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AHAJ1H3
ANALYSE
MATHÉMATIQUE
MULTIDIMENSIONNELLE
Ha ûpQHuyicKOM Jt3t>uce
Imprimé en Russie
INTRODUCTION À LANALYSE
MULTIDIMENSIONNELLE
CHAPITRE PREMIER
*) Le problème d’un produit non vide d’une famille infinie d’ensembles non vides est
assez délicat.
8 ESPACES MÉTRIQUES ET TOPOLOGIQUES [CH. 1
0) <x, y ) = Êx*>>*
* -l
(5)
* -l *-I
L’inégalité (5) a été obtenue pour la première fois par Cauchy. Citons encore
une interprétation de l’inégalité (2). Soit X l’ensemble de toutes les fonc
tions réelles continues sur un intervalle donné non dégénéré [a, b] ; X est
un espace vectoriel réel pour les opérations d’addition des fonctions et de
multiplication d’une fonction par un nombre. Pour chaque couple (jc, y)
de fonctions de X posons b
<x,y>= j* (/).y (/)d f.
§1] ESPACE EUCLIDIEN DE DIMENSION n 11
On voit aisément que c’est un produit scalaire dans X (la quatrième condi
tion découle de la continuité des fonctions qui forment X : si jc(/) ^ 0,
b
alors j x 2(t) d/ > 0 en vertu de la continuité de x. L’inégalité (2) prend
a
la forme / b \2 b b
( \ X ( t) y ( t ) d n < | x 2( t ) d t j y 2( t ) dr.
\ a ’ a a
(8) Ixl = |£ x Ü .
■\J k -1
Nous l’appellerons norme euclidienne sur R".
5. Métrique
La norme sur un espace vectoriel réel engendre naturellement la
distance.
D éfinition 3. La métrique (ou la distance) sur un ensemble non vide
* est une fonction qui associe à chaque couple (x, y) d’éléments de X un
nombre réel (noté d(x, y) et appelé distance de x à y) de façon que soient
satisfaites les conditions suivantes (axiomes de la métrique) :
1) d(x, y) ^ d(x, z) + d(y, z) pour tout (x, y, z) € X 3.
2) d(x, y) = 0 «* x = y.
En posant z = x dans l’inégalité de l’axiome 1 et en prenant en considé
ration l’axiome 2, nous obtenons d(x, y) < d(x, x) + d(y, x) = d(y, x) ;
pour les mêmes raisons d(y, x) < d(x, y). Par conséquent,
d(x, y) = d(y, x) pour tout (x, >) 6 X 2
(la distance de x à y est égale à celle de y à x). D’autre part, en posant
y - x dans l’inégalité de l’axiome 1 et en tenant compte de l’axiome 2, nous
obtenons 0 = d(x, x) < 2d(x, z), d’où
d(x, z) ^ 0 pour tout (x, z) € X 2.
L’inégalité de l’axiome 1 ou, ce qui maintenant revient au même,
l’inégalité
(9) d(x, y) ^ d(x, z) + diz, y)
est appelée inégalité triangulaire (« la longueur d’un côté du triangle ne
dépasse pas la somme de ses deux autres côtés »).
Théorèm e 3. Soit 11^1 une norme sur un espace vectoriel réel X. Alors
(10) d(x, y) = Ox - yi
est une métrique sur X.
D ém onstration. 1) Vu que x - y = (x - z) + (z - y), on a
Ox - y\\ ^ Ix - z i + Hz - ; l = Ix - zll + 1y - zll.
2) Ix - y\\ = 0 * x - y = 0 o x = .y.
En particulier, la norme euclidienne sur Rn engendre la métrique eucli
dienne
La formule (7) signifie donc que pour la norme engendrée par le produit scalaire on
a le théorème des diagonales du parallélogramme (fig. 1) : la somme des carrés des diagonales
du parallélogramme est égale à la somme des carrés de ses côtés.
Pour la métrique euclidienne (11) l'inégalité triangulaire (9) prend la forme
l S ( u * + VkŸ ^
(qui est vérifiée pour tout (w, v) € R" x R"). Cette inégalité s'appelle inégalité de Minkowski.
Fig. 1
14 ESPACES MÉTRIQUES ET TOPOUOGIQUES (CH. 1
6. Angles. Orthogonalité *)
Le produit scalaire permet d’introduire non seulement les distances mais
les angles aussi. Soit X un espace vectoriel réel muni d’un produit scalaire
et de la norme (6) que ce produit engendre, et soit (jc, y) un couple quelcon
que de vecteurs non nuis de X (si bien que IIatD ^ 0, lyll ^ 0). En vertu
de l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski, l<x,.y>l < Bdl llyll, d’où
<x, y )
< 1.
Lrll Wyl
Or tout nombre dont le module ne dépasse pas 1 est le cosinus d’un angle
bien défini <p € [0, ir], Donc,
<x, y >
------------ = COS <0.
IIjtII llyll v
§ 2. Espaces métriques
1. Notion d’espace métrique
D é f i n i t i o n 1. On appelle espace métrique un ensemble non vide muni
d’une métrique:
(3) 11*0 =
•\ *-i
et sa métrique est
M = [tx2
\ n-1
et de la métrique
que ce produit engendre a été étudié pour la première fois par Hilbert et
porte en son honneur le nom d'espace hilbertien.
Comme Ijc*° - ** I ^ d(x{n\ x) pour tout A: € N, la convergence de
x in) vers x entraîne celle de x\? vers x* pour tout k, i.e. la convergence
pour la métrique de l’espace h entraîne la convergence en coordonnées.
Mais la réciproque n’est pas vraie. En effet, soit e{n) le vecteur de h dont
la n-ième coordonnée est égale à 1 et toutes les autres sont nulles. Il est
évident que ein) converge eh coordonnées vers le vecteur nul 0 (i.e. vers le
vecteur dont toutes les coordonnées sont égales à zéro). Cependant,
lte(n) - OU = Ue(n)ll = 1, de sorte que e(n) ne converge pas pour la métrique
de h vers le vecteur 0.
18 ESPACES MÉTRIQUES ET TOPOLOGIQUES (CH. 1
E xemple 3. Espace C(A). Ses éléments sont toutes les fonctions réelles
continues sur un intervalle fermé borné A. Elles forment un espace vectoriel
réel pour les opérations ordinaires d’addition des fonctions et de multiplica
tion d’une fonction par un nombre réel. En outre, le module de toute fonc
tion continue est continu et, par conséquent, présente un maximum sur
l’intervalle A. Montrons que max lx(/)l est une norme sur C(A).
ta
En effet :
1) Vu que pour tout / € A
\x(t) + >>(/)! ^ lx(/)l + 1^(01 ^ max + max !>>(/)I,
ta ta
on a max lx(/) + j^(/)I ^ max Ijc(/)I + max \y(t)\ ;
ta ta
2) max 1Xjc(/)I = IXI max lx(/)l ;
ta ta
3) si x ?£ 0, i.e. x(t) $ 0, max Ijc(r) I 0.
«a
E xercice 3. M ontrer que cette norme n’est pas engendrée par un produit scalaire (voir
exercice 2 du § 1).
C(A) est donc un espace réel normé. La convergence des suites dans
C( A) est une convergence uniforme sur A. En effet, x„ -*■ x dans C( A) signi
fie que max lxn(r) - je(f)l 0, i.e.
ta
(Ve > 0)(3N)(Vn € N)(/i ^ N =» max lx„(0 - x(f)l < e),
HA
ce qui est équivalent à la condition
(ve > 0)(3AO(V/I 6 N)(Vf € A)(/j > N => Ix„{t) - x(t) I < e),
i.e. à la convergence uniforme de x„(t) vers x(t) sur A.
Fig. 2
Fig. 5
22 ESPACES MÉTRIQUES ET TOPOLOGIQUES [CH. 1
§ 4. Espaces topologiques
1. Notion d’espace topologique
D é f i n i t i o n 1. On dit que l’ensemble X est muni d’une topologie si à
tout point de X est associée une famille non vide de sous-ensembles de
X , appelés voisinages de ce point, satisfaisant aux conditions suivantes
(iaxiomes des voisinages) :
1) tout sous-ensemble de X qui contient un voisinage du point est aussi
un voisinage de ce point ;
2) l’intersection de deux voisinages quelconques du point est voisinage
de ce point ;
3) le point appartient à chacun de ses voisinages ;
4) tout voisinage du point contient un voisinage de ce point qui est voisi
nage de chacun de ses points.
L’ensemble X muni d’une topologie donnée est appelé espace topologi
que. Deux topologies sur X se confondent si les familles de voisinages asso
ciées à ces topologies coïncident. L’ensemble vide est un espace topologique
par définition ; il représente un voisinage de chacun de ses points en
l’absence de ces derniers.
D é f i n i t i o n 2. On appelle ensemble ouvert d’un espace topologique X
tout sous-ensemble de X qui est voisinage de chacun de ses points.
Pour abréger on peut formuler l’axiome 4 des voisinages comme suit :
tout voisinage du point contient un voisinage ouvert de ce point.
En vertu du théorème 2 du § 3, les voisinages des points de l’espace
métrique satisfont aux axiomes 1 à 4 et lui confèrent par là même une
topologie. Nous admettrons que l’espace métrique est muni de cette topolo
gie et, par conséquent, nous traiterons chaque espace métrique en tant
qu’espace topologique. Le théorème 1 du § 3 signifie que conformément
à sa dénomination chaque boule ouverte dans un espace métrique est un
ensemble ouvert.
Les espaces métriques ne sont pas les seuls espaces topologiques dont
nous aurons besoin.
Introduisons une topologie dans R = R U ( ± oo j. Le voisinage de tout
point a € R distinct de ± <x> est par définition chaque ensemble U C R
qui contient un e-voisjnage ]a - e, a + e[ de cejpoint. Le voisinage de +oo
(resp. de - oo ) dans R est tout ensemble U C R qui contient un intervalle
5 4] ESPACES TOPO LOGIQUES 23
n fois
d’où II* - a II < e, i.e. * € U(a ; e). Ainsi, pour tout voisinage U du point
a il existe un e > 0 tel que U D U(a ; c ) et, par conséquent,
U D Q(a ; e/yfn).
3. Convergence des suites
D é fin itio n 4. On dit que la suite (xn) de points de l’espace topologi
que X converge vers le point a € X, ou que a est la limite de la suite (*„),
et on écrit xn a, ou bien a = lim *„, si xn appartient à chaque voisinage
du point a pour tout n suffisamment grand *).
*) Notons que si l'on prend pour les voisinages des points de l'espace * tous les ensembles
de * qui contiennent ce point (topologie dite discrète sur * ) , la définition introduite de la
limite d'une suite dit que seules les suites stationnaires ont une limite.
§4) ESPACES TOPOLOGIQUES 25
Les réunions et les intersections sont liées entre elles par les formules
(3) = n C * £ ,. Cx C\Ea = U C xE a.
a iA a iA a€ /l a (/l
En effet,
X € C *U £« * X 4 \ J E a <* (Va € A X x 4 Ea) »
a iA a iA
Les ensembles fermés et ouverts étant complémentaires les uns des autres
(propositions 11° et 11 *), le théorème 1 admet le théorème dual suivant.
Théorèm e 1*. Uensemble des sous-ensembles fermés d ’un espace topo
logique X possède les propriétés suivantes :
1) l’intersection de toute famille non vide d ’ensembles fermés est un
ensemble ferm é ;
2) la réunion de deux ensembles fermés quelconques est un ensemble
fermé ;
3) tout l’espace X est ferm é ;
4) l’ensemble vide est fermé.
32 ESPACES MÉTRIQUES ET TOPOLOGIQUES [CH. I
7. Sous-espace
Soient X un ensemble et E son sous-ensemble. L’intersection de tout
ensemble A C X avec E s’appelle trace de A sur E.
T h é o r è m e 3. Soient X un espace topologique et E C X. Si les traces
sur E de tous les voisinages dans X de chaque point a € E sont les voisinages
du point a dans E le système ainsi défini des voisinages des points dans
E vérifie les axiomes des voisinages et transforme E en espace topologique.
D ém onstration. Désignons par 7/(a) l’ensemble des voisinages du
point a € E dans X et par ' M a ) celui dans E. Comme X £ '//(a) (la fin
de la démonstration du théorème 1), on a E = X fï E € 7/E{a), de sorte
que 7/E(a) n’est pas vide. Vérifions les axiomes des voisinages. •
1) Soit V C W C E. Si V 6 M a ) , alors V = U C E où U*. '//(a). Or
W = VU W = ( U C \ E ) U { W C E ) = ( t / U W )C E.
Remarque. Une proposition analogue pour l’intérieur de A n’est pas juste. Par exemple,
si X = R et E est un intervalle [ a , b\, l’intérieur \ A \ e de l’ensemble A - E dans E est le
segment [a , b], tandis que l’intérieur de A dans X est l’intervalle Ja, b[9 de sorte que
1A [e * )A[C\ E.
voisinage U du point a (de %) tel que f(x) € V' pour tout U DD/ ;
donc, à plus forte raison, / ( x) € V quel que soit Uf)D/, i.e. f(x) -» b
quand x -* a.
E x e m p l e 1. En vertu de la définition 1.2.2, la suite (*„) de points d’un
espace métrique muni de la métrique d converge vers un point a de cet
espace si (et seulement si) d(x„, a) -* 0. Envisageons maintenant cette suite
comme application de R dans X, avec £>(*„) = N. On peut parler de sa
limite quand n -* + oo car + » 6 N (si bien que la condition 1) de la défini
tion 1 et du théorème 1 est vérifiée). Prenons pour le système fondamental
de voisinages du point + » l’ensemble des intervalles \M, + »] (M > 0)
et pour le système fondamental T de voisinages du point a l’ensemble de
ses e-voisinages U(a ;é)(e> 0). En vertu du théorème 1, x„ -* a signifie que
(Vf > 0)(3M > 0)(Vn 6 ]M, + oo] D N)(jt„ € U(a ; f)),
i.e. pour tout e > 0 il existe un M > 0 tel que d(x„, a) < e pour tous les
entiers naturels n > M. Or cela signifie justement que d(xn, a) -+ 0. Donc,
x„ -* a si et seulement si la suite (x„) converge vers a.
