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Fractions rationnelles
Olivier Sellès, transcrit par Denis Merigoux
1 Généralités
Soit K un corps, K rXs est un anneau intègre. On note K pXq le corps des fractions de cet anneau appelé corps
des fractions rationnelles à coefficients dans K.
1.1 Rappels
A A C
Tout F P K pXq s’écrit F “ où A P K rXs et B P K rXs z t0u avec la règle d’égalité “ ô AD “ BC.
B B D
On a les opérations suivantes :
A C AD ` BC
– ` “ ;
B D BD
AC AC
– “ ;
BD BD
A λA
– pour λ P K Ă K rXs Ă K pXq, λ “ .
B B
0 0 1 B
pK pXq , `, ˆ, ¨q est une K-algèbre : 0KpXq “ ` avec B P K rXs z t0u et 1KpXq “ “ pour tout B P
1 B 1 B
K rXs z t0u.
Pour F P K pXq, un représentant a irréductible de F est un représentant pP, Qq P K rXs ˆ K rXs z t0u de F tel
que P ^ Q “ 1.
A
a. Un représentant de F est un couple pA, Bq P R rXs2 tel que F “ . Voir section 18.6 du cours complet page 313.
B
A
Il y a toujours des représentants irréductibles : soit F “
, pA, Bq P K rXs ˆ K rXs z t0u, D “ A ^ B ‰ 0
B
A P
car B ‰ 0 donc A “ DP et B “ DQ avec P ^ Q “ 1 donc F “ “ d’où le résultat.
B Q
P
Racines Soit F P K pXq, F “ avec P ^ Q “ 1, on note ΩF l’ensemble K privé des racines de Q dans K.
Q
Pr ptq r
Pour t P ΩF , on pose alors Fr ptq “ . F est la fonction rationnelle associée à F . Si ∆ Ă K, alors on dit
Qr ptq
que f : ∆ ÝÑ K est rationnelle s’il existe F P K pXq telle que ∆ Ă ΩF et @t P ∆, f ptq “ Fr ptq.
Degré Soient pA, Bq , pC, Dq P K rXs ˆ K rXs z t0u tels que AD “ BC, alors deg A ´ deg C “ deg B ´ deg D.
En effet :
– si A “ 0, alors C “ 0 et deg A ´ deg C “ ´8, on a bien ´8 ´ deg B “ ´8 “ ´8 ´ deg D ;
– si A ‰ 0, alors AD ‰ 0 d’où BC ‰ 0 donc C ‰ 0 donc tous les degrés sont bien des entiers naturels :
d’où le résultat.
Pour F P K pXq, on pose deg F “ deg A ´ deg B P Z Y t´8u où pA, Bq est n’importe quel représentant de F .
ˆ ˙
A
On remarque que si A P K rXs, deg A “ deg donc la définition du degré pour les fractions rationnelles
1
prolonge celle valable pour les polynômes.
1.3 Propriétés
(1) deg F “ ´8 ô F “ 0.
(2) @F, G P K pXq :
(a) deg pF Gq “ deg F ` deg G ;
(b) deg pF ` Gq ď max pdeg F, deg Gq avec égalité si deg F ‰ deg G.
Démonstration
(1) Évident !
A C
(2) (a) Si F “ 0 ou G “ 0, le résultat est trivial. Supposons F et G non nuls, et posons F “ et G “
B D
AC
avec A, B, C, D P K rXs z t0u. Alors F G “ donc
BD
deg pF Gq “ deg pACq ´ deg pBDq
“ deg A ´ deg B ` deg C ´ deg D
ˆ ˙ ˆ ˙
A C
“ deg ` deg
B D
“ deg F ` deg G
A C
(b) Si F “ 0 ou G “ 0, le résultat est trivial. Supposons F et G non nuls, et posons F “ et G “
B D
AD ` BC
avec A, B, C, D P K rXs z t0u. Alors F ` G “ donc
BD
deg pF ` Gq “ deg pAD ` BCq ´ deg pBDq
ď max pdeg AD, deg BCq ´ deg BD
ď max pdeg AD ´ deg BD, deg BC ´ deg BDq
ď max pdeg A ´ deg B, deg C ´ deg Dq
Si deg F ă deg G, deg A ´ deg B ă deg C ´ deg D d’où deg pADq ă deg pBCq donc deg pAD ` BCq “
deg pBCq et
1.4 Dérivation
A C A1 B ´ AB 1 C 1 D ´ CD1
Soient pA, Bq , pC, Dq P K rXs ˆ K rXs z t0u tels que “ . Montrons que “ :
B D B2 D2
AD “ BC ô A1 D ` AD1 “ B 1 C ` BC 1
ô A1 BD2 ` ABDD1 “ B 1 CBD ` C 1 B 2 D
ô A1 BD2 ´ B 1 CBD “ C 1 B 2 D ´ ABDD1
ô A1 BD2 ´ B 1 ADD2 “ C 1 B 2 D ´ D1 B 2 C
` ˘ ` ˘
ô D 2 A1 B ´ AB 1 “ B 2 C 1 D ´ CD1
A1 B ´ AB 1
F1 “
B2
Propriétés
(1) @F, G P K pXq, @α P K, pαF ` Gq1 “ αF 1 ` G1 .
