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Préparation aux oraux 2017-2018

MP2

Lycée Chateaubriand
GRELA Fabrice
MP2 Oraux blancs 2018

Déroulement des oraux

Oraux CCP
Préparation : 30 min.
Oral : 30 min.
Exercices : Un exercice sur 8 points issu de la banque d’exercices (disponible sur le site internet de CCP) et un
exercice sur 12 points.

Oraux Centrale (Mathématiques 1)


Préparation : Pas de préparation.
Oral : 30 min.
Exercice : Un exercice composé 3 questions : la première est une question de cours (définition - énoncé d’un théorème
- une courte démonstration) ou un calcul, raisonnement simple et court ; la deuxième question met "en oeuvre des
mécanismes de difficulté raisonnable" et la troisième est plus difficile (et nécessite le plus souvent des indications
de l’examinateur pour être taitée).

Oraux des Mines.


Préparation : Pas de préparation - 15 min.
Oral : 45 min - 1h.
Exercices : Au minimum deux exercices de difficultés très variable.

Oraux ENS.
Préparation : Pas de préparation.
Oral : 45 min.
Exercices : Un exercice (l’examinateur n’intervient pas durant les dix premières minutes de l’oral).

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ENS : Sujet 1
Série des inverses des entiers premiers.

Soit (pn )n≥1 la suite croissante des nombres premiers.


X 1
1. Montrer que diverge.
pn
2. En déduire que π(n) = o(n) où π(n) est le nombre d’entiers premiers inférieurs à n.

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ENS : Correction 1
Série des inverses des entiers premiers.

1. Comme l’ensemble des nombres premiers P est infini, la suite (pn )n existe et diverge vers l’infini.
Par l’absurde, supposons que la série 1/pn converge.
 
X 1
On en déduit alors que la série − ln 1 − converge car les termes généraux de ces deux séries sont
pn
positifs et équivalents.
En passant à l’exponentielle, on en déduit que la suite de terme général
N
Y 1
uN =
n=1
1 − 1/pn

converge. Or pour tout M ≥ 1,


+∞
1 X 1 1 1 1
= ≥1+ + 2 + ... + M .
1 − 1/pn pkn pn pn pn
k=0

On obtient alors
N X+∞ N  
Y 1 Y 1 1
uN = ≥ + ... + .
n=1
pkn n=1
p2n pM
n
k=0
On choisit donc M assez grand pour obtenir dans ce produit les inverses de tous les entiers compris entre 1
et pN (ces entiers ont tous leurs facteurs premiers parmi p1 , ..., pN ).
On a donc
pN
X 1
uN ≥ .
i=1
i
ce qui absurde car le terme de droite tend vers l’infini (la série harmonique diverge).
2. Soit n ∈ N∗ . On veut majorer π(n).
Soit k ≤ π(n). Les nombres premiers p1 , ..., pk sont donc dans [|1, n|]. Si on note un (k) le nombre d’entiers
dans [|1, n|] qui ne sont divisibles par aucun des pi , 1 ≤ i ≤ k, on a necessairement π(n) ≤ k + un (k) et donc
π k un (k)
≤ + .
n n n
Le but est de choisir k comme une fonction de n négligeable devant n de sorte que un (k) soit aussi négligeable
devant n.
Commençons par majorer un (k).
Soit N = p1 ...pk . Tout entier l de [|1, n|] s’écrit de manière unique sous la forme qN + r avec 0 ≤ r < N . Ainsi
l n’est divisible par aucun des pi (i ≤ k) ssi r est premier avec N .
Il y’a ϕ(N ) possibilités pour choisir r premier avec N où ϕ est l’indicatrice d’Euler et bn/N c possibilités pour
choisir q. Alors
k k  
n n Y Y 1
un (k) ≤ b cϕ(n) ≤ (pi − 1) = n 1− .
N N i=1 i=1
pi
  k  
X 1 Y 1
Or, on a vu que la série − ln 1 − diverge. Donc le produit 1− tend vers 0 lorsque k tend
pn i=1
pi
vers +∞.
On a alors, pour tout entier k :
k  
π(n) k Y 1
≤ + 1− .
n n i=1 pi
(En effet, c’est ce que l’on vient de montrer pour k ≤ π(n) √ et le résultat est évident pour k ≥ π(n).)
Il suffit alors d’appliquer cette inégalité en prenant k = b nc.

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ENS : Sujet 2
Dual de Mn (K).

Les question 2. et 3. sont indépendantes.

Soit K un corps. On définit l’application f par

f : Mn (K) −→ Mn (K)∗
A 7−→ fA : X 7→ tr(AX)

1. Montrer que f est un isomorphisme entre Mn (K) et son dual.


2. Soit n ≥ 2. Montrer que tout hyperplan de Mn (K) rencontre GLn (K).
3. Soit g ∈ Mn (K)∗ vérifiant
∀X, Y ∈ Mn (K), g(XY ) = g(Y X).
Montrer que g est proportionnelle à la trace, c’est-à-dire,

∃λ ∈ K, ∀X ∈ Mn (K), g(X) = λtr(X).

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ENS : Correction 2
Dual de Mn (K).

1. On note (Ei,j )i≤i,j≤n la base canonique de Mn (K).


La linéarité de la trace et la bilinéarité du produit matriciel impliquent la linéarité de f .
De plus, Mn (K) et Mn (K)∗ sont de même dimension n2 . Il suffit donc de montrer que f est injectif.
Soit A ∈ Mn (K) telle que fA = 0.
Alors, pour tout i, j ∈ [|1, n|], on a :
n
X n X
X n
0 = tr(AEi,j ) = (AEi,j )k,k = ak,l δi,l δj,k = aj,i .
k=1 k=1 l=1

Ainsi, A = 0 donc f est injectif. Ainsi, f est un isomorphisme.


2. Soit H un hyperplan de Mn (K) un hyperplan de Mn (K).Soit ϕ une forme linéaire de noyau H.
Il existe donc A ∈ Mn (K) telle que ∀X ∈ Mn (K), ϕ(X) = tr(AX).

On cherche donc une matrice X ∈ GLn (K) telle que tr(AX) = 0. !


Ir 0
Pour simplifier le problème, on note r le rang de A et alors A est équivalente à la matrice Jr = ,
0 0
c’est-à-dire ∃P, Q ∈ GLn (K), A = P Jr Q.
On a donc pour tout X ∈ Mn (K) : tr(AX) = tr(P Jr QX) = tr(Jr QXP ).

L’objectif est donc de trouver Y ∈ GLn (K) telle que tr(Jr Y ) = 0.


En effet, pour une telle matrice Y , on pose X = Q−1 Y P −1 qui appartient à la fois à GLn (K) et à H.

Par exemple, on peut poser


 
0 0 ··· ··· 0 1
 .. 
1
 0 . 0 

0 .. 
1 0 .
Y = . .
 
. .. .. .. 
. . . .

 .. .. .. .. 
 
. . . .
0 ··· ··· ··· 1 0

On a bien que Y est inversible (car de déterminant (−1)n+1 ) et Jr Y est de trace nulle (car de diagonale nulle).
3. D’après la question 1, ∃A ∈ Mn (K), ∀X ∈ Mn (K), g(X) = tr(AX).
L’hypothèse sur g fournit alors :

∀X, Y ∈ Mn (K), tr(AXY ) = tr(AY X) = tr(XAY ).

On en déduit donc que :

∀X ∈ Mn (K), ∀Y ∈ Mn (K), tr((AX − XA)Y ) = 0.

L’isomorphisme donne donc : ∀X ∈ Mn (K), AX − XA = 0.


Cela est équivalent à dire que A est une homothétie.
En effet, on peut montrer que si A commute avec tous les éléments de Mn (K) alors A est une matrice de la
forme λIn où λ ∈ K. Pour prouver cela, on remarque d’abord qu’une matrice commute avec toutes les autres
ssi elle commute avec les matrices élémentaire Ei,j puis les calculs explicites des produits AEi,j et Ei,j A
permettent de trouver la forme voulue de A.

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ENS : Sujet 3
Loi des évènements rares.

Soit p ∈]0, 1[ fixé. On se donne (Xi , Yi )1≤i≤n des variables aléatoires indépendantes à valeurs dans {0, 1} × N
telles que 

1 − p si k = m = 0,
e−p − 1 + p si k = 1, m = 0,


P(Xi = k, Yi = m) = pm −p
 e si k = 1, m ≥ 1,
 m!



