
lim = 0 donc dt et 2
dt sont de même nature, or | 2 | 6 2 et dt
x→+∞ x
Z +∞ 1 t 1 t
Z +∞ t t 1 t2
cos t sin t
converge donc dt converge d’où dt converge.
1 t2 1 t
2.3. EXERCICES 25

2.3 Exercices
Exercice 6. DonnerZ la nature et la valeur éventuelle des intégrales suivantes :
Z +∞ 1
ex dx; log(t)dt;
0 Z +∞ 0Z
dt +∞ log(1 + x)
dx
1 t log(t) 1 x2
Z +∞
log(x)
Exercice 7. Soient a un nombre réel strictement positif et I(a) = dx.
0 x2 + a2

1) Montrer que l’intégrale I(a) est convergente.

2) En utilisant le changement de variable : x = at , calculer I(a) en fonction de I(1).

π
3) En déduire que I(a) = log(a).
2a

Exercice 8. Discuter, selon les valeurs des paramètres réels α et β la nature des intégrales suivantes :
Z +∞ α Z +∞
t − √1x
I= dt et J= xβ (1 − e )dx
0 1+t 0
26 CHAPITRE 2. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
CHAPITRE 3

Equations différentielles

Soit F (x, z0 , z1 , ..., zn ) une fonction de (n + 2) variables réelles définie sur une partie A de Rn+2 . Une
équation différentielles est une équation qui s’écrit sous la forme :

(E) : F (x, y, y 0 , ...., y (n) ) = 0

où l’inconnue y est une fonction de la variable réelle x.


L’entier n est dit ordre de l’équation différentielle.
Résoudre l’équation différentielle (E), c’est déterminer sa solution générale c-à-d toutes les fonctions
g définies et dérivables jusqu’a l’ordre n sur un intervalle J de R telles que :

x ∈ J =⇒ (x, g(x), g 0 (x), ...., g (n) (x)) ∈ A

et
F (x, g(x), g 0 (x), ...., g (n) (x)) = 0

Exemple 3.1. 1. La quantité de carbone notée N (t) dans un échantillon animal ou végétal décroit
après la mort de celui-ci. Elle vérifié l’équation différentielle
dN
= −λ.N
dt
2. Considérons la chute d’un corps de masse m soumis à frottement fluide, proportionel à la vitesse.
Le vecteur position x(t) est solution de l’équation différentielle

mx00 + γx0 − mgx = 0.

3. Considérons un circuit RCL en série. L’intensité i qui traverse le circuit obéit à l’équation
différentielle :
d2 i di 1
L+ R + i = 0.
dt2 dt C
Une équation différentielle est du premier ordre si elle ne fait intervenir que la première dérivée y 0 .

3.1 Equation différentielle linéaire du premier ordre


Définition 3.2. Une équation différentielle du premier ordre est dite linéaire si elle peut se mettre
sous la forme :
y 0 = a(x)y + b(x) (E)

où a et b sont des fonctions définies sur un intervalle I de R et continues sur I.

27
28 CHAPITRE 3. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES

−→ y 0 − a(x)y = 0 est l’équation sans second membre (E.S.S.M) associée à (E)

Théorème 3.3. Soit A une primitive de a sur l’intervalle I. La solution générale de l’ ESSM :
y 0 − a(x)y = 0 définie sur I est y = Kexp(A(x)) où K ∈ R
dy dy dy
Z Z
y0
Preuve. − a(x)y = 0 =⇒ = a(x)y =⇒ = a(x)dx (y 6= 0) =⇒ = a(x)dx + C.
dx y y
Donc log |y| = A(x) + C =⇒ |y(x)| = eA(x)+C =⇒ y(x) = ±eC eA(x) =⇒ y(x) = KeA(x) avec K =
±eC .
y = 0 est aussi une solution, donc la solution générale de l’ESSM est y = KeA(x) avec K ∈ R.

Théorème 3.4. Soit y0 une solution particulière de (E) définie sur I. Les solutions de (E) sont
exactement les fonctions y0 + y où y est une solution de l’ESSM.
C-à-d :
y(E) = y0 + y

Donc y(E) = y0 + Kexp(A(x)), K ∈ R

Preuve. Soit y une solution de L’ESSM et y0 une solution particulière de (E)

(y0 + y)0 − a(x)(y0 + y) = y00 + y 0 − a(x)y0 − a(x)y


= y00 − a(x)y0 + y 0 − a(x)y
= b(x) + 0 = b(x)

Inversement, soit z une solution de (E), on va montrer que z − y0 est une solution de L’ESSM :

(z − y0 )0 − a(x)(z − y0 ) = z 0 − a(x)z − y00 + a(x)y0


= b(x) − (y00 − a(x)y0 ) = b(x) − b(x) = 0

Le problème se ramène donc à déterminer une solution particulière de l’équation (E). La méthode de
variation de la constante permet d’en déterminer une dans tous les cas.

Solution particulière par variation de la constante.


y = KeA(x) est la solution générale de L’ESSM, on cherche une solution particulière de (E) sous la
forme y0 = K(x)eA(x) .
y0 est une solution de (E) ssi y00 − a(x)y0 = b(x)
ssi K 0 (x)eA(x) + K(x)A0 (x)eA(x) − a(x)K(x)eA(x) = b(x)
ssi K 0 (x)eA(x) + K(x)a(x)eA(x) − a(x)K(x)eA(x) = b(x)
b(x)
ssi K 0 (x)eA(x) = b(x) ssi K 0 (x) = A(x)
e
b(x) b(x)
Z Z
On en déduit K(x) en intégrant K(x) = dx d’où y = eA(x) dx
0
eA(x) eA(x)
Exemple 3.5. Résoudre sur ]0, +∞[ l’équation différentielle

xy 0 = 2y + x3 ex (E)
2y
Sur ]0, +∞[ (E) ⇐⇒ y 0 = + x2 e x
x
−→ ESSM :
2y 2
Z
y0 = =⇒ y = K exp( dx) = K exp(2 log x) = K exp(log x2 ) = Kx2
x x
3.2. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES DU SECOND ORDRE À COEFFICIENTS CONSTANTS2

Donc y = Kx2 .
−→ On cherche une solution particulière sous la forme yp = K(x)x2

yp0 = K 0 (x)x2 + 2xK(x)


2y
yp0 = + x2 ex ⇐⇒ K 0 (x)x2 + 2xK(x) = 2K(x)x + x2 ex
x
⇐⇒ K 0 (x)x2 = x2 ex ⇐⇒ K 0 (x) = ex ⇐⇒ K(x) = ex

Donc yp = x2 ex . La solution générale de (E) est y = Kx2 + x2 ex , avec K ∈ R

Proposition 3.6. (Superposition des solutions)


Soit l’équation
y 0 = a(x)y + b(x) (E)
n
X
avec b(x) = bk (x). Soient
k=1
y 0 = a(x)y + bk (x) (Ek )
n
X
si yk est une solution particulière de (Ek ) alors y = yk est une solution particulière de (E).
k=1

Preuve.
n n n n
y0 = yk0 =
X X X X
(a(x)yk + bk (x)) = a(x) yk + bk (x)
k=1 k=1 k=1 k=1
= a(x)y + b(x)

3.2 Equations différentielles linéaires du second ordre à coefficients


constants
Une équation différentielle linéaire du second ordre, à coefficients constants, est une équation de la
forme :
ay 00 + by 0 + cy = g(x) (E)

où a, b, c ∈ R, a 6= 0 et g est une fonction continue sur un intervalle I. L’équation différentielle :

ay 00 + by 0 + cy = 0 (E0 )

est appelée l’équation sans second membre associée à (E).


−→ L’équation ar2 + br + c = 0 est appelé l’équation caractéristique de (E0 ).
Soit ∆ = b2 − 4ac, le discriminant de l’équation caractéristique associée à (E0 ).

Résolution de L’ESSM.

Théorème 3.7. Soit l’ ESSM suivante ay 00 + by 0 + cy = 0 (E0 ).


−→Si ∆ > 0, l’équation caractéristique possède deux racines réelles distinctes r1 6= r2 et les solutions
de (E0 ) sont les
y(x) = λer1 x + µer2 x où λ, µ ∈ R

−→ Si ∆ = 0, l’équation caractéristique possède une racine double r0 et les solutions de (E0 ) sont les

y(x) = (λ + µx)er0 x où λ, µ ∈ R
30 CHAPITRE 3. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES

−→ Si ∆ < 0, l’équation caractéristique possède deux racines complexes r1 = α + iβ, r2 = α − iβ et


les solutions de (E0 ) sont y(x) = eαx λ cos(βx) + µ sin(βx)

où λ, µ ∈ R

Exemple 3.8. 1) Résoudre y 00 − y 0 − 2y = 0. L’équation caractéristique est r2 − r − 2 = 0, ∆ > 0,


r1 = −1, r2 = 2. D’où y(x) = λe−x + µe2x , λ, µ ∈ R

2) Résoudre y 00 − 4y 0 + 4y = 0. L’équation caractéristique est r2 − 4r + 4 = 0, ∆ = 0, r0 = 2. D’où


y(x) = (λx + µ)e2x , λ, µ ∈ R.

