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MPSI 3 Devoir surveillé 2022-2023

DS 6 de mathématiques

1 Contrôle technique
1. On pose P = X 6 − X 4 − X 2 + 1. On remarque que P = Q(X 2 ), avec Q = X 3 −
X 2 − X + 1. 1 est racine évidente de Q et on peut factoriser Q = (X − 1)(X 2 − 1) =
(X − 1)2 (X + 1). Donc,

P = (X 2 − 1)2 (X 2 + 1) = (X − 1)2 (X + 1)2 (X 2 + 1).

On a donc une décomposition en éléments simples de F de la forme


a b c d eX + f
F = 2
+ + 2
+ + 2 ,
(X − 1) X − 1 (X + 1) X +1 X +1
où a, b, c, d, e, f ∈ R. On remarque que F est impaire, donc
−a b c d eX − f
F = −F (−X) = 2
+ − 2
+ + 2 .
(X + 1) X + 1 (X − 1) X −1 X +1
Par unicité de la décomposition en éléments simples, on en déduit que a = −c,
b = d et f = 0. On trouve la valeur de a en évaluant (X − 1)2 F en 1. On trouve
1 1
a = 2 = . On détermine e en multipliant par X 2 + 1 et en évaluant en
2 ×2 8
i3 i
i : ei = 2 2
= − donc e = −1/4. La partie entière de XF est
(i − 1) (i + 1) 4
b + d + e = 2b + e, qui est nul car deg F = −3. Donc 2b + e = 0, et donc b = 1/8.
Finalement,
1 1 1 1 1 1 1 1 1 X
F = + − + − .
8 (X − 1)2 8 X − 1 8 (X + 1)2 8 X + 1 4 X 2 + 1
sin x
 x  x−sin x
2. On note g(x) = . On a
sin x
  x 
sin x
g(x) = exp ln .
x − sin x sin x
On calcule :
x x 1 x2
= x 3 = x2
= 1 + + o(x2 ).
sin x x− 6
+ o(x 3) 1− 6
2
+ o(x ) 6

1
x2 x2
 x   
2
On en déduit que ln = ln 1 + + o(x ) = + o(x2 ). De plus,
sin x 6 6
sin x x 6
∼ x3 = 2 .
x − sin x 6
x

sin x  x  6 x2
Donc, ln ∼ 2× = 1.
x − sin x sin x x 6
Par composition de limites, on en déduit que lim g = e.
0

3. On commence par écrire le développement limité de 1 + u à la précision o(u3 ).
√ 1 1 1
1 + u = 1 + u − u2 + u3 + o(u3 ).
2 8 16
On calcule :
r r !
2 1
f (x) = x2 1+ − 1+ 2
x x
     
2 12 1 4 1 8 1 1 1
=x 1+ − + +o − 1+ 2 +o
2 x 8 x2 16 x3 x3 2x x3
 
1 1
=x−1+ +o
2x x

On en déduit que la droite d’équation y = x−1 est asymptote à la courbe représentative


de f en +∞. De plus, l’asymptote est en-dessous de cette courbe (au voisinage de
+∞).
2
4. On note f la fonction définie sur R∗+ par f (x) = 1 + . Pour tout x > 0, on a
x
2
f (x) > 1. De plus, si x > 1, on a f (x) < 1 + = 3. On en déduit que, quel que soit
1
u0 > 0, u2 ∈]1, 3[.
2
La fonction f est décroissante sur [1, 3], avec f (1) = 3 et f (3) = 1 + ∈ [1, 3]. On
3
en déduit que l’intervalle [1, 3] est stable par f .
On résout :
2
f (x) = x ⇐⇒ x = 1 +
x
= ⇐⇒ x2 − x − 2 = 0
= ⇐⇒ x = −1 ou x = 2

L’unique point fixe de f sur [1, 3] est donc 2. On peut calculer f ′ (2) = −1/2, pour
conjecturer que 2 est un point fixe attractif.