(2) @F, G P K pXq, pF Gq1 “ F 1 G ` F G1
Démonstrations
(1) Je laisse le soin aux potentiels PSI de refaire ce calcul long et fastidieux qui ne présente aucun intérêt.
(2) Peut-être ai-je moi-même une âme de PSI :
ˆ ˙
1 AC 1
pF Gq “
BD
pA1 C ` AC 1 q BD ´ pB 1 D ` BD1 q AC
“
pBDq2
A1 CBD ` AC 1 BD ´ ACB 1 D ´ ACBD1
“
pBDq2
C pA1 B ´ AB 1 q A pC 1 D ´ CD1 q
F 1 G ` F G1 “ `
D B2 B D2
CD pA B ´ AB q ` AB pC 1 D ´ CD1 q
1 1
“
pBDq2
A1 CDB ´ AB 1 CD ` ABC 1 D ´ ABD1 C
“
pBDq2
X `1 1 1
Piège ! On a pas forcément deg F 1 “ deg F ´ 1 : F “ “ 1 ` , deg F “ 0 mais F 1 “ ´ 2 donc
X X X
deg F 1 “ ´2.
1.5 Composition
A C
Soient P P K rXs un polynôme non-constant et pA, Bq , pC, Dq P K rXs ˆ K rXs z t0u tels que “ .
B D
A˝P C ˝P
Montrons que B ˝ P ‰ 0, D ˝ P ‰ 0 et “ .
B˝P D˝P
En effet, on sait que B ˝ P ‰ 0 car deg pB ˝ P q “ deg B deg P P N et de même, D ˝ P ‰ 0. De plus,
AD “ BC ô pADq ˝ P “ pBCq ˝ P
ô pA ˝ P q pD ˝ P q “ pB ˝ P q pC ˝ P q
A˝P
F ˝P “
B˝P
Composition d’un polynôme par une fraction Formult aussi définir, pour P P K rXs et F P K pXq la
ÿ
d ÿ
d
fraction P ˝ F . Si P “ ak X k , alors P ˝ F “ ak F k . On aura les propriétés suivantes pour P, Q P K rXs et
k“0 k“0
F P K pXq :
– pP ` Qq ˝ F “ P ˝ F ` Q ˝ F ;
– pP Qq ˝ F “ pP ˝ F q pQ ˝ F q ;
– pP ˝ F q1 “ F 1 pP 1 ˝ F q
Soit P P K rXs irréductible, pour A P K rXs, VP pAq ou valuation de P dans A est l’exposant (éventuellement
nul) de P dans l’écriture de A sous la forme
źr
A “ C Qαi i
i“1
donc P β | A ` B donc VP pA ` Bq ě β.
– Si α ą β, alors P ∤ P α´β Q`R car dans le cas contraire P | R, ce qui est impossible. D’où VP pA ` Bq “ β.
Il est donc cohérent de poser pour P P K rXs irréductible, F P K pXq et n’importe quel représentant pA, Bq de
F,
VP pF q “ VP pAq ´ VP pBq
Si pA, Bq est un représentant irréductible de F , A et B n’ont aucun diviseur commun dans K rXs donc :
– si P | A, alors P ∤ B et VP pF q “ VP pAq P N˚ Y t`8u ;
– si P | B, alors P ∤ A et VP pF q “ ´VP pBq P Z˚´ ;
– si P ∤ A et P ∤ B, alors VP pF q “ 0.