3) Résoudre y 00 − 2y 0 + 5y = 0. L’équation caractéristique est r2 − 2r + 5 = 0, ∆ < 0, r1 = 1 + 2i,


r2 = 1 − 2i. D’où y(x) = ex (λ cos(2x) + µ sin(2x)), λ, µ ∈ R

Résolution de L’équation complète (E)

(E) : ay 00 + by 0 + cy = f (x)

Proposition 3.9. Pour tout x0 ∈ I et (α, β) ∈ R2 , l’équation (E) admet une solution unique y telle
que y(x0 ) = α et y 0 (x0 ) = β.

Remarque 3.10. (Principe de superposition des solutions)


Si f (x) est somme de plusieurs fonctions f (x) = f1 (x) + f2 (x) + ... + fn (x). On cherche une solution
particulière zi de chaque équation ay 00 + by 0 + cy = fi (x), et la fonction z = z1 + z2 + .... + zn est une
solution particulière de (E).

Théorème 3.11. Soit y1 une solution particulière de (E) définie sur I. Les solutions de (E) sont
exactement les fonctions y1 + y où y est une solution de l’ESSM. C-à-d

y(E) = y1 + y(ESSM )

Preuve. On a, ay100 + by10 + cy1 = f (x), ∀x ∈ I. z est une solution de (E) ⇐⇒ az 00 + bz 0 + cz =


ay100 + by10 + cy1
⇐⇒ a(z − y1 )00 + b(z − y1 )0 + c(z − y1 ) = 0
⇐⇒ z − y1 = y est une solution de l’ESSM
⇐⇒ z = y1 + y avec y est une solution de l’ESSM

La résolution de (E) se ramène donc à la détermination d’une solution particulière de (E).


−→ Cas général : S’il n’y a pas de solution particulière évidente, on fait la méthode de la variation
de la constante :

Proposition 3.12. (Méthode de variation de la constante : Méthode de Lagrange)


On cherche une solution particulière sous la forme y = A(x)y1 + B(x)y2 avec la condition de Lagrange

A0 (x)y1 + B 0 (x)y2 = 0

où y1 et y2 sont donnés par :




 y1 = er1 x et y2 = er2 x si ∆ > 0 ;
y1 = xerx et y2 = erx si ∆ = 0 ;
y1 = eαx cos βx et y2 = eαx sin βx si ∆ < 0.

A 0 0
( (x) et B (x) vérifiant le système
A (x)y1 + B 0 (x)y2 = 0 ;
0
on trouve A0 et B 0 et par intégration on trouve A et B.
A0 (x)y10 + B 0 (x)y20 = a1 f (x).
3.2. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES DU SECOND ORDRE À COEFFICIENTS CONSTANTS3

−→ Cas particuliers
1) Cas où f (x) = eλx P (x) avec λ ∈ R et P (x) un polynôme.
On cherche une solution particulière sous la forme :
– y = eλx Q(x), si λ n’est pas racine de ar2 + br + c = 0
– y = xeλx Q(x), si λ est une racine simple de ar2 + br + c = 0
– y = x2 eλx Q(x), si λ est une racine double de ar2 + br + c = 0
avec Q(x) un polynôme tel que d◦ Q = d◦ P.

2) Cas où f (x) = P (x), où P est un polynôme.


On applique le cas précédent avec λ = 0
– y = Q(x), si 0 n’est pas racine de ar2 + br + c = 0
– y = xQ(x), si 0 est une racine simple de ar2 + br + c = 0
– y = x2 Q(x), si 0 est une racine double de ar2 + br + c = 0
où Q(x) un polynôme tel que d◦ Q = d◦ P.

3) Cas où f (x) = eαx P (x) cos βx ou bien f (x) = eαx P (x) sin βx avec P (x) un polynôme, α ∈ R
,β ∈ R∗
On cherche une solution particulière sous la forme :
– y = eαx (P1 (x) cos βx + P2 (x) sin βx), si α + iβ n’est pas racine de ar2 + br + c = 0
– y = eαx (xP1 (x) cos βx + xP2 (x) sin βx), si α + iβ est une racine de ar2 + br + c = 0
avec P1 (x) et P2 (x) sont deux polynôme tels que d◦ P = d◦ P1 = d◦ P2 .

Exemple 3.13. 1) Résoudre l’équation différentielle

y 00 + 4y 0 + 4y = x + e−2x (E)

−→ ESSM : y 00 + 4y 0 + 4y = 0 l’équation caractéristique : r2 + 4r + 4 = 0 ⇐⇒ (r + 2)2 = 0 (∗) r = −2


La solution générale de L’ESSM est y = (Ax + B)e−2x avec (A, B) ∈ R2 .
−→ Soient les équations :
y 00 + 4y 0 + 4y = x (E1 )

y 00 + 4y 0 + 4y = e−2x (E2 )

Puisque 0 n’est pas racine de (*), on cherche une solution particulière de (E1 ) sous la forme y1 = ax+b
On a : y10 = a et y100 = 0 (
4a=1 ;
y100 + 4y10 + 4y1 = x ⇐⇒ 4a + 4ax + 4b = x ⇐⇒
4a+4b=0.
1 −1 x−1
⇐⇒ a = 4 et b = 4 donc y1 = 4 .
Puisque −2 est une solution double de l’équation caractéristique, on chereche une solution particulière
de (E2 ) sous la forme y2 = αx2 e−2x
y20 = 2αxe−2x − 2αx2 e−2x , y200 = 2αe−2x − 4αxe−2x − 4αxe−2x + 4αx2 e−2x .
y200 +4y20 +4y2 = e−2x ⇐⇒ e−2x (2α−8αx+4αx2 +8αx−8αx2 +4αx2 ) = e−2x ⇐⇒ 2αe−2x = e−2x ⇐⇒
1
2α = 1 ⇐⇒ α =
2
x2 −2x
y2 = e .
2
32 CHAPITRE 3. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES

x−1 x2 −2x
Donc une solution particulière de (E) est yp = y1 + y2 = 4 + 2 e .
La solution générale de (E) est alors

x − 1 x2 −2x
y = (Ax + B)e−2x + + e
4 2
avec (A, B) ∈ R2
2) Résoudre l’équation différentielle
1
y 00 + 3y 0 + 2y = (E)
1 + e2x
L’ ESSM : y 00 + 3y 0 + 2y = 0.
L’équation caractéristique : r2 + 3r + 2 = 0 ⇐⇒ r = −1 et r = −2. La solution générale de l’ESSM
est
y = Ae−x + Be−2x , avec (A, B) ∈ R2

On cherche une solution particulière de (E) sous la forme y = A(x)e−x + B(x)e−2x avec la condition
de Lagrange A0 (x)e−x + B 0 (x)e−2x = 0 et A0 (x) et B 0 (x) vérifient le système :

A0 (x)e−x + B 0 (x)e−2x = 0 (1) ;




1
−A0 (x)e−x − 2B 0 (x)e−2x = (2).
1 + e2x

1 0 e2x
(1) + (2) −→ −B 0 (x)e−2x = =⇒ B (x) = − .
1 + e2x 1 + e2x
Z
e2x 1
B(x) = − 2x
dx = − log(1 + e2x )
1+e 2
1 0 ex
2 × (1) + (2) implique A (x)e−x =
0 =⇒ A (x) =
1 + e2xZ 1Z + e2x
e x dt
Posons t = ex , dt = ex dx. Donc A(x) = dx = = arctan(t) = arctan(ex )
1 + e2x 1 + t2
Une solution particulière est
1
yp = arctan(ex )e−x − log(1 + e2x )e−2x
2
La solution générale de (E) est
1
y = Ae−x + Be−2x + arctan(ex )e−x − log(1 + e2x )e−2x
2
Exercice : Résoudre les équations différentielles suivantes :
y 00 + y = x + ex cos 2x
1
y 00 + y = .
sin3 x

3.3 Exercices
Z √
x+1
Exercice 9. 1. Calculer dx.
x+2
2. Intégrer l’équation différentielle suivante :

(x + 2)y 0 − y x + 1 = 0.

Exercice 10. Intégrer l’équation suivante sur R∗ :


−x
xy 0 − y =
sin( xy )
3.3. EXERCICES 33

Exercice 11. On considère l’équation différentielle linéaire suivante :

(E) : (1 + x2 )y 0 + x2 y = 1 + x2 arctan(x).