2
On calcule
2 2x 3x + 2
f ◦ f (x) = 1 + 2 =1+ = .
1+ x
x+2 x+2
−x2 + x + 2
Donc f ◦ f (x) − x = . On en déduit que f ◦ f (x) > x pour x < 2 et
x+2
f ◦ f (x) < x pour x > 2.
Ainsi, les intervalles [1, 2] et [2, 3] sont stables par f ◦ f . Une suite récurrente de type
vn+1 = f ◦ f (vn ) est croissante dans l’intervalle [1, 2] et décroissante dans l’intervalle
[2, 3].
Bilan : si u0 ∈ [1, 2], u1 ∈ [2, 3]. La suite (u2n ) est à valeurs dans [1, 2] et est
croissante ; la suite (u2n+1 ) est à valeurs dans [2, 3] et est décroissante. Par théorème
de la limite monotone, ces deux suites convergent ; nécessairement vers le point fixe
2 (seul point fixe de f ◦ f sur [1, 3]). Et inversement si u0 ∈ [2, 3].
On en déduit que (un ) converge toujours vers 2.

2 Exercice - Étude asymptotique de la fonction W de


Lambert
1. f est de classe C ∞ comme produit de fonctions C ∞ . On a f ′ (t) = (t + 1)et ≥ 0, avec
égalité seulement en −1. Donc f est strictement croissante. De plus, f (−1) = −e−1
et lim f = +∞.
+∞f

Par le théorème de la bijection, f réalise une bijection de [−1, +∞[ sur [−e−1 , +∞[.
2. Soit x ≥ −e−1 . Par définition, on a W (x)eW (x) = x. On passe au logarithme :
W (x) + ln W (x) = ln x.
Des variations de f , on déduit que lim W = +∞. Donc, ln W (x) = o(W (x)). Donc
+∞
W (x) ∼ ln x en +∞.
Notons maintenant y(x) = W (x) − ln x. On réécrit l’équation précédente :
y(x) + ln x + ln(ln x + y(x)) = ln x.
Et y(x) = o(ln x) en +∞. Donc,
y(x)
y(x) + ln(ln x) + ln(1 + ) = 0.
ln x
y(x)
Comme tend vers 0 en +∞, on en déduit :
ln x
 
y(x)
y(x) + ln(ln x) + O = 0.
ln x

3
 
y(x)
Le terme O est borné et ln(ln x) tend vers +∞. Donc, y(x) ∼ − ln(ln x). Et
ln x
on peut réécrire plus précisément :
 
ln(ln x)
y(x) = − ln(ln x) + O .
ln x
Finalement :  
ln(ln x)
W (x) = ln x − ln(ln x) + O .
ln x
3. La dérivée de f ne s’annule qu’en −1, d’image −e−1 par f . Donc W est C ∞ sur
] − e−1 , +∞[. En particulier, elle admet un développement limité à tout ordre en 0.
On a f (0) = 0, donc W (0) = 0. On peut donc écrire W (x) = ax + bx2 + cx3 + o(x3 ),
où a, b, c sont à déterminer.
Pour x ≥ −e−1 , on a l’égalité W (x)eW (x) = x. Donc,
(ax + bx2 + cx3 + o(x3 )) exp(ax + bx2 + o(x2 )) = x.
On développe :
1
x(a + bx + cx2 + o(x2 ))(1 + (ax + bx2 ) + (ax + bx2 )2 + o(x2 )) = x.
2
a2
x(a + (a2 + b)x + (c + 2ab + )x2 + o(x2 )) = x.
2
a2
On en déduit que a = 1, a2 + b = 0 et c + 2ab + = 0. Donc a = 1, b = −1 et
2
3
c= . Donc,
2
3
W (x) = x − x2 + x3 + o(x3 ).
2

3 Problème - Mesure de Mahler


3.1 Minoration de M(P )
1. On a les relations coefficients-racines :
ak X
∀k ∈ J0, d − 1K, = (−1)d−k αi1 αi2 . . . αid−k .
ad 1≤i 1 <i2 <···<id−k ≤d

d   d  
X d d
X
k d
2. On a = 2 et (−1) = 0 si d ≥ 1, par la formule du binôme de
k=0
k k=0
k
Newton. Donc, si d ≥ 1,
X d X d
= = 2d−1 .
0≤k≤d
k 0≤k≤d
k
k≡0[2] k≡1[2]