Propriétés
(1) @F, G P K pXq, VP pF Gq “ VP pF q ` VP pGq ;
(2) @F, G P K pXq, VP pF ` Gq ě min pVP pF q , VP pGqq, avec égalité si VP pF q ‰ VP pGq .
(3) plus généralement, si F1 , F2 , . . . , Fm P K pXq,
˜ ¸
m
ÿ
VP Fi ě min tVP pFi q |i P v1, mwu
i“1
˜ ¸
ÿ
m
et si @i P v2, mw, VP pF1 q ă VP pF2 q, alors VP Fi “ VP pF1 q.
i“1
Exemples
λ
– Les éléments simples de C pXq sont les polynômes et les fractions rationnelles du type avec
pX ´ aqα
λ, a P C, α P N˚ .
λ
– Les éléments simples de R pXq sont les polynômes, les fractions rationnelles du type avec
pX ´ aqα
λX ` µ
λ, a P R, α P N˚ et les fractions du type avec λ, µ, a, b P R, α P N˚ et a2 ´ 4b ă 0.
pX 2 ` aX ` bqα
Montrons que tout F P K pXq peut s’écrire comme une somme finie d’éléments simples de façon unique à
l’ordre près des termes de la somme.
ź r
Par exemple, soit P “ C pX ´ xi qαi avec r P N˚ , x1 , x2 , . . . , xr P K distincts, C P K˚ et α1 , α2 , . . . , αr P
i“1
P1
N˚ . Considérons maintenant F “ , on sait que
P
ÿr ź
r
P 1 “ C αk pX ´ xk qαk ´1 pX ´ xi qαi
k“1 i“1
i‰k
ÿ
r
P
“ αk
k“1
X ´ xk
' $
D’où, en divisant par P ,
P1 ÿr
αi
“
P i“1
X ´ xi
P1 ÿr
1
Dans le cas où α1 “ α2 “ ¨ ¨ ¨ “ αr “ 1, alors “ .
& %
P i“1
X ´ xi
En effet, pour r “ 2, soient U, V1 , V2 P K rXs z t0u avec V1 ^ V2 “ 1, alors, d’après le théorème de bézout
DC1 , C2 P K rXs tels que V1 C1 ` V2 C2 “ 1 d’où
U U V1 C1 ` U V2 C2
“
V1 V2 V1 V2
U C1 U C2
“ `
V2 V2
Supposons maintenant le résultat vrai
˜ pour ¸ r ě 2, soient U, V1 , V2 , . . . , Vr`1 P K rXs z t0u avec les Vi premiers
ź r
entre eux deux à deux, on a alors Vi ^ Vr`1 “ 1 d’après une variante du théorème de Gauss. Ainsi,
i“1
d’après le cas r “ 2,
U U1 Ar`1
“ `
r`1
ź ź
r
Vr`1
Vi Vi
i“1 i“1
A1 A2 Ar Ar`1
“ ` ` ¨¨¨ ` `
V1 V2 Vr Vr`1
avec A1 , A2 , . . . , Ar P K rXs.
α ´1 α
Ici, soit j P v1, rw, Aj s’écrit Aj “ R0,j ` R1,j Sj ` ¨ ¨ ¨ ` Rαj ´1,j Sj j ` Cj Sj j et @i P v1, αj ´ 1w, deg Ri,j ă
deg Sj . Ainsi,
Aj R0,j R1,j Rαj ´1,j
αj “ αj ` αj ´1 ` ¨ ¨ ¨ ` ` Cj
Sj Sj S Sj
On a donc obtenu la décomposition en éléments simples de F :
ÿ
r r αÿ
ÿ j ´1
Ti,j
F “ Ck ` où @i, j, deg Ti,j ă deg Sj
Si
omoon j“1 i“0 j
lo
k“1
EPKrXs
Pour faire le lien avec les notation précédentes, il suffit de prendre Tl,P “ 0 si P R tS1 , S2 , . . . , Sr u et si
P “ Sj , alors pour l P v1, αj w, Tl,P “ Ti,j et Tl,P “ 0 si l ą αj .
Montrons qu’une telle écriture est unique Tout revient en fait à prouver que si DE P K rXs et une famille
pTl,P qpl,P qPN˚ ˆI de polynômes qui vérifie p1q et p2q, alors a
#
ÿ ÿ Tl,P E“0
E` “0ñ
P PI lPN˚
Pl @ pl, P q P N˚ ˆ I, Tl,P “ 0
ÿ ÿ Tl,P
Supposons donc H “ E ` l
“ 0 P K rXs.