1. Vérifier que y0 = arctan(x) est une solution particulière de (E).


2. Déduire la solution générale de (E).

Exercice 12. Résoudre les équations différentielles suivantes sur l’intervalle I :

1. y 0 + 2y = x, I = R.
2. y 0 cos(x) + y sin(x) = 1, I =] − π2 , π2 [.
2
3. y 0 + 2xy = 2xe−x , I = R.
x
4. xy 0 + 2y = 2 , I = R∗ .
x +1
Exercice 13. On considère l’équation différentielle

y 00 + 2y 0 + 4y = xex . (E)

1. Déterminer les solutions de (E).


2. Déterminer les solutions h de (E) qui vérifiant h(0) = h0 (0) = 0.
3. Soit f :]0, +∞[−→ R deux fois dérivable vérifiant

t2 f 00 (t) + 3tf 0 (t) + 4f (t) = t ln(t)

On pose g(x) = f (ex ).


– (a) Vérifier que g est solution de (E)
– (b) En déduire l’expression de f .

Exercice 14. Résoudre les équations différentielles suivantes :


1. y 00 + y 0 − 2y = xex + cos(x).
2. y 00 + 2y 0 + y = ch(x).
3. y 00 + y = tan(x).
1
4. y 00 + y = 3 .
sin (x)
34 CHAPITRE 3. EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
CHAPITRE 4

Les Séries Numériques

Le but est de donner un sens précis à une somme infinie de termes.

4.1 Définitions et Propriétés


n
X
Soit un , n > 0, une suite réelle. On pose Sn = u0 + u1 + .... + un = uk , la somme des premiers
k=0
termes jusqu’a l’ordre n.
X
Définition 4.1. On appelle série attachée à la suite un et on la note par un , la suite Sn définie
n
X
par Sn = uk .
k=0
un est appelé le terme général de la série.
X
La série associée à un est notée par un ou bien par u0 + u1 + .... + un + ....
X
Définition 4.2. a) La série un est dite convergente si la suite Sn a une limite finie quand n 7→ +∞.
+∞
X
Dans ce cas S = lim Sn est appelée la somme de la série, on la note par S = uk . On dit aussi
n7→+∞
P k=0
que la série un converge et sa somme est S.

X
b) La série un est dite divergente si la suite Sn n’a pas de limite finie (c’est-à dire Sn n’a pas de
limite, ou bien admet une limite infinie)
1
Exemple 4.3. 1) Soit la série de terme général un = , n > 0. On a :
3n
1 1 1 1 1 − ( 13 )n
Sn = + 2 + ... + n = .
3 3 3 3 1 − 13
1 1 1
Sn = (1 − n ), donc lim Sn = .
2 3 n7→+∞ 2
P 1 1
Donc la série 3n est convergente de somme 2 .
1
2) Série harmonique. C’est la série dont le terme général est de la forme un = , où n ∈ N∗ . Cette
n
série n’est pas convergente.

Définition 4.4. (Nature et Caractère)


Déterminer la nature ou le caractère d’une série c’est déterminer si elle est convergente ou divergente

Définition 4.5. (Série déinie à partir d’un certain rang)

35
36 CHAPITRE 4. LES SÉRIES NUMÉRIQUES

n
X X
Soit (un )n>p une suite définie à partir de p. On pose Sn = uk . On dit que la série un converge
k=p n>p
si et seulement si la suite Sn admet une limite finie.
X
Définition 4.6. Soit un une série qui converge, et soit S sa somme. On pose Rn = S − Sn où
n
X +∞
X X
Sn = uk et on la note par Rn = uk . Rn est appelée le reste d’ordre n de la série un . On
k=0 p=n+1
a lim Rn = 0
n7→+∞
X
Proposition 4.7. a) Si la série un converge alors lim un = 0.
n7→+∞

X1 1
b) La réciproque est fausse : La série harmonique diverge malgré que lim =0
n n7→+∞ n

Preuve. a) On a un = Sn − Sn−1 et lim Sn = S donc


n7→+∞

lim un = lim Sn − lim Sn−1 = S − S = 0


n7→+∞ n7→+∞ n7→+∞

n
1 X 1 1
b) On pose vn = et Sn = vk = 1 + + ... + .
n k=1
2 n
1 1 1 1 1 1 n 1
S2n − Sn = + + .... + > + + .... + = =
n+1 n+2 2n 2n 2n 2n 2n 2
1 1
Donc S2n − Sn > , d’où la suite Sn ne peut pas converge sinon on obtient 0 > ce qui est absurde.
P 12 2
Donc la série n diverge.
X X
Proposition 4.8. Si les séries un et vn convergent et leurs sommes S et S 0 , alors on :
X
a) La série (un + vn ) converge et sa somme est S + S 0 .
X
b) La série (λun ) converge et sa somme est λS, ∀λ ∈ R.

Preuve. a) u0 + v0 + u1 + v1 + ... + un + vn = u0 + u1 + ... + un + v0 + v1 + ... + vn = Sn + Sn0 → S + S 0


qd n → +∞.
b)λu0 + λu1 + ... + λun = λ(u0 + u1 + ... + un ) = λSn → λS qd n → +∞.
X X X
Remarque 4.9. ∀λ ∈ R∗ , les séries un et λun sont de même nature. En effet : si un
X X
converge alors la série λun converge. Réciproquement, si la série λun converge alors la série
−1
X X
λ λun converge, c-à-d la série un converge.
X
Cas particuliers a) Soit un une série telle que un = an − an+1 , ∀n ∈ N, alors :
X
la série un converge ⇐⇒ la suite an converge.
+∞
X
Dans ce cas, on a uk = a0 − lim an .
n→∞
k=0
n
X
En effet Sn = uk = a0 − a1 + a1 − a2 + ... + an1 − an + an − an+1 , implique que Sn = a0 − an+1 d’où
k=0
un converge ⇐⇒ la suite Sn admet une limite finie ⇐⇒ la suite an admet une limite finie.
P
la série
1 1 1 1
Exemple 4.10. un = on a un = − , ∀n ∈ N∗ . On pose an = on a un = an − an+1
n(n + 1) n n+1 n
+∞
X X 1
lim an = 0 donc la série un converge et on a uk = a1 − lim = a1 = 1
n→+∞ n→+∞ n + 1
k=1
4.2. SÉRIE À TERMES POSITIFS 37

b) Série géométrique. Soient a ∈ R∗ et q ∈ R. On appelle série géométrique de premier terme a et


de raison q, la série q n a, c-à-d, la série : a + qa + q 2 a + ... + q n a + ...
+∞ +∞
X a X
qna = qn =
P n
La série q a converge si et seulement si |q| < 1. Dans ce cas on a : donc
n=0
1−q n=0
1
si |q| < 1.
1−q
n
X
En effet : Sn = q k a = a + qa + q 2 a + ... + q n a = a(1 + q + q 2 + ... + q n )
k=0
Si q = 1 on a Sn = (n + 1)a donc la série diverge.
1 − q n+1
Si q 6= 1 on a Sn = a .
1−q
a
Si |q| < 1 alors lim q n+1 = 0 donc lim Sn = .
n→+∞ n→+∞ 1X−q
Si q > 1 lim q n+1 = +∞ donc Sn diverge d’où un diverge.
n→+∞ X
Si q 6 −1 alors Sn n’a pas de limite quand n → +∞, donc la série q n a diverge.

4.2 Série à termes positifs


Définition 4.11. Une série un est dite à termes positifs si pour tout n ∈ N on a un > 0.
X
Proposition 4.12. Pour qu’une série un à termes positifs converge, il faut et il suffit que sa
somme partielle Sn soit majorée.
n
X
Preuve. On pose Sn = uk , on a Sn+1 = Sn + un+1 > Sn car un+1 > 0 donc Sn+1 > Sn . La suite
k=0
Sn est alors croissante, donc pour qu’elle admet une limite finie il faut et il suffit qu’elle soit majorée.

Définition 4.13. (Critère de comparaison des séries)


X X
Soient un et vn deux séries à termes positifs, tel que 0 6 un 6 vn ∀n ∈ N, alors on a
X X
1. Si vn converge alors un converge,
X X
2. Si un diverge alors vn diverge.
n
X n
X
Preuve. 1) On pose Sn = uk et Sn0 = vk .
k=0 k=0
0 6 uk 6 vk donc 0 6 Sn 6 Sn0
X
vn converge implique que la suite Sn0 converge donc Sn0 est majorée, or Sn 6 Sn0 donc Sn est
P
majorée, ce qui donne Sn converge ce qui implique que la série un converge.
2) est simplement la contraposée de (1)
1 1 X 1 X 1
Exemple 4.14. 1) 2
6 , donc la série 2
converge car la série est
n n(n − 1) n n(n − 1)
converge.

