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H.

Fabbro - Lycée Masséna (Nice) ECS1 821 - 2019-2020

Mercredi 18/03/2020
Correction des devoirs
Exercice 1. Factoriser dans C[X] le polynôme P (X) = X 3 + (2 − 11i)X 2 − (39 + 12i)X − 18 + 45i sachant qu’il a une
racine double.

Correction : Brièvement :
P 0 (X) = 3X 2 + 2(2 − 11i)X − (39 + 12i)
∆ = −32i = (−4 + 4i)2 ... donc les racines de P 0 sont 3i et (−4 + 13i)/3.
Or : P (3i) = 0 et P ((−4 + 13i)/3) 6= 0. Donc P = (X − 3i)2 (X − α) et on trouve α par identification ou division euclidienne.

Exercice 2. Déterminer tous les polynômes P ∈ C[X] vérifiant (X 2 + 1)P 00 − 6P = 0.

Correction : ? Parmi les polynômes de degré inférieur ou égal à 1, la seule solution est P = 0.
? Cherchons les polynômes solutions de degré supérieur ou égal à 2.
Xn
Supposons que P = ak X k (an 6= 0) soit un polynôme de degré n > 2 solution du problème.
k=0
On a (X 2 + 1)P 00 − 6P = 0. En particulier, le coefficient dominant de (X 2 + 1)P 00 − 6P est nul, soit [n(n − 1) − 6]an = 0 ou encore
(n − 3)(n + 2)an = 0. Comme an 6= 0 et n + 2 6= 0, on a nécessairement n = 3.
Ainsi, seuls les polynômes de degré 3 peuvent convenir. Cherchons donc parmi ceux-ci ceux qui conviennent. Posons
P = aX 3 + bX 2 + cX + d. (
a=c
Alors : (X 2 + 1)P 00 − 6P = 0 ⇐⇒ . . . ⇐⇒ .
b=d=0
? Conclusion : l’ensemble des solutions est {a(X 3 + X) | a ∈ C}.

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Cours
2 Analyse : cas des fonctions
Soient I un intervalle de R et f : I −→ R une fonction dérivable.

Par récurrence, on définit (si elle existe) la fonction dérivée n-ième de f par

f (0) = f et ∀n ∈ N∗ , f (n) = (f (n−1) )0


On peut noter f (2) = f 00 , f (3) = f 000 ... mais ça devient vite lourd.

Pour tout n ∈ N, on dit que f est de classe C n sur I lorsque f est n fois dérivable sur I et f (n) est continue sur I.
On dit que f est de classe C ∞ sur I lorsque f est de classe C n sur I pour tout n ∈ N.
On note
C n (I, R) l’ensemble des fonctions de classe C n sur I,
C ∞ (I, R) l’ensemble des fonctions de classe C ∞ sur I.

Remarque 1
(i) Pour tout n ∈ N, on a : C n+1 (I, R) ⊂ C n (I, R) et C ∞ (I, R) ⊂ C n (I, R).
(ii) Soit n ∈ N. Si f ∈ C n (I, R) alors f (k) ∈ C n−k (I, R) pour tout k ∈ 〚0, n〛.

Théorème 2

Soit n ∈ N ∪ {∞}. Si f et g sont des fonctions de classe C n sur un intervalle I de R alors :


(i) pour tout λ ∈ R, λf est de classe C n sur I et, si n ∈ N, on a (λf )(n) = λf (n) ,
(ii) f + g est de classe C n sur I et, si n ∈ N, on a (f + g)(n) = f (n) + g (n) ,
(iii) f g est de classe C n sur I et, si n ∈ N, on a
n  
X n (k) (n−k)
(f g)(n) = f g (formule de Leibniz)
k
k=0

f
(iv) si g ne s’annule pas sur I alors est de classe C n sur I.
g

Preuve : Récurrences sur n.


Pour la formule de Leibniz : notons
n  
X n (k) (n−k)
Pn : «∀(f, g) ∈ C (I, R) , f g ∈ C (I, R) et (f g)
n 2 n (n)
= f g »
k
k=0

Cas initial : P1 est vraie (déjà vue).


Hérédité : soit n ∈ N∗ . Supposons Pn vraie. Montrons Pn+1 . Soient alors f et g dans C n+1 (I, R).
En particulier, on a (f, g) ∈ C n (I, R)2 et, par hypothèse de récurrence, on a f g ∈ C n (I, R) et (f g)(n) =
n  
X n (k) (n−k)
f g . Or, on a
k
k=0

(i) f (k) ∈ C n+1−k (I, R) ⊂ C 1 (I, R) puisque n + 1 − k > 1


(ii) g (n−k) ∈ C 1+k (I, R) ⊂ C 1 (I, R) puisque 1 + k > 1

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Par somme et produits, on a donc (f g)(n) ∈ C 1 (I, R) et donc f g ∈ C n+1 (I, R). Par ailleurs, on a
n  
(n+1) (n) 0
X n (k) (n−k) 0
(f g) = ((f g) ) = ( f g )
k
k=0
n  
X n
= (f (k) g (n−k) )0
k
k=0
n   n  
X n (k+1) (n−k) X n (k) (n+1−k)
= f g + f g
k k
k=0 k=0
n+1
X n  n  
X n (k) (n+1−k)
= f (k) g (n+1−k) + f g
k−1 k
k=1 k=0
n h   i
(n+1)
X n n
= f g+ + f (k) g (n+1−k) + f g (n+1)
k−1 k
k=1
n  
X n + 1 (k) (n+1−k)
= f (n+1) g + f g + f g (n+1)
k
k=1
n+1
X n + 1 
= f (k) g (n+1−k)
k
k=0

Conclusion : Pn est vraie pour tout n ∈ N∗ .




Exemple 3 Considérons la fonction f : x 7−→ x sin(x) de classe C ∞ sur R. Déterminons f .


(n)
 π
On montre d’abord par récurrence sur n que : ∀n ∈ N, ∀x ∈ R, sin(n) (x) = sin x + n
2
Ensuite, par la formule de Leibniz :
 
n
∀n > 1, ∀x ∈ R, f (n) (x) = x sin(n) (x) + × 1 × sin(n−1) (x) + 0
1
 π  π
= x sin x + n + n sin x + (n − 1)
2 2
 π  π
= x sin x + n − n cos x + n
2 2

Théorème 4

Soit n ∈ N ∪ {∞}.
Si f ∈ C n (I, R), g ∈ C n (J, R) et f (I) ⊂ J alors g ◦ f ∈ C n (I, R).

Preuve : Récurrence sur n. Notons


Pn : « pour toute f ∈ C n (I, R) et toute g ∈ C n (J, R) telles que f (I) ⊂ J, on a g ◦ f ∈ C n (I, R) ».
Cas initial : P1 vraie (déjà vue).
Hérédité : soit n ∈ N∗ . Supposons que Pn est vraie.
Montrons Pn+1 . Soient alors f ∈ C n+1 (I, R) et g ∈ C n+1 (J, R) telles que f (I) ⊂ J.
Les fonctions f et g sont en particulier de classe C 1 et on a

(g ◦ f )0 = g 0 ◦ f × f 0

avec g 0 ◦ f de classe C n (par hypothèse de récurrence, puisque g 0 et f le sont) et f 0 de classe C n . Ainsi, (g ◦ f )0 ∈


C n (I, R) donc g ◦ f ∈ C n+1 (I, R).
Conclusion : Pn est vraie pour tout n ∈ N∗ .


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