0 sinon.
1. Vérifiez qu’une telle suite de variables aléatoires existe bien.
2. Si X et Y sont des variables aléatoires à valeurs dans N, on définit la distance en variation totale entre X et
Y par
+∞
X
dT V (X, Y ) := |P(X = k) − P(Y = k)|.
k=0

Si B(n, p) désigne la loi binomiale de paramètres (n, p) et Pnp la loi de Poisson de paramètre np, démontrer
que
dT V (B(n, p), Pnp ) ≤ 2np2 .

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ENS : Correction 3
Loi des évènements rares.

1. Soit i ∈ {1, ..., n}. Montrons que (Xi , Yi ) est une variable aléatoire.
1 X
X +∞ +∞
X +∞
X
P(Xi = k, Yi = m) = P(Xi = 0, Yi = 0) + P(Xi = 0, Yi = m) + P(Xi , Yi = 0) + P(Xi = 1, Yi = m)
k=0 m=0 m=1 m=1
= (1 − p) + 0 + (e−p − 1 + p) + (e−p (ep − 1)) = 1.
2. On remarque que pour tout i ∈ {1, ..., n}, Xi suit la loi de Bernoulli de paramètre p et Yi suit la loi de Poisson
de paramètre p. En effet, on a d’une part,
+∞
X +∞
X
P(Xi = 0) = P(Xi = k, Yi = m) = 1−p et P(Xi = 1) = P(Xi = k, Yi = m) = e−p −1+p+1−e−p = p.
m=0 m=0

D’autre part, on a :
pm −p
P(Yi = 0) = 1 − p + e−p − 1 + p = e−p et ∀m ≥ 1, P(Yi = m) =
e .
m!
De plus, on montre que les variables aléatoires (Xi )1≤i≤n sont indépendantes, tout comme les variables aléa-
toires (Yi )1≤i≤n . En effet, pour tout i 6= j, pour tout k, k 0 ∈ N,
+∞ X
X +∞
P(Xi = k, Xj = k 0 ) = P(Xi = k, Yi = m, Xj = k 0 , Yj = p)
m=0 p=0
+∞ X
X +∞
= P(Xi = k, Yi = m)P(Xj = k 0 , Yj = p) par indépendance des (Xi , Yi )1≤i≤n ,
m=0 p=0
+∞
X +∞
X
= P(Xi = k, Yi = m) P(Xj = k 0 , Yj = p) = P(Xi = k) × P(Xj = k 0 ).
m=0 p=0

Un raisonnement similaire montre que les (Yi ) sont indépendantes.


Xn n
X
On peut alors montrer que SX := Xi suit la loi binomiale B(n, p) et que SY := Yi suit la loi de Poisson
i=1 i=1
de paramètre np.
Il est facile de voir que dT V définie bien une distance sur l’ensemble des lois de probabilité. Alors,
+∞
X
dT V (SX , SY ) = |P(SX = k) − P(SY = k)|
k=0
+∞
X ((( (( (
≤ |P(SX( =
( k,
( S
( (=
X SY ) + P(SX = k, S X 6
= SY ) − P(S
(Y(=(k,
(S(
X =
( SY ) − P(SY = k, SX 6= SY )|
(( (
k=0
+∞
X +∞
X
≤ P(SX = k, SX 6= SY ) + P(SY = k, SX 6= SY )
k=0 k=0
= 2P(SX 6= SY )
Xn n
[
≤2 P(Xi 6= Yi ) car {SX 6= SY } ⊂ {∃i ∈ [|1, n|], Xi 6= Yi } = { (Xi 6= Yi )}
i=1 i=1
≤ 2nP(X1 6= Y1 ) par indépendance des (Xi , Yi )1≤i≤n
" +∞ m
#
−p
X p −p
≤ 2n (e − 1 + p) + e
m=2
m!
= 2n (e−p − 1 + p) + e−p (ep − p − 1) = 2np 1 − e−p ≤ 2np2 .
 
| {z }
≤p

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Mines - Pont : Sujet 1

Exercice 1 : Endomorphismes semi-simples.

Soit u un endomorphisme d’un C-espace vectoriel de dimension finie.


Montrer l’équivalence entre les énoncés suivants :

1. u est diagonalisable ;
2. tout sous-espace vectoriel stable par u admet un supplémentaire stable par u.

Exercice 2 : Convergence de série aléatoire.


Soit (Xn )n≥1 une suite de variables aléatoires indépendantes, définies sur le même espace probabilisé (Ω, A, P )
et suivant la loi géométrique de paramètre p, avec 0 < p < 1. On posera q = 1 − p.
On note α un réel tel que 0 < α < 1 et β = 1 − α.
On considère l’évènement : X 1
A = {ω ∈ Ω / α
converge.}
n Xn (ω)
n≥1

∞ ∞
!
[ \
Aβ = (Xn ≤ nβ ) .
k=1 n=k

1. Montrer que :
∞ ∞
!!
\ [
P (Xn > nβ ) = 0.
k=1 n=k

2. En déduire la probabilité de l’événement A.

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Mines - Pont : Correction 1

Exercice 1 : Endomorphismes semi-simples.

ä 2 ⇒ 1.

Soit λ ∈ C une valeur propre de u (elle existe car on travaille dans un C-ev). Alors Eλ (u) est stable par u donc
Eλ (u) possède un supplémentaire stable par u appelé F .
Si F = {0} alors u est diagonalisable. Sinon, u|F possède une valeur propre ν ∈ C qui est valeur propre de u et alors
Eλ (u) ⊕ Eν (u) est stable par u. On itère ce raisonnement (la dimension finie nous assure que l’on a un nombre fini
d’itérations).

ä 1 ⇒ 2.

Une première méthode.


L
On suppose que u est diagonalisable donc E = λ∈Spec(u) Eλ .
L
Soit F un sous-espace stable par u. On a : F = F ∩ E = λ∈Spec(u) Eλ ∩ F .
Q
En effet, il suffit d’appliquer le lemme des noyaux à u|F : comme P = λ∈Spec(u) (X − λ) annule u, il annule u|F ;
de plus, les (X − λ) sont premiers entre-eux.
Lλ un supplémentaire de F ∩ Eλ dans Eλ . Gλ est stable par u car inclus dans un sous-espace propre. Donc
Soit G
G = λ∈Spec(u) Gλ est bien un supplémentaire de F stable par u.

Une seconde méthode.

Soit F un sev stable par u. Comme u est diagonalisable, il existe une base B = (f1 , ..., fn ) de vecteurs propres
qui diagonalise u. De plus, u|F est aussi diagonalisable. Il existe donc une base de F formée de vecteurs propres de
u (ie que les sev stables par un endomorphisme diagonalisable sont exactement les sev engendrés par des vecteurs
propres). Notons (e1 , ..., ek ) une telle base de F . Cette base est une famille libre de E et la base B est une famille
génératrice de E donc d’après le théorème de la base incomplète, on peut compléter (e1 , ..., ek ) à l’aide de vecteurs
de B bien choisis. Les vecteurs qui complètent la base de F engendrent un supplémentaire de F stable par u.

Remarque : On peut montrer un résultat plus fort : si u est diagonalisable alors tout sev de E admet un sup-
plémentaire stable par u. Le sens direct peut se démontrer avec le théorème de la base incomplète et la réciproque
peut se prouver en utilisant des résultats de dualité.

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Exercice 2 : Convergence de série aléatoire.

1. Pour N ≥ k, sachant que Xn ∈ N, on a :


N
! N N
[ X X
β
P (Xn > n ) ≤ P (Xn > nβ ) = P (Xn > bnβ c) car bnβ c ≤ nβ .
n=k n=k n=k

β
Or, réaliser (Xn > bnβ c), c’est obtenir bnβ c échecs consécutifs, événement de probabilité q bn c , donc :
N
! N N N
[ X β X β 1 X β n
P β
(Xn > n ) ≤ q bn c ≤ q n −1 ≤ q .
q
n=k n=k n=k n=k

Comme on a une série géométrique convergente, on va faire tendre N vers l’infini.


