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ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES ET DE TECHNOLOGIE DE HAMMAM SOUSSE

Devoir surveillé d'algèbre › 2

AU :2021/2022 Date :04/2022


Classes : MP2 Durée :2H

Exercice 1 :

Pour A et B ∈ Mn (R) , on pose : hA, Bi =tr(t AB).

I. 1. Montrer que h ., . i est un produit scalaire de Mn (R).

2. Montrer que A⊥
n = Sn (R).

3. Montrer que ∀M ∈ An (R) et x ∈ R, exp(xM ) ∈ On (R).

II. Soit A ∈ Mn (R) telle que, pour toute O ∈ On (R), tr(AO) ≤tr(A).

1. Justier que, ∀M ∈ An (R), la fonction :

f : R → R, x →tr(Aexp(xM ))

est dérivable sur R et donner f 0 .

2. Montrer que f 0 (0) = 0 ( Ind : justier d'abord que f admet un max en 0).

3. En déduire que A est une matrice symétrique .

Exercice 2 :

L'espace Mn,1 (R) est muni de produit scalaire h. / .i déni par

∀X, Y ∈ Mn,1 (R), hX/Y i = t XY


On note k . k la norme euclidienne associée au produit scalaire h. / .i.

Soit n ∈ N∗ .Pour toute matrice M , on note (M ) = {X ∈ Mn,1 (R); kM Xk = 1}

1. Soit P ∈ On (R). Déterminer (P ).

2. Soient S et S 0 deux matrices symétriques à valeurs propres strictement positives telle que

(S 0 ) = (S)
a. Soit V ∈ Mn,1 (R)\0. En considérant 1
kSV k V montrer que kSV k = kS 0 V k.

b. En déduire que ∀(V, W ) ∈ (Mn,1 (R))2 , hSV, SW i = hS 0 V, S 0 W i

1
c. Montrer que que S 2 = S 02 .

d. Soit α ∈ R∗+ . Montrer que

ker(S 2 − α2 In ) = ker(S − αIn ) ⊕ ker(S + αIn ) = ker(S − αIn )


e. En déduire que S = S 0 .

3. Soit M ∈ GLn (R).

a. Montrer que t M M est une matrice symétrique à valeurs propres strictement positives.

b. En déduire qu'il existe qu'il existe Q ∈ On (R) et S symétrique à valeurs propres

strictement positives vériant M = QS .

c. Montrer que (M ) = (S).

4. Soient A et A0 deux matrices de GLn (R) .Montre que


(A) = (A0 ) si, et seulement si, ∃P ∈ On (R) telle que A = P A0 .

2
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES ET DE TECHNOLOGIE DE HAMMAM SOUSSE

Correction : Devoir surveillé d'algèbre › 2

AU :2021/2022 Date :04/2022


Classes : MP2 Durée :2H

Exercice 1 :

Pour A et B ∈ Mn (R) , on pose : hA, Bi =tr(t AB).

I. 1. Montrer que h ., . i est un produit scalaire de Mn (R).

• Soient A, B ∈ Mn (R), on a

hA, Bi = tr(t AB)

= tr(t (t AB)) car tr(M ) = tr(t M )

= tr(t B t (t A))

= tr(t BA) = hB, Ai

• Pour tout A, A2 , B ∈ Mn (R) et α∈R on trouve facilement que

hαA1 + A2 , Bi = αhA1 , Bi + hA2 , Bi


• Soit A = (aij )≤i,j≤n ∈ Mn (R) on a

tr(t AA) = a2ij


P
( somme de carrés de tous les coecients de la matrice A)
1≤i,j≤n

Ainsi

hA, Ai = tr(t AA) a2ij ≥ 0


P
=
|{z} 1≤i,j≤n
à savoir faire

a2ij = 0
P
• Si A = (aij )≤i,j≤n ∈ Mn (R) telle que hA, Ai = 0 alors
1≤i,j≤n

par suite a2ij = 0, ∀1 ≤ i, j ≤ n (somme nulle de termes positifs)

Ainsi aij = 0, ∀1 ≤ i, j ≤ n c'est à dire A = 0.

Conclusion : Les étapes précédentes montre que h ., . i est une forme bilinéaire symétrique dénie
positive donc c'est un produit scalaire de Mn (R).

2. Montrer que A⊥
n = Sn (R).

Montrons d'abord que An ⊥ Sn (R). Soient A ∈ An (R) et S ∈ Sn (R)

t
hA, Si = tr( AS)=-tr(AS )=-tr(SA)=-tr(t SA)=-hS, Ai=-hA, Si

Ainsi hA, Si = 0
Par suite An ⊥ Sn (R) en particulier A⊥
n ⊂ Sn (R)

de plus

1
⊥ n(n − 1) n(n + 1)
dimAn = dimMn (R)-dimAn = n2 − = = dim Sn (R)
2 2
Conclusion : A⊥
n = Sn (R).

