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Partie préliminaire (10 pts)

d
Soit N ∈ Mn (C ) , d ∈ N ∗ et P = ∑ ak X k ∈ C [X ]. On pose
k =0

d
φ : R −→ Mn (C ) , t 7−→ ∑ ak tk N k et ψ : R −→ Mn (C) , t 7−→ exp ( φ (t)) .
k =0

d
1. (3 pts) Montrer que φ est de classe C ∞ sur R et que, pour tout t ∈ R, φ0 (t) = ∑ kak tk−1 N k .
k =1
............................ ( )
(k) ( )
Posons, pour tout k ∈ N, N k = ni,j . Alors, pour tout t ∈ R, φ (t) = φi,j (t) 1≤i,j≤n où φi,j (t) =
1≤i,j≤n
d (k)
∑ ak tk ni,j . Comme les φi,j sont des fonctions polynômiales alors elles sont de classe C ∞ sur R et,
k =0
d
0 (t) =
∑ kak tk−1 ni,j . Donc φ est de classe C ∞ sur R et, pour tout t ∈ R,
(k)
pour tout t ∈ N, φi,j
k =1
( )
( ) d d
0 0
∑ kak tk−1 ni,j ∑ kak tk−1 N k .
(k)
φ (t) = φi,j (t) = =
1≤i,j≤n
k =1 1≤i,j≤n k =1

............................
2. (5 pts) Montrer, par récurrence sur d ∈ N ∗ , que ψ est dérivable sur R et que, pour tout t ∈ R,
ψ0 (t) = φ0 (t) ψ (t) .
............................
*) Pour d = 1 : P = a0 + a1 X donc, pour tout t ∈ R,

ψ (t) = exp ( a0 In + a1 tN )
= exp ( a0 In ) exp ( a1 tN ) (car les matrices a0 In et a1 tN commutent)
= e a0 exp (ta1 N ) .

On en déduit que ψ est dérivable sur R et que, pour tout t ∈ R,

ψ0 (t) = e a0 a1 N exp (ta1 N ) = a1 Nψ (t) = φ0 (t) ψ (t) .

Donc le résultat est vrai pour d = 1.


d +1
**) Soit d ∈ N ∗ et supposons que le résultat est vrai pour d. Soit P = ∑ ak X k ∈ C [X ] , alors, pour
k =0
tout t ∈ R,
( )
d +1
ψ (t) = exp ∑ ak tk N k
k =0
( )
d
= exp ∑ ak t k k
N + a d +1 t d +1
N d +1

k =0
( )
d ( ) d
= exp ∑ ak t N k k
exp ad+1 td+1 N d+1 (car ∑ ak tk N k et ad+1 td+1 N d+1 commutent).
k =0 k =0
( )
d
D’après l’hypothèse de récurrence ψ1 : t 7−→ exp ∑ ak t k
N k
est dérivable sur R et, pour tout
k =0
t ∈ R, ( ) ( )
d d
ψ10 (t) = ∑ kak tk−1 N k exp ∑ ak tk N k .
k =1 k =0
( )
D’autre part l’application t 7−→ td+1 est dérivable sur R et u 7−→ exp uad+1 N d+1 est dérivable
( d +1 )
sur R donc, par compostion, l’application ψ2 : t 7−→ exp t ad+1 N d+1 est dérivable sur R et sa
( )
dérivée est l’application t 7−→ (d + 1) td ad+1 N d+1 exp td+1 ad+1 N d+1 .
Comme, de plus, l’application ( M1 , M2 ) 7−→ M1 M2 est bilinéaire alors l’application t 7−→ ψ1 (t) ψ2 (t) =
ψ (t) est dérivable sur R et

ψ0 (t) = ψ10 (t) ψ2 (t) + ψ1 (t) ψ20 (t)