Comme la suite d’évènements !
[N
β
(Xn > n )
n=k N ≥k

est croissante, d’après le théorème de convergence croissante, on a,


!   !
[N [ [ N N
[
P lim (Xn > nβ ) = P  (Xn > nβ ) = lim P β
(Xn > n ) .
N N →+∞
n=k N ≥0 n=k n=k

D’où,
∞ ∞
!
[
β
X β
−1 1 (q β )k
0≤P (Xn > n ) ≤ qn = × .
q 1 − qβ
n=k n=k

On obtient, par encadrement,



!
[
lim P (Xn > nβ ) = 0.
k→+∞
n=k
S∞
Comme k 7→ n=k (Xn > nβ ) est une suite décroissante d’événements, on a, par le théorème de convergence
décroissante,
∞ ∞ ∞
!! !
\ [ [
β β
P (Xn > n ) = lim P (Xn > n ) = 0.
k→+∞
k=1 n=k n=k

2. On note :
∞ ∞
!
[ \
β
Aβ := (Xn ≤ n ) .
k=1 n=k
T∞ S∞ β

On a P (Aβ ) = 1 − P (Aβ ) et d’après les lois de Morgan, Aβ est l’événement k=1 n=k (Xn > n ) . Donc
P (Aβ ) = 1.
Soit ω ∈ Aβ . Il existe k ∈ N∗ tel que pour tout n ≥ k, on ait Xn (ω) ≤ nβ .
1 1 1 1
Donc α ≥ α+β = ce qui montre, par la règle de Riemann, que la série de terme général α
n Xn (ω) n n n Xn (ω)
est divergente, donc que ω ∈ A.
Ainsi Aβ ⊂ A et comme P (Aβ ) = 1 alors P (A) = 1 et donc P (A) = 0.

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Mines - Pont : Sujet 2

Exercice 1 : Solutions non bornées d’une équation différentielle.

Soit b ∈ C 0 (R+ , R) intégrable.


Montrer que l’équation différentielle y 00 + by = 0 possède des solutions non bornées.

Exercice 2 : Théorème de Fisher - Cochran.


Soit (E, h.|.i) un espace euclidien de dimension n et u1 , ..., up des endomorphismes symétriques de E. On sup-
pose que :
(i) rg(u1 ) + ...+rg(up ) = n ;
(ii) q1 (x) + ... + qp (x) = hx|xi, où qi désigne la fonction définie par qi (x) = hui (x)|xi pour tout i et pour tout x ∈ E.

Montrer que E = Im(u1 ) ⊕ ...⊕ Im(up ), que pour tout i, ui est le projecteur orthogonal sur Im(ui ), et que les
Im(ui ) sont deux à deux orthogonaux.

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Mines - Pont : Correction 2

Exercice 1 : Solutions non bornées d’une équation différentielle.


!
y(t)
Posons Y (t) = . L’équation diférentielle s’écrit alors
y 0 (t)
!
0 0 1
Y (t) = Y (t).
−b(t) 0
| {z }
:=A(t)

Le théorème de Cauchy-Lipschitz nous assure l’existence d’une unique solution V définie sur R+ tel que V (t0 ) = X0
pour tout (t0 , X0 ). De plus, l’ensemble des solutions est un sev de R2 de dimension 2.

Soit (u, v) un système fondamental de solutions dont le wronskien s’écrit :


!
u v
wu,v = det = uv 0 − u0 v 6= 0 car (u, v) est un système fondamental de solutions.
u0 v 0

De plus, on a la relation suivante :


0
wu,v (t) = tr(A(t)) wu,v (t) = 0.
Donc wu,v = k où k est une constante non nulle.
Si u n’est pas bornée, il n’y a rien à faire. Supposons donc que u soit bornée.
La relation u00 + bu = 0 ⇒ u00 = −bu, et comme u est bornée, il existe une constante M > 0 tel que

|u00 | = |b||u| ≤ |b|M.

Donc u00 = −bu ∈ L1 (R+ , R) car b est supposée intégrable.


On en déduit qu’il existe l ∈ R tel que
Z x
lim u00 (t)dt = l < +∞.
x→+∞ 0

lim u0 (x) = l < +∞.


x→+∞

On a donc lim u0 (x) = 0.


x→+∞
En effet, si cette limite n’est pas zéro, il existe C ≥ 0 tel que pour tout x ≥ C, u0 (x) ≥ l/2 et donc u(x) ≥ lx/2, ce
qui est absurde car on a supposé u bornée.

Par l’absurde, supposons que v soit bornée.


Alors, on a de même lim v 0 (x) = 0.
x→+∞
Donc lim wu,v (t) = 0. Absurde.
t→+∞
Donc v n’est pas bornée.

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Exercice 2 : Théorème de Fisher - Cochran.


Montrons que E = Im(u1 ) ⊕ ... ⊕ Im(up ).
La relation (ii) s’écrit aussi
∀x ∈ E, h(u1 + ... + up − IdE )(x)|xi = 0.
L’endomorphisme v = u1 + ... + up − IdE étant symétrique, la relation ci-dessus entraîne que v = 0.
En effet, v est diagonalisable et cette relation montre que la seule valeur propre de v est 0.
Donc u1 + ... + up = IdE (1).
De plus, d’après l’hypothèse (i),
X p
dim(Im(ui )) = dimE,
i=1

donc
E = Im(u1 ) ⊕ ... ⊕ Im(up ). (2)

Montrons à présent que uk est la projection orthogonale sur Im uk .


Soit k ∈ {1, ..., p} et soit x ∈ E.
On a, d’après (1) :
uk (x) = u1 (uk (x)) + ... + up (uk (x)).
Mais d’après (2), la décomposition d’un élément de E se fait de manière unique dans ⊕pi=1 Im(ui ). Comme uk (x) ∈ E
et ui (uk (x)) ∈ Im(ui ), on en déduit que

uk (x) = u2k (x) et uk (ul (x)) = 0 pour tout k 6= l.

Ceci étant vrai pour tout x ∈ E, on en déduit que

uk = u2k et uk oul = 0 pour tout k 6= l. (3)

L’endomorphisme uk est donc un projecteur : c’est la projection sur Im uk parallèlement à Ker uk . De plus, on a
E = Ker uk ⊕ Im uk .
Aussi, ce projecteur est orthogonal. En effet, comme uk est symétrique, ses sous-espaces propres sont orthogonaux.
D’après (3), les sous-espaces propres de uk sont Ker(uk ) et Im(uk ) ce qui montre le résultat.

Montrons à présent que les Im(uk ) sont orthogonaux entre-eux deux à deux.
Soient k, l tel que k 6= l.
On a vu que uk oul = 0 donc que Im(ul ) ⊂ Ker(uk ). L’endomorphisme uk étant un projecteur orthogonal, on a
⊥ ⊥
Ker(uk ) = (Im(uk )) . Donc Im(ul ) ⊂ (Im(uk )) . Cela prouve que Im ul et Im uk sont orthogonaux pour tout (k, l)
vérifiant k 6= l.

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Mines - Pont : Sujet 3

Exercice 1 : Autour du théorème d’or de Bernoulli.

Soit h une fonction réelle strictement positive et croissante sur R. Soit (Ω, B, P ) un espace probabilisé sur lequel
sont définies les variables aléatoires de cet exercice.
1. Soit X une variable aléatoire discrète prenant ses valeurs dans un segment, montrer que pour tout réel a, on
a:
E(h(X))
P (X ≥ a) ≤ .
h(a)
2. Soit (Xn )n∈N∗ une suite de variables aléatoires indépendantes suivant toute la loi de Bernoulli de paramètre
1 Pn
p ∈]0, 1[. Pour n ∈ N∗ , on pose Xn = Xk .
n k=1
(a) Montrer que pour tout ε > 0, lim P (|Xn − p| ≥ ε) = 0.
n→∞
(b) Soit a ∈]p, 1[.
i. Montrer que : n
∀λ > 0, P (Xn ≥ a) < e−anλ × E(eλX1 ) .
ii. En déduire que :
   
−nhp (a) x 1−x
P (Xn ≥ a) ≤ e , avec hp : x 7→ x ln + (1 − x) ln .
p 1−p

Exercice 2 : Série et intégrale.


Prouver que
+∞
X Z 1
−n
n = t−t dt.
n=1 0

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Mines - Pont : Correction 3

Exercice 1 : Autour du théorème d’or de Bernoulli.

1. Comme h prend ses valeurs dans un segment, E(h(X)) existe. Par croissance et positivité de h, on a :
X X
E(h(X)) = h(x)P (X = x) ≥ h(x)P (X = x)
x∈X(Ω) x∈X(Ω),x≥a
X
≥ h(a) P (X = x)
x∈X(Ω),x≥a

= h(a)P (X ≥ a)

D’où, comme h(a) > 0,


E(h(X))
P (X ≥ a) ≤ .
h(a)
1 1 p(1 − p)
2. (a) On sait que Xn a pour espérance × np = p et pour variance 2 × np(1 − p) = . Donc, d’après
n n n
l’inégalité de Bienaymé-Tchebichev :
p(1 − p)
P (|Xn − p| ≥ ε) ≤ .
nε2
Ainsi, pour tout ε > 0, lim P (|Xn − p| ≥ ε) = 0.
n→∞

(b) i. Pour λ > 0, la fonction h : x 7→ eλx est stricement croissante et positive. D’après la question 1. :

E(eλnXn )
P (Xn ≥ a) = P (nXn ≥ na) < .
enλa
Par le lemme des coalitions, les variables eλX1 , ..., eλXn sont mutuellement indépendantes, et comme
les (Xn ) ont toute la même loi, on en déduit que E(eλnXn ) = (E(eλX1 ))n . On en déduit que

∀λ > 0, P (Xn ≥ a) < e−anλ × (E(eλX1 ))n .

ii. On a, d’après le lemme de transfert : E(eλX1 ) = (1 − p) + peλ et donc que P (Xn ≥ a) ≤ [(1 − p) +
peλ ]n e−anλ .
Posons la fonction ϕ : λ 7→ n ln((1 − p) + peλ ) − anλ de sorte que

P (Xn ≥ a) < eϕ(λ) .