4
 
d
En particulier, si d ≥ 1, tout coefficient binomial est inférieur à 2d−1 .
k
3. Soit k ∈ J0, d − 1K. Dans l’identité
ak X
= (−1)d−k αi1 αi2 . . . αid−k ,
ad 1≤i 1 <i2 <···<id−k ≤d

   
d d
la somme contient = termes. Considérons un tel terme αi1 . . . αik . On
d−k k
a
d−k
Y d
Y
|αi1 . . . αid−k | ≤ max(1, |αi,j |) ≤ max(1, |αi |).
j=1 i=1

La première inégalité est évidente et la deuxième vient de ce qu’on a multiplié


l’expression par des facteurs tous plus grands que 1. Donc, chaque terme vérifie

M(P )
|αi1 . . . αid−k | ≤ .
|ad |

Par inégalité triangulaire, on en déduit que :


 
ak X d M(P )
≤ |αi1 . . . αid−k | ≤ .
ad 1≤i ≤d
k |a d|
1 <i2 <···<id−k

Avec la question précédente, on en déduit que

|ak | ≤ 2d−1 M(P ).

Or, ∥P ∥∞ = |ak | pour un certain k. Si ce k ≤ d − 1, on a donc ∥P ∥∞ ≤ 2d−1 M(P ).


Et si ∥P ∥∞ = |ad |, l’inégalité est encore vraie car
d
Y |ad |
M(P ) = |ad | max(1, |αi |) ≥ |ad | ≥ .
i=1
2d−1

3.2 Un théorème de Kronecker sur les nombres algébriques



2 est racine de X 3 − 2 et j est racine de X 3 − 1. Ce sont deux polynômes non nuls
3
4. √3
à coefficients rationnels, donc 2 et j sont algébriques.
√ √
5. Notons α = 2 + i. On a α2 = 1 + 2i 2. Donc (α2 − 1)2 = −8. Donc, α est racine
de P = (X 2 − 1)2 + 8 = X 4 − 2X 2 + 9, qui est un polynôme non nul à coefficients
rationnels. Donc α est algébrique.

5
6. On peut montrer que l’ensemble des polynômes Q ∈ Q[X] s’annulant en α est un
idéal de Q[X] et utiliser que Q[X] est un anneau principal.
Ou bien, on adapte la démonstration. Comme α est algébrique, on peut trouver un
polynôme P ∈ Q[X] − {0} s’annulant en α. On considère un tel polynôme de degré
minimal. Quitte à le multiplier par une constante, on peut le supposer unitaire.
Notons donc Pα un polynôme unitaire de degré minimal d dont α est racine.
Soit Q un polynôme de Q[X]. On écrit la division euclidienne de Q par Pα dans Q[X]
:
Q = Pα A + R,
où A ∈ Q[X] et R ∈ Qd−1 [X]. En évaluant en α : Q(α) = R(α). Ainsi, on a
l’équivalence Q(α) = 0 ⇐⇒ R(α) = 0. Ceci est encore équivalent à R = 0 par
minimalité du degré de Pα . Finalement, Q(α) = 0 ⇐⇒ Pα divise Q.
L’unicité de Pα en découle : si deux polynômes vérifient cette propriété, ils se divisent
l’un l’autre ; comme ils sont unitaires, ils sont égaux.

7. Le polynôme X 2 − 2 est unitaire et a 2 pour racine.
√ C’est son polynôme minimal :
en effet, sinon le polynôme
√ serait √ de degré√ 1 et 2 serait rationnel, ce qui n’est pas.
Donc les conjugués de 2 sont 2 et − 2.
Le polynôme X 3 − 1 est unitaire et a j pour racine. Mais ce n’est pas son polynôme
minimal. En effet, j est aussi racine de X 2 + X + 1. Ce polynôme est le polynôme
minimal de j, sinon le polynôme minimal serait de degré 1 et j serait rationnel, ce
qui n’est pas. L’autre racine de X 2 + X + 1 est j 2 . Donc les conjugués de j sont j
et j 2 .
8. (a) Montrons d’abord l’unicité. Si on a deux tels couples (F1 , G1 ) et (F2 , G2 ), alors
(F1 − F2 )(X 2 ) = X(G1 − G2 )(X 2 ).
Or le polynôme de gauche est pair et celui de droite est impair. Donc, les deux
sont nuls. En raisonnant par exemple sur le degré, ceci implique que F1 = F2
et G1 = G2 .
Xd
Pour l’existence, on écrit P = ak X k . En séparant les exposants pairs et
k=0
impairs :
X X X X
P = ak X k + ak X k = ak (X 2 )k/2 + X ak (X 2 )(k−1)/2 .
0≤k≤d 0≤k≤d 0≤k≤d 0≤k≤d
k≡0[2] k≡1[2] k≡0[2] k≡1[2]
X X
En posant F = ak X k/2 et G = ak X (k−1)/2 , on a donc
0≤k≤d 0≤k≤d
k≡0[2] k≡1[2]

P = F (X 2 ) + XG(X 2 ).