( ) ( )
d d ( )
= ∑ kak tk−1 N k exp ∑ ak tk N k exp td+1 ad+1 N d+1
k =1 k =0
( )
d ( )
+ exp ∑ a k t k k
N ( d + 1 ) t d
a d + 1 N d +1
exp t d +1
a d + 1 N d +1

k =0
( ) ( )
d d ( )
= ∑ kak tk−1 N k + (d + 1) td ad+1 N d+1 exp ∑ k
a t k k
N exp t d +1
a d +1 N d +1

k =1 k =0
( ) ( )
d +1 d
k −1
= ∑ kak t N k
exp ∑ ak t k k
N +t d +1
a d +1 N d +1
(ces matrices commutent)
k =1 k =0
0
= φ (t) exp ( φ (t))
= φ0 (t) ψ (t) .

donc le résultat est vrai pour l’ordre d + 1.


D’après le principe de récurrence, le résultat est vrai pour tout d ∈ N ∗ .
............................
3. (2 pts) Montrer que ψ est deux fois dérivable sur R.
...........................
D’après la question précédente, ψ est dérivable sur R et ψ0 = φ0 ψ. Comme φ0 est dérivable sur R
(car φ est de classe C ∞ sur R ) et ψ est dérivable sur R et l’application ( M1 , M2 ) 7−→ M1 M2 est
bilinéaire alors ψ0 = φ0 ψ est dérivable sur R. En d’autres termes ψ est deux fois dérivable sur R.
...........................

Partie I : L’image de Mn (C ) par la fonction exponentielle (26 pts)

Dans cette partie on se propose de montrer que l’image de Mn (C ) par la fonction exponentielle est
égale à GLn (C ) :
exp (Mn (C )) = GLn (C ) .
1. (3 pts) Montrer que, pour tout M ∈ Mn (C ), la matrice exp ( M ) est inversible ; en déduire que
exp (Mn (C )) ⊂ GLn (C ) .
............................
Soit(M ∈ M )n (C ) . Comme M et − M commutent alors exp ( M ) exp (− M) = exp ( M + (− M)) =
exp 0Mn (C) = In . Donc exp ( M) est inversible (son inverse est exp (− M)). On en déduit que
exp (Mn (C )) ⊂ GLn (C ) .

Page 2
............................
Dans la suite de cette partie on veut montrer l’inclusion réciproque.
2. Soit N ∈ Mn (C ) une matrice nilpotente et A = In + N. On pose, pour tout t ∈ R,
n
(−1)k−1 k k
φ (t) = ∑ k tN.
k =1

(a) (4 pts) Montrer φ est de classe C ∞ sur R et que, pour tout t ∈ R, ( In + tN ) φ0 (t) = N.
............................
D’après la question 1) de la partie préliminaire, la fonction φ est de classe C ∞ sur R et, pour
n
tout t ∈ R, φ0 (t) = ∑ (−1)k−1 tk−1 N k . Donc, pour tout t ∈ R,
k =1

n
( In + tN ) φ0 (t) = ( In + tN ) ∑ (−1)k−1 tk−1 N k
k =1
n
= ∑ (−1)k−1 tk−1 ( In + tN ) N k
k =1
n ( )
= ∑ (−1)k−1 tk−1 N k − (−1)k tk N k+1
k =1

= (−1)1−1 t1−1 N 1 − (−1)n tn N n+1 (téléscopage)


= N. (N n+1 = 0Mn (C) car N est nilpotente.)

............................
(b) On pose, pour t ∈ R, ψ(t) = exp ( φ (t)).
i. (3 pts) Montrer que ψ est deux fois dérivable sur R et que, pour tout t ∈ R,

( In + tN )ψ0 (t) = Nψ(t) et ( In + tN )ψ00 (t) = 0.

............................
D’après les questions 2) et 3) de la partie préliminaire, la fonction ψ est deux fois dé-
rivable et, pour tout t ∈ R, ψ0 (t) = φ0 (t) ψ (t) . En utilisant la question précédente, on
obtient, pour tout t ∈ R,

( In + tN )ψ0 (t) = ( In + tN ) φ0 (t) ψ (t) = Nψ (t) .