On a que ϕ est dérivable sur R+


∗ et une rapide étude de la dérivée montre que ϕ a un minimum pour

a(1 − p)
λ0 = ln .
p(1 − a)
Alors

P (Xn < a) ≤ exp(ϕ(λ0 ))


    
1−p a(1 − p)
≤ exp n ln − an ln
1−a p(1 − a)
    
a 1−p
≤ exp −na ln + n(1 − a) ln .
p 1−a

16
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Exercice 2 : Série et intégrale.


ä Convergence de l’intégrale :
t 7→ t−t = exp(−t ln(t)) est continue sur ]0, 1] et prolongeable par continuité en 0.
ä Convergence de la série :
1
si n ≥ 2, on a : 0 ≤ n−n ≤ n .
2
ä On utilise le développement de l’exponentielle sur R :
1 +∞
1X
(−t ln(t))p
Z Z
t−t dt = dt.
0 0 p=0
p!

(−t ln(t))p
On pose gp : t 7→ pour tout p ∈ N. Alors :
p!
P+∞
] la fonction t 7→ p=0 gp (t) = t−t est continue sur ]0, 1] ;

] chaque gp est intégrable sur ]0, 1] puisque prolongeable par continuité sur [0, 1] ;
PR1
] Montrons que 0
|gp | converge.

Pour tout (m, n) ∈ N2 , on pose :


Z 1
Im,n = tm lnn (t)dt.
0
−n 1
Une IPP donne la relation de récurrence : Im,n = Im,n−1 pour tout n ≥ 1. Comme Im,0 = , une
m+1 m+1
récurrence immédiate donne :
(−1)n n!
Im,n = .
(m + 1)n+1
R1 1
En particulier, 0
|gp | = d’où la convergence de la série.
(p + 1)p+1
On a donc :
1 +∞
1X +∞ +∞
(−t ln(t))p
Z Z X X
t−t dt = dt = (p + 1)−(p+1) = n−n .
0 0 p=0
p! p=0 n=1

17
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Mines - Pont : Sujet 4

Exercice 1 : Caractérisation des valeurs propres d’un endomorphisme symétrique.

Soit (E, (·|·)) un espace euclidien de dimension n.


On note S la sphère unité de E et pour p ∈ {1, ..., n}, on note νp l’ensemble des sous-espaces vectoriels de E de
dimension p. Soit f un endomorphisme symétrique de E dont les valeurs propres λ1 ≤ ... ≤ λn sont comptées avec
multiplicité.
Montrer que, pour tout p ∈ {1, ..., n},
λp = min max (f (x)|x).
V ∈νp x∈S∩V

Exercice 2 : Truquer des dés.

On lance deux dés à six faces. Notons S la variable aléatoire égale à la somme des deux faces. Montrer qu’il
n’est pas possible de truquer les deux dés (pas nécessairement de la même façon) de telle sorte que S suive une loi
uniforme sur {2, 3, ..., 12}.

18
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Mines - Pont : Correction 4

Exercice 1 : Caractérisation des valeurs propres d’un endomorphisme symétrique.

On nous demande de montrer que :

λp = min{ max (f (x)|x) | V ∈ νp }.


x∈S∩V

D’après le théorème spectral, il existe une base orthonormée (e1 , ..., en ) de E dans laquelle f est diagonale.
Un calcul rapide montre que
n
X
(f (x)|x) = λi x2i .
i=1

Montrons le résultat par double inégalité.

ä Montrons que : minV ∈νp maxx∈S∩V (f (x)|x) ≥ λp .


Soit V ∈ νp . Posons W = V ect(ep , ..., en ).
Par un argument sur les dimensions de W et V , on a que V ∩ W n’est pas réduit au vecteur nul.
Soit x ∈ V ∩ W ∩ S ⊂ V ∩ S, on a :
n
X n
X
(f (x)|x) = λi x2i ≥ λp x2i = λp .
i=p i=p

On passe donc au max sur x :


max (f (x)|x) ≥ λp .
x∈S∩V

Comme cette inégalité est vraie pour tout V ∈ νp , on peut passer à la borne inférieure sur νp (qui est en fait un
minimum car on travaille en dimension finie).

ä Montrons a présent que λp ≥ minV ∈νp maxx∈S∩V (f (x)|x).


Posons V = V ect(e1 , ..., ep ) ∈ νp . On a alors :
p
X p
X
∀x ∈ V ∩ S, (f (x)|x) = λi x2i ≤ λp x2i = λp .
i=1 i=1

Ainsi,
max (f (x)|x) ≤ λp .
x∈S∩V

En particulier,
min max (f (x)|x) ≤ max (f (x)|x) ≤ λp .
V ∈νp x∈S∩V x∈S∩V

19
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Exercice 2 : Truquer des dés.


Le trucage de chaque dé étant individuel, la méthode de truquage préserve l’indépendance des deux dés.
Soit S une variable aléatoire uniforme sur {2, 3, ..., 12}. On a
1
P(S = n) = pour tout 2 ≤ n ≤ 12.
11
La fonction génératrice s’écrit

1 2 z2
GS (z) = (z + z 3 + ... + z 12 ) = (1 + z + z 2 + ... + z 10 ).
11 11
Les zéros de 1 + z + z 2 + ... + z 10 sont les racines onzièmes de l’unité sk = exp(2ikπ/11) pour tout k ∈ {1, ..., 10}.
Aucun des sk n’est réel.
En effet, si l’un d’entre eux était réel, il vaudrait soit 1 soit −1.
2kπ
Par exemple, si on suppose qu’il existe l ∈ Z tel que = 2lπ alors k = 11l ce qui est impossible (car
11
k ∈ {1, ..., 10}).
2kπ
De même, si on suppose qu’il existe l ∈ Z tel que = π + 2lπ alors 2k = 11(2l + 1) ce qui est impossible (car
11
11(2l + 1) est impair).

On a alors
GS (z) = z 2 R(Z)
où R est un polynôme de degré 10 sans racine réelle.

Supposons que l’on puisse réaliser un truquage de chaque dé de telle sorte que la somme de chaque face suive
une loi uniforme sur {2, ..., 12}.
On définit deux variables aléatoires X et Y indépendantes à valeurs dans {1, ..., 6} de telle sorte que S = X + Y .
On a
X6
GX (z) = P(X = n)z n = zQX (z)
n=1

où QX (z) est un polynôme à coefficients réels de degré au plus 5.


De même
GY (z) = zQY (z)
où QY (z) est un polynôme à coefficients réels de degré au plus 5.

Ainsi, par indépendance de X et Y ,

GS (z) = GX (z)GY (z) = z 2 QX (z)QY (z) = z 2 R(Z).

Comme R est de degré 10, QX et QY sont de degré 5. Or tout polynôme à coefficients réels et de degré impair a
une racine réelle. On arrive à une contradiction, R n’ayant aucune racine réelle...

Il est donc impossible de réaliser un trucage de deux dés tel que la somme des points soit uniforme.

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Centrale (Mathématiques 1) : Sujet 1


Lemme de Borel-Cantelli.

T∞ S∞ d’un espace probabilisé (Ω, A, P ).


Soit (An )n∈N une suite quelconque d’événements
On note pn = P (An ) et on pose B = n=1 ( k=n Ak ) .

1. Montrer que ω ∈ B ssi ω appartient à une infinité des événements Ak .


P
2. On suppose que la série n≥1 P (An ) converge. Montrer que P (B) = 0.
P
3. On suppose que les événements (An )n sont indépendants et que la série n≥1 P (An ) est divergente. Calculer
P (B).

21
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Centrale (Mathématiques 1) : Correction 1


Lemme de Borel-Cantelli.

S∞
1. Posons Bn = k=n Ak .
ω ∈ B ssi ω ∈ Bn pour tout n ∈ N∗ donc ssi pour tout n ∈ N∗ , ω appartient à au moins l’un des Ak pour
k ≥ n. Cela veut dire que ω appartient à une infinité des événements Ak .

