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Université Paris Dauphine

Licence 3 MI2E

Analyse Complexe

Annales

P. Gravejat - Septembre 2007

1
2
Devoir N◦ 1

Exercice 1.
R 1 tn
1. Soit ∀n ∈ N, In = 0 1+t dt.
a. Calculer la valeur de I0 , puis, montrer que
1
∀n ∈ N, In+1 = − In .
n+1
b. En déduire que
+∞
X (−1)k+n
∀n ∈ N, In = .
k+1
k=n

c. Quelle est la limite de la suite (In )n∈N lorsque n tend vers


P I+∞ ?
n n
d. En déduire le rayon de convergence de la série entière n! z .
n≥0
R1 ext
2. Soit ∀x ∈ R, F (x) = 0 1+t dt.
a. Vérifier que la fonction F est bien définie sur R.
b. Soit x ∈ R. On pose
x n tn
∀t ∈ [0, 1], un (t) = .
n!(1 + t)
P
Montrer que la série de fonctions un (t) converge normalement sur [0, 1].
n≥0
c. En déduire que la fonction F est développable en série entière sur R, et que
+∞
X In
∀x ∈ R, F (x) = xn .
n!
n=0

Exercice 2.
On considère l’équation différentielle ordinaire

y 00 + xy 0 − xy = 0. (1)
P
1. Soit an z n , une série entière de rayon de convergence R > 0 (ou R = +∞). On suppose
n≥0
que la somme S de cette série entière est solution de l’équation (1) sur l’intervalle ] − R, R[.
a. Calculer la valeur du coefficient a2 , puis, montrer que

∀n ∈ N, (n + 3)(n + 2)an+3 + (n + 1)an+1 − an = 0.

b. On pose b0 = a1 + a0 , et

∀n ∈ N∗ , bn = (n + 1)an+1 + an + an−1 .

Montrer que
bn
∀n ∈ N, bn+1 = .
n+1
En déduire la valeur du coefficient bn pour tout entier n. P
c. Calculer le rayon de convergence R0 de la série entière bn z n , puis, montrer que sa somme
n≥0
T vérifie la relation
∀x ∈] − R, R[, T (x) = S 0 (x) + (x + 1)S(x).

3
d. Conclure que la fonction S est solution de l’équation différentielle ordinaire

∀x ∈] − R, R[, S 0 (x) + (x + 1)S(x) = (S 0 (0) + S(0))ex .

2. Soit y, une fonction de classe C 2 sur R.


a. Montrer que la fonction y est solution de l’équation (1) sur R si et seulement si elle est
solution de l’équation différentielle ordinaire

∀x ∈ R, y 0 (x) + (x + 1)y(x) = (y 0 (0) + y(0))ex . (2)

b. Soit (λ, µ) ∈ C2 . On pose


µ Z x ¶ ¡ 2 ¢
t2 x
∀x ∈ R, yλ,µ (x) = λ + µ e 2
+2t
dt e− 2 +x .
0

Montrer que la fonction yλ,µ est solution de l’équation (2).


c. En déduire l’ensemble des solutions de l’équation (1) sur R.
Indication. On pourra admettre que l’ensemble des solutions de l’équation (1) sur R est un
C-espace vectoriel de dimension deux.

Exercice 3.
1. Soit Ω, un ouvert connexe de C, et f , une fonction analytique sur Ω. On suppose que

∀z ∈ Ω, f 0 (z) = 0.

a. Soit z0 ∈ Ω. Montrer qu’il existe un nombre réel strictement positif ρ tel que

∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = f (z0 ).

b. En déduire que la fonction f est constante sur Ω.


2. Soit Ω, un ouvert connexe de C contenant 0, et f , une fonction analytique sur Ω. On suppose
que
∀(z, z 0 ) ∈ Ω2 (tels que z + z 0 ∈ Ω), f (z + z 0 ) = f (z)f (z 0 ).
a. Montrer que
f (0) = 0, ou f (0) = 1.
b. On suppose que f (0) = 0. Calculer explicitement la valeur de la fonction f .
c. On suppose que f (0) = 1.

(i) Montrer que


∀z ∈ Ω, f 0 (z) = f 0 (0)f (z).

(ii) En déduire que


0 (0)z
∀z ∈ Ω, f (z) = ef .

4
Corrigé du devoir N◦ 1

Exercice 1.
t n
1.a. Soit n ∈ N. La fonction t 7→ 1+t est continue sur le segment [0, 1], donc, l’intégrale In est
bien définie. De plus, si n = 0, elle est égale à
Z 1
1
I0 = dt = [ln(1 + t)]10 = ln(2).
0 1 + t

Dans le cas où n est un entier quelconque, un calcul élémentaire donne la formule
Z 1 n+1 Z 1 · ¸1
t + tn − tn n tn+1 1
In+1 = dt = t dt − In = − In = − In . (1)
0 1+t 0 n+1 0 n+1

b. Soit ∀n ∈ N, Jn = (−1)n In . La formule (1) s’écrit pour la suite (Jn )n∈N ,

(−1)k+1
∀k ∈ N, Jk+1 = Jk + .
k+1
La sommation de cette égalité sur les entiers k compris entre 0 et n − 1 donne
n−1
X n−1
X n−1
X (−1)k+1
Jn + Jk = Jk + J0 + ,
k+1
k=1 k=1 k=0

ce qui se ramène à
n−1
X (−1)k+1
Jn = J0 + ,
k+1
k=0

puis, par définition de la suite (Jn )n∈N ,


n−1
X X (−1)n+k n−1
(−1)n+k+1
In = (−1)n I0 + = (−1)n ln(2) − .
k+1 k+1
k=0 k=0

Il suffit alors d’écrire le développement en série entière de la fonction x 7→ ln(1 + x) en x = −1,


+∞
X (−1)k
ln(2) = ,
k+1
k=0

pour obtenir
+∞
X n−1
X +∞
X
(−1)n+k (−1)n+k (−1)n+k
In = − = . (2)
k+1 k+1 k+1
k=0 k=0 k=n

Remarque. Cette question peut également se résoudre par récurrence sur l’entier n.
P (−1)k
c. Par le théorème des séries alternées, la série k+1 est convergente. En particulier,
k≥0

+∞
X (−1)k
→ 0,
k+1 n→+∞
k=n

5
donc, par la formule (2),
¯X ¯
¯ +∞ (−1)k ¯
¯
|In | = ¯ ¯ → 0.
k + 1 ¯ n→+∞
k=n
Ainsi, la suite (In )n∈N converge vers 0 lorsque n tend vers +∞.
d. La suite (In )n∈N converge vers 0 lorsque n tend vers +∞, donc, il existe un entier N tel que

∀n ≥ N, |In | ≤ 1,

ce qui fournit ¯ ¯
¯ In ¯ 1
∀n ≥ N, ¯¯ ¯¯ ≤ .
n! n!
P 1 n P In n
Comme le rayon de la série entière n! z est égal à +∞, celui de la série entière n! z est
n≥0 n≥0
supérieur ou égal à +∞: il ne peut donc qu’être égal à +∞.
e xt
2.a. Soit x ∈ R. La fonction t 7→ 1+t est continue sur le segment [0, 1]: son intégrale sur ce
segment est donc bien définie, ce qui implique que la fonction F est elle-même définie en x. La
fonction F est ainsi définie sur R.
b. Soit x ∈ R. Une majoration élémentaire fournit
|x|n
∀(n, t) ∈ N × [0, 1], |un (t)| ≤ an := .
n!
P 1 n P
Cependant, le rayon de la série entière n! z est égal à +∞, donc, la série an est conver-
P n≥0 n≥0
gente. Ainsi, la série de fonctions un (t) converge normalement sur le segment [0, 1].
n≥0
P
c. Soit x ∈ R. La série de fonctions un (t) converge normalement sur le segment [0, 1], donc,
n≥0
elle converge
P R 1 uniformément sur ce segment. Par le théorème d’intégration terme à terme, la
série 0 un (t)dt est ainsi convergente, et sa somme vaut
n≥0

+∞ µ Z
X 1 ¶ Z 1µX
+∞ ¶
un (t)dt = un (t) dt. (3)
n=0 0 0 n=0

Cependant, le premier membre de l’équation (3) s’écrit


+∞ µ Z
X 1 ¶ +∞ n µ Z
X 1 ¶ X+∞
x tn In n
un (t)dt = dt = x ,
0 n! 0 1+t n!
n=0 n=0 n=0

tandis que son second membre est donné par


Z 1µX +∞ ¶ Z 1µX+∞ ¶ Z 1 xt
(xt)n dt e
un (t) dt = = dt = F (x).
0 0 n! 1 + t 0 1 +t
n=0 n=0

Il découle donc de l’équation (3) que


+∞
X In
F (x) = xn . (4)
n!
n=0

P
+∞
In n
En conclusion, puisque le rayon de la série entière n! z est égal à +∞, la fonction F est
n=0
développable en série entière sur R, et sa valeur est donnée par la formule (4).

6
Exercice 2.
1.a. La fonction S est solution de l’équation (1), donc, sa dérivée seconde en 0 est égale à

S 00 (0) = 0 × (S(0) − S 0 (0)) = 0,

d’où la valeur du coefficient a2 ,


S 00 (0)
a2 = = 0.
2
Par ailleurs, la fonction S s’écrit
+∞
X
∀x ∈] − R, R[, S(x) = an xn , (5)
n=0

donc, sa dérivée et sa dérivée seconde s’écrivent


+∞
X
∀x ∈] − R, R[, S 0 (x) = nan xn−1 , (6)
n=1

et
+∞
X
∀x ∈] − R, R[, S 00 (x) = (n + 2)(n + 1)an+2 xn .
n=0

Comme la fonction S est solution de l’équation (1), il s’ensuit que


+∞ ³
X ´
∀x ∈] − R, R[, (n + 2)(n + 1)an+2 + nan − an−1 xn + 2a2 = 0.
n=1

L’unicité des coefficients d’une série entière fournit à nouveau la valeur de a2 ,

a2 = 0,

puis, la formule
∀n ∈ N∗ , (n + 2)(n + 1)an+2 + nan − an−1 = 0, (7)
qui est identique à la formule recherchée,

∀n ∈ N, (n + 3)(n + 2)an+3 + (n + 1)an+1 − an = 0.

b. Par définition,
b1 = 2a2 + a1 + a0 = a1 + a0 = b0 .
De même, par la formule (7),

∀n ∈ N∗ , (n + 1)bn+1 =(n + 2)(n + 1)an+2 + (n + 1)an+1 + (n + 1)an


³ ´ ³ ´
= (n + 2)(n + 1)an+2 + nan − an−1 + (n + 1)an+1 + an + an−1
=bn ,

d’où la formule,
bn
∀n ∈ N, bn+1 = .
n+1
La valeur de la suite (bn )n∈N s’en déduit par récurrence sur l’entier n,
b0 a0 + a1
∀n ∈ N, bn = = . (8)
n! n!

7
P 1 n P a0 +a1 n
c. Le rayon de la série entière n! z
est égal à +∞, donc, celui de la série entière n! z
n≥0 P n≥0
est aussi égal à +∞. D’après la formule (8), le rayon de la série entière bn z n est ainsi égal à
n≥0
+∞. En particulier, la fonction T est définie sur R, donc sur l’intervalle ] − R, R[, et vérifie par
définition de la suite (bn )n∈N ,
+∞
X +∞ ³
X ´
n
∀x ∈] − R, R[, T (x) = bn x = (n + 1)an+1 + an + an−1 xn .
n=0 n=0

Les formules (5) et (6) donnent alors


+∞ ³
X ´
0
∀x ∈] − R, R[, S (x) + (x + 1)S(x) = (n + 1)an+1 + an + an−1 xn ,
n=0

ce qui conduit à
∀x ∈] − R, R[, S 0 (x) + (x + 1)S(x) = T (x). (9)

d. La formule (8) fournit


+∞
X a0 + a1
∀x ∈] − R, R[, T (x) = xn = (a0 + a1 )ex = (S(0) + S 0 (0))ex ,
n!
n=0

donc, par l’équation (9),

∀x ∈] − R, R[, S 0 (x) + (x + 1)S(x) = (S(0) + S 0 (0))ex .

2.a. Si la fonction y est solution de l’équation (1) sur R, alors,


³ ´0 ³ ´
∀x ∈ R, e−x (y 0 (x) + (x + 1)y(x)) = e−x y 00 (x) + xy 0 (x) − xy(x) = 0,

donc,
∀x ∈ R, e−x (y 0 (x) + (x + 1)y(x)) = y 0 (0) + y(0),
et la fonction y est solution de l’équation (2) sur R.
Réciproquement, si la fonction y est solution de l’équation (2) sur R,
³ ´ ³ ´0
∀x ∈ R, y 00 (x) + xy 0 (x) − xy(x) = ex e−x (y 0 (x) + (x + 1)y(x)) = 0,

ce qui prouve que la fonction y est solution de l’équation (1) sur R.


En conclusion, la fonction y est solution de l’équation (1) sur R si et seulement si elle est solution
de l’équation (2) sur R.
b. Soit (λ, µ) ∈ C2 . La fonction yλ,µ est de classe C ∞ sur R, et sa dérivée est donnée par
µ Z x 2 ¡ 2 ¢¶ ¡ 2 ¢
t x x
+2x
0
∀x ∈ R, yλ,µ (x) = − λ(x + 1) − µ(x + 1) e 2
+2t
dt + µe 2 e− 2 +x
0
x
=µe − (x + 1)yλ,µ (x).
0 (0) = µ − λ, il s’ensuit que
Comme yλ,µ (0) = λ et yλ,µ
³ ´
0 0
∀x ∈ R, yλ,µ (x) + (x + 1)yλ,µ (x) = yλ,µ (0) + yλ,µ (0) ex .

8
La fonction yλ,µ est donc solution de l’équation (2) sur R.
c. Soit S, l’espace vectoriel des solutions de l’équation (1) sur R. D’après la question 2.b., la
fonction yλ,µ est solution de l’équation (2), donc, par la question 2.a., de l’équation (1). Il en
résulte que l’espace vectoriel S contient l’ensemble

Y = {yλ,µ , (λ, µ) ∈ C2 }.

Cependant, cet ensemble est un C-espace vectoriel de dimension 2: c’est donc un sous-espace de
dimension 2 de S. Par égalité des dimensions de ces deux espaces vectoriels, les espaces S et Y
sont donc égaux, ce qui signifie que

S = {yλ,µ , (λ, µ) ∈ C2 }.

Exercice 3.
1.a. La fonction f est analytique sur Ω, donc, dérivable au sens complexe à tout ordre sur Ω.
Comme sa dérivée au sens complexe est identiquement nulle sur Ω, toutes ses dérivées au sens
complexes sont identiquement nulles sur Ω:

∀n ∈ N∗ , ∀z ∈ Ω, f (n) (z) = 0. (10)

Soit alors z0 ∈ Ω. La fonction f est analytique sur Ω, donc, il existe un nombre réel strictement
positif ρ tel que
+∞ (n)
X f (z0 )
∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = (z − z0 )n f (z),
n!
n=0
ce qui se ramène à
∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = f (z0 ),
d’après l’identité (10).
b. Soit z0 ∈ Ω, et ∀z ∈ Ω, g(z) = f (z) − f (z0 ). La fonction g est définie et analytique sur
l’ouvert connexe Ω. De plus, d’après la question 1.a., l’ensemble Z(g) de ces zéros contient le
disque ouvert D(z0 , ρ): comme le point z0 est un point d’accumulation de ce disque, l’ensemble
Z(g) contient un point d’accumulation dans Ω. D’après le principe des zéros isolés, la fonction
g est donc identiquement nulle sur Ω, ce qui signifie que

∀z ∈ Ω, f (z) = f (z0 ).

La fonction f est donc constante sur Ω.


2.a. L’hypothèse de la question 2. donne pour z = z 0 = 0

f (0) = f (0 + 0) = f (0)2 ,

ce qui induit que


f (0) = 0, ou f (0) = 1.

b. De même, l’hypothèse de la question 2. fournit pour z ∈ Ω et z 0 = 0

f (z) = f (z + 0) = f (z)f (0), (11)

donc, si f (0) = 0,
f (z) = 0.
La fonction f est ainsi identiquement nulle.

9
c.(i) Soit z ∈ Ω. L’ensemble Ω est ouvert, et contient le point 0, donc, il existe un nombre réel
strictement positif ρ tel que

∀z 0 ∈ D(0, ρ), z 0 ∈ Ω, et z + z 0 ∈ Ω.

Ainsi, si 0 < |z 0 | < ρ, l’hypothèse de la question 2. donne

f (z + z 0 ) = f (z)f (z 0 ),

ce qui devient en retranchant l’identité (11),

f (z + z 0 ) − f (z) f (z 0 ) − f (0)
= f (z) .
z0 z0
Il suffit alors de passer à la limite z 0 → 0 pour obtenir

f 0 (z) = f 0 (0)f (z). (12)

(ii) L’équation (12) fournit


0 (0)z
³ ´ 0
∀z ∈ Ω, (f (z)e−f )0 = f 0 (z) − f 0 (0)f (z) e−f (0)z = 0,

d’où, par la question 1.,


0 (0)z 0 (0)×0
∀z ∈ Ω, f (z)e−f = f (0)e−f = f (0).

Comme f (0) = 1, cette formule s’écrit finalement


0 (0)z
∀z ∈ Ω, f (z) = ef .

10
Devoir N◦ 2

Exercice 1.
Soit Ω, un ouvert de C, et f , une fonction analytique sur Ω. On suppose qu’il existe un nombre
complexe z0 ∈ Ω tel que
f (z0 ) 6= 0.
1.a. Montrer qu’il existe un réel strictement positif ρ tel que
¯ ¯
¯ f (z) ¯
¯
∀z ∈ D(z0 , ρ), ¯ − 1¯¯ < 1.
f (z0 )
b. En déduire qu’il existe une fonction analytique g sur D(z0 , ρ) telle que

∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = f (z0 )eg(z) .

2.a. Soit m ∈ N∗ . Montrer qu’il existe un nombre complexe h0 ∈ C tel que

f (z0 ) = hm
0 .

b. En déduire qu’il existe une fonction analytique h sur D(z0 , ρ) telle que

∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = (h(z))m .

3.a. Soit Um = {ω ∈ C/ω m = 1}, l’ensemble des racines mièmes de l’unité. On suppose que h̃
est une fonction analytique sur D(z0 , ρ) telle que

∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = (h̃(z))m .

Montrer qu’il existe un élément ω de Um tel que

∀z ∈ D(z0 , ρ), h̃(z) = ωh(z).

b. En déduire le nombre de fonctions h̃ analytiques sur D(z0 , ρ) telles que

∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = (h̃(z))m .

Exercice 2.
Soit Ω, un ouvert connexe de C, et f , une fonction holomorphe sur Ω.
1. Soit z0 ∈ Ω et R > 0 tel que D(z0 , R) ⊂ Ω.
a. Montrer que Z 2π
1
∀r ∈ [0, R[, f (z0 ) = f (z0 + reit )dt.
2π 0
b. On rappelle que
Z Z R µ Z 2π ¶
it
f (z)dz = f (z0 + re )dt rdr.1
D(z0 ,R) 0 0

En déduire que Z
1
f (z0 ) = f (z)dz.
πR2 D(z0 ,R)
1
Cette formule donne la valeur de l’intégrale en coordonnées polaires.

11
2. On suppose qu’il existe z0 ∈ Ω tel que

|f (z0 )| = max{|f (z)|, z ∈ Ω}.

a. On suppose que f (z0 ) = 0. Montrer que la fonction f est constante.


b. On suppose que f (z0 ) 6= 0, et on pose:

f (z)
∀z ∈ Ω, g(z) = .
f (z0 )

(i) Montrer que g est holomorphe sur Ω, et que

∀z ∈ Ω, Ré(g(z)) ≤ |g(z)| ≤ 1.