En dérivant cette dernière relation, il vient que, pour tout t ∈ R, ( In + tN )ψ00 (t) + Nψ0 (t) =
Nψ0 (t). Donc, pour tout t ∈ R, ( In + tN )ψ00 (t) = 0.
.............................
ii. (3 pts) Montrer que, pour tout t ∈ R, ψ00 (t) = 0.
.............................
Pour t = 0 on a In + tN = In est inversible.
( ) ( )
Pour t , 0 on a det ( In + tN ) = (−t)n det −t1 In − N = (−t)n PN − 1t où PN désigne le po-
lynôme caractéristique de N. Comme N est nilpotente alors PN = X n donc det ( In + tN ) =
( )n
(−t)n − 1t = 1 , 0 par suite In + tN est inversible.
On a alors, pour tout t ∈ R, ( In + tN )ψ00 (t) = 0 avec In + tN inversible, donc ψ00 (t) = 0.
.............................

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iii. (3pts) En déduire que, pour tout t ∈ R, ψ(t) = tN + In .
............................
On a, pour tout t ∈ R, ψ00 (t) = 0 donc il existe C1(
, C2 ∈ M)n (C ) telles que, pour tout t ∈ R,
ψ(t) = tC1 + C2 . Comme ψ (0) = exp ( φ (0)) = exp 0Mn (C) = In alors C2 = In . D’autre part,
pour tout t ∈ R, ( In + tN )ψ0 (t) = Nψ(t) donc, pour t = 0, il vient que ψ0 (0) = Nψ(0) = N
donc C1 = N. On en déduit alors que, pour tout t ∈ R, ψ(t) = tN + In .
............................
(c) (2 pts) Montrer alors qu’il existe B ∈ Mn (C ) telle que exp ( B) = A.
............................
On a, pour tout t ∈ R, ψ(t) = tN + In . Donc A = In + N = ψ (1) = exp ( φ (1)) = exp ( B) avec
B = φ (1) ∈ M n (C ) .
............................
3. (3 pts) Soit N ∈ Mn (C ) une matrice nilpotente, λ ∈ C ∗ et A = λIn + N. En remarquant que
A = λ( In + λ1 N ), montrer qu’il existe B ∈ Mn (C ) telle que exp ( B) = A.
............................
On a A = λ( In + λ1 N ). Comme la matrice λ1 N est nilpotente alors, d’après la question précédente,
il existe B1 ∈ Mn (C ) telle que In + λ1 N = exp ( B1 ) . D’autre part λ ∈ C ∗ donc il existe θ ∈ R tel que
λ = |λ| exp (iθ ) = exp (ln |λ| + iθ ) . On en déduit que

A = exp (ln |λ| + iθ ) exp ( B1 )


= exp ((ln |λ| + iθ ) In ) exp ( B1 )
= exp ((ln |λ| + iθ ) In + B1 ) , car les matrices (ln |λ| + iθ ) In et B1 commutent.
= exp ( B) avec B = (ln |λ| + iθ ) In + B1 ∈ Mn (C ) .

...........................
4. (3 pts) Soit A ∈ GLn (C ). On rappelle qu’il existe P ∈ GLn (C ) telle que
 
 A1 0 ··· 0 
 
 .. . 
 0 A2 . .. 
−1  
A=P   P.
 .. .. .. 
 . . . 0 
 
 
0 ··· 0 Ak

où k ∈ N ∗ , les matrices A j , j ∈ {1, ..., k } , sont de la forme λ j In j + Nj avec n j ∈ N ∗ , Nj ∈ Mn j (C ) est


une matrice nilpotente et λ j ∈ C ∗ .
En déduire qu’il existe B ∈ Mn (C ) telle que exp ( B) = A.
.............................
Soit j ∈ h1, k i ; comme A j = λ j In j + Nj avec Nj ∈ Mn j (C ) est nilpotente et λ j ∈ C ∗ alors, d’après la
( )
question précédente, il existe Bj ∈ Mn j (C ) telle que A j = exp Bj . Donc

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 
 exp ( B1 ) 0 ··· 0 
 
 . . 
 0 exp ( B2 ) . . .. 
−1  
A = P  P
 .. .. .. 
 . . . 0 
 
 
0 ··· 0 exp ( Bk )
 N

 lim ∑ 1
l! ( B1 )l 0 ··· 0 
 N →+∞ l =0 
 N .. .. 
 0 lim ∑ 1
( B2 )l . . 