1 1 X 1
2) 6 √ , donc la série √ est divergente.
n n n
X X
Définition 4.15. On dit que les deux séries un et vn sont équivalente et on note un ∼∞ vn
un
quand n 7→ +∞ si lim =1
n7→+∞ vn
X X
Proposition 4.16. Soient un et vn deux séries à termes positifs avec un ∼ vn quand n 7→ +∞,
alors on a :
38 CHAPITRE 4. LES SÉRIES NUMÉRIQUES
X X
un est convergente ⇐⇒ vn est convergente.
un un 1 1 un 3
Preuve. Puisque lim = 1, alors ∃n0 ∈ N tel que si n > n0 on a | −1 |< donc < < ,
n7→+∞ vn vn 2 2 vn 2
∀n > n0 , =⇒ ∀n > n0 : 12 vn < un < 32 .
X X1 X
• Si un convergente alors vn convergente, d’où vn convergente.
2
X X3 X
• Réciproquement, si vn convergente alors un convergente donc un convergente.
2
Proposition 4.17. (Critère de Cauchy)
X √
Soit un une série à termes positifs telle que lim n un = l alors :
n7→+∞
X
1. Si l < 1 : la série un converge.
X
2. Si l > 1 : la série un diverge.
3. Si l = 1 : ce critère ne donne rien.
1
Exemple 4.18. Pour a > 0 et n ∈ N∗ on pose un = (a + )n . Trouver la nature de la série un .
P
n
√ 1 √
• On a un = a + ⇒ lim
n n
un = a.
Xn n7→+∞
? Si a > 1 alors un diverge.
X
? Si a < 1 alors un converge.
1
1 n n log(1+ ) X
? Si a = 1 alors un = (a + ) = e n , lim un = e 6= 0 donc un diverge.
n n7→+∞

Proposition 4.19. (Critère de d’Alembert)


X un+1
Soit un une série à termes positifs telle que lim =l
n7→+∞ un
X
1. Si l < 1 : la série un converge ;
X
2. Si l > 1 : la série un diverge.

4 Si l = 1, ce critère ne donne rien.


nn un+1 (n + 1)n n+1 n 1
Exemple 4.20. a) un = on a = n
=( ) = en log(1+ n ) .
n! un n n
un+1 X
lim = e > 1 d’où un diverge.
n7→+∞ un

bn un+1 b X
b) un = avec b > 0, = −→ 0 < 1 donc un converge.
n! un n+1
Proposition 4.21. (Comparaison avec une intégrale)
X
Soit f : [1, +∞[−→ [0, +∞[ une fonction, positive décroissante et continue. La série f (n) et
Z +∞
f (x)dx sont de même nature.
1
Proposition 4.22. (Série de Riemann)
X 1
Soit α ∈ R, la série converge si α > 1 et diverge si α 6 1.

1
Preuve. Pour n ∈ N∗ on pose un = α , α ∈ R.
n
X 1
◦ Si α 6 0 alors un = n−α ne converge pas vers 0 qd n 7→ +∞ donc la série diverge.

1 α
◦ Si α > 0 on pose f (x) = α pour x ∈ [1, +∞[, f 0 (x) = − α+1 < 0 donc f est décroisante, positive
Z +∞ x x Z +∞
1 X 1 1
et continue d’où α
dx et α
sont de même nature, or dx converge si α > 1 et
1 x n 1 xα
diverge si α 6 1, d’où le résultat.
4.3. SÉRIE À TERMES RÉELS 39

4.3 Série à termes réels


X X
Définition 4.23. La série un est dite absolument convergente si la série |un | est convergente.

Proposition 4.24. Si la série est absolument convergente alors elle est convergente.

Remarque 4.25. i) La réciproque de la proposition précédente est fausse.


ii) Ce résulat, permet parfois de ramener le problème à l’étude de série à termes positifs.
(−1)n 1 X 1 X
Exemple 4.26. a) Soit un = 4
on a |un | = 4 , la série 4
converge, donc la série un
n n n
absolument convergente donc converge.
(−1)n 1 X 1 X
b) Soit vn = √ on a |vn | = 1 . La série 1 diverge, donc la série vn n’est pas absolument
n n2 n2
convergente.
X
Définition 4.27. La série un est dite altermée si on a :

un = (−1)n an , ∀n ∈ N avec an > 0 ∀n ∈ N

ou bien si on a :

un = (−1)n+1 an avec an > 0 ∀n ∈ N

Théorème 4.28. (de Leibnitz )


X
Soit (−1)n un une série alternée avec un > 0, ∀n ∈ N. Si la suite un est décroissante et si lim un =
n7→+∞
X +∞
X
0, alors la série (−1)n un est convergente et on a |Rn | 6 un+1 , ∀n ∈ N où Rn = (−1)k uk
k=n+1

X (−1)n
Exemple 4.29. Etudier la série √ .
n
1 1
C’est une série alternée, on a √ est décroissante et lim √ = 0 donc par le Théorème de Leibnitz,
n n7→+∞ n
X (−1)n
la série √ est convergente.
n
Définition 4.30. Une série qui converge sans être absolument convergente est dite semi-convergente.
X (−1)n
Ex : √
n

4.4 Exercices
Exercice 15. Donner la nature des séries de terme général :
 n
n 3 1
1) un = , 2) un = , 3) un = e− n2 .
3n + 1 2

1 2 1
 
4) un = 3 , 5) un = 1 , 6) un = sin .
5n 2 n2 n2

1 2n 1
   
7) un = p , 8) un = arcsin , 9) un = log 1 + .
n(n + 1) 4n3 − 1 n
40 CHAPITRE 4. LES SÉRIES NUMÉRIQUES

1 1 1 n2
     
10) un = log 1 + 2 , 11) un = log(n) log 1 + log 1 + 2 , 12) un = .
n n n n!

−n2 2n
a an n
 
13) un = 1 + , 14) un = α ∈ R et a > 0, 15) un = .
n nα n! 4n − 1

!n2
n2 (−1)n 1 (−1)n
 
16) un = , 17) un = sin √ , 18) un = .
n2 + 1 2n − 1 n n2 + sin(n2 )

(−1)n log(n) 1
19) un = , 20) un = (−1)n + .
n + e−n n n log(n)
Exercice 16. Donner la nature et calculer la somme des séries de terme général :

1
1) un = , «« n > 0,
n(n + 1)
1
   
a−b
2) un = arctan , ( Ind : arctan(a) − arctan(b) = arctan 1+ab , ab > −1 ).
1 + n + n2
Z +∞
dt
Exercice 17. 1. Donner la nature et la valeur éventuelle de .
1 t log(t)
(−1)n
2. Soit la série de terme général un = .
n log(n)
P
– a) un est elle absolument convergente.

P
– b) Donner la nature de un . Conclure.
CHAPITRE 5

Fonctions de deux variables réelles

Dans ce chapitre, nous allons étudier les fonctions de deux variables, c’est-à-dire, les applications d’une
partie A ⊂ R2 à valeurs dans R. Notamment, nous allons étendre les notions de limites, continuité
et dérivabilité qui ont été définies, dans le cours "Analyse 1", pour les fonctions d’une partie de R à
valeurs dans R. De plus, nous allons définir l’intégrale d’une fonction de deux variables continue sur
un domaine D ⊂ R2 et de donner des méthodes de calculs.

5.1 Norme euclidienne sur R2


Définition 5.1. 1. On appelle norme euclidienne d’un vecteur u = (x, y) ∈ R2 le nombre réel noté
kuk et défini par q
kuk = x2 + y 2 .

2. On appelle distance euclidienne de deux vecteurs u, v ∈ R2 le nombre réel noté d(u, v) et défini
par
d(u, v) = ku − vk.

Il est clair que si u = (x, y), on a


|x| 6 kuk et |y| 6 kuk.

Remarque 5.2. La norme euclidienne généralise la valeur absolue. En effet, si u = (x, 0) ou u = (0, x)
alors
kuk = |x|.

Proposition 5.3. Soient u, v ∈ R2 et x ∈ R. Les propriétés suivantes sont vérifiées


1. kuk > 0.
2. kuk = 0 ⇔ u = 0.
3. ku + vk 6 kuk + kvk.
4. kxuk 6 |x|kuk.

La proposition suivante est une réformulation de la proposition ci-dessus.

Proposition 5.4. Soient u, v ∈ R2 et x ∈ R. Les propriétés suivantes sont vérifiées


1. d(u, v) > 0.
2. d(u, v) = 0 ⇔ u = v.

41
42 CHAPITRE 5. FONCTIONS DE DEUX VARIABLES RÉELLES

3. d(u, v) = d(v, u).


4. d(u, w) 6 d(u, v) + d(v, w) (inégalité triangulaire).

Définition 5.5. Soient u, v, w ∈ R2 et r ∈ R+ .

1. La boule ouverte de centre u0 et de rayon r est l’ensemble noté B(u0 , r) et défini par

B(u0 , r) = {v ∈ R2 , d(u0 , v) < r}.

