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MN5_2021-2022 1

Mathématiques
normales
ème
5

Samuel Vannay - Lycée-Collège des Creusets - Sion


2020-2021
cbea
MN5_2021-2022 2
MN5_2021-2022 3

Image de couverture : portrait de Maria Gaetana Agnesi, Domaine public, https://commons.


wikimedia.org/w/index.php?curid=372815.

Née dans une famille aisée et cultivée de Milan en 1718, Maria Gaetana Agnesi est une enfant
prodige, rédigeant, par exemple, à neuf ans un discours en latin pour la défense du droit à l’édu-
cation supérieure des filles. Polyglotte, elle maîtrise l’italien, le français, l’allemand, l’espagnol
ainsi que le latin, le grec et l’hébreu. En mathématiques, elle rédige divers traités et obtient
une chaire à l’université de Bologne en 1749. C’est la première mathématicienne à écrire un ma-
nuel scolaire pour l’apprentissage du calcul différentiel et intégral : les Institutions analytiques à
l’usage de la jeunesse italienne. Cet ouvrage est particulièrement remarquable puisqu’il présente
pour la première fois ces matières innovantes pour l’époque, les structure pour en permettre une
meilleure compréhension, et les présente en italien au lieu du latin alors en usage pour les études
supérieures.

Ce polycopié se base sur les cours de Jean-Yves Fumeaux, François Laveaux et Joël Quinodoz.
Merci à eux pour la mise à disposition de leur ressources. Merci à Pascale Constantin et à
Florence Rosset pour les exercices. Certaines parties du cours sont simplement reprises des
ouvrages de mathématiques normales 2 et 3.

S. Vannay

Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Com-
merciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 Suisse.
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Table des matières

1. Fonctions exponentielle et logarithme 1


1.1. Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2. Étude des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

2. Réciproques des fonctions trigonométriques 17


2.1. Rappel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2. Fonction arcsin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3. Fonction arccos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4. Fonction arctan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.5. Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.6. Dérivées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.7. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

3. Primitives et intégrales indéfinies 27


3.1. Définition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2. Méthodes d’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.3. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

4. Sommes de Riemann - Intégrale définie 43


4.1. Sommes de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.2. Interprétation graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.3. Intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.4. Propriétés de l’intégrale définie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.5. Intégrales impropres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.6. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

5. Applications de l’intégrale définie 59


5.1. Aire d’une surface plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.2. Longueur d’un arc de courbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.3. Volume d’un solide de révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.4. Volume d’un solide quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.5. Aire d’une surface de révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.6. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

6. Probabilités 75
6.1. Repères historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
6.2. Notion intuitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
6.3. Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
6.4. Expérience aléatoire et événements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
6.5. Axiomes et théorèmes du calcul des probabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
6.6. Probabilité conditionnelle, événements indépendants . . . . . . . . . . . . . . . . 84
6.7. Variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
6.8. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

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Chapitre 1

Fonctions exponentielle et logarithme

1.1 Rappels

1.1.1 Définition et propriétés des fonctions exponentielles

Définition 1.1
Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 }. La fonction exponentielle de base 𝑎 est définie par :

exp𝑎 ∶ ℝ → ℝ∗+
𝑥 ↦ exp𝑎 (𝑥) = 𝑎𝑥

Exemples 1.1 (Représentation graphique)

exp3 (𝑥)
14
exp2 (𝑥)
exp1.5 (𝑥)
12

exp0.4 (𝑥)

exp0.8 (𝑥) 10

−12 −10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10

Fig. 1.1

Propriété 1.1 (Bijection)


𝑎 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 } permet d’affirmer que exp𝑎 est une bijection de ℝ dans ℝ∗+ .

∀𝑥, 𝑦 ∈ ℝ 𝑥 = 𝑦 ⇔ exp𝑎 (𝑥) = exp𝑎 (𝑦) car exp𝑎 est bijective sur ℝ

1
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1. Fonctions exponentielle et logarithme 1.1 Rappels

Théorème 1 (Propriétés algébriques des exponentielles)

Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 } et 𝑥, 𝑦, 𝑛 ∈ ℝ

1. exp𝑎 (𝑥 + 𝑦) = exp𝑎 (𝑥) ⋅ exp𝑎 (𝑦)

𝑛
2. (exp𝑎 (𝑥)) = exp𝑎 (𝑛 ⋅ 𝑥)

exp𝑎 (𝑥)
3. exp𝑎 (𝑥 − 𝑦) =
exp𝑎 (𝑦)

Ces propriétés découlent immédiatement de celles des puissances :

1. 𝑎𝑥+𝑦 = 𝑎𝑥 ⋅ 𝑎𝑦 𝑎𝑥 3. (𝑎𝑥 )𝑛 = 𝑎𝑛⋅𝑥


2. 𝑎𝑥−𝑦 =
𝑎𝑦

Propriétés 1.2 (Propriétés graphiques des exponentielles)


Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 }.

1. 𝑎0 = 1
Toutes les courbes exponentielles passent par le point (0, 1).

2. 𝑎1 = 𝑎
Chaque courbe exponentielle passe par le point (1, 𝑎).

3. ∀𝑥 ∈ ℝ exp𝑎 (𝑥 + 1) = 𝑎𝑥+1 = 𝑎𝑥 ⋅ 𝑎 = 𝑎 ⋅ exp𝑎 (𝑥)


L’image de 𝑥 + 1 est égale à l’image de 𝑥 multipliée par 𝑎.

1.1.2 Représentations graphiques des fonctions exponentielles


On discerne deux types de courbes exponentielles suivant la valeur de 𝑎 :

0<𝑎<1 𝑎>1

Fig. 1.2

+1
exp𝑎 (𝑥) exp𝑎 (𝑥)

⋅𝑎
exp𝑎 (𝑥 + 1)
exp𝑎 (𝑥 + 1) ⋅𝑎
exp𝑎 (𝑥)
+1
1 𝑎
𝑎 exp𝑎 (𝑥)
𝑥𝑥 + 1 1 1 𝑥 𝑥+1
Fig. 1.3 : La fonction exp𝑎 est strictement dé- Fig. 1.4 : La fonction exp𝑎 est strictement
croissante sur ℝ si 0 < 𝑎 < 1 croissante sur ℝ si 𝑎 > 1

2
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1.1 Rappels 1. Fonctions exponentielle et logarithme

1.1.3 Le nombre 𝐞
Théorème 2

1 𝑥
Soit la fonction f définie sur ]−∞; −1[ ∪ ]0; +∞[ par 𝑓(𝑥) = (1 + ) . On a :
𝑥

1 𝑥
lim (1 + ) = e ≃ 2.718 281 828 459 045 235 360 287 471 352 7
𝑥→±∞ 𝑥

8
7
6
5
1 𝑥
(1 + ) 4
𝑥 𝑒
3
2
1

−7 −6 −5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5 6 7

Fig. 1.5

Définition 1.2
L’exponentielle naturelle est la fonction exponentielle de base e.

3 ⋅e
e
exp ∶ ℝ → ℝ∗+
2
𝑥 ↦ exp(𝑥) = e𝑥
+1
1
exp(𝑥)
−3 −2 −1 𝑥 1 𝑥+1 3

Fig. 1.6

3
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1. Fonctions exponentielle et logarithme 1.1 Rappels

1.1.4 Définitions et propriétés des fonctions logarithmiques

Définition 1.3
Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 }. La fonction logarithmique de base 𝐚 est la réciproque de la fonction
exponentielle de base 𝑎 :

log𝑎 ∶ ℝ∗+ → ℝ
𝑥 ↦ 𝑦 = log𝑎 (𝑥) ⇔ 𝑎𝑦 = 𝑥

Propriété 1.3 (Identités)


Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 }. Puisque exp𝑎 et log𝑎 sont réciproques l’une de l’autre, on a :

∀𝑥 ∈ ℝ, log𝑎 (𝑎𝑥 ) = 𝑥 et ∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , 𝑎log𝑎 (𝑥) = 𝑥

! Remarque 1.1
log𝑎 (𝑏) est la puissance à laquelle il faut élever 𝑎 pour obtenir 𝑏.

Propriété 1.4 (Bijection)


𝑎 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 } permet d’affirmer que log𝑎 est une bijection de ℝ∗+ dans ℝ.

∀𝑥, 𝑦 ∈ ℝ∗+ 𝑥 = 𝑦 ⇔ log𝑎 (𝑥) = log𝑎 (𝑦) car log𝑎 est bijective sur ℝ∗+

Définitions 1.4

1. Le logarithme naturel ou logarithme népérien est la fonction logarithmique de


base e.

2. Le logarithme décimal est la fonction logarithmique de base 10.

Notations
Le logarithme naturel est noté ln et le logarithme en base 10 est noté log.

Exemples 1.2 (Représentations graphiques)

6 6
5 5
4 4
3 3
exp0.6 (𝑥) 2 2
log1.8 (𝑥)
1 exp1.8 (𝑥) 1

−5 −4 −3 −2 −1 01 2 3 4 5 6 7 8 9 −5 −4 −3 −2 −1 01 2 3 4 5 6 7 8 9
−1 −1
−2 log0.6 (𝑥) −2
−3 −3
−4 −4
−5 −5

Fig. 1.7 : 0 < 𝑎 < 1 Fig. 1.8 : 𝑎 > 1

4
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1.1 Rappels 1. Fonctions exponentielle et logarithme

Théorème 3 (Propriétés algébriques des logarithmes)

Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 } et 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ∗+ , 𝑛 ∈ ℝ

1. log𝑎 (𝑥 ⋅ 𝑦) = log𝑎 (𝑥) + log𝑎 (𝑦)

𝑥
2. log𝑎 ( ) = log𝑎 (𝑥) − log𝑎 (𝑦)
𝑦
1
Cas particulier : log𝑎 ( ) = − log𝑎 (𝑥)
𝑥

3. log𝑎 (𝑥𝑛 ) = 𝑛 ⋅ log𝑎 (𝑥)

Théorème 4 (Formules de changement de base)

Soit 𝑎, 𝑏 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 }

log𝑏 (𝑥)
1. log𝑎 (𝑥) = avec 𝑥 ∈ ℝ∗+
log𝑏 (𝑎)
ln(𝑥) log(𝑥)
Cas particuliers : log𝑎 (𝑥) = et log𝑎 (𝑥) =
ln(𝑎) log(𝑎)

2. 𝑎𝑥 = 𝑏𝑥⋅log𝑏 (𝑎) avec 𝑥 ∈ ℝ

Cas particulier : 𝑎𝑥 = e𝑥⋅ln(𝑎)

Exemples 1.3
ln(5) 2. 3𝑥 = e𝑥 ln(3) ≃ e1.1𝑥
1. log3 (5) = ≃ 1.46
ln(3)

Propriétés 1.5 (Propriétés graphiques des logarithmes)


Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+ ∖ { 1 }.

1. log𝑎 (1) = 0
Toutes les courbes logarithmiques passent par le point (1, 0).

2. log𝑎 (𝑎) = 1
Chaque courbe logarithmique passe par le point (𝑎, 1).

3. ∀𝑥 ∈ ℝ∗+ , log𝑎 (𝑎 ⋅ 𝑥) = log𝑎 (𝑎) + log𝑎 (𝑥) = log𝑎 (𝑥) + 1


L’image de 𝑎 ⋅ 𝑥 est donc égale à l’image de x additionnée de 1.

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1. Fonctions exponentielle et logarithme 1.2 Étude des fonctions

1.1.5 Représentations graphiques des fonctions logarithmiques

On discerne deux types de courbes logarithmiques suivant la valeur de 𝑎 :

log𝑎 (𝑥 ⋅ 𝑎)
log𝑎 (𝑥)
+1
⋅𝑎
1 𝑥⋅𝑎 𝑥 1

log𝑎 (𝑥 ⋅ 𝑎) 𝑎 0 𝑎 𝑥 𝑥⋅𝑎
log𝑎 (𝑥)
+1
⋅𝑎

Fig. 1.9 : La fonction log𝑎 est strictement dé- Fig. 1.10 : La fonction log𝑎 est strictement
croissante sur ℝ∗+ si 0 < 𝑎 < 1 croissante sur ℝ∗+ si 𝑎 > 1

1.2 Théorèmes pour les études de fonctions

1.2.1 Asymptotes

Théorème 5

Si 𝟎 < 𝐚 < 𝟏

lim 𝑎𝑥 = +∞ lim 𝑎𝑥 = 0
𝑥→−∞ 𝑥→+∞

Si 𝐚 > 𝟏
lim 𝑎𝑥 = 0 lim 𝑎𝑥 = +∞
𝑥→−∞ 𝑥→+∞

Théorème 6

Si 𝟎 < 𝐚 < 𝟏

lim log𝑎 (𝑥) = +∞ lim log𝑎 (𝑥) = −∞


𝑥→0+ 𝑥→+∞

Si 𝐚 > 𝟏

lim log𝑎 (𝑥) = −∞ lim log𝑎 (𝑥) = +∞


𝑥→0+ 𝑥→+∞

6
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1.2 Étude des fonctions 1. Fonctions exponentielle et logarithme

1.2.2 Dérivées
Théorème 7

La fonction log𝑎 est continues sur ℝ∗+ .

Théorème 8

La fonction log𝑎 est dérivable sur ℝ∗+ et sa dérivée vaut :

′ 1
(log𝑎 (𝑥)) =
𝑥 ln(𝑎)

Démonstration
Soit 𝑓(𝑥) = log𝑎 𝑥.
𝑥+ℎ
log𝑎 (𝑥 + ℎ) − log𝑎 (𝑥) log𝑎 ( )
𝑓(𝑥 + ℎ) − 𝑓(𝑥) 𝑥
𝑓 ′ (𝑥) = lim = lim = lim
ℎ→0 ℎ ℎ→0 ℎ ℎ→0 ℎ

log𝑎 (1 + ) 1
𝑥 1 ℎ ℎ ℎ
= lim = lim log𝑎 (1 + ) = lim log𝑎 (1 + )
ℎ→0 ℎ ℎ→0 ℎ 𝑥 ℎ→0 𝑥
𝑥
1 ℎ
1 𝑥 𝑥
1

1

1 ⎛
⎜ 1⎞

= lim log𝑎 (1 + ⎛ ⎞ log𝑎 ⎜ ⎟
𝑥 ) = lim log𝑎 ⎜(1 + 𝑥) ⎟ = lim ⎜

1 + ⎟
ℎ→0

ℎ→0

ℎ→0 𝑥 𝑥⎟
⎝ ⎠
𝑥 ⎝ ℎ⎠
En posant = 𝑘, on a ℎ → 0 ⇔ 𝑘 → ∞ et donc :

𝑘
1 1 1
𝑓 (𝑥) = lim log𝑎 (1 + ) = log𝑎 (e)

𝑘→∞ 𝑥 𝑘 𝑥

1 1
Or : log𝑎 (e) = =
loge (𝑎) ln(𝑎)

Finalement :
1
𝑓 ′ (𝑥) =
𝑥 ln(𝑎)

Corollaire 1

′ 1
(ln(𝑥)) =
𝑥

Théorème 9

La fonction exp𝑎 est continue sur ℝ.

7
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1. Fonctions exponentielle et logarithme 1.2 Étude des fonctions

Théorème 10

La fonction exp𝑎 est dérivable sur ℝ et sa dérivée vaut :



(exp𝑎 (𝑥)) = 𝑎𝑥 ln(𝑎)

Démonstration
Soit 𝑓(𝑥) = exp𝑎 (𝑥) = 𝑎𝑥 .
On a :
log𝑎 (𝑓(𝑥)) = log𝑎 (𝑎𝑥 ) = 𝑥
En dérivant des deux côtés du signe = :

(log𝑎 (𝑓(𝑥))) = 𝑥′

1
⇔ 𝑓 ′ (𝑥) = 1
𝑓(𝑥) ln(𝑎)

⇔ 𝑓 ′ (𝑥) = 𝑓(𝑥) ln(𝑎)

⇔ 𝑓 ′ (𝑥) = 𝑒𝑥𝑝𝑎 (𝑥) ln(𝑎)

⇔ 𝑓 ′ (𝑥) = 𝑎𝑥 ln(𝑎)

Corollaire 2


(e𝑥 ) = e𝑥

! Remarque 1.2
En appliquant directement la définition de la dérivée à la fonction 𝑓(𝑥) = 𝑎𝑥 , on obtient :

′ 𝑎𝑥+ℎ − 𝑎𝑥 𝑎𝑥 𝑎ℎ − 𝑎 𝑥 𝑎𝑥 (𝑎ℎ − 1)
(𝑓(𝑥)) = lim = lim = lim
ℎ→0 ℎ ℎ→0 ℎ ℎ→0 ℎ
𝑎ℎ − 1
= 𝑎𝑥 lim = 𝑎𝑥 𝑓 ′ (0) = 𝑓(𝑥) ⋅ 𝑓 ′ (0)
ℎ→0 ℎ
𝑎ℎ − 1
La seule base 𝑎 pour laquelle 𝑓 ′ (𝑥) = 𝑓(𝑥) est la base pour laquelle 𝑓 ′ (0) = 1 ⇔ lim = 1.
ℎ→0 ℎ
eℎ − 1
Cette base est la base e avec : lim =1
ℎ→0 ℎ

8
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1.2 Étude des fonctions 1. Fonctions exponentielle et logarithme

1.2.3 Limites des fonctions exp𝐚 et log𝐚


Soient 𝑎 et 𝑏 des nombres réels positifs et 𝑥 un nombre réel (voir F&T p. 76).

e𝑥 − 1 𝑎𝑥 − 1
lim =1 lim = ln(𝑎)
𝑥→0 𝑥 𝑥→0 𝑥

ln(1 + 𝑥) log𝑎 (1 + 𝑥) 1
lim =1 lim =
𝑥→0 𝑥 𝑥→0 𝑥 ln(𝑎)
𝑏
ln(𝑥) ln (𝑥)
lim =0 lim =0
𝑥→+∞ 𝑥 𝑥→+∞ 𝑥𝑎
𝑏
lim 𝑥𝑎 ln (𝑥) = 0
lim 𝑥 ln(𝑥) = 0 𝑥→0+
𝑥→0+

e𝑥 e𝑎𝑥
lim = +∞ lim = +∞
𝑥→+∞ 𝑥 𝑥→+∞ 𝑥𝑏

𝑥 𝑥𝑏
lim 𝑥 = 0 lim =0
𝑥→+∞ e 𝑥→+∞ e𝑎𝑥

9
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1. Fonctions exponentielle et logarithme 1.3 Exercices

1.3 Exercices
Exercice 1.1
Déterminer le domaine de définition des fonctions suivantes :

1. 𝑓(𝑥) = log2 (2𝑥 − 3) 𝑥−1


6. 𝑓(𝑥) = log3 (√ )
𝑥+1
2. 𝑓(𝑥) = log3 (𝑥2 + 4𝑥)
7. 𝑓(𝑥) = log|𝑥2 − 3𝑥 + 2|
3. 𝑓(𝑥) = log5 (log2 (𝑥))
|𝑥2 − 1|
4. 𝑓(𝑥) = log|log(𝑥)| 8. 𝑓(𝑥) = log ( √ )
𝑥
𝑥2
5. 𝑓(𝑥) = log ( )
1−𝑥

Exercice 1.2
Déterminer le nombre de chiffres des nombres naturels suivants :

1. 𝑎 = 10001000 3. 𝑐 = 9(9
9
)

2. 𝑏 = 1001999 4. 𝑑 = 274 207 281 − 1

Exercice 1.3
Démontrer que, quel que soit 𝑥 ∈ ℝ∗+ ∖ {1} :

1 1 1 1
∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑛 ⩾ 2, + +…+ =
log2 (𝑥) log3 (𝑥) log𝑛 (𝑥) log𝑛! (𝑥)

Exercice 1.4
Résoudre les équations suivantes :

1. (2𝑥 − 5)(3𝑥 + 4) = 0 7. ln(𝑥 + 1) + ln(𝑥 + 5) = ln(96)

2. (log(𝑥) − 5)(log(𝑥) + 4) = 0 8. ln|𝑥 + 1| + ln|𝑥 + 5| = ln(96)


3. 𝑎2𝑥 − 𝑎𝑥 − 6 = 0 9. ln(𝑥2 + 1) − ln(𝑥 + 1) = ln(𝑥)
2
4. log (𝑥) − log(𝑥) − 6 = 0 10. ln (ln(𝑥2 + 1)) = 0
1
5. log(𝑥) + log(𝑥 + 3) + 2 log( ) = 0 11. e2𝑥−1 = e(𝑥
2
)
2
6. log(𝑥 + 5) − log(𝑥 − 1) = 2 12. e−𝑥 = 3e2𝑥

Exercice 1.5
Résoudre dans ℝ les inéquations suivantes :

1. ln(𝑥2 + 3𝑥 + 3) > 0 2. log2 (𝑥) > log8 (3𝑥 − 2)

Exercice 1.6
Déterminer la dérivée d’ordre 𝑛 de la fonction 𝑓(𝑥) = 𝑥e𝑥

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1.3 Exercices 1. Fonctions exponentielle et logarithme

Exercice 1.7
Déterminer la dérivée première des fonctions suivantes :

1. 𝑓(𝑥) = ln(3𝑥) 10. 𝑓(𝑥) = ln ( 4 − 𝑥2 )

2. 𝑓(𝑥) = ln(−5𝑥 + 2) ln(3𝑥 + 2)


11. 𝑓(𝑥) =
4𝑥 − 1
3. 𝑓(𝑥) = 3 ln(𝑥 − 2)
1
12. 𝑓(𝑥) =
𝑥 ln(𝑥)
4. 𝑓(𝑥) = −2 ln(5 − 3𝑥)
13. 𝑓(𝑥) = e−2𝑥
5. 𝑓(𝑥) = ln(𝑥2 − 𝑥)
14. 𝑓(𝑥) = (2𝑥 + 3)e− 2
𝑥

6. 𝑓(𝑥) = ln(−2𝑥 ) 3

15. 𝑓(𝑥) = e 2𝑥
1

2
2𝑥
7. 𝑓(𝑥) = ln ( ) √
3−𝑥 16. 𝑓(𝑥) = e 𝑥2 −𝑥

𝑥
8. 𝑓(𝑥) = 17. 𝑓(𝑥) = (𝑥2 + 2) ⋅ 53𝑥
ln(𝑥)
2𝑥 + 3
9. 𝑓(𝑥) = ln ((𝑥2 + 2) (𝑥2 + 3)) 18. 𝑓(𝑥) =
e𝑥

Exercice 1.8
Calculer les limites suivantes :

e𝑥 − e2 ln(𝑥)
1. lim 10. lim
𝑥→2 𝑥−2 𝑥→0+ 𝑥3
𝑥
2. lim
11. lim 𝑥 ⋅ e 𝑥
1
𝑥→0 e2𝑥 − 1
𝑥→0

3. lim 𝑥3 ⋅ e−3𝑥
𝑥→+∞
𝑥2 − 𝑥 − 2
12. lim
4. lim 𝑥3 ⋅ e−3𝑥 𝑥→−1 ln(𝑥 + 3)
𝑥→−∞

ln(2 + 𝑥) ln(sin(𝑥))
5. lim 13. lim
𝑥→−1 𝑥+1 𝜋 (𝜋 − 2𝑥)2
𝑥→
2
e−𝑥 − 1
2

6. lim
𝑥→0 𝑥2 e𝑥 (1 − e𝑥 )
14. lim
7. lim 𝑥 ⋅ ln(𝑥) 𝑥→0 (𝑥 + 1) ln(1 − 𝑥)
𝑥→0+

3𝑥 − 2 ln(𝑥) e𝑥 − 2e−𝑥
8. lim 15. lim
𝑥→+∞ 𝑥 + ln(𝑥)
𝑥→+∞ 3e𝑥 + 5e−𝑥

ln(𝑥) e𝑥 − 2e−𝑥
9. lim 16. lim
𝑥→+∞ 𝑥3 𝑥→−∞ 3e𝑥 + 5e−𝑥

11
MN5_2021-2022 17

1. Fonctions exponentielle et logarithme 1.3 Exercices

Exercice 1.9
Étudier les fonctions suivantes :

1 2
12. 𝑓(𝑥) = (𝑥 + 2) ln (𝑥 + 2)
1. 𝑓(𝑥) =
e𝑥 − 1
|ln(𝑥)|
𝑥2 13. 𝑓(𝑥) =
2. 𝑓(𝑥) = − ln(𝑥) 𝑥
2
𝑥 1 + ln|𝑥|
3. 𝑓(𝑥) = 14. 𝑓(𝑥) =
ln(𝑥) 𝑥

4. 𝑓(𝑥) = 2𝑥2 ln(𝑥) 𝑥+1


15. 𝑓(𝑥) = ln∣ ∣
𝑥
5. 𝑓(𝑥) = 𝑥3 e𝑥
𝑥2
6. 𝑓(𝑥) = e−𝑥 cos(𝑥) 16. 𝑓(𝑥) = ln∣ ∣
1−𝑥
3
10 ln (𝑥)
7. 𝑓(𝑥) = 2𝑥 − 𝑥 ⋅ ln|𝑥| si 𝑥 ≠ 0
𝑥2 17. 𝑓(𝑥) = {
0 si 𝑥 = 0
8. 𝑓(𝑥) = 𝑥 ln(𝑥)
2 − 12
9. 𝑓(𝑥) = e(−𝑥
2
) 18. 𝑓(𝑥) = e 𝑥
𝑥3

10. 𝑓(𝑥) = (2𝑥2 − 3𝑥)e𝑥 19. 𝑓(𝑥) = 𝑥𝑥


𝑥−1 1
11. 𝑓(𝑥) = e𝑥 20. 𝑓(𝑥) = 𝑥ln(𝑥)
𝑥

Exercice 1.10
Soit la fonction 𝑓(𝑥) = 𝑥2 e 4
𝑥

1. Effectuer l’étude complète de la fonction 𝑓

2. Soit 𝑎 ∈ ℝ. Par le point 𝐴 (𝑎, 0), on mène les tangentes à la courbe 𝑦 = 𝑓(𝑥). Discuter le
nombre de ces tangentes en fonction du paramètre 𝑎.

Exercice 1.11
Déterminer l’équation de la tangente à la courbe d’équation 𝑦 = 2𝑥 passant par le point 𝑃 (1, 0).

Exercice 1.12
On considère les courbes d’équations 𝑦 = e−𝑥 et 𝑦 = e−𝑥 cos(𝑥)

1. Déterminer les coordonnées des points communs aux deux courbes.

2. Prouver qu’en chacun de ces points, les courbes sont tangentes.

Exercice 1.13
Sous quel angle les courbes 𝑦 = e𝑥+2 et 𝑦 = e−𝑥 se coupent-elles ?

Exercice 1.14
Déterminer le nombre réel 𝑎 pour lequel les courbes d’équations 𝑦 = e𝑥 et 𝑦 = 𝑎𝑥3 sont tangentes.
Calculer les coordonnées du point de contact.

12
MN5_2021-2022 18

1.3 Exercices 1. Fonctions exponentielle et logarithme

Exercice 1.15
Un rectangle 𝐴𝐵𝐶𝐷 est tel que 𝐴 et 𝐵 sont sur l’axe 𝑂𝑥 , alors que 𝐶 et 𝐷 sont sur la courbe
d’équation 𝑦 = e−𝑥 . Calculer les coordonnées des sommets pour que l’aire du rectangle soit
2

maximale.
Exercice 1.16
De l’origine, on mène la tangente à la courbe 𝑦 = ln(𝑥). Quelles sont les coordonnées du point
de contact ?
Exercice 1.17
Le modèle de Jenss est généralement considéré comme le plus précis dans la prévision de la
taille d’un enfant à l’âge préscolaire. Si ℎ(𝑥) donne la taille (en cm) à l’âge de 𝑥 années pour
1
⩽ 𝑥 ⩽ 6, alors ℎ(𝑥) est une expression de la forme ℎ(𝑥) = 79.041 + 6.39𝑥 − e3.261−0.993𝑥
4
1. Prévoir la taille et le taux de croissance d’un enfant de 2 ans.

2. À quel moment le taux de croissance est-il le plus élevé ? le plus faible ?


Exercice 1.18
Montrer que ∀𝑥 > 0, 𝑥 > ln(𝑥).
Exercice 1.19
En appliquant le théorème des accroissements finis à la fonction ln, montrer que l’on a :
1 1
< ln(𝑛 + 1) − ln(𝑛) <
𝑛+1 𝑛
1 1 1 1
On définit 𝑆𝑛 = 1 + + + +…+ .
2 3 4 𝑛
En déduire que 𝑆𝑛 − 1 < ln(𝑛) < 𝑆𝑛 et ln(𝑛) < 𝑆𝑛 < ln(𝑛) + 1.
Exercice 1.20
En mécanique et en électricité, on rencontre souvent des fonctions trigonométriques et exponen-
tielles ainsi que des combinaisons de ces fonctions. Voici trois exemples :
1. 𝑓(𝑡) = 2e−2𝑡 − e−𝑡 représente l’horaire d’une masse attachée à un ressort et à un amortis-
seur ;

2. 𝑔(𝑡) = e−𝑡 + sin(𝜔𝑡) représente la charge d’un condensateur en série avec une résistance,
soumis à une tension sinusoïdale ;

3. ℎ(𝑡) = e−𝑡 cos(𝜔 𝑡) représente l’horaire d’une oscillation amortie.


Représenter les graphes des fonctions 𝑓, 𝑔 et ℎ.
Exercice 1.21
La grippe se propage à partir d’un individu malade dans une population de 1000 personnes. Le
nombre 𝑁 de personnes qui sont ou ont été atteintes par la grippe après 𝑡 (en jours) est donné
1000
par 𝑁 (𝑡) =
1 + 999 ⋅ 10−0.17𝑡
1. Combien de personnes ont-elles été atteintes après 20 jours ?

2. Après combien de jours 600 personnes ont-elles été atteintes ?

3. Après combien de jours la vitesse de propagation de la maladie commence-t-elle à dimi-


nuer ?

13
MN5_2021-2022 19

1. Fonctions exponentielle et logarithme 1.3 Exercices

Exercice 1.22
Le son le plus faible qu’une oreille humaine puisse percevoir est celui provoqué par une source
de puissance 𝑃0 = 10−12 W. Le niveau sonore 𝑁 , mesuré en décibels (dB), d’un son de puissance
𝑃
𝑃 Watt est défini par 𝑁 = 10 log ( )
𝑃0

1. Une conversation normale correspond à une puissance sonore de 10−6 W. Calculer son
niveau sonore.

2. Par quel facteur la puissance d’une source sonore est-elle multipliée lorsque son niveau
sonore passe de 60 dB à 90 dB ?

3. Un niveau sonore supérieur à 90 dB est considéré comme nuisible pour les oreilles. La
puissance sonore perçue à 100 m d’un avion au décollage est de 1 W. Ce son est-il nuisible ?

Exercice 1.23
L’échelle de Richter donne la magnitude 𝑀 d’un séisme en fonction de l’énergie 𝐸 dissipée au
foyer par le séisme. Cette échelle est définie par la relation log(𝐸) = 1.5𝑀 +4.4 où 𝐸 est mesurée
en Joule.

1. Si l’énergie dissipée par un premier séisme de magnitude 𝑀1 sur l’échelle de Richter est
10 fois inférieure à l’énergie dissipée par un second séisme de magnitude 𝑀2 , que peut-on
dire de leurs magnitudes ?