P PI lPN ˚
P
– Si E ‰ 0, alors deg E P N mais @ pl, P q P N˚ ˆ I, deg Tl,P ă 0 ď deg E donc deg H “ deg E P N, ce qui
est impossible. On a donc E “ 0.
– Supposons maintenant que DQ P I et Dm P N˚ tels que Tm,Q ‰ 0. On a alors
ÿ Tl,Q ÿ ÿ Tl,P
l
“ ´ l
“G
lPN ˚
Q P PI lPN ˚
P
P ‰Q
a. En effet, si on prenait deux polynômes E et deux familles qui vérifient p1q et p2q, alors les deux familles sont égales à F si et
seulement si leur différence est égale à 0. Or une telle est différence donnerait toujours la somme d’un polynôme du type E et d’une
double somme du même type que celles ci-dessus, d’où le raccourci que M. Sellès a pris en ne montrant que cette implication.
2.2.3 Récapitulatif
Soit F P K pXq.
(1) Il existe un et un seul polynôme E P K rXs appelé partie entière de F , et une seule famille pTl,P qpl,P qPN˚ ˆI
d’éléments de K rXs vérifiant :
(a) @ pl, P q P N˚ ˆ I, deg Tl,P ă deg P ;
(b) l’ensemble tpl, P q P N˚ ˆ I|Tl,P ‰ 0u est fini.
La décomposition de F en éléments simples est alors :
ÿ ÿ Tl,P
F “E`
P PI lPN˚
Pl
ÿ Tl,P
(2) Pour P P I, s’appelle la partie P -fractionnaire de la décomposition de F en éléments simples.
lPN˚
Pl
(3) Si pA, Bq est un représentant irréductible de F , alors pour P P I, P ne divise pas B implique que @l P N˚ ,
Tl,P “ 0.
Si P est un diviseur irréductible de B, c’est-à-dire su VP pF q ă 0, la partie P -fractionnaire de la décom-
ÿα
Tl,P
position de F en éléments simples est de la forme où α “ VP pBq “ ´VP pF q et Tα,P ‰ 0.
l“1
Pl
A
Explication Écrivons F “ sous forme irréductible, A et B ne peuvent donc pas avoir de racines communes
B
dans K.
Si a P K est racine de B d’ordre α P N˚ , a n’est pas racine de A donc VX´a pF q “ VX´a pAq ´ VX´a pBq “
´α ă 0.
Si a n’est pas racine de B, alors VX´a pBq “ 0 et VX´a pAq ě 0 d’où VX´a pF q ě 0.
Les pôles de F sont les racines de B dans K, et si a P K est un pôle de F d’ordre α, alors a est racine de B
d’ordre de multiplicité α.
Tl,P
avec @ pl, P q P N˚ ˆ I, deg Tl,P ă deg P ñ deg ă 0 donc deg H ă 0.
Pl
R
On a alors E ´ Q “ ´ H donc deg pE ´ Qq ă 0 ñ E ´ Q “ 0 car E ´ Q P K rXs.
B
En particulier, si deg F ă 0 ô deg A ă deg B, alors le quotient de la division euclidienne de A par B est
nul donc E “ 0.
n´1 n m
A“a0 ` a1 X ` ¨ ¨ ¨ ` an´1 X
looooooooooooooooomooooooooooooooooon `an X ` ¨ ¨ ¨ ` am X
loooooooooooomoooooooooooon
A0 A1
La division euclidienne de A1 par B donne A1 “ BQ1 ` R1 avec deg R1 ă deg B d’où A “ BQ1 ` R1 ` A0 avec
deg pA0 ` R1 q ă deg B.
Le quotient de la division euclidienne de A par B est égal au quotient de la division euclidienne de A1 par B.