2. La boule fermé de centre u0 et de rayon r est l’ensemble noté B̄(u0 , r) et défini par

B̄(u0 , r) = {v ∈ R2 , d(u0 , v) 6 r}.

3. Un ouvert de R2 est une partie Ω ⊂ R2 telle que, pour tout u ∈ Ω il existe r > 0 tel que
B(u, r) ⊂ Ω.

Intuitivement, un ouvert de R2 est une partie dans laquelle tout point a de la place autour de lui, on
peut se deplacer à partir de chaque point dans tout les directions sans sortir de l’ouvert.

Exemple 5.6. 1. Toute boule ouverte de R2 est un ouvert de R2 .


2. Si a < b et c < d, le rectangle (ouvert) ]a, b[×]c, d[ est un ouvert de R2 .
Par contre, [a, b] × [c, d] n’est pas un ouvert car toute boule ouverte de centre (a,c) rencontre le
complémentaire de [a, b] × [c, d].

5.2 Limite d’une fonction définie sur une partie de R2


Définition 5.7. Une fonction de deux variables réelles est une application d’une partie A ⊂ R2 à
valeurs dans R :

f :A → R
(x, y) 7→ f (x, y).

Une telle fonction peut donner lieu à une représentation graphique dans R2 donnée par la surface
Sf = {(x, y, z) ∈ R3 , z = f (x, y)}.

Jusqu’à la fin de cette section, les fonctions considérées sont définies sur une partie A de R2 et
u0 = (x0 , y0 ) ∈ R2 un point adhérent à A, c’est à dire, qu’il existe une suite ((xn , yn ))n>n0 de poins
de A qui converge vers u0 , c’est à dire,

lim xn = x0 et lim yn = y0 .
n→+∞ n→+∞

Exemple 5.8. 1. Le point (1, 0) est adhérent à la boule ouverte B((0, 0), 1). En effet, la suite
1
((1 − n , 0))n>1 est suite de point de B((0, 0), 1) et

1
lim (1 − ) = 1 et lim 0 = 0.
n→+∞ n n→+∞

2. Le point (2, 0) n’est pas adhérent à B((0, 0), 1).


5.2. LIMITE D’UNE FONCTION DÉFINIE SUR UNE PARTIE DE R2 43

Définition 5.9. On dira que f tend vers ` quand u = (u1 , u2 ) tend vers u0 si :

∀ε, ∃δ > 0, ∀u ∈ A, (d(u, u0 ) 6 δ ⇒ |f (u) − `| < ε).

Le réel ` est aussi appelé limite de f en u0 . On note lim f (u) = l


u→u0

Exemple 5.10. 1) On considère la fonction f : R2 → R définie par

f (x, y) = x2 + y 2

et soit u0 = (x0 , y0 ) ∈ R2 . Nous allons montrer que f tend vers x20 + y02 quand u tend vers u0 .
Soit ε > 0, on cherche δ > 0 tel que si ku − u0 k 6 δ alors kx2 + y 2 − x20 − y02 k 6 ε. Puisque u doit être
proche de u0 , on suppose que ku − u0 k 6 1. Ceci entraîne, en particulier, que

kuk 6 ku − u0 k + ku0 k 6 1 + ku0 k.

D’une autre coté,

|f (u) − f (u0 | = |x2 + y 2 − x20 − y02 |


6 |x2 − x20 | + |y 2 − y02 |
6 |x − x0 ||x + x0 | + |y − y0 ||y + y0 |
6 ku − u0 k(|x + x0 | + |y + y0 |)
6 ku − u0 k(|x| + |y| + |x0 | + |y0 |)
6 ku − u0 k(2(1 + ku0 k) + 2ku0 k).

ε ε

Prenons δ = min 1, 2(1+2ku0 k)
. Si ku − u0 k 6 δ alors ku − u0 k 6 1 et ku − u0 k 6 2(1+2ku0 k) et donc

|f (u) − f (u0 )| 6 ε.

Il y a une relation étroite entre les limites des suites de R2 et limites des fonctions de deux variables.

1
2) Soit la fonction f (x, y) = (x2 + y 2 ) sin( x2 +y 2 ). On a lim(x,y)→(0,0) f (x, y) = 0

Proposition 5.11. La fonction f tend vers ` quand u tend vers u0 si et seulement si, pour toute suite
((xn , yn ))n>0 de A\{u0 } qui converge u0 , on a

lim f (xn , yn ) = `.
n→+∞

La carectérisation des limites par les suites sert surtout à montrer que certaines fonctions de deux
variables n’ont pas de limites en certains points.

Exemple 5.12. En utilisant la contraposée de la proposition précedente, nous allons montrer que la
fonction f : R2 \{(0, 0)} → R définie par

y2
f (x, y) =
x2 + y 2
n’admet pas de limite en (0,0). En effet, les deux suites (un )n>1 et (vn )n>1 définies par un = (0, n1 ) et
vn = ( n1 , 0) convergent vers (0, 0) alors que

lim f (un ) = 1 et lim f (vn ) = 0.


n→+∞ n→+∞
44 CHAPITRE 5. FONCTIONS DE DEUX VARIABLES RÉELLES

Proposition 5.13. On suppose que limu→u0 f (u) = `1 et limu→u0 g(u) = `2 . Alors :


1. limu→u0 (f + g)(u) = `1 + `2 ,
2. limu→u0 (f g)(u) = `1 `2 ,
3. limu→u0 (αf )(u) = α`1 ,
f `1
4. si `2 6= 0 et g(u) 6= 0, limu→u0 g (u) = `2 .

5.3 Fonctions continues sur une partie de R2


Les fonctions considérées dans cette section sont définies sur une partie A ⊂ R2 .

Définition 5.14. On dira que f est continue en u0 ∈ A si limu→u0 f (u) = f (u0 ). On notera C(A, R)
l’ensemble des fonctions continues en tout point de A.

Proposition 5.15. Si f et g sont continues en u0 ∈ A alors f +g et αf sont continues en u0 (α ∈ R).


f
Si en plus, g(u) 6= 0 pour tout u ∈ A, alors g est continue u0 .

Proposition 5.16. Soit I un intervalle de R. Si f ∈ C(A, R) et φ ∈ C(I, R) telle que f (A) ⊂ I alors
φ ◦ f ∈ C(A, R).

Exemple 5.17. On considère la fonction f : R2 → R définie par


x2 y 2
(
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)

Cette fonction est clairement continue en tout point (x, y) 6= (0, 0). Etudions la continuité en (0, 0).
Pour cela, on considère une suite ((xn , yn ))n>0 deR2 \{(0, 0)} telle que limn→+∞ xn = limn→+∞ yn = 0.
On a pour tout n ∈ N,
1
x2n yn2 6 (x2n + yn2 )2 ,
2
et donc
1
|f (xn , yn )| 6 (x2n + yn2 )2 .
2
cette inégalité implique clairement que limn→+∞ f (xn , yn ) = 0. Alors, limu→(0,0) f (u) = f (0, 0) et donc
f est continue en (0, 0). Finalement, f est continue sur R2

5.4 Dérivabilité d’une fonction de R2 dans R


Pour définir la notion de dérivabilité d’une fonction de R2 dans R, appelée aussi différetiabilité, nous
allons rappeler la notion de dérivabilité d’une fonction d’une seule variable et essayer aprés d’étendre,
d’une manière naturelle, cette notion aux fonctions de deux variables. Soit g : I → R une fonction
définie sur un intervalle ouvert I de R et soit x0 ∈ I. Rappelons que g est dite dérivable en x0 s’il
existe un réel ` tel que
g(x0 + h) − g(x0 )
lim = `,
h→0 h
ou d’une manière équivalente
|g(x0 + h) − g(x0 ) − `h|
lim = 0.
h→0 |h|
5.4. DÉRIVABILITÉ D’UNE FONCTION DE R2 DANS R 45

On considère, maintenant, une fonction f définie sur un ouvert Ω de R2 à valeurs dans R et soit
u0 = (x0 , y0 ) ∈ Ω. Puisque la norme euclidienne généralise la valeur absolue, il est alors naturel de
poser la définition suivante. On dira que f est différentiable en u0 s’il existe `1 , `2 ∈ R tels que

|f (x0 + h1 , y0 + h2 ) − f (u0 ) − `1 h1 − `2 h2 |
lim = 0.
(h1 ,h2 )→(0,0) k(h1 , h2 )k

En prenant dans cette équation, respectivement, h1 = 0 et h2 = 0, on déduit que

|f (x0 , y0 + h) − f (u0 ) − `2 h|
lim = 0,
h→0 |h|

|f (x0 + h, y0 ) − f (u0 ) − `1 h|
lim = 0,
h→0 |h|
soit
|f (x0 + h, y0 ) − f (u0 ) |f (x0 , y0 + h) − f (u0 )
`1 = lim = 0 et `2 = lim = 0.
h→0 h h→0 h
Nous prouvons, maitenant, définir la notion de différentiabilité d’une manière précise

Définition 5.18. Soit f : Ω → R une fonction définie sur un ouvert et u0 = (x0 , y0 ) ∈ Ω.