6
(b) Soit x ∈ R. On évalue F 2 − XG2 en x2 :

(F 2 − XG2 )(x2 ) = (F 2 (x2 ) − x2 G2 (x2 )) = (F (x2 ) − xG(x2 ))(F (x2 ) + xG(x2 )).

Par définition de F et G, on a en évaluant l’identité P = F (X 2 ) + XG(X 2 ) en


x et −x :

P (x) = F (x2 ) + xG(x2 ) et P (−x) = F (x2 ) − xG(x2 ).

Donc,
d
Y d
Y
2 2 2 d
(F − XG )(x ) = P (−x)P (x) = (−x − αi )(x − αi ) = (−1) (x2 − αi2 ).
i=1 i=1

d
Y
Ainsi, les polynômes F 2 −XG2 et (−1)d (X −αi2 ) coïncident sur tous les réels
i=1
de la forme x2 . Comme il y en a une infinité, ces polynômes sont égaux :
d
Y
2 2
F − XG = (X − αi2 ).
i=1

(c) Soit α un entier algébrique de degré inférieur à d. On peut trouver P ∈ Z[X] −


{0} unitaire de degré inférieur à d tel que P (α) = 0. On définit F et G comme
à la question (a). Dans ce cas, on a aussi F, G ∈ Z[X]. Donc, on a aussi F 2 −
XG2 ∈ Z[X]. De plus, par la question précédente, F 2 − XG2 est un polynôme
unitaire au signe près, dont α2 est une racine. Et ce polynôme est même degré
que P . Ainsi, α2 est racine d’un polynôme unitaire de degré inférieur à d, c’est
un entier algébrique de degré inférieur à d.
d
Y
(d) Soit α un tel nombre algébrique. On écrit Pα = (X − αi ), avec |αi | ≤ 1, pour
i=1
tout i. En notant F et G comme dans la question (a), le polynôme F 2 − XG2 ∈
Q[X] et a α2 pour racine. Ainsi, α2 est algébrique et Pα2 divise F 2 − XG2 . En
particulier, les racines de Pα2 sont incluses dans {αi2 }. Comme, pour tout i,
|αi |2 ≤ 1, ceci conclut.

9. Soit P ∈ P. D’après l’inégalité de la partie 1, on a ∥P ∥∞ ≤ 2d−1 A. Ainsi, on a une


borne sur la valeur absolue de tous les coefficients de P . Comme ces coefficients sont
entiers, il n’y a qu’un nombre fini de coefficients possibles. Comme le degré de P est
inférieur à d, il n’y a qu’un nombre fini de polynômes dans P.

10. Soit α un tel entier algébrique de degré inférieur à d (on fixe un tel d). D’après, les
questions (c) et (d), α2 vérifie les mêmes hypothèses que α (entier algébrique de degré

7
inférieur à d dont toutes les racines sont de module inférieur à 1). Par récurrence
n
immédiate, tous les α2 , pour n ∈ N, vérifient aussi cette propriété.
La condition sur les racines (et le fait qu’un polynôme minimal est unitaire) implique
que, pour tout n ∈ N, M(Pα2n ) = 1. Et de plus, les degrés des Pα2n sont tous
inférieurs à d. Ainsi, tous les Pα2n sont dans P, avec A = 1 dans la question
précédente.
Or, cet ensemble est fini. Donc, l’ensemble des racines des polynômes de P est lui
n m n m
aussi fini. Ainsi, il existe deux entiers m < n tels que α2 = α2 . Alors, α2 −2 = 1.
Donc α est une racine (2n − 2m )-ème de l’unité.