E x e m p l e 2. Soient ATet Y des espaces métriques munis des métriques
dx et dy respectivement, / une application de X dans Y, a £X , b € Y. Pre
nons pour % et T les ensembles des voisinages sphériques des points a
et b respectivement. Nous obtenons que f(x) -* b quand x -* a si et seule
ment si a ÇD/ et
(Vf > 0)(3ô > 0)(v*€ U (a ; S)C\Df )(J{x) € V(b ; c)),
i.e. (Vf > 0)(3ô > 0)(vx € D/)(dx(x, a) < à =* dY(f(x), b) < fi).
Nous verrons par la suite qu’il est plus commode de formuler la défini
tion 1 de la limite en termes de la théorie des ensembles. Pour le faire,
il faut posséder une technique permettant d’appliquer la notion de fonction
aux ensembles.
2. Image directe et image réciproque d’un ensemble.
Toute application/d’un ensemble X dans un ensemble Y engendre une
application de l’ensemble .ÿ’ (X) des parties de X dans l’ensemble & (T)
des parties de Y, qui est définie pour tout £ € .a? (X) (i.e. E C X) par la
formule
/( £ ) = l f ( x ) \ x t E n D f ).
E xercice 2. Montrer que, pour tout X € R, \f (x) -►\b quand x —a si f(x) b quand
x -* a.
Notons en conclusion que le théorème de la limite d’une application
constante est aussi vrai : si X et Y sont des espaces topologiques,/^applica
tion de X dans Y à une valeur constante c et a i D/, alors f(x) -*■c quand
x -* a.§
§ 2. Applications continues
1. Notion d’application continue
L’application continue est définie tout comme les applications de R
dans R.
D é f i n i t i o n 1. Soient X e t Y des espaces topologiques. Une application
f de X dans Y est dite continue en un point Xo si Xo € D / et f(x) -* f(xo)
quand x - * x o . L’application est dite continue si elle est continue en tout
point xo € D/.
Ainsi donc, en vertu du théorème 2 du § 1, f est continue en un point
xo si et seulement si X o iD f et f ~ l(V) est un voisinage du point xo dans
Dj pour tout voisinage V du point f(xo) dans Y.
§21 APPLICATIONS CONTINUES 41
i.e. c € U(xo ; r) pour tout c € [a, b]. La convexité de B(xo ; r) est démontrée
de façon analogue si on remplace le signe < par < dans la dernière iné
galité.
2. Ensemble et application connexes
Les notions d’ensemble connexe dans R et de fonction connexe de R
dans R peuvent être facilement généralisées aux sous-ensembles et applica
tions de tous espaces topologiques.
D éfinition 3. Un ensemble E de l’espace topologique X est dit con
nexe si dans toute partition de E en deux sous-ensembles non vides, l’un
d’eux au moins contient un point adhérent à l’autre.
On montre que dans R seuls les intervalles sont connexes. Mais déjà
dans R2 la collection des ensembles connexes est beaucoup plus riche.
D éfinition 4. Soient X e t Y des espaces topologiques. Une application
/ d e X dans Y est dite connexe si /( £ ) est connexe dans Y pour tout ensem
ble connexe E C D/.
T héorème 1. Toute application continue est connexe.
D éfinition 5. On appelle courbe de Jordan dans R" l’image par toute
application continue d’un intervalle non dégénéré / dans R". L’image par
restriction de cette application à un segment arbitraire A C / est appelée
arc de Jordan.
Comme les intervalles sont des ensembles connexes, le théorème 1
entraîne le corollaire suivant.
Corollaire . L’ensemble des points de la courbe de Jordan est
connexe.
En particulier, tout segment [a, b] dans R" est connexe. En effet, l’appli
cation <p : [0, 1] -*• R" qui donne, dans la définition 1, le segment [a, b]
est continué en tant que somme des restrictions à [0, 1] des applications
continues X —(1 - \)a et X ~ Xb de R dans R" (voir exemple 2.2.3).
T héorème 2 (théorème des valeurs intermédiaires). Soit f une fonction
réelle continue sur un sous-ensemble connexe E de l’espace topologique.
S i f prend des valeurs distinctes aux points a, b € E, tout nombre C compris
entre f(a) et f( b ) est valeur de f en un point au moins c € E.
D ém onstration. D’après le théorème ! ,/(£ ) est un ensemble connexe
dans R, i.e. est un intervalle et f(a ) et /(b ) sont ses points. Comme l’inter
valle est un ensemble convexe, C € /(£ ), i.e. C = /(c) pour un c € £.
D éfinition 6. Un espace topologique X est dit connexe s’il est connexe
en tant qu’ensemble dans X.
T héorème 3. L’espace topologique est connexe si et seulement s ’il
n’existe pas de partition de cet espace en deux ouverts non vides.
D ém onstration. Supposons qu’il existe une partition de X en deux
ouverts Oi et Ch- Si x € 0 \, on a x $ [Ch] parce que x possède un voisinage
0 \ qui ne se coupe pas avec Oi. De façon analogue, x $ [Oi] si x € Ch- Ainsi
§1] CONNEXITÉ 45
la boule U(po ; ôo) est convexe (voir n° 1), le segment [po, p] est contenu
dans U(po ; ôo), donc dans D pour tout point p i U(po ; ôo), i-e. p est joint
à po ; donc U(po ; ôo) C Do. Par ailleurs, Do est un ensemble ouvert. En
effet, soit pi.Do, i.e. p est joint à po. Puisque D est ouvert, il existe un
Ô > 0 tel que U(p ; 6) C D. Or tout point p ' € U(p ; ô) est joint à p par
un segment contenu dans (/(p ; 6), donc dans D. En joignant ce segment
à la ligne polygonale dans D qui joint p à po, on obtient une ligne polygo
nale dans D qui joint p ' à po ; ainsi donc, U(p ; 6) C Do’. Posons
D t = D \ Do j Di est aussi un ensemble ouvert. En effet, soit p\ € D\ ; il
existe un ôi > 0 tel que U{pi ; 5i) C D ; p\ est joint à tout point p 6 U{pi ; ôi).
C’est pourquoi, si p € Do, i.e. p était joint à po, le point pi serait joint à
po, tandis que pi 6 Do ; donc, U(pi ; ôi)HDo = 0 , i.e. U{p\ ; Ôi) C D \,
de sorte que D\ est ouvert. Soit maintenant D un domaine. On a D = Do.
En effet, autrement on aurait une partition de D en deux ouverts non vides
Do et Di, ce qui contredit la connexité de D parce que chaque point de
Do serait séparé de D\ par son voisinage Do et, par conséquent, ne pourrait
pas être le point adhérent à D\ ; pour la même raison, aucun point de D\
ne pourrait être un point adhérent à Do. Donc, n’importe quels deux points
p, p ' € D sont joints à po, de sorte qu’ils sont joints l’un à l’autre par une
ligne brisée contenue dans D, i.e. D est connexe par lignes brisées.
T h é o r è m e 10. Tout ouvert non vide de R" est une réunion de ses
domaines disjoints deux à deux.
D ém onstration. Soit O un ouvert non vide de R". Considéré comme
sous-espace de Rn, l’ensemble O admet en vertu du théorème 7 une parti
tion en composantes connexes. Soit G l’une d’elles et soit x i G. Etant
ouvert dans Rn, O contient un voisinage sphérique U du point jc. En tant
qu’ensemble connexe dans R" (voir n° 2), U est aussi connexe dans O (théo
rème 4). Par conséquent, U C G puisque G est la réunion de tous les ensem
bles connexes dans O contenant x. De ce fait, G est un ensemble ouvert
dans R". D’après le même théorème 4, G est aussi connexe dans R". Ainsi
§ 2] COMPACITÉ 49
§ 2. Compacité *)
1. Théorème de Borel-Lebesgue
En étudiant la théorie de la mesure et le calcul intégral, les mathémati
ciens français Borel et Lebesgue ont découvert une propriété très impor
tante des segments de la droite numérique. Borel a montré que si une suite
infinie d’intervalles constitue un recouvrement du segment (i.e. chaque
point du segment appartient à l’un au moins de ces intervalles), il existe
un ensemble fini d’intervalles de cette suite qui constitue un recouvrement
de ce segment. Lebesgue a établi que cette affirmation est vraie non seule
ment pour les suites, mais aussi pour toute famille infinie d’intervalles
recouvrant le segment. Il s’est avéré très important pour les études topologi
ques que la proposition de Lebesgue reste valable si l’on remplace les inter
valles par des ouverts quelconques, pourvu que leur réunion contienne le
segment donné. On a ainsi le théorème suivant.
T h é o r è m e 1 (théorème de Borel-Lebesgue). Si un segment de la droite
numérique est contenu dans la réunion d'une fam ille infinie (Oa)a €A
d'ensembles ouverts, il est encore contenu dans la réunion d'une famille
finie extraite de cette fam ille.
D ém onstration. Pour b = a, le théorème est trivial. Soit a < b. On
dira que le point x est accessible si x € [a>b\ et le segment [a, x) est recouvert
par une famille finie d’ensembles Oa. Soit E l’ensemble de tous les points
accessibles. Montrons que E vérifie les conditions du principe de l’induc
tion continue. Comme a € [a, b], il existe un indice a. € A tel que
a € 0 0, d’où a £E . Ainsi donc, la première condition est vérifiée. Soit
maintenant x € E , i.e. supposons qu’il existe une famille finie
n
d’indices (a,)1(11>/l) telle que [a, x] C U Oa, et x€ Oa.. Si x < b, il existe
1= 1
un x ' € ]x, b] tel que [x, x '] C 0„„ puisque Oa, est un voisinage du point
x. Par conséquent, [x, x ’ \ C Oa„ pour tout x ' € [x, x ']. On a alors
n
[a, x"] = [a, x] U [x, x"] C U Oa, pour tout x" € [x, x '], i£. [x, x '] C E.
i- i
2. Ensemble compact
C’est à Alexandrov qu’appartient le mérite de généraliser le théorème
de Borel-Lebesgue à tous les espaces topologiques et d’introduire la nou
velle notion de compacité (ou bicompacité *) d’après sa terminologie).
D éfinition 1. Un ensemble C de l’espace topologique X est dit com
pact si tout recouvrement ouvert de C dans X (i.e. toute famille d’ouverts
dans X constituant un recouvrement de C) possède un sous-recouvrement
fin i (i.e. une sous-famille finie constituant un recouvrement de C) ; X est
appelé espace compact s’il est son sous-ensemble compact, i.e. si tout recou
vrement ouvert de X possède un sous-recouvrement fini.
Le théorème 1 montre que les segments sont des ensembles compacts
de R.
T héorème 2. Soient X un espace topologique, E son sous-espace et
C C E. C est un ensemble compact de X si et seulement si C est un ensem
ble compact de E.
D ém onstration. Soit C un ensemble compact de £ et soit (Oa)at A
une famille d’ouverts de X constituant un recouvrement de C. Pour tout
a €A , posons Va = Oa C\E. En vertu du théorème 1.4.5, Va sont des
ensembles ouverts de £ . Comme C C U Oa, on a C C f l£ =
*) A l’époque, on disait que l'ensemble K d’un espace topologique est compact si toute
partie infinie de K possède un point d'accumulation appartenant à K (il est à noter que le
théorème de compacité (ainsi définie) du segment numérique, ou la proposition équivalente
à ce théorème, s'appelait théorème de Bolzano-Weierstrass et remplaçait souvent le théorème
de Borel-Lebesgue du cours des raisonnements). Cependant, la bicompacité s’est avérée une
propriété beaucoup plus importante et les mathématiciens ont pris le terme « compacité »
tout court (en adoptant le terme d’ensemble « dénombrablement compact » pour un ensemble
compact au sens ancien). D'ailleurs les adeptes de l’école d'Alexandrov utilisent toujours
l’ancienne terminologie.
§2] COMPACITÉ 51
/ ■ ' ( [ - « , t f O M - z r ' a - d , + « d,
l’ouverture des ensembles / " ‘([-oo, d[) est équivalente, d’après ce qu’on
a déjà démontré, à la semi-continuité inférieure de la fonction - / , i.e. à
la semi-continuité supérieure de la fonction /.
T héorème 8. Une fonction f à valeurs dans R, définie et semi-
continue inférieurement (resp. supérieurement) sur un espace compact non
vide X présente sur X sa valeur minimale (resp. maximale).
§2] COMPACITÉ 55
vides) a une intersection non vide. En effet, les intersections de tous ces
sous-ensembles avec l’un quelconque d’entre eux sont compactes d’après
la propriété 1° et, par conséquent, suivant le théorème 10, sont fermées.
En outre, ces intersections forment, elles aussi, une famille centrée. Donc,
cette famille possède, selon le théorème 3, une intersection non vide, et
cette dernière est, évidemment, l’intersection de la famille centrée initiale.
5. Ensembles compacts d’un espace métrique. Distance à un ensemble
D é f i n i t i o n 3. Un ensemble E d’un espace métrique X est dit borné
s’il existe une boule qui le contient, c’est-à-dire si l’ensemble des distances
de ses points à un point donné de X est borné.
Si E est borné, l’ensemble des distances de ses points à n’importe quel
point donné de X est borné. En effet, si d(x, Xo) < C pour tout x € £, et
Xi est un point arbitraire de l’espace X, on a d(x, Xi) < d(x, Xo) +
+ d(xo, xi) < C + d(xo. Xi) pour tout x £ E . Si A- est un espace normé
(en particulier, R"), il est plus commode de prendre le point 0 pour Xo ;
comme d(x, 0) = Ixl, l’ensemble E de X est borné si et seulement s ’il est
« borné pour la norme », Le. l’ensemble numérique ( Oxl | x € E } est borné.