2. Comparer l’énergie dissipée lors du séisme qui détruisit San Francisco en 1906 (𝑀 = 8.3)
à l’énergie de celui du nord-est du Japon en mars 2011 (𝑀 = 8.9) et de celui du Chili en
1960 (𝑀 = 9.5, record du monde !).

3. Quelle est, sur l’échelle de Richter, la magnitude de l’onde sismique provoquée par l’ex-
plosion d’une bombe 𝐻 de 10 mégatonnes, c’est-à-dire d’une bombe libérant une énergie
équivalente à celle produite par l’explosion de 10 millions de tonnes de TNT ? On sait
qu’un kilo de TNT libère en explosant une énergie de 4.2 ⋅ 107 J.

Exercice 1.24
Sous l’effet de la désintégration radioactive, la masse 𝑀 (𝑡) d’une substance évolue en fonction
du temps 𝑡 (en années) selon la loi 𝑀 (𝑡) = 𝑀0 e−𝑎𝑡 où 𝑀0 est la masse initiale au temps 𝑡 = 0
et 𝑎 une constante positive.

1. Pour le carbone 14, 𝑎 = 0.000 121. Calculer la demi-vie du carbone 14, c’est-à-dire le temps
nécessaire à la désintégration de la moitié de la masse initiale.

2. Le carbone 14 sert à la datation en archéologie et en géologie. La méthode repose sur le


fait que cet isotope instable est présent dans le CO2 de l’air. Les plantes absorbent ce
carbone de l’air ; quand elles meurent, le carbone qu’elles ont accumulé commence à se
désintégrer. En mesurant la quantité de carbone 14 encore présente dans l’échantillon à
dater, on réussit à déterminer approximativement le moment de sa mort. Un os contient
20 % de la quantité de carbone 14 contenue dans un os d’aujourd’hui. Quel est l’âge de cet
os ?

Exercice 1.25
Le pH d’une substance est déterminé à partir de la concentration, notée [𝐻 + ], d’ions d’hydrogène
présents dans la substance (en moles par litre) par la formule pH = − log([𝐻 + ]). Le pH de l’eau
distillée est égal à 7. Les acides ont un pH inférieur à 7, alors que les bases ont un pH supérieur
à 7.

14
MN5_2021-2022 20

1.3 Exercices 1. Fonctions exponentielle et logarithme

1. Pour les tomates [𝐻 + ] = 6.3 ⋅ 10−5 . Font-elles partie des aliments acides ? Même question
pour le lait pour lequel [𝐻 + ] = 4 ⋅ 10−7 .

2. Calculer la concentration en ions d’hydrogène d’une crème pour le corps ayant un pH égal
à 5.5.

Exercice 1.26
Si un corps est plongé dans un milieu réfrigérant dont la température est 𝑇0 , sa température
𝑇 (𝑡) varie selon la formule 𝑇 (𝑡) = 𝑇0 + 𝐴e−𝐶𝑡 où 𝑡 est le temps exprimé en heures, 𝐴 et 𝐶 étant
deux constantes positives.

1. Un pain cuit à 220 °C est posé sur la table d’une cuisine à 20 °C. Après 15 minutes, sa
température est encore de 50 °C. Quand sera-t-elle à 25 °C ?

2. Pour une excursion, le thé contenu dans une gourde est à la température de 30 °C. Lors
d’une pause, on trempe la gourde dans un torrent. Après 2 minutes, la température est de
28 °C, après 2 minutes supplémentaires, le thé atteint 26.2 °C. Quelle est la température
de l’eau du torrent ?

15
MN5_2021-2022 21
MN5_2021-2022 22

Chapitre 2

Fonctions réciproques des fonctions


trigonométriques

2.1 Rappel : les fonctions trigonométriques


2.1.1 Cercle trigonométrique
Notion intuitive
Dans ce chapitre, le plan est muni d’un repère orthonormé ℛ = (𝑂, 𝐼, 𝐽 ) : les droites (𝑂𝐼)
et (𝑂𝐽 ) sont perpendiculaires et 𝑂𝐼 = 𝑂𝐽 = 1. Relativement à un repère ℛ, un point 𝑃 a deux
coordonnées : l’abscisse 𝑥 et l’ordonnée 𝑦.

Notation 2.1
On note 𝑃 (𝑥, 𝑦) le point 𝑃 d’abscisse 𝑥 et d’ordonnée 𝑦. 𝐽
𝑃
Définition 2.1
Le cercle trigonométrique est le cercle de rayon 𝛼
unitaire centré à l’origine du repère.
𝑂 𝐼 1
A chaque angle 𝛼, on fait correspondre l’unique point 𝑃
du cercle trigonométrique tel que ∢𝐼𝑂𝑃 = 𝛼. Le signe de
l’angle 𝛼 détermine le sens de l’angle ∢𝐼𝑂𝑃 .

Fig. 2.1

2.1.2 Cosinus, sinus et tangente

Définition 2.2
𝐽 𝑃 (cos(𝛼), 𝑠𝑖𝑛(𝛼))
Soit un angle de mesure 𝛼 et 𝑃 le point
qu’il définit sur le cercle trigonométrique.
L’abscisse et l’ordonnée du point 𝑃 dé-
pendent de 𝛼. Le cosinus et le sinus de 𝛼 𝛼
sont respectivement l’abscisse et l’ordon- 𝑂 𝐼 1
née de 𝑃 :

𝑃 ( cos(𝛼), sin(𝛼))

Fig. 2.2

17
MN5_2021-2022 23

2. Réciproques des fonctions trigonométriques 2.1 Rappel

Définition 2.3
La droite (𝑂𝑃 ) coupe la tangente au cercle trigonométrique menée par le point 𝐼 en 𝑇 .
L’ordonnée de 𝑇 dépend de 𝛼. La tangente de 𝛼 est l’ordonnée du point 𝑇 :

𝑇 (1, tan(𝛼))

𝑇 (1, tan(𝛼))
𝑃
𝑃
𝛼
𝛼
𝑂 1 𝑂 1

𝑇 (1, tan(𝛼))

Fig. 2.3 Fig. 2.4

Définition 2.4 (Fonctions trigonométriques)


Une fonction trigonométrique est une des fonctions suivantes :

cos ∶ ℝ → [−1; 1] sin ∶ ℝ → [−1; 1] tan ∶ 𝐷tan → ℝ


𝑥 ↦ cos(𝑥) 𝑥 ↦ sin(𝑥) 𝑥 ↦ tan(𝑥)
𝜋
avec 𝐷tan = ℝ ∖ { + 𝑘𝜋 ∣ 𝑘 ∈ ℤ }
2

! Remarque 2.1
Dans les définitions ci-dessus, 𝑥 représente un angle exprimé en radians.

2.1.3 Propriétés des fonctions trigonométriques


Propriétés 2.1 (de la fonction cosinus)
1. 𝐷𝑓 = ℝ

2. La fonction cos est paire : ∀𝑥 ∈ ℝ, cos(−𝑥) = cos(𝑥)

3. La fonction cos est périodique de période 2𝜋 : ∀𝑥 ∈ ℝ, cos(𝑥 + 2𝜋) = cos(𝑥)


3𝜋 𝜋 𝜋 3𝜋
4. 𝑓 ∩ 𝑂𝑥 : 𝑥 ∈ { … − ;− ; ; …}
2 2 2 2
5. 𝑓 ∩ 𝑂𝑦 : 𝑦 = 1

18
MN5_2021-2022 24

2.1 Rappel 2. Réciproques des fonctions trigonométriques

6. Représentation graphique :

1
−3𝜋/2 −𝜋 −𝜋/2 𝜋/2 𝜋 3𝜋/2

−6 −5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
−1

Fig. 2.5

Propriétés 2.2 (de la fonction sinus)


1. 𝐷𝑓 = ℝ

2. La fonction sin est impaire : ∀𝑥 ∈ ℝ, sin(−𝑥) = − sin(𝑥)

3. La fonction sin est périodique de période 2𝜋 : ∀𝑥 ∈ ℝ, sin(𝑥 + 2𝜋) = sin(𝑥)

4. 𝑓 ∩ 𝑂𝑥 : 𝑥 ∈ { … − 2𝜋; −𝜋; 0; 𝜋; 2𝜋 … }

5. 𝑓 ∩ 𝑂𝑦 : 𝑦 = 0

6. Représentation graphique :

1
−3𝜋/2 −𝜋 −𝜋/2 𝜋/2 𝜋 3𝜋/2

−6 −5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
−1

Fig. 2.6

Propriétés 2.3 (de la fonction tangente)


3𝜋 𝜋 𝜋 3𝜋 𝜋
1. 𝐷𝑓 = 𝐷tan = ℝ ∖ { … − ;− ; ; … } = ℝ ∖ { + 𝑘𝜋 ∣ 𝑘 ∈ ℤ }
2 2 2 2 2
2. La fonction tan est impaire : ∀𝑥 ∈ 𝐷𝑓 , tan(−𝑥) = − tan(𝑥)

3. La fonction tan est périodique de période 𝜋 : ∀𝑥 ∈ ℝ, tan(𝑥 + 𝜋) = tan(𝑥)

4. 𝑓 ∩ 𝑂𝑥 : 𝑥 ∈ { … − 2𝜋; −𝜋; 0; 𝜋; 2𝜋 … }

5. 𝑓 ∩ 𝑂𝑦 : 𝑦 = 0

19
MN5_2021-2022 25

2. Réciproques des fonctions trigonométriques 2.1 Rappel

6. Représentation graphique :

1
−𝜋 𝜋

−6 −5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
−1

−2

−3

−4

−5

−6

−7

−8

Fig. 2.7

Propriétés 2.4 (de base entre les fonctions trigonométriques)

Théorème 11

cos2 (𝑥) + sin2 (𝑥) = 1

Théorème 12

sin(𝑥)
tan(𝑥) =
cos(𝑥)

20
MN5_2021-2022 26

2.2 Fonction arcsin 2. Réciproques des fonctions trigonométriques

2.2 Fonction arc sinus


La fonction donnée par 𝑓(𝑥) = sin(𝑥) est définie pour tout nombre réel 𝑥. Son ensemble image est
l’intervalle [−1; 1], chaque élément de cet intervalle possède une infinité de préimages. Compte
tenu de sa périodicité, cette fonction n’est pas une bijection. Lorsqu’on veut définir la réciproque
de cette fonction, on est donc obligé de restreindre la fonction donnée par 𝑓(𝑥) = sin(𝑥) à un
intervalle sur lequel chaque valeur de l’ensemble image n’a qu’une préimage. L’intervalle choisi
𝜋 𝜋
est [− ; ].
2 2
Sur cet intervalle, la fonction 𝑓(𝑥) = sin(𝑥) est continue, croissante et bijective. Elle admet donc
une réciproque qui est elle aussi continue et croissante.

Définition 2.5
La fonction arc sinus, notée arcsin, est la réciproque de la fonction sin

𝜋 𝜋
arcsin ∶ [−1; 1] → [− ; ]
2 2
𝑥 ↦ arcsin(𝑥)
𝜋 𝜋
tel que : 𝑦 = arcsin(𝑥) ⇔ sin(𝑦) = 𝑥 avec 𝑥 ∈ [−1; 1] et 𝑦 ∈ [− ; ]
2 2

! Remarques 2.2
𝜋 𝜋
1. Avec 𝑦 = arcsin(𝑥) nous avons l’angle 𝑦 compris entre − et dont le sinus vaut 𝑥.
2 2
2. Par les relations trigonométriques et par la périodicité de la fonction sin, nous savons que
𝑥 = sin(𝑦) = sin(𝑦 + 𝑘 ⋅ 2𝜋) = sin(𝜋 − 𝑦) = sin(𝜋 − 𝑦 + 𝑘 ⋅ 2𝜋).
Nous obtenons ainsi tous les angles dont le sinus vaut 𝑥 : { 𝑦 + 𝑘 ⋅ 2𝜋; 𝜋 − 𝑦 + 𝑘 ⋅ 2𝜋 | 𝑘 ∈ ℤ }

3. Cette fonction est usuellement notée sin−1 sur les calculatrices.

Représentations graphiques

1.5 𝜋/2

0.5

− 𝜋2 0 𝜋
2 −1 0 1
−0.5

−1

−1.5
−𝜋/2
𝜋 𝜋
Fig. 2.8 : 𝑥 ↦ 𝑦 = sin(𝑥) sur [− ; ] Fig. 2.9 : 𝑥 ↦ 𝑦 = arcsin(𝑥)
2 2

21
MN5_2021-2022 27

2. Réciproques des fonctions trigonométriques 2.3 Fonction arccos

2.3 Fonction arc cosinus

Procédons de la même manière pour définir la réciproque de la fonction donnée par 𝑓(𝑥) = cos(𝑥),
en faisant cette fois la restriction sur l’intervalle [0; 𝜋]. Sur cet intervalle, la fonction donnée par
𝑓(𝑥) = cos(𝑥) est continue, décroissante et bijective, et sa réciproque sera donc continue et
décroissante.

Définition 2.6
La fonction arc cosinus, notée arccos, est la réciproque de la fonction cos :

arccos ∶ [−1; 1] → [0; 𝜋]


𝑥 ↦ arccos(𝑥)

tel que : 𝑦 = arccos(𝑥) ⇔ cos(𝑦) = 𝑥 avec 𝑥 ∈ [−1; 1] et 𝑦 ∈ [0; 𝜋]

! Remarques 2.3

1. Avec 𝑦 = arccos(𝑥) nous avons l’angle 𝑦 compris entre 0 et 𝜋 dont le cosinus vaut 𝑥.

2. Par les relations trigonométriques et par la périodicité de la fonction cos, nous savons que
𝑥 = cos(𝑦) = cos(𝑦 + 𝑘 ⋅ 2 𝜋) = cos(−𝑦) = cos(−𝑦 + 𝑘 ⋅ 2 𝜋).
Nous obtenons ainsi tous les angles dont le cosinus vaut 𝑥 : { 𝑦 + 𝑘 ⋅ 2𝜋; −𝑦 + 𝑘 ⋅ 2𝜋 | 𝑘 ∈ ℤ }

3. Cette fonction est usuellement notée cos−1 sur les calculatrices.

Représentations graphiques

𝜋
1.5

0.5

𝜋/2
0 𝜋 𝜋
2
−0.5

−1

−1.5
−1 0 1

Fig. 2.10 : 𝑥 ⟼ 𝑦 = cos (𝑥) sur [0; 𝜋] Fig. 2.11 : 𝑥 ⟼ 𝑦 = arccos(𝑥)

22
MN5_2021-2022 28

2.4 Fonction arctan 2. Réciproques des fonctions trigonométriques

2.4 Fonction arc tangente


Définition 2.7
La fonction arc tangente, notée arctan, est la réciproque de la fonction tan :
𝜋 𝜋
arctan ∶ ℝ → [− ; ]
2 2
𝑥 ↦ arctan(𝑥)
𝜋 𝜋
tel que : 𝑦 = arctan(𝑥) ⇔ tan(𝑦) = 𝑥 avec 𝑥 ∈ ℝ et 𝑦 ∈ ]− ; [.
2 2

! Remarque 2.4
𝜋 𝜋
1. Avec 𝑦 = arctan(𝑥) nous avons l’angle 𝑦 ∈ ]− ; [ dont la tangente vaut 𝑥.
2 2
2. Par la périodicité de la fonction tan, nous savons que 𝑥 = tan(𝑦) = cos(𝑦 + 𝑘 ⋅ 𝜋)
Nous obtenons ainsi tous les angles dont la tangente vaut 𝑥 : { 𝑦 + 𝑘 ⋅ 𝜋 | 𝑘 ∈ ℤ }
3. Cette fonction est usuellement notée tan−1 sur les calculatrices.

Représentations graphiques

3 3

1 1

.
−𝜋 −𝜋/2 0 𝜋/2 𝜋 −𝜋 𝜋
−𝜋/2 0 𝜋/2
−1 −1

−2 −2

−3 −3

𝜋 𝜋
Fig. 2.12 : 𝑥 ↦ 𝑦 = tan(𝑥) sur ]− ; [ Fig. 2.13 : 𝑥 ↦ 𝑦 = arctan(𝑥)
2 2

2.5 Propriétés
Les fonctions 𝑓(𝑥) = arcsin(𝑥) et 𝑓(𝑥) = arctan(𝑥) sont impaires et 𝑓(𝑥) = arccos(𝑥) n’a pas de
parité.

Nous avons les limites et asymptotes suivantes :


𝜋 𝜋
1. lim arctan(𝑥) = et lim arctan(𝑥) = −
𝑥→+∞ 2 𝑥→𝑥−∞ 2
2. la droite d’équation 𝑦 = 𝜋
2 est asymptote horizontale dans ℝ+
3. la droite d’équation 𝑦 = − 𝜋2 est asymptote horizontale dans ℝ−

23
MN5_2021-2022 29

2. Réciproques des fonctions trigonométriques 2.6 Dérivées

2.6 Dérivées des fonctions trigonométriques réciproques

Théorème 13

′ 1 ′ 1 ′ 1
(arcsin(𝑥)) = √ (arccos(𝑥)) = − √ (arctan(𝑥)) =
1− 𝑥2 1− 𝑥2 1 + 𝑥2

Démonstration
1. Déterminons la dérivée de la fonction 𝑓(𝑥) = 𝑦 = arcsin(𝑥).
Par définition, on a : sin(𝑦) = 𝑥 ∀𝑥 ∈ [−1; 1]

Dérivons par rapport à 𝑥 : ⇒ (sin(𝑦)) = (𝑥) ′

⇒ cos(𝑦) ⋅ 𝑦′ = 1
1
⇒ 𝑦′ = (1)
cos(𝑦)
𝜋 𝜋 2
Comme 𝑦 = arcsin(𝑥) ∈ [− ; ], on a : cos(𝑦) ⩾ 0 ⇒ cos(𝑦) = +√1 − (sin(𝑦))
2 2 √
cos(𝑦) = 1 − 𝑥2 (2)
En remplaçant (2) → (1), on obtient finalement :

′ 1
(arcsin(𝑥)) = √
1 − 𝑥2

2. De même pour la fonction 𝑓(𝑥) = 𝑦 = arccos(𝑥).


Par définition, on a : cos(𝑦) = 𝑥 ∀𝑥 ∈ [−1; 1]

Dérivons par rapport à 𝑥 : ⇒ (cos(𝑦)) = (𝑥) ′

⇒ − sin(𝑦) ⋅ 𝑦′ = 1
1
⇒ 𝑦′ = − (1)
sin(𝑦)
2
Comme 𝑦 = arccos(𝑥) ∈ [0; 𝜋], on a : sin(𝑦) ⩾ 0 ⇒ sin(𝑦) = +√1 − (cos(𝑦))

sin(𝑦) = 1 − 𝑥2 (2)
En remplaçant (2) → (1), on obtient finalement :

′ 1
(arccos(𝑥)) = − √
1 − 𝑥2

3. Déterminons enfin la dérivée de la fonction 𝑓(𝑥) = 𝑦 = arctan(𝑥) :


Par définition, on a : tan(𝑦) = 𝑥 ∀𝑥 ∈ ℝ

Dérivons par rapport à 𝑥 : ⇒ (tan(𝑦)) = (𝑥) ′

⇒ (1 + tan2 (𝑦)) ⋅ 𝑦′ = 1
1
⇒ 𝑦′ =
1 + tan2 (𝑦)
Et donc :
′ 1
(arctan(𝑥)) =
1 + 𝑥2

24
MN5_2021-2022 30

2.7 Exercices 2. Réciproques des fonctions trigonométriques

2.7 Exercices
Exercice 2.1
Calculer
5𝜋 1 1
1. 𝑎 = arcsin (sin ( )) 2. 𝑏 = arctan ( ) + arctan ( )
3 2 3

Exercice 2.2
Résoudre les équations suivantes :
𝜋 √
1. arctan (2𝑥) + arctan (3𝑥) = − 2. arcsin(2𝑥) − arcsin ( 3 𝑥) = arcsin(𝑥)
4

Exercice 2.3
Déterminer le domaine de définition des fonctions suivantes :
𝑥
1. 𝑓(𝑥) = arccos ( ) 4. 𝑓(𝑥) = arccos (𝑥2 )
4
arcsin(𝑥) 𝑥+1
2. 𝑓(𝑥) = 5. 𝑓(𝑥) = arccos ( )
𝑥 𝑥−1

3. 𝑓(𝑥) = arcsin (1 − 𝑥) 6. 𝑓(𝑥) = arctan ( 𝑥2 − 𝑥 − 1)

Exercice 2.4
Calculer la dérivée des fonctions suivantes : (avec 𝑎 ≠ 0 )
𝑥 𝑥+1
1. 𝑓(𝑥) = arcsin ( ) 7. 𝑓(𝑥) = arccos ( )
𝑎 𝑥−1
𝑎
2. 𝑓(𝑥) = arccos ( )
𝑥 2𝑥
√ 8. 𝑓(𝑥) = arctan ( )
3. 𝑓(𝑥) = arcsin ( 𝑥) 1 − 𝑥2

4. 𝑓(𝑥) = arctan(3𝑥 − 5) 9. 𝑓(𝑥) = arctan (sin(2𝑥))


5. 𝑓(𝑥) = arccos (𝑥2 )
𝑥 𝑥
6. 𝑓(𝑥) = arctan (𝑥2 + 1) 10. 𝑓(𝑥) = √ − arcsin ( )
4− 𝑥2 2

Exercice 2.5
Étudier les fonctions suivantes :

1. 𝑓(𝑥) = arcsin(1 − 𝑥) 2𝑥
5. 𝑓(𝑥) = arctan ( )
1 − 𝑥2
2. 𝑓(𝑥) = arccos (𝑥2 ) 1
6. 𝑓(𝑥) = arcsin ( )
𝑥
2𝑥
3. 𝑓(𝑥) = arcsin ( ) 1−𝑥
1 + 𝑥2 7. 𝑓(𝑥) = arcsin ( )
1+𝑥
1 − 𝑥2 2𝑥
4. 𝑓(𝑥) = arccos ( ) 8. 𝑓(𝑥) = arctan ( )
1 + 𝑥2 1 + 𝑥2

25
MN5_2021-2022 31

2. Réciproques des fonctions trigonométriques 2.7 Exercices

Exercice 2.6
Calculer les limites suivantes :

2 arctan(𝑥) − 𝑥 𝑥 − arcsin(𝑥)
1. lim 2. lim
𝑥→0 2𝑥 − arcsin(𝑥) 𝑥→0 sin3 (𝑥)

Exercice 2.7
1. Utiliser la figure ci-contre pour démontrer
que, si 0 < 𝑥 < 1,
𝑥
tan (arcsin(𝑥)) = √
1 − 𝑥2
Calculer ensuite cos (arcsin(𝑥))

2. En utilisant une idée similaire, calculer les


expressions suivantes :
𝑎 = sin (arccos(𝑥)) 𝑏 = tan (arccos(𝑥))

𝑐 = sin (arctan(𝑥)) 𝑑 = cos (arctan(𝑥))


Exercice 2.8
Certains langages de programmation ne connaissent qu’une seule fonction trigonométrique réci-
proque, arctan. Comment peut-on procéder pour calculer

𝑎 = arcsin(𝑥) pour | 𝑥 | < 1 𝑏 = arccos(𝑥) pour | 𝑥 | < 1

Exercice 2.9
Un voilier 𝑉 suit une trajectoire rectiligne 𝑙. 𝑁
Une station d’observation 𝑇 est située à 𝑑
milles de la trajectoire. Chaque fois qu’un voi- 𝛼
𝑉
lier passe, la station enregistre sa distance 𝑘
et sa direction 𝛽 par rapport à 𝑇 . L’angle 𝛼 𝑘
𝛽
indique la direction du voilier par rapport au
𝑇
nord.(voir figure ci-dessous).

1. Exprimer 𝛼 en fonction de 𝑑, 𝑘 et 𝛽. 𝑑
𝑙
2. Évaluer 𝛼 si 𝑑 = 50 milles, 𝑘 = 210
milles et 𝛽 = 53.4∘ .
Exercice 2.10
Au cours d’un match de football, l’ailier 𝑀
s’engage vers le but adverse en suivant la ligne 𝐴 𝐶 𝐷 𝐵
de touche (voir figure ci-dessus) : 𝐴𝐵 = 45m
et 𝐶𝐷 = 7 m.

1. L’ailier 𝑀 est à 𝑥 = 30 m de 𝐴. Sous


quel angle 𝛼 voit-il les buts ? 𝑥

2. À quelle distance 𝑥 de 𝐴 le joueur a-t-il


𝛼
intérêt à shooter ?
𝑀

26
MN5_2021-2022 32

Chapitre 3

Primitives et intégrales indéfinies

3.1 Définition et propriétés

Définition 3.1
Soit 𝑓 une fonction définie de 𝐼 ⊂ ℝ dans ℝ. Une fonction 𝐹 est appelée primitive de 𝑓
sur 𝐼 si 𝐹 est dérivable sur 𝐼 et si elle admet 𝑓 comme fonction dérivée :

∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝐹 ′ (𝑥) = 𝑓(𝑥)

Exemples 3.1
Déterminer les domaines de définition et donner une ou plusieurs primitives des fonctions sui-
vantes :

1. 𝑓(𝑥) = 5 1
5. 𝑗(𝑥) =
𝑥
2. 𝑔(𝑥) = 𝑥 1
6. 𝑘(𝑥) =
𝑥2
3. ℎ(𝑥) = 𝑥2
7. 𝑙(𝑥) = cos(𝑥)

4. 𝑖(𝑥) = 3𝑥2 + 4 8. 𝑚(𝑥) = sin(2𝑥) + 3

Théorème 14

1. Si 𝐹 est une primitive de 𝑓 sur 𝐼 et 𝐶 une fonction constante, alors 𝐹 + 𝐶 est une
primitive de 𝑓 sur 𝐼.

2. Si 𝐹 et 𝐺 sont deux primitives de 𝑓 sur 𝐼, alors 𝐹 − 𝐺 est une fonction constante.

Démonstration

1. Nous avons : (𝐹 + 𝐶) = 𝐹 ′ + 𝐶 ′ = 𝑓 + 0 = 𝑓
2. Soit la fonction 𝑘(𝑥) = 𝐹 (𝑥) − 𝐺(𝑥).
Nous avons : ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑘′ (𝑥) = 𝐹 ′ (𝑥) − 𝐺′ (𝑥) = 𝑓(𝑥) − 𝑓(𝑥) = 0.
Par un corollaire du théorème des accroissements finis, la fonction 𝑘 = 𝐹 − 𝐺 est une
fonction constante.

! Remarques 3.1
1. Par le théorème 14, deux primitives d’une même fonction ne diffèrent que par une constante.
Ainsi, dès que l’on dispose d’une primitive 𝐹 de 𝑓 sur 𝐼, toute autre primitive de 𝑓 sera
de la forme 𝐹 + 𝐶 où 𝐶 est une fonction constante.
2. La recherche de primitives d’une fonction est une opération appelée intégration et peut
être considérée comme la démarche inverse de la dérivation.

27
MN5_2021-2022 33

3. Primitives et intégrales indéfinies 3.1 Définition et propriétés

Notation 3.1
La notation ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = 𝐹 (𝑥) + 𝑐, où 𝐹 ′ (𝑥) = 𝑓(𝑥) et 𝑐 est une constante, désigne la famille
des primitives de 𝑓 sur un intervalle 𝐼.

Définitions 3.2
1. Le symbole ∫ est appelé signe d’intégration

2. L’expression ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = 𝐹 (𝑥) + 𝑐 est l’intégrale indéfinie de 𝑓 avec :

(a) 𝑓(𝑥) est la fonction à intégrer,


(b) 𝑐 est la constante d’intégration,
(c) 𝑑𝑥 un symbole qui sert à spécifier la variable indépendante 𝑥 appelée variable
d’intégration.

3. Nous avons :

∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = 𝐹 (𝑥) + 𝑐 ⇔ 𝐹 ′ (𝑥) = 𝑓(𝑥) ⇔ 𝑑𝐹 = 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥

Exemples 3.2
1
1. ∫ 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑥2 + 𝑐
2

2. ∫ 𝑥4 𝑑𝑥 =


3. ∫
3
𝑥2 𝑑𝑥 =

4. ∫ 3 𝑑𝑥 =

5. ∫ 3 𝑑𝑡 =

6. ∫ sin(𝑥) 𝑑𝑥 =

7. ∫ sin(𝑡) 𝑑𝑡 =

8. ∫ e𝑡 𝑑𝑡 =

9. ∫ 𝑥𝑡 𝑑𝑡 =

28
MN5_2021-2022 34

3.2 Méthodes d’intégration 3. Primitives et intégrales indéfinies

10. ∫ 𝑥𝑡 𝑑𝑦 =

11. Déterminer une fonction 𝐹 (𝑥) telle que 𝑑𝐹 = 6𝑥2 𝑑𝑥

! Remarques 3.2
1. ∫ 𝑓 ′ (𝑥) 𝑑𝑥 = 𝑓(𝑥) + 𝑐


2. (∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥) = 𝑓(𝑥)

Théorème 15

Soient 𝐹 une primitive de 𝑓, 𝐺 une primitive de 𝑔 et 𝜆 un nombre réel.

1. 𝐹 + 𝐺 est une primitive de 𝑓 + 𝑔

2. 𝜆𝐹 est une primitive de 𝜆𝑓

3. 𝐺 ∘ 𝐹 est une primitive de (𝑔 ∘ 𝐹 ) ⋅ 𝑓

3.2 Méthodes d’intégration


3.2.1 Intégration directe
La connaissance des dérivées de fonctions élémentaires ainsi que le tableau F&T pp. 82–83 nous
permettent de donner immédiatement les primitives de certaines fonctions.
Exemples 3.3

1. ∀𝑎 ∈ ℝ, ∫ 𝑎 𝑑𝑥 =

1
2. ∫ 𝑥𝑛 𝑑𝑥 = 𝑥𝑛+1 + 𝑐, ∀𝑛 ≠ −1
𝑛+1
Cas particuliers :

2.1. ∫ 𝑥 𝑑𝑥 =

2.2. ∫ 𝑥5 𝑑𝑥 =

1
2.3. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2


2.4. ∫ 𝑥 𝑑𝑥 =

1
2.5. ∫ √ 𝑑𝑥 =
𝑥

29
MN5_2021-2022 35

3. Primitives et intégrales indéfinies 3.2 Méthodes d’intégration

1
3. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥

1
4. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2 +9

1
5. ∫ √ 𝑑𝑥 =
1 − 𝑥2

6. ∫ e𝑥 𝑑𝑥 =

7. ∫ sin(𝑥) 𝑑𝑥 =

8. ∫ cos(𝑡) 𝑑𝑡 =

9. ∫ 𝑡 e2𝑡 𝑑𝑡 =

10. ∫ 𝑎 ln(4𝑎) 𝑑𝑎 =

11. ∫ − sin2 (𝑥) 𝑑𝑥 =

1
12. ∫ − 𝑥 cos(3𝑥) 𝑑𝑥 =
2

1
13. ∫ 𝑑𝑢 =
𝑢2 −4

1
14. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2 − 𝑥 − 2

15. ∫ 5𝑧 𝑑𝑧 =

16. ∫ (1 + tan2 (𝑥)) 𝑑𝑥 =

1
17. ∫ 𝑑𝑥 =
cos2 (𝑥)

30
MN5_2021-2022 36

3.2 Méthodes d’intégration 3. Primitives et intégrales indéfinies

3.2.2 Décomposition en somme - linéarité

Selon le théorème 15 :

1. ∫ (𝑓(𝑥) + 𝑔(𝑥)) 𝑑𝑥 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 + ∫ 𝑔(𝑥) 𝑑𝑥

2. ∫ 𝜆𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = 𝜆 ⋅ ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥

3. ∫ (𝑓(𝑥) − 𝑔(𝑥)) 𝑑𝑥 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 − ∫ 𝑔(𝑥) 𝑑𝑥

Exemples 3.4

1. ∫ 4 cos(𝑥) 𝑑𝑥 =

2. ∫ (𝑥3 + 𝑥) 𝑑𝑥 =

3. ∫ (2𝑥5 + 4𝑥3 + 5𝑥 − 3) 𝑑𝑥 =

4. ∫ (−𝑥3 − 2 sin(𝑥)) 𝑑𝑥 =

−5
5. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2

3 + 2𝑥
6. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥3

7. ∫(2𝑥 + 1) (𝑥 − 4) 𝑑𝑥 =

8. ∫(𝑥 + 3) e𝑥 𝑑𝑥 =

𝑥2 − 2𝑥 + 4
9. ∫ √ 𝑑𝑥 =
𝑥

31
MN5_2021-2022 37

3. Primitives et intégrales indéfinies 3.2 Méthodes d’intégration

3.2.3 Changement de variable

Théorème 16

Soit 𝐹 une primitive de 𝑓 et 𝐺 une primitive de 𝑔.