(ii) Soit R > 0 tel que D(z0 , R) ⊂ Ω. Montrer que


Z ³ ´
1
Ré(g(z)) − 1 dz = 0.
πR2 D(z0 ,R)

(iii) En déduire que


∀z ∈ D(z0 , R), Ré(g(z)) = 1,
puis que
∀z ∈ D(z0 , R), g(z) = 1.
(iv) Conclure que
∀z ∈ D(z0 , R), f (z) = f (z0 ).
c. Conclure que la fonction f est constante sur Ω.
3. Soit f , une fonction holomorphe sur C. On pose:

∀r ≥ 0, Mf (r) = max{|f (z)|, |z| = r}.

a. Montrer que la fonction Mf est bien définie sur R+ .


b.(i) Montrer que
∀r ≥ 0, Mf (r) ≤ max{|f (z)|, |z| ≤ r}.
(ii) On suppose qu’il existe r ∈ R+ tel que

Mf (r) < max{|f (z)|, |z| ≤ r}.

Montrer que la fonction f est constante sur D(0, r), puis en déduire une contradiction.
(iii) Conclure que
∀r ≥ 0, Mf (r) = max{|f (z)|, |z| ≤ r}.
(iv) En déduire que la fonction Mf est croissante sur R+ .
c.(i) On suppose qu’il existe 0 ≤ r < r0 tels que

Mf (r) = Mf (r0 ).

Montrer qu’il existe z0 ∈ D(0, r0 ) tel que

|f (z0 )| = max{|f (z)|, z ∈ D(0, r0 )}.

(ii) En déduire que la fonction f est constante sur D(0, r0 ), puis sur C.
(iii) Conclure que si la fonction f n’est pas constante sur C, alors, la fonction Mf est strictement
croissante sur R+ .

12
4. Application. Soit P (X) = X n + an−1 X n−1 + . . . + a0 , un polynôme unitaire de degré n à
coefficients complexes. On note f , la fonction associée au polynôme P , et on suppose que

∀z ∈ U = {z ∈ C, |z| = 1}, |f (z)| ≤ 1.


³ ´
a. Soit ∀z ∈ C, g(z) = z n f z1 . Montrer que g se prolonge en une fonction holomorphe sur C,
et que
Mg (0) = 1, et Mg (1) ≤ 1.
b. En déduire que la fonction g est constante sur C.
c. Conclure que
P (X) = X n .

Exercice 3.
Soit Ω, un ouvert connexe, et f , une fonction holomorphe non nulle sur Ω.
1. Soit Z(f ) = {z ∈ Ω, f (z) = 0}.
a. Montrer que Z(f ) est un sous-ensemble discret de Ω, et que, pour tout nombre complexe
a ∈ Z(f ), il existe un unique entier non nul νf (a) tel que

∀z ∈ Ω, f (z) = (z − a)νf (a) ga (z),

où ga est une fonction holomorphe sur Ω telle que ga (a) 6= 0.


0
b. Montrer que la fonction ff est définie et holomorphe sur Ω \ Z(f ).
f0
c. Soit a ∈ Z(f ). Montrer que a est un pôle d’ordre un de la fonction f , et que
³f0 ´
Rés , a = νf (a).
f
0
d. En déduire que la fonction ff est méromorphe sur Ω.
e. On suppose que Ω est étoilé par rapport à un point, et on considère un lacet γ (paramétré
sur [0, 1]) dans Ω \ Z(f ). Montrer que
Z 0 X
1 f (z)
dz = νf (a)Indγ (a).
2iπ γ f (z)
a∈Z(f )

P
d
2. Soit P (X) = ak X k , un polynôme à coefficients complexes de degré d non nul.
k=0
a. Montrer qu’il existe un réel R > 0 tel que
¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯ ¯
∀z ∈ C \ D(0, R), ¯P (z) − ad z d ¯ < ¯ad z d ¯.

b. Soit Q(X) = ad X d , et
P (z) − Q(z)
∀z ∈ C \ {0}, R(z) = 1 + .
Q(z)
Montrer que la fonction R est définie et holomorphe sur C \ {0}, et qu’elle satisfait

∀z ∈ C \ {0}, P (z) = Q(z)R(z).

c.(i) Montrer que


∀z ∈ C \ D(0, R), |R(z) − 1| < 1.

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(ii) En déduire qu’il existe une fonction holomorphe g sur C \ D(0, R) telle que

∀z ∈ C \ D(0, R), R(z) = eg(z) .

d. Montrer que la fonction z 7→ P (z) ne s’annule pas sur C \ D(0, R), et qu’elle vérifie

P 0 (z)
∀z ∈ C \ D(0, R), = d + g 0 (z).
P (z)

e. En déduire que Z
1 P 0 (z)
dz = d,
2iπ γR P (z)
où ∀t ∈ [0, 2π], γR (t) = 2Reit .
f. Conclure que le polynôme P a exactement d zéros comptés avec leur ordre de multiplicité.

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Corrigé du devoir N◦ 2

Exercice 1.
1.a. La fonction f est analytique sur Ω, donc continue sur Ω. En particulier, elle est continue
en z0 :
∀² > 0, ∃δ² > 0, ∀z ∈ D(z0 , δ² ), |f (z) − f (z0 )| < ².
Comme |f (z0 )| > 0, il suffit de poser ² = |f (z0 )|, puis de choisir ρ = δ² pour obtenir

∀z ∈ D(z0 , ρ), |f (z) − f (z0 )| < |f (z0 )|,

ce qui est équivalent à ¯ ¯


¯ f (z) ¯
¯
∀z ∈ D(z0 , ρ), ¯ − 1¯¯ < 1,
f (z0 )
(car |f (z0 )| =
6 0).
b. Notons ln, l’unique détermination du logarithme sur D(1, 1) telle que

ln(1) = 0,

et posons
³ f (z) ´
∀z ∈ D(z0 , ρ), g(z) = ln .
f (z0 )
D’après la question 1.a,
f (z)
∀z ∈ D(z0 , ρ), ∈ D(1, 1),
f (z0 )
donc, la fonction g est bien définie sur D(z0 , ρ). Elle est de plus analytique sur D(z0 , ρ), en tant
que composée de fonctions analytiques. Enfin, elle vérifie par définition d’une détermination du
logarithme:
f (z)
∀z ∈ D(z0 , ρ), eg(z) = ,
f (z0 )
c’est-à-dire,
∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = f (z0 )eg(z) .

2.a. Soit ρ0 ∈ R+ et θ0 ∈ R, le module et un argument du nombre complexe f (z0 ). On pose


√ iθ0
h0 = m
ρ0 e m ∈ C.

Par définition du module et de l’argument d’un nombre complexe, il vient alors


³ √ ´m ³ iθ0 ´m
hm0 =
m
ρ0 em = ρ0 eiθ0 = f (z0 ).

b. Posons g(z)
∀z ∈ D(z0 , ρ), h(z) = h0 e m .
En tant que composée de fonctions analytiques, la fonction h est définie et analytique sur
D(z0 , ρ). De plus, elle vérifie d’après les questions 1.b et 2.a,

∀z ∈ D(z0 , ρ), h(z)m = hm


0 e
g(z)
= f (z0 )eg(z) = f (z),

ce qui est le résultat désiré.

15
3.a. D’après la question 2.a, p

|h0 | = m
ρ0 = m |f (z0 )| 6= 0,
donc, par définition de la fonction h,
g(z)
∀z ∈ D(z0 , ρ), h(z) = h0 e m 6= 0.

Posons donc
h̃(z)
∀z ∈ D(z0 , ρ), ω(z) = .
h(z)
En tant que quotient de fonctions analytiques, la fonction ω est définie et analytique sur D(z0 , ρ).
En particulier, elle est continue sur D(z0 , ρ). Par ailleurs, elle vérifie
µ ¶
m h̃(z) m f (z)
∀z ∈ D(z0 , ρ), (ω(z)) = = = 1,
h(z) f (z)
donc, ω est une fonction continue de l’ouvert connexe D(z0 , ρ) dans l’ensemble fini Um . La
fonction ω est donc constante sur D(z0 , ρ), ce qui implique qu’il existe une racine mième de
l’unité ω telle que
h̃(z)
∀z ∈ D(z0 , ρ), = ω,
h(z)
c’est-à-dire,
∀z ∈ D(z0 , ρ), h̃(z) = ωh(z).

b. Soit S = {ωh, ω ∈ Um }. Si h̃ est une fonction analytique sur D(z0 , ρ) telle que

∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = (h̃(z))m ,

alors, d’après la question 3.a, h̃ appartient à l’ensemble S.


Réciproquement, si la fonction h̃ appartient à l’ensemble S, alors, par analyticité de la fonction
h, elle est analytique sur D(z0 , ρ) et vérifie d’après la question 2.b,

∀z ∈ D(z0 , ρ), (h̃(z))m = ω m (h(z))m = f (z).

Ainsi, S est l’ensemble des fonctions h̃ analytiques sur D(z0 , ρ) solutions de l’équation

∀z ∈ D(z0 , ρ), (h̃(z))m = f (z).

Soit alors
∀ω ∈ Um , Φ(ω) = ωh.
L’application Φ est définie et surjective de Um sur S. De plus, s’il existe des nombres complexes
(ω, ω 0 ) ∈ Um
2 tels que

Φ(ω) = Φ(ω 0 ),
alors,
∀z ∈ D(z0 , ρ), (ω − ω 0 )h(z) = 0.
Comme la fonction h ne s’annule pas sur D(z0 , ρ), il s’ensuit que

ω = ω0.

L’application Φ est donc injective, ce qui implique qu’elle est bijective de Um sur S. En partic-
ulier, les ensembles Um et S ont le même cardinal m: le nombre de fonctions h̃ analytiques sur
D(z0 , ρ) tels que
∀z ∈ D(z0 , ρ), (h̃(z))m = f (z),

16
est donc égal à m.

Exercice 2.
1.a. La fonction f est holomorphe sur Ω, donc satisfait la formule de Cauchy sur tout disque
ouvert inclus dans Ω. En particulier,
Z 2π
1 f (z0 + reit )
∀r ∈ [0, R[, ∀z ∈ D(z0 , r), f (z) = dt,
2π 0 z0 + reit − z
d’où, pour z = z0 , Z 2π
1
∀r ∈ [0, R[, f (z0 ) = f (z0 + reit )dt.
2π 0

b. L’intégrale en coordonnées polaires s’écrit


Z Z R µZ 2π ¶
it
f (z)dz = f (z0 + re )dt rdr,
D(z0 ,R) 0 0

donc par la formule de la question 1.a.,


Z Z R³ ´
f (z)dz = 2πf (z0 )r dr = πR2 f (z0 ),
D(z0 ,R) 0

d’où la formule Z
1
f (z0 ) = f (z)dz.
πR2 D(z0 ,R)

2.a. Par définition,


∀z ∈ Ω, |f (z)| ≤ max{|f (z)|, z ∈ Ω} = 0,
donc,
∀z ∈ Ω, f (z) = 0.
La fonction f est ainsi identiquement nulle, donc constante sur Ω.
b.(i) La fonction g est égale au quotient de la fonction f , qui est holomorphe sur Ω, par une
constante non nulle. Par le théorème d’opérations sur les fonctions holomorphes, elle est donc
holomorphe sur Ω. De plus, l’hypothèse de la question 2. donne
¯ ¯
¯ f (z) ¯ max{|f (z)|, z ∈ Ω}
∀z ∈ Ω, |g(z)| = ¯¯ ¯≤ ≤ 1.
f (z0 ¯ |f (z0 )|
Enfin, par définition,

∀z ∈ Ω, Ré(g(z))2 = |g(z)|2 − Im(g(z))2 ≤ |g(z)|2 ,

d’où
∀z ∈ Ω, Ré(g(z)) ≤ |g(z)| ≤ 1.

(ii) D’après la question 1.b.,


Z
1
g(z)dz = πR2 g(z0 ) = πR2 ,
πR2 D(z0 ,R)

donc en prenant la partie réelle de cette égalité,


Z
1
Ré(g(z))dz = πR2 ,
πR2 D(z0 ,R)

17
ce qui s’écrit également Z
1
(Ré(g(z)) − 1)dz = 0.
πR2 D(z0 ,R)

(iii) D’après la question 2.a, la fonction g est holomorphe, donc continue sur Ω: sa partie réelle est
aussi continue sur Ω. Ainsi, d’après les questions 2.b.(i) et 2.b.(ii), la fonction z 7→ Ré(g(z)) − 1
est continue et négative sur D(z0 , R) d’intégrale nulle sur D(0, R): elle est donc identiquement
nulle sur D(z0 , R), ce qui signifie que

∀z ∈ D(z0 , R), Ré(g(z)) = 1.

D’après la question 2.b.(i), il s’ensuit que

∀z ∈ D(z0 , R), |g(z)| = 1,

ce qui implique que


p
∀z ∈ D(z0 , R), Im(g(z)) = |g(z)|2 − Ré(g(z))2 = 0,

et enfin, que
∀z ∈ D(z0 , R), g(z) = Ré(g(z)) + iIm(g(z)) = 1.

(iv) Par définition,


∀z ∈ D(z0 , R), f (z) = f (z0 )g(z),
donc d’après la question 2.b.(iii),

∀z ∈ D(z0 , R), f (z) = f (z0 ).

c. Les fonctions f et z 7→ f (z0 ) sont holomorphes sur l’ouvert connexe Ω, et égales sur le
disque ouvert D(z0 , R), donc par le principe du prolongement analytique, elles sont égales sur
Ω, c’est-à-dire que
∀z ∈ Ω, f (z) = f (z0 ).
La fonction f est donc constante sur Ω.
3.a. La fonction f est holomorphe, donc continue sur C. Par conséquent, la fonction z 7→ |f (z)|
est aussi continue sur C. De plus, le cercle C(0, r) = {z ∈ C, |z| = r} est un compact de C, donc
la fonction z 7→ |f (z)| admet un maximum sur C(0, r), ce qui prouve que la fonction Mf est bien
définie sur R+ .
b.(i) Soit r ≥ 0. Par définition,

∀z ∈ C(0, r), |z| = r ≤ r,

donc,
∀z ∈ C(0, r), |f (z)| ≤ max{|f (z)|, |z| ≤ r},
ce qui implique que
Mf (r) ≤ max{|f (z)|, |z| ≤ r}.

(ii) Soit Df (0, r) = {z ∈ C, |z| ≤ r}. La fonction f est holomorphe sur C, donc continue sur
Df (0, r). Comme Df (0, r) est compact, la fonction |f | atteint son maximum sur Df (0, r): il
existe un nombre complexe z0 ∈ Df (0, r) tel que

|f (z0 )| = max{|f (z)|, |z| ≤ r}.

18
Cependant, si |z0 | = r, alors,
|f (z0 )| ≤ Mf (r),
donc,
Mf (r) ≥ max{|f (z)|, |z| ≤ r},
ce qui est contradictoire avec l’hypothèse de la question.
Par l’absurde, il s’ensuit que |z0 | < r. En particulier, la fonction |f | atteint son maximum
|f (z0 )| sur le disque ouvert D(0, r). Les hypothèses de la question 2. sont donc vérifiées par la
fonction f sur l’ouvert connexe D(0, r). Par conséquent, la fonction f est identiquement égale
à la constante f (0) sur D(0, r).
Comme la fonction f est continue sur Df (0, r), il s’ensuit que

∀z ∈ Df (0, r), f (z) = f (0),

ce qui implique que


|f (0)| = max{|f (z)|, |z| ≤ r} = Mf (r).
Cette dernière égalité fournit la contradiction recherchée avec l’hypothèse de la question.
(iii) Soit r ≥ 0. D’après la question 3.b.(i),

Mf (r) ≤ max{|f (z)|, |z| ≤ r},

et d’après la question 3.b.(ii), cette inégalité ne peut être stricte, donc,

Mf (r) = max{|f (z)|, |z| ≤ r}.

(iv) Soit 0 ≤ r ≤ r0 . Par définition,

∀z ∈ Df (0, r), |z| ≤ r ≤ r0 ,

donc,
∀z ∈ Df (0, r), |f (z)| ≤ max{|f (z)|, |z| ≤ r0 },
ce qui conduit à

Mf (r) = max{|f (z)|, |z| ≤ r} ≤ max{|f (z)|, |z| ≤ r0 } = Mf (r0 ).

La fonction Mf est donc croissante sur R+ .


c.(i) D’après la question 3.a, il existe un nombre complexe z0 ∈ C(0, r) tel que

|f (z0 )| = Mf (r),

donc, d’après la question 3.b.(iii),

|f (z0 )| = Mf (r0 ) = max{|f (z)|, |z| ≤ r0 }.

Comme |z0 | = r < r0 , le nombre complexe z0 appartient à D(0, r0 ), et vérifie

|f (z0 )| = max{|f (z)|, z ∈ D(0, r0 )}.

(ii) La fonction f est holomorphe sur l’ouvert connexe D(0, r0 ). De plus, d’après la question
3.c.(i), son module atteint son maximum sur cet ouvert, donc d’après la question 2., la fonction
f est constante sur l’ouvert D(0, r0 ). En outre, la fonction f est holomorphe sur C, donc par le
principe du prolongement analytique, elle est aussi constante sur C.

19
(iii) D’après la question 3.c.(ii), si la fonction f n’est pas constante sur C, l’hypothèse de la
question 3.c.(i) est contradictoire. Il en découle que

∀0 ≤ r < r0 , Mf (r) 6= Mf (r0 ),

donc, d’après la question 3.b.(iv),

∀0 ≤ r < r0 , Mf (r) < Mf (r0 ),

ce qui signifie que la fonction Mf est strictement croissante sur R+ .


P
n
4.a. Soit Q(X) = 1 + an−k X k , et h, la fonction associée au polynôme Q. La fonction h est
k=1
une fonction holomorphe sur C. De plus,
³1´ n
X
∀z ∈ C∗ , g(z) = z n f =1+ ak z n−k = h(z),
z
k=1

donc, la fonction g se prolonge en une unique (par le principe du prolongement analytique)


fonction holomorphe (égale à h) sur C.
Enfin,
Mg (0) = |g(0)| = |h(0)| = 1.
De même, ¯1¯
¯ ¯ 1
∀z ∈ C(0, 1), ¯ ¯ = = 1,
z |z|
donc, ¯ ³ 1 ´¯ ¯ ³ 1 ´¯
¯ ¯ ¯ ¯
∀z ∈ C(0, 1), |g(z)| = |z|n ¯f ¯ = ¯f ¯ ≤ 1,
z z
d’où,
Mg (1) ≤ 1.

b. La fonction g est holomorphe sur C, et la fonction Mg n’est pas strictement croissante sur
R+ , car
Mg (1) ≤ Mg (0).
Ainsi, d’après la question 3.c.(iii), la fonction g est constante sur C.
c. Comme la fonction g est constante sur C, elle vérifie

∀z ∈ C, g(z) = g(0) = 1,

donc, par définition,


³1´ ³1´
g(z) 1
∀z ∈ C∗ , P =f n
=
= n.
z z z z
n
Le polynôme P (X) − X a donc une infinité de racines dans C, ce qui prouve qu’il est nul, et
par suite que
P (X) = X n .