λ ÿ
F “ `E` Parties P -fractionnaires
X ´a
P PIztX´au
looooooooooooooooooooooooomooooooooooooooooooooooooon
H
ˆ
Č ˙
A A
On a alors pX ´ aq F “ “ λ ` pX ´ aq H. a n’est pas racine de S donc on peut considérer paq. On a
S S
alors
Ar paq
“ λ “ pXČ´ aq F paq
Sr paq
Ă1 paq “ Sr paq d’où
Or B 1 “ S ` pX ´ aq S 1 , si bien que l’on a aussi en dérivant B
Ar paq
λ“
Ă1 paq
B
Exemples
1
(1) Soit f : t P s1, `8r ÝÑ , il s’agit de trouver une primitive de f sur s1, `8r. On remarque que
´1
t3
1
f “ Fr|s1,`8r où F “ P R pXq Ă C pXq. F est bien sous forme irréductible et X 3 ´ 1 “
` ˘X ´ 1
3
pX ´ 1q pX ´ jq X ´ j . deg F ă 0 donc E “ 0. Les pôles de F sont 1, j et j, tous simples dans la
décomposition en éléments simples de F qui s’écrit
a b c
F “ ` `
X ´1 X ´j X ´j
ˆ ˙
r
1 p1q 1 1 j j 1 1 j j
Or a “ “ , b “ 2 “ et c “ . D’où F “ ` ` . Ainsi, pour
pXČ
3 ´ 1q1 p1q 3 3j 3 3 3 X ´1 X ´j X ´j
t ą 1,
ˆ ˙
1 1 j j
f ptq “ ` `
3 t´1 t´j t´j
ˆ ˙
1 1 ´t ´ 2
“ `
3 t ´ 1 t2 ` t ` 1
żx ˆż x żx ˙
1 1 t`2
ñ f ptq dt “ dt ´ dt
3 t´1 t2 ` t ` 1
ˆ żx ˙
1 t`2
“ ln px ´ 1q ´ dt
3 t2 ` t ` 1
żx ż
t`2 1 x 2t ` 4
or dt “ dt
t2 `t`1 2 t2 ` t ` 1
ˆż x żx ˙
1 2t ` 1 1
“ dt ` 3 dt
2 t2 ` t ` 1 t2 ` t ` 1
ˆ żx ˙
1 ` 2
˘ 1
“ ln 1 ` x ` x ` 3 dt
2 t2 ` t ` 1
ˆ ˙
1 2 3
et de plus, t2 ` t ` 1 “ t` `
2 4
˜ ˆ ˙ ¸
3 4 1 2
“ 1` t`
4 3 2
żx żx
1 4 1
ñ dt “ ´ ` ˘¯2 dt
t2 `t`1 3
1` ?2
3
t` 2 1
? żx ?2
34 3
“
2 3
´ ` ˘¯2 dt
1` ? 2
3
t` 2 1
ˆ ˆ ˙˙
2 2 1
“ ? arctan ? x`
3 3 2
1
(2) Soit n P N˚ , il s’agit de faire la décomposition en éléments simples de F “ n P C pXq. X n ´ 1 “
ź X ´ 1
pX ´ uq et chaque racine est simple, deg F ă 0 donc la décomposition de F en éléments simples
uPUn
ÿ λu Ar puq 1 u
s’écrit F “ . On a alors, pour u P Un , λu “ “ “ car un “ 1. D’où
X ´u Ă1 puq
B nu n´1 n
uPUn
1 1 ÿ u
“
Xn ´1 n uPU X ´ u
n
źn
1
(3) Soient x0 , x1 , . . . , xn P C distincts avec n P P “ λ xi avec λ P C˚ . Posons F “ , deg F ă 0 donc
N˚ ,
i“1
P
la décomposition de F en éléments simples va s’écrire :
ÿ
n
λi 1 ÿn
1
F “ ñ “
X ´ xi P Ă1
i“1 i“1 P pxi q pX ´ xi q
1 ÿ
n
1 t ÿ
n
t
“ ñ “
Pr ptq Ă1 pxi q pt ´ xi q
i“1 P Pr ptq Ă1 pxi q pt ´ xi q
i“1 P
t t
Si t Ñ `8, ÝÑ 0 car deg P ě 2 et @i P v1, nw, ÝÑ 1 d’où, par unicité de la limite,
r
P ptq tÑ`8 t ´ xi tÑ`8
ÿ
n
1
“0
Ă1 pxi q
i“1 P
X4 ` X ` 1
(4) Décomposons en éléments simples la fractions rationnelle F “ . F est sous sa forme
X pX ´ 1q pX ` 1q
irréductible car A et B n’ont aucune racine commune. La division euclidienne de X 4 par X 3 ´ X donne
X pour quotient donc E “ X. On cherche donc la décomposition en éléments simples de F sous la forme
λ µ ν
F “X` ` `
X X ´1 X `1
1 3 1
Ą p0q “
λ “ XF “ ´1, µ “ pXČ
´ 1q F p1q “ , ν “ d’où
´1 ¨ 1 2 2
1 3 1
F “X´ ` `
X 2 pX ´ 1q 2 pX ` 1q
λ µ
F “ ` ` autres termes de la décomposition en éléments simples
X ´ a pX ´ aq2
A
et a n’est pas pôles des autres termes. Ainsi, “ pX ´ aq2 F “ λ pX ´ aq`µ`pX ´ aq2 pautres termesq “ G. On
S
r paq
A
peut considérer la valeur de G en a d’où µ “ “ pX Č
´ aq2 F paq. D’autre part, G1 “ λ`2 pX ´ aq pautres termesq`
r
S paq
pX ´ aq2 pautres termesq1 d’où GĂ1 paq “ λ.