1. ∫ 𝑔(𝑓(𝑥)) ⋅ 𝑓 ′ (𝑥) 𝑑𝑥 = 𝐺(𝑓(𝑥)) + 𝑐

1
2. ∫ 𝑓(𝑎𝑥 + 𝑏) 𝑑𝑥 = 𝐹 (𝑎𝑥 + 𝑏) + 𝑐
𝑎
1
3. ∫ 𝑓 𝑚 (𝑥) ⋅ 𝑓 ′ (𝑥) 𝑑𝑥 = 𝑓 𝑚+1 (𝑥) + 𝑐, ∀𝑚 ≠ −1
𝑚+1
𝑓 ′ (𝑥)
4. ∫ 𝑑𝑥 = ln | 𝑓(𝑥) | + 𝑐
𝑓(𝑥)

5. ∫ e 𝑓(𝑥) 𝑓 ′ (𝑥) 𝑑𝑥 = e 𝑓(𝑥) + 𝑐

Démonstrations

1. Soit 𝐼 = ∫ 𝑔(𝑓(𝑥)) ⋅ 𝑓 ′ (𝑥) 𝑑𝑥.

Posons 𝑡 = 𝑓(𝑥) donc 𝑑𝑡 = 𝑓 ′ (𝑥) 𝑑𝑥 et l’intégrale devient 𝐼 = ∫ 𝑔(𝑡) 𝑑𝑡 = 𝐺(𝑡) + 𝑐.


Revenons à la variable initiale 𝐼 = 𝐺(𝑓(𝑥)) + 𝑐.
1
2. Soit 𝐼 = ∫ 𝑓(𝑎𝑥 + 𝑏) 𝑑𝑥. Posons 𝑡 = 𝑎𝑥 + 𝑏, nous avons 𝑑𝑡 = 𝑎 𝑑𝑥 donc 𝑑𝑥 = 𝑑𝑡.
𝑎
1 1 1 1
Par conséquent, 𝐼 = ∫ 𝑓(𝑡) 𝑑𝑡 = ∫ 𝑓(𝑡) 𝑑𝑡 = 𝐹 (𝑡) + 𝑐 = 𝐹 (𝑎𝑥 + 𝑏) + 𝑐
𝑎 𝑎 𝑎 𝑎
3. Les 3 autres propriétés sont des cas particuliers de la première avec respectivement
1
𝑔(𝑡) = 𝑡𝑚 , puis 𝑔(𝑡) = et enfin 𝑔(𝑡) = e𝑡 .
𝑡
! Remarques 3.3
1. La démonstration de la partie 1 du théorème 16 donne la méthode générale à appliquer
pour le changement de variables. Cette méthode est particulièrement indiquée lorsqu’une
partie de la fonction à intégrer est la dérivée de l’autre partie (cf. exemples).

2. La partie 2 du théorème est particulièrement importante pour compléter les outils à dis-
position dans l’intégration directe.

Exemples 3.5

1. ∫ e3𝑥 𝑑𝑥 = 𝐼

1
Comme ∫ e𝑥 𝑑𝑥 = e𝑥 + 𝑐, par la propriété 2, cette intégrale est : 𝐼 = ∫ e3𝑥 𝑑𝑥 = e3𝑥 + 𝑐
3

1
2. ∫ 𝑑𝑥 =
5𝑥 + 2

32
MN5_2021-2022 38

3.2 Méthodes d’intégration 3. Primitives et intégrales indéfinies


3. ∫ 2 − 3𝑥 𝑑𝑥 =

4. ∫ sin (2𝑥 + 𝛼) 𝑑𝑥 =

7
5. ∫ (3𝑥 + 22) 𝑑𝑥 =

3
6. ∫ 𝑥 (1 − 𝑥2 ) 𝑑𝑥 = 𝐼
1
Posons 𝑡 = 1 − 𝑥2 , nous avons 𝑑𝑡 = −2𝑥 𝑑𝑥 ⇔ − 𝑑𝑡 = 𝑥 𝑑𝑥 et l’intégrale devient :
2
1 3 1 1 4 1 2 4
𝐼 = ∫ − 𝑡 𝑑𝑡 = − ⋅ 𝑡 + 𝑐 = − (1 − 𝑥 ) + 𝑐
2 2 4 8

𝑥
7. ∫ √ 𝑑𝑥 =
𝑎2 − 𝑥 2

𝑥
8. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2 +1

3𝑥2
9. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥3 + 5

𝑓 ′ (𝑥)
10. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑓(𝑥)


cos( 𝑥)
11. ∫ √ 𝑑𝑥 =
𝑥


12. ∫ 𝑥 𝑥2 − 1 𝑑𝑥 =

13. ∫ sin6 (𝑥) cos(𝑥) 𝑑𝑥 =

𝑓 ′ (𝑥)
14. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑓 𝑛 (𝑥)

15. ∫ cos3 (𝑥) 𝑑𝑥 = ∫ (1 − sin2 (𝑥)) cos(𝑥) 𝑑𝑥 =

1 1
16. ∫ 𝑑𝑥 = ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2 − 2𝑥 + 5 (𝑥 − 1)2 + 4

33
MN5_2021-2022 39

3. Primitives et intégrales indéfinies 3.2 Méthodes d’intégration

1
17. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2 − 4𝑥 + 1

𝑓 ′ (𝑥)
18. ∫ 𝑑𝑥 =
√1 + 𝑓 2 (𝑥)

3.2.4 Intégration par parties



Soient 𝑓 et 𝑔 deux fonctions dérivables sur un intervalle 𝐼, alors (𝑓(𝑥)𝑔(𝑥)) = 𝑓 ′ (𝑥) 𝑔(𝑥) +
𝑓(𝑥) 𝑔′ (𝑥). En utilisant l’écriture des primitives et la linéarité de l’intégration, on obtient :


𝑓(𝑥) 𝑔(𝑥) + 𝑐 = ∫ (𝑓(𝑥) 𝑔(𝑥)) 𝑑𝑥

= ∫ (𝑓 ′ (𝑥) 𝑔(𝑥) + 𝑓(𝑥) 𝑔′ (𝑥)) 𝑑𝑥

= ∫ 𝑓 ′ (𝑥) 𝑔(𝑥) 𝑑𝑥 + ∫ 𝑓(𝑥) 𝑔′ (𝑥) 𝑑𝑥

d’où on déduit :

Théorème (Intégration par parties 1)

∫ 𝑓 ′ (𝑥) 𝑔(𝑥) 𝑑𝑥 = 𝑓(𝑥) 𝑔(𝑥) − ∫ 𝑓(𝑥) 𝑔′ (𝑥) 𝑑𝑥

Ainsi, pour calculer une primitive d’une fonction ℎ, on décompose ℎ(𝑥) 𝑑𝑥 en un produit de deux
parties 𝑓 ′ (𝑥) 𝑔(𝑥) 𝑑𝑥, puis on calcule 𝑓(𝑥) et 𝑔′ (𝑥) 𝑑𝑥.

Théorème 17 (Intégration par parties 2)

∫ 𝑢 𝑑𝑣 = 𝑢 𝑣 − ∫ 𝑣 𝑑𝑢

Exemples 3.6

1. ∫ 𝑥 𝑥 + 1 𝑑𝑥.

Posons 𝑔(𝑥) = 𝑥 et 𝑓 ′ (𝑥) 𝑑𝑥 = 𝑥 + 1 𝑑𝑥. Nous avons : 𝑔′ (𝑥) 𝑑𝑥 = 1 𝑑𝑥 et 𝑓(𝑥) = 23 (𝑥+1) 2 ,
3

et l’intégrale devient :
√ 2 3 2 3 2 3 2 2 5
∫ 𝑥 𝑥 + 1 𝑑𝑥 = 𝑥 (𝑥 + 1) 2 − ∫(𝑥 + 1) 2 𝑑𝑥 = 𝑥 (𝑥 + 1) 2 − ⋅ (𝑥 + 1) 2 + 𝑐
3 3 3 3 5

2. 𝐼 = ∫ 𝑥2 sin(𝑥) 𝑑𝑥 Posons 𝑢 = 𝑥2 et 𝑑𝑣 = sin(𝑥) 𝑑𝑥


nous avons 𝑑𝑢 = 2𝑥 𝑑𝑥 (par dérivation) et 𝑣 = − cos(𝑥) (par intégration)
Ainsi 𝐼 = −𝑥2 cos(𝑥) + ∫ 2𝑥 cos(𝑥) 𝑑𝑥 = −𝑥2 cos(𝑥) + 2 (𝑥 sin(𝑥) + cos(𝑥)) + 𝑐

34
MN5_2021-2022 40

3.2 Méthodes d’intégration 3. Primitives et intégrales indéfinies

3. ∫(2𝑥2 + 1) e𝑥 𝑑𝑥 =

ln(𝑥)
4. ∫ 𝑑𝑥 = Posons 𝑔(𝑥) = 𝑢 = ln(𝑥) …
𝑥2

5. ∫ ln(𝑥) 𝑑𝑥 =

6. 𝐼 = ∫ e𝑥 sin(𝑥) 𝑑𝑥 =

7. 𝐼 = ∫ e𝑎𝑥 sin(𝑏𝑥) 𝑑𝑥 =

8. 𝐼 = ∫ e𝑎𝑥 cos(𝑏𝑥) 𝑑𝑥 =

3.2.5 Substitution
Pour certaines fonctions particulières, il y a lieu d’effectuer une substitution, opération qui
consiste à remplacer 𝑥 par une fonction d’une variable 𝑡. Le tableau F&T p. 84 nous renseigne
sur les substitutions à effectuer.
Exemples 3.7

1. 𝐼 = ∫ 9 − 4𝑥2 𝑑𝑥 =
3 3
Posons 𝑥 = sin(𝑡). Nous avons 𝑑𝑥 = cos(𝑡) 𝑑𝑡 et l’intégrale devient :
2 2
𝐼=

1
2. 𝐼 = ∫ √ 𝑑𝑥 =
𝑥2 16 − 𝑥2

3.2.6 Primitives de fonctions rationnelles


Avertissement
La méthode décrite ci-dessous nécessite souvent de longs calculs. On essaiera de les éviter en
utilisant, lorsque c’est possible, les méthodes précédentes.
Exemples 3.8
3𝑥2 + 2
1. ∫ 𝑑𝑥, par changement de variable 𝑡 = 𝑥3 + 2𝑥 − 41 …
𝑥3 + 2𝑥 − 41

𝑥 𝑥−1+1 1 1
2. ∫ 8
𝑑𝑥 = ∫ 8
𝑑𝑥 = ∫ ( 7
+ ) 𝑑𝑥 par intégration di-
(𝑥 − 1) (𝑥 − 1) (𝑥 − 1) (𝑥 − 1)8
recte.
L’intégration par parties est une autre méthode possible pour cet exemple.

35
MN5_2021-2022 41

3. Primitives et intégrales indéfinies 3.2 Méthodes d’intégration

𝑛(𝑥)
Une fonction rationnelle est une fonction 𝑓 ∶ 𝑥 ↦ où 𝑛(𝑥) et 𝑑(𝑥) sont des polynômes.
𝑑(𝑥)
𝑛(𝑥)
Pour déterminer la primitive d’une fonction rationnelle donnée par 𝑓(𝑥) = , il faut procéder
𝑑(𝑥)
en deux grandes étapes, la décomposition en fractions simples et la recherche des primitives des
différentes fractions simples.

Décomposition d’une fraction rationnelle


1. on commence par effectuer la division du polynôme 𝑛(𝑥) par le polynôme 𝑑(𝑥). Nous
𝑟(𝑥)
obtenons 𝑓(𝑥) = 𝑞(𝑥) + avec degré(𝑟) < degré(𝑑)
𝑑(𝑥)
2. puis il faut décomposer le polynôme 𝑑(𝑥) en un produit de facteurs linéaires (𝑥 − 𝛼) et
quadratiques irréductibles (𝑥2 + 𝛽 𝑥 + 𝛾). Il est possible de montrer que 𝑑(𝑥) peut être
transformé sous la forme d’un produit de facteurs de la forme (𝑥 − 𝛼)𝑘 ou (𝑥2 + 𝛽 𝑥 + 𝛾)𝑘

3. à chaque facteur (𝑥 − 𝛼)𝑘 de 𝑑(𝑥) correspond une somme de 𝑘 fractions simples de


première espèce :
𝐴1 𝐴2 𝐴𝑘
+ 2
+…+
(𝑥 − 𝛼) (𝑥 − 𝛼) (𝑥 − 𝛼)𝑘
à chaque facteur (𝑥2 + 𝛽 𝑥 + 𝛾)𝑘 de 𝑑(𝑥) correspond une somme de 𝑘 fractions simples
de seconde espèce :
𝐵1 𝑥 + 𝐶1 𝐵 𝑥 + 𝐶2 𝐵 𝑥 + 𝐶𝑘
2
+ 2 2 2
+…+ 2 𝑘
(𝑥 + 𝛽 𝑥 + 𝛾) (𝑥 + 𝛽 𝑥 + 𝛾) (𝑥 + 𝛽 𝑥 + 𝛾)𝑘
Les coefficients réels sont obtenus par la méthode d’identification présentée dans les exemples.

Exemples 3.9
𝑥+3 𝑥+3 (𝑥 + 1) + 2 1 2
1. = = = +
𝑥2 + 2𝑥 + 1 (𝑥 + 1) 2 (𝑥 + 1) 2 𝑥 + 1 (𝑥 + 1)2
𝑥+3 𝐴 𝐵 𝐴𝑥 + (𝐴 + 𝐵)
ou 2
= + 2
=
(𝑥 + 1) 𝑥 + 1 (𝑥 + 1) (𝑥 + 1)2
en identifiant les coefficients des polynômes figurant au numérateur, on obtient :
𝐴=1 𝐴=1
{ ⇔ {
𝐴+𝐵 =3 𝐵=2

𝑥+3
2. est une fraction de seconde espèce
𝑥2 +𝑥+1

𝑥4 + 2 3
3. 2
= 𝑥2 − 1 + 2 par division euclidienne
𝑥 +1 𝑥 +1

𝑥5 − 6 5𝑥 − 2
4. = 𝑥3 − 2𝑥2 + 3𝑥 − 4 + 2 par division euclidienne
𝑥2 + 2𝑥 + 1 𝑥 + 2𝑥 + 1
5𝑥 − 2 𝐴 𝐵 5 7
et 2 = + 2
=…= − par identification
𝑥 + 2𝑥 + 1 𝑥 + 1 (𝑥 + 1) 𝑥 + 1 (𝑥 + 1)2
5𝑥 − 2 5(𝑥 + 1) − 7 5 7
ou 2 = 2 = −
𝑥 + 2𝑥 + 1 𝑥 + 2𝑥 + 1 𝑥 + 1 (𝑥 + 1)2

36
MN5_2021-2022 42

3.2 Méthodes d’intégration 3. Primitives et intégrales indéfinies

𝑥2 − 15𝑥 + 8 𝐴 𝐵 𝐶 3 −2 −1
5. 2
= + + 2
=…= + +
(𝑥 + 5) (𝑥 − 1) 𝑥 + 5 𝑥 − 1 (𝑥 − 1) 𝑥 + 5 𝑥 − 1 (𝑥 − 1)2

𝑥4 + 1 𝐴 𝐵 𝐶 𝐷𝑥 + 𝐸 1 1 𝑥+1
6. 3 2
= + 2+ 3+ 2 =…=− 2 + 3 + 2
𝑥 (𝑥 + 𝑥 + 1) 𝑥 𝑥 𝑥 𝑥 +𝑥+1 𝑥 𝑥 𝑥 +𝑥+1

𝑥2 − 1 5𝑥 − 7 3 8
7. 2
=1+ =…=1− +
𝑥 − 5𝑥 + 6 (𝑥 − 2) (𝑥 − 3) 𝑥−2 𝑥−3

5
8. est une fraction de seconde espèce
(𝑥2 + 𝑥 + 1)2

5𝑥 − 2
9. est une fraction de seconde espèce
(𝑥2 + 𝑥 + 1)3

3𝑥3 + 2𝑥2 + 2𝑥 + 1 𝐴𝑥 + 𝐵 𝐶𝑥 + 𝐷 3𝑥 − 1 2
10. = 2 + =…= 2 +
(𝑥2 + 𝑥 + 1)2 𝑥 + 𝑥 + 1 (𝑥2 + 𝑥 + 1)2 𝑥 + 𝑥 + 1 (𝑥2 + 𝑥 + 1)2
Dès que la décomposition de 𝑓(𝑥) est effectuée, nous pouvons rechercher une primitive en utilisant
les formules suivantes :

Primitive d’une fraction simple de première espèce

1
∫ 𝑑𝑥 = ln|𝑥 − 𝑎| + 𝑐
𝑥−𝑎

1 −1
∫ 𝑑𝑥 = +𝑐
(𝑥 − 𝑎)2 𝑥−𝑎

1 −1 1
∫ 𝑑𝑥 = + 𝑐, ∀𝑛 ∈ ℕ ∖ { 1 }
(𝑥 − 𝑎)𝑛 𝑛 − 1 (𝑥 − 𝑎)𝑛−1

Exemples 3.10
−5𝑥 + 31 𝐴 𝐵 𝐴 (𝑥 + 5) + 𝐵 (𝑥 − 3) (𝐴 + 𝐵) 𝑥 + (5𝐴 − 3𝐵)
1. 𝑓(𝑥) = = + = =
(𝑥 − 3) (𝑥 + 5) 𝑥−3 𝑥+5 (𝑥 − 3) (𝑥 + 5) (𝑥 − 3) (𝑥 + 5)
𝐴 + 𝐵 = −5 𝐴=2
Donc, par identification : { ⇔ {
5𝐴 − 3𝐵 = 31 𝐵 = −7
2 7
Nous obtenons 𝑓(𝑥) = − et ainsi,
𝑥−3 𝑥+5
−5𝑥 + 31 2 7
∫ 𝑑𝑥 = ∫ ( − ) 𝑑𝑥 = 2 ln|𝑥 − 3| − 7 ln|𝑥 + 5| + 𝑐
(𝑥 − 3) (𝑥 + 5) 𝑥−3 𝑥+5
1
𝑥4 + 2𝑥3 − 3𝑥2 + 1 −2𝑥2 + 2𝑥 + 1 −1 − 32
2. 𝑓(𝑥) = = 𝑥 + 2 + = 𝑥 + 2 + + 2
+
𝑥3 − 𝑥 𝑥 (𝑥 − 1) (𝑥 + 1) 𝑥 𝑥−1 𝑥+1
1 1 3
Donc, 𝐹 (𝑥) = 𝑥2 + 2𝑥 − ln|𝑥| + ln|𝑥 − 1| − ln|𝑥 + 1| + 𝑐
2 2 2
3. Intégrer les fractions rationnelles des exemples 1,4,5 et 7 ci-dessus.

37
MN5_2021-2022 43

3. Primitives et intégrales indéfinies 3.2 Méthodes d’intégration

Primitive d’une fraction simple de seconde espèce


Marche à suivre :
2
𝛽2 𝛽2 𝛽 4𝛾 − 𝛽 2
1. Transformer 𝐷 = 𝑥 + 𝛽𝑥 + 𝛾 = (𝑥 + 𝛽 𝑥 + ) + 𝛾 −
2 2
= (𝑥 + ) +
4 4 2 4
2 2
𝛽 4𝛾 − 𝛽
= (𝑥 + ) + 𝜇2 en posant 𝜇2 =
2 4
𝛽
2. Effectuer la substitution 𝑥 + = 𝜇 𝑡 , 𝑑𝑥 = 𝜇 𝑑𝑡, 𝐷 devient 𝜇2 (𝑡2 + 1)
2
3. Utiliser les formules (pour 𝑛 ∈ ℕ ∖ { 1 }) :

1 1 1 𝑡
∫ 𝑑𝑡 = arctan(𝑡) + 𝑐 ∫ 𝑑𝑡 = arctan ( ) + 𝑐
𝑡2 +1 𝑡2 +𝑎 2 𝑎 𝑎

𝑡 1 𝑡 1
∫ 𝑑𝑡 = ln(𝑡2 + 1) + 𝑐 ∫ 𝑑𝑡 = ln(𝑡2 + 𝑎2 ) + 𝑐
𝑡2 +1 2 𝑡2 +𝑎 2 2

𝑡 −1 1
∫ 𝑑𝑡 = +𝑐
(𝑡2 + 1) 𝑛 2 (𝑛 − 1) (𝑡 + 1)𝑛−1
2

1 𝑡 2𝑛 − 3 1
∫ 𝑑𝑡 = + ∫ 2 𝑑𝑡
(𝑡2 + 1) 𝑛 2
2 (𝑛 − 1) (𝑡 + 1) 𝑛−1 2(𝑛 − 1) (𝑡 + 1)𝑛−1

Exemples 3.11
1
1. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2 + 1

𝑥+4
2. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2 + 1

1
3. ∫ 𝑑𝑥 =
3𝑥2 + 1

2𝑥 + 3
4. ∫ 𝑑𝑥 =
𝑥2+𝑥+1

𝑥4
5. ∫ 𝑑𝑥 =
(𝑥 + 1)(𝑥2 + 1)

38
MN5_2021-2022 44

3.3 Exercices 3. Primitives et intégrales indéfinies

3.3 Exercices
Exercice 3.1
Déterminer une primitive de chacune des fonctions suivantes :

1. 𝑓(𝑥) = 𝑥3 − 5𝑥2 + 3𝑥 − 2 7. 𝑓(𝑥) = 𝑥 𝑥

2. 𝑓(𝑥) = (𝑥 − 3)6 1
8. 𝑓(𝑥) = √
3
𝑥5
3. 𝑓(𝑥) = (2𝑥 + 1)3
9. 𝑓(𝑥) = cos(𝑥)√sin(𝑥)
4. 𝑓(𝑥) = 6𝑥(3𝑥2 + 1)2 √
10. 𝑓(𝑥) = 𝑥(𝑥2 − 5)
1 3
5. 𝑓(𝑥) = 2𝑥 + 1 + − 1
𝑥 𝑥2 11. 𝑓(𝑥) =
𝑥 ⋅ ln(𝑥)
𝑥3 + 2𝑥 − 7
6. 𝑓(𝑥) = 12. 𝑓(𝑥) = 5e−3𝑥
𝑥

Exercice 3.2
Déterminer la fonction 𝑓 sachant que

1. 𝑓 ′ (𝑥) = 3𝑥2 − 4 et 𝑓(5) = 54

2. 𝑓 ″ (𝑥) = 𝑥2 − 3𝑥 + 1, 𝑓(0) = 2 et 𝑓 ′ (0) = 3


1
3. 𝑓 ″ (𝑥) = √ , 𝑓 ′ (9) = 2 et 𝑓(1) = 2 ⋅ 𝑓(4)
𝑥
Exercice 3.3
On donne une fonction 𝑓 par 𝑓(𝑥) et un point 𝑃 . Déterminer la primitive 𝐹 de 𝑓 dont la courbe
représentative contient le point 𝑃 .

1. 𝑓(𝑥) = 4𝑥3 − 2𝑥 + 3, 𝑃 (1, 3)


𝜋
2. 𝑓(𝑥) = sin(𝑥) + cos(2𝑥), 𝑃 ( , 1)
2
Exercice 3.4 √
Montrer√qu’il existe des réels 𝑎 et 𝑏 tels que 𝐹 (𝑥) = (𝑎𝑥 + 𝑏) 2𝑥 − 1 soit une primitive de
𝑓(𝑥) = 2𝑥 − 1

Exercice 3.5 √
Montrer qu’il
√ existe des réels 𝑎, 𝑏 et 𝑐 tels que 𝐹 (𝑥) = (𝑎𝑥 2
+ 𝑏𝑥 + 𝑐) 3 − 2𝑥 soit une primitive
de 𝑓(𝑥) = 𝑥 3 − 2𝑥

Exercice 3.6
Calculer les intégrales indéfinies :

𝑥2
1. ∫(𝑥2 − 3𝑥) 𝑑𝑥 4. ∫ √ 𝑑𝑥
5
𝑥
√ 1 4
2. ∫(𝑥 + 𝑥) 𝑑𝑥 5. ∫ ( + √ + 2) 𝑑𝑥
𝑥2 𝑥 𝑥

12 − 𝑥2 1
3. ∫ √ 𝑑𝑥 6. ∫ √ 𝑑𝑥
4 𝑥 4
𝑥

39
MN5_2021-2022 45

3. Primitives et intégrales indéfinies 3.3 Exercices

1 sin(2𝑥)
7. ∫ (𝑥2 + √ ) 𝑑𝑥 26. ∫ 2
𝑑𝑥
3
𝑥 (1 + sin2 (𝑥))

8. ∫ e5𝑥 𝑑𝑥 √tan(𝑥) + 1
27. ∫ 𝑑𝑥
cos2 (𝑥)
9. ∫ sin(𝑎𝑥) 𝑑𝑥 cos(2𝑥)
28. ∫ 3
𝑑𝑥
(2 + 3 sin(2𝑥))
1
10. ∫ 2
𝑑𝑥 2
ln (𝑥)
sin (3𝑥) 29. ∫ 𝑑𝑥
𝑥
11. ∫ cos(5𝑥) 𝑑𝑥 𝑥
30. ∫ 𝑑𝑥
𝑥2 + 1
ln(𝑥) 𝑥+1
12. ∫ 𝑑𝑥 31. ∫ 𝑑𝑥
𝑥 𝑥2 + 2𝑥 + 3
1 cos(𝑥)
13. ∫ 𝑑𝑥 32. ∫ 𝑑𝑥
cos2 (7𝑥) 2 sin(𝑥) + 3
1 1
14. ∫ 𝑑𝑥 33. ∫ 𝑑𝑥
3𝑥 − 7 𝑥 ln(𝑥)
1 4
15. ∫ 𝑑𝑥 34. ∫ 2𝑥 (𝑥2 + 1) 𝑑𝑥
1−𝑥
1 35. ∫ tan4 (𝑥) 𝑑𝑥
16. ∫ 𝑑𝑥
5 − 2𝑥
1
17. ∫ tan(2𝑥) 𝑑𝑥 36. ∫ 𝑑𝑥
(1 + 𝑥2 ) arctan(𝑥)
1
18. ∫ cos(5𝑥 − 7) 𝑑𝑥 37. ∫ 𝑑𝑥
cos2 (𝑥)(3 tan(𝑥) + 1)
tan3 (𝑥)
19. ∫ 𝑥√𝑥2 + 1 𝑑𝑥 38. ∫ 𝑑𝑥
cos2 (𝑥)
1
𝑥2 39. ∫ √ 𝑑𝑥
20. ∫ √ 𝑑𝑥 1 − 𝑥2 ⋅ arcsin(𝑥)
𝑥3 + 1
cos(2𝑥)
𝑥 40. ∫ 𝑑𝑥
21. ∫ √ 𝑑𝑥 2 + 3 sin(2𝑥)
2𝑥2 + 3
41. ∫ e2𝑥 𝑑𝑥
1
22. ∫ 𝑑𝑥
cos2 (𝑥)√tan(𝑥) − 1
42. ∫ 𝑒sin(𝑥) cos(𝑥) 𝑑𝑥
ln(𝑥 + 1)
23. ∫ 𝑑𝑥
𝑥+1 43. ∫ cos5 (𝑥) 𝑑𝑥
cos(𝑥)
24. ∫ 𝑑𝑥
√2 sin(𝑥) + 1 44. ∫(𝑥 + 2)e𝑥
2
+4𝑥+3
𝑑𝑥

sin(2𝑥) e𝑥
25. ∫ 2
𝑑𝑥 45. ∫ 𝑑𝑥
(1 + cos(2𝑥)) 3 + 4e𝑥

40
MN5_2021-2022 46

3.3 Exercices 3. Primitives et intégrales indéfinies

1
46. ∫ 𝑑𝑥 66. ∫ arcsin(𝑥) 𝑑𝑥
1 + 2𝑥2
1
47. ∫ √ 𝑑𝑥 67. ∫ ln(1 − 𝑥) 𝑑𝑥
1 − 3𝑥2
1
48. ∫ 𝑑𝑥 68. ∫ 𝑥𝑛 ln(𝑥) 𝑑𝑥
9𝑥2 + 4
1
49. ∫ 𝑑𝑥 1
4 − 9𝑥2 69. ∫ 𝑑𝑥
(𝑥 + 1) (𝑥 + 2) (𝑥 + 3)
1
50. ∫ √ 𝑑𝑥 2𝑥 − 1
𝑥2 + 9 70. ∫ 𝑑𝑥
(𝑥 − 2) (𝑥 − 1)
e𝑥
51. ∫ √ 𝑑𝑥 1
1 − e2𝑥 71. ∫ 𝑑𝑥
𝑥 (𝑥 + 1)2
√1 + ln(𝑥)
52. ∫ 𝑑𝑥
𝑥 𝑥2 − 5𝑥 + 9
72. ∫ 𝑑𝑥
𝑥2 − 5𝑥 + 6
1
53. ∫ √ √ 𝑑𝑥
𝑥√1 + 𝑥 4𝑥2 + 54𝑥 + 134
73. ∫ 𝑑𝑥
(𝑥 − 1) (𝑥 + 5) (𝑥 + 3)

3
tan2 (𝑥)
54. ∫ 𝑑𝑥 𝑥3 − 1
cos2 (𝑥) 74. ∫ 𝑑𝑥
4𝑥3 − 𝑥
1
55. ∫ 𝑑𝑥 𝑥4 − 6𝑥3 + 12𝑥2 + 6
𝑥2 + 2𝑥 + 5 75. ∫ 𝑑𝑥
𝑥3 − 6𝑥2 + 12𝑥 − 8
1
56. ∫ 𝑑𝑥
3𝑥2 − 2𝑥 + 4 1
76. ∫ 𝑑𝑥
6𝑥 − 7 𝑥3 + 1
57. ∫ 𝑑𝑥
3𝑥2 − 7𝑥 + 11
77. ∫(2 𝑥2 − 𝑥) sin(2𝑥) 𝑑𝑥
1
58. ∫ √ 𝑑𝑥
2 − 3𝑥 − 4𝑥2 √
78. ∫ 𝑥 ln(𝑥) 𝑑𝑥
1
59. ∫ √ 𝑑𝑥
1 + 𝑥 + 𝑥2
79. ∫ 𝑥3 e−2𝑥 𝑑𝑥
2𝑎𝑥 + 𝑏
60. ∫ √ 𝑑𝑥
𝑎𝑥2 + 𝑏𝑥 + 𝑐
𝑥+3 80. ∫ 𝑥3 cos(1 − 𝑥) 𝑑𝑥
61. ∫ √ 𝑑𝑥
2
4𝑥 + 4𝑥 + 3
81. ∫ 𝑥3 e(𝑥 ) 𝑑𝑥
2

62. ∫ 𝑥 e 𝑑𝑥
2 𝑥

82. ∫ 𝑥 2𝑥 𝑑𝑥
63. ∫ 𝑥 ln(𝑥) 𝑑𝑥

4𝑥2 + 54𝑥 + 134


64. ∫ 𝑥 sin(𝑥) 𝑑𝑥
3 83. ∫ 𝑑𝑥
(𝑥 − 1) (𝑥 + 5) (𝑥 + 3)

4𝑥
65. ∫ ln(𝑥) 𝑑𝑥 84. ∫ 𝑑𝑥
(𝑥2 + 1)3

41
MN5_2021-2022 47
MN5_2021-2022 48

Chapitre 4

Sommes de Riemann - Intégrale définie

Problème
Soit 𝑓 une fonction définie, continue et positive sur un
intervalle [𝑎; 𝑏] de ℝ : ∀𝑥 ∈ [𝑎; 𝑏], 𝑓(𝑥) ⩾ 0. Le but est de 𝑓
calculer l’aire 𝒜 de la surface délimitée par l’axe 𝑂𝑥 , les
droites 𝑥 = 𝑎 et 𝑥 = 𝑏 et la courbe représentative de 𝑓.

