Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
DS 6 de mathématiques
1 Contrôle technique
1. On pose P = X 6 − X 4 − X 2 + 1. On remarque que P = Q(X 2 ), avec Q = X 3 −
X 2 − X + 1. 1 est racine évidente de Q et on peut factoriser Q = (X − 1)(X 2 − 1) =
(X − 1)2 (X + 1). Donc,
1
x2 x2
x
2
On en déduit que ln = ln 1 + + o(x ) = + o(x2 ). De plus,
sin x 6 6
sin x x 6
∼ x3 = 2 .
x − sin x 6
x
sin x x 6 x2
Donc, ln ∼ 2× = 1.
x − sin x sin x x 6
Par composition de limites, on en déduit que lim g = e.
0
√
3. On commence par écrire le développement limité de 1 + u à la précision o(u3 ).
√ 1 1 1
1 + u = 1 + u − u2 + u3 + o(u3 ).
2 8 16
On calcule :
r r !
2 1
f (x) = x2 1+ − 1+ 2
x x
2 12 1 4 1 8 1 1 1
=x 1+ − + +o − 1+ 2 +o
2 x 8 x2 16 x3 x3 2x x3
1 1
=x−1+ +o
2x x
L’unique point fixe de f sur [1, 3] est donc 2. On peut calculer f ′ (2) = −1/2, pour
conjecturer que 2 est un point fixe attractif.
2
On calcule
2 2x 3x + 2
f ◦ f (x) = 1 + 2 =1+ = .
1+ x
x+2 x+2
−x2 + x + 2
Donc f ◦ f (x) − x = . On en déduit que f ◦ f (x) > x pour x < 2 et
x+2
f ◦ f (x) < x pour x > 2.
Ainsi, les intervalles [1, 2] et [2, 3] sont stables par f ◦ f . Une suite récurrente de type
vn+1 = f ◦ f (vn ) est croissante dans l’intervalle [1, 2] et décroissante dans l’intervalle
[2, 3].
Bilan : si u0 ∈ [1, 2], u1 ∈ [2, 3]. La suite (u2n ) est à valeurs dans [1, 2] et est
croissante ; la suite (u2n+1 ) est à valeurs dans [2, 3] et est décroissante. Par théorème
de la limite monotone, ces deux suites convergent ; nécessairement vers le point fixe
2 (seul point fixe de f ◦ f sur [1, 3]). Et inversement si u0 ∈ [2, 3].
On en déduit que (un ) converge toujours vers 2.
Par le théorème de la bijection, f réalise une bijection de [−1, +∞[ sur [−e−1 , +∞[.
2. Soit x ≥ −e−1 . Par définition, on a W (x)eW (x) = x. On passe au logarithme :
W (x) + ln W (x) = ln x.
Des variations de f , on déduit que lim W = +∞. Donc, ln W (x) = o(W (x)). Donc
+∞
W (x) ∼ ln x en +∞.
Notons maintenant y(x) = W (x) − ln x. On réécrit l’équation précédente :
y(x) + ln x + ln(ln x + y(x)) = ln x.
Et y(x) = o(ln x) en +∞. Donc,
y(x)
y(x) + ln(ln x) + ln(1 + ) = 0.
ln x
y(x)
Comme tend vers 0 en +∞, on en déduit :
ln x
y(x)
y(x) + ln(ln x) + O = 0.
ln x
3
y(x)
Le terme O est borné et ln(ln x) tend vers +∞. Donc, y(x) ∼ − ln(ln x). Et
ln x
on peut réécrire plus précisément :
ln(ln x)
y(x) = − ln(ln x) + O .
ln x
Finalement :
ln(ln x)
W (x) = ln x − ln(ln x) + O .
ln x
3. La dérivée de f ne s’annule qu’en −1, d’image −e−1 par f . Donc W est C ∞ sur
] − e−1 , +∞[. En particulier, elle admet un développement limité à tout ordre en 0.
On a f (0) = 0, donc W (0) = 0. On peut donc écrire W (x) = ax + bx2 + cx3 + o(x3 ),
où a, b, c sont à déterminer.
Pour x ≥ −e−1 , on a l’égalité W (x)eW (x) = x. Donc,
(ax + bx2 + cx3 + o(x3 )) exp(ax + bx2 + o(x2 )) = x.
On développe :
1
x(a + bx + cx2 + o(x2 ))(1 + (ax + bx2 ) + (ax + bx2 )2 + o(x2 )) = x.
2
a2
x(a + (a2 + b)x + (c + 2ab + )x2 + o(x2 )) = x.
2
a2
On en déduit que a = 1, a2 + b = 0 et c + 2ab + = 0. Donc a = 1, b = −1 et
2
3
c= . Donc,
2
3
W (x) = x − x2 + x3 + o(x3 ).