A
Cas général (méthode officielle) Soit a P C un pôle de F d’ordre m ě 2 avec F “ , A ^ B “ 1 et
B
B “ pX ´ aqm S où Sr paq ‰ 0. Alors la décomposition de F en éléments simples s’écrit
A λ1 λm
F “ m “ ` ¨¨¨ ` autres termes
` looooooomooooooon
pX ´ aqm
pX ´ aq S looooooooooooooomooooooooooooooon
X ´a
HPCpXq
partie polaire relative à a
A
“ pX ´ aqm F “ λm ` λm´1 pX ´ aq ` ¨ ¨ ¨ ` λ1 pX ´ aqm´1 ` pX ´ aqm H
S
A r pa ` tq
L’application ϕ : t ÝÑ est définie sur un voisinage de 0 dans R car t ÞÝÑ Sr pa ` tq ne s’annule pas en
Sr pa ` tq
a donc, pour t voisin de 0,
mr
ϕ ptq “ λm ` λm´1 t ` ¨ ¨ ¨ ` λ1 tm´1 ` tlooooomooooon
H pa ` tq
optm´1 q
ϕ admet donc un DLm´1 p0q dont la partie régulière est λm ` λm´1 t ` ¨ ¨ ¨ ` λ1 tm´1 .
Il suffit donc d’effectuer un DLm´1 p0q de ϕ pour déterminer les coefficients λ1 , λ2 , . . . , λm par identification et
unicité de la partie régulière.
Exemple
X3 ` X ` 1
(1) Effectuons la décomposition en éléments simples de F “ dans C pXq. deg F “ ´2 ă 0 donc
X 3 pX ´ 1q2
E “ 0. Les pôles de F sont 0 (triple) et 1 (double). La décomposition en éléments simples de F s’écrit
donc
λ1 λ2 λ3 µ1 µ2
F “ ` 2` 3` `
X X X X ´ 1 pX ´ 1q2
X3 ` X ` 1
– Déterminons la partie polaire relative à 0 : X 3 F “ , on effectue un DL2 p0q de ϕ : t ÝÑ
pX ´ 1q2
1 ` t ` t3
. Pour les calculs, se reporter au chapitre 16.1 du cours complet page 242. On trouve donc
pt ´ 1q2 ` ˘
qu’au voisinage de 0, ϕ ptq “ 1 ` 3t ` 5t2 ` o t2 donc λ3 “ 1, λ2 “ 3 et λ1 “ 5.
X3 ` X ` 1
– Déterminons la partie polaire relative à 1 : pX ´ 1q2 F “ , on effectue un DL2 p0q de
X3
1 ` p1 ` tq ` p1 ` tq3
ϕ : t ÝÑ et on trouve qu’au voisinage de 0, ϕ ptq “ 3 ´ 5t ` o ptq d’où µ2 “ 3 et
p1 ` tq3
µ1 “ ´5.