−1  l! 
= P  N →+∞ l =0 P

 .. .. .. 
 . . . 0 
 
 N 
0 ··· 0 lim ∑ 1
( Bk )l
N →+∞ l =0 l!
  N

l
  l∑ ( B1 ) 1
l! 0 ··· 0 
  =0 
  N .. .. 
  0 ∑ 1
( B2 )l . . 
  l! 
= −1 
P  lim  
l =0  P

 N →+∞  .. .. .. 
  . . . 0 
  
  N 
0 ··· 0 ∑ 1
l! ( Bk )l
l =0
 
 M1 0 ··· 0 
 
 .. .. 
 0 M2 . . 
 
(car l’application ( M1 , ..., Mk ) 7−→   est linéaire en dim finie et donc continue )
 .. .. .. 
 . . . 0 
 
 
0 ··· 0 Mk
  
l
  ( B1 ) 0 ··· 0 
  
  .. .. 
 N  0 ( B2 )l . . 
 1  
= P−1  lim ∑   P
 N →+∞ l =0 l!  .. .. .. 
  . . . 0 
  
  
0 ··· 0 ( Bk )l
  l 
  B1 0 · · · 0  
  
  

  0 B2 . . . .. 
.


N
1 
= P −1 
 Nlim ∑   P
 →+∞ l =0 l!  .. . . ..  
  . . . 0 
  
  
0 · · · 0 Bk

Page 5
     
 B1 0 · · · 0    B1 0 ··· 0  
     
 .. .     .. ..  
 0 B2 . . 
.    0 B2 . .  
   −1   
= P−1 exp   P = exp  P   P .
 .. .. ..    .. .. ..  
 . . . 0    . . . 0  
     
     
0 ··· 0 Bk 0 ··· 0 Bk
 
 B1 0 ··· 0 
 
 .. .. 
 0 B2 . . 
 
On déduit alors que A = exp ( B) où B = P−1   P ∈ M n (C ) .
 .. .. .. 
 . . . 0 
 
 
0 ··· 0 Bk
...............................
(2pts) Montrer alors exp (Mn (C )) = GLn (C ) .
..............................
*) D’après la question 1) de cette partie exp (Mn (C )) ⊂ GLn (C ) .
**) D’après la question 4) de cette partie GLn (C ) ⊂ exp (Mn (C )) .
Donc exp (Mn (C )) = GLn (C ) .

Partie II : Une caractérisation du rang d’une matrice carrée (20 pts)

Pour tout M ∈ Mn (C ) et tout R ∈ GLn (C ) , on pose

σR ( M ) = {λ ∈ C ∗ : λR − M < GLn (C )} .

1. Montrer que, pour tout M ∈ Mn (C ) et tout R ∈ GLn (C ) , on a


( )
(a) (2pts) σR ( M) = Sp R−1 M ∩ C ∗ .
( )
(b) rg R−1 M = rg ( M) .
.............................
Soient M ∈ Mn (C ) et R ∈ GLn (C ) .
(a) On a

σR ( M) = {λ ∈ C ∗ : λR − M < GLn (C )}
{ ( ) }
= λ ∈ C ∗ : R λIn − R−1 M < GLn (C )
{ }
= λ ∈ C ∗ : λIn − R−1 M < GLn (C )
( )
= Sp R−1 M ∩ C ∗ .
( )
(b) (1pt) Comme R−1 est inversible alors rg R−1 M = rg ( M ) .
..........................
2. Soit M ∈ Mn (C ) et r = rg ( M) .