1. On appell dérivées partielles de f en u0 les deux nombres réels (quand ils exitent) définis par

∂f f (x0 + h, y0 ) − f (u0 )
(u0 ) = lim ,
∂x h→0 h

∂f f (x0 , y0 + h) − f (u0 )
(u0 ) = lim .
∂y h→0 h
∂f ∂f
2. On dira que f est différentiable en u0 si (u0 ) et (u0 ) existent et
∂x ∂y
∂f ∂f
|f (x0 + h1 , y0 + h2 ) − f (u0 ) − ∂x (u0 )h1 − ∂y (u0 )h2 |
lim ,
(h1 ,h2 )→(0,0) k(h1 , h2 )k
q
où k(h1 , h2 )k = h21 + h22 .

Remarque 5.19. L’hypothèse que la domaine de définition de f est un ouvert est nécessaire car f
doit être définie sur une boule ouverte de centre (x0 , y0 ).

Exemple 5.20. On considère les fonctions suivantes


1. f (x, y) = x + |y|
√ xy
(
si (x, y) 6= (0, 0)
2. g(x, y) = x2 +y 2
0 si (x, y) = (0, 0)

 √x4 y4 si (x, y) 6= (0, 0)
3. h(x, y) = x2 +y 2
 0 si (x, y) = (0, 0)
Etudier la différentiabilité des fonctions f , g et h en (0, 0).

Proposition 5.21. Si f est differentiable en u0 alors f est continue en u0 .

Proposition 5.22. Soient f et g deux fonctions differentiables en u0 alors f est continue en u0 et


α ∈ R. Alors :
46 CHAPITRE 5. FONCTIONS DE DEUX VARIABLES RÉELLES

1. f + αg est différentiable en u0 et on a
∂(f + αg) ∂f ∂g
(u0 ) = (u0 ) + α (u0 ),
∂x ∂x ∂x
∂(f + αg) ∂f ∂g
(u0 ) = (u0 ) + α (u0 ).
∂y ∂y ∂y
2. f g est différentiable en u0 et on a
∂(f g) ∂f ∂g
(u0 ) = g(u0 ) (u0 ) + f (u0 ) (u0 ),
∂x ∂x ∂x
∂(f g) ∂f ∂g
(u0 ) = g(u0 ) (u0 ) + f (u0 ) (u0 ).
∂x ∂y ∂y
f
3. Si en plus, g(u0 ) 6= 0 alors g est différentiable en u0 et on a

∂(f /g) 1  ∂f ∂g 
(u0 ) = 2 g(u0 ) (u0 ) − f (u0 ) (u0 ) ,
∂x g (u0 ) ∂x ∂x

∂(f /g) 1  ∂f ∂g 
(u0 ) = 2 g(u0 ) (u0 ) − f (u0 ) (u0 )
∂y g (u0 ) ∂y ∂y
Proposition 5.23. Soit φ : I → R avec I un intervalle de R contenant f (u0 ). Si f est différentiable
en u0 et φ est dérivable en f (u0 ) alors φ ◦ f est différentiable en u0 et on a

∂(φ ◦ f ) ∂f
(u0 ) = φ0 (f (u0 )) (u0 )),
∂x ∂x
∂(φ ◦ f ) ∂f
(u0 ) = φ0 (f (u0 )) (u0 )).
∂y ∂y
Proposition 5.24. Soit I un intervalle ouvert de R et t0 ∈ I et soit x, y : I → R deux fonctions.
Soit f : Ω → R tel que (x(t0 ), y(t0 )) ∈ Ω. Si x et y sont dérivables en t0 et f est différentiable en
(x(t0 ), y(t0 )) alors F (t) = f (x(t), y(t)) est dérivable en t0 et on a
∂f ∂f
F 0 (t0 ) = x0 (t0 ) (x(t0 ), y(t0 )) + y 0 (t0 ) (x(t0 ), y(t0 )).
∂x ∂y
Le calcul des dérivées partielles se ramène au calcul des dérivées de fonctions d’une seule variables.

Exemple 5.25. Calculons les dérivées partielles des fonctions suivantes


2 y
f (x, y) = ex y , g(x, y) = .
x + sin(xy)
Nous allons donner dans cette section deux interprétations de la différentiabilité, l’une analytique et
l’autre géométrique. Soit f : Ω → R une fonction définie sur un ouvert Ω de R2

Théorème 5.26 (Existence du développement limité à l’ordre 1 d’une fonction différentiable). Si f


est différentiable en u0 alors f admet un développement limité d’ordre 1 en u0 = (x0 , y0 ), c’est à dire,
∂f ∂f
f (x, y) = f (x0 , y0 ) + (x − x0 ) (u0 ) + (y − y0 ) (u0 ) + o(k(x − x0 , y − y0 )k).
∂x ∂y
Exemple 5.27. Calculons la limite suivante en utilisant le théorème précédente

esin(xy) − 1
lim p .
(x,y)→(0,0) x2 + y 2
5.5. FONCTIONS DE CLASSE C 2 ET LEMME DE SCHWARZ 47

Comme pour une fonction d’une seule variable où la dérivée est la direction de la droite tangente, on
a une interprétation analogue pour les fonctions de deux variables.

Proposition 5.28. Soit Sf = {(x, y, z) ∈ R3 , z = f (x, y)} la surface associé à une fonction f
différentiable en u0 = (x0 , y0 ). Alors le plan tangent à Sf au point (u0 , f (u0 )) est le plan d’équation
∂f ∂f
z = f (u0 ) + (x − x0 ) (u0 ) + (y − y0 ) (u0 ).
∂x ∂y
Exemple 5.29. Le plan tangent en (0, 0) à la surface {(x, y, z) ∈ R3 , z = sin(x + y)} est le plan
d’équation
z = x + y.

Définition 5.30. Soit Ω un ouvert de R2 et u0 ∈ Ω. Une fonction f : Ω → R est dite de classe C 1 en


∂f ∂f
u0 si les dérivées partielles ∂x et ∂y existent et sont continues en u0 .
On note C 1 (Ω, R) l’ensemble des fonctions de classe C 1 en tout point de Ω à valeurs dans R. C 1 (Ω, R)
est stable par l’addition, la multiplication et la passage à l’inverse.

Exemple 5.31. On considère la fonction f : R2 → R définie par



 √x4 y4 si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 +y 2
 0 si (x, y) = (0, 0)

Montrer que f est de classe C 1 .

Le théorème fondamental suivant fournit un critère simple de différentiabilité.

Théorème 5.32. Soit f : Ω → R de classe C 1 en u0 ∈ Ω. Alors f est différentiable en u0 .

5.5 Fonctions de classe C 2 et lemme de Schwarz


∂f ∂f ∂f
Définition 5.33. Soit f : Ω → R une fonction telle que ∂x et ∂y existent. Si ∂x admet des dérivées
partielles on pose alors
∂2f ∂ ∂f  ∂2f ∂ ∂f 
2
= et = .
∂x ∂x ∂x ∂y∂x ∂y ∂x
∂2f ∂2f
On définit d’une manière anologue ∂y 2
et ∂x∂y . Ces fonctions sont appelées dérivées partielles seconde
de f .

Exemple 5.34. Calculer les dérivées partielles des fonctions suivantes


1.
x2
(
x+y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)
2.
g(x, y) = xyexy .

Définition 5.35. On dira que f : Ω → R est de classe C 2 en u0 ∈ Ω si les dérivées partielles seconde
existent et continues en u0 . On note C 2 (Ω, R) l’ensemble des fonctions de classe C 2 en tout point de
Ω à valeurs dans R.

C 2 (Ω, R) est stable par l’addition, la multiplication et la passage à l’inverse.


On peut maintenant énoncer le Lemme de Schwarz.
48 CHAPITRE 5. FONCTIONS DE DEUX VARIABLES RÉELLES

Théorème 5.36 (Lemme de Schwarz). Soit f : Ω → R est de classe C 2 en u0 . Alors


∂2f ∂2f
= .
∂y∂x ∂x∂y
La contraposée du Lemme de Schwarz peut être utlisée pour montrer que certaines fonctions ne sont
pas de classe C 2 comme le montre l’exemple suivant.

Exemple 5.37. La fonction suivante est-elle de classe C 2 ?


xy 3
(
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)

Soit Ω un ouvert de R2 et u0 ∈ Ω. Une application g : Ω → R2 , (x, y) 7→ g1 (x, y), g2 (x, y) une




application différentiable (resp. de classe C 1 ) en u0 .


On note par C 1 (Ω, R2 ) l’ensemble des fonctions de classe C 1 en tout point de Ω à valeurs dans R2 .