𝑎 𝑏
Fig. 4.1

4.1 Sommes de Riemann


Soit 𝑓 une fonction définie et continue sur un intervalle [𝑎; 𝑏] de ℝ. Une subdivision de l’intervalle
[𝑎; 𝑏] en 𝑛 parties est une suite réelle finie strictement croissante (𝑥𝑖 )𝑖∈0,1,2,…,𝑛 telle que 𝑥0 = 𝑎
et 𝑥𝑛 = 𝑏. Ainsi :
𝑥0 = 𝑎 < 𝑥1 < 𝑥2 < … < 𝑥𝑛−1 < 𝑥𝑛 = 𝑏
Désignons par Δ𝑥𝑖 la longueur de l’intervalle [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ] ; nous avons Δ𝑥𝑖 = 𝑥𝑖 − 𝑥𝑖−1 ∀𝑖, 1 ⩽
𝑖 ⩽ 𝑛.
Choisissons ensuite un réel 𝛼𝑖 quelconque sur chacun des 𝑛 intervalles [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ] :

∀𝑖, 1 ⩽ 𝑖 ⩽ 𝑛, 𝛼𝑖 ∈ [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ]

Définition 4.1
On appelle somme de Riemann associée à 𝑓 toute somme
𝑛
𝑆𝑛 = 𝑓(𝛼1 ) Δ𝑥1 + 𝑓(𝛼2 ) Δ𝑥2 + … + 𝑓(𝛼𝑛 ) Δ𝑥𝑛 = ∑ 𝑓(𝛼𝑖 ) Δ𝑥𝑖
𝑖=1

Fig. 4.2 : Riemann1


Fig. 4.3 : Darboux2
1
Bernhard Riemann, 1826–1866, mathématicien allemand, il fut élève de Gauss puis professeur aux universités
de Göttingen et Berlin.
2
Jean Gaston Darboux, 1842 – 1917, mathématicien français.

43
MN5_2021-2022 49

4. Sommes de Riemann - Intégrale définie 4.2 Interprétation graphique

4.2 Interprétation graphique

𝑓(𝛼𝑖 )

𝛼 𝛼 𝛼 𝛼4 𝛼5 𝛼 𝛼 𝛼
𝑎 = 𝑥0 1 𝑥1 2 𝑥2 3 𝑥3 𝑥4 𝑥5 … 𝑥𝑖−1 𝑖 𝑥𝑖 … 𝑥𝑛−2𝑛−1 𝑥𝑛−1 𝑛 𝑥𝑛 = 𝑏

Fig. 4.4 : Somme de Riemann

𝑆𝑛 est donc la somme des aires des rectangles de largeur Δ𝑥𝑖 et de hauteur 𝑓(𝛼𝑖 ). Pour une
fonction 𝑓 positive, il s’agit d’une valeur approximative de l’aire 𝒜 de la surface délimitée par
l’axe 𝑂𝑥 , les droites 𝑥 = 𝑎 et 𝑥 = 𝑏 et la courbe représentative de 𝑓.
Désignons par 𝑚𝑖 et 𝑀𝑖 la plus petite et la plus grande valeur de 𝑓(𝑥) sur l’intervalle [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ] :
∀𝑥 ∈ [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ] , 𝑚𝑖 ⩽ 𝑓(𝑥) ⩽ 𝑀𝑖
Formons les sommes :
𝑛
𝑆𝑝𝑛 = ∑ 𝑚𝑖 Δ𝑥𝑖 , la somme par dé-
𝑖=1
faut et 𝑓
𝑛
𝑆𝑔𝑛 = ∑ 𝑀𝑖 Δ𝑥𝑖 , somme par excès.
𝑖=1

La somme 𝑆𝑝𝑛 est l’aire de la figure en esca- 𝑎 𝑏


liers ”inscrite”, et la somme 𝑆𝑔𝑛 est l’aire de
Fig. 4.5 : Somme de Darboux
la figure en escaliers ”circonscrite” ; elles sont
appelées sommes de Darboux.
Étant donné que, ∀𝛼𝑖 ∈ [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ], et que Δ𝑥𝑖 > 0, on en déduit que :
𝑚𝑖 ⩽ 𝑓(𝛼𝑖 ) ⩽ 𝑀𝑖
⇔ 𝑚𝑖 Δ𝑥𝑖 ⩽ 𝑓(𝛼𝑖 ) Δ𝑥𝑖 ⩽ 𝑀𝑖 Δ𝑥𝑖
𝑛 𝑛 𝑛
⇔ ∑ 𝑚𝑖 Δ𝑥𝑖 ⩽ ∑ 𝑓(𝛼𝑖 ) Δ𝑥𝑖 ⩽ ∑ 𝑀𝑖 Δ𝑥𝑖
𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1
⇔ 𝑆𝑝𝑛 ⩽ 𝑆𝑛 ⩽ 𝑆𝑔𝑛

L’interprétation géométrique de cette dernière inégalité est que, pour 𝑓(𝑥) ⩾ 0, la figure ayant

44
MN5_2021-2022 50

4.2 Interprétation graphique 4. Sommes de Riemann - Intégrale définie

𝑆𝑛 pour aire est délimitée par une courbe comprise entre les courbes en escaliers ”inscrite” et
”circonscrite”. Toute somme de Riemann est donc comprise entre les sommes de Darboux.

! Remarques 4.1

1. D’autres sommes de Riemann particulières peuvent être obtenues en posant 𝛼𝑖 = 𝑥𝑖−1 ou


𝑛 𝑛
𝛼𝑖 = 𝑥𝑖 . On obtient les sommes : 𝑆1 = ∑ 𝑓(𝑥𝑖−1 ) Δ𝑥𝑖 ou 𝑆2 = ∑ 𝑓(𝑥𝑖 ) Δ𝑥𝑖 .
𝑖=1 𝑖=1

2. La somme de Riemann 𝑆𝑛 liée à une fonction 𝑓 dépend du mode de découpage de l’intervalle


[𝑎; 𝑏] en segments [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ], du nombre 𝑛 de segments et du choix des réels 𝛼𝑖 sur ces
segments.

3. On appelle maille de la subdivision, et on note Δ𝑚𝑎𝑥 , le plus grand des nombres Δ𝑥𝑖 :
Δ𝑚𝑎𝑥 = sup (Δ𝑥𝑖 ) Nous avons l’équivalence : Δ𝑚𝑎𝑥 → 0 ⇔ 𝑛 → +∞
1⩽𝑖⩽𝑛

𝑎 𝑏
Fig. 4.6 : Somme de Riemann avec 𝑛 grand

4. Dans la pratique, en méthodes numériques par exemple, on choisit souvent des subdivisions
𝑏−𝑎
de l’intervalle[𝑎; 𝑏] en 𝑛 intervalles de même longueur. Dans ce cas, on a Δ𝑥𝑖 = et
𝑛
les sommes de Riemann relatives à ces subdivisions sont de la forme :
𝑛
𝑏−𝑎 𝑏−𝑎 𝑛
𝑆𝑛 = ∑ 𝑓(𝛼𝑖 ) = ∑ 𝑓(𝛼𝑖 )
𝑖=1
𝑛 𝑛 𝑖=1

Exemples 4.1

1. Calculer deux sommes de Riemann associées à la fonction 𝑓(𝑥) = sin(𝑥) sur [0; 𝜋] avec
𝑛 = 4.

2. Idem avec la fonction 𝑔(𝑥) = 𝑥2 sur l’intervalle [0 ; 8], avec 𝑛 = 4.

45
MN5_2021-2022 51

4. Sommes de Riemann - Intégrale définie 4.3 Intégrale de Riemann

4.3 Intégrale de Riemann


4.3.1 Définition de l’intégrale de Riemann
Soit 𝑓 une fonction réelle continue et bornée sur un intervalle [𝑎; 𝑏]. Considérons une suite de
subdivisions de l’intervalle [𝑎; 𝑏] dont les mailles tendent vers 0 (le nombre 𝑛 de segments de ces
subdivisions tend alors vers l’infini). Pour chaque subdivision, on peut former une somme de
𝑛
Riemann 𝑆𝑛 = ∑ 𝑓(𝛼𝑖 ) Δ𝑥𝑖
𝑖=1

Définition 4.2
Une fonction intégrable 𝑓 sur l’intervalle [𝑎; 𝑏] est une fonction telle que pour des décou-
pages arbitraires du segment [𝑎; 𝑏] tels que Δ𝑚𝑎𝑥 → 0 et pour des 𝛼𝑖 quelconques, la somme
𝑛
𝑆𝑛 = ∑ 𝑓(𝛼𝑖 ) Δ𝑥𝑖 tend vers une seule et même limite 𝐼.
𝑖=1

Définition 4.3
L’intégrale définie ou intégrale de Riemann de la fonction 𝑓 sur l’intervalle [𝑎; 𝑏], notée
𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥, est cette limite 𝐼 définie par :
𝑎

𝑏 𝑛 𝑛
𝐼 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = lim ∑ 𝑓(𝛼𝑖 ) Δ𝑥𝑖 = lim ∑ 𝑓(𝛼𝑖 ) Δ𝑥𝑖
Δ𝑚𝑎𝑥 →0 𝑛→+∞
𝑎 𝑖=1 𝑖=1

Définition 4.4
𝑏
Dans la notation ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥,
𝑎

∫ est le symbole d’intégration,

le nombre 𝑎 est la borne inférieure d’intégration,


le nombre 𝑏 est la borne supérieure d’intégration,
[𝑎; 𝑏] est l’intervalle d’intégration,
𝑓 est la fonction à intégrer, également appelée intégrande,
𝑥 est la variable d’intégration,
𝑑𝑥 est l’élément différentiel indiquant la variable d’intégration.

46
MN5_2021-2022 52

4.3 Intégrale de Riemann 4. Sommes de Riemann - Intégrale définie

Remarque 4.2
!
Le symbole d’intégration ∫, introduit par G. W. Leib-
niz, est issu du S de Summa, la somme. La justification
de la similitude des écritures entre l’intégrale de Riemann
𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥, qui est un nombre, et la famille des primitives
𝑎

d’une fonction 𝑓, notée ∫ 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 sera donnée par le théo-


rème fondamental du calcul différentiel et intégral (voir
théorème 23).

Fig. 4.7 : G. W. von Leibniz3

4.3.2 Interprétation graphique de l’intégrale de Riemann


Théorème 18

Si une fonction 𝑓 est continue sur l’intervalle [𝑎; 𝑏], alors elle est intégrable sur [𝑎; 𝑏].

Si, lors des découpages successifs pour lesquels Δ𝑚𝑎𝑥 → 0, on examine pour la fonction continue 𝑓
la suite des sommes de Darboux 𝑆𝑝𝑛 et 𝑆𝑔𝑛 , on constate alors que ces sommes tendent vers une
même limite 𝐼, qui est l’intégrale définie de 𝑓 sur [𝑎; 𝑏] :
𝑛 𝑛 𝑏
lim ∑ 𝑚𝑖 Δ𝑥𝑖 = lim ∑ 𝑀𝑖 Δ𝑥𝑖 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
Δ𝑚𝑎𝑥 →0 Δ𝑚𝑎𝑥 →0 𝑎
𝑖=1 𝑖=1

𝑏
Lorsque 𝑓 est continue et 𝑓(𝑥) ⩾ 0 sur l’intervalle [𝑎; 𝑏], l’intégrale définie ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 est égale à
𝑎
l’aire du trapèze curviligne formé par la représentation graphique de la fonction 𝑦 = 𝑓(𝑥), l’axe
𝑂𝑥 et les droites 𝑥 = 𝑎 et 𝑥 = 𝑏.

𝑎 𝑏

Fig. 4.8 : Intégrale de Riemann

Gottfried Wilhelm von Leibniz, 1646-1716, mathématicien, philosophe et juriste allemand à l’origine du calcul
3

différentiel.

47
MN5_2021-2022 53

4. Sommes de Riemann - Intégrale définie 4.3 Intégrale de Riemann

Exemples 4.2
𝑏
1. Soit la fonction constante 𝑓(𝑥) = 𝑘 avec 𝑘 ∈ ℝ+ . Calculer l’intégrale de Riemann ∫ 𝑘 𝑑𝑥.
𝑎

𝑏−𝑎
Soit une subdivision de l’intervalle[𝑎; 𝑏] en 𝑛 intervalles de même longueur 𝑙 = .
𝑛
Comme 𝑓(𝛼𝑖 ) = 𝑘 ∀𝑖 ∈ { 1, 2 … 𝑛 }, la somme de Riemann devient :
𝑛 𝑛
𝑏−𝑎
𝑆𝑛 = ∑ 𝑓(𝛼𝑖 )𝑙 = ∑ 𝑘𝑙 = 𝑛𝑘𝑙 = 𝑛 𝑘 = 𝑘(𝑏 − 𝑎)
𝑖=1 𝑖=1
𝑛

On a donc :
𝑏 𝑘 𝑓
∫ 𝑘 𝑑𝑥 = lim 𝑆𝑛 = 𝑘(𝑏 − 𝑎)
𝑛→∞
𝑎

Pour 𝑘 > 0, ce nombre peut être interprété comme étant 𝑎 𝑏


l’aire d’un rectangle de hauteur 𝑘 et de longueur 𝑏 − 𝑎.
Fig. 4.9
𝑏
2. Soit la fonction 𝑓(𝑥) = 𝑘𝑥 avec 𝑘 ∈ ℝ+ . Calculer l’intégrale de Riemann ∫ 𝑘 𝑥 𝑑𝑥.
𝑎

𝑏−𝑎
Soit une subdivision de l’intervalle[𝑎; 𝑏] en 𝑛 intervalles de même longueur 𝑙 = .
𝑛
On a donc : 𝑥0 = 𝑎, 𝑥1 = 𝑎 + ℎ, 𝑥2 = 𝑎 + 2ℎ et de manière générale 𝑥𝑖 = 𝑎 + 𝑖𝑙.
Sur l’intervalle [𝑥𝑖−1 , 𝑥𝑖 ], le minimum et le maximum de la fonction 𝑓(𝑥) sont en 𝑥𝑖−1 et
en 𝑥𝑖 si 𝑘 > 0 ou l’inverse sinon. Les sommes de Darboux sont donc
𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
𝑆1 = ∑ 𝑓(𝑥𝑖 )𝑙 = ∑ 𝑘𝑥𝑖 𝑙 𝑆2 = ∑ 𝑓(𝑥𝑖−1 )𝑙 = ∑ 𝑘𝑥𝑖−1 𝑙
𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1

Pour 𝑆1 , on a :
𝑛 𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
𝑆1 = ∑ 𝑘𝑥𝑖 𝑙 = 𝑘𝑙 ∑ 𝑥𝑖 = 𝑘𝑙 ∑ (𝑎 + 𝑖𝑙) = 𝑘𝑙 (∑ 𝑎 + 𝑙 ∑ 𝑖)
𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1

𝑛(𝑛 + 1) 𝑏−𝑎 𝑏 − 𝑎 𝑛(𝑛 + 1)


= 𝑘𝑙 (𝑛𝑎 + 𝑙 )=𝑘 (𝑛𝑎 + ⋅ )
2 𝑛 𝑛 2
𝑏 − 𝑎 𝑛(𝑛 + 1)
= 𝑘(𝑏 − 𝑎) (𝑎 + ⋅ )
2 𝑛2
𝑏 − 𝑎 𝑛(𝑛 − 1)
De même 𝑆2 = 𝑘(𝑏 − 𝑎) (𝑎 + ⋅ )
2 𝑛2
𝑏−𝑎 𝑎+𝑏 𝑘(𝑏2 − 𝑎2 )
Finalement : lim 𝑆1 = lim 𝑆2 = 𝑘(𝑏 − 𝑎) (𝑎 + ) = 𝑘(𝑏 − 𝑎) =
𝑛→+∞ 𝑛→+∞ 2 2 2
Quelle interprétation graphique donner de ce résultat ?

! Remarque 4.3
Une intégrale définie ne dépend pas de la variable d’intégration :
𝑏 𝑏 𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = ∫ 𝑓(𝑡) 𝑑𝑡 = ∫ 𝑓(𝑢) 𝑑𝑢 = …
𝑎 𝑎 𝑎

48
MN5_2021-2022 54

4.4 Propriétés de l’intégrale définie 4. Sommes de Riemann - Intégrale définie

4.4 Propriétés de l’intégrale définie

Théorème 19 (Linéarité)

Soient 𝑓 et 𝑔 deux fonctions intégrables sur [𝑎; 𝑏]


𝑏 𝑏 𝑏
1. ∫ (𝑓(𝑥) + 𝑔(𝑥)) 𝑑𝑥 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 + ∫ 𝑔(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎 𝑎 𝑎

𝑏 𝑏
2. ∫ 𝜆 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = 𝜆 ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎 𝑎

𝑏 𝑏 𝑏
3. ∫ (𝑓(𝑥) − 𝑔(𝑥)) 𝑑𝑥 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 − ∫ 𝑔(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎 𝑎 𝑎

Théorème 20 (Additivité)

Si 𝑎 < 𝑐 < 𝑏 et 𝑓(𝑥) une fonction inté-


grable sur [𝑎 ; 𝑐] et sur [𝑐 ; 𝑏], alors 𝑓 est
intégrable sur [𝑎; 𝑏] et on a 𝑓

𝑏 𝑐 𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 + ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎 𝑎 𝑐
𝑎 𝑐 𝑏
Fig. 4.10

Définition 4.5
𝑏
Les définitions ci-dessus pour ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 ont été données pour 𝑎 < 𝑏. On peut envisager
𝑎
deux autres cas par les définitions :
𝑎
1. si 𝑎 = 𝑏, ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = 0
𝑎

𝑏 𝑎
2. si 𝑎 > 𝑏, ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = − ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎 𝑏

! Remarque 4.4
Avec ces définitions, le théorème 20 reste valable même si 𝑐 ∉]𝑎; 𝑏[
Théorème 21

Si 𝑓 et 𝑔 sont deux fonctions intégrables sur [𝑎; 𝑏] et si 𝑓(𝑥) ⩽ 𝑔(𝑥), ∀𝑥 ∈ [𝑎; 𝑏], alors
𝑏 𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 ⩽ ∫ 𝑔(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎 𝑎

49
MN5_2021-2022 55

4. Sommes de Riemann - Intégrale définie 4.4 Propriétés de l’intégrale définie

Théorème 22 (de la moyenne)

Si 𝑓 est une fonction continue sur [𝑎; 𝑏], alors il existe un réel 𝑐 ∈ [𝑎; 𝑏] tel que
𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = (𝑏 − 𝑎) 𝑓(𝑐)
𝑎

L’aire du trapèze curviligne défini par les points 𝐴, 𝐵, 𝐶 et 𝐷 égale l’aire du rectangle 𝐴𝐵𝐸𝐹 :

𝑓(𝑐) 𝐹 𝐸
𝑓 𝐶 𝑓 𝐶
𝐷 𝐷

𝐴 𝐵 𝐴 𝐵
𝑎 𝑏 𝑎 𝑐1 𝑐2 𝑏

Fig. 4.11 : 𝜎(𝐴𝐵𝐶𝐷) = 𝜎(𝐴𝐵𝐸𝐹 )

Définition 4.6
𝑏
1
Le nombre 𝜇 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑏−𝑎 𝑎
est la valeur moyenne de la fonction 𝑓 sur l’intervalle [𝑎; 𝑏].

Exemple 4.3
Calculer la valeur moyenne de la fonction donnée par 𝑓(𝑥) = 𝑥2 sur l’intervalle [0; 4]

Théorème 23 (Théorème fondamental du calcul intégral)

Si 𝑓 est une fonction continue sur [𝑎; 𝑏], alors la fonction 𝐹 définie pour tout 𝑥 ∈ [𝑎; 𝑏] par
𝑥
𝐹 (𝑥) = ∫ 𝑓(𝑡) 𝑑𝑡
𝑎

est une primitive de 𝑓 sur [𝑎; 𝑏]

Corollaire 3 (Théorème de Newton-Leibniz)

Si 𝑓 est une fonction continue sur [𝑎; 𝑏] et 𝐹 est une primitive de la fonction 𝑓 sur [𝑎; 𝑏],
alors
𝑏 𝑏 𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = [ 𝐹 (𝑥) ] = 𝐹 (𝑥) ∣ = 𝐹 (𝑏) − 𝐹 (𝑎)
𝑎 𝑎 𝑎

50
MN5_2021-2022 56

4.4 Propriétés de l’intégrale définie 4. Sommes de Riemann - Intégrale définie

Conséquence
Le calcul de l’intégrale définie se ramène ainsi à deux étapes : recherche de la primitive puis
évaluation aux bornes de l’intervalle d’intégration. Une intégrale définie peut être calculée à
𝑏 𝑏
partir de l’intégrale indéfinie correspondante : ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = [ ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 ] .
𝑎 𝑎

Théorème 24 (Intégration par changement de variable)

𝑏 𝑓(𝑏)
Si on pose 𝑡 = 𝑓(𝑥), alors on a 𝑑𝑡 = 𝑓 ′ (𝑥) 𝑑𝑥 et ∫ 𝑔(𝑓(𝑥)) 𝑓 ′ (𝑥) 𝑑𝑥 = ∫ 𝑔(𝑡) 𝑑𝑡
𝑎 𝑓(𝑎)

Théorème 25 (Intégration par parties)

𝑏 𝑏 𝑏 𝑏 𝑏 𝑏
∫ 𝑓 ′ (𝑥) 𝑔(𝑥) 𝑑𝑥 = [𝑓(𝑥) 𝑔(𝑥)] − ∫ 𝑓(𝑥) 𝑔′ (𝑥) 𝑑𝑥 ou ∫ 𝑢 𝑑𝑣 = [𝑢 𝑣] − ∫ 𝑣 𝑑𝑢
𝑎 𝑎 𝑎 𝑎 𝑎 𝑎

Exemples 4.4
𝑏 𝑏
𝑥3 𝑏 3 − 𝑎3
1. ∫ 𝑥 𝑑𝑥 = [ 2
] =
𝑎 3 𝑎 3

𝜋 𝜋
1
2. ∫ (1 + sin(3𝑥)) 𝑑𝑥 = [ 𝑥 − cos(3𝑥) ] =
0 3 0

1
3. ∫ e2𝑥+1 𝑑𝑥 =
0

1 1 √
3𝑥
4. ∫ √ 𝑑𝑥 = [ 3 √1 + 𝑥2 ] = 3 ( 2 − 1)
0 1 + 𝑥2 0

2

5. ∫ 5 (𝑥2 + 2 𝑥) 𝑑𝑥 =
4

2
1 1
6. ∫ ( √ − 2 ) 𝑑𝑥 =
1 𝑥 𝑥

𝜋
2
7. ∫ cos(𝑥) √sin(𝑥) 𝑑𝑥 =
0

1
8. ∫ 𝑥 (1 − 𝑥)𝑛 𝑑𝑥 =
0

𝜋
2
9. ∫ 𝑥2 sin(𝑥) 𝑑𝑥 =
0

51
MN5_2021-2022 57

4. Sommes de Riemann - Intégrale définie 4.5 Intégrales impropres

4.5 Intégrales impropres

Exemple 4.5 (d’introduction)


𝑏
1 1 𝑏 1
Soit 𝑏 > 1 : ∫ 2 𝑑𝑥 = [− ] = 1 −
1 𝑥 𝑥 1 𝑏
+∞
1
Comme cette intégrale tend vers 1 lorsque 𝑏 tend vers l’infini, on pose ∫ 𝑑𝑥 = 1
1 𝑥2

4.5.1 Intégrales à bornes infinies

Définition 4.7
Les intégrales impropres sont, à condition que les limites existent :

1. si 𝑓 est continue sur l’intervalle [𝑎 ; + ∞[, alors


+∞ 𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = lim ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎 𝑏→+∞ 𝑎

2. si 𝑓 est continue sur l’intervalle ]−∞ ; 𝑏], alors


𝑏 𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = lim ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎→−∞
−∞ 𝑎

3. si 𝑓 est continue sur l’intervalle ]−∞ ; + ∞[, alors


+∞ 𝑐 𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = lim ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 + lim ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 à condition que les limites
𝑎→−∞ 𝑏→+∞ 𝑐
−∞ 𝑎
existent.

Lorsque les limites existent, on dit que l’intégrale impropre converge. Par contre, si la
limite n’existe pas, on dit que l’intégrale impropre est divergente.

Exemples 4.6

+∞ 𝑏
1 1 1
1. ∫ 2
𝑑𝑥 = lim [− ] = lim (− + 1) = 1
2 (𝑥 − 1) 𝑏→+∞ 𝑥 − 1 2 𝑏→+∞ 𝑏 − 1

+∞
1
2. ∫ 𝑑𝑥 = +∞
2 (𝑥 − 1)

+∞
1
3. ∫ 𝑑𝑥 = 𝜋
−∞ 1 + 𝑥2

52
MN5_2021-2022 58

4.5 Intégrales impropres 4. Sommes de Riemann - Intégrale définie

4.5.2 Intégrales de fonctions discontinues

Définition 4.8
A condition que les limites existent :

1. si 𝑓 est continue sur l’intervalle [𝑎 ; 𝑏[ et discontinue en 𝑏, alors


𝑏 𝑡
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = lim ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎 𝑡→𝑏− 𝑎
2. si 𝑓 est continue sur l’intervalle ]𝑎 ; 𝑏] et discontinue en 𝑎, alors
𝑏 𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = lim ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑡→𝑎+
𝑎 𝑡

3. Si 𝑓 est continue sur [𝑎 ; 𝑐[ et sur ]𝑐 ; 𝑏], alors


𝑏 𝑐 𝑏
∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 + ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎 𝑎 𝑐

Exemples 4.7
3 √
1
1. ∫ √ 𝑑𝑥 = 2 3
0 3−𝑥

1
1
2. ∫ 𝑑𝑥 diverge.
0 𝑥

4
1
3. ∫ 𝑑𝑥 diverge.
0 (𝑥 − 3)2

7
1
4. ∫ 𝑑𝑥 = 9
−2 √(𝑥 + 1)2
3

53
MN5_2021-2022 59

4. Sommes de Riemann - Intégrale définie 4.6 Exercices

4.6 Exercices
Exercice 4.1
1 𝑛
𝑛2 (𝑛 + 1)2
En revenant à la définition, calculer ∫ 𝑥3 𝑑𝑥. Indication : utiliser ∑ 𝑖3 =
0 𝑖=1
4

Exercice 4.2
1 2 3
Sachant que ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = 3, ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = 4 et ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = −8, calculer :
0 1 2
2 3 1
1. ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 2. ∫ 5 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 3. ∫ 2 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
0 0 3

Exercice 4.3 𝑥
Déterminer les extrema de la fonction définie par 𝑓(𝑥) = ∫ (𝑡3 − 𝑡) 𝑑𝑡
0

Exercice 4.4
𝑥2
Soit la fonction 𝑓 définie par 𝑓(𝑥) = ∫ (𝑎 𝑡 + 𝑏) 𝑑𝑡
0
Déterminer 𝑎 et 𝑏 pour que le point 𝐼 (−2 ; 4) soit un point d’inflexion du graphe de la fonction
𝑓. Calculer ensuite les extrema de cette fonction.