2
d d
X d d
X
k d
2. On a = 2 et (−1) = 0 si d ≥ 1, par la formule du binôme de
k=0
k k=0
k
Newton. Donc, si d ≥ 1,
X d X d
= = 2d−1 .
0≤k≤d
k 0≤k≤d
k
k≡0[2] k≡1[2]
4
d
En particulier, si d ≥ 1, tout coefficient binomial est inférieur à 2d−1 .
k
3. Soit k ∈ J0, d − 1K. Dans l’identité
ak X
= (−1)d−k αi1 αi2 . . . αid−k ,
ad 1≤i 1 <i2 <···<id−k ≤d
d d
la somme contient = termes. Considérons un tel terme αi1 . . . αik . On
d−k k
a
d−k
Y d
Y
|αi1 . . . αid−k | ≤ max(1, |αi,j |) ≤ max(1, |αi |).
j=1 i=1
M(P )
|αi1 . . . αid−k | ≤ .
|ad |
5
6. On peut montrer que l’ensemble des polynômes Q ∈ Q[X] s’annulant en α est un
idéal de Q[X] et utiliser que Q[X] est un anneau principal.
Ou bien, on adapte la démonstration. Comme α est algébrique, on peut trouver un
polynôme P ∈ Q[X] − {0} s’annulant en α. On considère un tel polynôme de degré
minimal. Quitte à le multiplier par une constante, on peut le supposer unitaire.
Notons donc Pα un polynôme unitaire de degré minimal d dont α est racine.
Soit Q un polynôme de Q[X]. On écrit la division euclidienne de Q par Pα dans Q[X]
:
Q = Pα A + R,
où A ∈ Q[X] et R ∈ Qd−1 [X]. En évaluant en α : Q(α) = R(α). Ainsi, on a
l’équivalence Q(α) = 0 ⇐⇒ R(α) = 0. Ceci est encore équivalent à R = 0 par
minimalité du degré de Pα . Finalement, Q(α) = 0 ⇐⇒ Pα divise Q.
L’unicité de Pα en découle : si deux polynômes vérifient cette propriété, ils se divisent
l’un l’autre ; comme ils sont unitaires, ils sont égaux.
√
7. Le polynôme X 2 − 2 est unitaire et a 2 pour racine.
√ C’est son polynôme minimal :
en effet, sinon le polynôme
√ serait √ de degré√ 1 et 2 serait rationnel, ce qui n’est pas.
Donc les conjugués de 2 sont 2 et − 2.
Le polynôme X 3 − 1 est unitaire et a j pour racine. Mais ce n’est pas son polynôme
minimal. En effet, j est aussi racine de X 2 + X + 1. Ce polynôme est le polynôme
minimal de j, sinon le polynôme minimal serait de degré 1 et j serait rationnel, ce
qui n’est pas. L’autre racine de X 2 + X + 1 est j 2 . Donc les conjugués de j sont j
et j 2 .
8. (a) Montrons d’abord l’unicité. Si on a deux tels couples (F1 , G1 ) et (F2 , G2 ), alors
(F1 − F2 )(X 2 ) = X(G1 − G2 )(X 2 ).
Or le polynôme de gauche est pair et celui de droite est impair. Donc, les deux
sont nuls. En raisonnant par exemple sur le degré, ceci implique que F1 = F2
et G1 = G2 .
Xd
Pour l’existence, on écrit P = ak X k . En séparant les exposants pairs et
k=0
impairs :
X X X X
P = ak X k + ak X k = ak (X 2 )k/2 + X ak (X 2 )(k−1)/2 .
0≤k≤d 0≤k≤d 0≤k≤d 0≤k≤d
k≡0[2] k≡1[2] k≡0[2] k≡1[2]
X X
En posant F = ak X k/2 et G = ak X (k−1)/2 , on a donc
0≤k≤d 0≤k≤d
k≡0[2] k≡1[2]
P = F (X 2 ) + XG(X 2 ).
6
(b) Soit x ∈ R. On évalue F 2 − XG2 en x2 :
(F 2 − XG2 )(x2 ) = (F 2 (x2 ) − x2 G2 (x2 )) = (F (x2 ) − xG(x2 ))(F (x2 ) + xG(x2 )).