Nous allons appeller compacts les sous-ensembles compacts des espaces
métriques et, en particulier, les espaces métriques compacts.
T héorème 12. Les compacts sont bornés.
D ém onstration. Soit E un compact, i.e. un sous-ensemble compact
d’un espace métrique X . La suite des boules ouvertes (U(xo ; n))„( N au
centre en un point Xo € X recouvre X et, par conséquent, E aussi. Comme
E est un compact et cette suite est strictement croissante, E C U(xo; n)
pour un n € N, ce qui signifie justement que E est borné.
D é f i n i t i o n 4. Soient x et A un point et un ensemble de l’espace métri
que X. On appelle distance de x à A la borne inférieure g(x, A ) des distan
ces de x aux points de A :
q (x . A) = inf dix, a).
a(A
On dit qu’elle est atteinte s’il existe un point a o tA tel que e(x. A) =
= d{x, ao) et on dit alors que dix, ao) est la plus courte distance de x à A.
Ainsi donc, on a toujours çix, A) > 0. Si A * 0 , p(x. A) < + « en
tant que borne inférieure de l’ensemble non vide {q(x, ût)| a € A ). Enfin,
e(*. 0 ) = inf 0 = +oo.
Notons quelques propriétés des distances pour un ensemble non vide.
1° |e(x, A) - Qiy, A)\ ^ dix, y). C’est pourquoi, e(x. A ) est une fonc
tion continue de x. En effet, dix, a) < dix, y) + diy, a) pour tout a Z A.
En passant à la borne inférieure par rapport à a dans le premier membre
(et en fixant a dans le second), on obtient q (x. A) < dix, y) + diy, a),
i.e. çix. A ) — dix, y) < diy, a). Comme le premier membre ne dépend pas
58 CONNEXITÉ ET COMPACITÉ. FRONTIÈRE D’UN ENSEMBLE [CH. 3
3° Les ensembles
BiA ; S) = {x € X \ Qix, >1) < ÔJ iô i [0, + «[)
sont fermés. Ceci étant, B(A ; 0) = [A], de sorte que si A est fermé, on
a çix. A ) = 0 =* x i A . Si A est borné, BiA ; 5) est aussi borné. En effet,
soit x i [BiA ; 5)]. Il existe alors pour tout e > 0 un x ' € BiA ; ô) tel que
dix, x ') < e. Comme x ' € BiA ; h), i.e. inf d i x ' , a) < S, il existe pour ce
atA
e un a€ A tel que d i x ' , a) < h + e. On a alors g(x, A) < dix, a) <
< dix, x ') + d i x ' , a) < 6 + 2e et, comme e(*. A) ne dépend pas de e,
il vient çix. A ) < ô, îæ. x i BiA ; S). Ainsi donc, [BiA ; ô)] C BiA ; S),
i.e. B{A ; ô) est fermé. On a par ailleurs inf dix, a) = 0, i.e. x i BiA ; 0),
si et seulement si pour tout e > 0 il existe un a i A tel que dix, a) < e,
i.e. si Uix, e)P\A ?£ 0 pour tout e > 0 ; mais cela est équivalent k x i [ A \ .
Soit maintenant A un ensemble borné, i.e. il existe en vertu de la définition
3 un point xo i X e t un nombre r > 0 tels que d{a, Xo) < r pour tout a i A.
Si x i BiA ; ô), i.e. g(x. A ) < 6 , on a dix, a) < S + 1 pour un point a i A
et, pour cette raison, dix, xo) ^ dix, a) + dia, xo) < 5 + 1 + r ; il s’ensuit
que B{A ; ô) C Uix6 ; h + 1 + r), de sorte que BiA ; S) est borné.
D é f i n i t i o n 5 . On appelle distance entre les ensembles A et B de
l’espace métrique la borne inférieure g (A, B) des distances des points de
l’ensemble A aux points de l’ensemble B :
e(/4, B) = inf [dia, b)| a i A, b i B \ .
§ 2] COMPACITÉ 59
On dit qu’elle est atteinte s’il existe des points ao € A et bo € fl tels que
ç(y4, fl) = d(ao, bo) et on dit alors que d(ao, bo) est la plus courte distance
entre les ensembles A et B.
Ainsi donc, q(A , B) ^ 0. Ceci étant, q(A , B) < + o o si et seulement
si A et B ne sont pas vides.
4° La distance entre deux ensembles est atteinte s'ils sont des compacts
non vides. En effet, soient A et B des compacts non vides de l’espace métri
que X. D’après la propriété 1°, q(A, B) est continue sur A , de sorte qu’elle
prend en un point ao € A la plus petite valeur (voir théorème 9). Il s’ensuit
que q(oo, B) ^ q(o, B) pour tout a € A et, par conséquent, ç(ao, B) ^
^ d(a, b) pour tout a 6 A et tout b € B. D’autre part, en vertu de la pro
priété 2° il existe un point bo € B pour lequel ç(ao. B) = d(ao, bo). Ainsi
donc, d(ao, bo) ^ d(a, b) pour tous a € A et b € B, i.e. d(ao, bo) est la plus
courte distance entre les ensembles A et B.
5° Si la distance entre un compact A et un ensemble ferm é B est égale
à zéroy ces deux ensembles ont une intersection non vide. Ainsi donc, la
distance entre deux ensembles disjoints dont l'un est un compact et l'autre
un ferm é (en particuliery entre deux compacts disjoints) est strictement
positive. En effet, comme q ( / 4 , B) < + oo, A et B ne sont pas vides. Vu
que Q(a, B) est une fonction continue de a (propriété 1°), elle atteint en
un point ao du compact A la plus petite valeur (voir théorème 9). Ainsi
donc, q(ooj B) ^ ç(a. B) pour tout a € A et, par conséquent,
q(ûto, B) < d(ay b) pour tous a € A et b € B. On obtient alors 0 < ç (j0,
fl) < ç(Ay B) = 0, i.e. q (oo, B) = 0. Comme B est fermé, il en découle
en vertu de la propriété 3° que ao € fl, de sorte que A Dfl ^ 0 .
Remarque . La distance entre deux fermés disjoints peut être égale à
zéro. C’est le cas, par exemple, d’une branche de l’hyperbole et de son
asymptote.
E xercice 4. Construire un exemple de deux fermés disjoints de R, la distance entre les
quels est égale à zéro
6. Compacts de R71
Le théorème suivant est une généralisation directe du théorème 1 de
Borel-Lebesgue.
T héorème 1 '. Les parallélépipèdes
(1) n = ((*1, . . x„) € R"| Xk € [a*, bk\ (k = 1, . . «)|
(/.e. les produits cartésiens [ai, ôi] x . . . x [a», ô„]) où [ai, b{\, . . . . [an,
bn] sont des segments arbitraires dans R, sont des compacts de R".
D ém onstration. On procède par récurrence sur n. Pour n = 1 (où II
est un segment [fli, èi] dans R) c’est le cas du théorème 1 de Borel-Lebesgue.
Supposons que le théorème soit vrai pour les parallélépipèdes dans R” ~1
où n > 1. Soit II un parallélépipède (1) dans R” et soit {Oa)aiA son recou-
60 CONNEXITÉ ET COMPACITÉ. FRONTIÈRE D’UN ENSEMBLE |CH. 3
pour tout h € ]0, q (F, Il ' (/))[. En effet, si x€ ü j l * , on a e(x, Il ' (/)) <
< h < q(F, I l '(/)), de sorte que x $ F et par conséquent, x€ O. Donc il
existe pour tout / 6 [an, b„\ un nombre h > 0 tel que n ji * est recouvert
par une famille finie d’ouverts Oa.
3) Soit Et l’ensemble de tous les h > 0 pour lesquels n j t * est recouvert
par une famille finie d’ouverts. D’après le n° 2, E, 0 et donc sup Et > 0.
S’il existe un t tel que sup Et > b„ - a„, on trouve dans Et un nombre
h > b„ - a„, de sorte que n j î j , et avec lui est recouvert par
une famille finie d’ouverts. Mais comme t € [an, bn], on a t - (bn - a„) ^ a„
et t + (b„ - an) ^ bn, de sorte que [a„, b„] C [t —(b„ - a„), t +
+ (b„ - a„)]. Par conséquent, il existe une famille finie d’ouverts qui recou
vre I I ' x [a„, bn\, i.e. n , c.q.f.d.
4) Soit, enfin, sup Et < bn - a„ pour tout t € [an, bn]. Les intervalles
]t - ht, t + ht[, où ht = sup Et, forment un recouvrement ouvert du seg
ment [an, bn\ de sorte qu’il existe d’après le théorème de Borel-Lebesgue
des points /i, . . . , / / , tels que
i t
[an, bn] C U ]'/ ~ K , ti + h ,\ C U ['. - h,„ ti + h ,\,
i- I i- l
§ 2] COMPACITÉ 61
et U(xo ; r) sont des ensembles ouverts (voir théorème 1.3.1), les sphères
S(xo ; r) avec les boules B(xo ; r) sont fermées.
7. Continuité uniforme
Dans le n° 3 il a été établi (théorème 9) que toute fonction réelle conti-
62 CONNEXITÉ ET COMPACITÉ. FRONTIÈRE D’UN ENSEMBLE [CH. 3
nue sur un espace compact présente la plus petite et la plus grande valeur.
Dans le cas d’espaces compacts m étriques, les fonctions réelles continues
(et, d’une façon plus générale, les applications continues dans les espaces
métriques) possèdent encore une propriété très importante : continuité uni
forme. (Vu que nous en aurons besoin pour la première fois dans le chapi
tre 11, le lecteur peut remettre ce sujet au plus tard.)
D é fin itio n 6. Soient A" et y des espaces métriques munis de métriques
dx et d y respectivement. Une application / de X dans Y est dite continue
sur un ensemble E si E C D f et la restriction d e / à £ est continue, i.e.
(2) (Vjc € E)(ve > 0)(3ô > 0)(Vjc' € E) (idx (x, jc ') < 6 =*
(3) (ye > 0)(3ô > 0)(V*€ E)(Vx' € E)(dx (xy jc') < 5 =>
i.e. quels que soient les points x et x ' de E, la distance entre les valeurs
de / en ces points est strictement inférieure à e dès que la distance entre
x et x ' est strictement inférieure à &.
Il est évident qu’une application uniformément continue sur l’ensemble
E est uniformément continue sur chacun des sous-ensembles de E.
La continuité uniforme entraîne la continuité simple. En effet, en fixant
jc € £, on obtient de la condition (3) que
(V6 > 0)(3Ô > 0)(VJC' É E)(dx(x, Af') < ô => dy(f(x)9 f(x')) < £)y
et puisque jc est arbitraire dans £, c’est la même chose que (2). Qu’est-ce
que la condition (3) ajoute à la condition (2) ? Elle ajoute ce que pour
tout e donné il existe un 6 valable en même temps pour tout E. C’est
ce qu’on appelle « uniformité ». Dans la condition (2), 6 dépend non seule
ment de e, mais de jc aussi. Il est évident que la donnée de £ et jc ne définit
§ 2) COMPACITÉ 63
Fig. 8
64 CONNEXITÉ ET COMPACITÉ. FRONTIÈRE D’UN ENSEMBLE [CH. 3
*72
- y/vn =
ylrn + x / 2 + V in
. nv . (n + l)x
If(x) - f(x ')\ = s in -------s i n -------------- 1 ^ e.
2 2
E xercice 5. Montrer que toute fonction uniformément continue sur un intervalle borné
est bornée (de sorte qu’une fonction non bornée sur un intervalle borné n’est pas uniformé
ment continue; telle est, par exemple, la fon ctio n /(x ) = 1/jc sur l’intervalle ]0 , 1]).
Dans les exemples cités il s’agissait des intervalles sur lesquels on avait, parmi les fonctions
continues, des fonctions uniformément et non uniformément continues. Cependant, il existe
une classe d’intervalles sur lesquels to u te fonction réelle continue est uniformément continue.
Cette classe est celle des seg m en ts, ce qui s’explique par le fait que ces intervalles sont des
compacts. Quant à la propriété des fonctions, elle se généralise à toutes les applications conti
nues des compacts dans les espaces métriques.
Par conséquent, on a en particulier e ' < e. C’est pourquoi il existe un nombre strictement
positif ii qui satisfait aux conditions < 6' - 6 ” et
(7) Xi € ATI U(x\ ij) - d Y{f{x i), /(x )) < c - c '.
5-619
66 CONNEXITÉ ET COMPACITÉ. FRONTIÈRE D’UN ENSEMBLE (CH. 3
Si X\ € K O U{x\ rftctx ' € ATI U(x i ; ô ”), on obtient d x ( x \ *) ^ dx(x, jci) + dx(xit x ') <
< i l + Ô” ^ 6 ' et, en vertu de (6 ) et (7),
f(X .)) ^ dy(J(x')t f ( X)) + d y(/(x), /(* ,)) < £ ' + ( £ - £ ' ) = £.
Ainsi donc, si X\ € K C\U{x\ 17), il vient
( v x # € K)(dx ( x \ xi) < 6 0 - dy(f(x'), Axi)) < e ),
i.e. ô * € Cxe et, par conséquent, 6x e ^ 6 0 > 6 . Ceci démontre que pour tout 6 < 6x e il
existe un ij > 0 tel que 5Xl e > ô pour tout x\ € K fl U(x; 17). Mais cela signifie que 6x e est
semi-continue inférieurement sur K.
E xercice 6 . Montrer que 6x e n’est pas en général continue sur K.
E xercice 7. Les notations étant celles de la définition 7, supposons q u e /s o it continue
sur E et que
Bx,c = i « € ]0. +«o]| x ', x" € U(x: 6 ) n E ~ d y { f { x ' ) , A x ' ' ) ) < e)
et y x e = sup Bx e. Etant donné un £ > 0, y x c est soit fini partout sur £ , soit infini partout
sur E. Montrer que la fonction y x e est continue sur E pour chaque e > 0 pour lequel elle
prend des valeurs finies et utiliser ce résultat pour la démonstration du théorème 14. (N otice.