Exercice 4.5
𝑥 1 1
Vérifier que et − sont des primitives de
𝑥+1 1+𝑥 (1 + 𝑥)2
3
1
Calculer ∫ 2
𝑑𝑥 à l’aide de chacune de ces primitives.
2 (1 + 𝑥)

Exercice 4.6
Calculer les intégrales suivantes :
1 2
1 1
1. ∫ (𝑥3 − 3𝑥 + 2) 𝑑𝑥 = 7. ∫ ( √ − 2 ) 𝑑𝑥 =
−2 1 𝑥 𝑥

1 3
1 1
2. ∫ (2 + 3𝑥2 − 5𝑥4 ) 𝑑𝑥 8. ∫ ( − ) 𝑑𝑥
−1 2 (𝑥 − 1)2 (𝑥 + 1)2

2 3
𝑥2 + 1
3. ∫ 𝑑𝑥 = 9. ∫ (6𝑥2 − 4𝑥 − 6) 𝑑𝑥
1 𝑥2 −1
2

1 3 √
4. ∫ 𝑥 (2𝑥 + 1) 𝑑𝑥
2 2 10. ∫ 1 + 𝑥 𝑑𝑥
0 0

2 2
2𝑥4 + 3 11. ∫ (1 − 𝑥)3 𝑑𝑥
5. ∫ 𝑑𝑥 =
1 𝑥2 0

1
1
𝑥+3 𝑥2
6. ∫ 𝑑𝑥 12. ∫ 2
𝑑𝑥
0 (𝑥 + 1)3 0 (𝑥3 + 1)

54
MN5_2021-2022 60

4.6 Exercices 4. Sommes de Riemann - Intégrale définie

1 3𝜋
3𝑥 2
13. ∫ 𝑑𝑥 25. ∫ sin2 (𝑥) cos(𝑥) 𝑑𝑥
0 (𝑥 + 1)3
2
𝜋
2

0 𝜋

14. ∫ 2𝑥 (1 + 𝑥2 )2 𝑑𝑥
2
𝜋
26. ∫ cos (2𝑡 + ) 𝑑𝑡
−1
−𝜋 4
4

𝜋 2
4
(1 + tan(𝑥)) 4
15. ∫ 𝑑𝑥
0 cos2 (𝑥) 27. ∫ 𝑥 √𝑥2 + 9 𝑑𝑥
0
𝜋
2
cos(𝑥) 1
16. ∫ 𝑑𝑥 𝑥2
(1 + sin(𝑥))
2 28. ∫ 𝑑𝑥
0
0 𝑥2 + 1
𝜋
3
1 1
2𝑥 + 1
17. ∫ 𝑑𝑥 29. ∫
2
𝑑𝑥
0 1 + cos(2𝑥) (𝑥2 + 𝑥 − 2)2
0
𝜋
6
1 + sin(𝑥) 2
𝑥−1
18. ∫ 2
𝑑𝑥 30. ∫ 𝑑𝑥
0 (𝑥 − cos(𝑥)) 0 (𝑥 + 1)3
1
1 1
4
19. ∫√ 𝑑𝑡 31. ∫ ( √ − 𝑥) 𝑑𝑥
3 1 + 𝑡2 1 𝑥
3
4

1
4
2
2
2𝑥 + 1
20. ∫ √ 𝑑𝑥 32. ∫ √ 𝑑𝑥
0 1 − 𝑥2 1 𝑥

1 0
1 12𝑥
21. ∫ √ 𝑑𝑢 33. ∫ 𝑑𝑥
0 1 + 𝑢2 −1 (2𝑥 − 1)3
𝜋 1
2
22. ∫ (1 + 2 sin(𝑥)) 𝑑𝑥 34. ∫ √𝑥2 + 2𝑥 + 2 𝑑𝑥
0 −1

3 𝜋
𝑥
23. ∫ √ 𝑑𝑥 35. ∫ (3𝑡2 − 4) cos(𝑡) 𝑑𝑡
0 2 𝑥+1 0

0 0 √
𝑥
24. ∫ √ 𝑑𝑥 36. ∫ 𝑥 𝑥 + 1 𝑑𝑥
2
𝑥 +4
−1 −1

Exercice 4.7
Calculer les intégrales suivantes à l’aide de la substitution indiquée
0 √ 1
arctan2 (𝑥)
1. ∫ 𝑥 𝑥 + 2 𝑑𝑥 𝑡2 = 𝑥 + 2 3. ∫ 𝑑𝑥 𝑡 = arctan(𝑥)
−2 0 1 + 𝑥2
1 1
2𝑥 + 1 2
1+𝑥
2. ∫ √ 𝑑𝑥 2
𝑡 =𝑥+1 4. ∫ 𝑥 √ 𝑑𝑥 𝑥 = cos(𝑡)
1
2
𝑥+1 0 1−𝑥

55
MN5_2021-2022 61

4. Sommes de Riemann - Intégrale définie 4.6 Exercices

Exercice 4.8
Calculer les intégrales suivantes :
1 6
𝑥2 − 𝑥 𝑥+7
1. ∫ 𝑑𝑥 3. ∫ 𝑑𝑥
0 𝑥+1 3 𝑥2 −𝑥−2

−1 4
𝑥 𝑥2 − 4𝑥 − 1
2. ∫ 𝑑𝑥 4. ∫ 𝑑𝑥
−2 (𝑥 − 2)2 2 𝑥 (𝑥2 − 1)

Exercice 4.9
𝜋 𝜋
4 4
Soit 𝐼 = ∫ cos (𝑥) 𝑑𝑥 et 𝐽 = ∫ sin2 (𝑥) 𝑑𝑥
2
0 0
Calculer 𝐼 + 𝐽 et 𝐼 − 𝐽 . En déduire les valeurs de 𝐼 et 𝐽 .

Exercice 4.10
3

Déterminer le réel 𝑎 tel que ∫ 𝑎 + 𝑥 𝑑𝑥 = 18
−𝑎

Exercice 4.11
Calculer la valeur moyenne 𝜇 de la fonction 𝑓 sur l’intervalle [𝑎 ; 𝑏], puis déterminer les valeurs
𝑐 ∈ [𝑎 ; 𝑏] telles que 𝑓(𝑐) = 𝜇 :

1. 𝑓(𝑥) = 2𝑥 + 1 𝑎 = 1 et 𝑏 = 5

2. 𝑓(𝑥) = 2𝑥 𝑎 = 0 et 𝑏 = 8

3. 𝑓(𝑥) = sin(𝑥) 𝑎 = 0 et 𝑏 = 𝜋

Exercice 4.12
⎧ 𝑡2 0⩽𝑡⩽1
{
Soit la fonction 𝑓 définie par 𝑓(𝑡) = ⎨ 1 1<𝑡<5
{ (𝑡 − 6)2 5 ⩽ 𝑡 ⩽ 6

1. Tracer le graphe de la fonction 𝑓 pour 0 ⩽ 𝑡 ⩽ 6
6
2. Calculer ∫ 𝑓(𝑡) 𝑑𝑡
0
𝑥
3. On pose 𝐹 (𝑥) = ∫ 𝑓(𝑡) 𝑑𝑡
0
Expliciter 𝐹 (𝑥) sur l’intervalle [0 ; 6] et tracer le graphe de 𝐹

4. Déterminer 𝐹 ′ sur l’intervalle ]0 ; 6[

Exercice 4.13
Déterminer l’ensemble des réels 𝑎 pour lesquels on a :
0 𝑎
2 3
1. ∫ 3
𝑑𝑥 = − ∫ 2
𝑑𝑥
𝑎 (𝑥 + 1) 0 (𝑥 + 3)
𝑎 𝑎
3
2. ∫ (𝑥 + 1) 𝑑𝑥 = ∫ (𝑥 + 1)3 𝑑𝑥
0 0 2

56
MN5_2021-2022 62

4.6 Exercices 4. Sommes de Riemann - Intégrale définie

Exercice 4.14
1
Soit 𝐼𝑛 = ∫ 𝑥𝑛 𝑒𝑥 𝑑𝑥 où 𝑛 ∈ ℕ.
0

1. Calculer 𝐼0 , 𝐼1 et 𝐼2 .

2. Montrer que 𝐼𝑛+1 = 𝑒 − (𝑛 + 1) 𝐼𝑛 .

3. En déduire les valeurs de 𝐼3 , 𝐼4 et 𝐼5 .

Exercice 4.15
1 √
Soit 𝐼𝑛 = ∫ 𝑥𝑛 1 − 𝑥 𝑑𝑥 où 𝑛 ∈ ℕ.
0

1. Calculer 𝐼0 et 𝐼1 .

2. Déterminer une relation de récurrence entre 𝐼𝑛+1 et 𝐼𝑛 .

3. En déduire les valeurs de 𝐼2 , 𝐼3 et 𝐼4 .

Exercice 4.16
Calculer les intégrales suivantes :
1 +∞
1
1. ∫ √ 𝑑𝑥 5. ∫ 𝑒−𝑥 𝑑𝑥
0 𝑥 0

1 +∞
1
6. ∫
2
2. ∫ 2 𝑑𝑥 𝑥 𝑒−𝑥 𝑑𝑥
0 𝑥 0

+∞ 1
1
3. ∫ √ 𝑑𝑥 7. ∫ ln(𝑥) 𝑑𝑥
1 𝑥 0

2 1
1 1
4. ∫ 𝑑𝑥 8. ∫ √ 𝑑𝑥
−1 𝑥 −1 1 − 𝑥2

57
MN5_2021-2022 63
MN5_2021-2022 64

Chapitre 5

Applications de l’intégrale définie

5.1 Aire d’une surface plane


5.1.1 Aire d’une surface limitée par le graphe d’une fonction et l’axe 𝐎𝐱
Selon l’interprétation géométrique de l’intégrale définie, cf page 44, lorsque 𝑓 est continue et
𝑏
𝑓(𝑥) ⩾ 0 sur l’intervalle [𝑎; 𝑏], l’intégrale définie ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 est égale à l’aire du trapèze curviligne
𝑎
formé par la représentation graphique de la fonction 𝑦 = 𝑓(𝑥), l’axe 𝑂𝑥 et les droites 𝑥 = 𝑎 et
𝑥 = 𝑏.
𝑏
Par contre, si 𝑓 est continue mais 𝑓(𝑥) ⩽ 0 sur l’intervalle [𝑎; 𝑏], l’intégrale définie ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎
est négative et est égale à l’opposé de l’aire du trapèze curviligne. Donc, lorsque 𝑓 est continue
et change de signe sur [𝑎; 𝑏], les aires des régions situées au-dessus de l’axe 𝑂𝑥 sont comptées
positivement et les autres négativement. Pour calculer l’aire géométrique, il convient donc de
déterminer le signe de 𝑓 et, sur chaque intervalle, multiplier l’intégrale définie par le signe de 𝑓
sur cet intervalle.

Règles

Pour une fonction 𝑓 continue sur [𝑎; 𝑏], l’aire 𝒜 de la surface délimitée par l’axe 𝑂𝑥 , la
courbe représentative de 𝑓 et les droites d’équations 𝑥 = 𝑎 et 𝑥 = 𝑏 est donnée par :

𝑓
𝑏
𝒜 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 si 𝑓(𝑥) ⩾ 0 sur [𝑎; 𝑏]
𝑎

𝑎 𝑏
Fig. 5.1

𝑎 𝑏
𝑏
𝒜 = − ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 si 𝑓(𝑥) ⩽ 0 sur [𝑎; 𝑏]
𝑎
𝑓
Fig. 5.2

𝑏
𝑎 𝑏
𝒜 = ∫ |𝑓(𝑥)| 𝑑𝑥 si 𝑓 change de signe sur [𝑎; 𝑏]
𝑎
𝑓

Fig. 5.3

59
MN5_2021-2022 65

5. Applications de l’intégrale définie 5.1 Aire d’une surface plane

Exemples 5.1

1. Pour déterminer l’aire colorée de la figure , il faut calculer :


𝑐 𝑑 𝑒 𝑏
𝒜 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 − ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 + ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 − ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥.
𝑎 𝑐 𝑑 𝑒

+
+
𝑏
𝑎 𝑐 𝑑 𝑒 −

Fig. 5.4

2. Calculer l’aire 𝒜 de la surface délimitée par 𝑓(𝑥) = 𝑥2 − 5𝑥 + 6, l’axe 𝑂𝑥 et les droites


d’équation 𝑥 = 0 et 𝑥 = 3.
Il faut d’abord déterminer le signe de 𝑓(𝑥).

𝑥 -∞ 2 3 +∞

𝑓(𝑥) + 0 − 0 +

2 3
29
Donc 𝒜 = ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 − ∫ 𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 = … =
0 2 6

3. Calculer l’aire de la surface plane limitée par l’axe 𝑂𝑥 , la courbe représentative de 𝑓(𝑥) =
𝑥3 − 9𝑥 et les verticales 𝑥 = −3 et 𝑥 = 2.

4. Calculer l’aire de la surface plane limitée par l’axe 𝑂𝑥 , la courbe 𝑦 = sin(𝑥) entre 0 et 2 𝜋.

5. Calculer l’aire d’un disque de rayon 𝑟.

5.1.2 Aire d’une surface comprise entre les courbes de deux fonctions

Règle

Pour calculer l’aire de la surface délimitée par les courbes représentatives des deux fonc-
tions 𝑓 et 𝑔 continues sur [𝑎; 𝑏] et les droites d’équations 𝑥 = 𝑎 et 𝑥 = 𝑏, on utilise :
𝑏
𝒜 = ∫ | 𝑓(𝑥) − 𝑔(𝑥)| 𝑑𝑥
𝑎

60
MN5_2021-2022 66

5.2 Longueur d’un arc de courbe 5. Applications de l’intégrale définie

𝑎
𝑐 𝑏

Fig. 5.5

Nous effectuerons donc la démarche suivante :

1. déterminer les abscisses des points d’intersection des courbes des fonctions en résolvant 𝑓 =
𝑔 ou 𝑓 − 𝑔 = 0 ; on obtient les bornes d’intégration et les différents intervalles d’intégration.

2. déterminer le signe de 𝑓 − 𝑔 sur ces intervalles.

3. déterminer l’aire en tenant compte des renseignements obtenus.

Exemples 5.2
1. Déterminons l’aire 𝒜 de la surface bornée comprise entre les courbes des fonctions 𝑓(𝑥) =
6𝑥 − 𝑥2 et 𝑔(𝑥) = 𝑥2 − 2𝑥. Avec ces 𝑓 et 𝑔, nous obtenons :

a. 𝑓 ∩ 𝑔 ∶ 6𝑥 − 𝑥2 = 𝑥2 − 2𝑥 ⇔ 𝑥(𝑥 − 4) = 0 ⇔ 𝑥 = 0 ou 𝑥 = 4
b. (𝑓 − 𝑔)(𝑥) = −2𝑥 + 8𝑥
2
𝑥 -∞ +∞
0 4
𝑓 −𝑔 − 0 + 0 −
4 4 4
2 64
c. 𝒜 = ∫ (𝑓 − 𝑔)(𝑥) 𝑑𝑥 = ∫ (−2𝑥2 + 8𝑥) 𝑑𝑥 = [− 𝑥3 + 4𝑥2 ] =
0 0 3 0 3
2. Calculer l’aire de la surface bornée délimitée par les courbes représentatives des fonctions

𝑓(𝑥) = 𝑥 et 𝑔(𝑥) = 𝑥5/2 .

5.2 Longueur d’un arc de courbe

Théorème 26

Soit 𝑓 une fonction continûment dérivable sur [𝑎; 𝑏] (𝑓 est dérivable et sa dérivée est
continue). La longueur 𝑙 de la courbe représentative de 𝑓 entre les points 𝐴 (𝑎, 𝑓(𝑎)) et
𝐵 (𝑏, 𝑓(𝑏)) vaut :
𝑏
𝑙 = ∫ √1 + (𝑓 ′ (𝑥))2 𝑑𝑥
𝑎

61
MN5_2021-2022 67

5. Applications de l’intégrale définie 5.2 Longueur d’un arc de courbe

Démonstration
Considérons une subdivision (𝑥𝑖 )𝑖=0,…𝑛 de l’intervalle [𝑎; 𝑏] et désignons par :

𝑀𝑖 le point de coordonnées (𝑥𝑖 , 𝑓(𝑥𝑖 )) Δ𝑦𝑖 l’accroissement de 𝑓 sur [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ]

Δ𝑥𝑖 la longueur de l’intervalle [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ] Δ𝑙𝑖 la distance 𝛿(𝑀𝑖−1 , 𝑀𝑖 )

𝑓 𝑀𝑖
𝑀𝑛
𝑀0 Δ𝑙𝑖 Δ𝑦𝑖
𝑀𝑖−1 𝑀𝑛−2
Δ𝑥𝑖
𝑀𝑛−1

𝑀2
𝑀1
𝑎 = 𝑥0 𝑥1 𝑥2 𝑥𝑖−1 𝑥𝑖 𝑥𝑛−2 𝑥𝑛−1 𝑥𝑛 = 𝑏

⋯ ⋯
Fig. 5.6
𝑛
La somme ∑ Δ𝑙𝑖 est la longueur d’une ligne polygonale, et la longueur 𝑙 de la courbe est définie,
𝑖=1
pour autant que cette limite existe par :
𝑛
𝑙 = lim ∑ Δ𝑙𝑖
Δ𝑥 →0
𝑖=1

Par le théorème de Pythagore, comme Δ𝑥𝑖 > 0 :


2
Δ𝑦
Δ𝑙𝑖 = √(Δ𝑥𝑖 )2 + (Δ𝑦𝑖 )2 = Δ𝑥𝑖 √1 + ( 𝑖 )
Δ𝑥𝑖
Or, par le théorème des accroissements finis :
Δ𝑦𝑖 𝑓(𝑥𝑖 ) − 𝑓(𝑥𝑖−1 )
∃ 𝛼𝑖 ∈ ]𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 [ tel que = = 𝑓 ′ (𝛼𝑖 )
Δ𝑥𝑖 𝑥𝑖 − 𝑥𝑖−1
Ainsi,
2 𝑛 𝑛 2
Δ𝑙𝑖 = √1 + ( 𝑓 ′ (𝛼𝑖 )) Δ𝑥𝑖 et ∑ Δ𝑙𝑖 = ∑ √1 + ( 𝑓 ′ (𝛼𝑖 )) Δ𝑥𝑖
𝑖=1 𝑖=1

qui est une somme de Riemann pour la fonction 𝜑(𝑥) = √1 + (𝑓 ′ (𝑥))2 . Par hypothèse, cette
fonction est continue sur [𝑎; 𝑏] ; elle est donc intégrable et toutes les sommes de Riemann tendent
vers une même limite, c’est-à-dire :
𝑏 2
𝑙 = ∫ √1 + ( 𝑓 ′ (𝑥)) 𝑑𝑥
𝑎

62
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5.3 Volume d’un solide de révolution 5. Applications de l’intégrale définie

Exemples 5.3
1
1. Calculer la longueur de l’arc de la courbe représentative de la fonction 𝑓(𝑥) = (𝑥2 − 2 ln(𝑥))
4
entre les points d’abscisses 𝑥 = 2 et 𝑥 = 6

2. Même exercice pour la fonction 𝑓(𝑥) = cosh(𝑥) entre 𝑥 = −3 et 𝑥 = 3

𝜋 𝜋
3. Même exercice pour 𝑓(𝑥) = ln(sin(𝑥)) entre 𝑥 = et 𝑥 =
3 2

4. Calculer le périmètre d’un cercle de rayon 𝑟.

5.3 Volume d’un solide de révolution

Définition 5.1
Soit 𝑓 une fonction continue sur [𝑎; 𝑏]. Un solide de révolution ou corps de révolution
est le solide de l’espace obtenu en faisant subir à la courbe représentative de 𝑓 une rotation
autour de l’axe 𝑂𝑥 . La courbe représentative de 𝑓 est alors nommée génératrice du solide
de révolution.

Exemples 5.4

1.
𝑓

𝑎 𝑏

Fig. 5.7 : Courbe quelconque


Fig. 5.8 : Solide de révolotion

2.
𝑓

Fig. 5.9 : Un demi-cercle centré sur 𝑂𝑥


Fig. 5.10 : Sphère

63
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5. Applications de l’intégrale définie 5.3 Volume d’un solide de révolution

3.
𝑓

Fig. 5.11 : Un segment dont le support


est parallèle à 𝑂𝑥 Fig. 5.12 : Cylindre
4.
𝑓

Fig. 5.13 : Un segment ayant une extré-


mité sur 𝑂𝑥
Fig. 5.14 : Cône
5.
𝑓

Fig. 5.15 : Un cercle non centré sur 𝑂𝑥

Fig. 5.16 : Tore

Théorème 27

Soit 𝑓 une fonction continue sur [𝑎; 𝑏]. Le volume 𝒱 du solide de révolution dont la géné-
ratrice est la courbe représentative de 𝑓 entre les plans d’équations 𝑥 = 𝑎 et 𝑥 = 𝑏
vaut
𝑏
𝒱 = 𝜋 ∫ 𝑓 2 (𝑥) 𝑑𝑥
𝑎

64
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5.3 Volume d’un solide de révolution 5. Applications de l’intégrale définie

Démonstration
Découpons le solide dans l’intervalle [𝑎; 𝑏] en tranches à l’aide des plans
𝑥 = 𝑥0 = 𝑎, 𝑥 = 𝑥1 , 𝑥 = 𝑥2 , … , 𝑥 = 𝑥𝑛 = 𝑏 tous perpendiculaires à l’axe 𝑂𝑥 .
Dans chaque segment [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ], prenons un point arbitraire 𝛼𝑖 et construisons un cylindre pa-
rallèle à l’axe 𝑂𝑥 dont la base est un disque de rayon 𝑓(𝛼𝑖 ) ; l’aire de la base d’un tel cylindre
2 2
est 𝜋 (𝑓(𝛼𝑖 )) , sa hauteur est Δ𝑥𝑖 = 𝑥𝑖 − 𝑥𝑖−1 et son volume est donc 𝜋 ( 𝑓(𝛼𝑖 )) Δ𝑥𝑖 .
𝑛
2
La somme des volumes de tous les cylindres vaut 𝒱𝑛 = ∑ 𝜋 (𝑓(𝛼𝑖 )) Δ𝑥𝑖 . Il s’agit d’une somme
𝑖=1
de Riemann pour la fonction continue 𝜙(𝑥) = 𝜋𝑓 2 (𝑥).

𝑥𝑖−2 𝛼𝑖−1 𝑥𝑖−1 𝛼𝑖 𝑥𝑖

Fig. 5.17
Fig. 5.18
Le volume 𝒱 du corps est la limite de cette somme lorsque la maille Δ𝑥 → 0. Ainsi :
𝑏
𝒱 = 𝜋 ∫ 𝑓 2 (𝑥) 𝑑𝑥
𝑎

Exemples 5.5
1. Trouver le volume du corps engendré par la rotation de la courbe d’équation 𝑦 = 𝑒−𝑥
autour de l’axe 𝑂𝑥 entre les plans d’équations 𝑥 = 0 et 𝑥 = 𝑏 , avec 𝑏 ⩾ 0.

1
2. Même exercice avec 𝑦 = entre 𝑥 = 1 et 𝑥 = 𝑏, 𝑏 ⩾ 1.
𝑥
3. Calculer le volume du corps de révolution engendré par la rotation de la courbe représen-
𝑥
tative de la fonction 𝑓(𝑥) = 3 pour 𝑥 ∈ ℝ+ autour de l’axe 𝑂𝑥 .
4𝑥 + 1
4. Esquisser et calculer le volume du corps de révolution obtenu par la rotation de l’arc de

courbe d’équation 𝑦 = 𝑥, pour 0 ⩽ 𝑥 ⩽ 1,

(a) autour de l’axe 𝑂𝑥


(b) autour de l’axe 𝑂𝑦

5. Soient deux réels 𝑘 et 𝑟 tels que 0 < 𝑟 < 𝑘. Soit le point 𝐶 (0, 𝑘). Calculer le volume du
tore obtenu par la rotation du cercle 𝛾 de centre 𝐶 et de rayon 𝑟 autour de l’axe 𝑂𝑥 (cf
F&T p. 47).

65
MN5_2021-2022 71

5. Applications de l’intégrale définie 5.4 Volume d’un solide quelconque

5.4 Volume d’un solide quelconque

Théorème 28

Considérons un corps 𝑇 et supposons connue l’aire de toute section de ce corps par un


plan perpendiculaire à l’axe 𝑂𝑥 ; cette aire varie en fonction de la position du plan sécant,
donc en fonction de 𝑥, on peut donc l’exprimer comme 𝒜(𝑥). Le volume de ce corps 𝑇
𝑏
vaut : 𝒱 = ∫ 𝒜(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎

Démonstration
Supposons que 𝒜(𝑥) soit une fonction continue et cherchons le volume du corps en le découpant
en tranches à l’aide des plans 𝑥 = 𝑥0 = 𝑎, 𝑥 = 𝑥1 , 𝑥 = 𝑥2 , … , 𝑥 = 𝑥𝑛 = 𝑏 tous perpendiculaires
à l’axe 𝑂𝑥 .
Dans chaque segment [𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 ], prenons un point arbitraire 𝛼𝑖 et construisons un solide parallèle
à l’axe 𝑂𝑥 ; l’aire de la base d’un tel solide est 𝒜(𝛼𝑖 ), sa hauteur est Δ𝑥𝑖 et son volume est donc
𝑛
𝒜(𝛼𝑖 )Δ𝑥𝑖 . La somme des volumes de tous les solides est 𝒱𝑛 = ∑ 𝒜(𝛼𝑖 )Δ𝑥𝑖 . Il s’agit d’une
𝑖=1
somme de Riemann pour la fonction continue 𝒜(𝑥).
𝑏
Le volume 𝒱 du corps 𝑇 est la limite de cette somme lorsque Δ𝑥 → 0 : 𝒱 = ∫ 𝒜(𝑥) 𝑑𝑥
𝑎

Exemple 5.6
Calculer le volume d’une pyramide de hauteur ℎ dont la base est un carré de côté 𝑎.

5.5 Aire d’une surface de révolution

Théorème 29

Soit 𝑓 une fonction positive et continûment dérivable sur [𝑎; 𝑏] ; ainsi 𝑓 et 𝑓 ′ sont des
fonctions continues.
Considérons la surface de révolution obtenue en faisant tourner la courbe représentative
𝑦 = 𝑓(𝑥) autour de l’axe 𝑂𝑥 pour 𝑥 ∈ [𝑎; 𝑏]. L’aire latérale 𝒜𝑙𝑎𝑡 de cette surface vaut :
𝑏
𝒜𝑙𝑎𝑡 = 2𝜋 ∫ 𝑓(𝑥)√1 + (𝑓 ′ (𝑥))2 𝑑𝑥
𝑎

Démonstration
Considérons la ligne polygonale 𝑀0 𝑀1 … 𝑀𝑛 introduite à la page 62.
Dans sa rotation autour de l’axe 𝑂𝑥 , chaque corde [𝑀𝑖−1 𝑀𝑖 ] de longueur Δ𝑙𝑖 engendre un tronc
de cône de révolution (voir figure 5.19) dont l’aire latérale est égale à (cf. F&T p. 46)

𝒜𝑖 = 𝜋 Δ𝑙𝑖 (𝑓(𝑥𝑖−1 ) + 𝑓(𝑥𝑖 ))

Par le théorème de Pythagore,

2
Δ𝑦𝑖
Δ𝑙𝑖 = √Δ𝑥2𝑖 + Δ𝑦𝑖2 = √1 + ( ) Δ𝑥𝑖
Δ𝑥𝑖

66
MN5_2021-2022 72

5.5 Aire d’une surface de révolution 5. Applications de l’intégrale définie

Fig. 5.19

Δ𝑦𝑖
Par le théorème des accroissements finis, ∃ 𝛼𝑖 ∈ ]𝑥𝑖−1 ; 𝑥𝑖 [ tel que = 𝑓 ′ (𝛼𝑖 ).
Δ𝑥𝑖
Donc Δ𝑙𝑖 = √1 + (𝑓 ′ (𝛼𝑖 ))2 Δ𝑥𝑖
Ainsi, 𝒜𝑖 = 𝜋 (𝑓(𝑥𝑖−1 ) + 𝑓(𝑥𝑖 )) √1 + (𝑓 ′ (𝛼𝑖 ))2 Δ𝑥𝑖
L’aire de la surface de révolution engendrée par la ligne polygonale est égale à :
𝑛
𝒜𝑛 = 𝜋 ∑ ((𝑓(𝑥𝑖−1 ) + 𝑓(𝑥𝑖 )) √1 + (𝑓 ′ (𝛼𝑖 ))2 Δ𝑥𝑖 )
𝑖=1

Lorsque Δ𝑥 → 0, on a 𝑓(𝑥𝑖−1 ) ≈ 𝑓(𝛼𝑖 ) ≈ 𝑓(𝑥𝑖 ) et 𝑓 ′ (𝛼𝑖 ) ≈ 𝑓 ′ (𝑥𝑖 ) d’où


𝑛
𝒜𝑙𝑎𝑡 = lim 𝜋 ∑ 2 𝑓(𝑥𝑖 ) √1 + (𝑓 ′ (𝑥𝑖 ))2 Δ𝑥𝑖
𝑛→+∞
𝑖=1

Nous obtenons ainsi :


𝑏
𝒜𝑙𝑎𝑡 = 2𝜋 ∫ 𝑓(𝑥)√1 + (𝑓 ′ (𝑥))2 𝑑𝑥
𝑎

Exemples 5.7
1. Calculer
√ l’aire de la surface de révolution engendrée par l’arc de parabole d’équation 𝑦 =
2𝑥 dans l’intervalle [0 ; 2].

2. Calculer l’aire latérale d’une sphère de rayon 𝑟.

67
MN5_2021-2022 73

5. Applications de l’intégrale définie 5.6 Exercices

5.6 Exercices
Aire d’une surface
Exercice 5.1
Calculer l’aire du domaine limité par la courbe d’équation 𝑦 = 𝑓(𝑥), l’axe 𝑂𝑥 et les droites
d’équations 𝑥 = 𝑎 et 𝑥 = 𝑏.
𝜋
1. 𝑓(𝑥) = 𝑥2 + 2 𝑎 = −3, 𝑏 = 3 3. 𝑓(𝑥) = cos(3𝑥) 𝑎 = 0, 𝑏 =
2
4
2. 𝑓(𝑥) = −1 𝑎 = 1, 𝑏 = 4
𝑥2

Exercice 5.2
Calculer d’abord le paramètre 𝑎, puis l’aire du domaine coloré.

1. 𝐶1 ∶ 𝑦 = sin(𝑥) 3. 𝐶1 ∶ 𝑦 = cos(𝑥)
𝐶2 ∶ 𝑦 = −𝑥2 + 𝑎 𝐶2 ∶ 𝑦 = 𝑎𝑥3 + 1

1.5
3
1 𝐶2
2 𝐶1
𝐶2 0.5
1
0 0.5 1 1.5
𝐶1 0 1 2 3

Fig. 5.20 Fig. 5.22

2. 𝐶1 ∶ 𝑦 = sin(𝑎𝑥) 4. 𝐶1 ∶ 𝑦 = sin(𝑎𝑥)
1
𝐶2 ∶ 𝑦 = 𝑥2 𝐶2 ∶ 𝑦 = 2
𝑥
1.5 1.5 𝐶2

1 1

0.5 0.5
𝐶2
0 0.5 1 1.5 𝐶1 0 0.5 1 1.5
𝐶1

Fig. 5.21 Fig. 5.23

Exercice 5.3
Calculer l’aire totale des domaines bornés limités par la courbe d’équation 𝑦 = 𝑓(𝑥) et l’axe 𝑂𝑥 .

