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Dimanche 20 octobre 2019
Durée 4h
Notations et rappels
Dans tout ce sujet, K désigne le corps des réels ou celui des complexes (K = R ou C) et n un entier naturel
supérieur ou égal à 2. Si p ∈ N∗ , on note Mn,p (K) l’espace vectoriel des matrices à coefficients réels, à n lignes
et p colonnes, et à coefficients dans K ; pour toute matrice A de Mn,p (K), tA désigne la matrice transposée de A
et rg (A) son rang.
Si p = n, Mn,p (K) est noté simplement Mn (R), c’est l’algèbre des matrices carrées d’ordre n à coefficients
dans K ; la matrice identité de Mn (K) est notée In . Si A ∈ Mn (K), on note Tr (A) la trace de A.
Si α1 , α2 , . . . , αn sont des éléments de K, on note diag(α1 , α2 , . . . , αn ) la matrice diagonale de Mn (K) qui admet
pour coefficients diagonaux les réels α1 , α2 , . . . , αn pris dans cet ordre.
∗ k
On rappelle qu’une matrice M ∈ Mn (K) est dite nilpotente s’il existe
k ∈ N tel que M = 0.
0 0 0 ··· 0
.. ..
1 0
0 . .
∗
Pour tout p ∈ N , on note Jp ∈ Mp (K) la matrice définie par Jp = 0
. .. . .. . ..
.
0
. .
.. .. 1
0 0
0 ··· 0 1 0
problème 1
À propos de matrices nilpotentes
1ère Partie
Classe de similitude d’une matrice nilpotente de M4 (K)
Soit A une matrice nilpotente de M4 (K) ; on note p son indice de nilpotence, c’est à dire le plus petit entier
naturel non nul p tel que Ap = 0. On désigne par u l’endomorphisme de K4 canoniquement associé à A ; on note
rg (u) le rang de u, Ker u le noyau de u et Im u son image.
1.1. Vérifier que si p = 1 alors A est la matrice nulle.
On suppose désormais que p > 2 et on considère un vecteur x0 ∈ K4 tel que up−1 (x0 ) 6= 0.
1.2. Montrer que x0 , u(x0 ), . . . , up−1 (x0 ) est une famille libre de K4 et en déduire que p 6 4.
1.3. Si p = 4, montrer que la matrice A est semblable à la matrice J4 .
1.4. Si p = 3, on pose e1 = x0 , e2 = u(x0 ) et e3 = u2 (x0 ).
1.4.1. Montrer qu’il existe un vecteur e4 ∈ K4 tel que la famille (e1 , e2 , e3 , e4 ) soit une base de K4 .
1.4.2.
Écrire la matrice
de u par rapport à la base (e1 , e2 , e3 , e4 ) et en déduire que A est semblable à la matrice
0 0 0 α
1 0 0 β
B= , avec (α, β, γ, δ) ∈ K4 et u(e4 ) = α e1 + β e2 + γ e3 + δ e4 .
0 1 0 γ
0 0 0 δ
1.4.3. Montrer que δ = 0 puis justifier que α = 0. On pourra calculer B 3 à l’aide de produits par blocs.
1.4.4. On pose e04 = e4 −β e1 − γe2 . Vérifier que la famille (e1 , e2 , e3 , e04 ) est une base de K4 et en déduire que
J3 0
A est semblable à la matrice ∈ M4 (K).
0 0
0 0
1.5. Si p = 2, on pose J2 = .
1 0
1.5.1. Montrer que rg (u) 6 2 et en déduire que (rg (u), dimKer u) ∈ {(1, 3), (2, 2)}.
1.5.2. Si rg (u) = 1, on pose e1 = x0 , e2 = u(x0 ).
(i) Montrer qu’il existe deux vecteurs e3 et e4 de K4 tels que la famille (e2 , e3 , e4 ) soit une base de Ker u.
J2 0
(ii) Montrer que (e1 , e2 , e3 , e4 ) est une base de K4 et en déduire que A est semblable à la matrice de
0 0
M4 (K).
1.5.3. Si rg (u) = 2, soient e1 et e3 deux vecteurs de K4 tels que la famille (u(e1 ), u(e3 )) soit une base de Im u.
On pose alors e2 = u(e1 ) et e4 = u(e3 ).
(i) Vérifier que la famille (e1 , e2 , e3 , e4 ) est une base de K4 .
J2 0
(ii) En déduire que A est semblable à la matrice ∈ M4 (K).
0 J2
2ème Partie
Commutant de matrices nilpotentes de Mn (K)
2.1. Dans cette section, on note f l’endomorphisme de Kn canoniquement associé à la matrice Jn et (e1 , . . . , en )
la base canonique de Kn . On pose C(f ) = {g ∈ L(Kn ); f g = gf } appelé le commutant de f .