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(a) (3 pts) Montrer que, pour tout R ∈ GLn (C ) , σR ( M) est un ensemble fini et card (σR ( M )) ≤ r.
.........................
Soit R ∈ GLn (C ) .
Si σR ( M ) = ∅ alors card (σR ( M)) = 0 ≤ r.
( )
Si σR ( M) , ∅ alors σR ( M) = Sp R−1 M ∩ C ∗ = {λ1 , ..., λs } où λ1 , ..., λs sont les valeurs propres
non nulles de R−1 M. Soient m1 , ..., ms leurs multilicités respectives. On note aussi m0 la mul-
tiplicité de 0 comme valeur propre de R−1 M, (m0 = 0 si 0 n’est pas une valeur propre de
R−1 M). Alors
( ( )) ( )
card (σR ( M )) = s ≤ m1 + ... + ms = n − m0 ≤ n − dim ker R−1 M = rg R−1 M = rg ( M ) .

.......................
(b) (2 pts) Montrer qu’il existe P, Q ∈ GLn (C ) telles que M = PDQ avec D = diag(1, 2, ...r, 0, ...0).
.......................
Comme rg ( D ) = r = rg ( M) alors il existe P, Q ∈ GLn (C ) telles que M = PDQ.
.......................
(c) (2 pts) Montrer que card (σPQ ( M )) = r.
.......................
Pour tout λ ∈ C ∗ ,

λPQ − M < GLn (C ) ⇐⇒ P (λIn − D ) Q < GLn (C )

⇐⇒ λIn − D < GLn (C )

⇐⇒ diag(λ − 1, λ − 2, ..., λ − r, λ, ...λ) < GLn (C )

⇐⇒ λ ∈ {1, 2, ..., r } .

Donc σPQ ( M) = {1, 2, ..., r } et, par conséquent, card (σPQ ( M)) = r.
......................
3. (2 pts) Montrer alors que, pour tout M ∈ Mn (C ) ,

rg ( M ) = max card (σR ( M )) .


R∈GLn (C )

.......................
Soit M ∈ Mn (C ) .
*) D’après la question 1) de cette partie, card (σR ( M )) ≤ rg ( M ) , pour tout R ∈ GLn (C ) .
**) D’après la question 2) de cette partie, il existe R ∈ GLn (C ) telle que card (σR ( M )) = rg ( M) .
*) et **) donnent le résultat voulu : rg ( M) = max card (σR ( M)) .
R∈GLn (C )
.......................
4. Soit M ∈ Mn (C ) une matrice non inversible et r = rg ( M) .
( )
(a) (2 pts) Montrer qu’il existe P, Q ∈ GLn (C ) telles que M = PNQ où N = nij 1≤i,j≤n avec


 1 si j = i + 1 et i ≤ r
nij = .

 0 sinon.

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.......................
 
 (r + 1)eme 
 
 
 0 1 0 ··· 0 0 ··· 0 
 
 
 .. .. .. .. .. .. .. 
 . . . . . . . 
 
 
 .. .. .. .. .. 
 . . . . 0 0 . 
On a N = 

 , donc rg ( N ) = r = rg ( M). On en

 0 ··· 0 1 0 0 r eme 
 
 
 
 0 ··· ··· 0 0 ··· 0 
 
 
 .. .. 
 . . 
 
 
0 ··· 0 0 ··· 0
déduit qu’il existe P, Q ∈ GLn (C ) telles que M = PDQ.
.........................
(b) (2pts) Montrer que σPQ ( M) est vide.
.......................
Pour tout λ ∈ C ⋆ ,
 
 λ 1 0 ··· 0 0 ··· 0 
 
 .. .. .. .. .. 
 0 λ . . . . . 
 
 .. 
 .. .. .. 
 . . λ . 0 0 . 
 
 
λPQ − M = P (λIn − N ) Q = P 
 0 ···
..
. 1 0 0   Q ∈ GLn (C )
 
 .. 
 0 ··· ··· . 0 ··· 0 
 
 
 .. .. .. 
 . . . 
 
 
0 ··· 0 0 ··· λ

Donc, σPQ ( M) est vide.


........................
5. (4 pts) Montrer que, pour tout M ∈ Mn (C ) ,

M < GLn (C ) ⇐⇒ min card (σR ( M )) = 0.