Exercice 3.
1.a. Le principe des zéros isolés affirme que l’ensemble Z(f ) est un sous-ensemble discret de Ω,
et que, pour tout nombre complexe a ∈ Z(f ), il existe un unique entier non nul νf (a) tel que

∀z ∈ Ω, f (z) = (z − a)νf (a) ga (z),

20
où ga est une fonction holomorphe sur Ω telle que ga (a) 6= 0.
b. Les fonctions f et f 0 sont holomorphes sur Ω. De plus, la fonction f ne s’annule pas sur
l’ouvert Ω \ Z(f ). Par le théorème sur les opérations sur les fonctions holomorphes, la fonction
f0
f est donc définie et holomorphe sur Ω \ Z(f ).
c. Soit a ∈ Z(f ). D’après la question 1.a,

∀z ∈ Ω, f (z) = (z − a)νf (a) ga (z),

donc,
∀z ∈ Ω, f 0 (z) = νf (a)(z − a)νf (a)−1 ga (z) + (z − a)νf (a) g 0 a (z).
De plus, la fonction ga est holomorphe sur Ω, donc, continue sur Ω. Comme ga (a) 6= 0, il existe
un réel ρ > 0 tel que
∀z ∈ D(a, ρ), ga (z) 6= 0.
f0
Aussi la fonction f s’écrit-elle

f 0 (z) νf (a) g 0 a (z)


∀z ∈ D(a, ρ), = + ,
f (z) z−a ga (z)

soit
f 0 (z) νf (a) g 0 (z)
∀z ∈ D(a, ρ), − = a ,
f (z) z−a ga (z)
Cependant, les fonctions ga et g 0 a sont holomorphes sur D(a, ρ), et la fonction ga est non nulle
0
sur D(a, ρ). Par le théorème sur les opérations sur les fonctions holomorphes, la fonction ggaa est
0 ν (a)
donc holomorphe sur D(a, ρ), ce qui implique que la fonction z 7→ ff (z)
(z) f
− z−a se prolonge en
une fonction holomorphe sur D(a, ρ). Comme νf (a) 6= 0, il s’ensuit que a est un pôle d’ordre 1
pour la fonction f , dont le résidu est égal à
³f0 ´
Rés , a = νf (a).
f
0
d. D’après les questions 1.a. 1.b et 1.c, la fonction ff est holomorphe sur Ω \ Z(f ), et présente
des pôles d’ordre un en tout point de l’ensemble discret Z(f ). Par définition, elle est donc
méromorphe sur Ω.
f0
e. Le théorème des résidus, dont toutes les hypothèses sont satisfaites par la fonction f et le
lacet γ sur l’ouvert Ω, affirme que
Z 0 X ³f0 ´
1 f (z)
dz = Rés , a Indγ (a),
2iπ γ f (z) f
a∈Z(f )

c’est-à-dire, d’après la question 1.c,


Z 0 X
1 f (z)
dz = νf (a)Indγ (a).
2iπ γ f (z)
a∈Z(f )

2.a. Soit z ∈ C \ {0}. Par définition,

Xd−1
P (z)
= 1 + ak z k−d ,
ad z d
k=0

21
or,
∀m ∈ N∗ , z −m → 0,
|z|→+∞

donc,
P (z)
→ 1.
ad z d |z|→+∞

La définition de cette limite fournit alors


¯ P (z) ¯
¯ ¯
∀² > 0, ∃A² > 0, ∀z ∈ C, |z| ≥ A² ⇒ ¯ − 1¯ < ².
ad z d
ce qui permet d’obtenir en choisissant ² = 1 et R = A1 ,
¯ P (z) ¯
¯ ¯
∀z ∈ C \ D(0, R), ¯ d
− 1 ¯ < 1,
ad z
c’est-à-dire ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯ ¯
∀z ∈ C \ D(0, R), ¯P (z) − ad z d ¯ < ¯ad z d ¯.

b. Les fonctions P et Q, associées aux polynômes P et Q, sont analytiques donc holomorphes


sur C. De plus, la fonction Q ne s’annule pas sur C\{0}, donc, par le théorème sur les opérations
sur les fonctions holomorphes, la fonction R est définie et holomorphe sur C \ {0}. De plus,

∀z ∈ C \ D(0, R), Q(z)R(z) = Q(z) + P (z) − Q(z),

donc,
∀z ∈ C \ {0}, P (z) = Q(z)R(z).

c.(i) D’après la question 1.a,


¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯ ¯
∀z ∈ C \ D(0, R), ¯P (z) − ad z d ¯ < ¯ad z d ¯,

donc,
¯ P (z) ¯
¯ ¯
∀z ∈ C \ D(0, R), ¯ − 1 ¯ < 1,
ad z d
c’est-à-dire ¯ P (z) ¯
¯ ¯
∀z ∈ C \ D(0, R), ¯ − 1¯ < 1,
Q(z)
ou encore
∀z ∈ C \ D(0, R), |R(z) − 1| < 1.

(ii) Notons ln, l’unique détermination du logarithme sur D(1, 1) telle que

ln(1) = 0,

et posons
∀z ∈ C \ D(0, R), g(z) = ln(R(z)).
D’après la question 2.c.(i),
∀z ∈ C \ D(0, R), R(z) ∈ D(1, 1),
donc, la fonction g est bien définie sur C \ D(0, R). Elle est de plus holomorphe sur C \
D(0, R), en tant que composée de fonctions holomorphes. Enfin, elle vérifie par définition d’une
détermination du logarithme,

∀z ∈ C \ D(0, R), R(z) = eg(z) .

22
d. D’après les questions 2.b et 2.c.(ii), la fonction P s’écrit

∀z ∈ C \ D(0, R), P (z) = Q(z)R(z) = ad z d eg(z) ,

donc la fonction P ne s’annule pas sur C \ D(0, R). De plus, sa dérivée est égale à

∀z ∈ C \ D(0, R), P 0 (z) = ad dz d−1 eg(z) + ad z d g 0 (z)eg(z) ,

ce qui donne en définitive

P 0 (z)
∀z ∈ C \ D(0, R), = d + g 0 (z).
P (z)

e. D’après la question 2.d,


Z Z Z Z
1 P 0 (z) 1 1 0 1
dz = d dz + g (z)dz = d + g 0 (z)dz.
2iπ γR P (z) 2iπ γR 2iπ γR 2iπ γR

De plus, la fonction g 0 possède une primitive g sur C \ D(0, R), et le chemin γR est un lacet de
C \ D(0, R), donc, Z
1
g 0 (z)dz = 0,
2iπ γR
ce qui fournit finalement Z
1 P 0 (z)
dz = d.
2iπ γR P (z)

f. Soit Z(P ), l’ensemble des zéros du polynôme P . La fonction P associée au polynôme P est
holomorphe et non nulle sur C, qui est étoilé par rapport au point 0. De plus, d’après la question
2.d, elle ne s’annule pas sur C \ D(0, R), donc le lacet γR est un lacet dans C \ Z(P ). Ainsi,
d’après la question 1.e,
Z X X
1 P 0 (z)
dz = νP (a)IndγR (a) = νP (a),
2iπ γR P (z)
a∈Z(P ) a∈Z(P )

où l’entier νP (a) désigne l’ordre de multiplicité du zéro a du polynôme P . D’après la question
2.e, il s’ensuit que X
d= νP (a),
a∈Z(P )

c’est-à-dire que le polynôme P a exactement d zéros comptés avec leur ordre de multiplicité.

23
24
Partiel 2005-2006

Questions de cours.
1. Énoncer le critère de D’Alembert pour le calcul du rayon de convergence d’une série entière.
2. Donner le développement en série entière de la fonction x 7→ ln(1 + x). Quel est son intervalle
de validité
P? n
3. Soit an z , une série entière de rayon de convergence R > 0 (ou R = +∞). Sa somme S
n≥0
est-elle holomorphe sur D(0, R) ? Si oui, donner une expression de la dérivée au sens complexe
de la fonction S sur D(0, R).
4. Soit f , une fonction analytique sur C. On suppose que
³ n ´
∀n ∈ N, f = 0.
n+1
Quelle est la valeur de la fonction f ? Pourquoi ?

Exercice 1.
Soit L0 (X) = 1, et
X(X − 1) . . . (X − p + 1)
∀p ∈ N∗ , Lp (X) = .
p!
1. Soit p ∈ N. On note
Lp (n)
∀n ∈ N, a(p)
n = .
n!
P (p)
a. Calculer le rayon de convergence Rp de la série entière an z n .
n≥0
b. Calculer sa somme Sp sur son intervalle de convergence.
2. Soit P (X), un polynôme non nul à coefficients complexes.
P P (n) n
a. Déterminer le rayon de convergence de la série entière n! z .
n≥0
b. Soit m, le degré du polynôme P (X). Montrer qu’il existe un unique m+1-uplet (α0 , . . . , αm ) ∈
Cm+1 tel que
Xm
P (X) = αp Lp (X).
p=0
P P (n) n
c. En déduire une expression de la somme de la série entière n! z sur son intervalle de
n≥0
convergence en fonction des coefficients α0 , . . ., et αm . P n2 +1 n
d. Application. Déterminer le rayon de convergence et la somme de la série entière n! z .
n≥0

25
Exercice 2.
On considère l’équation différentielle ordinaire
1
x2 y 00 + (3x − 1)y 0 + y = . (1)
(1 − x)2
P
1. On cherche une solution y de l’équation (1) sous la forme d’une série entière an z n .
n≥0
1
a. Donner le développement en série entière de la fonction x 7→ (1−x)2
. Quel est l’intervalle de
validité de ce développement ?
b. En déduire que
∀n ∈ N, an+1 = (n + 1)an − 1.
c. Conclure que
µ n
X ¶
1
∀n ∈ N, an = n! a0 − .
k!
k=1

2.a. On suppose que a0 6= e − 1. Montrer que


an ∼ (a0 − e + 1)n!
n→+∞
P
b. En déduire le rayon de convergence de la série entière an z n .
n≥0
c. Conclure que l’équation (1) ne possède aucune solution y développable en série entière telle
que y(0) 6= e − 1.
3.a. On suppose que a0 = e − 1. Montrer que
+∞
X 1
∀n ∈ N, an = n! .
k!
k=n+1

puis, que
+∞
X
1 1 1 1 1
∀n ∈ N, ≤ an ≤ + + .
n+1 n + 1 (n + 1)(n + 2) n + 1 k(k − 1)
k=n+1

b. En déduire que
1
an ∼ .
n→+∞ n
P
Quel est le rayon de convergence de la série entière an z n ?
n≥0
c. Conclure que l’équation (1) admet une unique solution développable en série entière.

Exercice 3.
1.a. Soit z ∈ C. Montrer que
2n + 1
cos(z) = 0 ⇔ z = π, n ∈ Z.
2
b. En déduire que la fonction tangente admet un unique prolongement analytique sur C \
{ 2n+1
2 π, n ∈ Z}, que l’on appelle fonction tangente complexe.
2.a. Soit a ∈ C. Montrer que
∃b ∈ C∗ tel que (1 − ai)b = ai + 1 ⇔ a 6= ±i.
b. En déduire que la fonction tangente complexe est surjective de C \ { 2n+1
2 π, n ∈ Z} sur
C \ {−i, i}.

26
Corrigé du partiel 2005-2006

Questions de cours.
1. Le critère de D’Alembert s’écrit:
“Soit (an )n∈N , une suite de nombres complexes non nuls à partir d’un certain rang. Si
¯a ¯
¯ n+1 ¯
∃l ∈ R+ ∪ {+∞} tel que ¯ ¯ → l,
an n→+∞
P
alors, le rayon de convergence R de la série entière an z n est égal à
n≥0

1
R=
l
1 1
(avec les conventions 0 = +∞ et +∞ = 0).”
2. La fonction x 7→ ln(1 + x) est développable en série entière sur l’intervalle ] − 1, 1[: son
développement est donné par la formule
+∞
X (−1)n−1
∀x ∈] − 1, 1[, ln(1 + x) = xn .
n
n=1

Remarque. Cette formule reste vraie pour x = 1.


3. La somme S est analytique sur le disque de convergence D(0, R), donc elle est holomorphe
sur D(0, R): sa dérivée au sens complexe est donnée par la formule
+∞
X
∀z ∈ D(0, R), S 0 (z) = (n + 1)an+1 z n .
n=0

4. La fonction f est identiquement nulle sur C. En effet, l’ensemble des zéros de la fonction f
n
contient l’ensemble { n+1 , n ∈ N}, qui possède un point d’accumulation, le point 1. Comme la
fonction f est analytique sur C, et que l’ensemble des zéros de cette fonction possède un point
d’accumulation dans C, elle est identiquement nulle par le théorème des zéros isolés.

Exercice 1.
1 p
1.a. Le degré du polynôme Lp est égal à p: en effet, son terme dominant est égal à p! X . Il
s’ensuit que
Lp (n) np
a(p)
n = ∼ . (1)
n! n→+∞ p!n!
¡ p¢
Par ailleurs, la suite cn = nn! n∈N est non nulle à partir du rang n = 1, et vérifie
¯c ¯ (n + 1)p 1 ³ 1 ´p 2p
¯ n+1 ¯
¯ ¯= p = 1+ ≤ → 0.
cn n (n + 1) n+1 n n + 1 n→+∞
P
Par le critère de D’Alembert, le rayon de la série entière cn z n est donc égal à +∞. Par
n≥0
P (p)
l’équivalent (1), le rayon Rp de la série entière an z n est aussi égal à +∞.
n≥0
b. D’après la question 1.a, la somme Sp est définie sur R (son disque de convergence est égal à
(p)
D(0, 1) et C). De plus, la suite (an )n∈N vérifie

∀0 ≤ n ≤ p − 1, a(p)
n = 0,

27
d’où, pour tout nombre réel x,
+∞
X +∞
X +∞
n(n − 1) . . . (n − p + 1) xp X n(n − 1) . . . (n − p + 1) n−p
Sp (x) = a(p) n
n x = xn = x .
n=p n=p
p!n! p! n=p n!
P n(n−1)...(n−p+1) n−p
Cependant, la série entière n! z est la série dérivée d’ordre p de la série ex-
n≥p
P 1 n
ponentielle n! z dont la somme est égale à
n≥0

+∞ n
X x
∀x ∈ R, = ex .
n!
n=0
P n(n−1)...(n−p+1) n−p
Aussi la somme de la série entière n! z est-elle égale à
n≥p

+∞
X µ ¶
n(n − 1) . . . (n − p + 1) dp
∀x ∈ R, xn−p = ex = ex ,
n! dxp
n≥p

ce qui fournit finalement


xp ex
∀x ∈ R, Sp (x) = .
p!
P (p)
Remarque. Cette formule reste vraie sur le disque de convergence C de la série entière an z n .
n≥0
2.a. Soit m ∈ N, le degré du polynôme P , et am X m,
son terme dominant. Un calcul élémentaire
fournit
P (n) nm
∼ am .
n! n→+∞ n!
P nm n
D’après la question 1.a, le rayon de la série entière n! z est égal à +∞, donc le rayon de la
n≥0
P P (n) n
série entière n! z est aussi égal à +∞.
n≥0
b. Le degré du polynôme Lp est égal à p. Ainsi, la famille (Lp )0≤p≤m est une base de l’espace
des polynômes de degré inférieur ou égal à m. Comme le polynôme P appartient à cet espace,
il existe un unique m + 1-uplet (α0 , . . . , αm ) ∈ Cm+1 tel que
m
X
P (X) = αp Lp (X).
p=0

P P (n) n
c. D’après les questions 1.b, 2.a et 2.b, la somme de la série entière n! z est définie sur R,
n≥0
et vaut
+∞
X +∞ µ X
X m ¶ m µX
+∞ ¶ Xm
P (n) n Lp (n) n X Lp (n) n xp ex
∀x ∈ R, x = αp x = αp x = αp .
n! n! n! p!
n=0 n=0 p=0 p=0 n=0 p=0

P P (n) n
Remarque. Cette formule reste vraie sur le disque de convergence C de la série entière n! z .
n≥0
d. Application. Il s’agit d’étudier le cas particulier où

P (X) = X 2 + 1.

28
P n2 +1 n
D’après la question 2.a, le rayon de convergence de la série entière n! z est égal à +∞.
n≥0
De plus, d’après la question 2.b, le polynôme P s’écrit de manière unique
β2
P (X) = β0 L0 (X) + β1 L1 (X) + β2 L2 (X) = β0 + β1 X + X(X − 1),
2
avec (β0 , β1 , β2 ) ∈ C3 . La spécialisation de cette égalité en 0, 1 et 2 fournit le système

 β0 = P (0) = 1,
β0 + β1 = P (1) = 2,

β0 + 2β1 + β2 = P (2) = 5,

ce qui donne les valeurs 


 β0 = 1,
β1 = 1,

β2 = 2.
D’après la question 2.c, il s’ensuit que
+∞ 2
X n +1 ³ ´
∀x ∈ R, xn = ex 1 + x + x2 .
n!
n=0

P n2 +1 n
Remarque. Cette formule reste vraie sur le disque de convergence C de la série entière n! z .
n≥0

Exercice 2.
1
1.a. La fonction x 7→ (1−x) 2 est développable en série entière sur l’intervalle ] − 1, 1[: son

développement est donné par la formule

X +∞
1
∀x ∈] − 1, 1[, = (n + 1)xn .
(1 − x)2
n=0

P
b. Soit S, la somme de la série entière an z n définie sur l’intervalle de convergence ] − R, R[
n≥0
(avec R > 0 ou R = +∞). La fonction S est de classe C ∞ sur l’intervalle ] − R, R[, et

 P
+∞


 S(x) = an xn ,

 n=0

 0 P
+∞


 S (x) = (n + 1)an+1 xn ,
∀x ∈] − R, R[, n=0

 P
+∞
 xS 0 (x) =
 nan xn

 n=0



 P
+∞
 x2 S 00 (x) = n(n − 1)an xn .
n=0

Ainsi, si la fonction S est solution de l’équation différentielle (1), alors, d’après la question 1.a,
+∞ ³
X ´ +∞
X
∀x ∈] − R, R[, n(n − 1)an + 3nan − (n + 1)an+1 + an xn = (n + 1)xn ,
n=0 n=0

donc par unicité des coefficients d’une série entière,

∀n ∈ N, (n + 1)2 an − (n + 1)an+1 = n + 1,

29
ce qui est équivalent à
∀n ∈ N, an+1 = (n + 1)an − 1.
an
c. Soit ∀n ∈ N, bn = n! . Par la formule de récurrence de la question 1.b,
1
∀k ∈ N, bk+1 = bk − ,
(k + 1)!
ce qui donne en sommant cette égalité pour k compris entre 0 et n − 1,
n−1
X n−1
X n−1
X 1
∀n ∈ N, bn + bk = bk + b0 − ,
(k + 1)!
k=1 k=1 k=0

c’est-à-dire
n
X 1
bn = b0 − .
k!
k=1

Par la définition de la suite (bn )n∈N , il s’ensuit que


µ n
X ¶
1
∀n ∈ N, an = n! a0 − .
k!
k=1

Remarque. Cette question peut aussi être résolue par récurrence sur l’entier n.
2.a. Par définition de la fonction exponentielle,
n
X +∞
X
1 1
→ = e − 1,
k! n→+∞ k!
k=1 k=1

d’où
an
→ a0 − 1 + e.
n! n→+∞

Si a0 6= e − 1, il s’ensuit que
an ∼ (a0 − 1 + e)n!
n→+∞

b. Soit ∀n ∈ N, cn = (a0 − 1 + e)n!. La suite (cn )n∈N est non nulle et vérifie
¯c ¯
¯ n+1 ¯
¯ ¯ = n + 1 → +∞.
cn n→+∞
P
Ainsi, par le critère de D’Alembert, le rayon de convergence de la série entière cn z n est égal
n≥0 P
à 0. Par l’équivalent de la question 2.a, le rayon de convergence de la série entière an z n est
n≥0
donc égal à 0.
c. Supposons qu’il existe une solution y de l’équation (1) qui soit développable en série entière
sur un intervalle de la forme ] − R, R[ (avec R > 0 ou R = +∞), et telle que y(0) = Pe − 1. La
fonction y est alors égale sur l’intervalle ] − R, R[ à la somme S d’une série entière an z n qui
n≥0
vérifie la formule de récurrence de la question 1.b, et telle que a0 = y(0) 6= e − 1. D’après la
question 2.b, le rayon R0 d’une telle série entière est nécessairement égal à 0, ce qui implique que
cette série n’est pas convergente sur les intervalles ] − R, 0[ et ]0, R[. En particulier, sa somme
S n’est pas définie sur ces deux intervalles: la fonction y ne peut donc être égale à la somme S
sur ces deux intervalles. Cette contradiction permet de conclure que l’équation (1) ne possède
aucune solution développable en série entière telle que y(0) 6= e − 1.