2.1.1. Pour tout k ∈ {2, . . . , n}, vérifier que ek = f k−1 (e1 ).
X n n
X
2.1.2. Soit g ∈ C(f ) ; on pose g(e1 ) = n
αk ek avec (α1 , . . . , αn ) ∈ K . Montrer que g = αk f k−1 .
k=1 k=1
2.1.3. En déduire que {M ∈ Mn (K) ; Jn M = M Jn } = Vect In , Jn , . . . , Jnn−1 .
2.2. Soit A une matrice nilpotente de M4 (K) d’indice de nilpotence p.
2.2.1. Si p = 4, montrer que {M ∈ M4 (K) ; AM = M A} = Vect I4 , A, A2 , A3 .
J3 0
2.2.2. Si p = 3, préciser l’ensemble des matrices de M4 (K) qui commutent avec la matrice ∈ M4 (K)
0 0
puis en déduire les éléments de l’ensemble {M ∈ M4 (K) ; AM = M A}.
problème 2
Étude des matrices de rang 1 et application à la détermination
du sous-espace vectoriel engendré par les matrices nilpotentes
Notations et rappels
Si A ∈ Mn (K), on note C1 (A), . . . , Cn (A) les colonnes de A, ce sont des éléments de Mn,1 (K) ; par définition, le
rang de la matrice A est la dimension du sous-espace vectoriel de Mn,1 (K) engendré par les vecteurs C1 (A), . . . , Cn (A).
1ère Partie
Caractérisation des matrices de rang 1
3.1. Soient U et V deux éléments de Mn,1 (K) ; on note u1 , . . . , un les composantes de U et v1 , . . . , vn celles de V .
On pose A = U t V .
3.1.1. Exprimer les coefficients de la matrice A à l’aide des uk et des vk .
3.1.2. Que vaut la trace de A ?
3.1.3. Exprimer les colonnes de A à l’aide de v1 , . . . , vn et U .
3.1.4. On suppose que U 6= 0 et V 6= 0 ; montrer que le rang de A est égal à 1.
3.2. On considère ici une matrice A ∈ Mn (K) de rang 1.
2ème Partie
Classe de similitude d’une matrice de rang 1
Soit A = U t V une matrice de rang 1, où U et V sont deux éléments non nuls de Mn,1 (K) ; on pose α = t V U . On
désigne par f l’endomorphisme de Mn,1 (K) canoniquement associé à A.
4.1. Calculer A2 en fonction de α et de A.
4.2. À quelle condition nécessaire et suffisante sur α la matrice A est-elle nilpotente ?
4.3. On suppose que A n’est pas nilpotente ; montrer qu’il existe λ ∈ K∗ tel que la matrice λA soit celle d’un
projecteur.
4.4. Justifier que dimKer f = n − 1.
4.5. Classe de similitude de la matrice A lorsque α 6= 0
On suppose ici que α 6= 0.
4.5.1. Vérifier que AU = α U et en déduire que U 6∈ Ker f .
4.5.2. On note (E1 , . . . , En−1 ) une base de Ker f . Montrer que la famille (E1 , . . . , En−1 , U ) est une base de
Mn,1 (K) et écrire la matrice de f dans cette base.
4.5.3. Montrer que la matrice A est semblable dans Mn (K) à la matrice diag(0, . . . , 0, α).
4.6. Classe de similitude de la matrice A lorsque α = 0
On suppose ici que α = 0 et on pose W = (t V V )U , où V est le vecteur dont les composantes sont les conjugués
de celles de V si K = C.
4.6.1. Montrer que U ∈ Ker f et justifier l’existence d’une base de Ker f de la forme (E1 , . . . , En−2 , W ).
4.6.2. Montrer que (E1 , . . . , En−2 , W, V ) est une base de Mn,1 (K) et écrire la matrice ∆ de f dans cette base.
V barre au lieu de V
0 ··· 0 0
.. .. ..
. . .
4.6.3. Justifier que A est semblable à la matrice 0 · · · .
0 0
0 · · · 0 1
0 ··· 0 0
4.7. Similitude de matrices de rang 1
Montrer que deux matrices de rang 1 sont semblables dans Mn (K) si, et seulement si, elles ont même trace.
3ème Partie
Application à la détermination du sous-espace vectoriel
engendré par les matrices nilpotentes
Pour tout k ∈ {1, . . . , n − 1}, préciser le rang et la trace de la matrice Fk puis en déduire que Fk est une
matrices nilpotente de Mn (K).
5.3.3. Pour tout couple (i, j) d’éléments de {1, . . . , n}, avec i 6= j, on note Fi,j la matrice de Mn (K) dont
tous les coefficients sont nuls sauf celui de la i-ème ligne et la j-ème colonne valant 1 ; on pose enfin Fi,i = Fi ,
i ∈ {1, . . . , n − 1}.
Vérifier que pour tout i 6= j, la matrice Fi,j est nilpotente et montrer que toutes les matrices Fi,j définies
ci-dessus forment une famille libre de l’espace vectoriel V .
5.3.4. Montrer que V = Ker Tr.
Fin du sujet