Définition 5.38. Soit g : Ω → R2 , (x, y) 7→ g1 (x, y), g2 (x, y) une application différentiable en


(x0 , y0 ) ∈ Ω.
1. La matrice Jacobienne de g en (x0 , y0 ) est la matrice carrée
∂g1 ∂g1
!
∂x (x0 , y0 ) ∂y (x0 , y0 )
J(g, (x0 , y0 )) = ∂g2 ∂g2 .
∂x (x0 , y0 ) ∂y (x0 , y0 )

2. Le Jacobien de g en (x0 , y0 ) est le déterminant

∂g1 ∂g1
∂x (x0 , y0 ) ∂y (x0 , y0 )
J (g, (x0 , y0 )) = ∂g2 ∂g2 .
∂x (x0 , y0 ) ∂y (x0 , y0 )

Exemple 5.39. On considère l’application u : R2 → R2 définie par u(x, y) = exy , sin(x + y) . Cette


application est différentiable sur R2 et on a


!
π 0
J(u, (0, π)) = ,
−1 −1
J (u, (0, π)) = −π.

Proposition 5.40. Soit g = (u, v) : Ω1 → R2 et f : Ω2 → R2 avec g(Ω1 ) ⊂ Ω2 . Si g est différentiable


 
en u0 = (x0 , y0 ) et f différentiable en u(x0 , y0 ), v(x0 , y0 ) alors F (x, y) = f u(x, y), v(x, y) est
différentiable en (x0 , y0 ) et on a
∂F ∂u ∂f  ∂v ∂f 
(u0 ) = (u0 ) u(x0 , y0 ), v(x0 , y0 )) + (u0 ) u(x0 , y0 ), v(x0 , y0 )) ,
∂x ∂x ∂u ∂x ∂v
∂F ∂u ∂f  ∂v ∂f 
(u0 ) = (u0 ) u(x0 , y0 ), v(x0 , y0 )) + (u0 ) u(x0 , y0 ), v(x0 , y0 )) .
∂y ∂y ∂u ∂y ∂v
Remarque 5.41. Ces formules peuvent sécrire à la manière des physiciens
∂F ∂u ∂F ∂v ∂F ∂F ∂u ∂F ∂v ∂F
= + et = + ,
∂x ∂x ∂u ∂x ∂v ∂x ∂x ∂u ∂x ∂v
ou encore matriciellement
! ! !
∂F ∂u ∂v ∂f
∂x = J (u, (0, π)) = ∂x ∂x ∂u ,
∂F ∂u ∂v ∂f
∂y ∂y ∂y ∂v
où la matrice carrée est la transposée de la matrice Jacobienne.
5.6. INTÉGRALES DOUBLES D’UNE FONCTION CONTINUE SUR UN DOMAINE SIMPLE 49

Exemple 5.42 (Passage en cordonnées polaires). Soit α > 0 et f : B((0, 0), α) → R une fonction
différentiable. Pour tout (r, θ) ∈] − α, α[×R, posons

F (r, θ) = f (r cos(θ), r sin(θ)).

Alors F est différentiable sur ] − α, α[×R et, pour tout (r, θ) ∈] − α, α[×R on a
∂F ∂f ∂f
= cos(θ) (r cos(θ), r sin(θ)) + sin(θ) (r cos(θ), r sin(θ)),
∂r ∂x ∂y
∂F ∂f ∂f
= −r sin(θ) (r cos(θ), r sin(θ)) + r cos(θ) (r cos(θ), r sin(θ)).
∂θ ∂x ∂y

5.6 Intégrales doubles d’une fonction continue sur un domaine


simple
Théorème 5.43 (Théorème de Fubini). Soit f une fonction continue sur une partie D ⊂ R2 . On
suppose qu’il existe a < b, c < d, u1 , u2 deux fonctions continues sur [a, b] et deux fonctions v1 , v2
continues sur [c, d] tel que

D = {(x, y)/ x ∈ [a, b], u1 (x) 6 y 6 u2 (x)}


= {(x, y)/ y ∈ [c, d], v1 (y) 6 x 6 v2 (y)}.

Alors Z b Z u2 (x) Z d Z v2 (y)


 
f (x, y)dy dx = f (x, y)dx dy.
a u1 (x) c v1 (y)

Une partie D ⊂ R2 est dite x-simple (resp. y-simple) si D = {(x, y)/ x ∈ [a, b], u1 (x) 6 y 6 u2 (x)}
avec u1 et u2 continues sur [a, b] (resp. D = {(x, y)/ y ∈ [c, d], v1 (y) 6 x 6 v2 (y)} avec v1 et v2
continues sur [c, d]).
Une partie est dite simple si elle soit x-simple soit y-simple.

Exemple 5.44. 1. Toute rectangle [a, b] × [c, d] est à la fois x-simple et y-simple et le théorème de
Fubini affirme que, pour toute fonction continue sur [a, b] × [c, d],
Z b Z d Z d Z b
 
f (x, y)dy dx = f (x, y)dx dy.
a c c a

2. Soit D = {(x, y)/ x > 0, y > 0, x + y 6 1}. Ce domaine simple car

D = {(x, y)/ x ∈ [0, 1], 0 6 y 6 1 − x}


= {(x, y)/ y ∈ [0, 1], 0 6 x 6 1 − y}

Il est alors légitime de poser la définition suivante.

Définition 5.45. 1. Soit f : D → R une fonction continue sur un domaine x-simple

D = {(x, y) ∈ R2 /a 6 x 6 b, u1 (x) 6 y 6 u2 (x)}.

L’intégrale de f sur D est la quantité


Z Z Z b Z u2 (x)

f (x, y)dxdy = f (x, y)dy dx.
D a u1 (x)
50 CHAPITRE 5. FONCTIONS DE DEUX VARIABLES RÉELLES

2. Soit f : D → R une fonction continue sur un domaine x-simple

D = {(x, y) ∈ R2 /c 6 y 6 d, v1 (y) 6 x 6 v2 (y)}.

L’intégrale de f sur D est la quantité


Z Z Z d Z v2 (y)

f (x, y)dxdy = f (x, y)dx dy.
D c v1 (y)

3. L’aire d’une domaine simple D est la quatité


Z Z
A(D) = dxdy.
D

Exemple 5.46. Claculer les intégrales suivants


2 + xy + y 2 ).
RR
1. I = [0,1]×[1,2] (x

− y)dxdy avec D = {(x, y) ∈ R2 /0 6 x 6 1, x2 6 y 6 x2 + 1}.


RR
2. J = D (x

3. Claculer K l’air de D = {(x, y) ∈ R2 /y > 0, x > 0 x + y 6 1}.


41 1
Ind. I = 12 , J= 2 et K = 12 .

Proposition 5.47. 1. Si D1 et D2 sont deux domaines simples et disjoints et f continue sur


D1 ∪ D2 alors
Z Z Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = f (x, y)dxdy + f (x, y)dxdy.
D1 ∪D2 D1 D2

2. Si f est continue sur D et f > 0 alors


Z Z
f (x, y)dxdy > 0.
D

3. Si f et g sont continues sur D et si f > g alors


Z Z Z Z
f (x, y)dxdy > g(x, y)dxdy.
D D

4. Si f et g sont continues sur D et si a, b ∈ R alors


Z Z Z Z Z Z
(af + bg)(x, y)dxdy = a f (x, y)dxdy + b g(x, y)dxdy.
D D D

5. Pour tout fonction f continue sur D, on a


Z Z Z Z
| f (x, y)dxdy| > |f (x, y)|dxdy.
D D

5.7 Formule de chagement de variables


Théorème 5.48. Soit φ : Ω1 → Ω2 , (u, v) 7→ (x, y) un changement de variable entre deux ouverts de
R2 et soit f : D → R une fonction continue sur un domaine simple contenu dans Ω2 . Alors
Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = f ◦ φ(u, v)|J (φ, (u, v))|dudv,
D φ−1 (D)

où J (φ, (u, v)) est le Jacobien donné par


∂x ∂x
J (φ, (u, v)) = ∂u ∂v .
∂y ∂y
∂u ∂v
5.8. EXERCICES 51

Remarque 5.49. La formule de changement de variables s’écrit dans le cas des coordonnées polaires
(x, y) = (r cos(θ), r sin(θ)),
Z Z Z Z
f (x, y)dxdy = f (r cos(θ), r sin(θ))rdrdθ,
D ∆

où ∆ = {(r, θ)/(r cos(θ), r sin(θ)) ∈ D}.


2 −y 2
e−x
RR
Exemple 5.50. Calculer l’intégrale D dxdy où D est le disque fermé de centre (0, 0) et le
rayon R. Le passage en coordonnées polaires donne
Z Z Z Z
−x2 −y 2 2
e dxdy = e−r rdrdθ
D [0,R]×[0,2π]
Z 2π Z R
2 −y 2
re−r

= dr dθ
0 0
1 2
= 2π[− e−r ]R0
2
2
= π(1 − e−R ).