1. 𝑓(𝑥) = 𝑥2 − 5𝑥 + 4 2. 𝑓(𝑥) = 𝑥 4 − 𝑥2

68
MN5_2021-2022 74

5.6 Exercices 5. Applications de l’intégrale définie

Exercice 5.4
Calculer l’aire du domaine borné délimité par les courbes représentatives des fonctions données
par :
1. 𝑓(𝑥) = 𝑥2 − 3𝑥 + 2 et 𝑔(𝑥) = −𝑥2 − 𝑥 + 6
2. 𝑓(𝑡) = 𝑡3 − 5𝑡2 + 6𝑡 et 𝑔(𝑡) = 𝑡(𝑡2 − 7𝑡 + 12)
1 1
3. 𝑓(𝑥) = et 𝑔(𝑥) = 𝑥2
1 + 𝑥2 2
Exercice 5.5
Calculer l’aire totale des domaines bornés limités par les courbes d’équations 𝑦 = 𝑥3 et 𝑦 =
3𝑥2 − 2𝑥.
Exercice 5.6
Quelle est l’aire de chacun des deux domaines bornés limités par la courbe d’équation 𝑦 = 2𝑥−𝑥3
et sa normale (= perpendiculaire à la tangente) en son point d’inflexion ?
Exercice 5.7
1
Pour quelle valeur du paramètre positif 𝑎 la courbe d’équation 𝑦 = − 𝑥3 + 𝑎𝑥 délimite-t-elle
3
avec l’axe 𝑂𝑥 , dans le premier quadrant, un domaine dont l’aire est égale à 6 ?
Exercice 5.8
Calculer le réel 𝑚 > 0 pour que l’aire du domaine limité par les graphes des fonctions données
1
par 𝑓(𝑥) = 𝑥2 et 𝑔(𝑥) = 𝑚𝑥 soit égale à 9.
4
Exercice 5.9
On donne la courbe d’équation 𝑦 = 𝑎𝑥 − 𝑥3 , 𝑎 > 0. Montrer que chacun des deux domaines
limités par cette courbe et l’axe 𝑂𝑥 est divisé en deux domaines d’aires égales par la courbe
d’équation 𝑦 = 𝑥3 .
Exercice 5.10
La parabole d’équation 𝑦 = 𝑥2 coupe le disque d’équation 𝑥2 +𝑦2 ⩽ 2 en deux domaines. Calculer
l’aire du plus petit de ces deux domaines.
Exercice 5.11
Calculer le réel positif 𝑎 pour que l’aire du domaine du premier quadrant compris entre l’axe
𝑂𝑥 et la courbe d’équation 𝑦 = −𝑎𝑥3 + (𝑎 + 1)𝑥 soit minimale.
Exercice 5.12
Calculer l’aire du domaine borné limité par la courbe d’équation 𝑥 = 𝑦2 −2 et la droite d’équation
𝑦=𝑥
1. en prenant 𝑥 comme variable d’intégration
2. en prenant 𝑦 comme variable d’intégration
Exercice 5.13
Calculer l’aire 𝒜𝑘 du domaine { (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 ∣ 𝑥 ∈ [0; 𝑘] et 𝑥 ⩽ 𝑦 ⩽ 𝑥 + 𝑒−𝑥 } et sa limite lorsque
𝑘 tend vers +∞.
Exercice 5.14
Calculer l’aire 𝒜𝑘 du domaine limité par la représentation graphique de la fonction donnée par
1
𝑓(𝑥) = 𝑥 + 2 et de son asymptote entre 𝑥 = 1 et 𝑥 = 𝑘, 𝑘 > 1.
2𝑥
Quelle est la limite de 𝒜𝑘 lorsque 𝑘 tend vers +∞ ?

69
MN5_2021-2022 75

5. Applications de l’intégrale définie 5.6 Exercices

Exercice 5.15
𝑥2
Calculer l’aire du domaine limité par la courbe représentative de 𝑓(𝑥) = √ et l’axe 𝑂𝑥
1 + 𝑥3
entre −1 et 0.
Exercice 5.16
Dans la figure 5.24 le carré a des côtés de longueur 1. Le domaine coloré est délimité par des
arcs de parabole tangents aux diagonales du carré. Calculer l’aire colorée.

𝑡
1

−4 4
Fig. 5.25

Fig. 5.24
Exercice 5.17
On considère deux arcs de parabole d’axe 𝑂𝑦 (voir la figure 5.25).
1. Déterminer, en fonction de 𝑡, les équations des deux paraboles.

2. Calculer l’aire du domaine délimité par les deux paraboles.

3. Pour quelle valeur du paramètre 𝑡 les paraboles se coupent-elles à angle droit ?


Exercice 5.18
Un arc de forme parabolique d’axe vertical a une base longue de 10 mètres et son sommet se
trouve à 12 mètres du sol. Calculer l’aire de la surface que délimite cet arc.
Exercice 5.19
4 − 𝑥2
On donne la courbe d’équation 𝑦 =
𝑥4
1. Calculer l’aire 𝒜 du domaine borné limité par la courbe, l’axe 𝑂𝑥 et la droite d’équation
𝑥 = 𝑎 avec 0 < 𝑎 ⩽ 2.

2. Calculer l’aire ℬ du domaine borné limité par la courbe, l’axe 𝑂𝑥 et la droite d’équation
𝑥 = 𝑏 avec 𝑏 > 2.

3. Calculer lim 𝒜 et lim ℬ


𝑎→0+ 𝑏→+∞

Exercice 5.20
𝑥
On considère la fonction 𝑓 définie dans ℝ+ par 𝑓(𝑥) = √ . Calculer l’aire du domaine non
2
𝑥 +1
borné limité par l’axe 𝑂𝑦 , la représentation graphique de 𝑓 et son asymptote horizontale.
Exercice 5.21
1
Pour 𝑘 > 0, la courbe d’équation 𝑦 = (3 𝑘2 𝑥2 + 𝑥), l’axe 𝑂𝑥 et la droite d’équation 𝑥 = 2
𝑘
délimitent un domaine. Pour quelle valeur du paramètre 𝑘 l’aire de ce domaine admet-elle un
extremum ? S’agit-il d’un maximum ou d’un minimum ?

70
MN5_2021-2022 76

5.6 Exercices 5. Applications de l’intégrale définie

Longueur d’un arc de courbe


Exercice 5.22
𝑥
Soit 𝑎 > 0. Calculer la longueur de la chaînette d’équation 𝑦 = 𝑎 cosh ( ) entre 𝑥 = −𝑎 et
𝑎
𝑥 = 𝑎.
Exercice 5.23

Calculer la longueur de l’arc de la parabole d’équation 𝑦 = 2 𝑥 compris entre les points d’abs-
cisses 𝑥 = 0 et 𝑥 = 1.
Exercice 5.24
Calculer la longueur de l’arc de courbe d’équation 𝑦 = 𝑒𝑥 compris entre les points 𝐴 (0, 1) et
𝐵 (1, 𝑒).
Exercice 5.25
Calculer
√ la longueur
√ de l’arc de courbe d’équation 𝑦 = ln(𝑥) compris entre les points d’abscisses
𝑥 = 3 et 𝑥 = 8.

Volumes
Exercice 5.26
Le domaine délimité par la courbe d’équation 𝑦 = 𝑓(𝑥), l’axe 𝑂𝑥 et les droites d’équations 𝑥 = 𝑎
et 𝑥 = 𝑏 tourne autour de l’axe 𝑂𝑥 . Esquisser le corps ainsi obtenu et calculer son volume.

1. 𝑓(𝑥) = 𝑥 + 1 entre 𝑎 = 1 et 𝑏 = 3 1
3. 𝑓(𝑥) = pour 0 < 𝑎 < 𝑏
𝑥
2. 𝑓(𝑥) = 𝑚𝑥 entre 𝑎 = 0 et 𝑏 = ℎ 4. 𝑓(𝑥) = 2 + sin(𝑥) entre 𝑎 = 0 et 𝑏 = 2𝜋

Exercice 5.27
Le domaine borné délimité par les paraboles d’équations 𝑦 = 𝑥2 − 2𝑥 + 6 et 𝑦 = −𝑥2 + 10 tourne
autour de l’axe 𝑂𝑥 . Calculer le volume du corps ainsi engendré.
Exercice 5.28

Soit 𝑘 > 0. Le domaine borné limité par la courbe d’équation 𝑦 = 𝑘 (1 − 𝑘𝑥) 𝑥 et l’axe 𝑂𝑥
tourne autour de cet axe. Montrer que le volume du corps ainsi obtenu est indépendant du
paramètre 𝑘.
Exercice 5.29
Calculer le volume du √
corps de révolution engendré par la rotation autour de l’axe 𝑂𝑥 de la
courbe d’équation 𝑦 = 𝑥2 − 𝑥4 .
Exercice 5.30
Calculer, en fonction du paramètre 𝑎, le volume du corps engendré par la rotation autour de
l’axe 𝑂𝑥 du domaine limité par la parabole d’équation 𝑦 = 𝑎𝑥 − 𝑥2 et l’axe 𝑂𝑥 .
Exercice 5.31
Établir la formule du volume d’une sphère de rayon 𝑟.
Exercice 5.32
Calculer le volume du corps de révolution engendré par la rotation autour de l’axe 𝑂𝑥 du trapèze
de sommets 𝐴(2, 0), 𝐵(4, 0), 𝐶(4, 6) et 𝐷(2, 2).
Exercice 5.33
Déterminer le volume d’une ”bague” engendrée par la révolution autour de l’axe 𝑂𝑥 du rectangle
𝐴𝐵𝐶𝐷 défini par 𝐴(3, 2), 𝐵(4, 3), 𝐶(2, 5) et 𝐷(1, 4).

71
MN5_2021-2022 77

5. Applications de l’intégrale définie 5.6 Exercices

Exercice 5.34
Calculer le volume du corps engendré par la rotation autour de l’axe 𝑂𝑥 de la région comprise

entre les paraboles d’équations 𝑦 = 𝑥2 et 𝑦 = 𝑥

Exercice 5.35
𝑏√ 2
Calculer le volume de l’ellipsoïde obtenu par la rotation de l’ellipse d’équation 𝑦 = 𝑎 − 𝑥2
𝑎
autour de l’axe 𝑂𝑥 .

Exercice 5.36

Soit la fonction donnée par 𝑓(𝑥) = 𝑥 définie sur l’intervalle [0; 𝜆].
Calculer 𝜆 pour que le volume obtenu par la rotation de la courbe représentative de 𝑓 autour
de l’axe 𝑂𝑥 soit égal à celui d’une sphère de rayon 1.

Exercice 5.37
1
La courbe représentative Γ de la fonction donnée par 𝑓(𝑥) = − 𝑥2 + 2 coupe l’axe 𝑂𝑥 en deux
8
points 𝐴 et 𝐵. Montrer que le triangle formé par l’axe 𝑂𝑥 et les tangentes à Γ en 𝐴 et en 𝐵 est
isocèle.
Calculer ensuite le volume du solide engendré par la rotation autour de l’axe 𝑂𝑥 de la surface
limitée par la fonction 𝑓 et ces tangentes.

Exercice 5.38

Soit 𝑓(𝑥) = 2𝑥 et 𝑔(𝑥) = 2(𝑥 − 1) définies dans [0; 2].

1. Représenter graphiquement 𝑓 et 𝑔.

2. Calculer l’aire du domaine délimité par les courbes représentatives des fonctions 𝑓 et 𝑔 et
par l’axe 𝑂𝑥 .

3. Calculer le volume du solide engendré par la rotation de ce domaine autour de l’axe 𝑂𝑥 .

Exercice 5.39 √
On donne la courbe d’équation 𝑦 = (3 − 𝑥) 𝑥 + 3

1. Quelle est l’abscisse de son point le plus haut ?

2. Calculer le volume du solide engendré par la révolution autour de l’axe 𝑂𝑥 du domaine


limité par la courbe et l’axe 𝑂𝑥.

Exercice 5.40
Le domaine non borné délimité par le graphe de la fonction 𝑓, l’axe 𝑂𝑥 et le demi-plan 𝑥 ⩾ 1
tourne autour de l’axe 𝑂𝑥 . Calculer le volume du corps ainsi obtenu lorsque :
1 2. 𝑓(𝑥) = 2𝑥−3/2
1. 𝑓(𝑥) =
𝑥3

72
MN5_2021-2022 78

5.6 Exercices 5. Applications de l’intégrale définie

Exercice 5.41
Un récipient cylindrique de rayon 𝑟, contenant un liquide, 𝑂𝑦
tourne autour de son axe de symétrie 𝑂𝑦 . Une coupe de
la surface du liquide selon un plan contenant 𝑂𝑦 est la
parabole illustrée ci-contre (voir figure 5.26).
Calculer la hauteur du liquide dans le cylindre lorsque

8 cm
celui-ci est au repos.

Exercice 5.42
La base d’un solide est le disque du plan 𝑂𝑥𝑦 centré à

2 cm
l’origine et de rayon 3. Chaque section du solide par un
plan perpendiculaire à 𝑂𝑦 est un carré. Esquisser ce solide
et calculer son volume.
Fig. 5.26
Exercice 5.43
Un cylindre de révolution de rayon 𝑟 est coupé par un plan passant par un diamètre de sa base
et formant un angle 𝛼 avec cette base. Quel est le volume de la partie du cylindre comprise entre
le plan et la base ?

Exercice 5.44
À l’aide d’un cylindre de révolution de rayon 1, on perce un trou à travers une sphère de rayon
3. L’axe du cylindre passe par le centre de la sphère. Trouver le volume restant de la sphère.

Aire d’une surface de révolution


Exercice 5.45
Calculer l’aire d’un miroir parabolique obtenu par la rotation autour de l’axe 𝑂𝑥 de l’arc de la
courbe d’équation 𝑦2 = 16𝑥 compris entre les droites 𝑥 = 0 et 𝑥 = 1.

Exercice 5.46
Calculer l’aire latérale du solide que l’on obtient par la rotation d’une demi-onde de sinusoïde
d’équation 𝑦 = sin(𝑥) autour de l’axe 𝑂𝑥 .

Exercice 5.47
Calculer l’aire de la surface engendrée par la rotation autour de l’axe 𝑂𝑥 de l’arc de la courbe
d’équation 𝑦 = 𝑒−𝑥 pour 𝑥 ⩾ 0.

Exercice 5.48
Calculer l’aire de la caténoïde (surface minimale entre deux cercles) engendrée par la rotation
𝑥
autour de l’axe 𝑂𝑥 de l’arc de la chaînette d’équation 𝑦 = 𝑎 cosh ( ) compris entre les points
𝑎
d’abscisses 𝑥 = 0 et 𝑥 = 𝑎.

Exercice 5.49
Établir les formules du volume et de l’aire latérale d’une calotte de hauteur ℎ issue d’une sphère
de rayon 𝑟 (cf. F&T p. 47).

Exercice 5.50
Établir la formule de l’aire latérale d’un segment sphérique (cf. F&T p. 47). On remarquera que
cette aire ne dépend que de la distance des deux plans parallèles qui déterminent le segment
sphérique.

73
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Chapitre 6

Probabilités

6.1 Repères historiques


Le chevalier de Méré avait l’habitude de jouer aux dés avec un ami. Le jeu consistait à miser
sur l’issue d’un jet de dés. Méré pariait sur le 6, son ami sur le 4 et le premier qui totalisait
trois points avait partie gagnée. À ce jeu, on observe que chacun possède les mêmes chances
de gagner. Une partie fut interrompue alors que Méré avait deux points et son adversaire un
seul. Méré demanda alors à Pascal1 de quelle façon répartir équitablement les gains ; en d’autres
termes quelles sont les chances de chaque joueur de remporter la partie.
Le calcul des probabilités trouve son origine dans les jeux de hasard pratiqués dès l’antiquité.
Ces jeux sont revenus très en vogue aux XVIe et XVIIe siècles. Ce calcul a pour objet l’étude
des phénomènes aléatoires, c’est-à-dire les phénomènes qui, lorsqu’ils sont observés dans des
conditions déterminées, ne mènent pas toujours à la même issue (alea = dés). Néanmoins, même
si ces phénomènes ont des issues variées, dépendant du hasard, on observe une certaine régularité
statistique. Exemple : le jet d’une pièce de monnaie ou d’un dé.
Les précurseurs du calcul des probabilités sont notamment Pacioli, Cardano, Tartaglia et Galilée.
La correspondance entre Blaise Pascal et Pierre de Fermat2 dans laquelle le problème des partis
ou deuxième problème du Chevalier de Méré a été résolu pour la première fois, est considéré
comme la naissance du calcul des probabilités.
Le premier traité sur le calcul des probabilités, De Ratiociniis in Luda Aleæ – Du calcul dans les
jeux de hasard a été publié en 1657 par Huygens3 , il se termine par cinq problèmes non résolus.
Le développement du calcul des probabilités se poursuit au XVIIIe siècle avec des avancées dues
notamment à Bernoulli et Moivre.
Dans le courant du XIXe siècle, de nombreuses applications viennent enrichir ce domaine des
mathématiques. En 1933, le mathématicien russe Kolmogorov4 publie une présentation axio-
matisée du calcul des probabilités. Avec le développement des ordinateurs durant la deuxième
moitié du XXe siècle, le calcul des probabilités et des statistiques a encore connu de grands
développements.

6.2 Notion intuitive


Exemples 6.1
1. On lance une pièce de monnaie. Intuitivement, on comprend qu’il y a une chance sur deux
d’obtenir ”face”. Mathématiquement, la probabilité d’obtenir ”face” est de 0.5.

2. On lance un dé dont les six faces comportent les nombres de 1 à 6. Intuitivement, il y a


une chance sur six d’obtenir le cinq, il y a deux chances sur six d’obtenir un multiple de
trois, trois chances sur six d’obtenir un nombre impair. De plus, il y a zéro chance sur six
d’obtenir un nombre supérieur ou égal à dix et six chances sur six d’obtenir un nombre
compris entre 1 et 6, ces deux nombres compris.
1
Blaise Pascal, 1623 – 1662, mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français.
2
Pierre de Fermat, entre 1600 et 1610 – 1665, juriste et mathématicien français, surnommé ”le prince des
amateurs”.
3
Christian Huygens, 1629 – 1695, mathématicien, astronome et physicien néerlandais. C’est lui qui a découvert
les Anneaux de Saturne et un des satellites de cette planète, Titan.
4
Andreï Kolmogorov, 1903 – 1987, mathématicien russe.

75
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6. Probabilités 6.2 Notion intuitive

3. Le titulaire choisit un délégué et un responsable du carnet des absences dans une classe
de vingt-quatre étudiants. Intuitivement toujours, il y a pour chacun deux chances sur
vingt-quatre d’accéder à l’un de ces postes à responsabilités. La probabilité de pouvoir
profiter de la récompense accordée à ces deux personnes est donc de 2/24.

4. Lors de la fête de Noël, 1842 billets de tombola ont été vendus. J’en ai acquis six. J’ai donc
six chances sur 1842 de remporter le gros lot tiré au sort en fin de journée.

5. On tire cinq cartes d’un jeu de trente-six cartes composé de neuf ♡, neuf ♢, neuf ♠, neuf
♣ avec dans chacune de ces ”couleurs” les cartes suivantes : 6, 7, 8, 9, 10, valet, dame, roi,
as. Calculer la probabilité d’obtenir exactement deux rois. L’ordre dans lequel on tire les
cartes n’est pas important.
Nombre de cas possibles : le fait de tirer cinq cartes parmi trente-six possibles sans ordre,
sans répétition, en ne prenant pas tous les éléments, donc 𝐶536
Nombre de cas favorables : si on tire deux rois parmi les quatre possibles, il faut encore
sélectionner trois cartes parmi les trente-deux restantes, donc 𝐶24 𝐶332 cas favorables.
𝐶 4 𝐶 32 6 ⋅ 4960
La probabilité recherchée est donc : 𝑝 = 2 363 = ≈ 0.078 94.
𝐶5 376 992
Il y a donc 7.89 % de chances d’avoir exactement deux rois parmi cinq cartes lors de ce
tirage.

Intuitivement, nous admettons donc que la probabilité qu’un événement se produise est le quo-
tient du nombre de possibilités qu’il a de se produire par le nombre total de possibilités. Il est
ainsi possible de calculer la probabilité 𝑝 d’un événement par la formule de Laplace5 :

Notion intuitive 6.1

”nombre de cas favorables”


𝑝=
”nombre de cas possibles”
La probabilité d’un événement ne peut être évaluée ainsi que si les différents cas possibles ont
tous la même probabilité de se produire. Il faut par exemple que le dé ne soit pas truqué. Dans
de nombreux jeux de hasard, l’hypothèse d’avoir des cas possibles ayant même probabilité est
vérifiée (ou admise vraie). Les calculs de probabilité sont alors ramenés à des problèmes de
dénombrement. (cf rappel p. 78)

5
Pierre Simon de Laplace, 1749 – 1827, mathématicien, physicien et astronome français.

76
MN5_2021-2022 82

6.3 Rappels 6. Probabilités

6.3 Rappels
6.3.1 Opérations sur les ensembles
Notons 𝐴, 𝐵 et 𝐶 des sous-ensembles d’un référentiel 𝑈 .

Associativité (𝐴 ∩ 𝐵) ∩ 𝐶 = 𝐴 ∩ (𝐵 ∩ 𝐶) (𝐴 ∪ 𝐵) ∪ 𝐶 = 𝐴 ∪ (𝐵 ∪ 𝐶)

Commutativité 𝐴∩𝐵 =𝐵∩𝐴 𝐴∪𝐵 =𝐵∪𝐴

Éléments neutres 𝐴∩𝑈 =𝐴 𝐴∪⌀=𝐴

Éléments absorbants 𝐴∩⌀=⌀ 𝐴∪𝑈 =𝑈

Complémentaires 𝐴∩𝐴=⌀ 𝐴∪𝐴=𝑈

Cas particulier 𝐴⊂𝐵 ⇔ 𝐴∩𝐵 =𝐴 𝐴⊂𝐵 ⇔ 𝐴∪𝐵 =𝐵

𝐴 ∩ (𝐵 ∪ 𝐶) = (𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴 ∩ 𝐶)
Distributivité
𝐴 ∪ (𝐵 ∩ 𝐶) = (𝐴 ∪ 𝐵) ∩ (𝐴 ∪ 𝐶)

𝐴∩𝐵 =𝐴∪𝐵
Lois de de Morgan
𝐴∪𝐵 =𝐴∩𝐵

Différence 𝐴∖𝐵 =𝐴∩𝐵

77
6.3.2 Analyse combinatoire
MN5_2021-2022

6. Probabilités

Type de choix Critères Sorte de groupements Nombre de groupements Calcul

Successif et
𝑛!
sans remise ORT Arrangement simple de 𝑘 éléments pris parmi 𝑛 𝐴𝑛𝑘 = nPr
(𝑛 − 𝑘)!
avec 𝑘 ⩽ 𝑛

Successif et
sans remise ORT Permutation simple de 𝑛 éléments 𝑃𝑛 = 𝑛! !

78
avec 𝑘 = 𝑛

Simultané 𝑛!
ORT Combinaison simple de 𝑘 éléments pris parmi 𝑛 𝐶𝑘𝑛 = nCr
avec 𝑘 ⩽ 𝑛 𝑘! (𝑛 − 𝑘)!

Successif et
ORT Arrangement avec répétitions de 𝑘 éléments pris parmi 𝑛 𝐴𝑛𝑘 = 𝑛𝑘 puiss
avec remise

Nombre déterminé
𝑛!
d’éléments de chaque ORT Permutations avec répétitions de 𝑛 éléments 𝑃 (𝑛1 , 𝑛2 … 𝑛𝑝 ) = !
𝑛1 !𝑛2 ! … 𝑛𝑝 !
catégorie

Nombre indéterminé
Combinaisons avec répétitions de 𝑘 éléments pris parmi (𝑛 + 𝑘 − 1)!
d’éléments de chaque ORT 𝐶𝑘𝑛 = = 𝐶𝑘𝑛+𝑘−1 nCr
𝑛 sortes 𝑘! (𝑛 − 1)!
catégorie
6.3 Rappels
83
MN5_2021-2022 84

6.4 Expérience aléatoire et événements 6. Probabilités

6.4 Expérience aléatoire et événements

Définition 6.1
Une expérience aléatoire est une expérience qui possède les deux propriétés suivantes :

1. on ne peut prédire avec certitude le résultat de l’expérience ;

2. on peut décrire, avant l’expérience, l’ensemble de tous les résultats possibles.

Une issue d’une expérience aléatoire est un des résultats possibles de cette expérience.
L’univers d’une expérience aléatoire est l’ensemble 𝑈 de toutes les issues de cette expérience
aléatoire.

Exemples 6.2
1. Je lance une pièce, une fois : 𝑈 = { 𝑃 ; 𝐹 }

2. Je lance une pièce, deux fois de suite : 𝑈 = { (𝑃 , 𝐹 ); (𝑃 , 𝑃 ); (𝐹 , 𝑃 ); (𝐹 , 𝐹 ) }

3. Je lance deux pièces simultanément : 𝑈 = { 1𝑃 et 1𝐹 ; 2𝑃 ; 2𝐹 }

4. Je lance deux dés de suite : 𝑈 = { (1, 1); (1, 2); (1, 3); … ; (6, 5); (6, 6) }

5. Je lance deux dés et je calcule la somme : 𝑈 = { 2; 3; 4; 5; 6; 7; 8; 9; 10; 11; 12 }

Définition 6.2
Un événement est un sous-ensemble de l’univers 𝑈 .

Exemple 6.3
1. Lors du jet d’une pièce, obtenir pile : 𝐴 = { 𝑃 }

2. Lors du jet d’une pièce deux fois de suite, obtenir 𝐹 au deuxième lancer : 𝐴 = { (𝑃 , 𝐹 ); (𝐹 , 𝐹 ) }

3. Lors du jet de deux dés, obtenir une somme paire : 𝐴 = { 2; 4; 6; 8; 10; 12 }


Soit un univers 𝑈 et un événement 𝐴. L’événement 𝐴 a lieu ou se réalise si, lors du déroulement
de l’épreuve, l’issue 𝑖 se présente et qu’elle appartient à 𝐴. Dans le cas contraire, l’événement
𝐴 n’a pas lieu ou ne se réalise pas.

Définition 6.3
Le sous-ensemble ⌀ de 𝑈 s’appelle événement impossible. Le sous-ensemble 𝑈 de 𝑈
s’appelle événement certain.
Dans un univers 𝑈 , le complémentaire d’un événement 𝐴 est l’événement 𝐴 = 𝑈 ∖ 𝐴
constitué des issues n’appartenant pas à 𝐴.

Exemple 6.4
En reprenant l’exemple 3 ci-dessus :
1. Lors du jet d’une pièce, l’événement 𝐴 est obtenir pile, alors 𝐴 = { 𝐹 } , c.-à-d. obtenir
face.

2. Lors du jet d’une pièce deux fois de suite, 𝐴 obtenir 𝐹 au deuxième lancer, alors 𝐴 =
{ (𝑃 , 𝑃 ); (𝐹 , 𝑃 ) }, c.-à-d. obtenir 𝑃 au deuxième lancer.

79
MN5_2021-2022 85

6. Probabilités 6.5 Axiomes et théorèmes du calcul des probabilités

3. Lors du jet de deux dés, 𝐴 obtenir une somme paire, alors 𝐴 = { 3; 5; 7; 9; 11 }, obtenir
une somme impaire.

Définition 6.4
Soient 𝐴 et 𝐵 deux événements d’un univers 𝑈 . L’événement ”𝐴 ou 𝐵”, noté 𝐴 ∪ 𝐵, est
formé des issues appartenant à 𝐴 ou 𝐵. L’événement ”𝐴 et 𝐵”, noté 𝐴 ∩ 𝐵, est formé des
issues appartenant à 𝐴 et 𝐵.

Exemple 6.5
Pour la somme de deux dés, prenons 𝐴 = { 3; 5; 7; 9; 11 } et 𝐵 = { 7; 8; 9; 10; 11; 12 }. Nous aurons
donc : 𝐴 ∪ 𝐵 = { 3; 5; 7; 8; 9; 10; 11; 12 } et 𝐴 ∩ 𝐵 = { 7; 9; 11 }.

Définition 6.5
Deux événements incompatibles sont des événements n’ayant aucune issue en commun ;
ils ne peuvent pas se produire simultanément.
𝐴 et 𝐵 sont incompatibles ⇔ 𝐴 ∩ 𝐵 = ⌀.

Exemples 6.6
1. Considérons l’expérience du lancer d’un dé. Avec les événements 𝐴 = ”obtenir un multiple
de trois” et 𝐵 =”obtenir un chiffre strictement inférieur à trois, nous avons 𝐴 = { 3; 6 } et
𝐵 = { 1; 2 }, 𝐴 et 𝐵 sont incompatibles.

2. Lançons deux dés et faisons la somme des deux chiffres obtenus. 𝐶 = ”obtenir une somme
paire” et 𝐷 = ”au moins un des nombres obtenus est impair” ne sont pas incompatibles.

6.5 Axiomes et théorèmes du calcul des probabilités


Soit 𝑈 un univers. Nous définissons une probabilité sur les événements de 𝑈 lorsque, à tout
événement 𝐴 de 𝑈 , nous associons un nombre 𝑝(𝐴), appelé probabilité de l’événement 𝐴,
satisfaisant aux trois axiomes suivants :

Axiome 1 (Axiomes de Kolmogorov)

K1 Pour tout événement 𝐴, 𝑝(𝐴) ⩾ 0 La probabilité d’un événement est un nombre


positif ou nul.

K2. 𝑝(𝑈 ) = 1 La probabilité de l’événement certain égale 1.

K3. Si 𝐴 ∩ 𝐵 = ⌀, alors 𝑝(𝐴 ∪ 𝐵) = 𝑝(𝐴) + 𝑝(𝐵)


La probabilité de la réunion de deux événements incompatibles est égale à la somme
de leurs probabilités.

80
MN5_2021-2022 86

6.5 Axiomes et théorèmes du calcul des probabilités 6. Probabilités

Théorème 30 (Probabilité du complémentaire)

𝑝(𝐴) = 1 − 𝑝(𝐴)

Démonstration
On a : 𝐴 ∩ 𝐴 = ⌀ ⇒ 𝐴 et 𝐴 incompatibles
K3
⇒ 𝑝 (𝐴 ∪ 𝐴) = 𝑝(𝐴) + 𝑝 (𝐴) (1)
De plus : 𝐴 ∪ 𝐴 = 𝑈 ⇒ 𝑝 (𝐴 ∪ 𝐴) = 𝑝(𝑈 )
K2
⇒ 𝑝 (𝐴 ∪ 𝐴) = 1 (2)
De (1) et (2), on déduit : 𝑝(𝐴) + 𝑝 (𝐴) = 1 ⇒ 𝑝(𝐴) = 1 − 𝑝(𝐴)

Corollaire 4 (Probabilité de l’événement impossible)

𝑝(⌀) = 0

Démonstration
K2
𝑝(⌀) = 1 − 𝑝 (⌀) = 1 − 𝑝(𝑈 ) = 1 − 1 = 0

Corollaire 5

Pour tout 𝐴, 0 ⩽ 𝑝(𝐴) ⩽ 1

Démonstration
Par l’axiome K1, ∀𝐴, 𝑝(𝐴) ⩾ 0. De même, 𝑝 (𝐴) ⩾ 0 ⇒ 𝑝(𝐴) = 1 − 𝑝 (𝐴) ⩽ 1.