30
3.a. Par définition de la fonction exponentielle,
+∞
X 1
a0 = e − 1 = ,
k!
k=1

d’où d’après la question 1.c,


µX
+∞ n ¶ +∞
1 X 1 X 1
∀n ∈ N, an = n! − = n! . (2)
k! k! k!
k=1 k=1 k=n+1
P 1
Ainsi, d’une part, comme la série n! est à termes positifs,
n≥0

+∞
X
1 1
∀n ∈ N, ≤ ,
(n + 1)! k!
k=n+1

ce qui donne par la formule (2),


+∞
X
1 1
∀n ∈ N, ≤ n! = an . (3)
n+1 k!
k=n+1

D’autre part,
+∞
X +∞
X
1 1 1 1
∀n ∈ N, = + + .
k! (n + 1)n! (n + 1)(n + 2)n! k(k − 1) . . . (n + 1)n!
k=n+1 k=n+3

Comme
1 1
∀k ≥ n + 3, ≤ ,
k(k − 1) . . . (n + 1)n! k(k − 1)(n + 1)n!
P 1
et que la série k(k−1) est convergente, il s’ensuit que
k≥2

+∞
X +∞
X
1 1 1 1
∀n ∈ N, ≤ + + ,
k! (n + 1)n! (n + 1)(n + 2)n! k(k − 1)(n + 1)n!
k=n+1 k=n+3

ce qui est équivalent par la formule (2) à


+∞
X
1 1 1 1
∀n ∈ N, an ≤ + + . (4)
n + 1 (n + 1)(n + 2) n + 1 k(k − 1)
k=n+3

P 1
b. La série k(k−1) est convergente, donc
k≥2

+∞
X 1
→ 0.
k(k − 1) n→+∞
k=n+3

Aussi d’après les formules (3) et (4) de la question 3.a,

(n + 1)an → 1,
n→+∞

31
ce qui signifie que
1 1
an ∼ ∼ .
n→+∞ n+1 n→+∞ n
P 1 n
Puisque le rayon de convergence de la série entière nz est égal à 1, celui de la série entière
P n≥1
an z n est aussi égal à 1.
n≥0
c. Supposons qu’il existe une solution y de l’équation (1) qui soit développablePen série entière
sur un intervalle de la forme ] − R, R[ (avec R > 0 ou R = +∞), et notons an z n , la série
n≥0
entière de rayon de convergence supérieur ou égal à R dont la fonction y est la somme sur
l’intervalle ] − R, R[. D’après la question 2.c, la valeur en 0 de la fonction y est nécessairement
égale à
y(0) = e − 1,
ce qui implique
a0 = e − 1.
Comme la fonction y est solution de l’équation (1), il s’ensuit d’après la formule (2) que
+∞
X 1
∀n ∈ N, an = n! ,
k!
k=n+1

ce qui signifie que


+∞ ³
1´ n
X +∞
X
∀x ∈] − R, R[, y(x) = n! x . (5)
k!
n≥0 k=n+1

Ainsi existe-t-il au plus une solution développable en série entière de l’équation (1) donnée par
la formule (5).
Réciproquement, il découle de la question 3.b que le rayon de convergence de la série entière
P ³ +∞ P 1´ n
n! k! z est égal à 1: si y désigne la somme de cette série, alors, la fonction y est
n≥0 k=n+1
définie et de classe C ∞ sur l’intervalle ] − 1, 1[. Ainsi, les calculs de la question 1. sont justifiés
rigoureusement sur l’intervalle ] − 1, 1[: la fonction y est ainsi solution de l’équation (1) sur
l’intervalle ] − 1, 1[. Il s’agit donc bien de l’unique solution développable en série entière de
l’équation (1).

Exercice 3.
1.a. Soit z ∈ C. La formule d’Euler s’écrit
eiz + e−iz
cos(z) = ,
2
ce qui fournit l’équivalence
cos(z) = 0 ⇔ eiz + e−iz = 0.
Par la formule
1
∀a ∈ C, e−a = ,
ea
il s’ensuit que
cos(z) = 0 ⇔ e2iz = −1 = eiπ ⇔ ei(2z−π) = 1.
Comme
∀a ∈ C, ea = 1 ⇔ a = 2niπ, n ∈ Z,

32
il vient enfin que
2n + 1
cos(z) = 0 ⇔ 2z − π = 2nπ, n ∈ Z ⇔ z = π, n ∈ Z.
2

b. Les fonctions sin et cos sont analytiques sur C, et par la question 1.a, la fonction cos ne
s’annule pas sur l’ouvert C \ { 2n+1 2 π, n ∈ Z}. Par le théorème sur les opérations élémentaires
sin(z)
sur les fonctions analytiques, la fonction f : z 7→ f (z) = cos(z) est donc analytique sur l’ouvert
2n+1
C \ { 2 π, n ∈ Z}. Comme cette fonction est identiquement égale à la fonction tangente sur
l’intervalle ] − π2 , π2 [, la fonction tangente admet bien un prolongement analytique f sur l’ouvert
C \ { 2n+1
2 π, n ∈ Z}.
De plus, l’ouvert C \ { 2n+1 π π
2 π, n ∈ Z} est connexe, et tous les points de l’intervalle ] − 2 , 2 [
2n+1
sont des points d’accumulation dans C \ { 2 π, n ∈ Z}. Par le théorème du prolongement
analytique, la fonction f est donc l’unique prolongement analytique de la fonction tangente à
l’ouvert C \ { 2n+12 π, n ∈ Z}.
ai+1
2.a. La fonction φ : a 7→ φ(a) = 1−ai est définie sur C \ {−i} à valeurs complexes. De plus, elle
vérifie
∀a ∈ C \ {−i}, φ(a) = 0 ⇔ a = i,
ce qui fournit
∀a ∈ C \ {±i}, ∃b = φ(a) ∈ C∗ tel que (1 − ai)b = ai + 1.
Par ailleurs, l’équation
(1 − ai)b = ai + 1
n’a pas de solutions b non nulles pour a = ±i, d’où l’équivalence

∃b ∈ C∗ tel que (1 − ai)b = ai + 1 ⇔ a 6= ±i.

b. Soit a ∈ C. Par définition du prolongement de la fonction tangente,


n 2n + 1 o sin(z) eiz − e−iz e2iz − 1
∀z ∈ C \ π, n ∈ Z , tan(z) = = = .
2 cos(z) i(eiz + e−iz ) i(e2iz + 1)
En particulier, s’il existe z ∈ C tel que

a = tan(z),

alors
e2iz − 1 = ai(e2iz + 1),
ce qui est équivalent à
e2iz (1 − ai) = ai + 1.
Comme la fonction exponentielle est à valeurs complexes non nulles,

b = e2iz 6= 0.

Ainsi, l’équation b(1 − ai) = 1 + ai a une solution b = e2iz non nulle, ce qui implique d’après la
question 2.a que
a 6= ±i.
En conclusion, la fonction tangente ne peut prendre comme valeurs les nombres complexes i et
−i: elle est définie de l’ouvert C \ { 2n+1
2 π, n ∈ Z} dans l’ouvert C \ {±i}.
Soit alors a ∈ C \ {±i}. D’après la question 2.a, il existe un nombre complexe b non nul tel que

b(1 − ai) = 1 + ai.

33
Cependant, la fonction exponentielle est surjective de C sur C \ {0}, donc il existe un nombre
complexe λ tel que
b = eλ .
Il suffit alors de poser
λ
z= ,
2i
pour obtenir
e2iz − 1 b−1 1 + ai − 1 + ai
tan(z) = 2iz
= = = a.
i(e + 1) ib + i i−a+i+a
En conclusion, la fonction tangente est surjective de C \ { 2n+1
2 π, n ∈ Z} sur l’ouvert C \ {±i}.

34
Examen 2005-2006

Questions de cours.
1. Donner le développement en série entière de la fonction sinus. Quel est son domaine (com-
plexe) de validité ?
2. Soit f , une fonction analytique sur D(0, 1). On note

A(f ) = {z ∈ D(0, 1), f (z) = 2},

et on suppose que l’ensemble A(f ) a un point d’accumulation dans D(0, 1). Quelle est la valeur
de la fonction f ?
3. Donner l’énoncé du théorème de Liouville pour les fonctions analytiques et bornées sur C.
4. Soit ∀t ∈ [0, 2π], γ(t) = eit , et ∀z ∈ C \ { 12 }, f (z) = 10
z− 12
. Quelle est la valeur de l’intégrale
Z
I= f (z)dz ?
γ

Exercice 1.
On considère l’équation différentielle ordinaire

y 00 − xy 0 − y = 0. (1)
P
On cherche une solution y de l’équation (1) sous la forme d’une série entière an z n .
n≥0
1. Montrer que
an
∀n ∈ N, an+2 = .
n+2
2. En déduire que
1
∀n ∈ N, a2n = a0 ,
2n n!
et
2n n!
∀n ∈ N, a2n+1 = a1 .
(2n + 1)!
P 1 n
P 2n n! n
3. Déterminer les rayons de convergence des séries entières 2n n! z et (2n+1)! z .
n≥0 n≥0
4. Conclure que l’équation (1) admet des solutions développables en série entière sur R, et que
l’ensemble de ces solutions développables en série entière est

S = {yλ,µ , (λ, µ) ∈ C2 },

où
+∞
X
x2 2n n!
∀(λ, µ) ∈ C2 , ∀x ∈ R, yλ,µ (x) = λe 2 +µ x2n+1 .
(2n + 1)!
n=0

Exercice 2.
Soit Ω, un ouvert connexe de C, et f1 et f2 , deux fonctions holomorphes sur Ω. On note P1
et Q1 , respectivement P2 et Q2 , les parties réelles et imaginaires des fonctions f1 et f2 , et on
suppose que
∀z ∈ Ω, f1 (z) + f2 (z) = 0.

35
1.a. Montrer que ½
P1 (z) = −P2 (z),
∀z ∈ Ω,
Q1 (z) = Q2 (z).
b. En déduire que 

 ∂x P1 (z) = −∂x P2 (z),

∂y P1 (z) = −∂y P2 (z),
∀z ∈ Ω,

 ∂ Q (z) = ∂x Q2 (z),
 x 1
∂y Q1 (z) = ∂y Q2 (z).

2.a. Écrire les conditions de Cauchy-Riemann pour les fonctions f1 et f2 .


b. En déduire que

∀z ∈ Ω, ∂x P1 (z) = ∂x P2 (z) = ∂y P1 (z) = ∂y P2 (z) = 0.

c. Conclure que
∀z ∈ Ω, f1 0 (z) = f2 0 (z) = 0.

3.a. Soit n ∈ N∗ . Montrer que


(n) (n)
∀z ∈ Ω, f1 (z) = f2 (z) = 0.

b. Soit z0 ∈ Ω. En déduire qu’il existe un réel R > 0 tel que


½
f1 (z) = f1 (z0 ),
∀z ∈ D(z0 , R),
f2 (z) = f2 (z0 ).

c. Conclure que les fonctions f1 et f2 sont constantes sur l’ouvert Ω.

Exercice 3.
2
Soit ∀z ∈ C, f (z) = e−z .
1. Soit R > 0. On considère le chemin paramétré γR associé au chemin géométrique suivant
parcouru une seule fois dans le sens trigonométrique:

Pi/4

0 R

a. Montrer que la fonction f est holomorphe sur C.


b. En déduire la valeur de l’intégrale
Z
I(R) = f (z)dz.
γR

2.a. Montrer que ¯ Z ¯ Z


π π
¯ 4
it−R2 e2it
¯ 4 2
∀R > 0, ¯¯i Re dt¯¯ ≤ Re−R cos(2t)
dt.
0 0

36
b.(i) Soit
1
π e− 2
∀t ∈ [0, [, g(t) = p .
4 2 cos(2t)
Montrer que la fonction g est définie et continue sur [0, π4 [, et vérifie
1
e− 2
g(t) ∼π pπ .
t→ 4 2 4 −t

(ii) En déduire que l’intégrale 04 g(t)dt est convergente.
c.(i) Montrer que h πh 2
∀R > 0, ∀t ∈ 0, , Re−R cos(2t) ≤ g(t).
4
(ii) En déduire que
Z π
4 2 2it
i Reit−R e dt → 0.
0 R→+∞

R +∞
3.a. Montrer que l’intégrale 0 f (t)dt est convergente.
b.(i) Soit R > 0. Montrer que
Z R µZ R Z π ¶
4
−it2 − iπ it−R2 e2it
e dt = e 4 f (t)dt + i Re dt .
0 0 0

(ii) En déduire que


Z R Z +∞
2 iπ
e−it dt → e− 4 f (t)dt.
0 R→+∞ 0
c. On admet que Z √
+∞
π
f (t)dt = .
0 2
R +∞ 2
(i) Montrer que l’intégrale 0 e−it dt
est convergente, et déterminer sa valeur.
R +∞ R +∞
(ii) En déduire que les intégrales 0 cos(t2 )dt et 0 sin(t2 )dt sont convergentes, et calculer
leurs valeurs.

37
38
Corrigé de l’examen 2005-2006

Questions de cours.
1. La fonction sinus est donnée par
+∞
X (−1)n 2n+1
∀z ∈ C, sin(z) = z .
(2n + 1)!
n=0

Ce développement est valable sur C.


2. Soit ∀z ∈ D(0, 1), g(z) = f (z)−2, et Z(g) = {z ∈ D(0, 1), g(z) = 0}. Comme la fonction f est
analytique sur D(0, 1), la fonction g est aussi analytique sur l’ouvert connexe D(0, 1). De plus,
l’ensemble de ces zéros Z(g) est égal à l’ensemble A(f ), donc possède un point d’accumulation
dans D(0,1). Par le principe des zéros isolés, la fonction g est donc identiquement nulle sur
D(0, 1), ce qui implique que

∀z ∈ D(0, 1), f (z) = g(z) + 2 = 2.

3. Le théorème de Liouville affirme qu’une fonction holomorphe et bornée sur C est constante.
4. La fonction f est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par rapport au point 0: elle admet
un unique pôle d’ordre 1 au point 21 , dont le résidu est
³ 1´
Rés f, = 10.
2
De plus, le chemin paramétré γ est un lacet dans C \ { 21 }, donc, par le théorème des résidus,
³ 1´ ³1´
I = 2iπRés f, Indγ = 20iπ.
2 2

Exercice 1.
1. La fonction y est développableP en série entière sur l’intervalle ] − R, R[ (où R est le rayon de
convergence de la série entière an z n , qui est supposé strictement positif), donc elle s’écrit
n≥0

+∞
X
∀x ∈] − R, R[, y(x) = an x n ,
n=0

et sa dérivée et sa dérivée seconde s’écrivent


+∞
X
∀x ∈] − R, R[, y 0 (x) = nan xn−1 ,
n=1

et
+∞
X
∀x ∈] − R, R[, y 00 (x) = (n + 2)(n + 1)an+2 xn .
n=0

De plus, la fonction y est une solution de l’équation (1), ce qui fournit


+∞ ³
X ´
∀x ∈] − R, R[, (n + 2)(n + 1)an+2 − nan − an xn = 0,
n=0

39
puis, par unicité des coefficients d’une série entière,

∀n ∈ N, (n + 2)(n + 1)an+2 − nan − an = 0,

c’est-à-dire,
an
∀n ∈ N, an+2 = .
n+2
2. La formule de la question 1.a fournit
a2n−2 a2(n−1)
∀n ≥ 1, a2n = = ,
2n 2n
donc, par récurrence,
1
∀n ∈ N, a2n = a0 .
2n n!
De même, la formule de la question 1.a amène
a2n−1 2n
∀n ≥ 1, a2n+1 = = a ,
2n + 1 (2n + 1)(2n) 2(n−1)+1

d’où, par récurrence,


2n n!
∀n ∈ N, a2n+1 = a1 .
(2n + 1)!
1
3. La suite (un = 2n n! )n∈N est non nulle à partir du rang n = 0, et vérifie
¯u ¯ 1
¯ n+1 ¯
¯ ¯= → 0,
un 2(n + 1) n→+∞

P 1 n
donc, par le critère de D’Alembert, le rayon de convergence de la série 2n n! z est égal à +∞.
n≥0
2n n!
De même, la suite (vn = (2n+1)! )n∈N est non nulle à partir du rang n = 0, et vérifie
¯v ¯ 1
¯ n+1 ¯
¯ ¯= → 0,
vn 2n + 3 n→+∞

P 2n n! n
donc, par le critère de D’Alembert, le rayon de convergence de la série (2n+1)! z est aussi
n≥0
égal à +∞.
4. Soit (λ, µ) ∈ C2 , et
+∞
X +∞
X
1 2n 2n n!
∀x ∈ R, yλ,µ (x) = λ x + µ x2n+1 .
2n n! (2n + 1)!
n=0 n=0
P 1 n P 2n n! n
D’après la question 1.d, les rayons de convergence des séries entières 2n n! z et (2n+1)! z
P 1 n P 2n n! n n≥0 n≥0
sont égaux à +∞, donc les séries entières 2n n! z et (2n+1)! z sont convergentes quel que
n≥0 n≥0
P 1 2n P 2n n! 2n+1
soit le nombre complexe z. Par conséquent, les séries entières 2n n! z et (2n+1)! z
n≥0 n≥0
sont aussi convergentes quel que soit le nombre complexe z, ce qui prouve que leurs P rayons de
1 n
convergence sont égaux à +∞, puis que le rayon de convergence de la série entière (λ 2n n! z +
n≥0
2n n!
µ (2n+1)! zn) est aussi égal à +∞.

40
Ainsi, la fonction yλ,µ est développable en série entière sur R. En particulier, elle est de classe
C 2 sur R, et vérifie d’après les questions 1.a et 1.b,
00 0
∀x ∈ R, yλ,µ (x) − xyλ,µ (x) + yλ,µ (x) = 0,

donc, elle est solution de l’équation (1).


Réciproquement, d’après les questions 1.a et 1.b, si y est une solution développable en série
entière sur R de l’équation (1), alors,
+∞
X +∞
X
1 2n 2n n!
∀x ∈ R, y(x) = a0 x + a 1 x2n+1 ,
2n n! (2n + 1)!
n=0 n=0

ce qui est équivalent à


y = ya0 ,a1 ,
avec a0 = y(0) ∈ C et a1 = y 0 (0) ∈ C.
En conclusion, l’équation (1) admet des solutions développables en série entière sur R, et
l’ensemble de ces solutions développables en série entière est

S = {yλ,µ , (λ, µ) ∈ C2 }.

Enfin, la définition de la fonction exponentielle donne

1 n X 1 ³ x2 ´n
+∞
X +∞
x2
∀x ∈ R, n
x = =e2 ,
2 n! n! 2
n=0 n=0

d’où l’expression
+∞
X
x2 2n n!
∀(λ, µ) ∈ C2 , ∀x ∈ R, yλ,µ (x) = λe 2 +µ x2n+1 .
(2n + 1)!
n=0

Exercice 2.
1.a. Par définition des parties réelles et imaginaires,
½
f1 (z) = P1 (z) + iQ1 (z),
∀z ∈ Ω,
f2 (z) = P2 (z) + iQ2 (z),

donc,
f1 (z) + f2 (z) = (P1 (z) + P2 (z)) + i(Q1 (z) − Q2 (z)).
Comme f1 (z) + f2 (z) = 0, il s’ensuit que
½
P1 (z) = −P2 (z),
∀z ∈ Ω,
Q1 (z) = Q2 (z),

∂ ∂
b. La dérivation des égalités de la question 1.a (par rapport à ∂x et à ∂y ) donne directement


 ∂x P1 (z) = −∂x P2 (z),

∂y P1 (z) = −∂y P2 (z),
∀z ∈ Ω,

 ∂ Q (z) = ∂x Q2 (z),
 x 1
∂y Q1 (z) = ∂y Q2 (z).