Erratum : comme l’a fait remarquer S. M., le dernier argument ne marche que si on
sait que les polynômes minimaux Pα2n sont à coefficients entiers. Il est vrai que α est
un entier algébrique ssi son polynôme minimal est dans Z[X], mais je pensais pouvoir
me passer de ce résultat (pas évident à démontrer). Il semble finalement qu’on ne
puisse pas faire sans...

3.3 Formule de Jensen


11. Notons α1 , . . . , αd et β1 , . . . , βd′ les racines respectives de P et Q. Notons ad et bd′
les coefficients dominants de P et Q. Alors, P Q a pour coefficient dominant ad bd′ et
pour racines α1 , . . . , αd , β1 , . . . , βd′ . Donc :
d d′
Y Y
M(P Q) = |ad bd′ | max(1, |ai |) max(1, |bj |) = M(P )M(Q).
i=1 j=1

q √
12. (a) Pour t ∈ [0, 2π], on a |eit − r| = (cos t − r)2 + sin2 t = 1 − 2r cos t + r2 .
Or, la fonction t 7→ 1 − 2r cos t + r2 est continue et ne s’annule pas (car r2 −
r cos t+ ≥ r2 − 2r + 1 = (r − 1)2 > 0). Par composition, on en déduit que
t 7→ ln |eit − r| est bien définie et continue sur [0, 2π]. Ainsi, I(r) est bien
définie.
(b) On calcule :
Z 2π Z 2π Z 2π
2 1 it 2 1 it/2 1
I(r ) = ln |e − r |dt = ln |e − r|dt + ln |eit/2 + r|dt.
2π 0 2π 0 2π 0

On fait les changements de variable u = t/2 dans la première intégrale et u =


t/2 − π dans la deuxième. Alors,
Z π Z 0
2 2 iu 2
I(r ) = ln |e − r|du + ln |eiu−iπ + r|du.
2π 0 2π −π

8
On obtient ainsi :
Z π
2 1
I(r ) = ln |eiu − r|du = 2I(r),
π −π

par 2π-périodicité de t 7→ ln |eit − r|.


(c) Par récurrence immédiate, on en déduit que, pour tout n ∈ N :
n
I(r2 ) = 2n I(r).
n √
Par ailleurs, pour tout t ∈ [0, 2π] et pour tout n ∈ N, |eit −r2 | = 1 − 2r2n ‘ cos t + r2n
n n
est compris entre |r2 − 1| et |r2 + 1|. En utilisant la croissance de l’intégrale,
on en déduit que :
n n n
ln |r2 − 1| ≤ I(r2 ) ≤ ln |r2 + 1|.

On conclut en divisant par 2n .


n
(d) On suppose r > 1. Alors, pour tout n, r2 + 1 est positif et, pour n assez
n n n n
grand, r2 − 1 est positif. Les suites r2 − 1 et r2 + 1 sont équivalentes à r2
et tendent vers +∞. On peut passer au logarithme dans les équivalents pour
n n
des suites tendant vers +∞. On a donc ln |r2 − 1| ∼ ln(r2 ) = 2n ln r. De
n n
même, ln |r2 + 1| =∼ ln(r2 ) = 2n ln r. On en déduit que dans l’encadrement
de I(r), les deux suites à gauche et à droite tendent vers ln r. Par théorème
d’encadrement, I(r) = ln r.
n n
Si r < 1, r2 − 1 et r2 + 1 tendent vers 0. Par opérations usuelles, les deux
suites encadrant I(r) tendent vers 0. Donc I(r) est nul.

13. Par définition, M(X − α) = max(1, |α|). On écrit α = reiϕ avec r = |α|. Alors,
Z 2π Z 2π Z 2π
it it−iϕ
ln |e − α|dt = ln |e − r|dt = ln |eit − r|dt,
0 0 0

par changement de variable et 2π-périodicité.