Donc,
d
Y d
Y
2 2 2 d
(F − XG )(x ) = P (−x)P (x) = (−x − αi )(x − αi ) = (−1) (x2 − αi2 ).
i=1 i=1
d
Y
Ainsi, les polynômes F 2 −XG2 et (−1)d (X −αi2 ) coïncident sur tous les réels
i=1
de la forme x2 . Comme il y en a une infinité, ces polynômes sont égaux :
d
Y
2 2
F − XG = (X − αi2 ).
i=1
10. Soit α un tel entier algébrique de degré inférieur à d (on fixe un tel d). D’après, les
questions (c) et (d), α2 vérifie les mêmes hypothèses que α (entier algébrique de degré
7
inférieur à d dont toutes les racines sont de module inférieur à 1). Par récurrence
n
immédiate, tous les α2 , pour n ∈ N, vérifient aussi cette propriété.
La condition sur les racines (et le fait qu’un polynôme minimal est unitaire) implique
que, pour tout n ∈ N, M(Pα2n ) = 1. Et de plus, les degrés des Pα2n sont tous
inférieurs à d. Ainsi, tous les Pα2n sont dans P, avec A = 1 dans la question
précédente.
Or, cet ensemble est fini. Donc, l’ensemble des racines des polynômes de P est lui
n m n m
aussi fini. Ainsi, il existe deux entiers m < n tels que α2 = α2 . Alors, α2 −2 = 1.
Donc α est une racine (2n − 2m )-ème de l’unité.
Erratum : comme l’a fait remarquer S. M., le dernier argument ne marche que si on
sait que les polynômes minimaux Pα2n sont à coefficients entiers. Il est vrai que α est
un entier algébrique ssi son polynôme minimal est dans Z[X], mais je pensais pouvoir
me passer de ce résultat (pas évident à démontrer). Il semble finalement qu’on ne
puisse pas faire sans...
q √
12. (a) Pour t ∈ [0, 2π], on a |eit − r| = (cos t − r)2 + sin2 t = 1 − 2r cos t + r2 .
Or, la fonction t 7→ 1 − 2r cos t + r2 est continue et ne s’annule pas (car r2 −
r cos t+ ≥ r2 − 2r + 1 = (r − 1)2 > 0). Par composition, on en déduit que
t 7→ ln |eit − r| est bien définie et continue sur [0, 2π]. Ainsi, I(r) est bien
définie.
(b) On calcule :
Z 2π Z 2π Z 2π
2 1 it 2 1 it/2 1
I(r ) = ln |e − r |dt = ln |e − r|dt + ln |eit/2 + r|dt.
2π 0 2π 0 2π 0
8
On obtient ainsi :
Z π
2 1
I(r ) = ln |eiu − r|du = 2I(r),
π −π
13. Par définition, M(X − α) = max(1, |α|). On écrit α = reiϕ avec r = |α|. Alors,
Z 2π Z 2π Z 2π
it it−iϕ
ln |e − α|dt = ln |e − r|dt = ln |eit − r|dt,
0 0 0
14. Considérons deux polynômes P, Q ∈ C[X] − {0} sont les racines sont de module
différent de 1. Un calcul immédiat montre que
Z 2π Z 2π Z 2π
1 it 1 it 1 it
exp ln |(P Q)(e )|dt = exp ln |P (e )|dt exp ln |Q(e )|dt .
2π 0 2π 0 2π 0
9
On sait par ailleurs que M(P Q) = M(P )M(Q). On en déduit que si la formule
annoncée est vraie pour deux polynômes, elle est aussi vraie pour leur produit.
Or, on a montré à la question précédente, qu’elle est vraie pour tout polynôme
X − α. Par le théorème de d’Alembert-Gauss, tout polynôme unitaire est produt de
tels polynômes. Donc, par une récurrence immédiate, la formule annoncée est vraie
pour tout polynôme unitaire (dont les racines sont toutes de module différent de 1).
Z 2π
∗ 1
De plus, si c ∈ C est une constante, on a M(c) = |c| et exp ln |c|dt = |c|.
2π 0
La formule est donc aussi vraie pour les polynômes constants ; donc, par produit,
pour tous les polynômes (dont les racines sont de module différent de 1).
10
Par l’inégalité de la question 15, et par convexité de la fonction exponentielle, on a
donc : Z 1 Z 2π
2iπu 2 1
M(P ) ≤ |P (e )| du = |P (eit )|dt.
0 2π 0
Par inégalité de Cauchy-Schwarz intégrale,
Z 2π 1 Z 2π
1 it
1/2
|P (e )|dt ≤ |P (eit )|2 dt .
2π 0 2π 0
En mettant toutes les inégalités ensemble, on en déduit que
d
X 1/2
M(P ) ≤ |ak |2 .
k=0
19. L’inégalité est montrée pour tout polynôme P ∈ C[X] − {0}, dont les racines sont de
Yd
module différent de 1. Soit P ∈ C[X]−{0}, quelconque. On écrit P = ad (X −αi ).
i=1
Pour tout n ∈ N∗ , notons
d
Y 1
Pn = ad (X − αi + ).
i=1
n
11