41
2.a. Les fonctions f1 et f2 sont holomorphes sur l’ouvert Ω, donc vérifient les conditions de
Cauchy-Riemann suivantes:


 ∂x P1 (z) = ∂y Q1 (z),

∂y P1 (z) = −∂x Q1 (z),
∀z ∈ Ω,

 ∂ P (z) = ∂y Q2 (z),
 x 2
∂y P2 (z) = −∂x Q2 (z).

b. D’après la question 2.a, ½


∂x P1 (z) = ∂y Q1 (z),
∀z ∈ Ω,
∂x P2 (z) = ∂y Q2 (z),
or, d’après la question 1.b,
∂y Q1 (z) = ∂y Q2 (z),
donc,
∂x P1 (z) = ∂x P2 (z).
Cependant, d’après la question 1.b,

∂x P1 (z) = −∂x P2 (z),

d’où,
∀z ∈ Ω, ∂x P1 (z) = ∂x P2 (z) = 0.
De même, d’après la question 2.a,
½
∂y P1 (z) = −∂x Q1 (z),
∀z ∈ Ω,
∂y P2 (z) = −∂x Q2 (z),

or, d’après la question 1.b,


∂x Q1 (z) = ∂x Q2 (z),
donc,
∂y P1 (z) = ∂y P2 (z).
Cependant, d’après la question 1.b,

∂y P1 (z) = −∂y P2 (z),

d’où,
∀z ∈ Ω, ∂y P1 (z) = ∂y P2 (z) = 0.

c. La formule de la dérivée de la fonction holomorphe f1 en fonction des dérivées partielles des


fonctions P1 et Q1 s’écrit

∀z ∈ Ω, f1 0 (z) = ∂x P1 (z) + i∂x Q1 (z),

ce qui s’écrit aussi grâce aux conditions de Cauchy,

∀z ∈ Ω, f1 0 (z) = ∂x P1 (z) − i∂y P1 (z).

D’après la question 2.b, il s’ensuit que

∀z ∈ Ω, f1 0 (z) = 0.

De même, la fonction f2 vérifie


∀z ∈ Ω, f2 0 (z) = 0.

42
3.a. Les fonctions f1 0 et f2 0 sont identiquement nulles sur Ω, donc elles sont holomorphes à tout
ordre sur Ω et toutes leurs dérivées sont identiquement nulles sur Ω. Il s’ensuit en particulier
que
(n) (n)
∀n ∈ N∗ , ∀z ∈ Ω, f1 (z) = f2 (z) = 0.

b. Soit z0 ∈ Ω. Les fonctions f1 et f2 sont analytiques sur l’ouvert Ω, donc il existe un réel
R > 0 tel que 
 P f1(n) (z0 )
+∞

 f1 (z) = (z − z0 )n ,
n!
∀z ∈ D(z0 , R), n=0

 P f2(n) (z0 )
+∞
 f2 (z) = n! (z − z0 )n .
n=0

D’après la question 3.a, il s’ensuit que



 P
+∞

 f1 (z) = f1 (z0 ) + 0 = f1 (z0 ),
∀z ∈ D(z0 , R), n=1

 P
+∞
 f2 (z) = f2 (z0 ) + 0 = f2 (z0 ).
n=1

c. Les fonctions z 7→ f1 (z) − f1 (z0 ) et z 7→ f2 (z) − f2 (z0 ) sont holomorphes, donc analytiques
sur l’ouvert connexe Ω. De plus, elles s’annulent sur le disque ouvert D(z0 , R), donc, d’après le
principe du prolongement analytique, elles sont identiquement nulles sur Ω, ce qui signifie que
½
f1 (z) = f1 (z0 ),
∀z ∈ Ω,
f2 (z) = f2 (z0 ).

En conclusion, les fonctions f1 et f2 sont constantes sur Ω.

Exercice 3.
1.a. Les fonctions z 7→ z 2 et z 7→ ez sont holomorphes sur C, donc, la fonction f est holomorphe
sur C en tant que composée de fonctions holomorphes.
b. Soit R > 0. D’après la question 1.a, la fonction f est holomorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé
par rapport au point 0. De plus, le chemin γR est un lacet dans C, donc, d’après le théorème
de Cauchy, Z
I(R) = f (z)dz = 0.
γR

2.a. Soit R > 0. Les propriétés élémentaires de la fonction exponentielle fournissent


¯ Z π ¯ Z π ¯ ¯ Z π ¯ ¯¯ ¯ Z π
¯ 4
it−R2 e2it ¯
¯ 4 ¯ it−R2 e2it ¯ 4 ¯ it ¯¯ −R2 e2it ¯ 4 2
¯i Re dt¯ ≤ R ¯e ¯dt ≤ R¯e ¯¯e ¯dt ≤ Re−R cos(2t) dt.
¯
0 0 0 0

b.(i) La fonction t 7→ 2 cos(2t) est définie, continue et strictement positive sur [0, π4 [, et la fonction
−1
t 7→ e√t2 est définie et continue sur ]0, +∞[, donc, la fonction g est définie et continue sur [0, π4 [,
en tant que composée de fonctions continues.
De plus,
1 1
π e− 2 e− 2
∀t ∈ [0, [, g(t) = p =p ,
4 2 cos( π2 − 2( π4 − t)) 2 sin(2( π4 − t))
et
1 1
∼ √ ,
sin(u) u→0 u

43
d’où 1
e− 2
g(t) ∼π p π .
t→ 4 2
4 −t


(ii) Comme 12 < 1, l’intégrale de Riemann 04 √dt
π est convergente. D’après la question 2.b.(i),
4
−t
R π
l’intégrale 04 g(t)dt est aussi convergente.
c.(i) Soit t ∈ [0, π4 [, et
2
∀R ∈ R, φt (R) = Re−R cos(2t)
.
La fonction φt est de classe C ∞ sur R, et vérifie
2
∀R ∈ R, φt 0 (R) = (1 − 2R2 cos(2t))e−R cos(2t)
.

Il s’ensuit que
µ ¶ 1
1 e− 2
∀R ∈ R, φt (R) ≤ φt p =p ,
2 cos(2t) 2 cos(2t)
ce qui conduit à
2
∀R > 0, Re−R cos(2t)
≤ g(t).

(ii) D’après les questions 2.b.(ii) et 2.c.(i),


h πh 2
∀R > 0, ∀t ∈ 0, , Re−R cos(2t) ≤ g(t),
4

et l’intégrale 04 g(t)dt est convergente. De plus,
h πh 2
∀t ∈ 0, , Re−R cos(2t) → 0,
4 t→+∞

donc, d’après le théorème de convergence dominée,


Z π Z π
4 4
−R2 cos(2t)
Re dt → 0 dt = 0.
0 R→+∞ 0

D’après la question 2.a, il s’ensuit que


Z π
4 2 e2it
i Reit−R dt → 0.
0 R→+∞

3.a. D’après la question 1.a, la fonction f est holomorphe sur C, donc sa restriction à l’intervalle
[0, +∞[ est continue sur [0, +∞[. De plus,
2
t2 e−t → 0,
t→+∞

donc par définition de cette limite, il existe un réel A > 0 tel que
2 1
∀t ≥ A, f (t) = e−t ≤ .
t2
R +∞ dt
R +∞
Comme l’intégrale de Riemann A t2
est convergente, il en résulte que l’intégrale 0 f (t)dt
est aussi convergente.

44
b.(i) Soit R > 0. Par définition,
Z R Z π Z R
4
it it iπ ¡ iπ ¢
I(R) = f (t)dt + i Re f (Re )dt − e 4 f (R − t)e 4 dt,
0 0 0

donc, d’après la question 1.b,


Z R Z R Z π
iπ ¡ iπ ¢ 4
e4 f (R − t)e 4 dt = f (t)dt + i Reit f (Reit )dt.
0 0 0

Cependant, le changement de variable u = R − t fournit


Z R Z R
iπ ¡ iπ ¢ iπ ¡ iπ ¢
e4 f (R − t)e 4 dt = e 4 f ue 4 du,
0 0

ce qui s’écrit aussi


Z R Z R Z R
iπ ¡ iπ ¢ iπ
−u2 e
iπ iπ 2
e 4 f (R − t)e 4 dt = e 4 e 2
du = e 4 e−iu du.
0 0 0

De même, par définition de la fonction f ,


Z π Z π
4 4 2 e2it
it it
i Re f (Re )dt = i Reit−R dt,
0 0

d’où Z Z Z π

R R 4
−iu2 2 e2it
e 4 e du = f (t)dt + i Reit−R dt,
0 0 0
ce qui est équivalent à
Z R µZ R Z π ¶
4
−it2 − iπ it−R2 e2it
e dt = e 4 f (t)dt + i Re dt .
0 0 0

R +∞
(ii) D’après la question 3.a, l’intégrale 0 f (t)dt est convergente, donc,
Z R Z +∞
f (t)dt → f (t)dt.
0 R→+∞ 0

De plus, d’après la question 2.c.(ii),


Z π
4 2 e2it
i Reit−R dt → 0,
0 R→+∞

donc, d’après la question 3.b.(i),


Z R Z +∞
−it2 − iπ
e dt → e 4 f (t)dt.
0 R→+∞ 0

2
c.(i) La fonction t 7→ e−it est définie et continue sur [0, +∞[. De plus, d’après la question
3.b.(ii),
Z R Z +∞
2 iπ
e−it dt → e− 4 f (t)dt,
0 R→+∞ 0

45
R +∞ 2
donc, par définition de la convergence d’une intégrale, l’intégrale 0 e−it dt est convergente,
et sa valeur est égale à
Z +∞ Z +∞ √ − iπ
−it2 − iπ πe 4
e dt = e 4 f (t)dt = .
0 0 2

(ii) Les fonctions t 7→ cos(t2 ) et t 7→ sin(t2 ) sont définies et continues sur [0, +∞[. De plus,
Z R Z R Z R
2
∀R > 0, e−it dt = cos(t2 )dt − i sin(t2 )dt,
0 0 0

donc, d’après la question 3.b,


Z R Z R √ − iπ
2 2 πe 4
cos(t )dt − i sin(t )dt → ,
0 0 R→+∞ 2

ce qui implique que


 R ³ √ − iπ ´ √ √

 0R cos(t2 )dt → Ré πe2
4
= 2π cos( π4 ) = 42π ,
R→+∞
RR ³ √ − iπ ´ √ √

 sin(t 2 )dt → −Im πe 4
= π
sin( π
) = 2π
0 2
R→+∞ 2 4 4 .

R +∞ R +∞
Par définition de la convergence d’une intégrale, les intégrales 0 cos(t2 )dt et 0 sin(t2 )dt
sont donc convergentes, et sont égales à
( R √
+∞ 2 )dt = 2π ,
cos(t √4
R0+∞ 2 )dt = 2π .
0 sin(t 4

46
Examen de rattrapage 2005-2006

Questions de cours.
1
1. Donner le développement en série entière de la fonction z 7→ (1−z)2
. Quel est son domaine
(complexe) de validité ?
2. Soit f , une fonction analytique sur C. On suppose que
³1´ 1
∀n ∈ N, f n = n .
2 4
Quelle est la valeur de la fonction f ?
3. Soit γ, un chemin sur le segment [0, 1], et f , une fonction holomorphe sur C. Donner la
définition de l’intégrale de la fonction f sur le chemin γ.
4. Soit ∀t ∈ [0, 2π], γ(t) = e2it . Quelle est la valeur de l’intégrale
Z
I = sin(z)dz ?
γ

Exercice 1.
1. Calculer la valeur des intégrales
R 2π dx
R 2π ix R +∞ x2
(i) I = 0 2+cos(x) , (ii) J = 0 ee eix dx, (iii) K = −∞ (4+x2 )2 dx.

2. Soit −1 < a < 1. Déterminer en fonction du paramètre a, la valeur de l’intégrale


Z 2π
dx
I(a) = .
0 1 − 2a sin(x) + a2

Exercice 2.
1.a. Soit z ∈ C. Montrer que
sh(z) = 0 ⇔ z = nπi, n ∈ Z.

b. En déduire que la fonction cotangente hyperbolique, définie par

ch(x)
∀x ∈ R \ {0}, coth(x) = ,
sh(x)

admet un unique prolongement analytique sur C \ {nπi, n ∈ Z}, que l’on appelle fonction cotan-
gente hyperbolique complexe.
2.a. Soit a ∈ C. Montrer que

∃b ∈ C∗ tel que (1 − a)b = −1 − a ⇔ a 6= ±1.

b. En déduire que la fonction cotangente hyperbolique complexe est surjective de C\{nπi, n ∈ Z}


sur C \ {−1, 1}.

Exercice 3.
Soit f , une fonction holomorphe sur C.

47
1. Soit α ∈]0, +∞[. On suppose que

∀z ∈ C, |f (z)| ≥ α.

1
a. Soit ∀z ∈ C, g(z) = f (z) . Montrer que la fonction g est définie, bornée et holomorphe sur C.
b. En déduire que la fonction f est constante sur C.
2. On suppose dans cette question, que la fonction f n’est pas constante, et on note

∀z ∈ C, ρ(z) = |f (z)|.

a. Montrer, à l’aide d’un raisonnement par l’absurde, que

inf{ρ(z), z ∈ C} = 0.

b. Montrer que
sup{ρ(z), z ∈ C} = +∞.

c. En déduire que l’image de C par la fonction ρ est égale à ]0, +∞[ ou [0, +∞[.
3.a. Déterminer une fonction f , holomorphe sur C, telle que l’image de C par la fonction ρ soit
égale à [0, +∞[.
b. Déterminer une fonction f , holomorphe sur C, telle que l’image de C par la fonction ρ soit
égale à ]0, +∞[.

48
Corrigé de l’examen de rattrapage 2005-2006

Questions de cours.
1
1. La fonction z 7→ (1−z)2
est donnée par

X+∞
1
∀z ∈ D(0, 1) = {z ∈ C, |z| < 1}, 2
= (n + 1)z n .
(1 − z)
n=0

Ce développement est valable sur D(0, 1).


2. Soit ∀z ∈ C, g(z) = f (z) − z 2 . Comme la fonction f est analytique sur C, la fonction g
est aussi analytique sur l’ouvert connexe C. De plus, l’ensemble de ces zéros Z(g) contient le
sous-ensemble { 21n , n ∈ N}, qui possède un point d’accumulation 0 dans C. Par le principe des
zéros isolés, la fonction g est donc identiquement nulle sur C, ce qui implique que

∀z ∈ C, f (z) = g(z) + z 2 = z 2 .

3. L’intégrale de la fonction f sur le chemin γ est définie par


Z Z 1
f (z)dz = f (γ(t))γ 0 (t)dt.
γ 0

4. La fonction sinus est holomorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par rapport au point 0. Comme
l’intégrale sur un lacet d’une fonction holomorphe sur un ouvert étoilé par rapport à un point
est nulle, la valeur de l’intégrale de la fonction f sur le lacet γ est égale à

I = 0.

Exercice 1.
1
1.(i) Soit ∀x ∈ [0, 2π], f (x) = 2+cos(x) . La fonction f est définie et continue sur l’intervalle
[0, 2π], donc l’intégrale I est bien définie. De plus, par la formule d’Euler,

ieix
f (x) = −2i .
e2ix + 4eix + 1
En particulier, si l’on note
∀x ∈ [0, 2π], γ(x) = eix ,
alors, Z
dz
I = −2i .
γ z2 + 4z + 1
1
Cependant, la fonction g : z 7→ est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par rapport
z 2 +4z+1 √ √
au point 0: elle admet deux pôles d’ordre 1 aux points −2 − 3 et −2 + 3, dont les résidus
sont ³ √ ´ ³ √ ´ 1
Rés g, −2 + 3 = −Rés g, −2 − 3 = √ .
2 3
√ √
De plus, le chemin paramétré γ est un lacet dans C \ {−2 − 3, −2 + 3}, donc, par le théorème
des résidus,
³ ¡ √ ¢ ¡ √ ¢ ¡ √ ¢ ¡ √ ¢´ 2π
I = 4π Rés g, −2 − 3 Indγ − 2 − 3 + Rés g, −2 + 3 Indγ − 2 + 3 = √ .
3

49
(ii) Soit ∀x ∈ [0, 2π], γ(x) = eix . Par définition, le chemin paramétré γ est un lacet dans C, tel
que Z
J = −i ez dz.
γ

De plus, la fonction exponentielle est holomorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par rapport au
point 0. Comme l’intégrale sur un lacet d’une fonction holomorphe sur un ouvert étoilé par
rapport à un point est nulle, la valeur de l’intégrale J est égale à

J = 0.

z 2
(iii) Soit ∀z ∈ C \ {±2i}, h(z) = (4+z 2 )2 . La fonction h est méromorphe sur l’ouvert C, qui est

étoilé par rapport au point 0: elle admet deux pôles d’ordre 1 aux points −2i et 2i, dont les
résidus sont ³ ´ ³ ´ i
Rés h, −2i = −Rés h, 2i = .
8
Soit alors R > 0, et γR , le chemin paramétré associé au chemin géométrique suivant parcouru
une seule fois dans le sens trigonométrique:

iR

−R 0 R

Ce chemin est un lacet dans C \ {±2i}, donc, par le théorème des résidus,
Z µ ³ ´ ³ ´ ³ ´ ³ ´¶ π
h(z)dz = 2iπ Rés h, −2i IndγR − 2i + Rés h, 2i IndγR 2i = .
γR 4

Cependant, par définition de γR ,


Z Z π Z R
it it
h(z)dz = i e h(Re )dt + h(x)dx.
γR 0 −R

De plus, ¯ Z ¯ Z
¯ π ¯ π
R2 πR2
¯i e h(Re )dt¯¯ ≤
it it
dt ≤ → 0,
¯ |R2 e2it + 4|2 (R − 4)2
2 R→+∞
0 0
tandis que Z Z
R +∞
h(x)dx → h(x)dx = K,
−R R→+∞ −∞
d’où, en passant à la limite R → +∞,
π
K= .
4
1
2. Soit ∀x ∈ [0, 2π], fa (x) = 1−2a sin(x)+a 2 . La fonction f est définie et continue sur l’intervalle

[0, 2π], donc l’intégrale I(a) est bien définie. De plus, par la formule d’Euler,

ieix
fa (x) = .
−ae2ix + i(1 + a2 )eix + a

50
En particulier, si l’on note
∀x ∈ [0, 2π], γ(x) = eix ,
alors, Z
dz
I(a) = .
γ −az 2 + i(1 + a2 )z + a
1
Cependant, la fonction ga : z 7→ −az 2 +i(1+a2 )z+a
est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé
par rapport au point 0:

• lorsque a est égal à 0, elle admet un unique pôle d’ordre 1 au point 0, dont le résidu est
³ ´
Rés g0 , 0 = −i.

De plus, le chemin paramétré γ est un lacet dans C\{0}, donc, par le théorème des résidus,
¡ ¢ ¡ ¢
I(0) = 2iπRés g0 , 0 Indγ 0 = 2π.

i
• lorsque a est différent de 0, elle admet deux pôles d’ordre 1 aux points ia et a, dont les
résidus sont ³ ´ ³ i´ i
Rés ga , ia = −Rés ga , = 2 .
a a −1
De plus, le chemin paramétré γ est un lacet dans C \ {ia, ai }, donc, par le théorème des
résidus, µ ³ ´ ³ ´ ³ i´ ³ i ´¶ 2π
I = 2iπ Rés ga , ia Indγ ia + Rés ga , Indγ = .
a a 1 − a2

Exercice 2.
1.a. Soit z ∈ C. Par définition,
ez − e−z
sh(z) = ,
2
ce qui fournit l’équivalence
sh(z) = 0 ⇔ ez = e−z .
Par la formule
1
∀a ∈ C, e−a = ,
ea
il s’ensuit que
sh(z) = 0 ⇔ e2z = 1.
Comme
∀a ∈ C, ea = 1 ⇔ a = 2niπ, n ∈ Z,
il vient enfin que
sh(z) = 0 ⇔ 2z = 2inπ, n ∈ Z ⇔ z = inπ, n ∈ Z.

b. Les fonctions sh et ch sont analytiques sur C, et par la question 1.a, la fonction sh ne s’annule
pas sur l’ouvert C\{inπ, n ∈ Z}. Par le théorème sur les opérations élémentaires sur les fonctions
analytiques, la fonction f : z 7→ f (z) = ch(z)
sh(z) est donc analytique sur l’ouvert C \ {inπ, n ∈
Z}. Comme cette fonction est identiquement égale à la fonction cotangente hyperbolique sur
l’intervalle ]0, +∞[, la fonction cotangente hyperbolique admet bien un prolongement analytique
f sur l’ouvert C \ {inπ, n ∈ Z}.
De plus, l’ouvert C \ {inπ, n ∈ Z} est connexe, et tous les points de l’intervalle ]0, +∞[ sont des

51
points d’accumulation dans C \ {inπ, n ∈ Z}. Par le théorème du prolongement analytique, la
fonction f est donc l’unique prolongement analytique de la fonction cotangente hyperbolique à
l’ouvert C \ {inπ, n ∈ Z}.
2.a. La fonction φ : a 7→ φ(a) = 1+a
a−1 est définie sur C \ {1} à valeurs complexes. De plus, elle
vérifie
∀a ∈ C \ {1}, φ(a) = 0 ⇔ a = −1,
ce qui fournit
∀a ∈ C \ {±1}, ∃b = φ(a) ∈ C∗ tel que (1 − a)b = −a − 1.
Par ailleurs, l’équation
(1 − a)b = −a − 1
n’a pas de solutions b non nulles pour a = ±1, d’où l’équivalence

∃b ∈ C∗ tel que (1 − a)b = −a − 1 ⇔ a 6= ±1.

b. Soit a ∈ C. Par définition du prolongement de la fonction cotangente hyperbolique,


n o ch(z) ez + e−z e2z + 1
∀z ∈ C \ inπ, n ∈ Z , coth(z) = = z = .
sh(z) e − e−z e2z − 1

En particulier, s’il existe z ∈ C tel que

a = coth(z),

alors
e2z + 1 = a(e2z − 1),
ce qui est équivalent à
e2z (1 − a) = −a − 1.
Comme la fonction exponentielle est à valeurs complexes non nulles,

b = e2z 6= 0.