2. Pour n ∈ N∗ et N ≥ n, on a :

X
P (An ∪An+1 ∪...∪AN ) ≤ P (An )+P (An+1 )+...+P (AN ) ≤ P (Ak ) reste d’une série à termes positifs convergente.
k=n

Par le théorème de limite croissante (car (An ∪ An+1 ∪ ... ∪ AN )N ≥n est une suite croissante d’événements de
réunion Bn ), on a :
X∞
0 ≤ P (Bn ) = lim P (An ∪ An+1 ∪ ... ∪ AN ) ≤ P (Ak ).
N →∞
k=n
P∞
La série de terme général P (Ak ) est convergente. Donc lim k=n P (Ak ) = 0 (limite du reste). Par enca-
n→∞
drement, on a lim P (Bn ) = 0 et par le théorème de limite décroissante appliquée à la suite d’évènements
n→∞
(Bn )n :
P (B) = lim P (Bn ) = 0.
n→∞

3. Par indépendance des événements Ai et donc de leurs complémentaires :


m
\ m
Y m
Y
P( Ak ) = P (Ak ) = (1 − pk ).
k=n k=n k=n
P
Si la suite (pn )n ne converge pas vers 0 alors n≥1 ln(1 − pn ) diverge grossièrement.
Si lim pn = 0 alors ln(1 − pn ) ∼n∞ −pn et par hypothèse, la divergence de la série de terme général pn donne
n→∞ P
la divergence de la série à termes négatifs ln(1 − pn ).
Dans tous les cas, on a donc :
m
X
lim ln(1 − pn ) = −∞.
m→∞
n=1
Qm Pm
Comme ln ( k=n (1 − pk )) = k=n ln(1 − pk ), par continuité de la fonction exponentielle, il vient :
m
Y ∞
Y
lim (1 − pk ) = (1 − pk ) = 0.
m→+∞
k=n k=n
T
Ainsi, P (Bn ) = P ( k≥n Ak ) = 0 et P (Bn ) = 1.
Par le théorème de limite décroissante appliqué à (Bn )n , on conclut : P (B) = 1.

22
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Centrale (Mathématiques 1) : Sujet 2


Polynômes orthogonaux associés à un poids.

Soit E = C 0 ([−1, 1], R) et ω continue et intégrable sur ] − 1, 1[ vérifiant : ∀t ∈] − 1, 1[, ω(t) > 0.
On définit : Z 1
∀(f, g) ∈ E 2 , < f, g >= f (t)g(t)ω(t)dt.
−1

1. Montrer la définition des intégrales précédentes puis vérifier que l’application (f, g) 7→< f, g > définit un
produit scalaire sur E. On notera || · || la norme euclidienne associée.

2. (a) Montrer qu’il existe une suite de polynômes (Pn )n∈N à coefficients dominants strictement positifs, telle
que pour tout n ∈ N , la famille {P0 , ..., Pn } soit une base orthonormale de Rn [X]. On admettra que
cette suite est unique.
(b) Montrer que pour tout n ∈ N∗ , Pn est scindé à racines simples sur R[X], avec toutes ses racines dans
] − 1, 1[.
Indication : On pourra montrer que Pn admet au moins n changements de signe dans ] − 1, 1[.

(< f, Pn >)2 converge.


P
3. Soit f ∈ E. Montrer que

4. (Bonus) Montrer l’unicité de la suite de polynômes admise en question 2.a.

23
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Centrale (Mathématiques 1) : Correction 2


Polynômes orthogonaux associés à un poids.

1. ä Intégrabilité : Comme f et g sont continues sur le segment [−1, 1] alors elles sont majorées sur ce segment
et comme t 7→ f (t)g(t)ω(t) est continue sur ] − 1, 1[, on a
∀t ∈] − 1, 1[, |f (t)g(t)ω(t)| ≤ M |ω(t)|.
Donc < f, g > est bien définie.

ä Produit scalaire : Simples vérifications.

2. (a) Le procédé d’othonormalisation de Gram-Schmidt appliqué à la famille (1, X, ..., X n ) donne l’existence
d’une telle famille (Pn )n qui vérifie en particulier deg(Pn ) = n pour tout n ∈ N.
(b) Soit n ∈ N∗ . Montrons que Pn admet au moins n changements de signe dans ] − 1, 1[. Par l’absurde,
supposons qu’il n’y ai que p ≤ n − 1 changements de signes en des points distincts (xi )i=1,...,p . Notons
p
Y
Q(X) = (X − xi ),
i=1

avec Q(X) = 1 par convention si p = 0. On a Q ∈ Rp [X] donc :


Z 1
Pn (t)Q(t)ω(t)dt = 0.
−1

Par construction, t 7→ Pn (t)Q(t)ω(t) est de signe constant sur [−1, 1] (faire un tableau de signes pour
s’en convaincre) et par continuité, on a :
∀t ∈ [−1, 1], Pn (t)Q(t) ω(t) = 0.
|{z}
6=0

Le polynôme Pn a donc une infinité de racines donc Pn est nul ce qui contredit qu’il est de degré n.
Comme on a au moins n changements de signes sur l’intervalle ] − 1, 1[ pour la fonction continue Pn ; par
le théorème des valeurs intermédiaires, Pn a au moins n racines dans ] − 1, 1[. Comme Pn est de degré n,
il y a exactement n racines qui sont toutes simples : Pn est bien scindé à racines simples sur R[X], avec
toutes ses racines dans ] − 1, 1[.

3. Soit n ∈ N et f ∈ E. Par ce qui précède, la fonction


n
X
fn = < Pk , f > Pk (1)
k=0

est le projeté orthogonal de f sur Rn [X]. Comme f − fn ⊥ fn , le théorème de Pythagore affirme que :
||f ||2 = ||f − fn ||2 +||fn ||2 ≥ ||fn ||2 .
| {z }
≥0

D’après (1),
n
X
||fn ||2 = (< f, Pk >)2 .
k=0

Les somme partielles de la série à temes positifs (< f, Pk >)2 sont donc majorées, ce qui assure la convergence
P
de cette série.
4. (Bonus) Soit (Qn )n une suite vérifiant les mêmes conditions que (Pn )n . On montre par récurrence sur n ∈ N
que :
∀k ∈ [|0, n|], Qk = Pk .

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Centrale (Mathématiques 1) : Sujet 3


Fonctions développables en série entière.

On considère une série entière complexe n≥0 an z n de rayon de convergence R > 0.


P
On note f sa somme définie pour |z| < R par
+∞
X
f (z) = an z n .
n=0

an z n converge
P
1. Rappeler la définition du rayon de convergence R d’une série entière et montrer que n≥0
absolument sur D(0, r) = {z ∈ C, |z| ≤ r} si 0 < r < R.

2. Soit r un réel tel que 0 < r < R, montrer que la fonction


Z 2π
Im(f (reiθ ))
z 7−→ dθ
0 r − ze−iθ

est développable en série entière.

3. Exprimer la somme de cette série entière en fonction de f (z) et de f (0).


Que pouvez-vous dire de la fonction f si f ne prend que des valeurs réelles sur un ensemble de la forme
{z ∈ C, |z| = r} pour 0 < r < R ?

25
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Centrale (Mathématiques 1) : Correction 3


Fonctions développables en série entière.

1. R est la borne supérieure dans R ∪ +∞ de l’ensemble

{r ∈ [0, +∞[, (an rn )n∈N est bornée. }

Soit 0 < r < R. D’après la définition de la borne supérieure, il existe ρ un réel positif tel que r < ρ et
(an ρn )n∈N soit une suite bornée. Pour tout z ∈ D(0, r), on a :
 n  n 
n n n r r
|an z | ≤ |an r | = |an |ρ =O .
ρ ρ

Comme |r/ρ| < 1, on obtient la convergence absolue voulue.


2. Pour |z| < r, on a :
+∞ −inθ
1 X e
= zn.
r − ze−iθ n=0
r n+1

D’après la question 1., f est bornée sur {z ∈ C, |z| = r} donc il y’a convergence de la série

XZ Im(f (reiθ ))e−inθ n
| z |dθ,
0 rn+1
ce qui permet une intégration terme à terme :
2π +∞ Z 2π
Im(f (reiθ ))
Z  n
X
iθ −inθ z
−iθ
dθ = Im(f (re ))e dθ n+1
.
0 r − ze n=0 0 r

On obtient ainsi un développement en série entière sur D(0, r).