Montrer que si ôxe prend des valeurs finies, |ôx/ e - àx- c\ ^ rj pour tous x \ x 0 € E tels
que d x ( x \ x 0) < 17, de sorte que la fonction ôxe est même uniformément continue sur E.)
Fig. 9 Fig. 10
5*
68 CONNEXITÉ ET COMPACITÉ. FRONTIÈRE D*UN ENSEMBLE [CH. 3
Le théorème suivant est très important pour la théorie des figures quar-
rables.
T h é o r è m e 1 . La frontière de la réunion, de l’intersection et de la diffé
rence de deux ensembles est contenue dans la réunion de leurs frontières
(fig. 11).
Fig. 11
5 31 FRONTIÈRE D'UN ENSEMBLE 69
ensemble :
£/(£; £)= U e).
J r€ f
E x e rc ic e 3. M ontrer que £/(£ ; e) est un ensemble de tous les points de X dont la dis
tance à E est strictem ent inférieure à e.
Comme \x ^ - x ^ \ <
JI (x/p) - x}ç))2 (k = 1, 2, . . n), on a à plus
forte raison \xjj>y - x£"| < e pour tous p, q ^ N. Donc, toutes les suites
(jc^’)) (k € [1, n]) sont des suites de Cauchy dans R et, par suite, elles conver
gent dans R car cet espace est complet. Soient xk = lim x ^ y (k € [1, n]) et
x = (xi, . . . , x„). Comme la convergence dans R est une convergence en
coordonnées (voir exemple 1.2.1 et n° 1.4.3), r (p) -» x. Ainsi donc, toute
suite de Cauchy converge dans R".
EXEM PLE 3. L’espace hilbertien h (voir exemple 1.2.2) est complet. Rap
pelons que k est un espace réel normé ; il est formé de toutes les suites
x = (x„) de nombres réels pour lesquelles la série 2 converge ; la norme
sur h est définie par lorl= 12 Soi* une suite de Cauchy dans
FI- I
h , de sorte que pour tout e > 0 il existe un nombre N tel que
( m€N)
E xercice 3. Soit m un espace normé de toutes les suites bornées x = (x„) de nombres
réels dont la norme est Ix l = sup |x„|. Démontrer que l’espace m est complet.
H
E xercice 4. Montrer qu’un espace métrique est complet si et seulement si toute suite
strictement décroissante de boules fermées dont les rayons tendent vers 0 a une intersection
non vide.
Donc, C(A) = C(A, R) et, comme R est complet, il en est de même pour
C(A) d’après le théorème 1.
§ 2] THÉORÈMES DU POINT FIXE 75
(*„) est une suite de Cauchy dans X. En effet, quels que soient p, q € N,
d(xp, x„) = d(Axp- 1, Axq- 0 ^ kd(xp- u Xg-i)
et donc pour tout p € N
d(xp+ 1, xp) ^ kd(Xp, xp- 0 < k2d(xp~ i , xp- 2) < ... < * p < / ( x i , jçd).
Etant donné que 0 < k < 1, on a Ar" -» 0, d’où également k" ^ -*■0.
Par conséquent, quel que soit e > 0, il existe un nombre N tel que
d(xn+m, xn) < e pour tout n ^ N et tout m € N,
donc (x„) est une suite de Cauchy. Comme X est complet, (x„) est conver
gente ; soit x = lim x„. Puisque A est continu, A x = lim Ax„. Or
Ax„ = Xn + 1 -» x. Par conséquent, A x = x, i.e. x est un point fixe de l’opéra
teur A. Enfin, si y est aussi un point fixe de A , 0 < d(x, y) = d(Ax,
Ay) ^ kd(x, y), d’où 0 < (1 - k)d(x, y) < 0, i.e. (1 - k)d(x, y) = 0.
Comme 1 - k > 0, on obtient d(x, y) = 0, i.e. y = x.
E xercice 2. Soient X un espace métrique complet et A une application d’une boule
ouverte U(xo, r) C X dans X. Montrer que A possède un point fixe et un seul s’il existe
un nombre k > 0 tel que d(Ax, Ay) ^ kd(x, y) pour tous x, y € U{xo, r ) et d(Axo, xo) <
< r(l - k).
§ 1. Notions fondamentales
1. Fonction de Rn dans R
La notion de fonction réelle de plusieurs variables repose sur le même
fondement que celle de fonction d’une seule variable : c’est une dépendance
entre les grandeurs ; mais cette fois il s’agit de la dépendance d’une gran
deur par rapport à plusieurs autres grandeurs. Ainsi, le volume V du cylin
dre s’exprime par la formule V = tcR2H o ù R est le rayon de la base et
H la hauteur, donc le volume est une fonction de deux variables : R et
H. Celles-ci sont strictement positives et, pour le reste, arbitraires. La dis
tance q entre les points (xif yO et (*2, yi) d’une circonférence donnée par
l’équation (x - a)2 + {y - b)2 = r2 est exprimée par la formule
G = V(.X2 - Jfi)2 + (yz - y\)2,
donc q est une « fonction de quatre variables » xi, Xz, yi, yz que vérifient
les relations
(jc, - a)2 + 0 / - b)2 = r 2 (/ = 1, 2)
(et elles seules). Dans tous les exemples pareils, la valeur de la grandeur
envisagée est définie par un ensemble de valeurs de plusieurs grandeurs,
celles-ci pouvant vérifier certaines équations ou inéquations. Pour en
déduire une notion analytique générale il faut :
1) faire abstraction du caractère concret des grandeurs définissant la
grandeur donnée et envisager seulement les variables numériques. Ce fai
sant, il faut garder leur différence ; car, par exemple, vR zH ^ icHzR. A
ces fins il faut disposer les variables dans un ordre déterminé et écrire leurs
valeurs comme suit : (x\, . . . , x„) où à la A:-ième place on trouve la A:-ième
variable. Ainsi donc, les ensembles des valeurs envisagées sont des points
de l’espace correspondant R" ;
2) faire abstraction du caractère concret des restrictions qui lient les
ensembles des variables. Il en reste alors tout seulement un ensemble de Rn ;
3) faire abstraction du caractère concret de la dépendance d’une gran
deur donnée (envisagée déjà comme variable numérique) par rapport aux
éléments de cet ensemble.
Nous aboutissons alors à la notion suivante.
78 FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES [CH. 5
d’où H
2 ik ° *k = /R«.
k =1
3. Fonctions partiellement constantes
A côté des fonctions constantes on rencontre des fonctions partielle
ment constantes, c’est-à-dire les fonctions qui sont constantes par rapport
à une partie d’arguments. Telles sont, par exemple, les fonctions de coor
données. Les fonctions partiellement constantes peuvent apparaître tout
naturellement à la suite d’opérations sur les fonctions non partiellement
constantes ; par exemple, (x + y + z) + (x + y - z) = 2(x + y% de sorte
que dans ce contexte il est naturel d’envisager 2(x + y) comme une fonction
de trois variables xy yy z, qui est constante par rapport à z.
On peut traiter toute fonction de n variables en tant que fonction de
réimporte quel nombre de variables de base en posant par définition
/(*!, . . . , Xn, Xn +u •••, *n +m) = /( * i, . . . . xn), avec D f= Df x Rm où
Rmest formé de tous les points (*„+ 1, . . . , x„ +m). Cela devient même iné
vitable si, par exemple, on veut considérer
/(*, y, z) = (x - y)2 - ln z
comme différence des fonctions (x - y)2 et ln z ; il faut alors traiter celles-ci
comme fonctions des trois arguments x , yt z (partiellement constantes res
pectivement par rapport à z ou à x et y). La possibilité d’augmenter ainsi
le nombre des arguments n’est pas moins importante lors de l’étude des
fonctions « composées ». Or une analyse approfondie de ces dernières
s’avère impossible sans qu’on généralise préalablement la notion de fonc
tion numérique de n variables et qu’on introduise une fonction de n varia
bles à valeurs dans un espace de dimension m.
4. Fonction de R” dans Rm
D é f i n i t i o n 2. On appelle fonction de n variables réelles à valeurs dans
Rm toute application f de Rn dans Rm. Les composantes de cette applica
tion sont par définition m fonctions réelles
(2) fk = 7rk o f (* = 1, . . . . m)
où TTk sont les fonctions de coordonnées sur Rm. On définit de la même
façon les composantes /* de l’application f de tout ensemble dans Rm, i.e.
fk(x) = t* (/(*)) n’est pas autre chose que la k-ième coordonnée du vecteur
f(x). Pour cette raison, toute fonction f de R" dans Rm est bien définie
par ses composantes. En vertu des formules (1) et (2),/ s ’exprime par l’inter
médiaire de ses composantes d’après la formule
(3) / = km
s w * .
1
§H NOTIONS FONDAMENTALES 81
En effet,
/ = IRmo f = { 2 ik ° *k\ • / = Y a ik° (*k ° f ) = S ik °fk-
\ Ar- 1 / *«1 \ /l
Il est évident que
Dfk = Df (k = 1, m).
Ceci étant, quelles que soient m fonctions réelles /* de n variables réelles
ayant un ensemble de définition D commun, il existe une fonction / de
R" dans Rm dont elles sont composantes, i.e. une fonction / définie pour
tout x € D par la formule
6.Fonction partielle
Soit g(x, y9 z9 t) une fonction de quatre variables réelles à valeurs dans
Rm. En fixant les valeurs y = yo et / = to, on obtient une fonction de deux
variables x, z, soit
f(x , Z) = g(x, yo, z, to) avec Dj = ((x, z) € R 2|(x, yo, z, to) € Dg ),
i.e. / est un exemple des fonctions partielles qu’on peut obtenir de la fonc
tion g en fixant les valeurs d’un seul, de deux ou de trois de ces arguments.
La fonction / est la composée des applications R 2 R 4 Rm où
h(x, z) = (x , yo, z, to)- La fonction de R dans Rm qui s’obtient si l’on fixe
les valeurs de toutes les coordonnées du point jc = (jci, . . . , x„), excepté
la A:-ième, est appelée k-ième fonction partielle de la fonction / d e R" dans
Rm.
cos a cos 0 peut prendre toute valeur allant de -1 /2 à 1/2. Ainsi donc,
la fonction f admet une limite lorsque (x9y) -+ (0, 0) suivant chaque droite
passant par l’origine des coordonnées. Mais ces limites sont distinctes et
xy
c’est pourquoi Iim - , ----- . n’existe pas.
<*,.>-)-«(o.o) jr + y
E xemple 3. Soit
f( x _ fl « 0 < y < x 1,
[o si y ^ 0 ou y ^ x 2
(fig. 15). Ici de nouveau la fonction f a une limite quand (x, y) -* (0, 0)
suivant chaque droite passant par l’origine des coordonnées. De plus, ces
limites coïncident (= 0). Cependant, lim /(x, y) n’existe pas puisque
(Jf.^)-><0.0)
dans tout voisinage du point (0, 0) il existe un point (x, y) où /(x, >0 = 0
et un point (x, y) où /(x, y) = 1.
Fig. 15
0*
84 FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES [CH. 5
tion de coordonnées, est continue (voir propriété 3°) ; les constantes sont
aussi continues et les opérations arithmétiques ne violent pas la continuité.
Notamment sont continues toutes les fonctions rationnelles entières,
i.e. présentées sous forme de polynômes
S Qm x...... m mX \ 1 • • • X n "
n
à exposants entiers. Par exemple, le produit scalaire <x , y ) = £ est
■1 k
une fonction continue de 2n variables x\, . . . , x„, yi, . . . , y„.
5° Applications dans Rmet leurs composantes. S oien t/u n e application
d’un espace topologique X dans Rm e t / i , .. . , f m ses composantes. Etant
donné que /* = x* • / (voir formule (2) du § 1) et les applications x* :
Rm -*• R sont continues (voir propriété 3°), le théorème de la continuité
d’une application composée dit que la continuité de l’application f au point
a entraîne celle de toutes ses composantes en ce point. Inversement : comme
n
f = 2 ik ° fk (la formule (3) du § 1 reste valable si l’ensemble de départ
k «1
de / est un ensemble quelconque et non seulement R") et les applications
/* : R -* Rm sont continues (propriété 2°), la continuité en a de toutes les
composantes de l’application f entraîne celle de f en ce point. De façon
analogue, en vertu du théorème de passage à la limite sous le signe de la
fonction continue, (/(x) -» b = (bu • • •• bm) lorsque x -* à) « (/*(x) -» bk
lorsque x~* a (k = 1, 2, . . . , m)).
6° Permutation des coordonnées. On appelle ainsi une application j :
R" -►R définie par la formule
j( x u . . . . Xn) = (Xj......... . Xi.),
où i'i, . . . , in est une permutation des numéros 1, . . . , n. (Exemple : applica
tion de R 3 dans lui-même qui fait correspondre à tout point (x, y, z) le
point (y, z, x).) Comme Hj(x) - j(a)I = Bx - a\\, la permutation des coor
données est continue.
7° Fonctions partiellement constantes. S o it/u n e fonction partiellement
constante obtenue de la fo n ctio n /: Rm -♦ R par adjonction d e p nouvelles
variables :
® /= Df X R , /(X i, . . ., Xm, Xm+ 1, ...» Xm+p) = /(X i, . . ., X»,).
Si f est continue au point a = (ai, . . . , am), f est continue en tout point
(dit •••* flni Xm+ i» . . . » Xm+p) ((xm+ i, . . . , x»n+p)€R^). En effet,
f = f ° pri.....m où p n ..... „ est un projecteur de Rm+* sur Rm défini par
la formule
p n ......m(Xi, . . ., Xm, Xm + 1, ■• •, Xm+ p) — (Xi, . . ., Xm)
et continu d’après la propriété 3°.