Ainsi, l’équation b(1 − a) = −a − 1 a une solution b = e2z non nulle, ce qui implique d’après la
question 2.a que
a 6= ±1.
En conclusion, la fonction cotangente hyperbolique ne peut prendre comme valeurs les nombres
complexes 1 et −1: elle est définie de l’ouvert C \ {inπ, n ∈ Z} dans l’ouvert C \ {±1}.
Soit alors a ∈ C \ {±1}. D’après la question 2.a, il existe un nombre complexe b non nul tel que

b(1 − a) = −a − 1.

Cependant, la fonction exponentielle est surjective de C sur C \ {0}, donc il existe un nombre
complexe λ tel que
b = eλ .
Il suffit alors de poser
λ
z= ,
2
pour obtenir
e2z + 1 b+1 −a − 1 + 1 − a
coth(z) = = = = a.
e2z − 1 b−1 −a − 1 − 1 + a

52
En conclusion, la fonction cotangente hyperbolique est surjective de C\{inπ, n ∈ Z} sur l’ouvert
C \ {±1}.

Exercice 3.
1.a. La fonction f est holomorphe sur C, et vérifie
∀z ∈ C, |f (z)| ≥ α > 0,
ce qui implique qu’elle ne s’annule pas sur C. Par le théorème sur les opérations élémentaires
sur les fonctions holomorphes, la fonction g est donc définie et holomorphe sur C. De plus, elle
satisfait les relations
1 1
∀z ∈ C, |g(z)| = ≤ ,
|f (z)| α
ce qui prouve qu’elle est bornée sur C.
b. Le théorème de Liouville affirme qu’une fonction holomorphe et bornée sur C est constante.
D’après la question 1.a, la fonction g est donc constante sur C. Par conséquent, la fonction f
est aussi constante sur C.
2.a. Soit I = inf{ρ(z), z ∈ C}. Par définition, la fonction ρ est positive sur C: il s’ensuit que I
est un nombre réel supérieur ou égal à 0. Supposons par l’absurde que I soit strictement positif.
Par définition de la borne inférieure,
∀z ∈ C, |f (z)| = ρ(z) ≥ I > 0.
Cependant, la fonction f est holomorphe sur C, donc, d’après la question 1.b, elle est constante
sur C, ce qui est en contradiction avec l’hypothèse de la question 2. En conclusion, I ne peut
être strictement positif, et vaut donc
I = 0.

b. Soit S = sup{ρ(z), z ∈ C}. Comme la fonction ρ est positive sur C, S est ou bien un réel
positif, ou bien égal à +∞. Supposons par l’absurde que S soit un réel positif. Il s’ensuit par
définition de la borne supérieure que
∀z ∈ C, |f (z)| = ρ(z) ≤ S.
La fonction f est donc bornée sur C. En outre, elle est holomorphe sur C, donc, par le théorème
de Liouville, constante sur C, ce qui est en contradiction avec l’hypothèse de la question 2. En
conclusion, S n’est pas un réel positif, et vaut donc
S = +∞.

c. La fonction f est holomorphe, donc continue sur C. Par conséquent, la fonction ρ est aussi
continue sur C, et son image est un intervalle de R. De plus, d’après les questions 2.a et 2.b, les
bornes inférieure et supérieure de cet intervalle sont 0 et +∞. Aussi l’image de C par la fonction
ρ est-elle bien égale à ]0, +∞[ ou à [0, +∞[.
3.a. Soit ∀z ∈ C, f (z) = z. La fonction f est holomorphe sur C. De plus, la fonction ρ est
définie par p
∀z = x + iy ∈ C, ρ(z) = |z| = x2 + y 2 ,
et son image est donc égale à [0, +∞[.
b. Soit ∀z ∈ C, f (z) = ez . La fonction f est holomorphe sur C. De plus, la fonction ρ est définie
par
∀z = x + iy ∈ C, ρ(z) = |ez | = ex ,
et son image est donc égale à ]0, +∞[.

53
54
Partiel 2006-2007

Questions de cours.
P P
1. Soit an z n et bn z n , deux séries entières de rayon de convergence Ra et Rb . Donner la
n≥0 n≥0
définition du produit de Cauchy de ces deux séries entières. Quel lien y a-t-il entre le rayon de
convergence du produit de Cauchy, et les rayons Ra et Rb ?
2. Donner le développement en série entière de la fonction cosinus hyperbolique. Quel est son
intervalle réel de validité ?
3. L’exponentielle complexe est-elle une fonction surjective ? Si oui, de quel ensemble sur quel
ensemble ?
4. Soit f , une fonction analytique sur C. On suppose que

∀z ∈ D(0, 1), f (z) = z.

Quelle est la valeur de la fonction f sur C ? Pourquoi ?

Exercice 1.
2iπ
Soit ∀p ∈ N∗ , ωp = e p . On pose
p−1
1 X nk
∀n ∈ N, µn = ωp .
p
k=0

1.a. Soit n ∈ N. Montrer que


ωpn = 1 ⇔ ∃l ∈ N/n = lp.
b. En déduire que ½
1, si n = lp,
∀n ∈ N, µn =
0, sinon.
P µn n
2.a. Calculer le rayon de convergence de la série entière n! z .
n≥0
b. Montrer que sa somme f est donnée par la formule
p−1
1 X ωpk z
∀z ∈ C, f (z) = e .
p
k=0

P
3. Soit an z n , une série entière de rayon de convergence R > 0 (ou R = +∞), et de somme
n≥0
notée S. P
a. Montrer que le rayon de convergence de la série entière anp z np est supérieur ou égal à R.
n≥0
P
+∞
b. Soit ∀z ∈ D(0, R), Sp (z) = anp z np . Montrer que
n=0

p−1
1X
∀z ∈ D(0, R), Sp (z) = S(ωpk z).
p
k=0

Exercice 2.

55
On considère l’équation différentielle ordinaire

x(1 + x2 )y 00 − 2(1 − x2 )y 0 − 2xy = 0. (1)


P
1. On cherche une solution y de l’équation (1) sous la forme d’une série entière an z n . Montrer
n≥0
qu’une telle solution est bien définie sur ] − 1, 1[ et qu’il existe des réels λ et µ tels que

1 x3
∀x ∈] − 1, 1[, y(x) = λ + µ .
1 + x2 1 + x2

2. On cherche l’ensemble S des solutions de l’équation (1) définies et de classe C ∞ sur R.


a. Soit y ∈ S. On note
∀x ∈ R, z(x) = (1 + x2 )y(x).
Montrer que la fonction z est définie et de classe C ∞ sur R, et qu’elle vérifie

d ³ z 0 (x) ´
∀x ∈ R∗ , = 0.
dx x2
b. En déduire qu’il existe des réels λ+ , λ− , µ+ et µ− tels que
½
∀x > 0, z(x) = λ+ + µ+ x3 ,
∀x < 0, z(x) = λ− + µ− x3 .

c. Montrer que ½
λ+ = λ− ,
µ+ = µ− .
d. Conclure que
S = {yλ,µ , (λ, µ) ∈ R2 },
1 x 3
où ∀x ∈ R, y(x) = λ 1+x 2 + µ 1+x2 .

Exercice 3.
Soit Ω = C \ {2inπ, n ∈ Z}. On pose

ez
∀z ∈ Ω, φ(z) = .
ez − 1

1.a. Montrer que φ est bien définie et analytique sur Ω.


b. La fonction φ est-elle holomorphe sur Ω ?
2.a. Montrer que φ est 2iπ-périodique sur Ω.
b. La fonction φ est-elle injective sur Ω ?
3.a. Soit b ∈ C. Montrer que
a
∃a ∈ C \ {0}/b = ⇔b∈
/ {0, 1}.
a−1
b. En déduire que φ est surjective de Ω sur un ensemble que l’on précisera.

56
Corrigé du partiel 2006-2007

Questions de cours.
Pn P P
1. Soit ∀n ∈ N, cn = ak bn−k . Le produit de Cauchy des séries entières an z n et bn z n
P k=0 n n≥0 n≥0
est la série entière cn z . Son rayon de convergence Rc vérifie l’inégalité
n≥0

Rc ≥ min{Ra , Rb }.

2. La fonction cosinus hyperbolique est développable en série entière sur R: son développement
est donné par la formule
+∞
X x2n
∀x ∈ R, ch(x) = .
(2n)!
n=0

3. La fonction exponentielle complexe est surjective de C sur C \ {0}.


4. Soit ∀z ∈ C, g(z) = f (z) − z. Par soustraction de deux fonctions analytiques, la fonction g
est analytique sur l’ouvert connexe C. De plus, elle est identiquement nulle sur l’ouvert D(0, 1)
inclus dans C. Par le principe du prolongement analytique, elle est donc nulle sur C, ce qui
implique que
∀z ∈ C, f (z) = z.
Remarque. On pouvait aussi invoquer le principe des zéros isolés pour justifier la valeur de la
fonction f .

Exercice 1.
1.a. Soit n ∈ N. Par définition,
2inπ
ωpn = 1 ⇔ e p = 1.
Cependant, on sait que
eiθ = 1 ⇔ ∃l ∈ Z/θ = 2πl,
ce qui induit que
2nπ
ωpn = 1 ⇔ ∃l ∈ Z/ = 2πl ⇔ ∃l ∈ Z/n = lp.
p
Enfin, n et p sont deux entiers naturels, donc l’équivalence précédente reste vraie avec l ∈ N au
lieu de l ∈ Z.
b. Soit n ∈ N. Deux cas se présentent:
- s’il existe un entier naturel l tel que n = lp, alors, d’après la question 1.a, ωpn est égal à 1. Il
s’ensuit que
p−1
1X k
µn = 1 = 1;
p
k=0
- sinon, d’après la question 1.a, ωpn est différent de 1, ce qui conduit à

1 − ωpnp 1 − e2inπ
µn = = = 0.
p(1 − ωpn ) 2inπ
p(1 − e p )
En conclusion, ½
1, si n = lp,
µn =
0, sinon.

57
2.a. D’après la question 1.b, ¯µ ¯
¯ n¯ 1
∀n ∈ N, ¯ ¯ ≤ .
n! n!
P zn
Or, le rayon de convergence de la série entière n! est égal à +∞, donc par le théorème de
n≥0 P µn n
comparaison des rayons de convergence, le rayon de convergence R de la série entière n! z
n≥0
vérifie
R ≥ +∞.
La seule valeur possible de R est donc +∞.
b. Soit z ∈ C. Par définition,

1 X ³ X ωpkn ´ n
+∞
X +∞ p−1
µn
f (z) = zn = z ,
n! p n!
n=0 n=0 k=0

donc par linéarité des séries entières,

1 X ³ X (ωpk z)n ´
p−1+∞
f (z) = ,
p n!
k=0 n=0

et par définition de l’exponentielle,


p−1
1 X ωpk z
f (z) = e .
p
k=0

P
3.a. D’après la question 1.b, la série entière anp z np est identiquement égale à la série entière
P n≥0
an µn z n . De plus, toujours d’après la question 1.b,
n≥0

∀n ∈ N, |an µn | ≤ |an |.

Par le théorème
P de comparaison des rayons de convergence, le rayon de convergence de la série
entière an µn z n est donc supérieur ou égal au rayon de convergence R de la série entière
P n≥0 P
an z n . En conclusion, le rayon de convergence de la série entière anp z np est supérieur ou
n≥0 n≥0
égal à R.
b. Soit z ∈ D(0, R). Par définition,
+∞
X
Sp (z) = anp z np ,
n=0

ce qui s’écrit aussi d’après la question 1.b,

1 X³X ´
+∞
X +∞ p−1
Sp (z) = an µn z n = an ωpkn z n ,
p
n=0 n=0 k=0

donc par linéarité des séries entières,

1 X³X ´
p−1 +∞
Sp (z) = an (ωpk z)n ,
p
k=0 n=0

58
et par définition de la somme S,
p−1
1X
Sp (z) = S(ωpk z).
p
k=0

Exercice 2.
1. La fonction y est développableP en série entière sur l’intervalle ] − R, R[ (où R est le rayon de
convergence de la série entière n
an z , qui est supposé strictement positif), donc elle s’écrit
n≥0

+∞
X
∀x ∈] − R, R[, y(x) = an x n ,
n=0

et sa dérivée et sa dérivée seconde s’écrivent


+∞
X
0
∀x ∈] − R, R[, y (x) = (n + 1)an+1 xn ,
n=0

et
+∞
X
∀x ∈] − R, R[, y 00 (x) = (n + 2)(n + 1)an+2 xn .
n=0

En particulier, il vient

 P
+∞

 −2xy(x) = − 2an−1 xn ,



 n=1

 P
+∞

 2x2 y 0 (x) = 2(n − 1)an−1 xn ,
∀x ∈] − R, R[, n=2

 P
+∞

 xy 00 (x) = n(n + 1)an+1 xn ,

 n=1



 3 00
P
+∞
 x y (x) = (n − 2)(n − 1)an−1 xn .
n=3

De plus, la fonction y est solution de l’équation (1), ce qui fournit


+∞
X
∀x ∈] − R, R[, −2a1 − 2(a0 + a2 )x + (n − 2)(n + 1)(an+1 + an−1 )xn = 0,
n=3

puis, par unicité des coefficients d’une série entière,



 a1 = 0,
a2 = −a0 ,

∀n ≥ 3, an+1 = −an−1 .

En notant λ = a0 ∈ R et µ = a3 ∈ R, une récurrence élémentaire permet de montrer que

∀n ∈ N, a2n = (−1)n λ,

et
∀n ≥ 1, a2n+1 = (−1)n−1 µ.

59
Ainsi, les solutions y de l’équation (1) qui sont développables en séries entières s’écrivent sous
la forme
+∞
X +∞
X
n 2n
∀x ∈] − R, R[, y(x) = λ (−1) x + µ (−1)n−1 x2n+1 .
n=0 n=1

Afin de justifier ce résultat formel, il faut maintenant calculer le rayon de convergence des séries
ci-dessus. On remarque que ce sont deux séries entières de type géométriques qui convergent si
et seulement si |x2 | < 1, c’est-à-dire |x| < 1. Leur rayon de convergence est donc égal à 1. En
conclusion, il existe des solutions de l’équation (1) qui sont développables en série entière sur
] − 1, 1[: elles s’écrivent
+∞
X +∞
X
2 n 3
∀x ∈] − 1, 1[, y(x) =λ (−x ) + µx (−x2 )n−1
n=0 n=1
1 x3
=λ +µ .
1 + x2 1 + x2

2.a. Comme la fonction y appartient à l’ensemble S, elle est définie et de classe C ∞ sur R. Il
s’ensuit par multiplication de fonctions de classe C ∞ que z est aussi définie et de classe C ∞ sur
R. De plus, on calcule
∀x ∈ R, z 0 (x) = 2xy(x) + (1 + x2 )y 0 (x),
et
∀x ∈ R, z 00 (x) = 2y(x) + 4xy 0 (x) + (1 + x2 )y 00 (x).
Il s’ensuit que

d ³ z 0 (x) ´ xz 00 (x) − 2z 0 (x)


∀x ∈ R∗ , =
dx x2 x3
x(1 + x2 )y 00 (x) − 2(1 − x2 )y 0 (x) − 2xy(x)
=
x3
=0.

0
b. D’après la question 2.a, la fonction x 7→ z x(x) 2 est définie et de classe C ∞ sur ] − ∞, 0[ et
]0, +∞[. De plus, sa dérivée est nulle sur ces deux intervalles, donc elle est constante sur ces
deux intervalles: il existe ainsi des réels µ+ et µ− tels que
½
∀x > 0, z 0 (x) = 3µ+ x2 ,
∀x < 0, z 0 (x) = 3µ− x2 .

Il suffit alors de primitiver ces deux relations pour obtenir l’existence de deux réels λ+ et λ−
tels que ½
∀x > 0, z(x) = λ+ + µ+ x3 ,
∀x < 0, z(x) = λ− + µ− x3 .

c. D’après la question 3.a, la fonction z est de classe C ∞ , donc continue sur R. En particulier,

z(x) → z(0).
x→0

Or, d’après la question 2.b, 


 z(x) → λ+ ,
x→0+
 z(x) →− λ− ,
x→0

60
d’où
λ+ = λ− = z(0).
De même, la fonction z (3) est continue sur R, donc en 0. Comme
½
∀x > 0, z (3) (x) = 6µ+ ,
∀x < 0, z (3) (x) = 6µ− ,
il s’ensuit que
z (3) (0)
µ+ = µ− = .
6
d. Soit y ∈ S. D’après les questions 3.b et 3.c, la fonction y s’écrit
1 x3
∀x ∈ R, y(x) = λ+ + µ+ = yλ+ ,µ+ (x).
1 + x2 1 + x2
Réciproquement, si (λ, µ) ∈ R2 , alors, la fonction yλ,µ est définie et de classe C ∞ sur R, et vérifie

∀x ∈ R, x(1 + x2 )yλ,µ
00
(x) − 2(1 − x2 )yλ,µ
0
(x) − 2xyλ,µ (x)
6x3 − 2x + 4x − 4x3 − 2x − 2x3 6x2 − 2x4 − 6x2 + 4x4 + 2x6 − 2x4 − 2x6
=λ + µ
(1 + x2 )2 (1 + x2 )2
=0.

Ainsi, yλ,µ est solution de l’équation (1), ce qui prouve que

S = {yλ,µ , (λ, µ) ∈ R2 }.

Exercice 3.
1.a. La fonction z 7→ ez − 1 est définie et analytique sur C. De plus, comme

∀z ∈ C, ez − 1 = 0 ⇔ ∃n ∈ Z/z = 2inπ,

elle ne s’annule pas sur Ω. Puisque la fonction z 7→ z1 est définie et analytique sur C \ {0},
par composition de deux fonctions analytiques, la fonction z 7→ ez1−1 est également définie et
analytique sur Ω. Enfin, la fonction exponentielle est définie et analytique sur C, donc sur Ω.
Par multiplication de deux fonctions analytiques, la fonction φ est donc définie et analytique
sur Ω.
b. Toute fonction analytique sur Ω est holomorphe sur Ω. D’après la question 1.a, la fonction
φ est donc holomorphe sur Ω.
2.a. L’exponentielle complexe est 2iπ-périodique, d’où le calcul suivant
ez+2iπ ez
∀z ∈ C, φ(z + 2iπ) = = = φ(z),
ez+2iπ − 1 ez − 1
qui prouve que φ est 2iπ-périodique sur Ω.
b. D’après la question 2.a,
φ(1 + 2iπ) = φ(1),
donc, par définition de l’injectivité, la fonction φ n’est pas injective.
a
3.a. Par l’absurde, s’il existe a ∈ C \ {0} tel que b = a−1 , alors, b est différent de 0 et de 1.
a
Réciproquement, si b est différent de 0 et de 1, alors, l’équation b = a−1 a une unique solution
b
a= ,
b−1

61
qui est non nulle. Il s’ensuit que
a
∃a ∈ C \ {0}/b = ⇔b∈
/ {0, 1}.
a−1

b. Soit b ∈ C. S’il existe z ∈ C tel que


b = φ(z),
alors
ez
b= .
ez − 1
a
Comme la fonction exponentielle est à valeurs complexes non nulles, l’équation b = a−1 a donc
une solution a = ez non nulle, ce qui implique d’après la question 3.a que

b 6= 0 et b 6= 1.