3. Explicitons
P les coefficients de cette série entière. On va intégrer terme à terme (c’est licite par absolue conver-
gence de an rn ) :
Z 2π +∞
X Z 2π
Im(f (reiθ ))e−inθ dθ = ak rk sin(kθ)e−inθ dθ.
0 k=0 0

En utilisant les formules


1
(sin(a + b) + sin(a − b))
sin(a) cos(b) =
2
1
sin(a) sin(b) = (cos(a − b) − cos(a + b));
2
on montre que pour n 6= k, le terme intégral est nul, pour n = k = 0, également et pour n = k 6= 0,
Z 2π
sin(kθ)e−inθ dθ = −iπ.
0

On a donc :
2π +∞
Im(f (reiθ )) an rn z n
Z X iπ
dθ = −iπ = (f (0) − f (z)).
0 r − ze−iθ n=1
r n+1 r

Si f est une telle fonction, l’intégrale ci-dessus est nulle et donc f (z) = f (0) pour tout |z| = r.
On en déduit que a0 = f (0) et an = 0 pour n ≥ 1. La fonction f est alors constante et réelle sur {z ∈ C, |z| = r}.

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Centrale (Mathématiques 1) : Sujet 4


Points extrêmaux de On (R).

On munit Mn (R) de la norme || · ||2 définie par

||A||2 = sup ||AX||


X∈Rn ,||X||=1

où || · || est la norme euclidienne de Rn .


On note B la boule unité fermée de (Mn (R), || · ||2 ).

On dit que M ∈ Mn (R) est un point extrêmal de B ssi

M1 + M2
∀M1 , M2 ∈ B, M = =⇒ M = M1 = M2 .
2
1. Montrer que les points extrêmaux de B sont de norme 1.
2. Montrer que les éléments de On (R) sont extrêmaux.
3. Montrer que les points extrêmaux de B sont des isométries.

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Centrale (Mathématiques 1) : Correction 4


Points extrêmaux de On (R).

1. Montrons que les points extrêmaux de B sont de norme 1.


Id + (−Id)
Tout d’abord, 0 n’est pas extrêmal car 0 = .
2
Soit A ∈ B (ie ||A||2 < 1). Alors :
 
1 A (2||A||2 − 1)A
A= + .
2 ||A||2 ||A||2

Donc A n’est pas extrêmal.

2. Montrons que les éléments de On (R) sont extrêmaux.


U +V
Soit Ω ∈ On (R) tel que Ω = avec U, V ∈ B.
2
Soit x ∈ Rn . On a :
Ux + V x 1
||x||2 = ||Ωx||2 = || ||2 ≤ (||U x||2 + ||V x||2 ) ≤ ||x||2 .
2 2
Les inégalités sont donc des égalités. L’égalité dans l’inégalité triangulaire nous assure que U x = λV x où
λ > 0. La deuxième inégalité nous donne : ||U x||2 = ||V x||2 = ||x||2 .
Donc Ω = U = V et Ω est extrêmal.

3. Montrons que les éléments extrêmaux sont des isométries.


Soit A un point extrêmal de B.
D’après la décomposition polaire d’une matrice de Mn (R), on a A = U R ∈ Mn (R) avec U ∈ On (R) et
R ∈ Sn+ (R). On sait aussi que ||A||2 = 1. Montrons que R = Id.

D’après le théorème spectral, il existe P ∈ On (R) tel que R = P T DP avec D = diag(λ1 , ..., λn ) où les
λi ∈ R.
On peut supposer que λ1 ≤ ... ≤ λn . Comme |||A|||2 = |||U R|||2 = |||R|||2 = λn , on a λi ∈ [0, 1] pour tout
i ∈ [|1, n|].
Supposons qu’il existe i ∈ [|1, n|] tel que λi < 1. On suppose que λ1 < 1.
Alors
D1 + D2
D= avec D1 = diag(1, λ2 , ..., λn ) et D2 = diag(2λ1 − 1, λ2 , ..., λn ).
2
Ainsi
U t P D1 P + U t P D2 P
A= .
2
Absurde car A est extrêmal.
Donc D = Id donc R = Id.
Donc A ∈ On (R).

28
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CCP : Sujet 1

Exercice 1 : (8 points)

On note l2 l’ensemble des suites x = (xn )n∈N de nombres réels telles que la série
P 2
xn converge.
1. (a) Démontrer que, pour xP= (xn )n∈N ∈ l2 et y = (yn )n∈N ∈ l2 , la série
P
xn yn converge.
+∞
On pose alors (x|y) = n=0 xn yn .

(b) Démontrer que l2 est un sous espace vectoriel de l’espace vectoriel des suites de nombres réels.
Dans la suite de l’exercice, on admet que ( | ) est un produit scalaire dans l2 .
On suppose que l2 est muni de ce produit scalaire et de la norme euclidienne associée.

2. Soit p ∈ N. Pour tout x = (xn )n∈N ∈ l2 , on pose ϕ(x) = xp .


Démontrer que ϕ est une application linéaire et continue de l2 dans R.

3. On considère l’ensemble F des suites réelles presque nulles c’est-à-dire l’ensemble des suites réelles dont tous
les termes sont nuls sauf peut-être un nombre fini de termes.
Déterminer F ⊥ au sens de ( | ).
⊥
Comparer F et F ⊥ .

Exercice 2 : (12 points)


Soient n ≥ 1 et A, B ∈ Mn (R) tels que AB − BA = A.
1. Montrer que pour tout k ≥ 0, on a
Ak B − BAk = kAk .
2. On considère

φB : Mn (R) → Mn (R)
M 7→ M B − BM.

Vérifier que φB est un endomorphisme de Mn (R).


3. En étudiant une valeur propre bien choisie de φB , montrer qu’il existe k > 0 tel que Ak = 0.

29
MP2 Oraux blancs 2018

CCP : Correction 1

Exercice 1 : (8 points)

1. (a) Soit x, y ∈ l2 avec x = (xn )n et y = (yn )n .


1
Relation arithmético-géométrique : pour tout n ∈ N, |xn yn | ≤ (x2n + yn2 ). Or
P 2 P 2
xn et yn convergent
P 2
donc xn yn converge absolument donc converge.
(b) La suite nulle appartient à l2 . Soit x, y ∈ l2 , soit λ ∈ R.
Montrons que z = x + λy ∈ l2 . On a zn2 = x2n + λ2 yn2 + 2xn yn et d’après 1.a,
P P 2
xn yn converge donc zn
d’où z ∈ l2 .
l2 est donc un sev de l’ensemble des suites réelles.

2. On a ϕ(x + λy) = xp + λyp = ϕ(x) + λϕ(y). Donc ϕ est linéaire sur l2 .


P+∞
De plus, |xp |2 ≤ n=0 x2n donc |xp | ≤ ||x||. Donc |ϕ(x)| = |xp | ≤ ||x|| et ainsi ϕ est continue sur l2 .
3. Soit x ∈ F ⊥ . On a (x|y) = 0 pour tout y ∈ F .
Soit p ∈ N. On pose, pour tout n ∈ N, (
1 si n = p
yn =
0 sinon.
On a bien y ∈ F et donc xp = 0.
Cela implique que xp = 0 pour tout p ∈ N et donc que x = 0.
Réciproquement, la suite nulle appartient bien à F ⊥ .
⊥
On en déduit que F ⊥ = {0} et donc F ⊥ est égale à l’ensemble des suites réelles.
⊥ ⊥

En conclusion F ( F .

Exercice 2 : (12 points)

1. Montrons le résultat par récurrence.


La propriété est vraie pour k = 0 et k = 1. Soit k ≥ 1 et supposons que Ak B − BAk = kAk .
En multipliant cette égalité à gauche par A, on obtient

Ak+1 B − ABAk = kAk+1 .

Aussi, multiplions à droite par Ak l’égalité AB − BA = A :

ABAk − BAk+1 = Ak+1 .

En sommant les deux inégalités obtenues, on obtient la propriété obtenue au rang k + 1.


Cela achève la récurrence.
2. φB est clairement linéaire.
3. D’après la question 1, k est une valeur propre de φB associée au vecteur propre Ak .
Mn (R) étant de dimension finie n2 , φB admet au plus un nombre fini de valeurs propres distinctes.
Il existe donc un nombre fini d’entiers k ≥ 0 tel que Ak 6= 0.
En particulier, il existe au moins un entier k > 0 tel que Ak = 0.