86 FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES (CH. 5
y
y
Fig. 16
§21 LIMITE ET CONTINUITÉ 87
APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES
D’UN ESPACE FINIDIMENSIONNEL DANS LAUTRE
CHAPITRE 6
f(x, y + k) - f ( x , y)
d2f(x, y) = lim
k-*0 k
(h et k sont les notations standard pour les accroissements du premier et
du deuxième argument de la fonction de deux variables).
Pour d kf on emploie d’ordinaire les notations classiques f'x ou — .
ÔXk
Notons que dkf est la dérivée de la fonction d’une seule (de la Æ-ième)
variable, à savoir là dérivée de la A:-ième fonction partielle au point x*.
En effet, soit
< fik (z)= f(X i, . ... X k -u Z, X k + l , ..., x„)
où a, ft 7 sont les angles que le vecteur (.x, y9 z ) forme avec les axes de
coordonnées correspondants. L’ensemble de définition de ces dérivées par
tielles est Dq \ {(0, 0, 0)).
E x e rc ic e 1. Vérifier qu’au point (0, 0, 0) les dérivées partielles de la fonction q n’exis
tent pas.
E x e rc ic e 2. TYouver les dérivées partielles de la fonction
y
y) = Arctg - .
X
(dj)(x) = üm / ( * + * > - / ( * ) .
/-O /
§U DÉRIVÉES PARTIELLES ET DÉRIVÉES DANS UNE DIRECTION 91
La formule (2) montre que (def)(x) est une dérivée ordinaire d’une fonc
tion d’une variable. En effet, puisque les coordonnées du point x et du
vecteur unitaire e sont fixes, posons
<p(t) = f(xi + t cos ai, . . . , xn + t cos a„).
§ 2. Fonctions linéaires
1. Notion de fonction linéaire
Etant donné un espace vectoriel X sur un corps commutatif K, on
appelle fonction linéaire sur X toute application linéaire de X dans K, i.e.
toute fonction l : X K satisfaisant aux conditions
l(x + y) = l(x) + l(y) pour tout (x, y ) € X x X,
/(Xjc) = X/(x) pour tout (x, \ ) € X x X.
Il découle de ces conditions que
Du cours d’algèbre on sait que quels que soient les espaces vectoriels
X et Y sur un même corps commutatif K, les applications linéaires de X
dans Y forment un espace vectoriel sur K pour les opérations ordinaires
d’addition et de multiplication par des « scalaires » (éléments de K). En
particulier, pour un espace vectoriel X sur Ky la somme de deux fonctions
linéaires sur X et le produit de la fonction linéaire par un scalaire sont
des fonctions linéaires, et l’ensemble de toutes les fonctions linéaires sur
94 FONCTIONS RÉELLES DIFFÉRENTIABLES [CH. 6
de sorte que toute fonction linéaire / sur R" est une combinaison linéaire
des fonctions de coordonnées ir*.
Ainsi donc, S'(Rn, R ) est un espace vectoriel réel de dimension n. Ceci
étant, l <- e, où e est un vecteur de R" de coordonnées e\, . en, définit
un isomorphisme de R", R) sur R". Nous avons par là même obtenu
la formule
(3) lx = 2 IkXk
km 1
pour tout x € R " et tout / € , R). Notons ses deux corollaires :
1) toute fonction linéaire sur R" est continue (voir n° 5.2.2, 4°) ;
2) /x = <e, x>.
Dans le cas unidimensionnel (i.e. pour n = 1) e e t x sont des nombres,
et <e, x) = e x, de sorte que L = e x. Ainsi donc, la fonction linéaire l
sur R est un opérateur de multiplication par le nombre e. Dans ce cas il
serait souvent rationnel de ne pas faire distinction entre e et e, i.e. envisager
chaque nombre comme opérateur de multiplication par ce nombre.§
0 pour Ax = 0.
98 FONCTIONS RÉELLES DIFFÉRENTIABLES [CH. 6
Puisque a(x, te) -►0 lorsque t -+ 0, et \t\/t est borné, on conclut que
f(x + quand t^ O ,
où a*(x, Ax) -►0 lorsque Ax -*■0 pour tout entier k € [1, n], ou encore sous
la forme
/(x + Ax) - /(x) = S Ax)Ax*
A: a 1
......... £ « ) •
On dit que ce vecteur est le gradient de la fonction f au point x et on le
note grad /(x). La formule (6) peut alors être mise sous la forme suivante :
(dj)(x) = <grad/(x), e).
100 FONCTIONS RÉELLES DIFFÉRENTIABLES [CH. 6
Ceci montre que si grad /(x) ?£ 0, d^f présente la plus grande valeur pour
e = „gra(? •ff’*?.. , iÆ. lorsque e est le vecteur directeur unitaire du gradient.
Bgrad/(x)B
En effet, d’après l’inégalité de Cauchy-Bouniakovski,
|(3e/)(x)| = |<grad f(x), e)\ < Bgrad/(x)B,
Igrad/(x) 1 =
A0 = 0, A* = 2 = (Axj, . . Ax*, 0, . . . . 0) (k = 1, 2, . . . . n)
< -1
(voir fig. 16, où les vecteurs A* sont représentés pour le cas n = 3). Comme
BA* I = / S Axf ^ BAxB, on a x + A* € U(x, S). Compte tenu de ce
1
que A" = Ax, on obtient
/(x + Ax) - /(x) = 2 LA* + A*) - /(x + A *"1)]
k- 1
et, par conséquent,
(7) f( x + Ax) - /(x) - 2 Okf)(x)AXk =
km 1
= S LA* + A*) - /(x + A*” ') - (d*/)(*)Ax*].
k- 1
§31 FONCTIONS DE n VARIABLES RÉELLES 101
où a*(x, Ax) -*■0 lorsque Ax -» 0 pour tout entier k € [1, #»]. Par conséquent,
/ est différentiable au point x suivant le théorème 4.
COROLLAIRE. Toute fonction de RB dans R définie sur un ouvert et
ayant partout sur cet ensemble des dérivées partielles continues par rapport
à tous les arguments est différentiable.
5. Interprétation géométrique de la différentielle d’une fonction de deux
variables
D é fin itio n 2. Etant donné une fonction /(x, y) continue en un point
Po(xo, yo) intérieur à D/, on appelle plan tangent au graphe d e /a u point
Mo(xo, yo, f(xo, yo)) le plan qui passe par Mo de telle façon que la distance
M N d’un point M(x, y, /(x, y)) du graphe à ce plan est infiniment petite
par rapport à MoM lorsque P(x, y) -» Po (fig. 19).
T héorèm e 7. Si la fonction /(x , y) est différentiable au point Po(xo,
yo), le graphe z - /(x , y) de cette fonction possède au point Mo(xo, yo,
Zo), où zo = /(xo, yo), un plan tangent. Ce plan est défini par l'équation
(9) Z - zo = (3if)(xo, y0)(x -x o ) + {dzf)(xo, yo)(y - ^o),
102 FONCTIONS RÉELLES DIFFÉRENTIABLES [CH. 6
Fig. 19
o «J™ . < = f e n i l = |a |.
MnM PoP q 11
NM
Par conséquent, 7 / . 0 lorsque Po, i-e. Il est le plan tangent au
M qM
graphe de la fonction f au point Mo. Ceci étant, le second membre de
*) Les coordonnées courantes dfun point du plan tangent sont désignées ici par xt y , Z
à la différence des coordonnées courantes xt y , z d’un point de la surface z = f{x , y).
FONCTIONS DE n VARIABLES RÉELLES 103
APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES
§ 1. Applications linéaires
La dérivation des fonctions composées exige l’utilisation des applica
tions différentiables de R n dans Rm. La définition de ces dernières repose
sur la notion d’application linéaire.
1. Notion d’application linéaire
Soient X et Y des espaces vectoriels sur un même corps commutatif
K. On appelle application linéaire de X dans Y toute application / : X Y
satisfaisant aux conditions suivantes :
f ( x + y) = f(x) + f(y) pour tout (x, y) € X x X,
fi kx) = X/(x) pour tout (x; X) € A* x AT.
(1)
Comme tt, sont des fonctions linéaires (voir n° 5.2.2), Ai sont également
des fonctions linéaires. Elles peuvent être représentées par n’importe quelles
fonctions linéaires sur R", i.e. quelles que soient m fonctions linéaires
Au surR", l’application A : R n -> R m définie par la formule (1)
est linéaire et A u . . . , A m sont ses composantes. Comme toutes les fonc
tions linéaires sur R n, elles sont continues. D’où il résulte (voir n° 5.2.2,
5°) que toute application linéaire de R" dans Rm est continue.
Etant une fonction linéaire, chaque Ai est donnée par ses coefficients
/4/,, . . . , Ain :
(2) AiX = A txx\ + ... 4* Ainxn pour tout x € R n ;
ceci étant,
(3) A u = A iej (i = l, . . . , m ; j = 1, . . . , n).
106 APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES [CH. 7
il
qui a des unités à la diagonale et des zéros à toutes les autres positions.
A chaque opérateur linéaire A dans R n correspond le nombre det A, déter
minant de la matrice (A ) de cet opérateur ; det / R* = 1. Lorsqu’on fait la
composition des opérateurs linéaires A et B dans R n, leurs déterminants
se multiplient : det (BA) = det B -det A .
3. Norme sur S \ Rn, R m)
Dans les deux numéros précédents nous avons cité certains faits néces
saires puisés dans le cours d’algèbre. Considérons maintenant la notion de
§11 APPLICATIONS LINÉAIRES 107
Comme cela est juste pour tout x € R", on a / SlM e'll2 € P/», de sorte
*\y-1
que P/i n’est pas vide et, par conséquent, 11/411 < + » . D’autre part,
1/4II ^ 0 puisque P^ > 0. Ainsi donc, 11/41 est un nombre réel positif. Pré
cisons ses propriétés essentielles.
1° 1/4x1 < 11/4DDjcII pour tout x 6 R". En effet, comme 0/41 = inf PA,
il existe pour tout e > 0 un q € Pa satisfaisant à l’inégalité q < 11/411 + e.
Alors IMxll < g 1x1 ^ (11/11 + s) llxll = IM Olxll + ellxl. En faisant ten
dre e vers zéro, on obtient à la limite 11/4x11 ^ IM II llxll.
2° 1/4H = 0 <* A = 0. En effet, si 11/4U = 0, on a (0 ^ ) L4II ^
^ 11/411Ixl = 0 en vertu de 1°, de sorte que A x = 0 pour tout x € R", i.e.
A - 0. Inversement : si A = 0, il vient Pa = [0, + oo ( et, par conséquent,
11/411 (= inf P^) = 0.
3° 1/4 + Bll ^ 1/41 + 1B1. En effet, pour tout x € R" on a en vertu
de 1°
l(/4 + B)xll = lUx + Bx 1 ^ 1/4x1 + IIBxl < 1/411x1 + lB llxl =
= (IM! + 1SU) 1x1,
de sorte que 1141 + IlB II € P/ +b . Alors IM + B1 (= inf P/i + a) ^ 1/41 +
+ IIBII.
4° IIX/41 = IX11/4 Hpour tout X € R. En effet, pour X = 0 cela découle
de 2°. Soit X ^ 0. En vertu de 1°, on a pour tout x 6 R"
l(X/4)xl = lX(/4x)l = IXIMxl < 1X11/411x1,
de sorte que 1X11/41 € Px/, d’où IIX/4II ^ IX11/41. De façon analogue,
1X"‘(X/4)1 < IX- 'IIX/41. On obtient alors
IIX/4 II ^ IX11/41 = IXIIIX" 1(X/4 ) Il ^ IXI IX"11IIX/41 = IIX/41
et, par conséquent, IX/ll = IXI 1/4II.
108 APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES [CH. 7
où ai(Ax) -* 0 lorsque A x -» 0,
(3) g(y + Ay) - g(y) = g ’(y)Ay + a 2(A^)llA^II
où
V (/(*))(« i (Ajc)) + a 2(A/) -JJ—— pour Ax * 0,
IlAjcII
(4) a(Ax) =
0 pour Ax = 0.
Puisque g' (Ax)) f (x) est une application linéaire en tant que composée
d’applications linéaires, il reste à démontrer que a(Ax) -►0 quand Ax -♦ 0.
Comme ai (Ax) -* 0 quand Ax -* 0, et g'(f(x)) étant une application
linéaire de R" dans Rm est continue et égale à zéro au point 0, on a
(5) g'(/(x))(a,(A x)) -* 0 quand Ax - 0.
110 APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES [CH. 7
pour tout (xi, . . x„) € Dg et tout (x„ + 1, . . x„ +i) € R 1 (de sorte que
Dh = Dg x R;). Si g est différentiable au point (xf0), . . . . xj0)), h est diffé
rentiable au point (x}0>, . . . . x*°\ x ^ l i, .. . , x f h ) pour toutes les valeurs
Xn°l i , . . . . Xn +/ des arguments ajoutés, et
= si 1 S S
(.0 si n + 1 ^ j < n + /,
on a
(*)
dh, dh,
W x) -
dy i .. . ^w\
dym Ig-tA
dxi •••
dfi , .
T—
dx„ W
dgi dg, . .
\ — (y) .. . -TT- (y) d^m (X)1 ••• ! - < * >
\dy i dym / \dXi W dx„
(voir nos 5.1.5 et 5.2.2, 8°). Si <p est différentiable au point (x0, y0), \p,
au point Cvo, Zo, fo) et g, au point (uo, uo) où uo = <p(xo, yo) et vo =
= *(yo, zo, to), la fonction f est différentiable au point (xo, yo, Zo, to). En
effet,
f(x, y, z , t) = g(<fi(x, y, z , t), ï(x, y, z , t))
f - (xo,
dx
y o , Zo, to ) =
au
(Mo’ dx
(■*»» y»> Z>> f o ) +
ds b\l/ bg d*p
+ — (M o , V o ) -— ( X b , y'O , Z o , t o ) = — ( U o , Vo) — (X o , y o ) ,
dv dx du dx
b f bg b ip bg b\I/
— (Xo, yo, Zo, to) = — (Uo, Vo) — (Xo, yo) + -f-(u o , Vo) — (.Vo, ZO, to),
dy du dy dv dy
d f dg d\ p
— ( * o . y 'o , Z o , t o ) = - r - (M o , Vo) — (yo, Z o , fo ),
dz dv dz
b f bg b\b
— (X o , y o , Z o , to ) = — (M o , vo) - r - CVo, Z o , f o ) .
dt dv dt
5 21 APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES DE R" DANS R' IIS
( 12) — (h ) (h),
dt dy-, dt
Inversement : si t €]£>/[ et ^ + ^
tend vers le vecteur a € Rm
At
lorsque At -* 0, la fonction f est différentiable au point t et a = f ( t ) .