5.8 Exercices
Exercice 18. Soit f : R2 −→ R définie par :
x2 −y 2
(
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)

Montrer que lim f (x, y) n’existe pas.


(x,y)→(0,0)

Exercice 19. Considérons la fonction f : R2 −→ R définie par :


x3 −y 3
(
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)

1. Montrer que f est continue sur R2 .


∂f ∂f
2. Calculer ∂x (0, 0) et ∂y (0, 0).

3. Montrer que f n’est pas différentiable en (0, 0).

Exercice 20. Considérons la fonction f : R2 −→ R définie par :


2 2
(
xy xx2 −y
+y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)

1. Montrer que f est de classe C 1 .


∂2f 2 ∂2f ∂2f
2. Calculer ∂x2
(0, 0), ∂∂yf2 (0, 0), ∂x∂y (0, 0), ∂y∂x (0, 0).
3. Que peut-on conclure ?

Exercice 21. Calculer l’aire du domaine compris entre les courbes :


1. y = x2 + 9, y = x2 − 9, x = −1, x = 1.
2. x = y 2 − 4, x = 4 − y 2 .
3. y = x + 2, y = 4 − x, y = 0.
52 CHAPITRE 5. FONCTIONS DE DEUX VARIABLES RÉELLES

Exercice 22. Calculer les intégrales doubles suivantes :


ex siny y dxdy, D = {(x, y) ∈ R2 , ln y 6 x 6 ln(2y), π
RR
1. D 2 6 y 6 π}.
2xydxdy, D est le domaine compris entre les courbes y = x2 et x = y 2 .
RR
2. D
RR
3. D (x − y)dxdy où D est la partie du plan délimitée par les droites x = 0, y = x + 2 et y = −x.
− x2 − y 2 )dxdy où D = {(x, y) ∈ R2 , 0 6 x, 0 6 y, x2 + y 2 6 1}.
RR
4. D (4
2 + y)dxdy où D = {(x, y) ∈ R2 , 1 6 x2 + y 2 6 4}.
RR
5. D (x

dxdy où D = {(x, y) ∈ R2 , (x − 1)2 + (y − 2)2 6 4}.


RR
6. D

x3 +y 3
Exercice 23. En effectuant le changement de variables (x, y) = (u2 v, uv 2 ), calculer
RR
De dxdy
xy


D = {(x, y) ∈ R2 , y 2 − 8x 6 0, x2 − 8y 6 0}.
CHAPITRE 6

Examens

53
54 CHAPITRE 6. EXAMENS

Université Cadi Ayyad


Faculté Poly-disciplinaire -Safi- A.U : 2016-2017

Examen d’Analyse 2 (SMP-SMC) S2


(Durée 2h)

Exercice 1 :
3x 1 −x + 1
1) Vérifier que = + 2 .
x3 −1 x−1 x +x+1
3x
Z
2) Calculer dx.
x3 −1

3) Résoudre sur ]1, +∞[ l’équation différentielle suivante :


2 3x3
(E) : z 0 − z= 3 .
x x −1

Exercice 2 :
Résoudre l’équation différentielle suivante :

e−2x
y 00 + 4y 0 + 4y = .
1 + x2
Exercice 3 :

Z +∞
log(x)
Soient a un nombre réel strictement positif et I(a) = dx.
0 x2 + a2

1) Montrer que l’intégrale I(a) est convergente.

2) En utilisant le changement de variable : x = at , calculer I(a) en fonction de I(1).

π
3) En déduire que I(a) = log(a).
2a

Exercice 4 :
Donner la nature des séries de terme général un et vn suivantes :

a −n2
1) un = (1 + ) , a ∈ R,
n
n2 n2
2) vn = ( ) .
n2 + 1
55

Université Cadi Ayyad


Faculté Poly-disciplinaire -Safi- A.U : 2016-2017

Rattrapage d’Analyse 2 (SMP-SMC) S2


(Durée 1h30)

Exercice 1 : Z +∞ Z 1
x ln(x)
On pose f (x) = ,I= f (x)dx et J = f (t)dt.
(1 + x2 )2 1 0

1 1 1 x
Z
1) Calculer 2
dx (Utiliser : 2
= − ).
x(1 + x ) x(1 + x ) x 1 + x2

ln(x) 1 1
Z Z
2) Montrer que f (x)dx = − 2
+ dx.
2(1 + x ) 2 x(1 + x2 )

3) En déduire que l’intégrale I est convergente.

1
4) En utilisant le changement de variable x = , montrer que I = −J.
t

5) Résoudre sur ]0, +∞[ l’équation différentielle suivante :


2x + 1
(E) : y 0 = y + (x2 + x + 1)f (x).
x2 + x + 1

Exercice 2 :
Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 00 − 5y 0 + 4y = 3e4x + 34 cos(x).

Exercice 3 :
Donner la nature et calculer la somme de la série de terme général :

1
un = .
(n + 1)(n + 2)
56 CHAPITRE 6. EXAMENS

Université Cadi Ayyad


Faculté Poly-disciplinaire -Safi- A.U : 2017-2018

Examen d’Analyse 2 (SMP-SMC) S2


(Durée 1h30)

NB : Aucun document n’est autorisé. Les calculs faits doivent être justifiés, il sera tenu compte de la
qualité de la rédaction.

Questions indépendantes : (8pts)


1. Considérons la fonction f : R2 −→ R définie par :
xy
(
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0)
∂f ∂f
a. Calculer (0, 0) et (0, 0).
∂x ∂y
b. Montrer que f n’est pas continue au point (0, 0).

x2 dxdy avec
RR RR
2. Calculer les intégrales doubles D dxdy et D

D = {(x, y) ∈ R2 , (x − 1)2 + (y − 2)2 6 4}.

n
3. Donner la nature de la série de terme générale un = (n+1)en .

Problème : (12 pts)


Soient f , g et h trois fonctions numériques de la variable réelle x définie par :

∀x ∈ R, f (x) = x, g(x) = 1 + e−x , h(x) = f (x).g(x).

1. a. Résoudre l’équation différentielle suivante sur ]0, +∞[ :

xy 0 + (x − 1)y = x2 (1).
e+1
b. Déterminer la solution yp qui vérifie y(1) = .
e
c. Comparer h(x) et yp .

Posons J(x) = ef (−x) log((g(−x)).


dx dx
Z Z
2. a. Calculer et .
g(x) g(−x)
Z +∞
b. Calculer J(x)dx.
0
3. a. Donner la solution générale, notée yG , de l’équation différentielle :
1
y0 + y = (2).
1 + ex
b. Comparer J(x) et yG .
c. Montrer que toute solution de (2) est solution de
1
y 00 + 2y 0 + y = (3).
(1 + ex )2
57

Université Cadi Ayyad


Faculté Poly-disciplinaire -Safi- A.U : 2017-2018

Rattrapage d’Analyse 2 (SMP-SMC) S2


(Durée 1h30)

NB : Aucun document n’est autorisé. Les calculs faits doivent être justifés, il sera tenu compte de la
qualité de la rédaction.

Exercice 1 : (5 pts)
1 1
1 1 2 2
1. Vérifier que = − + + .
x(x2 − 1) x x−1 x+1
1
Z
2. Calculer 2
dx.
x(x − 1)
2x ln(x) ln(x) 1
Z Z
3. Montrer que dx = − + dx.
(x2 − 1)2 x2 − 1 x(x2 − 1)
Z +∞
2x ln(x)
4. En déduire que dx est convergente.
2 (x2 − 1)2
Exercice 2 : (5 pts)

Résoudre l’équation différentielle suivante :

(E) y 00 + 2y 0 + y = e−x + sin x.

Exercice 3 : (4 pts)
2
Soit un = , où n ∈ N.
(2n + 1)(2n + 3)
X
1. Montrer que la série un est convergente.
1
2. a. Montrer que un = an − an+1 , avec an = .
2n + 1
+∞
X
b. En déduire la somme un .
n=0

Exercice 4 : (6 pts)

On considère la fonction f : R2 → R définie par


xy 3
(
x2 +y 2
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0).

1. Montrer que f est continue sur R2 .


∂f ∂f
2. Calculer ∂x (0, 0) et ∂y (0, 0).
∂f ∂f
3. Calculer ∂x (x, y) et ∂y (x, y) pour (x, y) 6= (0, 0).
4. f est-elle de classe C 1 ? justifiez.
58 CHAPITRE 6. EXAMENS
Bibliographie

[1] D. Zhani, Cours d’analyse II SMPC, FSDM.


[2] J. Quinet, Cours élémentaire de Mathématiques supérieurs, T4, équations différentielles, Dunod,
1977.

59

Vous aimerez peut-être aussi