R∈GLn (C )

........................
Soit M ∈ Mn (C ) .
=⇒) Supposons que M < GLn (C ). D’après b) de cette question, il existe R ∈ GLn (C ) telle que
card (σR ( M )) = 0. Comme de plus, pour tout R ∈ GLn (C ) , card (σR ( M)) ≥ 0 alors min card (σR ( M )) =
R∈GLn (C )
0.
⇐=) Supposons que min card (σR ( M)) = 0. Donc il existe R ∈ GLn (C ) telle que card (σR ( M)) =
( −1 ) R∈∗GLn (C) ( ) ( )
0. Donc Sp R M ∩ C = σR ( M) = ∅. En d’autres termes Sp R−1 M ⊂ {0} . Comme Sp R−1 M ,

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( )
∅ (car C est algébrique clos) alors Sp R−1 M = {0} . En particulier la matrice R−1 M n’est pas
inversible, et donc M n’est pas inversible (car R−1 est inversible). Donc M < GLn (C ).
........................

Partie III : Conservation du rang VS conservation de l’inversibilité (28 pts)

Soit U ∈ L (Mn (C )) un endomorphisme de Mn (C ).


On dit que U conserve le rang si et seulement si, pour tout M ∈ Mn (C ), rg (U ( M )) = rg ( M).
On dit que U conserve l’inversibilité si et seulement si, pour tout M ∈ GLn (C ), U ( M ) ∈ GLn (C ).
On veut montrer le résultat suivant :

U conserve le rang si seulement si U conserve l’inversibilité.

1. (3pts) Montrer que si U conserve le rang alors U conserve l’inversibilité.


........................
Supposons que U conserve le rang. Pour tout M ∈ GLn (C ) ,

rg (U ( M)) = rg ( M) (car U conserve le rang)


= n (car M ∈ GLn (C )).

Donc, pour tout M ∈ GLn (C ) , U ( M ) ∈ GLn (C ). Cela signifie que U conserve l’inversibilité.
.......................
Dans la suite de cette partie on suppose que U conserve l’inversibilité.
2. Soit M ∈ Mn (C ) une matrice non inversible.
(a) (2 pts) Soit R ∈ GLn (C ) et λ ∈ C ∗ tels que λR − M ∈ GLn (C ) . Montrer que λU ( R) − U ( M ) ∈
GLn (C ) .
.......................
Comme U conserve l’inversibilité et λR − M ∈ GLn (C ) alors U (λR − M) ∈ GLn (C ) . Or, par
linéarité de U, U (λR − M) = λU ( R) − U ( M ) , donc λU ( R) − U ( M ) ∈ GLn (C ) .
......................
(b) (3 pts) En déduire que U ( M) est non inversible.
......................
Comme M < GLn (C ) alors il existe R1 ∈ GLn (C ) telle que, pour tout λ ∈ C ∗ , λR1 − M ∈
GLn (C ) . D’après a) de cette question, pour tout λ ∈ C ∗ , λU ( R1 ) − U ( M ) ∈ GLn (C ) . Etant
donné que U ( R1 ) ∈ GLn (C ), on peut écrire σU ( R1 ) (U ( M)) = ∅ et, par conséquent,
min card (σR (U ( M ))) = 0. D’après la question 4) de la partie II) on peut conclure que
R∈GLn (C )
U ( M ) est non inversible.
........................
3. (3pts) Montrer alors que, pour tout M ∈ Mn (C ) , M ∈ GLn (C ) ⇐⇒ U ( M ) ∈ GLn (C ) .
.......................
Soit M ∈ Mn (C ) .
=⇒) Puisque U conserve l’inversibilité alors on a l’implication : M ∈ GLn (C ) =⇒ U ( M) ∈ GLn (C ) .
⇐=) D’après la question précédente, on a l’implication : M < GLn (C ) =⇒ U ( M) < GLn (C ) . Par
contraposition, on obtient l’implication U ( M) ∈ GLn (C ) =⇒ M ∈ GLn (C ) .
Donc on a l’équivalence voulue.
........................