Ainsi, la fonction φ ne peut-elle prendre les valeurs 0 et 1: elle est définie de l’ouvert Ω dans
l’ouvert C \ {0, 1}.
Soit alors b ∈ C \ {0, 1}. D’après la question 3.a, il existe un nombre complexe a différent de 0
et 1 tel que
a
b= .
a−1
Cependant, la fonction exponentielle est surjective de C sur C \ {0}, donc il existe un nombre
complexe z tel que
a = ez ,
ce qui implique que
b = φ(z).
Par ailleurs, a = ez est différent de 1, donc z appartient à Ω. En conclusion, la fonction φ est
surjective de Ω sur l’ouvert C \ {0, 1}.

62
Examen 2006-2007

Questions de cours.
1. Existe-t-il une détermination du logarithme sur C∗ ? sur C\] − ∞, 0] ?
2. Soit f , une fonction analytique sur C. On suppose que
³1´ 1
∀n ≥ 1, f = en .
n
Quelle est la valeur de la fonction f ? Pourquoi ?
3. Donner la définition d’une fonction méromorphe sur un ouvert Ω de C.
4. Soit ∀t ∈ [0, 2π], γ(t) = eit . Quelle est la valeur de l’intégrale
Z
dz
I= 2
?
γ z

Exercice 1.
Soit Ω, un ouvert connexe de C, et f , une fonction holomorphe sur Ω.
1. On suppose que
∀z ∈ Ω, f 0 (z) = 0.
a. Soit z0 ∈ Ω. Montrer qu’il existe un réel ρ > 0 tel que

∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = f (z0 ).

b. En déduire que la fonction f est constante sur Ω.


2. On suppose qu’il existe une fonction holomorphe a sur Ω telle que

∀z ∈ Ω, f 0 (z) = a(z)f (z).

a. Donner une condition suffisante sur l’ouvert Ω pour que la fonction a admette une primitive
A sur Ω.
b. On suppose que la fonction a possède une primitive A sur Ω, et on pose

∀z ∈ Ω, g(z) = f (z)e−A(z) .

(i) Montrer que la fonction g est holomorphe sur Ω, de dérivée nulle sur Ω.
(ii) En déduire qu’il existe un nombre complexe B tel que

∀z ∈ Ω, f (z) = BeA(z) .

3. On suppose que Ω = C et que

∀z ∈ C, zf 0 (z) + f (z) = 0.

a. Calculer la valeur de la fonction f en 0.


b. On suppose que la fonction f n’est pas nulle.
(i) En déduire qu’il existe un entier m ≥ 1, et une fonction g holomorphe sur C telle que g(0) 6= 0
et
∀z ∈ C, f (z) = z m g(z).

63
(ii) Montrer que
∀z ∈ C∗ , (m + 1)g(z) + zg 0 (z) = 0.
(iii) En déduire que
m = −1.
c. Conclure que la fonction f est identiquement nulle.

Exercice 2.
Soit f , une fonction holomorphe sur C.
1. On suppose qu’il existe des réels positifs A et B, et un entier naturel m tels que

∀z ∈ C, |f (z)| ≤ A + B|z|m .

a. Soit n ∈ N. Montrer, à l’aide d’une formule de Cauchy que l’on précisera, qu’il existe une
constante Cn ≥ 0, qui ne dépend pas de r, telle que
Cn
∀r ∈]1, +∞[, |f (n) (0)| ≤ .
rn−m
b. En déduire que
∀n ≥ m + 1, f (n) (0) = 0.
P
m
f (n) (0) n
2. Soit ∀z ∈ C, g(z) = f (z) − n! z .
n=0
a. Montrer que g est une fonction analytique sur C.
b. Vérifier que
∀n ∈ N, g (n) (0) = 0.
c. En déduire qu’il existe un réel ρ > 0 tel que

∀z ∈ D(0, ρ), g(z) = 0.

d. Conclure que f est une fonction polynôme.


3. Application. Soit f , une fonction holomorphe sur C telle que

∀z ∈ C, |f (z)|2 = |z|2 .

a. Vérifier que
f (0) = 0 et |f 0 (0)| = 1.
b. En déduire qu’il existe un nombre complexe λ de module égal à 1 tel que

∀z ∈ C, f (z) = λz.

64
Exercice 3.
1. Soit n ≥ 1. On pose
1³ 1 ´n
∀z ∈ C∗ , fn (z) =z+ .
z z
a.(i) Montrer que la fonction fn est holomorphe sur C∗ .
(ii) Montrer que la fonction fn a un pôle d’ordre n + 1 en 0.
(iii) En déduire que la fonction fn est méromorphe sur C, et que
½ p
C2p , si n = 2p,
Rés(fn , 0) =
0, si n = 2p + 1.

b. Soit ∀t ∈ [0, 2π], γ(t) = eit . R


(i) Calculer la valeur de l’intégrale γ fn (z)dz.
(ii) En déduire la valeur de l’intégrale
Z 2π
In = cos(t)n dt.
0

2. Soit
z2
∀z ∈ C \ {±i, ±2i}, g(z) = .
(z 2 + 1)(z 2 + 4)
a. Montrer que la fonction g est méromorphe sur C, et qu’elle possède quatre pôles i, −i, 2i et
−2i de degré 1 et de résidus 6i , − 6i , − 3i et 3i .
b. Soit R > 2. On considère le chemin suivant:

∀t ∈ [0, π], γR (t) = Reit ,


∀t ∈ [π, π + 2], γR (t) = (t − π − 1)R.

(i) Tracer le chemin γR dans le plan complexe C.


(ii) En déduire la valeur de l’intégrale
Z
I= g(z)dz.
γR

c.(i) Montrer que


Z R Z π
I= g(x)dx + iR g(Reit )eit dt.
−R 0

(ii) Montrer que Z π


iR g(Reit )eit dt → 0.
0 R→+∞
R +∞
(iii) Conclure que l’intégrale −∞ g(x)dx est convergente, et calculer sa valeur.

65
66
Corrigé de l’examen 2006-2007

Questions de cours.
1. Il existe une détermination du logarithme sur C\] − ∞, 0], mais il n’en existe aucune sur C∗ .
2. Soit ∀z ∈ C, g(z) = f (z) − ez . Comme la fonction f est analytique sur C, la fonction g est
aussi analytique sur l’ouvert connexe C. De plus, l’ensemble des zéros de g contient le sous-
ensemble { n1 , n ≥ 1}, qui possède un point d’accumulation 0 dans C. Par le principe des zéros
isolés, la fonction g est donc identiquement nulle sur C, ce qui induit que

∀z ∈ C, f (z) = ez .

3. Une fonction f est méromorphe sur un ouvert Ω de C si et seulement s’il existe un ensemble
discret P tel que

(i) f est définie et holomorphe sur Ω \ P,

(ii) chaque point p de P est un pôle de la fonction f .

4. La fonction f : z 7→ z12 est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par rapport au point 0:
elle admet un unique pôle d’ordre 2 en 0, dont le résidu est

Rés(f, 0) = 0.

De plus, le chemin paramétré γ est un lacet dans C∗ , donc, par le théorème des résidus,

I = 2iπRés(f, 0)Indγ (0) = 0.

Exercice 1.
1.a. La fonction f est analytique sur Ω, donc, dérivable (au sens complexe) à tout ordre sur
Ω. Comme sa dérivée (au sens complexe) est identiquement nulle sur Ω, toutes ses dérivées (au
sens complexe) sont identiquement nulles sur Ω:

∀n ≥ 1, ∀z ∈ Ω, f (n) (z) = 0.

De plus, comme la fonction f est analytique sur Ω, il existe un réel ρ > 0 tel que
+∞ (n)
X f (z0 )
∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = (z − z0 )n ,
n!
n=0

ce qui se réduit donc à


∀z ∈ D(z0 , ρ), f (z) = f (z0 ).

b. Soit ∀z ∈ Ω, g(z) = f (z) − f (z0 ). La fonction g est définie et analytique sur l’ouvert connexe
Ω. De plus, d’après la question 1.a, elle est nulle sur le disque D(z0 , ρ): d’après le principe du
prolongement analytique, elle est donc identiquement nulle sur Ω, ce qui signifie que

∀z ∈ Ω, f (z) = f (z0 ),

c’est-à-dire que la fonction f est constante.

67
2.a. Il suffit que l’ouvert Ω soit étoilé par rapport à un point pour que la fonction a admette
une primitive A sur Ω.
b.(i) Par définition, la primitive A est holomorphe sur Ω. De plus, les fonctions f et exp sont
holomorphes sur Ω et C. Par composition et multiplication de fonctions holomorphes, la fonction
g est donc holomorphe sur Ω. De plus, sa dérivée (au sens complexe) vaut

∀z ∈ Ω, g 0 (z) = (f 0 (z) − A0 (z)f (z))e−A(z) = (f 0 (z) − a(z)f (z))e−A(z) = 0.

(ii) La fonction g est holomorphe, de dérivée nulle sur l’ouvert connexe Ω. D’après la question
1.b, il existe donc un nombre complexe B tel que

∀z ∈ Ω, g(z) = B,

ce qui s’écrit également


∀z ∈ Ω, f (z) = BeA(z) .

3.a. Par hypothèse,


f (0) = −0 × f 0 (0) = 0.

b.(i) Comme la fonction f n’est pas nulle, elle a un zéro isolé en 0, ce qui signifie qu’il existe un
entier m ≥ 1, et une fonction g holomorphe sur C telle que g(0) 6= 0 et

∀z ∈ C, f (z) = z m g(z).

(ii) Comme la fonction g est holomorphe sur C, la dérivée (au sens complexe) de la fonction f
est égale à
∀z ∈ C, f 0 (z) = z m g 0 (z) + mz m−1 g(z).
Il s’ensuit que
∀z ∈ C, zf 0 (z) + f (z) = z m (zg 0 (z) + (m + 1)g(z)),
puis, par l’hypothèse de la question 3, que

∀z ∈ C∗ , zg 0 (z) + (m + 1)g(z) = 0.

(iii) La fonction g est holomorphe sur C, donc de classe C ∞ au sens complexe sur C. En
particulier, les fonctions g et g 0 sont continues en 0, ce qui induit que

zg 0 (z) + (m + 1)g(z) → 0 × g 0 (0) + (m + 1)g(0) = (m + 1)g(0).


z→0

Ainsi conclut-on que


(m + 1)g(0) = 0,
puis, comme g(0) 6= 0, que
m = −1.

c. Par l’absurde, si la fonction f n’est pas nulle, par les questions 3.b.(i) et 3.b.(iii), il existe
un entier m ≥ 1 qui est égal à −1, ce qui est impossible. La fonction f est donc identiquement
nulle.

68
Exercice 2.
1.a. Soit n ∈ N et r > 1. La fonction f est holomorphe sur C, donc par la formule de Cauchy,
Z 2π
(n) n!
f (0) = f (reit )e−int dt.
2πrn 0
Comme
∀z ∈ C, |f (z)| ≤ A + B|z|m ,
il vient Z Z
2π 2π
(n) n! it n! (A + B)n!
|f (0)| ≤ |f (re )|dt ≤ (A + Brm )dt ≤ .
2πrn 0 2πrn 0 rn−m
Il existe donc une constante Cn = (A + B)n! ≥ 0 telle que

Cn
∀r ∈]1, +∞[, |f (n) (0)| ≤ n−m
.
r

b. Soit n ≥ m + 1. Alors, n − m est un entier strictement positif. En particulier,


Cn
n−m
→ 0,
r r→+∞

donc en passant à la limite r → +∞ dans l’inégalité de la question 1.a,

|f (n) (0)| ≤ 0,

ce qui s’écrit aussi


f (n) (0) = 0.
P
m
f (n) (0) n
2.a. La fonction f est holomorphe donc analytique sur C . De plus, la fonction z 7→ n! z
n=0
est une fonction polynôme donc analytique sur C. Par soustraction de deux fonctions analy-
tiques, g est une fonction analytique sur C.
b. Soit n ∈ N et z ∈ C. La fonction g est analytique donc holomorphe sur C. Deux cas se
présentent alors pour le calcul de ses dérivées:
- si n ≤ m, alors, la dérivée complexe d’ordre n au point z s’écrit
m
X k(k − 1) . . . (k − n + 1)f (k) (0)
g (n) (z) = f (n) (z) − z k−n .
k!
k=n

En particulier,
n!f (n) (0)
g (n) (0) = f (n) (0) −
= 0.
n!
- si n ≥ m + 1, alors, la dérivée complexe d’ordre n au point z s’écrit

g (n) (z) = f (n) (z).

En particulier, d’après la question 1.b,

g (n) (0) = f (n) (0) = 0.

En définitive, on obtient dans les deux cas,

g (n) (0) = 0.

69
c. D’après la question 2.a, la fonction g est analytique sur C donc en 0. Il existe donc un réel
ρ > 0 tel que
+∞ (n)
X g (0) n
∀z ∈ D(0, ρ), g(z) = z ,
n!
n=0
d’où d’après la question 2.b,
∀z ∈ D(0, ρ), g(z) = 0.

d. D’après la question 2.a, la fonction g est analytique sur l’ouvert connexe C. De plus, d’après
la question 2.c, elle est identiquement nulle sur l’ouvert D(0, ρ). Par le principe du prolongement
analytique, elle est donc identiquement nulle sur C, c’est-à-dire que
m (n)
X f (0)
∀z ∈ C, f (z) = zn.
n!
n=0

En conclusion, f est bien une fonction polynôme.


3.a. L’identité
∀z ∈ C, |f (z)|2 = |z|2 .
donne pour z = 0,
|f (0)| = 0,
à savoir
f (0) = 0.
Il s’ensuit que
¯ f (z) − f (0) ¯ |f (z)|
¯ ¯
¯ ¯= = 1.
z−0 |z|
Cependant, f est holomorphe sur C donc en 0, ce qui implique que
f (z) − f (0)
→ f 0 (0),
z−0 z→0

puis, en passant à la limite dans l’égalité précédente, que

|f 0 (0)| = 1.

b. La fonction f est holomorphe sur C et vérifie

∀z ∈ C, |f (z)| ≤ A + B|z|m ,

où A = 0, B = 1 et m = 1. Ainsi, d’après les questions 1 et 2,


m (n)
X f (0)
∀z ∈ C, f (z) = z n = f (0) + f 0 (0)z.
n!
n=0

D’après la question 3.a, il existe donc un nombre complexe λ = f 0 (0) de module égal à 1 tel que

∀z ∈ C, f (z) = λz.

Exercice 3.
1.a.(i) Les fonction z 7→ z et z 7→ z1 sont définies et holomorphes sur C, respectivement C∗ , donc
par addition et multiplication de fonctions holomorphes, la fonction fn est définie et holomorphe
sur C∗ .

70
(ii) Soit z ∈ C∗ . La formule du binôme de Newton fournit
n n
1 X k n−2k X k n−2k−1
∀z ∈ C∗ , fn (z) = Cn z = Cn z ,
z
k=0 k=0
ce qui s’écrit également
Cnn Cn−1
n
∀z ∈ C∗ , fn (z) =
+ + . . . + C0n z n−1 .
z n+1 z n−1
La fonction fn admet donc un pôle d’ordre n + 1 en 0.
(iii) La fonction fn est holomorphe sur C \ {0}, et admet un pôle en 0, donc elle est méromorphe
sur C. De plus, si n = 2p est pair, alors, elle s’écrit par la formule de la question 1.a.(ii),


2p
X C2p
2p Cp2p
∀z ∈ C , fn (z) = Ck2p z 2(p−k)−1 = + ... + + . . . + C02p z 2p−1 ,
z 2p+1 z
k=0
ce qui implique que
Rés(fn , 0) = Cp2p .
De même, si n = 2p + 1 est impair, alors, elle s’écrit par la formule de la question 1.a.(ii),
2p+1
X C2p+1
2p+1 Cp+1
2p+1
∀z ∈ C∗ , fn (z) = Ck2p+1 z 2(p−k) = + ... + + Cp2p+1 + . . . + C02p+1 z 2p ,
z 2p+2 z2
k=0
ce qui implique que
Rés(fn , 0) = 0.

b.(i) Par la question 1.a.(iii), la fonction fn est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par
rapport au point 0. De plus, le chemin paramétré γ est un lacet dans C∗ , dont l’indice par
rapport au point 0 est égal à 1, donc, par le théorème des résidus,
Z
fn (z)dz = 2iπRés(fn , 0)Indγ (0) = 2iπRés(fn , 0).
γ

D’après la question 1.a.(iii), il vient donc


Z ½
2iπCp2p , si n = 2p,
fn (z)dz =
γ 0, si n = 2p + 1.

(ii) Par définition,


Z Z 2π Z 2π
it it
fn (z)dz = i fn (e )e dt = i (eit + e−it )n dt = 2n iIn ,
γ 0 0

donc, d’après la question 1.b.(i),


(
πCp2p
In = 22p−1
,si n = 2p,
0, si n = 2p + 1.

2.a. Les fonctions z 7→ z 2 , z 7→ z 2 + 1 et z 7→ z 2 + 4 sont holomorphes, donc méromorphes sur


C. Par multiplication et division de fonctions méromorphes, la fonction g est donc méromorphe
sur C. De plus, sa décomposition en éléments simples fournit la formule
i i i i
∀z ∈ C \ {±i, ±2i}, g(z) = − − + .
6(z − i) 6(z + i) 3(z − 2i) 3(z + 2i)
Elle admet donc quatre pôles i, −i, 2i et −2i de degré 1, et de résidus 6i , − 6i , − 3i et 3i .
b.(i) Le chemin γR est un lacet, dont le tracé est donné par la figure suivante:

71
iR

−R 0 R

Ce tracé est parcouru une seule fois dans le sens trigonométrique. En particulier, l’indice des
points i, −i, 2i et −2i par rapport au lacet γR est égal à 1, 0, 1 et 0.
(ii) D’après la question 1.a, la fonction g est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par
rapport au point 0. De plus, le chemin γR est un lacet dans C, qui ne rencontre pas les pôles de
la fonction g, donc par le théorème des résidus,
³
I = 2iπ Rés(g, i)IndγR (i) + Rés(g, −i)IndγR (−i) + Rés(g, 2i)IndγR (2i)
´ ³i i´ π
+ Rés(g, −2i)IndγR (−2i) = 2iπ − = .
6 3 3

c.(i) Par définition,


Z π+2 Z π Z π+2
0
I= g(γR (t))γR (t)dt = iR g(Reit )eit dt + R g(R(t − π − 1))dt.
0 0 π

Par le changement de variables x = R(t − π − 1), la seconde intégrale de la formule ci-dessus


devient Z π+2 Z R
R g(R(t − π − 1))dt = g(x)dx,
π −R
ce qui fournit Z Z
R π
I= g(x)dx + iR g(Reit )eit dt.
−R 0

(ii) Par définition de la fonction g,

R2 R2
∀R > 2, ∀t ∈ [0, π], |g(Reit )| = ≤ ,
|R2 e2it 2 2it
+ 1||R e + 4| (R − 1)(R2 − 4)
2

d’où,
¯ Z ¯ Z ¯ ¯ Z
¯ π ¯ π
¯ it ¯
π
R3 πR3
¯iR it ¯ it
g(Re )e dt¯ ≤ R ¯g(Re )¯dt ≤ dt = .
¯ (R2 − 1)(R2 − 4) (R2 − 1)(R2 − 4)
0 0 0

Or,
πR3
→ 0,
(R2 − 1)(R2 − 4) R→+∞

ce qui implique que Z π


iR g(Reit )eit dt → 0.
0 R→+∞

(iii) D’après la question 2.c.(i),


Z R Z π
∀R > 2, g(x)dx = I − iR g(Reit )eit dt,
−R 0

72
donc, d’après la question 2.b.(ii),
Z R Z π
π
∀R > 2, g(x)dx = − iR g(Reit )eit dt,
−R 3 0

et d’après la question 2.c.(ii),


Z R
π
g(x)dx → .
−R R→+∞ 3
R +∞
Par définition, l’intégrale −∞ g(x)dx est donc convergente, et sa valeur vaut
Z +∞
π
g(x)dx = .
−∞ 3

73
74
Examen de rattrapage 2006-2007

Questions de cours.
P
1. Soit an z n , une série entière de rayon R > 0 et de somme notée S. La fonction S est-elle
n≥0
de classe C ∞ sur l’intervalle ] − R, R[ ? Si oui, donner une expression des coefficients an en
fonction des dérivées de S en 0.
2. Soit f , une fonction analytique sur D(0, 1). On suppose que
³ 1 ´ ³ 1 ´
∀n ∈ N∗ , f = sin .
2n 4n2
Quelle est la valeur de la fonction f ?
3. Donner la définition d’un pôle d’ordre 1 en 0 d’une fonction f holomorphe sur D(0, 1) \ {0}.
4. Soit ∀t ∈ [0, 2π], γ(t) = eit . Quelle est la valeur de l’intégrale
Z z
e
I= dz ?
γ z

Exercice 1.
1. Calculer la valeur des intégrales
R 2π dx
R 2π R +∞ dx
(i) I = 0 3−cos(x) , (ii) J = 0 cos(sin(eix ))eix dx, (iii) K = −∞ x2 +2x+2 .