Corollaire 6

𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = 1 − 𝑝(𝐴 ∪ 𝐵)

Théorème 31 𝑈

𝐴 𝐵
𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = 𝑝(𝐴) − 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵)
𝐴∖𝐵 𝐵∖𝐴
𝑝(𝐵 ∩ 𝐴) = 𝑝(𝐵) − 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = 𝐴∩𝐵 =
𝐴∩𝐵 𝐵∩𝐴

Fig. 6.1

81
MN5_2021-2022 87

6. Probabilités 6.5 Axiomes et théorèmes du calcul des probabilités

Démonstration
Considérons (𝐴 ∩ 𝐵) et (𝐴 ∩ 𝐵). Montrons qu’ils sont incompatibles :
(𝐴 ∩ 𝐵) ∩ (𝐴 ∩ 𝐵) = 𝐴 ∩ (𝐵 ∩ 𝐵) = 𝐴 ∩ ⌀ = ⌀
Ainsi : (𝐴 ∩ 𝐵) et (𝐴 ∩ 𝐵) incompatibles
K3
⇒ 𝑝 ((𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴 ∩ 𝐵)) = 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) + 𝑝 (𝐴 ∩ 𝐵) (1)
De plus : (𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴 ∩ 𝐵) = 𝐴 ∩ (𝐵 ∪ 𝐵) = 𝐴 ∩ 𝑈 = 𝐴
⇒ 𝑝 ((𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴 ∩ 𝐵)) = 𝑝(𝐴) (2)
De (1) et (2) : 𝑝 (𝐴 ∩ 𝐵) + 𝑝 (𝐴 ∩ 𝐵) = 𝑝(𝐴) ⇒ 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = 𝑝(𝐴) − 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵)

Théorème 32 (Probabilité de l’union)

𝑝(𝐴 ∪ 𝐵) = 𝑝(𝐴) + 𝑝(𝐵) − 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵)

Démonstration
Considérons 𝐴 et (𝐵 ∩ 𝐴). Montrons qu’ils sont incompatibles :
𝐴 ∩ (𝐵 ∩ 𝐴) = 𝐴 ∩ (𝐴 ∩ 𝐵) = (𝐴 ∩ 𝐴) ∩ 𝐵 = ⌀ ∩ 𝐵 = ⌀
𝐾3
Ainsi : 𝐴 et 𝐵 ∩ 𝐴 incompatibles ⇒ 𝑝 (𝐴 ∪ (𝐵 ∩ 𝐴)) = 𝑝(𝐴) + 𝑝 (𝐵 ∩ 𝐴) (1)

Et : 𝐴 ∪ (𝐵 ∩ 𝐴) = (𝐴 ∪ 𝐵) ∩ (𝐴 ∪ 𝐴) = (𝐴 ∪ 𝐵) ∩ 𝑈 = (𝐴 ∪ 𝐵)
⇒ 𝑝 (𝐴 ∪ (𝐵 ∩ 𝐴)) = 𝑝 (𝐴 ∪ 𝐵) (2)

De (1) et (2) : 𝑝 (𝐴 ∪ 𝐵) = 𝑝(𝐴) + 𝑝 (𝐵 ∩ 𝐴) = 𝑝(𝐴) + 𝑝(𝐵) − 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵)

Théorème 33

Si les événements 𝐴𝑖 sont deux à deux incompatibles

(𝐴𝑖 ∩ 𝐴𝑗 = ⌀ pour tout 𝑖 distinct de 𝑗) ⇒ 𝑝(𝐴1 ∪𝐴2 ∪…∪𝐴𝑛 ) = 𝑝(𝐴1 )+𝑝(𝐴2 )+…+𝑝(𝐴𝑛 )

Théorème 34 Corollaire 7

Si 𝐴 ⊂ 𝐵, alors 𝑝(𝐵 ∩ 𝐴) = 𝑝(𝐵) − 𝑝(𝐴) Si 𝐴 ⊂ 𝐵, alors 𝑝(𝐴) ⩽ 𝑝(𝐵)

𝑈
𝐵 𝐴
𝐵∖𝐴
=
𝐵∩𝐴

Fig. 6.2

82
MN5_2021-2022 88

6.5 Axiomes et théorèmes du calcul des probabilités 6. Probabilités

Définition 6.6
Soit un univers 𝑈 comportant un nombre fini 𝑛 d’issues 𝑖1 , 𝑖2 … 𝑖𝑛 . Les événements élé-
mentaires sont les événements formés d’une seule issue 𝐼1 = { 𝑖1 } , 𝐼2 = { 𝑖2 } … 𝐼𝑛 = { 𝑖𝑛 }.
Les événements élémentaires équiprobables sont des événements élémentaires ayant la
même probabilité de se produire.

Exemples 6.7
L’expérience consiste à lancer une pièce de monnaie.

• Avec l’univers 𝑈 = { 𝑃 ; 𝐹 } : les événements élémentaires 𝐼1 = { 𝑃 } et 𝐼2 = { 𝐹 } sont


équiprobables.

• Avec l’univers 𝑈 = { 𝑃 ; 𝐹 ; 𝑇 } : les événements élémentaires ne sont pas équiprobables.


Intuitivement, la pièce a moins de chance de retomber sur la tranche que sur pile ou sur
face.

Théorème 35 (Probabilité des événements élémentaires équiprobables)

Si 𝐼1 , 𝐼2 … 𝐼𝑛 sont 𝑛 événements élémentaires équiprobables tels que 𝐼1 ∪ 𝐼2 ∪ … ∪ 𝐼𝑛 = 𝑈 ,


1
alors 𝑝 (𝐼𝑘 ) = pour 𝑘 = 1 … 𝑛.
𝑛

Exemple 6.8
Lors du jet d’un dé équilibré, avec 𝑈 = { 1; 2; 3; 4; 5; 6 }, les six issues possibles sont des évé-
nements élémentaires équiprobables, et donc chaque face a une chance sur six d’apparaître :
1
𝑝(𝑘) = , pour 𝑘 = 1 … 6.
6
Si le dé est pipé, de sorte qu’une face apparaisse quatre fois plus souvent que les autres, les
événements ne sont plus équiprobables.

Théorème 36 (Formule de Laplace)

Soit un univers 𝑈 composé de 𝑛 événements élémentaires équiprobables. Si 𝐴 est un


𝑘
événement de 𝑈 formé de la réunion de 𝑘 événements élémentaires, alors 𝑝(𝐴) = .
𝑛

Exemples 6.9
1. Lors du lancer d’un dé, l’événement obtenir ”un nombre pair” est 𝐴 = { 2; 4; 6 } et
3 1
𝑝(𝐴) = = .
6 2
2. Lors du lancer de deux dés, probabilité d’obtenir
2 1
a. un 3 et un 5 : 𝑝1 = =
36 18
1
b. deux fois le 4 : 𝑝2 =
36
6 1
c. deux fois le même chiffre : 𝑝3 = =
36 6
18 1
d. une somme paire : 𝑝4 = =
36 2

83
MN5_2021-2022 89

6. Probabilités 6.6 Probabilité conditionnelle, événements indépendants

1
e. une somme égale à 12 : 𝑝5 =
36
6 1
f. une somme égale à 7 : 𝑝6 = =
36 6
3. Dans une entreprise qui compte quatre cents personnes, trois cents sont assurées contre la
maladie, cent soixante contre les accidents et cent vingt à la fois contre la maladie et contre
les accidents. Si l’on choisit au hasard une personne dans l’entreprise, quelle probabilité y
a-t-il qu’elle soit assurée

a. contre la maladie mais pas contre les accidents ?

b. contre la maladie ou contre les accidents ?

c. ni contre la maladie, ni contre les accidents ?

4. L’expérience consiste à tirer une carte dans un jeu de trente-six cartes (cf page 76). Quelle
est la probabilité d’obtenir un roi ou un cœur ?
Soit 𝐴 l’événement ”avoir un roi” et 𝐵 ”avoir un cœur”, donc 𝐴 ∩ 𝐵 est ”avoir le roi de
cœur” et 𝐴 ∪ 𝐵 ”avoir un roi ou un cœur”.
4 9 1 1
𝑝(𝐴 ∪ 𝐵) = 𝑝(𝐴) + 𝑝(𝐵) − 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = + − =
36 36 36 3
5. Nous tirons maintenant cinq cartes de ce jeu de trente-six cartes. Soient les événements 𝐴
”n’avoir aucun roi”, 𝐵 ”avoir exactement un roi”, 𝐶 ”exactement deux rois”, 𝐷 ”exactement
trois rois” et 𝐸 ”exactement quatre rois”.
𝐶 32 201 376 𝐶 4 𝐶 32 143 840
𝑝(𝐴) = 536 = ≈ 0.534 17 𝑝(𝐵) = 1 364 = ≈ 0.381 55
𝐶5 376 992 𝐶5 376 992
L’événement 𝐴 est ”avoir au moins un roi”. Nous avons : 𝑝 (𝐴) = 𝑝(𝐵) + 𝑝(𝐶) + 𝑝(𝐷) +
𝑝(𝐸), mais le calcul est long et il vaut mieux utiliser le théorème 30 de la probabilité du
complémentaire pour calculer :
201 376
𝑝(au moins un roi) = 𝑝 (𝐴) = 1 − 𝑝(𝐴) = 1 − 𝑝(aucun roi) = 1 − ≈ 0.465 83
376 992
Règle ”au moins un”

Règles (Au moins un)

𝑝(au moins un …) = 1 − 𝑝(aucun …)

6.6 Probabilité conditionnelle, événements indépendants


6.6.1 Probabilité conditionnelle
Le fait d’avoir des informations supplémentaires sur le déroulement d’une épreuve peut modifier
la probabilité d’un événement. Ainsi, la probabilité d’avoir un 6 au lancer d’un dé est de 16 ; par
contre, la probabilité d’obtenir un 6 sachant que l’on a eu un nombre pair est de 13 .

84
MN5_2021-2022 90

6.6 Probabilité conditionnelle, événements indépendants 6. Probabilités

Exemple 6.10
Choisissons au hasard une famille parmi celles qui ont deux enfants. L’univers est
𝑈 = { (𝐹 , 𝐹 ); (𝐹 , 𝐺); (𝐺, 𝐹 ); (𝐺, 𝐺) }. Soient les événements
2
𝐴 : ”l’aîné est un garçon”, 𝑝(𝐴) =
4

1
𝐵 : ”les deux enfants sont des garçons”, 𝑝(𝐵) =
4

3
𝐶 : ”l’un des deux au moins est un garçon”, 𝑝(𝐶) =
4
On a donc :
1
• 𝐴 ∩ 𝐵 = { (𝐺, 𝐺) } ⇒ 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) =
4

1
• 𝐵 ∩ 𝐶 = { (𝐺, 𝐺) } ⇒ 𝑝(𝐵 ∩ 𝐶) =
4
Notons 𝑝(𝐵|𝐴) la probabilité que les deux enfants soient des garçons sachant que l’aîné est un
1
1 𝑝(𝐵 ∩ 𝐴)
garçon. L’univers se réduit à 𝐴 et la probabilité est 𝑝(𝐵|𝐴) = = 42 =
2 4
𝑝(𝐴)
De la même manière, 𝑝(𝐵|𝐶) est la probabilité que les deux enfants soient des garçons, sachant
1
1 𝑝(𝐵 ∩ 𝐶)
que l’un des deux au moins est un garçon. 𝑝(𝐵|𝐶) = = 43 =
3 4
𝑝(𝐶)

Définition 6.7
La probabilité conditionnelle 𝑝(𝐵|𝐴) que l’événement 𝐵 se produise sachant que 𝐴 a eu
lieu (𝑝(𝐴) ≠ 0) est le rapport
𝑝(𝐴 ∩ 𝐵)
𝑝(𝐵|𝐴) =
𝑝(𝐴)

! Remarque 6.1
Avec la probabilité conditionnelle de 𝐵 sachant que 𝐴, nous réduisons en fait l’univers à l’évé-
nement 𝐴.

Exemple 6.11
Sur 100 000 garçons qui naissent, 92 659 sont encore en vie à 50 ans et 71 040 à 70 ans. Quelle
probabilité un homme de 50 ans a-t-il d’être encore en vie à 70 ans ?

𝐴 𝐵

𝐴∩𝐵

Fig. 6.3

85
MN5_2021-2022 91

6. Probabilités 6.6 Probabilité conditionnelle, événements indépendants

Théorème 37 (Probabilité de l’intersection)

Soient 𝐴, 𝐵, 𝐶 … des événements d’un univers 𝑈 associés à une même épreuve. Nous avons :

1. 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵|𝐴) = 𝑝(𝐵) ⋅ 𝑝(𝐴|𝐵)

2. 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵 ∩ 𝐶) = 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵|𝐴) ⋅ 𝑝(𝐶|𝐴 ∩ 𝐵)

3. 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵 ∩ 𝐶 ∩ 𝐷) = 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵|𝐴) ⋅ 𝑝(𝐶|𝐴 ∩ 𝐵) ⋅ 𝑝(𝐷|𝐴 ∩ 𝐵 ∩ 𝐶)

Démonstration 6.1 (de la partie 2)


Posons 𝐷 = 𝐴 ∩ 𝐵. Alors 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵 ∩ 𝐶) = 𝑝(𝐷 ∩ 𝐶) = 𝑝(𝐷) ⋅ 𝑝(𝐶|𝐷)
= 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) ⋅ 𝑝(𝐶|𝐴 ∩ 𝐵)
= 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵|𝐴) ⋅ 𝑝(𝐶|𝐴 ∩ 𝐵)

6.6.2 Événements indépendants


Il est possible que l’événement 𝐴 n’ait aucune influence sur 𝐵, alors 𝑝(𝐵|𝐴) = 𝑝(𝐵). Dans ce
cas précis, nous en déduisons que 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵). D’où :

𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵)


𝑝(𝐴|𝐵) = = = 𝑝(𝐴)
𝑝(𝐵) 𝑝(𝐵)

Ainsi, si 𝐵 ne dépend pas de 𝐴, alors 𝐴 ne dépend pas non plus de 𝐵.

Définition 6.8
Deux événements indépendants 𝐴 et 𝐵 d’un univers 𝑈 sont des événements tels que
𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵).
Plusieurs événements sont indépendants s’ils sont indépendants deux à deux. Dans ce cas,
pour trois événements 𝐴, 𝐵, 𝐶 nous avons : 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵 ∩ 𝐶) = 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵) ⋅ 𝑝(𝐶)

Exemples 6.12
1. Lors du lancer d’un dé équilibré :
1
𝐴 : obtenir un 4 au premier jet, 𝑝(𝐴) =
6
1
𝐵 : obtenir un 5 au deuxième jet 𝑝(𝐵) =
6
1
𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = 𝑝 ((4, 5)) = = 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵). Le dé n’a pas de ”mémoire”. La probabilité
36
1
d’obtenir 5 au 314e jet sera toujours de .
6
2. Tirons au hasard une carte dans un jeu de 36 cartes. Soient les événements 𝐴 ”la carte est
un roi” et 𝐵 ”la carte est un cœur”. 𝐴 et 𝐵 sont-ils indépendants ?
4 9 1
Nous avons 𝑝(𝐴) = 𝑝(𝐵) = ⇒ 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵) =
36 36 36
1
De plus 𝐴 ∩ 𝐵 ”la carte est le roi de cœur” et 𝑝(𝐴 ∩ 𝐵) = = 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵)
36
Les événements 𝐴 et 𝐵 sont donc indépendants.

86
MN5_2021-2022 92

6.6 Probabilité conditionnelle, événements indépendants 6. Probabilités

6.6.3 Épreuves successives, diagramme en arbre


Dans de nombreuses applications, une épreuve globale peut se décomposer en 𝑛 épreuves par-
tielles successives. On représente alors cette épreuve par un arbre.
Exemples 6.13
Une urne contient trois boules blanches et cinq boules noires. On tire successivement trois boules
de l’urne, sans remettre les boules tirées dans l’urne. L’issue qui donne le tirage dans l’ordre
d’une boule blanche, puis une noire et enfin une noire sera notée (𝑏, 𝑛, 𝑛). L’événement ”Terminer
le tirage par une boule blanche” sera noté [−, −, 𝑏].
On représente les probabilités dans l’arbre de la figure 6.4 selon les exemples suivants :
1. La probabilité de tirer une boule blanche en premier est déterminée avec la formule de
3
Laplace (cf. p. 83) 𝑝 ((𝑏, −, −)) = ;
8
2. La probabilité du tirage d’une boule 𝑛 en deuxième position est une probabilité condition-
nelle puisqu’elle dépend de la couleur de la boule tirée en premier. Ainsi, elle est de 75 si
on a tiré d’abord une boule 𝑏 et de 74 si la première boule tirée est 𝑛.

3. Il en est de même pour la probabilité de tirer une boule 𝑛 en 3e position.

1/6
𝑏
2/7 𝑏
5/6 𝑛
𝑏
2/6
3/8 𝑏
5/7
𝑛
4/6 𝑛

2/6
𝑏
5/8 3/7 𝑏
4/6 𝑛
𝑛
3/6
𝑏
4/7
𝑛
3/6 𝑛

Fig. 6.4

Notons 𝐵1 l’événement ”tirer une boule blanche en premier”, 𝑁2 ”tirer une boule noire en
deuxième” et 𝑁3 ”tirer une boule noire en 3e ”.
Par le théorème de l’intersection (cf p. 86), 𝑝 ((𝑏, 𝑛, 𝑛)) = 𝑝 (𝐵1 ∩ 𝑁2 ∩ 𝑁3 ) = 𝑝(𝐵1 ) ⋅ 𝑝(𝑁2 |𝐵1 ) ⋅
3 5 4 5
𝑝(𝑁3 |𝐵1 ∩ 𝑁2 ) = ⋅ ⋅ =
8 7 6 28

Règle 1

La probabilité d’un chemin (une issue) est égale au produit des probabilités des branches
qui forment ce chemin.

87
MN5_2021-2022 93

6. Probabilités 6.6 Probabilité conditionnelle, événements indépendants

3 2 5 5
De la même manière, 𝑝 ((𝑏, 𝑏, 𝑛)) = ⋅ ⋅ =
8 7 6 56

Or, les événements élémentaires (𝑏, 𝑛, 𝑛) et (𝑏, 𝑏, 𝑛) sont incompatibles. Donc 𝑝 ((𝑏, −, 𝑛)) =
5 5
𝑝 ((𝑏, 𝑏, 𝑛)) + 𝑝 ((𝑏, 𝑛, 𝑛)) = +
56 28

3/8
𝑏
5/7 𝑛
4/6 5
𝑛 ⇒ 𝑝 ((𝑏, 𝑛, 𝑛)) = 28

Fig. 6.5

Règle 2

La probabilité d’un événement qui est la réunion de plusieurs chemins est la somme des
probabilités de ces chemins.

Exemple 6.14
Quelle est la probabilité de l’événement (−, −, 𝑏) ?

! Remarque 6.2
Conséquence de la règle 2 et des axiomes de départ, la somme des probabilités de tous les chemins
vaut 1. De même, la somme des probabilités des branches issues d’un même nœud vaut 1.

Exemple 6.15
On dispose de deux urnes en apparence identiques. 𝑈1 contient deux boules noires et une blanche,
𝑈2 une noire et trois blanches. On choisit au hasard une des urnes, on tire successivement deux
boules sans remettre la première dans l’urne. Quelles probabilités a-t-on :

a. de tirer en dernier lieu une boule noire ?

b. de tirer deux boules de même couleur ?

c. de tirer une seconde boule noire, sachant que la première était blanche ?

d. d’avoir choisi 𝑈1 si la seconde boule tirée est noire ?

Exemple 6.16
Le 92 % des personnes porteuses d’un virus réagissent positivement à un test T. Le 95 % des
personnes saines réagissent négativement à ce test. On sait que seulement 1 % de la population
est porteuse du virus. Quelle est la probabilité qu’une personne :

a. réagissant positivement au test T ne soit pas porteuse du virus ?

b. réagissant négativement au test T soit tout de même porteuse du virus ?

Exemple 6.17
Tirons trois cartes d’un jeu de 36 cartes, sans remise. Quelle est la probabilité d’obtenir trois
trèfles ?

88
MN5_2021-2022 94

6.6 Probabilité conditionnelle, événements indépendants 6. Probabilités

6.6.4 Épreuves successives indépendantes


Lorsqu’une épreuve globale est formée d’une succession d’épreuves indépendantes les unes des
autres (tirage avec remise), il est toujours possible d’utiliser un arbre, mais on peut aussi utiliser
l’indépendance des événements pour faire les calculs d’une manière plus rapide. Ainsi, si 𝐴, 𝐵
et 𝐶 sont trois événements relatifs à trois épreuves successives indépendantes, on a :

𝑝(𝐴 ∩ 𝐵 ∩ 𝐶) = 𝑝(𝐴) ⋅ 𝑝(𝐵) ⋅ 𝑝(𝐶)

Exemples 6.18
1. Lançons un dé trois fois de suite.

(a) Quelle probabilité a-t-on de ne voir apparaître ni 3, ni 5 ?


(b) Quelle est la probabilité d’avoir uniquement des chiffres pairs ?

2. Sur un site web d’informations générales comportant plusieurs centaines de milliers d’abon-
nés, la probabilité qu’une personne soit d’un bord politique opposé au sien est de 45.2 %.
On choisit au hasard cinq comptes utilisateurs. Quelle est la probabilité qu’ils soient tous
du même bord politique que soi ?

6.6.5 Distribution binomiale et multinomiale


Exemple 6.19
Une urne contient dix boules : six rouges et quatre vertes. On tire une boule de l’urne, on
note sa couleur puis on la remet dans l’urne. On répète cette épreuve trois fois de suite. Quelle
probabilité a-t-on, au cours de ces trois épreuves successives indépendantes, de tirer au total
deux boules rouges et une boule verte ?
3 2
À chaque tirage 𝑝(𝑟) = et 𝑝(𝑣) =
5 5
L’événement est noté [2𝑟, 1𝑣]. Dans ce cas, l’ordre du tirage des trois boules est indif-
férent.

Nous avons donc : [2𝑟, 1𝑣] = { (𝑟, 𝑟, 𝑣), (𝑟, 𝑣, 𝑟), (𝑣, 𝑟, 𝑟) }

Donc 𝑝 ([2𝑟, 1𝑣]) = 𝑝 ((𝑟, 𝑟, 𝑣)) + 𝑝 ((𝑟, 𝑣, 𝑟)) + 𝑝 ((𝑣, 𝑟, 𝑟))

3 2 2
Or 𝑝 ((𝑟, 𝑟, 𝑣)) = ( ) ⋅ = 𝑝 ((𝑟, 𝑣, 𝑟)) = 𝑝 ((𝑣, 𝑟, 𝑟))
5 5

3 2 2
Nous obtenons : 𝑝 ([2𝑟, 1𝑣]) = 3 ⋅ ( ) ⋅ ≈ 0.432
5 5
Le nombre 3 indique le nombre de permutations avec répétitions des lettres 𝑟 et 𝑣 dans
3 3!
(𝑟, 𝑟, 𝑣), c.-à-d 𝑃 (2,1) =
2! ⋅ 1!

Définition 6.9
Une distribution binomiale est une série d’épreuves successives indépendantes où chaque
épreuve partielle peut aboutir à deux issues possibles dont les probabilités ne varient pas au
cours de l’épreuve.

89
MN5_2021-2022 95

6. Probabilités 6.6 Probabilité conditionnelle, événements indépendants

Théorème 38 (de la distribution binomiale)

Dans une distribution binomiale de 𝑛 épreuves à deux issues possibles, 𝑖1 de probabilité 𝑝


et 𝑖2 de probabilité 1 − 𝑝, la probabilité que l’issue 𝑖1 se présente 𝑘 fois lors de l’épreuve,
et donc l’issue 𝑖2 se présente 𝑛 − 𝑘 fois est :


⎜𝑛⎞ ⎟
𝑝 ([𝑘 𝑖1 ; (𝑛 − 𝑘) 𝑖2 ]) = ⎜
⎜ ⎟ 𝑝𝑘 (1 − 𝑝)𝑛−𝑘 = 𝐶𝑘𝑛 𝑝𝑘 (1 − 𝑝)𝑛−𝑘
⎜ ⎟ ⎟
𝑘
⎝ ⎠

Exemples 6.20

1. Nous jetons une pièce de monnaie dix fois de suite. Quelle est la probabilité d’avoir res-
pectivement quatre, cinq, six fois pile ?
10! 1 4 1 6 210
𝑝 ([4𝑃 , 6𝐹 ]) = ( ) ⋅ ( ) = 𝑝 ([4𝐹 , 6𝑃 ]) = ≈ 0.205
6! ⋅ 4! 2 2 1024
10! 1 5 1 5 252
𝑝 ([5𝑃 , 5𝐹 ]) = ( ) ⋅( ) = ≈ 0.246
5! ⋅ 5! 2 2 1024

2. Lançons un dé 20 fois de suite. Quelle est la probabilité 𝑝1 d’obtenir exactement 8 fois la


face 4 ? 𝑝2 d’avoir au moins une fois la face 4 ?
1 5
Nous avons 𝑝({ 4 }) = , donc 𝑝({ 4 }) = .
6 6

⎜20⎞⎟ 1 8 5 12
Ainsi, 𝑝1 = 𝑝 ([8 { 4 } ; 12 { 4 }]) = ⎜
⎜ ⎟
⎟ ( ) ( ) ≈ 0.008 411 6
⎜ ⎟ 6 6
8
⎝ ⎠
De plus, 𝑝2 = 𝑝(au moins un 4) = 1 − 𝑝(aucun 4) = 1 − 𝑝 ([0 { 4 } ; 20 { 4 }])


⎜20⎞⎟ 1 0 5 20
=1−⎜
⎜ ⎟
⎟ ( ) ( ) ≈ 0.026 084 1
⎜ ⎟ 6 6
0
⎝ ⎠

Cas général

D’une manière plus générale, considérons une urne contenant des boules de 𝑘 couleurs différentes :
𝑐1 , 𝑐 2 , 𝑐 3 … 𝑐 𝑘
Notons 𝑝𝑖 = 𝑝(𝑐𝑖 ) la probabilité de tirer une boule de couleur 𝑐𝑖 . Nous avons 𝑝1 + 𝑝2 + … + 𝑝𝑘 = 1.
Effectuons 𝑛 tirages successifs avec remise, donc indépendants, et cherchons la probabilité de
tirer au total 𝑛1 boules de couleur 𝑐1 , 𝑛2 boules de couleur 𝑐2 , etc.
Nous avons 𝑛1 + 𝑛2 + … + 𝑛𝑘 = 𝑛.

Définition 6.10
Une distribution multinomiale est une série d’épreuves successives indépendantes où
chaque épreuve partielle peut aboutir à plusieurs issues possibles dont les probabilités ne
varient pas au cours de l’épreuve.

90
MN5_2021-2022 96

6.6 Probabilité conditionnelle, événements indépendants 6. Probabilités

Théorème 39 (de la distribution multinomiale)

Dans une distribution multinomiale de 𝑛 épreuves à 𝑘 issues possibles, 𝑖1 de probabilité


𝑝1 , 𝑖2 de probabilité 𝑝2 … 𝑖𝑘 de probabilité 𝑝𝑘 . La probabilité que l’issue 𝑖1 se présente
𝑛1 fois lors de l’épreuve, l’issue 𝑖2 se présente 𝑛2 fois … l’issue 𝑖𝑘 se présente 𝑛𝑘 fois
(𝑛1 + 𝑛2 + … + 𝑛𝑘 = 𝑛) est :

𝑛! 𝑛 𝑛 𝑛
𝑝 ([𝑛1 , 𝑛2 … 𝑛𝑘 ]) = ⋅ 𝑝1 1 ⋅ 𝑝 2 2 ⋅ … ⋅ 𝑝 𝑘 𝑘
𝑛1 ! ⋅ 𝑛2 ! ⋅ … ⋅ 𝑛𝑘 !

Exemples 6.21
1. Une urne contient dix boules rouges, six vertes et quatre noires. On tire successivement
dix boules de l’urne en y remettant chaque fois la boule tirée. Quelle est la probabilité que
l’on ait tiré cinq boules rouges, trois vertes et deux noires ?
1 3 1
𝑝(𝑟) = 𝑝(𝑣) = 𝑝(𝑛) = .
2 10 5
10! 1 5 3 3 1 2
Donc 𝑝 ([5𝑟, 3𝑣, 2𝑛]) = ⋅ ( ) ( ) ( ) ≈ 0.085 05
5! ⋅ 3! ⋅ 2! 2 10 5
2. Dans une ville, 50 % des électeurs votent à gauche, 30 % au centre et 20 % à droite. Si l’on
choisit dix électeurs au hasard, quelle est la probabilité que cinq votent à gauche, trois au
centre et deux à droite ?

6.6.6 Théorème de Bayes


Nous considérons ici uniquement le cas où l’univers 𝑈 peut se décomposer en trois événements
𝐵1 , 𝐵2 et 𝐵3 possédant les propriétés suivantes :

1. aucun de ces événements n’est impossible : 𝑝(𝐵1 ) ≠ 0, 𝑝(𝐵2 ) ≠ 0, 𝑝(𝐵3 ) ≠ 0

2. les événements sont incompatibles deux à deux : 𝐵1 ∩ 𝐵2 = 𝐵1 ∩ 𝐵3 = 𝐵2 ∩ 𝐵3 = ⌀

3. l’union des trois événements donne l’univers : 𝐵1 ∪ 𝐵2 ∪ 𝐵3 = 𝑈

Ces événements forment alors une partition de l’univers 𝑈 .


Soit 𝐴 un événement quelconque de 𝑈 , nous avons :

𝐴 = 𝑈 ∩ 𝐴 = (𝐵1 ∪ 𝐵2 ∪ 𝐵3 ) ∩ 𝐴 = (𝐵1 ∩ 𝐴) ∪ (𝐵2 ∩ 𝐴) ∪ (𝐵3 ∩ 𝐴)

Or les (𝐵𝑖 ∩ 𝐴) sont incompatibles deux à deux ; donc, par le théorème 33 :

𝑝(𝐴) = 𝑝 (𝐵1 ∩ 𝐴) + 𝑝 (𝐵2 ∩ 𝐴) + 𝑝 (𝐵3 ∩ 𝐴)

En utilisant le théorème 37 de la probabilité de l’intersection, nous obtenons :

Théorème 40 (Théorème de la probabilité totale)

Soient 𝐵1 , 𝐵2 , 𝐵3 formant une partition de 𝑈 et 𝐴 un événement de 𝑈 .

𝑝(𝐴) = 𝑝(𝐵1 ) ⋅ 𝑝(𝐴|𝐵1 ) + 𝑝(𝐵2 ) ⋅ 𝑝(𝐴|𝐵2 ) + 𝑝(𝐵3 ) ⋅ 𝑝(𝐴|𝐵3 )

91
MN5_2021-2022 97

6. Probabilités 6.7 Variables aléatoires

𝑝(𝐵1 ∩ 𝐴) 𝑝(𝐵1 ) 𝑝(𝐴|𝐵1 )


D’autre part, comme 𝑝(𝐵1 |𝐴) = = , nous obtenons :
𝑝(𝐴) 𝑝(𝐴)

Théorème 41 (Théorème de Bayes)

Si 𝐵1 ∪ 𝐵2 ∪ 𝐵3 = 𝑈 , ∀𝑖 ≠ 𝑗, 𝐵𝑖 ∩ 𝐵𝑗 = ⌀ et ∀𝑖, 𝑝(𝐵𝑖 ) ≠ 0, alors

𝑝(𝐵1 ) 𝑝(𝐴|𝐵1 ) 𝑝(𝐵1 ) 𝑝(𝐴|𝐵1 )


𝑝(𝐵1 |𝐴) = =
𝑝(𝐴) 𝑝(𝐵1 ) 𝑝(𝐴|𝐵1 ) + 𝑝(𝐵2 ) 𝑝(𝐴|𝐵2 ) + 𝑝(𝐵3 ) 𝑝(𝐴|𝐵3 )

! Remarques 6.3
1. On obtient les probabilités 𝑝(𝐵2 ) et 𝑝(𝐵3 ) de la même manière.