Page 9
4. (3pts) Soit M ∈ ker U. En remarquant que, pour tout R ∈ GLn (C ) et tout λ ∈ C ∗ , U (λR − M ) =
λU ( R), montrer que rg ( M ) = 0 puis que M = 0Mn (C) .
........................
Pour tout R ∈ GLn (C ) et tout λ ∈ C ∗ , U (λR − M) = λU ( R) ∈ GLn (C ) . Donc, pour tout R ∈ GLn (C )
et tout λ ∈ C ∗ , λR − M ∈ GLn (C ) . Par conséquent, pour tout R ∈ GLn (C ) , σR ( M ) = ∅. On en déduit
que
rg ( M ) = max {card (σR ( M ))} = max {0} = 0.
R∈GLn (C ) R∈GLn (C )

Comme toute matrice de rang 0 est nulle alors M = 0Mn (C) .


........................
5. (2 pts) Montrer que U est un automorphisme de Mn (C ) .
....................... { }
D’après la question précédente, ker U = 0Mn (C) et donc U est un endomorphisme injectif. Comme
Mn (C ) est de dimension finie alors U est un automorphisme de Mn (C ) .
......................
6. (2pts) Montrer que U −1 conserve l’inversibilité.
......................
( )
Soit M ∈ GLn (C ), alors U U −1 ( M ) = M ∈ GLn (C ) . D’après la question 3) de cette partie U −1 ( M ) ∈
GLn (C ) . Donc U −1 conserve l’inversibilité.
......................
7. Soit M ∈ Mn (C ) de rang r et S ∈ GLn (C ) telle que card (σS ( M)) = r.
( )
(a) (2 pts) Montrer que card σU (S) (U ( M)) = r.
....................
On a

σU (S) (U ( M )) = {λ ∈ C ∗ : λU (S) − U ( M) < GLn (C )}


= {λ ∈ C ∗ : λS − M < GLn (C )}
= σS ( M) .
( )
Donc card σU (S) (U ( M)) = card (σS ( M )) = r.
.....................
(b) (3 pts) En déduire que rg ( M ) ≤ rg (U ( M )) .
.....................
D’après la question précédente, il existe R ∈ GLn (C ) (on prend par exemple R = U (S)) telle
que card (σR (U ( M))) = r. Donc

rg (U ( M)) = max {card (σR (U ( M)))} ≥ r = rg ( M ) .


R∈GLn (C )

.....................
8. (3 pts) Montrer que, pour tout M ∈ Mn (C ) , rg (U ( M)) = rg ( M ) .
......................
Soit M ∈ Mn (C ) . On vient de prouver que rg (U ( M)) ≥ rg ( M) (1) .
( )
Comme, d’après la question 6) de cette partie, U −1 conserve l’inversibilité alors rg U −1 ( N ) ≥
rg ( N ) , pour tout N ∈ Mn (C ) . En particulier si N = U ( M) on obtient rg ( M) ≥ rg (U ( M)) (2) .
(1) et (2) donnent bien l’égalité demandée.
......................

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9. (2 pts) Conclure.
.....................
Dans la question 1) on a montré que si U conserve le rang alors U conserve l’inversibilité.
De la question 2) à la question 8) on a montré que si U conserve l’inversibilité alors U conserve
le rang.
En conclusion, on vient de montrer que U conserve le rang si et seulement si U conserve l’inver-
sibilité.
.....................

Partie IV : Endomorphismes de Mn (C ) qui commutent avec l’exponentielle (16 pts)

Pour toutes matrices P, Q ∈ GLn (C ) on note Φ P,Q et Ψ P,Q les endomorphismes de Mn (C ) définis par

∀ M ∈ Mn (C ) , Φ P,Q ( M) = PMQ et Ψ P,Q ( M) = P t MQ.

1. (2pts) Montrer que Φ P,Q et Ψ P,Q conservent le rang.