30
MP2 Oraux blancs 2018

CCP : Sujet 2

Exercice 1 : (8 points)

Soit E un espace vectoriel réel de dimension finie n > 0 et u ∈ L(E) tel que u3 + u2 + u = 0.
On notera Id l’application identité sur E.
1. Montrer que Im(u) ⊕ Ker(u) = E.
2. (a) Enoncer le lemme des noyaux pour deux polynômes.
(b) En déduire que Im(u) = Ker(u2 + u + Id).
3. On suppose que u est non bijectif.
Déterminer les valeurs propres de u. Justifier la réponse.
Remarque : Les questions 1.,2. et 3. peuvent être traitées indépendamment les unes des autres.

Exercice 2 : (12 points)

1. Soit p ∈]0, 1[. On dispose d’une pièce amenant Pile avec la probabilité p. On lance cette pièce jusqu’à obtenir
pour la deuxième fois Pile. Soit X le nombre aléatoire de Face obtenu au cours de cette expérience.
P∞
(a) Déterminer la loi de X. Vérifier que n=0 P (X = n) = 1.

(b) Montrer que X admet une espérance et calculer sa valeur.

2. On procède alors à l’expérience suivante : si X prend la valeur n, on place n + 1 boules numérotées de 0 à n


dans une urne et on tire ensuite au hasard une boule de cette urne. On note Y le numéro obtenu.

(a) Déterminer la loi de Y .

(b) Montrer que Y admet une espérance et calculer sa valeur.

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CCP : Correction 2

Exercice 1 : (8 points)

1. On a u3 + u2 + u = 0.
Soit y ∈ Im(u) ∩ Ker(u). Alors il existe x ∈ E tel que y = u(x) et u(y) = 0. Donc 0 = u3 (x) + u2 (x) + u(x) =
u2 (y) + u(y) + y = 0 + 0 + y. Donc y = 0.
Donc Im(u) ∩ Ker(u) = {0}.
Or E est de dimension finie donc d’après le théorème du rang, dim(E) = dim Ker(u) + dim Im(u).
Ainsi, Im(u) ⊕ Ker(u) = E.

2. (a) Lemme des noyaux : Si P et Q sont deux polynômes premiers entre eux alors Ker(P Q)(u) = KerP (u) ⊕
KerQ(u).

(b) On pose P = X 3 + X 2 + X un polynôme annulateur de u donc KerP (u) = E.


Or on a P = X(X 2 + X + 1) avec X et X 2 + X + 1 premiers entre-eux.
D’après le lemme des noyaux, E = Keru ⊕ Ker(u2 + u + Id).
On en déduit, d’après la question 1. que Im u = Ker (u2 + u + id).

3. P étant annulateur de u, Sp(u) ⊂ {0} car la seule racine réelle de P est 0.


Or u n’est pas bijective donc non injective (on travaille en dimension finie) donc Ker(u) 6= {0}. Ainsi, 0 est
valeur propre de u et c’est la seule.

Exercice 2 : (12 points)

1. (a) X est à valeurs dans N. L’évènement (X = n) est réalisé ssi on obtient exactement une fois pile au cours
des (n + 1) premiers lancers, le (n + 2)ième lancer amenant pile. Donc, en posant q = 1 − p,
∀n ∈ N, P (X = n) = (n + 1)pq n p = (n + 1)p2 q n .
Et donc X est bien une variable aléatoire car
∞ ∞ ∞
X X X 1
P (X = n) = p2 (n + 1)q n = p2 kq k−1 = p2 × = 1.
n=0 n=0
(1 − q)2
k=1

(b) Soit X1 le nombre de fois où on a lancé la pièce pour obtenir le premier pile et soit X2 le nombre de fois
où l’on a relancé la pièce après avoir obtenu le premier pile pour obtenir le second pile. X1 et X2 suivent
1
la loi G(p) d’espérance . Or X = X1 + X2 − 2 (on retire les deux tirages donnant pile), donc :
p
2 2q
E(X) = E(X1 ) + E(X2 ) − 2 = −2= .
p p
2. (a) Y est à valeurs dans N et si (X = n) est réalisé, Y peut prendre toute valeur de 0 à n avec probabilité
1
. Donc d’après la formule des probabilité totale appliquée au système complet associé à X : ∀k ∈ N,
n+1
∞ ∞
X X 1
P (Y = k) = P (X = n)P (Y = k|X = n) = (n + 1)p2 q n ×
n=0
n + 1
n=k

X 1
= p2 q k q n−k = p2 q k × = pq k .
1−q
n=k

(b) On voit que Y + 1 ∼ G(p) et donc


1 q
E(Y ) = E(Y + 1) − 1 = −1= .
p p

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CCP : Sujet 3

Exercice 1 : (8 points)

1. Rappeler l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev.

2. Soit (Yn ) une suite de variables


Pn aléatoires mutuellement indépendantes, de même loi et admettant un moment
d’ordre 2. On pose Sn = k=1Yk . 
Sn V (Y1 )
Prouver que : ∀a ∈ ]0, +∞[ , P | − E(Y1 )| ≥ a ≤ .
n na2

3. Application : On effectue des tirages successifs, avec remise, d’une boule dans une urne contenant 2 boules
rouges et 3 boules noires.
A partir de quel nombre de tirages peut-on garantir à plus de 95% que la proportion de boules rouges obtenues
restera comprise entre 0, 35 et 0, 45 ?
Indication : Considérer la suite (Yi ) de variables aléatoires de Bernoulli ou Yi mesure l’issue du i-ème tirage.

Exercice 2 : (12 points)


Soient a, b deux réels strictement positifs.
1. Justifier l’existence pour tout x ∈ R de
+∞
e−at − e−bt
Z
F (x) = cos(xt)dt.
0 t

2. Justifer que F est de classe C 1 sur R et calculer F 0 (x).


3. Exprimer F (x).

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CCP : Correction 3

Exercice 1 : (8 points)

1. Pour tout a > 0 et pour toute variable aléatoire X admettant un moment d’ordre 2, l’inégalité de Bienaymé-
Tchebichev stipule que :
V ar(X)
P (|X − E(X)| ≥ a) ≤ .
a2
Sn
2. On applique l’inégalité de Bienaymé-Tchebichev à la suite (Xn )n définie par Xn = pour tout n ∈ N∗ . La
n
linéarité de l’espérance, la bilinéarité de la variance et les variables (Yn ) étant i.i.d, on conclut.
3. On note Yi la variable aléatoire valant 1 si la i-ième boule tirée est rouge et 0 sinon. Yi suit la loi de Bernoulli
de paramètre p = 0, 4. Les tirages étant avec remise, les va (Yn )n sont i.i.d et admettent des moments d’ordre
des Bernoulli). On a : E(Yi ) = 0, 4 et V ar(Yi ) = 0, 4(1 − 0, 4) = 0, 24.
2 (car ce sontP
n
Posons Sn = i=1 P Yi . Cette va représente le nombre de boules rouges tirées au cours des n tirages.
n
Yi
Posons alors Tn = i=1 , la proportion de boules rouges obtenues au cours des n tirages.
n
Le but est de déterminer n tel que P (0, 35 ≤ Tn ≤ 0, 45) ≥ 0, 95. On a :
 
Sn
P (0, 35 ≤ Tn ≤ 0, 45) = P 0, 35 ≤ ≤ 0, 45
n
 
Sn
= P −0, 05 ≤ − E(Y1 ) ≤ 0, 05
n
 
Sn
=P | − E(Y1 )| ≤ 0, 05
n
 
Sn
=1−P | − E(Y1 )| > 0, 05
n

D’après la question précédente,


 
Sn 0, 24
P | − E(Y1 )| > 0, 05 ≤ .
n n(0, 05)2

0, 24
Donc P (0, 35 ≤ Tn ≤ 0, 45) ≥ 1 − .
n(0, 05)2
0, 24
Il suffit alors de déterminer n tel que 1 − ≥ 0, 95.
n(0, 05)2
0, 24
On trouve n ≥ c’est-à-dire n ≥ 1920.
0, 053

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Exercice 2 : (12 points)


On définit f : R×]0; +∞[→ R par
e−at − e−bt
f (x, t) = cos(xt).
t
1. Pour x ∈ R, la fonction t 7→ f (x, t) est définie et continue par morceaux sur ]0; +∞[.
En 0 : Pour x fixé, lim+ f (x, t) = b − a donc t 7→ f (x, t) est prolongeable par continuité en 0.
t→0
En +∞ : t2 f (x, t) →t+∞ 0 donc f (x, t) = o(1/t2 ) quand t → +∞.
Donc t 7→ f (x, t) est intégrable sur ]0, +∞[.