3. Montrer que ∀M ∈ An (R) et x ∈ R, exp(xM ) ∈ On (R).

Soit M ∈ An (R) et x ∈ R.
t t
exp(xM ) exp(xM ) =exp(x M )exp(xM ) =exp(−xM )exp(xM ) =
|{z}
(−xM ) et (xM ) commutent
exp(−xM + xM ) =exp(0n )=In

Donc exp(xM ) ∈ On (R).

II. Soit A ∈ Mn (R) telle que, pour toute O ∈ On (R), tr(AO) ≤tr(A).

1. Justier que, ∀M ∈ An (R), la fonction :

f : R → R, x →tr(Aexp(xM ))

est dérivable sur R et donner f 0.

La fonction g : x 7→ A exp(xM ) est dérivable sur R (cours exponentielle d'une matrice) et, ∀x ∈ R,

g 0 (x) = AM exp(xM )
00
La fonction tr00 est une application linéaire donc f : x 7→ tr(g(x)) est dérivable sur R et, ∀x ∈ R,

f 0 (x) =tr(g 0 (x))=tr(AM exp(xM )).

2. Montrer que f 0 (0) = 0 ( Ind : justier d'abord que f admet un max en 0).

D'après I.3., ∀x ∈ R exp(xM ) ∈ On (R) donc, par hypothèse sur la matrice A :

∀x ∈ R, tr (A exp(xM ) ≤ tr(A)

Par suite

∀x ∈ R, f (x) ≤tr(A) =f (0)

Conclusion : f admet un maximum au point 0 et comme f est dérivable alors

f 0 (0) = 0
3. En déduire que A est une matrice symétrique .

f '(0)=0 ⇒ tr(AM ) = 0

⇒ tr(M A) = 0

⇒ −tr(t M A) = 0 car
t
M = −M

⇒ hM, Ai = 0

Ceci est vrai avec M une matrice antisymétrique quelconque c'est à dire

hM, Ai = 0, ∀M ∈ An (R)
Par suite


A ∈ (An (R)) = Sn (R)

2
Exercice 2 :

L'espace Mn,1 (R) est muni de produit scalaire h. / .i déni par

∀X, Y ∈ Mn,1 (R), hX/Y i = t XY


On note k.k la norme euclidienne associée au produit scalaire h. / .i.

Soit n ∈ N∗ .Pour toute matrice M, on note (M ) = {X ∈ Mn,1 (R); kM Xk = 1}

1. Soit P ∈ On (R). Déterminer (P ).

(P ) = {X ∈ Mn,1 (R); kP Xk = 1}

= {X ∈ Mn,1 (R); kP Xk2 = 1}

= {X ∈ Mn,1 (R);t (P X)(P X) = 1}

= {X ∈ Mn,1 (R);t X t|{z}


P P X = 1}
In

= {X ∈ Mn,1 (R); kXk2 = 1}

= S0,1 (sphère unité)

2. Soient S et S0 deux matrices symétriques à valeurs propres strictement positives telle que

(S 0 ) = (S)
1
a. Soit V ∈ Mn,1 (R)\0. En considérant
kSV k V

Remarque : Comme Sp(S )⊂ R∗+ alors 0∈


/ Sp(S ) par suite S est inversible.
en particulier S ne s'annule que en 0 donc pour V 6= 0 on aura SV 6= 0.

Montrer que kSV k = kS 0 V k.

1
On pose X= kSV k V on aura

1 1
kSXk = k kSV k SV k = kSV k kSV k=1

Ainsi X ∈ (S). Comme (S) = (S 0 ) on aura X ∈ (S 0 ) ainsi

kS 0 Xk = 1

Donc

1 0
k kSV kS V k = 1

Par suite

kS 0 V k = kSV k

de plus comme kS 0 0k = 0 = kS0k on trouve que

∀V ∈ Mn,1 (R), kS 0 V k = kSV k

3
b. En déduire que ∀(V, W ) ∈ (Mn,1 (R))2 , hSV, SW i = hS 0 V, S 0 W i

∀(V, W ) ∈ (Mn,1 (R))2 , on a

1 
hSV, SW i = kSV + SW k2 − kSV − SW k2 (polarisation)
4
1 
= kS(V + W )k2 − kS(V − W )k2
4
1
kS 0 (V + W )k2 − kS 0 (V − W )k2

= ( question précédente)
4
1
kS 0 V + S 0 W k2 − kS 0 V − S 0 W k2

=
4

= hS 0 V, S 0 W i

c. Montrer que que S 2 = S 02 .

hSV, SW i = hS 0 V, S 0 W i ⇒t (SV )(SW ) =t (S 0 V )(S 0 W ), ∀(V, W ) ∈ (Mn,1 (R))2

⇒t V t SSW =t V t S 0 S 0 W, ∀(V, W ) ∈ (Mn,1 (R))2

⇒t V S 2 W =t V S 02 W, ∀(V, W ) ∈ (Mn,1 (R))2 S et S0 sont symétriques

⇒ hV, S 2 W i = hV, S 02 W i, ∀(V, W ) ∈ (Mn,1 (R))2

⇒ S 2 W = S 02 W, ∀W ∈ Mn,1 (R)

