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MPSI 2—Mathématiques 1

Polynômes
Exercice 1
Le but de cet exercice est de déterminer l’ensemble des nombres rationnels r tels que cos(rπ) est
rationnel.
1. On veut montrer que pour tout entier naturel n, il existe un unique polynôme Pn à coefficients
réels tel que
R
∀x ∈ , Pn (2 cos x) = 2 cos(nx)
(a) Pour tout entier naturel n, montrer l’unicité de Pn sous réserve d’existence.
(b) Montrer l’existence de P0 , P1 , et P2 .
N
(c) Soit n ∈ ∗ . On suppose que Pn−1 et Pn existent. Montrer l’existence de Pn+1 , qu’on
exprimera à l’aide de Pn et Pn−1 . En déduire le résultat.
Indication : pour x réel, écrire d’une autre façon l’expression cos((n − 1)x) + cos((n + 1)x)
(d) Pour tout entier n, trouver le degré et le coefficient dominant de Pn , et prouver que les
coefficients de Pn sont des entiers relatifs.
2. Soit r un nombre rationnel.
(a) Prouver que le réel 2 cos(rπ) est racine d’un polynôme unitaire à coefficients entiers relatifs.
(b) On suppose de plus que 2 cos(rπ) est rationnel. Montrer que 2 cos(rπ) est un entier relatif.
3. Déterminer l’ensemble des nombres rationnels r tels que cos(rπ) est rationnel.

Exercice 2
On considère un nombre premier p ≥ 5.
On note P le polynôme P = (X − 1)(X − 2) . . . (X − (p − 1)), que l’on écrit aussi

P = A0 + A1 X + . . . + Ap−2 X p−2 + X p−1

où A0 , . . . , Ap−2 sont des entiers relatifs.


1. Rappeler les relations entre racines et coefficients pour un polynôme scindé à coefficients dans
un corps . K
2. Justifier, dans Fp [X], l’égalité :
p−1
Y
X p−1 − 1 = (X − k).
k=1

En utilisant la question précédente, prouver que p divise Ak pour k entier compris entre 1 et
p − 2.
3. Que vaut A0 ? En considérant P (p), prouver que A1 est divisible par p2 .
1 1 a
4. On écrit 1 + 2 + ... + p−1 = (p−1)! , avec a entier. Prouver que a est divisible par p2 .

Exercice 3
C
1. Soit n un entier naturel non nul, Q1 , . . . , Qn des éléments de [X], et Q = Q1 Q2 . . . Qn . Prouver
que
 
n
X n
Y 
Q0 = Qk
0
Q`  = Q01 Q2 . . . Qn + Q1 Q02 Q3 . . . Qn + . . . + Q1 . . . Qn−1 Q0n
k=1 `=1
`6=k
MPSI 2—Mathématiques 2

C
2. Soit P un polynôme non constant de [X]. On note z1 , . . . , zr les racines distinctes de P dans
C , et, pour 1 ≤ k ≤ r, αk l’ordre de multiplicité de zk dans P .
En utilisant la question précédente, prouver que pour tout complexe z distinct de z1 , . . . , zr :
r
P 0 (z) X αk
=
P (z) z − zk
k=1

3. Soit P un polynôme non constant, à coefficients réels, et a un réel. On suppose que P est scindé
R
sur , et on note x1 , . . . , xr les racines réelles distinctes de P .
(a) Soit z un complexe non réel. À l’aide de la question 2, prouver en examinant la partie
0
imaginaire que aP (z)+P (z)
n’est pas nul.
R
P (z)
En déduire que aP + P 0 est scindé sur .
(b) On suppose de plus que a ≥ 0. Prouver que le polynôme aP + XP 0 est scindé sur R.
Exercice 4
C
Pour tout polynôme non constant T de [X], on note R(T ) l’ensemble des racines de T dans , et C
pour tout complexe z, αT (z) est l’ordre de multiplicité de z dans T (avec la convention αT (z) = 0 si
z n’est pas racine de T ).
1. Soit T un polynôme non nul de C[X]. Si z est racine de T d’ordre α ≥ 1, prouver que z est
racine de T 0 d’ordre α − 1.
2. Soit T un polynôme
P non nul de C[X], et Ω une partie finie de C qui contient R(T ). Prouver
que deg T = z∈Ω αT (z).
C
3. Soient A, B, C des éléments non nuls de [X], non tous trois constants, et premiers entre eux,
tels que A + B + C = 0. On note P = AB 0 − BA0 .
(a) Prouver que A, B et C sont en fait deux à deux premiers entre eux.
(b) Prouver que P n’est pas nul, et montrer qu’on a aussi P = BC 0 − CB 0 = CA0 − AC 0 .
(c) Soit z une (éventuelle) racine de A. Montrer que αP (z) ≥ αA (z) − 1.
En déduire :

deg P ≥ deg A + deg B + deg C − (Card R(A) + Card R(B) + Card R(C))

(d) En majorant le degré de P , prouver que 1 + deg C ≤ Card R(A) + Card R(B) + Card R(C).
En déduire :

(?) 1 + max(deg A, deg B, deg C) ≤ Card R(A) + Card R(B) + Card R(C)

4. Dans cette question, n est un entier au moins égal à 3.


(a) Soient U , V , W des polynômes complexes non nuls, premiers entre eux. On suppose que
U n + V n + W n = 0. Montrer que ces trois polynômes sont constants.
Indication : raisonner par l’absurde, et utiliser l’inégalité (?).
(b) Soient A, B et C des polynômes non nuls. Prouver que An + B n + C n = 0 si et seulement si
il existe un polynôme non nul D, et des complexes non nuls a, b, c vérifiant an + bn + cn = 0
tels que A = aD, B = bD, et C = cD.
(c) Prouver qu’il existe des polynômes non constants A, B, C tels que A2 + B 2 + C 2 = 0.

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