2. Pour x ∈ R, la fonction t 7→ f (x, t) est dérivable et

∂f
(x, t) = (e−bt − e−at ) sin(xt).
∂x
∂f
La fonction est continue sur R×]0, +∞[ et
∂x
∂f
| (x, t)| ≤ e−at + e−bt = ϕ(t)
∂x
avec ϕ une fonction intégrable.
On en déduit que F est de classe C 1 sur R et
Z +∞
F 0 (x) = (e−bt − e−at ) sin(xt)dt.
0

Or Z +∞ Z +∞ 
−bt (−b+ix)t x
e sin(xt)dt = Im e dt =
0 0 b2 + x 2
donc
x x
F 0 (x) = − 2 .
x2 + b2 x + a2

3. On en déduit
x 2 + b2
 
1
F (x) = ln + C te .
2 x2 + a2
Pour déterminer la constante, on étudie la limite de F en +∞.
On pose
e−at − e−bt
ψ(t) =
t
une fonction de classe C 1 intégrable et de dérivée intégrable.
Par intégration par parties :

1 +∞ 0
Z
1 +∞
F (x) = [ψ(t) sin(xt)]0 − ψ (t) sin(xt)dt
x x 0

ce qui implique Z +∞
1
|F (x)| ≤ |ψ 0 (t)|dt −→ 0 car ψ 0 est intégrable sur ]0, +∞[.
x 0 x→+∞

On conclut donc
x2 + b2
 
1
F (x) = ln .
2 x2 + a 2

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MP2 Oraux blancs 2018

CCP : Sujet 4

Exercice 1 : (8 points)

1. Soit f une fonction de R2 dans R.


(a) Donner, en utilisant des quantificateurs, la définition de la continuité de f en (0, 0).
(b) Donner la définition de "f différentiable en (0, 0)".
2. On considère l’application définie sur R2 par
2 2
xy x − y si (x, y) 6= (0, 0),

f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0).

(a) Montrer que f est continue sur R2 .


(b) Montrer que f est de classe C 1 sur R2 .

Exercice 2 : (12 points)


Soient E un R-espace vectoriel de dimension finie et u ∈ L(E), v ∈ L(E) diagonalisables vérifiant

u3 = v 3 .

Montrer que u = v.

Indications :
1. Montrer que si λ est une valeur propre de u alors λ3 est une valeur propre de v 3 .
2. En considérant une décomposition en somme directe pertinente de E, montrer que λ est une valeur propre de
v.
3. Conclure.

36
MP2 Oraux blancs 2018

CCP : Correction 4

Exercice 1 : (8 points)

1. (a) f continue en (0, 0) :

∀ > 0, ∃η > 0 : ∀(x, y) ∈ R2 , ||(x, y)|| ≤ η =⇒ |f (x, y) − f (0, 0)| ≤ ,

où || · || est une norme sur R2 .


(b) f différentiable en (0, 0) :

∃L ∈ LC (R2 , R), f (x, y) = f (0, 0) + L(x, y) + o(||(x, y)||)

pour tout (x, y) dans un voisinage de (0, 0).


2. (a) f est continue sur R2 \ {(0, 0)} par compositions d’applications continues sur R2 .
Il reste à étudier la continuité en (0, 0).
Pour tout (x, y) ∈ R2 \ {(0, 0)}, on a, par inégalité triangulaire,

x2 − y 2
|f (x, y) − f (0, 0)| = |xy | ≤ |x||y| ≤ ||(x, y)||2 .
x2 + y 2
Ainsi,
lim f (x, y) = 0,
(x,y)→(0,0)

donc f est continue en (0, 0).


(b) On rappelle que f est de classe C 1 ssi ses dérivées partielles existent et sont continues en tout point de
R2 .
ä f admet des dérivées partielles continues en tout point de R2 \ {(0, 0)} par composition d’applications
différentiables sur R2 .
De plus, pour tout (x, y) \ (0, 0),

∂f x4 y + 4x2 y 3 − y 5 ∂f x5 − 4x3 y 2 − xy 4
(x, y) = et (x, y) = .
∂x (x2 + y 2 )2 ∂y (x2 + y 2 )2

ä Existence des dérivées partielles en (0, 0) :


Pour tout x, y ∈ R∗ , on a :

f (x, 0) − f (0, 0) ∂f ∂f
lim = 0 donc (0, 0) existe et (0, 0) = 0;
x→0 x−0 ∂x ∂x
f (0, y) − f (0, 0) ∂f ∂f
lim = 0 donc (0, 0) existe et (0, 0) = 0.
y→0 y ∂y ∂y
ä Continuité des dérivées partielles en (0, 0) :
Pour tout (x, y) \ (0, 0),

∂f 6||(x, y)||5 ∂f
| (x, y)| ≤ = 6||(x, y)|| et de même | (x, y)| ≤ 6||(x, y)||.
∂x ||(x, y)||4 ∂y

Donc
∂f ∂f ∂f ∂f
lim (x, y) = 0 = (0, 0) et lim (x, y) = 0 = (0, 0).
(x,y)→(0,0) ∂x ∂x (x,y)→(0,0) ∂y ∂y
Ainsi, les dérivées partielles de f existent et sont continues sur R2 : f est de classe C 1 sur R2 .

Remarque : On a utilisé à plusieurs reprises le fait que, pour tout x, y ∈ R, |x| ≤ ||(x, y)|| et |y| ≤ ||(x, y)|| (à
redémontrer en exercice).

37
MP2 Oraux blancs 2018

Exercice 12 : (12 points)


Soient λ ∈ Sp(u) et x ∈ Eλ (u) ⊂ E. On a :

v 3 (x) = u3 (x) = λ3 x.

Or v est diagonalisable donc en notant µ1 , ..., µp ses valeurs propres, on a la décomposition en somme directe
p
M
E= Eµj (v).
j=1

Pp
On a donc x = j=1 xj avec xj ∈ Eµj (v). L’égalité v 3 (x) = λ3 x donne
p
X p
X
µ3j xj = λ3 xj .
j=1 j=1

Les espaces Eµj étant en somme directe, on peut identifier les termes de ces sommes :

∀j, µ3j xj = λ3 xj .

On obtient alors, si xj 6= 0, µj = λ et donc µj xj = λxj . Cette dernière égalité est vraie si xj = 0.


On a alors
v(x) = λx = u(x).
Ainsi, les endomorphismes u et v coïncident sur Eλ (u). Or l’endomorphisme u étant diagonalisable, E est la somme
des sous-espaces propres de u. Les endomorphismes u et v coïncident donc sur E.

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MP2 Oraux blancs 2018

Exercices posés les années précédentes.

Exercice 1 : CCP
Soit E un espace euclidien de dimension n et u un endomorphisme de E.
On note (x|y) le produit scalaire de x et de y et || · || la norme euclidienne associée.
1. Soit u un endomorphisme de E tel que : ∀x ∈ E, ||u(x)|| = ||x||.
(a) Démontrer que : ∀(x, y) ∈ E 2 (u(x)|u(y)) = (x|y).
(b) Démontrer que u est bijectif.
2. Démontrer que l’ensemble O(E) des isométries vectorielles de E, muni de la loi de composition est un groupe.
3. Soit u ∈ L(E). Soit e = (e1 , e2 , ..., en ) une base orthonormée de E.
Prouver que : u ∈ O(E) ⇔ (u(e1 , u(e2 ), ..., u(en )) est une base orthonormée de E.

Exercice 2 : CCP
Vérifier que la suite de terme général Z +∞
sin(nt)
un = dt
0 nt + t2
est bien définie et étudier sa convergence.

Exercice 3 : Mines
Soient E1 et E2 deux espaces vectoriels normés réels, f une application de E1 dans E2 telle que pour tout compact
K de E2 , f −1 (K) soit un compact de E1 .
Montrer que, si F est un fermé de E1 alors f (F ) est un fermé de E2 .

Exercice 4 : Mines
Soit G un groupe, H un sous-groupe de G, A une partie non vide de G. On pose AH = {ah | a ∈ A, h ∈ H}.
Montrer que AH = H si, et seulement si, A ⊂ H.

Exercice 5 : Mines
Soit Ω = {z ∈ C| Re(z) > −1}. Si z ∈ Ω, on pose
1
tz
Z
f (z) = dt
0 1+t
1. Montrer que f est définie et continue sur Ω.
2. Donner un équivalent de f (x) quand x tend vers −1.
3. Donner un équivalent de f (z) quand Re(z) tend vers +∞.

Exercice 6 : Mines
Soit E l’espace des fonctions f de classe C 1 de [0; +∞[ vers R vérifiant f (0) = 0.
Pour un élément f de E, on pose T (f ) la fonction définie par
Z x
f (t)
T (f )(x) = dt
0 t

Montrer que T est un endomorphisme de E et trouver ses valeurs propres.

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