2. Ce théorème peut être généralisé à 𝑛 événements.

3. Ce théorème peut être réduit à deux événements et devient :


𝑝(𝐵1 ) 𝑝(𝐴|𝐵1 )
𝑝(𝐵1 |𝐴) =
𝑝(𝐵1 ) 𝑝(𝐴|𝐵1 ) + 𝑝(𝐵2 ) 𝑝(𝐴|𝐵2 )

Exemple 6.22
Trois machines 𝐵, 𝐶 et 𝐷 produisent respectivement 50 %, 30 % et 20 % du nombre total de
pièces fabriquées dans une usine. Les pourcentages de pièces défectueuses de ces machines sont
respectivement 3 %, 4 % et 5 %.
1. Si l’on prend au hasard une pièce, quelle probabilité y a-t-il que cette pièce soit défec-
tueuse ?

2. Si l’on prend au hasard une pièce et que celle-ci est défectueuse, quelle probabilité y a-t-il
que cette pièce ait été produite par la machine 𝐵 ?

6.7 Variables aléatoires


Dans de nombreuses épreuves aléatoires, nous sommes amenés à associer un nombre réel à chaque
issue de l’univers.

Définition 6.11
Soit un univers 𝑈 associé à une épreuve. Une variable aléatoire est une application 𝑋 de
𝑈 dans ℝ qui associe à chaque issue 𝑖 de l’univers 𝑈 un nombre réel 𝑋(𝑖).

6.7.1 Variables aléatoires discrètes

Définition 6.12
Une variable aléatoire discrète est une variable aléatoire qui ne peut prendre qu’un
nombre fini ou dénombrable de valeurs.

Exemples 6.23
1. Jetons une pièce de monnaie une seule fois. Soit 𝑋 la variable aléatoire donnant le nombre
de faces qui se présentent lors de l’épreuve.

92
MN5_2021-2022 98

6.7 Variables aléatoires 6. Probabilités

2. Jetons une pièce de monnaie deux fois de suite. Soit 𝑋 la variable aléatoire donnant le
nombre de faces qui se présentent lors de l’épreuve.

3. Jetons un dé équilibré une seule fois. Soit 𝑋 la variable aléatoire indiquant le nombre de
points affiché par la face du dé.
Quelles sont les probabilités associées à chacune des valeurs 𝑋(𝑖) ?

4. Lors du jet d’un dé, supposons qu’on gagne cinq francs lorsque le 5 apparaît et qu’on perde
un franc dans tous les autres cas. Soit 𝑋 la variable aléatoire donnant le gain ou la perte.

Définition 6.13
Soit une variable aléatoire 𝑋 pouvant prendre les valeurs 𝑥1 , 𝑥2 … 𝑥𝑘 avec les probabilités
respectives 𝑝1 , 𝑝2 … 𝑝𝑘 . La loi de probabilité de la variable aléatoire 𝑋 est l’ensemble des
couples (𝑥1 , 𝑝1 ) ; (𝑥2 , 𝑝2 ) ; … ; (𝑥𝑘 , 𝑝𝑘 ).

Les probabilités 𝑝𝑖 = 𝑝 (𝑋 = 𝑥𝑖 ) ont les propriétés suivantes :

1. 𝑝𝑖 ⩾ 0, ∀𝑖
𝑘
2. ∑ 𝑝𝑖 = 𝑝1 + 𝑝2 + … + 𝑝𝑘 = 1
𝑖=1

3. 𝑝 (𝑎 < 𝑋 ⩽ 𝑏) = ∑ 𝑝𝑖 , la somme s’étend aux indices 𝑖 tels que 𝑎 < 𝑥𝑖 ⩽ 𝑏.


𝑖

Nous présentons d’habitude la loi de probabilité sous forme d’une tableau donnant les valeurs
de 𝑥𝑖 et les valeurs associées 𝑝𝑖 .

Exemples 6.24

1. Jetons une pièce de monnaie une seule fois. Soit 𝑋 la 𝑥𝑖 0 1


variable aléatoire donnant le nombre de faces qui se pré-
sentent lors de l’épreuve. 𝑝𝑖 1
2
1
2

2. Jetons une pièce de monnaie deux fois de suite. Soit 𝑋 𝑥𝑖 0 1 2


la variable aléatoire donnant le nombre de faces qui se
présentent lors de l’épreuve. 𝑝𝑖 1
4
2
4
1
4

3. Une urne contient trois boules numérotées avec 2, 3 et 5. Tirons successivement deux
boules de l’urne, avec remise. Soit 𝑋 la variable aléatoire indiquant le nombre total de
points formé par les deux boules.

4. Jetons un dé équilibré une seule fois. Soit 𝑋 la variable aléatoire indiquant le nombre de
points affiché par la face du dé.
Quelle est la probabilité que la variable aléatoire prenne :

a. la valeur 1, soit 𝑝(𝑋 = 1) ?


b. une valeur de l’intervalle [0.6; 3], soit 𝑝 (0.6 ⩽ 𝑋 ⩽ 3) ?
c. une valeur strictement supérieure à 4, soit 𝑝 (𝑋 > 4) ?

93
MN5_2021-2022 99

6. Probabilités 6.7 Variables aléatoires

Définition 6.14
L’espérance mathématique ou moyenne de la variable aléatoire 𝑋 est le nombre :
𝑘
𝐸(𝑋) = 𝜇 = ∑ 𝑝𝑖 𝑥𝑖
𝑖=1

Définition 6.15
La variance de la variable aléatoire 𝑋 est le nombre :
𝑘 𝑘
2 2
𝑉 (𝑋) = ∑ 𝑝𝑖 (𝑥𝑖 − 𝐸(𝑋)) = ∑ 𝑝𝑖 (𝑥𝑖 − 𝜇)
𝑖=1 𝑖=1

Théorème 42 (Formule de König6 )

Soit une variable aléatoire 𝑋. La variance de cette variable aléatoire est :


𝑘 𝑘
2
𝑉 (𝑋) = ∑ 𝑝𝑖 𝑥2𝑖 − (𝐸(𝑥)) = ∑ 𝑝𝑖 𝑥2𝑖 − 𝜇2
𝑖=1 𝑖=1

Définition 6.16
L’écart-type de la variable aléatoire 𝑋 est le nombre

𝑆(𝑋) = 𝜎 = √𝑉 (𝑋)

! Remarque 6.4
L’espérance mathématique est une mesure de tendance centrale. L’écart-type est une mesure de
dispersion plus significative que la variance. En effet, si la variable aléatoire 𝑋 représente une
distance exprimée en mètres, alors 𝑉 (𝑋) est en m2 , alors que l’écart-type est lui exprimé en m.
Exemples 6.25
1. Reprenons l’exemple 6.24.3 de la page précédente. Calculons l’espérance mathématique, la
variance et l’écart-type de la variable aléatoire 𝑋 :

𝑥𝑖

𝑝𝑖

𝑥2𝑖

𝐸(𝑋) =
𝑉 (𝑋) =
𝑆(𝑋) =

6
Johann Samuel König, 1712 – 1757, mathématicien allemand, élève de Jean Bernoulli

94
MN5_2021-2022 100

6.7 Variables aléatoires 6. Probabilités

2. De même, avec l’exemple 4

𝑥𝑖

𝑝𝑖

𝑥2𝑖

𝐸(𝑋) =
𝑉 (𝑋) =
𝑆(𝑋) =

Propriétés 6.1

1. 𝐸(𝑘 𝑋) = 𝑘 ⋅ 𝐸(𝑋)

2. 𝐸(𝑋 + 𝑘) = 𝐸(𝑋) + 𝑘

3. 𝑉 (𝑘 𝑋) = 𝑘2 ⋅ 𝑉 (𝑋)

4. 𝑉 (𝑋 + 𝑘) = 𝑉 (𝑋)

6.7.2 Lois discrètes (c.f. F&T p. 106)


Loi binomiale
Réalisons 𝑛 épreuves identiques et indépendantes (lancer un dé) dont les résultats seront comme
une réussite (avoir un 5) ou un échec (avoir un autre nombre que 5). Soit 𝑝 la probabilité d’avoir
une réussite. La variable aléatoire 𝑋 qui compte le nombre de réussites parmi les 𝑛 épreuves suit
une loi binomiale de paramètres 𝑛 et 𝑝, notée ℬ (𝑛; 𝑝) et


⎜𝑛⎞ ⎟
𝑝(𝑋 = 𝑘) = ⎜
⎜ ⎟ 𝑝𝑘 (1 − 𝑝)𝑛−𝑘
⎜ ⎟ ⎟
𝑘
⎝ ⎠

Exemple 6.26
Lançons dix fois de suite une pièce de monnaie. Calculer la probabilité d’avoir exactement quatre
fois face.
Notons 𝑋 le nombre de faces obtenues durant l’expérience. Nous cherchons 𝑝(𝑋 = 4) et 𝑝(𝑋 =


⎜10⎞⎟
4) = ⎜
⎜ ⎟ (0.5)4 (0.5)6 ≈ 0.2051
⎜ ⎟ ⎟
4
⎝ ⎠

Propriétés 6.2 (de la loi binomiale)


La loi binomiale ℬ (𝑛; 𝑝) possède les propriétés suivantes :

Moyenne : 𝜇 = 𝑛 𝑝

Variance : 𝜎2 = 𝑛 𝑝 (1 − 𝑝)

95
MN5_2021-2022 101

6. Probabilités 6.7 Variables aléatoires

Loi de Poisson
Soit 𝜆 ∈ ℝ+ . Une variable aléatoire 𝑋 pouvant prendre les valeurs entières 0, 1, 2, …suit une loi
de Poisson de paramètre 𝜆 notée 𝒫 (𝜆) si

𝑒−𝜆 𝜆𝑘
𝑝(𝑋 = 𝑘) =
𝑘!
Propriétés 6.3 (de la loi de Poisson)
La loi de Poisson 𝒫 (𝜆) possède les propriétés suivantes :

Moyenne : 𝜇 = 𝜆

Variance : 𝜎2 = 𝜆

Exemple 6.27
On a constaté que le nombre moyen d’arrivées de clients à un guichet est de 1.9 en quatre
minutes. Quelle est la probabilité d’avoir cinq arrivées entre 10h00 et 10h04 ?
𝑒−1.9 1.95
𝑝(𝑋 = 5) = ≈ 0.0309
5!
Le résultat est le même pour n’importe quelle autre plage de 4 minutes, par exemple entre 8h28
et 8h32.

96
MN5_2021-2022 102

6.8 Exercices 6. Probabilités

6.8 Exercices
6.8.1 Probabilités
Exercice 6.1
On lance trois fois de suite une pièce de monnaie et on note les résultats obtenus, par exemple
𝑃 𝑃 𝐹 . Déterminer

1. l’univers 𝑈 de cette expérience aléatoire

2. l’événement 𝐴 : ”pile sort en premier”

3. l’événement 𝐵 : ”face ne sort jamais au deuxième lancer”

4. l’événement 𝐴 ∩ 𝐵

5. l’événement 𝐶 : ”obtenir exactement deux fois pile”

6. l’événement 𝐷 : ”obtenir au moins deux fois face”

7. les événements incompatibles parmi 𝐴, 𝐵, 𝐶 et 𝐷

Exercice 6.2
Montrer que

1. 𝑝 (𝐴 ∪ 𝐵) = 1 − 𝑝 (𝐴 ∩ 𝐵)

2. 𝑝 (𝐴 ∪ 𝐵) = 𝑝 (𝐵) + 𝑝 (𝐴 ∩ 𝐵)

Exercice 6.3
𝐴, 𝐵 et 𝐴 ∪ 𝐵 sont trois événements de probabilités respectives 0.4, 0.5 et 0.6 . Calculer les
probabilités des événements 𝐴, 𝐵, 𝐴 ∩ 𝐵, 𝐴 ∩ 𝐵, 𝐴 ∩ 𝐵, 𝐴 ∪ 𝐵, 𝐴 ∪ 𝐵, 𝐴 ∩ 𝐵, 𝐴 ∪ 𝐵

Exercice 6.4
On propose à Pierre de lancer simultanément trois pièces de monnaie parfaitement symétriques
de 10, 20 et 50 centimes. Il pourra conserver les pièces qui présentent le côté pile. Décrire l’univers.
Quelle probabilité a-t-il de gagner

1. 20 centimes ?

2. moins de 50 centimes ?

3. plus de 20 centimes ?

Exercice 6.5
On jette une pièce de monnaie quatre fois de suite. Quelle est la probabilité d’obtenir

1. deux fois pile, puis deux fois face ?

2. deux fois pile et deux fois face, mais dans un ordre quelconque ?

3. au moins une fois pile ?

4. pile au dernier jet ?

97
MN5_2021-2022 103

6. Probabilités 6.8 Exercices

Exercice 6.6
Dans une enquête portant sur les pannes de voitures qui se sont produites au cours d’une année,
on a pris en considération, pour un type de voiture déterminé, les possibilités suivantes :

𝑝0 : il n’y a pas eu de panne

𝑝1 : il y a eu une panne

𝑝2 : il y a eu deux pannes

𝑝3 : il y a eu plus de deux pannes

Le dépouillement de l’enquête a montré que ces possibilités se sont produites respectivement


233, 310, 156 et 81 fois. Quelle probabilité y a-t-il, pour un possesseur d’une voiture de ce type
de tomber en panne dans l’année qui vient

1. au moins une fois ? 2. moins de deux fois ?

Exercice 6.7
Dans un lot de douze ampoules, quatre sont défectueuses. On y choisit au hasard quatre ampoules.
Calculer la probabilité d’en avoir au moins une bonne.

Exercice 6.8
On jette une pièce de monnaie dix fois de suite. Quelle est la probabilité d’obtenir

1. au moins une fois pile ?

2. au moins deux fois pile ?

3. exactement cinq fois pile ?

Exercice 6.9
Dans une localité, 47 % des habitants se déclarent catholiques, mais 15 % seulement des habitants
de cette localité sont des catholiques pratiquants.
Quelle probabilité y a-t-il, en choisissant au hasard un habitant de cette localité, de se trouver
en présence d’un catholique non pratiquant ?

Exercice 6.10
Dans un groupe de douze personnes, on désigne au hasard un groupe de trois personnes chargées
de préparer le repas. Quelle est la probabilité que Samuel et François, qui sont amis, en fassent
partie ?

Exercice 6.11
Une classe comporte quatorze filles et dix garçons parmi lesquels six filles et quatre garçons ont
les yeux bleus. On choisit au hasard un élève dans cette classe. Calculer la probabilité que cette
personne soit une fille ou qu’elle ait les yeux bleus.

Exercice 6.12
Lors d’un colloque groupant cinq cents personnes, trois cents comprennent le français, deux
cents l’italien, nonante l’anglais, cent soixante à la fois le français et l’italien, soixante à la fois
le français et l’anglais, quarante à la fois l’italien et l’anglais et vingt les trois langues à la fois.
Si on choisit au hasard un participant à ce colloque, quelle probabilité y a-t-il qu’il comprenne

1. exactement deux de ces trois langues ?

2. au moins une de ces trois langues ?

98
MN5_2021-2022 104

6.8 Exercices 6. Probabilités

Exercice 6.13
Un dé a été pipé de façon à ce que la probabilité d’obtenir un nombre soit proportionnelle à ce
nombre, par exemple le 6 a six fois plus de chances d’apparaître que le 1. Lançons ce dé une fois.
Calculer la probabilité d’obtenir

1. un 1 ; 2. un nombre pair.

6.8.2 probabilité conditionnelle


Exercice 6.14
Choisissons au hasard un nombre compris entre 1 et 100. Quelle est la probabilité

1. qu’il soit strictement plus grand que 30 s’il est strictement plus petit que 51 ?

2. qu’il soit divisible par 3, s’il se termine par 5 ?

3. qu’il finisse par 5, s’il est divisible par 3 ?

4. qu’il soit divisible par 6, s’il est divisible par 8 ?

Exercice 6.15
On fait une enquête parmi les élèves d’une classe ; 88 % des élèves aiment le français, 20 % aiment
la philosophie et 15 % aiment à la fois le français et la philosophie. Quelle est la probabilité qu’un
élève pris au hasard :

1. aime le français mais pas la philosophie ?

2. n’aime ni le français ni la philosophie ?

3. aime le français, sachant qu’il aime la philosophie ?

4. aime la philosophie, sachant qu’il aime le français ?

Exercice 6.16
Un sac contient vingt jetons. La moitié d’entre eux sont noirs, les autres blancs. Un quart des
jetons portent en plus une marque spéciale. Trois d’entre eux sont noirs. On tire au hasard un
jeton du sac. Quelle est la probabilité que ce jeton

1. soit noir si l’on sait qu’il porte une marque ?

2. ne porte pas de marque si l’on sait qu’il est blanc ?

Exercice 6.17
Une population compte 45 % d’hommes et 55 % de femmes. 4 % des hommes et 6 % des femmes
ont les pieds plats. Quelle est la proportion

1. de cette population à avoir les pieds plats ?

2. d’hommes parmi les gens qui ont les pieds plats ?

Exercice 6.18
La probabilité qu’un homme fume encore dans dix ans est de 1/4. La probabilité que sa femme
fume encore dans dix ans est de 1/3. La probabilité qu’ils fument encore tous les deux dans dix
ans est de 1/12. Quelle est la probabilité des événements suivants :

1. 𝐴 : ”l’un des deux au moins fume encore dans dix ans”

99
MN5_2021-2022 105

6. Probabilités 6.8 Exercices

2. 𝐵 : ”tous les deux arrêtent de fumer dans les dix ans”

3. 𝐶 : ”seule la femme fume encore dans dix ans”

4. 𝐷 : ”dans dix ans, la femme fume encore, sachant que son mari est toujours fumeur”

Exercice 6.19
On jette une paire de dés bien équilibrés. Calculer la probabilité que la somme obtenue soit
supérieure ou égale à dix sachant que :

1. le premier dé a donné 5 ;

2. au moins un des dés a donné 5

Exercice 6.20
Un dé a été pipé de façon à ce que la probabilité d’obtenir un nombre soit proportionnelle à ce
nombre, par exemple le 6 a six fois plus de chances d’apparaître que le 1. Lançons ce dé une fois.
Calculer la probabilité d’obtenir

1. un 5, si on sait que le nombre obtenu est impair ;

2. un nombre pair, sachant que le nombre obtenu est supérieur ou égal à 3 ;

3. un 3, sachant qu’on n’a obtenu ni le 1, ni le 2.

Exercice 6.21
On tire au hasard deux des chiffres de 1 à 9, sans répétition. Sachant que la somme obtenue est
paire, calculer la probabilité que les deux chiffres soient impairs.

Exercice 6.22
On tire successivement et sans remise quatre cartes d’un jeu de trente-six cartes, bien brassé.
Quelle probabilité a-t-on de tirer

1. dans l’ordre : l’as de pique, l’as de cœur, l’as de trèfle et l’as de carreau ?

2. les quatre as ?

3. les quatre as sachant que les deux premières cartes tirées étaient des as ?

4. un as et trois autres cartes (ordre indifférent) ?

5. au moins un as ?

6. au moins un as sachant que la première carte tirée n’était pas un as ?

Exercice 6.23
Parmi les jumeaux, on observe 32 % de couples GG (garçon-garçon) et 28 % de couples FF.
Parmi les couples de jumeaux mixtes, FG ou GF, l’aîné est un garçon dans 25 % des cas. Quelle
est la probabilité

1. que le second jumeau soit un garçon si le premier est un garçon

2. que la seconde jumelle soit une fille si la première est une fille

100
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6.8 Exercices 6. Probabilités

6.8.3 Événements indépendants


Exercice 6.24
Un hôpital comporte deux salles d’opérations qui ont la même probabilité d’être occupées. La
probabilité que l’une des salles au moins soit occupée vaut 0.9 et celle que toutes les deux soient
occupées est de 0.5. Quelle est la probabilité

1. que la première salle soit libre ?

2. que les deux salles soient libres ?

3. que l’une des salles au moins soit libre ?

4. qu’une seule salle soit libre ?

5. que la seconde salle soit libre si on sait que la première est occupée ?

Les événements suivants sont-ils indépendants ?


𝐴 : ”la première salle est occupée” 𝐵 : ”la seconde salle est occupée”

Exercice 6.25
Une urne contient deux boules rouges, trois boules vertes et une boule jaune. On tire succes-
sivement et sans remise trois boules de cette urne. Quelle est la probabilité des événements
suivants :

1. (𝑟, 𝑣, 𝑗) 4. (−, 𝑟, −) 7. (𝑟, 𝑣, −)|(−, −, 𝑗)

2. {1𝑟, 1𝑣, 1𝑗} 5. (𝑟, −, −) 8. (−, −, 𝑟)|(𝑗, −, −)

3. (−, −, 𝑟) 6. (𝑟, −, −)|(−, −, 𝑟) 9. (𝑟, 𝑣, 𝑗)|{1𝑟, 1𝑣, 1𝑗}

Exercice 6.26
Un type de missile atteint sa cible avec une probabilité de 0.75 .Combien faut-il en lancer pour
avoir une probabilité supérieure à 0.999 d’atteindre la cible au moins une fois ?

Exercice 6.27
Deux urnes contiennent respectivement
𝑈1 : trois boules rouges et deux boules vertes 𝑈2 : une boule rouge et une boule verte
On tire une boule de 𝑈1 puis on met les boules restantes dans 𝑈2 . On tire alors une boule de
𝑈2 . Quelle est la probabilité :

1. que cette boule soit rouge ?

2. que cette boule soit rouge sachant que la première boule tirée était rouge ?

3. que la première boule tirée était rouge, sachant que la 2ème est rouge ?

Exercice 6.28
Une boîte contient trois pièces de monnaie : l’une des pièces est bien équilibrée, une autre est
frappée avec deux faces et la troisième est truquée, la probabilité qu’elle donne face étant de 1/3.
On prend une des pièces au hasard et on la lance.

1. Quelle est la probabilité qu’on obtienne face ?

2. Quelle est la probabilité qu’il s’agisse de la 2e pièce sachant qu’on a obtenu face ? pile ?

101
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6. Probabilités 6.8 Exercices

Exercice 6.29
Une pièce de monnaie dissymétrique présente en moyenne cinq fois le côté pile pour quatre fois
le côté face. Quelle est la probabilité

1. en lançant la pièce trois fois de suite d’obtenir plus de piles que de faces ?

2. en lançant la pièce trois fois de suite d’obtenir plus de faces que de piles ?

3. en lançant la pièce cinq fois de suite d’obtenir exactement quatre faces ?

Exercice 6.30
Une équipe de football a une probabilité de 0.6 de remporter une victoire, de 0.3 de subir une
défaite et 0.1 de faire match nul. Lors d’un tournoi, l’équipe joue cinq matchs. Quelle est la
probabilité

1. d’obtenir trois victoires, une défaite et un match nul ?

2. d’enregistrer au plus une défaite, sans avoir de match nul ?

3. d’obtenir au moins une victoire ?

Exercice 6.31
Dans un village de cent cinquante habitants, cent ont été vaccinés contre la grippe. Lors d’une
épidémie, on constate que dix personnes ont été malades alors qu’elles avaient été vaccinées et
que dix autres ont été malades alors qu’elles n’avaient pas reçu le vaccin. Calculer la probabilité

1. qu’une personne vaccinée attrape la grippe ;

2. qu’un habitant du village attrape la grippe ;

3. qu’une personne ait été vaccinée si elle a la grippe.

Exercice 6.32
On jette simultanément trois dés. Quelle est la probabilité que

1. la face 3 apparaisse sur un seul des trois dés ?

2. la face 1 apparaisse sur deux dés au moins ?

3. la somme obtenue soit paire ?

4. la somme obtenue vaut quinze ?

Exercice 6.33
Un chasseur atteint sa cible avec une probabilité de 0.4 et par conséquent la manque avec une
probabilité de 0.6. Il tire quatre fois.

1. Quelle est la probabilité que la cible soit atteinte deux fois exactement ?

2. Quelle est la probabilité que la cible soit atteinte au moins une fois ?

3. Combien de fois doit-il tirer pour que la probabilité d’atteindre la cible au moins une fois
soit supérieure à 0.99 ?

Exercice 6.34
Dans une localité, le 60 % de la population est séparatiste. On forme par tirage au sort un bureau
électoral de cinq membres. Quelle est la probabilité que le bureau comporte une minorité de
séparatistes ?

102
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6.8 Exercices 6. Probabilités

Exercice 6.35
Fabrice joue au bowling. L’expérience lui a appris qu’il fait un strike trois fois sur dix en moyenne.
1. Quelle est la probabilité que Fabrice fasse quatre ou cinq strikes en jouant à sept reprises ?

2. Combien de fois doit-il jouer s’il veut avoir plus de 95 % de chances d’obtenir au moins
une fois un strike ?
Exercice 6.36
1. Lançons un dé six fois de suite. Quelle est la probabilité d’obtenir au moins un 6 ?

2. Combien de fois faut-il jeter le dé pour avoir plus de 90 % de chances d’obtenir au moins
un 6 ?
Exercice 6.37
Une loterie comporte deux cents billets pour seize prix.
1. Quelle est la probabilité, en achetant cinq billets, d’avoir au moins un prix ?

2. Combien de billets faut-il acheter pour avoir au minimum 92 % de chances d’avoir au moins
un prix ?
Exercice 6.38
1. Chez un marchand de fruits, en moyenne une orange sur dix est pourrie. Une cliente en
achète dix. Calculer la probabilité :

a. qu’elle ait au moins une orange pourrie ;


b. qu’elle ait exactement une orange pourrie.

2. S’il y a en moyenne une orange pourrie sur 𝑛 et que la cliente en achète 𝑛, calculer la
probabilité qu’elle ait exactement une orange pourrie.
Déterminer la limite de cette probabilité pour 𝑛 tendant vers l’infini.

3. Les oranges de ce marchand proviennent de trois pays : 50 % viennent de 𝐴, 30% de 𝐵 et


les autres du pays 𝐶. Nous constatons que 1 % des oranges du pays 𝐴, 5 % des oranges du
pays 𝐵 et 10 % des oranges de 𝐶 sont pourries. La cliente achète une orange.

a. Calculer la probabilité qu’elle soit pourrie ;


b. Elle est pourrie. Calculer la probabilité qu’elle provienne du pays 𝐴.

Exercice 6.39
Dans une urne contenant au total dix boules, il y a des boules blanches et des boules noires.
Combien y a-t-il de boules blanches si on sait que, en tirant successivement trois boules de cette
urne, la probabilité d’obtenir au moins une boule blanche vaut
1. 0.657 et on procède à un tirage avec remise
5
2. et on procède à un tirage sans remise
6
Exercice 6.40
Problème du Chevalier de Méré posé en 1654 à Blaise Pascal : ”Qu’est-ce qui est le plus probable :
obtenir au moins un six en quatre lancers d’un dé, ou obtenir au moins un double-six en lançant
vingt-quatre fois deux dés ?”
Combien de fois faut-il lancer les deux dés pour avoir au moins une chance sur deux d’obtenir
un double-six ?

103
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6. Probabilités 6.8 Exercices

6.8.4 Variables aléatoires discrètes


Exercice 6.41
Soit 𝑋 une variable aléatoire donnée par le tableau suivant :

𝑥𝑖 1 2 3 1. Calculer 𝑝 (𝑋 ⩽ 2) et 𝑝 (𝑋 ⩽ 3)

𝑝𝑖 1 3 2 2. Calculer 𝐸(𝑋), 𝑉 (𝑋) et 𝑆(𝑋)


6 6 6

Exercice 6.42
Soit 𝑋 une variable aléatoire donnée par le tableau suivant :

𝑥𝑖 −1 0 1 3 5 1. Calculer 𝑝( (0 < 𝑋 ⩽ 2) | (𝑋 ⩾ 0) )

𝑝𝑖 0.2 0.2 0.1 0.2 2. Calculer 𝐸(𝑋), 𝑉 (𝑋) et 𝑆(𝑋)

Exercice 6.43
Un joueur lance deux pièces de monnaie. Il gagne un franc ou deux francs selon qu’il obtient une
ou deux fois ”face”. Par contre, il perd cinq francs s’il n’obtient aucune ”face”. Calculer 𝐸(𝑋) et
dire si le jeu est favorable.

Exercice 6.44
On jette un dé une fois. Soit 𝑋 la variable aléatoire indiquant le nombre de points obtenus.
Donner la loi de probabilité de 𝑋 sous forme de tableau puis calculer 𝐸(𝑋), 𝑉 (𝑋) et 𝑆(𝑋)

1. si le dé est bien équilibré ;

2. si le dé est pipé de telle façon que la probabilité d’apparition d’un nombre de points est
proportionnelle à ce nombre (par exemple, le 6 apparaît trois fois plus souvent que le deux,
ce dernier sortant deux fois plus souvent que le 1).

Exercice 6.45
On propose à Jacques le jeu suivant :
Pour pouvoir jouer, il faut verser un franc. Le joueur jette deux dés simultanément. Si l’un
au moins présente un nombre impair de points, il ne gagne rien. Si les dés présentent deux
nombres de points pairs distincts, il gagne un franc, c.-à.-d qu’il récupère sa mise. Enfin, si les
dés présentent le même nombre pair de points, le joueur gagne une somme égale au total des
points des deux dés. Le jeu est-il avantageux ?

Exercice 6.46
Raphaël et Kevin se mettent d’accord sur le jeu suivant :
On jette un dé deux fois de suite. Si le premier jet a donné un nombre de points inférieur au
second, on fait le total des points et on attribue le résultat à Raphaël. Sinon, on fait la différence
des points des deux jets, on l’élève au carré et on attribue ce résultat à Kevin. Montrer que ce
jeu est équitable.

Exercice 6.47
On jette deux fois un dé. Soit 𝑋 la variable aléatoire représentant le plus petit des deux nombres
que l’on obtient. Donner la loi de probabilité de 𝑋 et calculer 𝐸(𝑋).

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6.8 Exercices 6. Probabilités

Exercice 6.48
Alexandre et Pierre jouent au jeu suivant : chacun écrit sur un papier un chiffre choisi au hasard
parmi les chiffres 1, 2, 3, 4 ou 5. Si la somme des deux nombres choisis est impaire, Alexandre
gagne le jeu, sinon c’est Pierre qui gagne.

1. Calculer la probabilité de gagner de chacun des joueurs ;

2. Lorsque les deux amis jouent de l’argent, celui qui perd verse au gagnant un nombre de
francs égal à la différence en valeur absolue des deux nombres choisis. Posons 𝑋 la variable
aléatoire associée au gain ou à la perte d’Alexandre pour un jeu. Calculer 𝐸(𝑋) et dire si
le jeu est équitable.

Exercice 6.49
On tire dix cartes d’un jeu de trente-six cartes, avec remise à chaque carte tirée.

1. Calculer la probabilité d’avoir tiré exactement quatre as ;

2. Calculer la probabilité d’avoir tiré au moins un as ;

3. Combien de tirages faut-il effectuer au minimum pour que la probabilité d’avoir tiré au
moins un as soit supérieur à nonante-cinq chances sur cent.

Exercice 6.50
Admettons que le nombre de fautes de frappe par page d’un livre suive une loi de Poisson de
moyenne 0.75. Choisissons au hasard une page du livre. Calculer la probabilité qu’il y ait au
moins une faute de frappe sur cette page.

Exercice 6.51
Le nombre de tremblements de terre par semaine sur la côte ouest aux états-Unis suit une loi
de Poisson de moyenne 2. Quelle est la probabilité qu’il y ait quatre secousses pendant les deux
prochaines semaines ?

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