Z 2π
1
ln |eit − α|dt = I(r) = ln max(1, r) . Donc

On en déduit que
2π 0
 Z 2π 
1 it
exp ln |e − α|dt = max(1, r) = M(X − α).
2π 0

14. Considérons deux polynômes P, Q ∈ C[X] − {0} sont les racines sont de module
différent de 1. Un calcul immédiat montre que
 Z 2π   Z 2π   Z 2π 
1 it 1 it 1 it
exp ln |(P Q)(e )|dt = exp ln |P (e )|dt exp ln |Q(e )|dt .
2π 0 2π 0 2π 0

9
On sait par ailleurs que M(P Q) = M(P )M(Q). On en déduit que si la formule
annoncée est vraie pour deux polynômes, elle est aussi vraie pour leur produit.
Or, on a montré à la question précédente, qu’elle est vraie pour tout polynôme
X − α. Par le théorème de d’Alembert-Gauss, tout polynôme unitaire est produt de
tels polynômes. Donc, par une récurrence immédiate, la formule annoncée est vraie
pour tout polynôme unitaire (dont les racines sont toutes de module différent de 1).
 Z 2π 
∗ 1
De plus, si c ∈ C est une constante, on a M(c) = |c| et exp ln |c|dt = |c|.
2π 0
La formule est donc aussi vraie pour les polynômes constants ; donc, par produit,
pour tous les polynômes (dont les racines sont de module différent de 1).

3.4 Majoration de M(P )


 n∈ N. Comme u est convexe, on a – par inégalité de Jensen appliqué aux réels
15. Soit
k
f :
n
n  ! n   
1X k 1X k
u f ≤ u f .
n k=1 n n k=1 n
Z 1
La parenthèse du membre de gauche tend vers f (t)dt par le fait admis. Par
0 Z 1 
continuité de u, le membre de gauche tend donc vers u f (t)dt . Le membre de
Z 1 0

droite tend vers u ◦ f (t)dt par le fait admis.


0
Par passage à la limite dans les inégalités, on en déduit l’inégalité de l’énoncé.
n
X
it
16. Soit t ∈ [0, 2π]. On a P (e ) = ak eikt . Donc,
k=0
n
X
|P (eit )|2 = ak al ei(k−l)t .
k,l=0

Or l’intégrale entre 0 et 2π d’une fonction t 7→ eint est nulle, sauf si n = 0, où elle


vaut 2π. En intégrant, on en déduit donc que :
Z 2π n
1 iθ 2
X
|P (e )| dt = |ak |2 .
2π 0 k=0

17. D’après la partie précédente,


 Z 2π  Z 1 
1 it 2iπu
M(P ) = exp ln |P (e )|dt = exp ln |P (e )|du .
2π 0 0

10
Par l’inégalité de la question 15, et par convexité de la fonction exponentielle, on a
donc : Z 1 Z 2π
2iπu 2 1
M(P ) ≤ |P (e )| du = |P (eit )|dt.
0 2π 0
Par inégalité de Cauchy-Schwarz intégrale,
Z 2π  1 Z 2π
1 it
1/2
|P (e )|dt ≤ |P (eit )|2 dt .
2π 0 2π 0
En mettant toutes les inégalités ensemble, on en déduit que
d
X 1/2
M(P ) ≤ |ak |2 .
k=0

18. Pour tout k, on a |ak | ≤ ∥P ∥∞ . De la question précédente, on déduit donc :


d
X 1/2 √
M(P ) ≤ ∥P ∥2∞ = d + 1∥P ∥∞ .
k=0

19. L’inégalité est montrée pour tout polynôme P ∈ C[X] − {0}, dont les racines sont de
Yd
module différent de 1. Soit P ∈ C[X]−{0}, quelconque. On écrit P = ad (X −αi ).
i=1
Pour tout n ∈ N∗ , notons
d
Y 1
Pn = ad (X − αi + ).
i=1
n

La définition de P montre, par opérations élémentaires que lim M(Pn ) = M(P ).


n
De plus, par les relations coefficients-racines, les coefficients de Pn tendent vers les
coefficients de P quand n tend vers l’infini. On en déduit que ∥Pn ∥∞ tend vers ∥P ∥∞ .
1
Le nombre complexe αi − ne peut être de module 1 qu’au plus pour deux valeurs
n
de n (une horizontale coupe le cercle trigonométrique en au plus deux points). Donc,
pour n assez grand, aucune des racines de Pn n’est de module 1. L’inégalité de la
question précédente s’applique :

M(Pn ) ≤ d + 1∥Pn ∥∞ .

En faisant tendre n vers l’infini, on en déduit l’inégalité analogue pour P .

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