116 APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES [CH. 7
,^-it)
dt
sont les composantes de la fonction vectorielle /. En effet, soit /'( O * la
Ar-ième coordonnée du vecteur f i t ) , i.e. x * ( /'( 0 ) où x* est la A:-ième
fonction de coordonnées sur R m. Comme x* est linéaire et continue, on
peut écrire en vertu de la formule (14) :
rm . - 4 u m Æ i M r / w ) . lim _
\ A/-*0 At J A /- 0 \ At
= lim + A/)) ~ = lim /* ( ' + * 0 - /* ( * ) = (/)
A/-*0 At A/-0 At dt
Soit /u n e fonction vectorielle à valeurs dans Rm, définie sur un inter
valle non dégénéré /. On appelle hodographe de / la famille des points
(/(0 ),€/ de R m. Soit maintenant m = 2 ou 3 et supposons que/ soit con-
APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES DE R" DANS R' 117
y aï
Fig. 20
( r cos M.
L’hodographe de cette fonction vectorielle est une hélice située sur le cylin
dre circulaire droit x 2 + y 2 = r 2 (fig. 21).
CHAPITRE 8
x 2 + y*' (x 2 + y 3)2'
3x 2 3y 2 • 2 x
fy(x, y) = fyx =
x 2 + y*' (x2 + y 3)2'
de sorte que /£. = f f x.
E x e rc ic e 1. Soit f(x, y ) = ax1 + bx2y + cxy2 + d y 5 (où a, b, c , d sont des constantes).
Trouver / J et f f x.
2. Limites répétées
Analysons le mécanisme qui est à la base de la coïncidence de ffy et
120 DÉRIVÉES ET DIFFÉRENTIELLES D’ORDRES SUPÉRIEURS [CH. 8
f( a + h, b + k) - /(a , b + k) - f( a + h, b) + /(û , b)
- lim lim
A -0 A -0 kh
De façon analogue,
f y’x(a, b) =
_ Um ,im /(fl + h, b + k) - f(a + h, b) - f(a, b + k) + /(fl, b)
A -0 A -0 hk
Ainsi donc, les dérivées mixtes f&(a, b) et f f x(a, b) sont les limites répétées
d ’une même fonction ——* ^ où
hk
A(/j, k) = /(fl + h, b + k) - f(a, b + k) - f ( a + h, b) + /(fl, b),
limites qui ne se distinguent que par l’ordre de h -* 0 et k -* 0. Quelquefois
cette distinction est sensible. Ainsi,
h2 - k 2 h2 - k 2
lim lim = -1 ; lim lim = 1.
k -0 A -0 h2 + k2 A -0 A—O h2 + k2
C’est pourquoi, pour la fonction
et
^*(0,0) = lim l i m ^ ^ = 1,
A -0 A -0 h k
lim g(u 9 v) pour tout v fixe tel que 0 < lu - Vo\ < tj,
U—U0
lim g(u, v) pour tout u fixe tel que 0 < \u - uol < ij.
V—Vo
Les limites répétées lim lim g(u, v) et lim lim g(u, v) existent et sont
V—Vo U—Uo U—U0 L>—l>o
égales à lim g(u 9 v).
{U,V) —(Uq,Vo)
D ém onstration. Soit / = lim g(u 9 v). Pour tout e > 0 il existe un
6 € ]0, tel que
lg(u, v) - /I < £ pour tout (u, v) € Dg fl Q((u0, v0) ; »/)•
signifie que lim g(u, v) -* l lorsque v -* vo, i.e. lim lim g(u, v) existe
u~*Ub v —Uo u —Un
et est égal à /. La démonstration pour la deuxième limite est analogue.
3. Conditions suffisantes de l'égalité des dérivées mixtes
T h é o r è m e 1. Si la fonction f(x, y) a les dérivées partielles fi , f et fïy
dans le voisinage U du point (a, b) et si fïy est continue au point (a, b),
la dérivée f f x(a, b) existe et est égale à fïy{a, b).
D ém onstration. Il existe un > 0 tel que U D Q((a, b) ; ij). La
fonction
A(ft, k)
g(h, k) =
hk
(où A(/i, k) est introduit au n° 2) est alors définie en tout point (h, k ) €
€ Q({0, 0) ; tj) tel que h 0 et k ?£ 0. Montrons que g satisfait aux hypo
thèses du lemme pour (uo, uo) = (0, 0) :
1) en fixant un k tel que lArl € ]0, 7j[, posons
<p(x) = f(x, b + k) - f(x, b), avec Dv = \a - ij, a + ij[.
De l’existence de f i dans Q((a, b) ; ij) il résulte que <p est dérivable et
<p'(x) = fi(x, b + k) - fi(x, b).
122 DÉRIVÉES ET DIFFÉRENTIELLES D’ORDRES SUPÉRIEURS [CH. 8
Or A(/z, k) = <p(a + h) - <p(a) pour tout h tel que \h\ < 77. Par consé
quent, en vertu du théorème de Lagrange, on obtient
= <p(o + h) - <p(a) = <p'(a + 8 h) _
hk k
_ fi (a + Oh, b + k) - M a + 8 h, b)
_ M a + h, b) - M a , b)
lorsque k 0,
h
M a + h, b ) - M a , b)
A-»0 h
existe et est égale à fw(a, b).
5 1] DÉRIVÉES PARTIELLES D’ORDRES SUPÉRIEURS 123
La fonction de y? située dans le second membre de la formule (4) étant bornée pour tout
point fixe (jc, y ) % cette formule montre que l’ordre de petitesse par rapport à q de
d n/( x , y)(h9 k) est au moins égal à n.
§ 2] DIFFÉRENTIELLES D’ORDRES SUPÉRIEURS 127
+ n d? - + *»*?*%><*
Il résulte alors de la formule (8') que Fim,(t) est différentiable et
m
F{m+X\ t ) = Y i cL (M i + kdz) (* . Y)hm~‘k ‘ =
i-O f
m
= m + k d z ^ C L -d-x t 1 { i (X, Y)hm~‘k ‘ =
/- O *
sont contenues dans le segment [0, a \ 9 il est borné ; par conséquent, T est
un compact en vertu du théorème 3.2.13. Com m e/est continue, elle pos
sède sur T la valeur maximale (voir théorème 3.2.9). Celle-ci est prise dans
E car/( T \ E) = 0 et f(E) > 0. Ainsi donc, la valeur maximale de la fonc
tion / sur T est la valeur maximale recherchée de / sur l’intérieur E de
T, et le point où cette valeur se présente est un point stationnaire de la
fonction f Or
/r'U y, z) = yz(a - x - y - z) - xyz = yz(t - *),
fy(xyy 9 z) = xz(t - y)y f i ( x f y 9 z) = xy(t - z).
Par conséquent, le point cherché (x, y, z) de la valeur maximale satisfait
aux équations
yz(t - x) = 0, xz(( - y) = 0, xy(t - z) = 0,
ou, puisque xyz ^ 0 en ce point, aux équations
t - x = 0, / - .y = 0, t - z - 0.
Ceci étant, x + .y + z + / = ûr, de sorte que x = y = z = t = a/4.
Nous avons encore montré en passant que quels que soient les nombres strictement posi
tifs x %y , z , /,
f(x, y, z) = x + y + z + —
xyz
sur l’ensemble E = {(x,y, z) € R 31* > 0, y > 0, z > 0). Soit c l’une
des valeurs prises par la fonction / sur E et soit K = {(x, y, z) €
€ E\f(x, y, z) ^ c). Si (x, y, z) 6 K, on a x + y + z < f(x, y, z) < c et
comme x > 0, y > 0, z > 0, on obtient x < c, y < c, z < c. Ainsi donc,
K est borné. D’autre part, comme — < /(* , y, z) < c, on a (puisque
132 DÉRIVÉES ET DIFFÉRENTIELLES D’ORDRES SUPÉRIEURS (CH. 8
a a . a a
v < e et z < c) x > —— > et aussi y > —y et z ^
— f Pour cette
cyz c c c
raison, si (x„, y„, zn) 6 K et (x„, y„, z„) - » (x, y, z), on peut écrire
x, y, z > —, , de sorte que (x, y, z) € £ et alors f(x, y, z ) =
c
= lim f(x„, y„, Zn) ^ c, donc (x, y, z) € K. Ainsi, K est fermé. Par suite,
K est un compact et f présente sur K la valeur minimale prise en un point
(xo, yo, Zo). Mais alors /(Xo, yo, Zo) est la valeur minimale d e / s u r tout
l’ensemble £. En effet, si (x, y, z) € K, on a f(xo, yo, Zo) ^ /(x, y, z) d’après
la définition du point (xo, yo, Zo), et si (x, y, z) € £ \ K, on obtient
f(x, y, z) > c ^ f(Xo, yo, Zo). Comme £ est un ouvert et la fonction /
est différentiable, (x0, y0, zo) est un point stationnaire de / (voir théo
rème 1), i.e.
On a de nouveau montré que quels que soient les nombres strictement positifs jc, y, z, t,
4 r ----- . 4 r—---- X + y + Z + t
x + y + z + t ' è * vxyzt, 1.e. \lxyzt ^ --------------------
4
2. Points d’extrémum
D é f i n i t i o n 2 . Soit /u n e fonction de R n dans R. On dit que le point
jc(0) est un point de maximum (resp. de minimum ) et que f ( x (0)) est le maxi
mum (resp. le minimum) si x i0) possède un voisinage U C D/ tel que
/( * <0>) ^ f ( x ) (resp. ^ f(x)) pour tous les points x € U. Si par ailleurs
/( x (0)) > f(x) (resp. < /(or)) pour tout x € U distinct de x (0), on dit que
jc(0) est un point de maximum strict (resp. de minimum strict). Les points
de minimum et les points de maximum de la fonction /s o n t appelés points
d ’extrémum.
Il résulte directement du théorème 1 le fait suivant : pour que le point
x où la fonction f est différentiable soit un point d ’extrémum de cette fonc
tion, il est nécessaire que x soit un point stationnaire. Le. que / ' (x) = 0.
On a vu également que cette condition n’est pas suffisante. Ainsi donc,
il faut avoir des conditions permettant de savoir quand le point stationnaire
donné est un point d’extrémum et de quel extrémum il s’agit : de maximum
§3) THÉORÈME DE FERMA. EXTRÉMUMS 133
En posant
F(<p) = A cos2 <p + 2B cos <p sin <p + C sin2
on donne à la formule (4) la forme suivante
(5) A f = 9q 2[F(<p ) + a]
où a = a\ cos <p + a 2 sin <p, de sorte que lal ^ lai I + IQf2 1- C’est
pourquoi,
(6) (Vc > 0) (36 é ]0, r]) (g < 6 => lal < e).
Montrons que si F(<p) > 0 (resp. <0) pour tout <p, (x o , yo) est un point
de minimum strict (resp. de maximum stria), et si F(tp) prend des valeurs
négatives et positives, (x o , yo) n’est ni point de minimum ni point de maxi
mum. En effet, étant une fonaion continue sur [ - x , x], F présente sur
cet intervalle la valeur minimale c et la valeur maximale d. Si F(<p) >0
pour tout <p, on a, en particulier, c > 0. Par suite, en vertu de (6),
(3Ô € ]0, r]) (q < 6 =* la l < c =* a > —c).
Comme F(<p) > c, on obtient F(<p) + a > 0 et il résulte de la formule
(5) que A / > 0 pour tout (h, k) £ V tel que g < ô, de sorte que (xo, ^0)
est un point de maximum strict. De façon analogue, si F(<p) < 0 pour tout
*py on a, en particulier, d < 0. C’est pourquoi,
(3Ô € ]0, r]) (g < 6 =» la l < —d ^ a < —d).
Puisque F(v) < d, on obtient F(<p) + a < 0 et il résulte de la formule
(5) que A f < 0 pour tout (h, k) € V tel que g < ô, de sorte que (x0, yo)
est un point de maximum strict. Enfin, si F prend des valeurs de signes
différents, i.e. s’il existe des *p\> ^2 € [ - x , x] tels que F(tp\) < 0 <
< F(tp2 ), on peut écrire
(3Ô € ]0, r]) ( g < 6 => l a l < min { IF(<*>,)!, F(<p2))).
Dans ce cas, F(<p\) + a < 0 < F(<pi) + a et il résulte de la formule (5)
que / ( x 0 + q cos ipl9 y 0 + g sin <pi) < / ( x 0 , ^ 0 ) < f ( x 0 + g co s
y o + q sin <p2) pour tout g 6 ]0, ô[, de sorte que (x o , .yo) n’est ni point de
minimum ni point de maximum puisque g est aussi petit que l’on veut.
Ainsi donc, le problème se réduit à l’étude du signe de F(<p).
Soit A 7* 0. Alors
(7) F(<p) = ~ [(A cos <p + B sin <p)2 + (AC - B 2) sin2 <p].