⇒ S 2 = S 02

d. Soit α ∈ R∗+ . Montrer que

ker(S 2 − α2 In ) = ker(S − αIn ) ⊕ ker(S + αIn ) = ker(S − αIn )


Soit λ>0
 

ker(S 2 − α2 In ) = ker (S − αIn ) (S + αIn )


 
| {z } | {z }
P1 (S) P2 (S)

ker(S − αIn ) ⊕ ker(S + αIn ) Lemme de noyaux car P1 ∧ P2 = 1

De plus

ker(S + αIn ) = E−λ (S) = {0} car −λ ∈


/ Sp(S ) ⊂ R∗+ .

Par suite


ker(S 2 − λIn ) = ker(S − λIn )

e. En déduire que S = S0.

La matrice S est symétrique réelle donc, d'après le théorème spectral, elle est diagonalisable

il existe une base (V1 , · · · , Vn ) une base de Mn,1 (R) tels que SVi = αVi .

On a

= ker(S 02 − α2 In ) = ker(S 0 − α2 In )
Vi ∈ ker(S − αIn ) = ker(S 2 − α2 In ) |{z}
S 2 =S 02

4
Ainsi Vi ∈ ker(S 0 − αIn ) c'est à dire S 0 Vi = αVi

 SVi = S 0 Vi , ∀1 ≤ i ≤ n

Conclusion : =⇒ S = S 0 .
{V1 , · · · , Vn } forme une base de Mn,1 (R)

3. Soit M ∈ GLn (R).

t
a. Montrer que MM est une matrice symétrique à valeurs propres strictement positives.

t t
On a ( M M ) =t M t (t M ) =t M M donc la matrice
t
MM est symétrique.

• montrons que les valeurs propres de A sont strictement positives.

t t
si λ∈ Sp( MM) alors il existe X ∈ Mn,1 (R)\{0} telle que M M X = λX

t t
en multipliant par X on trouve X t M M X = λt XX

t
C'est à dire (M X)M X = λt XX

donc kM Xk2 = λkXk2 avec k.k la norme euclidienne canonique de Mn,1 (R).

Or :

X est un vecteur propre donc X 6= 0 par suite kXk > 0


M est inversible et X 6= 0 donc M X 6= 0 par suite kM Xk > 0
alors

kM Xk2
λ= >0
kXk2

b. En déduire qu'il existe qu'il existe Q ∈ On (R) et S symétrique à valeurs propres

strictement positives vériant M = QS .

t
La matrice MM est symétrique, D'après le théorème spectral, Il existe P ∈ On (R) telle que

t
M M = P Dt P avec D= diag (λ1 , · · · , λn ) où les λi > 0 car Sp(
t
M M )⊂ R∗+ .
√ √
En posant ∆= diag ( λ1 , · · · , λn ) on aura

2
t
M M = P ∆2 t P = P ∆2 P −1 = P ∆P −1 = S2 avec S = P ∆P −1 = P ∆t P .
√ √
La matrice S est symétrique (t S = S ) à valeurs propres strictement positives (Sp(S )={ λ1 , · · · , λn }

De plus en multipliant la relation


t
M M = S2 par (t M )−1 on trouve

M = (t M )−1 S 2 =t M −1 SS = QS avec Q =t M −1 S

La matrice Q est orthogonale car

t −1 −1
t
QQ =t t
M −1 S M −1 S =t SM −1 t M −1 S = S (t M M ) S = S S2 S = In

5
c. Montrer que (M ) = (S).

(M ) = {X ∈ Mn,1 (R); kM Xk = 1}

= {X ∈ Mn,1 (R); kQSXk2 = 1}

= {X ∈ Mn,1 (R);t (QSX)(QSX) = 1}

= {X ∈ Mn,1 (R);t X t S t QQ SX = 1}
|{z}
In

= {X ∈ Mn,1 (R); kSXk2 = 1}

= (S)

4. Soient A et A0 deux matrices de GLn (R) .Montrer que

(A) = (A0 ) si, et seulement si, ∃P ∈ On (R) telle que A = P A0 .


00
⇐00 le même calcul précédent.

00
⇒00 La matrice A∈ GLn (R), d'après 3. :

Il existe Q ∈ On (R) et S symétrique à valeurs propres strictement positives telles que

A = QS et (A) = (S)

De même, la matrice A0 ∈ GLn (R), d'après 3. :

Il existe Q0 ∈ On (R) et S0 symétrique à valeurs propres strictement positives telles que

A = QS et (A0 ) = (S 0 )

Ainsi

Si (A) = (A0 ) alors (S) = (S 0 ) d'après la question 2. on trouve S = S0

Par suite

A = QS = QS 0 = Q(Q0−1 A0 ) = P A0 avec P = QQ0−1 ∈ On (R) (Produit des matrices orthogonales).

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