On a donc
5 3 1 5 3
F “ ` 2` 3´ `
X X X X ´ 1 pX ´ 1q2
λ µ α β
F “ ` ` `
X ´ω X ´ω X `ω X `ω
par unicité de la décomposition en éléments simples. Or, puisque ω est pôle simples de F ,
1
λ “ ´ ¯1
XČ
4 ` 1 pωq
1
“
4ω 3
ω
“ ´ car ω 4 “ ´1
4
On a donc enfin :
ˆ ˙
1 ´ω ´ω ω ω
F “ ` ` `
4 X ´ω X ´ω X `ω X `ω
ˆ ˙
1 ´ω pX ´ ωq ´ ω pX ´ ωq ω pX ` ωq ` ω pX ` ωq
“ `
4 pX ´ ωq pX ´ ωq pX ` ωq pX ` ωq
ˆ ˙
1 ´2ℜe pωq X ` 2 2ℜe pωq X ` 2
“ `
4 X 2 ´ ℜe pωq ` 1 X 2 ` 2ℜe pωq ` 1
ˆ ? ? ˙
1 ´ 2X ` 2 2X ` 2
“ ? ` ?
4 X 2 ´ 2X ` 1 X 2 ` 2X ` 1
X 4 ` 1 “ X 4 ` 2X 2 ` 1 ´ 2X 2
` ˘2 ´? ¯2
“ X2 ` 1 ´ 2X
´ ? ¯´ ? ¯
“ X 2 ` 2X ` 1 X 2 ´ 2X ` 1
1
Chacun des facteurs est irréductible dans R pXq donc F “ ` 2 ? ˘` ? ˘ . La décomposition
X ` 2X ` 1 X 2 ´ 2X ` 1
de F en éléments simples va donc s’écrire
αX ` β γX ` δ
F “ ? ` ?
X 2 ` 2X ` 1 X 2 ´ 2X ` 1
1
?
2 2
X ` 12 ´ 2?1
2
X ` 21
“ ? ` ?
X 2 ` 2X ` 1 X 2 ´ 2X ` 1
1 αX ` β ´αX ` β 1 αt ` β ´αt ` β
On a donc “ 2 ? ` 2 ? d’où, pour t P R, 4 “ 2 ? ` 2 ? .
`1
X4 X ` 2X ` 1 X ´ 2X ` 1 t `1 t ` 2t ` 1 t ´ 2t ` 1
1
– La valeur en 0 donne : 1 “ β ` β ô β “ .
? 2
– La valeur en 2 donne :
? ?
1 α 2 ` β ´α 2 ` β ?
“ ` ô 1 ´ 6β “ ´4 2α
5 5 1 ?
ô 2 “ 4 2α
1
ô α“ ?
2 2
` ? ˘ 1 ´αX ` β ´ ?
3e idée : une méthode élégante On a X 2 ` 2X ` 1 F “ 2 ? “ αX ` β ` 2 ? X2 ´
? X ´ 2X ` ?1 X ` 2X ` 1
Soit z P CzR une racine de X 2 ` 2X ` 1, alors z n’est pas racine de X 2 ´ 2X ` 1. On prend alors la valeur
` ? ˘ 1
de X 2 ` 2X ` 1 F en z : 2 ? “ αz ` b or on a
z ´ 2z ` 1
? ?
z 2 ` 2z ` 1 “ 0 ô z 2 “ ´1 ´ 2z
? ?
ô z 2 ` 1 ´ 2z “ ´2 2z
Par conséquent :
1 ? ?
´ ? “ αz ` β ô ´1 “ 2 2z 2 α ` 2 2z
2 2z
? ´ ? ¯ ?
ô ´1 “ 2 2α ´1 ´ 2 2z ` 2 2z
? ? ´ ? ¯
ô ´1 “ ´2 2α ` 2 2 β ´ 2α z
? ? ` ? ˘
Or, pour a, b P R, z “ s ` it, a ` bz “ 0 ô a “ b “ 0 a . Ici, 0 “ 1 ´ 2 2 et 0 “ 2 2 β ´ 2α d’où
1 1
α“ ? et β“
2 2 2
1 ´ t2 1 ´ X2 1 ´ X2
f : t ą 0 ÝÑ ñ F “ “
pt2 ` 1q2 t3 pX 2 ` 1q2 X 3 pX ´ iq2 pX ` iq2 X 3
F est réelle donc γ “ α et δ “ β. Calculons la partie polaire relative à i. On effectue un DL1 p0q se
Č 1 ´ pi ` tq2
t ÞÝÑ pX ´ iq2 F pi ` tq “ . Au voisinage de 0, 1 ´ pi ` tq2 “ 2 ´ 2it ` o ptq et de plus,
p2i ` tq2 pi ` tq3
a. En effet, az ` b “ pas ` bq ` ita “ 0. En prenant les parties réelles et imaginaires on obtient le résultat.