A
Les termes de la somme entre les crochets ne peuvent pas s’annuler simulta
nément : si (AC - B 2) sin2 v = 0, on a sin y? = 0 (car AC - B 2 ^ 0 par
5 3] THÉORÈME DE FERMA. EXTRÉMUMS 135
hypothèse), de sorte que cos y> = ±1 et, par suite, (A cos y> + B sin <p)2 =
= A 2 ^ 0. Pour cette raison, AF(<p) > 0 pour tout y> si AC - B2 > 0,
i.e. F(y>) et A sont de même signe, et donc, en vertu de ce qui était dit
plus haut, (xo, yo) est un point de maximum strict quand A < 0 et de mini
mum strict quand A > 0. Si AC — B 2 < 0, les valeurs de F(<p) sont de
signes opposés pour les valeurs données de y> puisque
(A cos <p + B sin y>)2 + (AC - B 2) sin2 y> =
(AC - B 2) sin2 y> < 0 pour y> = Arctg
Mais l’expression entre parenthèses tend vers 2B quand y> -►0 et, pour cette
raison, a le signe de B pour les valeurs de y>suffisamment petites en valeur
absolue. D’autre part, sin <p change de signe en passant par 0. Par consé
quent, F a des valeurs positives et négatives, si bien que (xq, yo) n’est, cette
fois encore, un point d’extrémum.
Remarque . Le théorème 2 laisse de côté le cas où AC - B 2 = 0 (si
les hypothèses relatives à /, f i et f i sont satisfaites). Si A 0, on obtient,
en vertu de la formule (7),
on trouve trois points stationnaires : (0, 0), (1, 0), ( - 1 , 0). Vu que
f £ ( x , y ) = 2 - 2 eI “jr: + 4*2e 1‘ jr\ fïy(xyy) = 0,
ffi(x ,y ) = -2 ,
f { x , y) = x 4 + y 4 — (x + y)2 = x 4 + y 4 - x 2 - 2xy - y 2.
En résolvant les équations
M x , y) = 4*3 - 2x - 2y = 0,
/;(* , y) = 4y 3 - 2 x - 2 y = 0,
§ 3] THÉORÈME DE FERMA. EXTRÉMUMS 137
mkx
Fig. 25 Fig. 26
on trouve trois points stationnaires : (0, 0), (1, 1), ( - 1, - 1). Vu que
f£(x>y) = 12x2 - 2, f!y(x, y) = - 2 , f£(x, y) = 12^2 - 2,
AC - B 2 a en ces points les valeurs respectives 0, 96, 96. Par suite, d’après
le théorème 2 (puisque f £ ( ± 1, ±1) > 0), (1, 1) et (- 1 , -1 ) sont des
points de minimum strict. Le caractère du point stationnaire (0, 0) n’est
pas élucidé dans le théorème 2 vu que AC - B 2 = 0. Or /(*, - x ) =
= 2x4 5> 0 pour tout x * 0, et f ( x , x ) = 2x4 - 4x2 < OsiO < IjcI < 2.
Par conséquent, (0, 0) n’est pas le point d’extrémum. Ainsi donc, la fonction
étudiée, définie sur le R 2 entier, a justement deux points d’extrémum, tous
les deux étant des points de minimum strict. (La fonction d’une seule varia
ble, définie et dérivable sur un intervalle, a au moins un point de maximum
situé entre deux points de minimum quelconques.)
E x e m p l e 5. La fonction
( 8) / U y) = (x - y)2 + y ",
APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES
LOCALEMENT INVERSIBLES
x = '£ kjA eJ = A
y-1
Ainsi A est bijective et donc inversible d’après le lemme 1.
Théorème 1. Si A et B sont des opérateurs linéaires dans R" et si de
plus A est inversible et \\B - A\\ < - —î-r-, B est également inversible.
iA “ Il
D ém onstration. S o i t R n. Comme* = A ~ xBx -l- A ~ X(A - B)x,
on a
ixl ^ l A - ' U B x l + I A - 1U A - £11x1,
d’où
(1) (1 - M - 'l l U - £11)11x11 $ \\ A - l\\\\Bx\\.
§21 THÉORÈMES DES ACCROISSEMENTS FINIS 141
U/4 - i | | 2
IIB" 1 - /4 "'Il ^ Î A - ' U A - BOOB-'II ^ — — - 0/4 - BII.
1 - q
i.e. l’image du segment [0, 1] C R par une application <p: R -*• R" définie
suivant la formule
( 1) ip<0 = a + t(b - a).
Les points a = ^(0) et b = v?(l) sont appelés extrémités du segment
[a, 6 ], et les autres points, points intérieurs de ce segment. L’application
<pest différentiable (en tant que somme d’une application constante t ~ a
et d’une application linéaire t <- t(b - a)) et
(2) <?'(t)(\) = \(b - a) pour tout / ER.
Le théorème de Lagrange pour les fonctions de R dans R se généralise aisé
ment aux fonctions de R" dans R :
T h é o r è m e 1 . Si une fonction f de R" dans R est continue aux extrémi
tés du segment [a, b\ et différentiable en tous les points intérieurs, on a
(3) A b ) - f(a) = f ( c ) ( b - a)
pour un point intérieur c du segment *) [a, b\.
D ém onstration. Posons g = / • <p, i.e. g(l) = f( a + t(b - a)) ; g est
déjà une fonction de R dans R. Elle est définie sur le segment [0, 1] et
satisfait sur ce segment aux hypothèses du théorème de Lagrange en vertu
des théorèmes 2.2.2 et 7.2.4, i.e. elle est continue aux extrémités du segment
(0, 1] et dérivable en tous les points intérieurs de celui-ci. En vertu des for
mules ( 1) et (2), on a
(4) g'(/)(X) = / '( * ( / ) ) * '(/)(X) = / ' ( * + t(b - a))(K(b - a)) =
= \ f ' ( a + t(b - a))(b - a)
pour tout t € [0, 1]. En appliquant le théorème de Lagrange, on obtient
f(b) - Aa ) = g( 1) - g(0) = g '( 0)(1) =
= / '( * + B(b - a))(b - a) = - f ( c ) ( b - a)
où 6 est un nombre compris entre 0 et 1, et c = a + 6(b - a) est un point
associé du segment [a, b].
2. Estimation de l’accroissement d’une application différentiable de R”
dans Rm
Pour les applications de R" dans R m où m > 1, la formule (3) n’est
pas en vigueur déjà pour m = 2, même si n = 1. En effet, supposons que
l’application/ : R -►R 2 de composantes f\ et f i soit différentiable sur le
D ém onstration. Posons l(v) = <v, vo >. 11 s’ensuit que / est une fonc
tion linéaire sur Rm et h = / ®g. Comme g est différentiable au point x0
et / l’est partout (/'(u ) = / pour tout v € R m), h est différentiable au point
xo d’après le théorème 7.2.4, de sorte que
h'(xo) = l'(g(xà))g'(x0) = / « g'(xo),
segment,
(7) »/(*) - / ( a ) » ^ » / ' ( c)(b - a)l
pour un point intérieur c € la, b].
D ém onstration. Tout comme dans la démonstration du théorème 1,
supposons que g = f ®<p où <p est une application de R dans R" définie
par la formule ( 1), de sorte que g(0) = f(a), g(l) = f(b). Mais dans ce cas
g est une application de R dans Rm. Pour obtenir une fonction de R dans
R, il suffit de former le produit scalaire de g(t) par un vecteur fixé de Rm.
II est commode de poser
Ht) = (g(t).f(b) - /(a)),
i.e.
(5) (1 - M " 1(a(gO')))ll)llgCv) - g(6)ll ^ IL4“ 1lllly - 611.
Or A ~ l(<*(g(y))) 0 quand y -* 6, et 6 € ]Dg[, de sorte que Dg contient
un voisinage V du point 6 tel que
pour tous yi, y 2 € Dg. Il résulte de l’inégalité (10) que g(y2) -» gCvO lors
que y 2 -* y 1, i.e. g est continue en chaque point yi € Dg.
3. Image ouverte
L’application continue f possédant un inverse continu est appelée ho
méomorphisme de D/ surf(Df). Ainsi donc, si les hypothèses du théorème 2
sont vérifiées, f \ u (étant continue a v e c /e t possédant un inverse continu)
est un homéomorphisme de U sur f (U). Comme U est un ensemble ouvert
10*
148 APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES LOCALEMENT INVERSIBLES (CH. 9
Ainsi donc,
n
y i — (x ‘)Lv/ - / ( * ') ] = 0 (7 = 1........... n).
T T d*
C’est un système de n équations linéaires homogènes en y} - f i ( x l)
(/' = 1, . . n) dont le déterminant est le jacobien det / ' ( x 1) de l’applica
tion / au point x 1 (voir n° 7.2.3). Comme x l € U, l’o p érateu r/'(x 1) est
inversible, i.e: det f ( x l) 0. Par conséquent,
y} - f i ( x l) = 0 (/ = 1, ...,/!),
i.e. y 1 = f ( x l) € f(U(x° ; r)). Cela démontre que U ( y 0 ; ^ c
C f(U(x° ; r)) C f(U) = V. Donc, tout point y de V est contenu dans V
avec l’un quelconque de ses voisinages, i.e. V est un ouvert.
4. Théorème définitif
T h é o r è m e 4. Soit f une application différentiable de R" dans R". Si
sa dérivée f est continue au point a et l’opérateur A —f (a) est inversible,
il existe des voisinages ouverts U C D / et V des points respectifs a et
b = f(a) tels que l’opérateur f ' ( x ) est inversible pour tout x € U, la restric
tion de f à U est un homéomorphisme de U sur V et l’application g inverse
à f \ u est différentiable. Ceci étant,
(12) g'(y) = [/'(gCv ))]-1 pour tout y t V
et g ' est continue au point y = b.
D ém onstration. Les hypothèses du théorème 2 étant vérifiées, il existe
un voisinage ouvert U du point a contenu dans Dy tel que l’opérateur f ( x )
est inversible pour tout x € U et la restriction f \ u est injective. Ainsi donc,
les hypothèses du théorème 3 sont vérifiées et V = /( LO est un ouvert. En
outre, d’après le théorème 2, l’application g inverse à / I u est continue en
tout point y € V, donc f \ u est un homéomorphisme de U sur V. Vu que
U est un ouvert, on obtient conformément à l’exemple 7.2.4 que / l u et
/ sont différentiables en tout point x 6 U et (/I u) ' (x) = / ' (x). Ainsi donc,
l’application/I u (au lieu d e/), tout point x € U (au lieu de a) et y = f(x)
(au lieu de b) vérifient toutes les conditions du théorème 1 : l’application
f l u est injective et est différentiable au point x, l’opérateur (Au)'(x) est
inversible, g est continue au point y = (f \ u ) ( x ) et y € ]Dg[ (= V). Par
conséquent, g est différentiable en y et g'(y) = [(/I u)'(gCv))] " 1 =
= [/'(gOO)] ” *• Enfin, g est continue au point y = b, f ' ( x ) l’est au point
x - a = g(b) et, d’après le théorème 2 du § 1, A ~ 1 dépend continûment
de A. Il résulte alors de la dernière formule que g' est continue au point
y = b.
150 APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES LOCALEMENT INVERSIBLES [CH. 9
(voir n° 7.1.2), DAe^ll2 = et, P^J" suite, \Aij\ ^ M e'l < lA i Ue'll =
1-1
= M l. Vu que
Il en découle d’après le lemme que pour tout entier / 6 [1, m] et tout entier
j € [1, n) on a les inégalités suivantes
| n m
M w - §*<«> ^ » /' (x) - f ( a ) I < J S E
dxj dxj /-i OX, dxj
La première inégalité montre que si I/ ' (x) - f ' ( a ) l -» 0 lorsque x -+ a,
5/ a/
on a —- ( jc) -►— (n) lorsque jc -►a pour tous i et y, et la deuxième
dxj axj
montre que la réciproque est aussi vraie.
CHAPITRE 10
§ 1. Fonctions implicites
Le terme plus précis serait « fonctions implicitement définies ». Il s’agit
des fonctions de R” dans Rm satisfaisant à une équation non résolue. Sous
quelles conditions (et où) ces fonctions existent-elles ? Sont-elles différen
tiables, si oui, comment calculer leur dérivée ?
1. Localisation du problème
Prenons, pour commencer, le cas unidimensionnel. Soit unë équation
(1) Ax, y) =o
où x et y sont des variables réelles et / est une fonction réelle. Est-ce qu’il
existe (et où) une fonction g(x) dont la substitution à y transforme cette
équation en une identité (i.e. f ( x , #(*)) = 0 pour tout x € Dg) ? Quelles sont
ses propriétés ? Une telle fonction peut ne pas exister du tout. Ainsi, il
n’existe pas de nombres réels x et y qui vérifient l’équation
X2 + y 2 + 1 = 0 .
Fig. 29
154 FONCTIONS IMPLICITES ET EXTRÉMUMS RELATIFS [CH. 10
àfm / v àfm t v
(J t> » < *•
II
(3)
*
Q»|
( n + l ^ k ^ n + nt)
k r < ->
(où ô{ est le symbole de Kronecker) et
0 (1 ^ k < ri),
dFk
(4) (x, y) = dfk .„
dy, (x,y) ( n + l ^ k ^ n + m).
< dyi
Par suite, la matrice jacobienne de l’application F au point (x, y) est de la
forme
Ainsi donc, F vérifie les hypothèses du théorème 9.3.4 : elle est différen
tiable, sa dérivée F ' est continue au point (a, b) et l’opérateur F ' (a, b) est
inversible. Par conséquent, en vertu de ce théorème, il existe des voisinages
ouverts V c D f et W des points respectifs (a, b) et F(a, b) = (a, 0) tels que
l’opérateur F ' (x, y) est inversible pour tout (x, y) € V, la restriction de F
à V est un homéomorphisme de V sur W et l’application G inverse à la res
triction de F à V est différentiable, G ' étant continue au point (a, 0). Soit
/ une application linéaire de R" dans R "+m définie par la formule
/(x) = (x, 0) pour tout x € R"
et soit U = l~ '( W). Vu que / est continue, U t t W sont des ouverts en vertu
du théorème 2.2.3. Ceci étant, a 6 U puisque lia) = (a, 0) € W. Donc, U
est un voisinage ouvert du point a. Soient x et a des projecteurs de R" +m
sur Rm et R" respectivement, i.e. x(x, y) = y et o(x, y) = x pour tout
(x, y) € R n+m. Posons
g = T »G «/ et h = a ®G ®/.