......................
*) Pour tout M ∈ Mn (C ), rg (Φ P,Q ( M)) = rg ( PMQ)) = rg ( M) car P et Q sont inversibles. Donc
Φ P,Q conserve le rang.
**) Pour tout M ∈ Mn (C ),
( ) ( )
rg (Ψ P,Q ( M)) = rg P t MQ) = rg t M = rg ( M) ,

donc Ψ P,Q conserve le rang.


......................
On admettra, dans la suite, que la réciproque du dernier résultat est vrai, c’est à dire :
Si un endomorphisme U de Mn (C ) conserve le rang alors il existe P, Q ∈ GLn (C ) telles que U =
Φ P,Q ou U = Ψ P,Q .
2. (2pts) Montrer que l’endomorphisme U de Mn (C ) conserve l’inversibilité si et seulement si il
existe P, Q ∈ GLn (C ) telles que U = Φ P,Q ou U = Ψ P,Q .
............................
D’après la partie III) U conserve l’inversibilité si et seulement si U conserve le rang.
D’après la question précédente et le résultat admis, U conserve le rang si et seulement si il existe
P, Q ∈ GLn (C ) telles que U = Φ P,Q ou U = Ψ P,Q .
Donc U conserve l’inversibilité si et seulement il existe P, Q ∈ GLn (C ) telles que U = Φ P,Q ou
U = Ψ P,Q .
...........................
On dit que l’endomorphisme U de Mn (C ) commute avec l’exponentielle si et seulement si

∀ M ∈ Mn (C ) , U (exp ( M)) = exp (U ( M)) .

3. (2 pts) Vérifier que, pour tout P ∈ GLn (C ) , Φ P,P−1 et Ψ P,P−1 commutent avec l’exponentielle.
...........................
Soit P ∈ GLn (C ) .
Pour tout M ∈ Mn (C ) ,
( ) ( )
Φ P,P−1 (exp ( M)) = P exp ( M) P−1 = exp PMP−1 = exp Φ P,P−1 ( M) .

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et
( ( )) ( ) ( )
Ψ P,P−1 (exp ( M )) = P t (exp ( M )) P−1 = P exp t M P−1 = exp P t MP−1 = exp Ψ P,P−1 ( M) .

Donc Φ P,P−1 et Ψ P,P−1 commutent avec l’exponentielle.


...........................
4. Soit U un endomorphisme de Mn (C ) qui commute avec l’exponentielle.
(a) (3 pts) Montrer que U conserve l’inversibilité.
.........................
Soit M ∈ GLn (C ). D’après la partie I) il existe N ∈ Mn (C ) telle que M = exp ( N ) . Donc
U ( M ) = U (exp ( N )) = exp (U ( N )) ∈ GLn (C ). Par suite U conserve l’inversibilité.
........................
(b) (2pts) Montrer que U ( In ) = In .
.........................
On a ( ( )) ( ( )) ( )
U ( In ) = U exp 0Mn (C) = exp U 0Mn (C) = exp 0Mn (C) = In .
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(c) (3pts) En déduire qu’il existe P ∈ GLn (C ) telle que U = Φ P,P−1 ou U = Ψ P,P−1 .
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D’après a) de cette question U conserve l’inversibilité donc, en utilisant la question 2) de
cette partie, il existe P, Q ∈ GLn (C ) telles que U = Φ P,Q ou U = Ψ P,Q .
D’après b) de cette question U ( In ) = In donc
Si U = Φ P,Q alors Φ P,Q ( In ) = PIn Q = PQ = In donc Q = P−1 par suite U = Φ P,P−1
Si U = Ψ P,Q alors Ψ P,Q ( In ) = P t In Q = PIn Q = PQ = In donc Q = P−1 par suite U = Ψ P,P−1 .
Donc il existe P ∈ GLn (C ) telle que U = Φ P,P−1 ou U = Ψ P,P−1 .
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5. (2pts) Déterminer alors tous les endomorphisme de Mn (C ) qui commutent avec l’exponentielle.
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On déduit des questions précédentes que les endomorphismes de Mn (C ) qui commutent avec
l’exponentielles sont les endomorphismes Φ P,P−1 ou Ψ P,P−1 avec P ∈ GLn (C ) .
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