2. Soit (a, b) ∈ (R∗+ )2 , et ∀t ∈ [0, 2π], γa,b (t) = a cos(t) + ib sin(t).


a. Calculer la valeur de l’intégrale Z
dz
I(a, b) = .
γa,b z

b. En déduire la valeur de l’intégrale


Z 2π
dt
J(a, b) = .
0 a2 cos2 (t) + b2 sin2 (t)

Exercice 2.
Soit Ω, un ouvert connexe de C, et f , une fonction holomorphe sur Ω. On note P et Q, les
parties réelle et imaginaire de la fonction f , et on suppose qu’il existe des nombres réels a et b
tels que
∀z ∈ Ω, P (z) + aQ(z) + b = 0.

1.a. Écrire les conditions de Cauchy-Riemann pour la fonction f .


b. En déduire que

∀z ∈ Ω, ∂x P (z) = ∂x Q(z) = ∂y P (z) = ∂y Q(z) = 0.

c. Conclure que
∀z ∈ Ω, f 0 (z) = 0.

2.a. Soit n ∈ N∗ . Montrer que


∀z ∈ Ω, f (n) (z) = 0.

75
b. Soit z0 ∈ Ω. En déduire qu’il existe un réel R > 0 tel que

∀z ∈ D(z0 , R), f (z) = f (z0 ).

c. Conclure que la fonction f est constante sur l’ouvert Ω.

Exercice 3.
1.a. Soit z ∈ C. Montrer que
³π ´
ez + e−z = 0 ⇔ z = i + nπ , n ∈ Z.
2

b. En déduire que la fonction f définie par


1
∀x ∈ R, f (x) = ,
ex + e−x
admet un unique prolongement analytique sur C \ {i( π2 + nπ), n ∈ Z}, que l’on notera également
f.
2.a. Montrer que la fonction f est méromorphe sur C.
b.(i) Montrer que
ez − i
→ i.
z − π2 i z→ π2 i
(ii) En déduire que
ez + e−z
→ 2i.
z − π2 i z→ π2 i
π
c. Conclure que la fonction f possède un pôle d’ordre 1 en 2 i, de résidu égal à
³ π ´ 1
Rés f, i = .
2 2i

3. Soit R > 0. On considère le chemin paramétré γR associé au chemin géométrique suivant


parcouru une seule fois dans le sens trigonométrique:

a. Calculer la valeur de l’intégrale


Z
I(R) = f (z)dz.
γR

b. Montrer que Z Z
R π
dx dy
I(R) = 2 + 2i .
−R e + e−x
x
0 eR+iy + e−R−iy

76
c.(i) Montrer que ¯Z π ¯
¯ dy ¯
¯ ¯≤ π .
¯ R+iy −R−iy ¯ eR − 1
0 e +e
R +∞ dx
(ii) Conclure que l’intégrale I = −∞ ex +e −x est convergente, et que

π
I= .
2
d. Déterminer par un argument indépendant la valeur de l’intégrale I.

77
78
Corrigé de l’examen de rattrapage 2006-2007

Questions de cours.
1. La fonction S est de classe C ∞ sur l’intervalle de convergence ] − R, R[. Les coefficients an
sont donnés par la formule
S (n) (0)
an = .
n!
2. Soit ∀z ∈ C, g(z) = f (z) − sin(z 2 ). Les fonctions sin et z 7→ z 2 sont analytiques sur C.
Par composition de deux fonctions analytiques, la fonction z 7→ sin(z 2 ) est donc analytique sur
C, ce qui implique, par analyticité de la fonction f , l’analyticité de la fonction g sur l’ouvert
1
connexe C. De plus, l’ensemble des zéros Z(g) de g contient le sous-ensemble { 2n , n ∈ N∗ }, qui
possède un point d’accumulation 0 dans C. Par le principe des zéros isolés, la fonction g est
donc identiquement nulle sur C, ce qui induit que

∀z ∈ C, f (z) = g(z) + sin(z 2 ) = sin(z 2 ).

3. La fonction f présente un pôle d’ordre 1 en 0 si et seulement s’il existe un nombre complexe


α non nul tel que la fonction z 7→ f (z) − αz se prolonge en une fonction holomorphe en 0.
z
4. La fonction f : z 7→ ez est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par rapport au point 0:
elle admet un unique pôle d’ordre 1 en 0, dont le résidu est

Rés(f, 0) = 1.

De plus, le chemin paramétré γ est un lacet dans C∗ , donc, par le théorème des résidus,

I = 2iπRés(f, 0)Indγ (0) = 2iπ.

Exercice 1.
1
1.(i) Soit ∀x ∈ [0, 2π], f (x) = 3−cos(x) . La fonction f est définie et continue sur l’intervalle
[0, 2π], donc l’intégrale I est bien définie. De plus, par la formule d’Euler,

ieix
f (x) = 2i .
e2ix − 6eix + 1
En particulier, si l’on note
∀x ∈ [0, 2π], γ(x) = eix ,
alors, Z
dz
I = 2i .
γ z 2 − 6z + 1
1
Cependant, la fonction g : z 7→ est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par rapport
z 2 −6z+1 √ √
au point 0: elle admet deux pôles d’ordre 1 aux points 3 − 2 2 et 3 + 2 2, dont les résidus sont
³ √ ´ ³ √ ´ 1
Rés g, 3 + 2 2 = −Rés g, 3 − 2 2 = √ .
4 2

De plus, le chemin paramétré γ est un lacet dans C \ {3 ± 2 2}, donc, par le théorème des
résidus,
³ ¡ √ ¢ ¡ √ ¢ ¡ √ ¢ ¡ √ ¢´ π
I = −4π Rés g, 3 − 2 2 Indγ 3 − 2 2 + Rés g, 3 + 2 2 Indγ 3 + 2 2 = − √ .
2

79
(ii) Soit ∀x ∈ [0, 2π], γ(x) = eix . Par définition, le chemin paramétré γ est un lacet dans C, tel
que Z
J = −i cos(sin(z))dz.
γ

De plus, par composition de deux fonctions holomorphes, la fonction z 7→ cos(sin(z)) est holo-
morphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par rapport au point 0. Comme l’intégrale sur un lacet
d’une fonction holomorphe sur un ouvert étoilé par rapport à un point est nulle, la valeur de
l’intégrale J est égale à
J = 0.
1
(iii) Soit ∀z ∈ C \ {−1 ± i}, h(z) = z 2 +2z+2 . La fonction h est méromorphe sur l’ouvert C, qui
est étoilé par rapport au point 0: elle admet deux pôles d’ordre 1 aux points −1 − i et −1 + i,
dont les résidus sont ³ ´ ³ ´ 1
Rés h, −1 + i = −Rés h, −1 − i = .
2i
Soit alors R > 2, et γR , le chemin paramétré associé au chemin géométrique suivant parcouru
une seule fois dans le sens trigonométrique:

iR

−R 0 R

Ce chemin est un lacet dans C \ {−1 ± i}, donc, par le théorème des résidus,
Z µ ³ ´ ³ ´ ³ ´ ³ ´¶
h(z)dz = 2iπ Rés h, −1 − i IndγR − 1 − i + Rés h, −1 + i IndγR − 1 + i = π.
γR

Cependant, par définition de γR ,


Z Z π Z R
it it
h(z)dz = i e h(Re )dt + h(x)dx.
γR 0 −R

De plus,
¯ Z ¯ Z
¯ π ¯ π
dt π
¯i e h(Re )dt¯¯ ≤
it it
≤ 2 → 0,
¯ |R2 e2it it
+ 2Re + 2| R − 2R − 2 R→+∞
0 0

tandis que Z Z
R +∞
h(x)dx → h(x)dx = K,
−R R→+∞ −∞
d’où, en passant à la limite R → +∞,
K = π.

2.a. La fonction f : z 7→ z1 est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé par rapport au point 0:
elle admet un unique pôle d’ordre 1 en 0, dont le résidu est

Rés(f, 0) = 1.

80
De plus, le chemin paramétré γa,b est un lacet dans C∗ , donc, par le théorème des résidus,

I(a, b) = 2iπRés(f, 0)Indγ (0) = 2iπ.

b. Par définition du chemin γa,b ,


Z 2π
−a sin(t) + ib cos(t)
I(a, b) = dt,
0 a cos(t) + ib sin(t)

d’où, en multipliant numérateur et dénominateur par l’expression conjuguée du dénominateur,


Z 2π 2
(b − a2 ) sin(t) cos(t) + iab
I(a, b) = dt.
0 a2 cos(t)2 + b2 sin(t)2

La partie imaginaire de cette expression s’écrit donc


Z 2π
dt
Im(I(a, b)) = ab = abJ(a, b),
0 a cos(t) + b2 sin(t)2
2 2

ce qui fournit par la question 2.a,

Im(I(a, b)) 2π
J(a, b) = = .
ab ab

Exercice 2.
1.a. La fonction f est holomorphe sur l’ouvert Ω, donc vérifie les conditions de Cauchy-Riemann
suivantes: ½
∂x P (z) = ∂y Q(z),
∀z ∈ Ω,
∂y P (z) = −∂x Q(z).

b. Comme la fonction f est holomorphe sur Ω, les fonctions P et Q sont de classe C ∞ sur Ω. Il
est donc possible de dériver la relation

∀z ∈ Ω, P (z) + aQ(z) + b = 0,

pour obtenir les formules ½


∂x P (z) = −a∂x Q(z),
∀z ∈ Ω,
∂y P (z) = −a∂y Q(z).
Par les conditions de Cauchy-Riemann de la question 1.a, il vient alors
½
∂x P (z) = a∂y P (z),
∀z ∈ Ω,
∂y P (z) = −a∂x P (z),

ce qui fournit
∀z ∈ Ω, (1 + a2 )∂x P (z) = (1 + a2 )∂y P (z) = 0.
Comme a est un nombre réel, il en résulte que

∀z ∈ Ω, ∂x P (z) = ∂y P (z) = 0.

En utilisant à nouveau les conditions de Cauchy-Riemann de la question 1.a, on obtient en


définitive
∀z ∈ Ω, ∂x P (z) = ∂y P (z) = ∂x Q(z) = ∂y Q(z) = 0.

81
c. La formule de la dérivée de la fonction holomorphe f en fonction des dérivées partielles des
fonctions P et Q s’écrit
∀z ∈ Ω, f 0 (z) = ∂x P (z) + i∂x Q(z),
ce qui vaut d’après la question 1.b,

∀z ∈ Ω, f 0 (z) = 0.

2.a. La fonction f 0 est identiquement nulle sur Ω, donc elle est holomorphe à tout ordre sur Ω
et toutes ses dérivées sont identiquement nulles sur Ω. Il s’ensuit en particulier que

∀n ∈ N∗ , ∀z ∈ Ω, f (n) (z) = 0.

b. Soit z0 ∈ Ω. La fonction f est holomorphe, donc analytique sur l’ouvert Ω. Aussi existe-t-il
un réel R > 0 tel que
+∞ (n)
X f (z0 )
∀z ∈ D(z0 , R), f (z) = (z − z0 )n .
n!
n=0

D’après la question 3.a, il s’ensuit que


+∞
X
∀z ∈ D(z0 , R), f (z) = f (z0 ) + 0 = f (z0 ).
n=1

c. La fonction z 7→ f (z) − f (z0 ) est analytique sur l’ouvert connexe Ω. De plus, elle s’annule
sur le disque ouvert D(z0 , R), donc, d’après le principe du prolongement analytique, elle est
identiquement nulle sur Ω, ce qui signifie que

∀z ∈ Ω, f (z) = f (z0 ).

En conclusion, la fonction f est constante sur Ω.

Exercice 3.
1.a. Soit z ∈ C. Par la formule,
1
e−z = ,
ez
on calcule
ez + e−z = 0 ⇔ e2z = −1 = eiπ ⇔ e2z−iπ = 1.
Comme
∀a ∈ C, ea = 1 ⇔ a = 2niπ, n ∈ Z,
il s’ensuit que
³π ´
ez + e−z = 0 ⇔ 2z = i(π + 2nπ), n ∈ Z ⇔ z = i + nπ , n ∈ Z.
2

b. Comme la fonction exponentielle est analytique sur C, la fonction z 7→ ez + e−z est analytique
sur C par composition et addition de fonctions analytiques. De plus, cette fonction ne s’annule
pas sur l’ouvert C \ {i( π2 + nπ), n ∈ Z}. Par composition de fonctions analytiques, la fonction
f˜ : z 7→ f˜(z) = ez +e
1 π
−z est donc analytique sur l’ouvert C \ {i( 2 + nπ), n ∈ Z}. Comme cette
fonction est identiquement égale à f sur R, la fonction f admet bien un prolongement analytique
f˜ sur l’ouvert C \ {i( π2 + nπ), n ∈ Z}.
De plus, l’ouvert C \ {i( π2 + nπ), n ∈ Z} est connexe, et tous les points de R sont des points

82
d’accumulation dans C \ {i( π2 + nπ), n ∈ Z}. Par le théorème du prolongement analytique, la
fonction f˜ est donc l’unique prolongement analytique de la fonction f à l’ouvert C\{i( π2 +nπ), n ∈
Z}.
Remarque. Conformément à l’énoncé, la fonction f˜ sera notée, par abus de notation, f dans la
suite de ce corrigé.
2.a. D’après la question 1.b, la fonction z 7→ ez + e−z est analytique, donc holomorphe et
méromorphe sur C. Par quotient de fonctions méromorphes, la fonction f est donc également
méromorphe sur C.
b.(i) La fonction exponentielle est holomorphe sur C de dérivée égale à elle-même. Il s’ensuit en
particulier que
π
ez − e 2 i π
π →π e 2 i ,
z − 2 i z→ 2 i
c’est-à-dire,
ez − i
→ i.
z − π2 i z→ π2 i

(ii) De même, la fonction g : z 7→ e−z est holomorphe sur C de dérivée égale à

∀z ∈ C, g 0 (z) = −e−z ,

ce qui fournit
π
e−z − e− 2 i π
π →π −e− 2 i ,
z − 2 i z→ 2 i
à savoir,
ez + i
→ i.
z − π2 i z→ π2 i
D’où il résulte que
ez + e−z ez − i ez + i
π = π + → 2i.
z − 2i z − 2 i z − π2 i z→ π2 i

c. D’après les questions 1.b et 2.a, la fonction f est définie et holomorphe sur C \ {i( π2 + nπ), n ∈
Z}, et méromorphe sur C. Elle possède donc un pôle d’ordre m ∈ N en π2 i. Ainsi existe-t-il des
Pm
ak
nombres complexes a1 , . . ., et am 6= 0 tels que la fonction h : z 7→ f (z) − (z− π i)k
se prolonge
k=1 2

en une fonction holomorphe en π2 i. En particulier, la fonction h se prolonge par continuité en


π π
2 i: il existe un nombre complexe h( 2 i) tel que
³π ´
h(z) →π h i .
z→ 2 i 2

Cependant, par définition,


m
X ak
f (z) = h(z) + ,
(z − π2 i)k
k=1
ce qui implique que ½
³ π ´m h( π2 i), si m = 0,
z − i f (z) →π
2 z→ 2 i am , si m ≥ 1.
D’un autre côté, la question 2.b.(ii) assure que
³ π ´ 1
z − i f (z) →π .
2 z→ 2 i 2i

83
Comme am 6= 0 lorsque m ≥ 1, il s’ensuit (par l’absurde) que m = 1 et que
1
a1 = .
2i
π
La fonction f possède donc un pôle d’ordre 1 en 2 i, et de résidu
³ π ´ 1
Rés f, i = .
2 2i

3.a. D’après les questions 2.a et 2.c, la fonction f est méromorphe sur l’ouvert C, qui est étoilé
par rapport au point 0: elle admet un unique pôle d’ordre 1 en π2 i, d’indice non nul par rapport
au lacet γR , et de résidu ³ π ´ 1
Rés f, i = .
2 2i
De plus, le chemin paramétré γR est un lacet dans C \ { π2 i}, donc, par le théorème des résidus,
³ π ´ ³π ´
I = 2iπRés f, i IndγR i = π.
2 2

b. Le chemin paramétré γR est la réunion de quatre chemins paramétrés γ (1) , γ (2) , γ (3) et
γ (4) , qui correspondent aux quatre côtés du rectangle constitué par le chemin γR , et dont les
expressions sont données par

∀x ∈ [−R, R],γ (1) (x) = x,


∀y ∈ [0, π],γ (2) (y) = R + iy,
∀x ∈ [−R, R],γ (3) (x) = −x + iπ,
∀y ∈ [0, π],γ (4) (y) = −R + i(π − y).

Par définition, l’intégrale I(R) est donc égale à


4 Z
X Z R Z π Z R
dx dy dx
I(R) = f (z)dz = +i −
γ (j) −R e + e−x
x
0 e R+iy + e−R−iy −R ex+iπ + e−x−iπ
j=1
Z π
dy
−i .
0 e−R+i(π−y) + eR−i(π−y)

Comme eiπ = e−iπ = −1, on obtient en conclusion que


Z R Z π
dx dy
I(R) = 2 x −x
+ 2i R+iy
.
−R e + e 0 e + e−R−iy

c.(i) On calcule d’abord


¯Z ¯ Z π
¯ π
dy ¯ dy
¯ ¯≤ .
¯ e R+iy +e −R−iy ¯ R+iy + e−R−iy |
0 0 |e

L’inégalité triangulaire fournit alors

|eR+iy + e−R−iy | ≥ |eR+iy | − |e−R−iy | = eR − e−R ≥ eR − 1,

ce qui induit que ¯Z ¯ Z π


¯ π
dy ¯ dy π
¯ ¯≤ = R .
¯ e R+iy +e −R−iy ¯ R
0 0 e −1 e −1

84
(ii) D’après les questions 3.a et 3.b,
Z R Z π
dx dy
I(R) = π = 2 + 2i ,
−R e + e−x
x
0 eR+iy + e−R−iy

or d’après la question 3.c.(i),


Z π
dy
→ 0,
0 eR+iy + e−R−iy R→+∞

d’où la limite Z R
dx π
→ .
−R ex + e−x R→+∞ 2
En conclusion, comme la fonction f est strictement positive sur R, l’intégrale I est absolument
convergente, et sa valeur est
π
I= .
2
d. Sachant déjà que l’intégrale I est absolument convergente, on calcule par le changement de
variable y = ex , Z +∞
dy π
I= 2
= ,
0 y +1 2
ce qui confirme le résultat de la question 3.c.(ii).

85

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