Comme x est partout défini, Dg = Dc., = (x 6 R"I l(x) = De) = U
puisque Dg = W. De façon analogue, Dh = U. Ainsi donc, si x € t/, i.e.
(x, 0) € W, on a
G0c, 0) = (G • /)(*) = <j((G • /)(*)), :r((G . l)(x)) = ih(x), g(x)).
On obtient alors
(x, 0) = F(G(x, 0)) = F(b(x), g(x)) = (h(x), f(h{x), *(*))),
d’où premièrement h(x) = x, de sorte que
(5) G(x, 0) = (x-, g(x)) pour tout xÇ U
(et donc (x, g(x)) € V), et deuxièmement, /(x , g(x)) = 0, i.e. (x, g(x)) € K.
Ainsi donc, (x, g(x)) € VC\K pour tout x€ U. Inversement : si (x, y)€
€ VC\K, on obtient en vertu de la formule (5) que
(x, y) = G(F(x, y)) = G(x, /(x , y)) = G(x, 0) = (x, g(x)),
de sorte que x € U et y = g(x). Notons que b = g(a) puisqu’en particulier
(a, b) € VDK.
La différentiabilité de g résulte de la formule g = x » G » / en vertu du
théorème 7.2.4 puisque l et x sont différentiables en tant qu’applications
linéaires et G l’est d’après ce qu’il a été dit plus haut. Donc,
g'(x) = (x • G )'(/(x))/'(x) = x ' (G(/(x))). G ' (/(x)) • / '(x),
i.e.
(6) g ' (x) = x ®G ' (/(x)) « / = x • G ' (x, 0) • / pour tout x € U.
§1] FONCTIONS IMPLICITES 157
(/ = 1, . . . m ; j = 1, , h ).
— (x)
dX i w
d’où
( / . , .......... „).
de
Il est évident que les dérivées partielles — (*) sont données implicitement
OXj
si l’équation f ( x , y) - 0 n’est pas résolue.
§2) EXTRÉMUMS LIÉS 159
§ 2. Extrémums liés
1. Notions de maximums et de minimums liés
Mextrémum lié d’une fonction réelle de plusieurs variables réelles est son
maximum ou minimum si l’on tient compte des seuls points de son ensem
ble de définition dont les coordonnées sont liées par une ou par plusieurs
équations données (dites « contraintes égalité »). Ainsi, la fonction
<p(x, y) = xy n’a pas d’extrémums. Cependant, elle possède un minimum
au point (0, 0) sous la condition supplémentaire y - x (i.e. sur la bissectrice
du premier et du troisième quadrant) et un maximum au même point sous
la condition y = - x .
En général, étant donné une fonction <p : R" +m -♦ R et une application
/ : Rn+m -+ Rm de composantes/i, . . . , / m, on dit que le point (a, b) =
= (ai, . . . , a„, bi, . . . , bm) € A„ H A/ est un point de maximum lié (resp.
de minimum lié) de la fonction if> sous les contraintes fi(x, y) = 0, . ..
. • • ,fm(x, y) = 0 s’il satisfait à ces équations, i.e. /(a, b) = 0, et s’il possède
un voisinage ouvert Q C A* H A/tel que <p(a, b) ^ <p(x, y) (resp. <p(a, b) ^
^ <fi(x, y)) pour tout (x, y ) € Q vérifiant l’équation /(x, y) = 0. L’un et
l’autre point sont appelés points d ’extrémum lié.
2. Extrémums liés et extrémums « absolus »
Etablissons les conditions nécessaires pour que (a, b) soit un point
d’extrémum lié d’une fonction différentiable <psous les hypothèses suivantes
concernant / :
1) /(a , b) = 0,
2) / est différentiable et / ' est continue au point (a, b),
3) le jacobien du système des fonctions f \, . . . , f m est non nul au point
(a, b) par rapport à un ensemble au moins de m variables choisies parmi
les n + m variables xi, . . . ,x„,y\, . . . , ym ; supposons pour préciser les
idées qu’il le soit par rapport aux variables y\, . . . , ym :
dfy
b) (a, b)
dym
0) J(a, b) = *0.
Bfm dfm
(a, b) (a, b)
àyi àym
section de V et de l’ensemble
K = ((x, y) € Rn+mI f ( x t y) = 0 )
soit le graphe de l’application g, i.e.
VC\K= ((x, g(x))l x t U \ .
Ceci étant, g est différentiable et g' est continue au point a. Notons que
V(C Df) peut être aussi petit que l’on veut, ce qui découle de la démonstra
tion des théorèmes 9.3.2 à 9.3.4 sur lesquels repose le théorème 1 du § 1.
Posons \p(x) = <fi(x, g(x)). Si (a, b) est un point de maximum lié (resp.
de minimum lié) de <p, a est un point de maximum (resp. de minimum) de
\p. En effet, soit par exemple (a, b) un point de maximum lié, de sorte qu’il
possède un voisinage ouvert Q C D ^D D / tel que
4>(a) = <f>(a, g(a)) = <p(a, b) $s *>(x, y) pour tout (x, y) € QC\K.
Or (x, g(x)) € y DK pour tout x€ U et on peut considérer que V est contenu
dans Q. Par suite,
4>(a) S î if>{x, g(x)) = ï(x) pour tout x € ( /,
de sorte que a = (ai, . . . , an) est un point de maximum de la fonction
t(XU . . . . X„) = <p(Xt, . . . ,X„, gi(Xi, . . . , Xn), . . . . gm(Xi, . . . , X„)).
La situation avec les minimums lié et « absolu » est analogue.
Mais pour chercher ainsi les points d’extrémum lié, il faut savoir les
fonctions gi, . . . , gm, i.e. il faut résoudre le système d’équations /(x, y) = 0
sans connaître le point (a, b) dans le voisinage duquel on doit le faire. Nous
allons exposer la méthode de Lagrange qui détermine les conditions aux
quelles le point (a, b) d’extrémum lié doit satisfaire. Ces conditions n’exi
gent pas la détermination préliminaire de ce point et des fonctions g*.
3. Méthode des multiplicateurs de Lagrange
On sait que les fonctions g* existent et sont différentiables. En outre, <p
est différentiable par hypothèse. Par suite, ip est également différentiable en
vertu du théorème 12.9. Calculons sa différentielle. En vertu du théorème
7.2.9,
m
de sorte aue
k- i
EXTRÉMUMS LIÉS 161
Ainsi donc, les coordonnées du point (a, b) d’extrémum lié doivent, pour
les valeurs données des nombres X, annuler les n + m parenthèses dans
l’équation (8). Mais ces parenthèses sont les dérivées partielles de la
fonction
(9) F = Xj/i + . . . + \mfm — *p
par rapport à tous les arguments jci, . . . , x„, y\, . . . , ym, et leur annula
tion est une condition nécessaire d’existence du point d’extrémum de cette
fonction. Le résultat obtenu justifie la règle suivante.
R è g l e d e L a g r a n g e . Pour trouver les points éventuels d ’extrémum
d ’une fonction <p(x, y) (où x € Rn, y € Rm) soumise à des contraintes égalité
f\ (xy y) = 0, . . . , f m(Xy y) = 0, il faut composer la fonction lagrangienne
(9) avec des coefficients réels (encore indéfinis) Xi, . . . , Xm et écrire les con
ditions nécessaires de son extrémum :
m
(i°) (*. y) ■ 2 (jc’ ~ y ) = 0 t / = i.......... n>
/- i J
et
m
et de la sphère
(13) x2 + y 2 + z2 = 9
fermée (en tant qu'intersection de deux ensembles fermés) et bornée (parce que contenue dans
la sphère (13)), si bien que K est un compact. C'est pourquoi, <p présente sur K les valeurs
maximale et minimale. Les points où ces valeurs sont atteintes, sont des points d'extrémum
lié de la fonction *p sous les contraintes (12) et (13). L'application / : R 3 R 2 de composantes
/ i( x , y, z) = x + y + z - 5, /î( x , y, z) = x 2 + y 2 + z 2 - 9
r\2* 1
2y )
et, par conséquent, les jacobiens du système des fonctions f \ , f i par rapport aux couples de
variables (x, y), (x, z) et ( y , z) sont respectivement les déterminants
1 1 1 1 1 1
2(y - x), = 2 (z - x). 2 (z - y)
2x 2y 2x 2z 2y 2z
qui ne s*annulent simultanément que sur la droite x = y = z ; or aucun point de cette droite
ne vérifie les équations (12) et (13) puisque les égalités 3x = 5 et 3X2 = 9 sont incompatibles.
Ainsi donc, pour trouver les points d’extrémum lié, on peut appliquer la règle de Lagrange.
Ecrivons la fonction lagrangienne
X(x + y + z - 5) + nix2 + y 2 + z 2 - 9) - xyz
qui, jointes aux équations (12) et (13), doivent être vérifiées par les coefficients X, n et par
les coordonnées x, y, z des points d’extrémum lié. En additionnant les équations (14'), (14")
et (14 ~ ) et en prenant en considération qu’en vertu de (12) et de (13)
on obtient
(15) 3X + 10m = 8.
' (2 m + z)(x - y) = 0,
(16) (2 fi + x)Cy - z) = 0,
^ ( 2 m + y)iz - x) = 0.
Comme les égalités x = y = z et le système (I2H13) sont incompatibles, les deuxièmes paren
thèses dans (16) ne sont pas simultanément non nulles (car, autrement, les trois premières
seraient nulles, d’où il résulterait que x = y = z) et de plus une seule des deuxièmes parenthè
ses est nulle (car l’annulation de deux quelconques d’entre elles entraînerait de nouveau
x = y = z). Soit, par exemple, x - y = 0. Comme dans ce cas y - z * 0 et z - x * 0, on
obtient 2/* + x = 2ft + y, d’où 2 = - x = - y . Il résulte alors de l’équation ( 12 ) que
z = 5 - 2x et l’égalité (14') prend la forme X - x 2 - x(5 - 2x) = 0, d’où X = 5x - x2. La
substitution des valeurs trouvées de X et de 2 fi dans la formule (15) donne l’équation
3X2 - lOx + 8 = 0.
d’où on obtient deux valeurs de x : Xi = 2 et xi = — et, par conséquent, deux points éventuels
3
4 4 7\
et pour z - x = 0
(
j - , — , — ) . On obtient de la même façon pour y - z = 0
les points (2 , 1, 2 )
A 7 4 \
et ( — , — , — J et, respectivement, ( 1, 2, 2) et
§2] EXTRÉMUMS LIÉS 1.65
Puisque xyz ne dépend pas de l’ordre de ses facteurs, on peut conclure que
C r - r - f ) - “
4 4 7 28
sa valeur maximale sur K est égale à — • — • — , i.e. à 4 • — , et la valeur minimale est
3 3 3 27
égale à 2 • 2 • 1, i.e. à 4, et chacune d’elles est atteinte en trois points : la première aux
CHAPITRE 11
INTÉGRALE DOUBLE
§ 1. Renseignements supplémentaires
sur les figures quarrables
1. Notion de figure quarrable et propriétés élémentaires
Etant donné le plan de coordonnées II, considérons pour tout entier
n ^ 0 une subdivision de II par les droites
^= =- ( *, / € Z)
( 1)
m
Dé mo n str at io n . Soit = U $/. Vu que tout carré de rang n qui
m
a des points communs avec $ coupe un au moins, 0n($) ^ 2 j3„(«ï>,),
m
d’où qn($) ^ 2 ?n($i). Si n -* oo, on obtient à la limite l’inégalité (1).
i» i
Il résulte du lemme 1 que la réunion de toute fam ille finie de figures
d’aire nulle est une figure d ’aire nulle.
T h é o r è m e 1. L’ensemble L des points de l’arc de Jordan rectifié S est
une figure d ’aire nulle.
D ém o ns tra ti o n. Supposons que y soit donné par les équations
paramétriques
x = y = MO (0 < / < 6)
où ip et ^ sont des fonctions continues sur le segment [a, b]. Comme y
est rectifiable, on démontre que \p est une fonction à variation bornée, de
sorte que ^ = \J/\ - \h où et ^2 sont des fonctions strictement croissan-
168 INTÉGRALE DOUBLE [CH. Il
(3) ( / ' , t" 6 [a, b) et \t' - f I < =» Iv( t ' ) - v>{f)\ r,.
et donc aire L = 0 puisque e est arbitraire, i.e. L est une figure d’aire nulle.
3. Quarrabilité et frontiire *)
T héorème 2. La figure $ est quarrable si et seulement si sa frontière
est quarrable et l’aire de la frontière est nulle.
D ém o ns tra ti o n. Rappelons que /4„($) est la réunion des carrés de
rang n contenus dans ]$[, a„(«i>) est le nombre de ces carrés, B„($) est la
réunion des carrés de rang n ayant des points communs avec $, et /3n($)
le nombre de ces carrés. Notons CB(4*) et 7„($) respectivement la réunion
et le nombre de carrés de rang n ayant des points communs avec $, mais
qui ne sont pas contenus dans ]$[. Alors
(5) i4„(*) U C .(*) » £ . ( * )
et, puisque a„(«ï>) + 7„(<ï>) = /3„(<ï>),
(6) aire A„{$) + aire Cn(4>) = aire £„(#).
Comme B„($) est fermé (en tant que réunion d’une famille finie de carrés)
et $ C on obtient [4>] C B„($) et, à plus forte raison, Fr # C B„(<ï>).
D’autre part, Fr <f>nAn(<ï>) = 0 . Ainsi donc, Fr <f> C B„($) \ /4n(4>). Or
5«(4>) \ y4„(4>) C C„(4>) en vertu de (5). Par conséquent,
(7) Fr * C C„($).
D’autre part,
(8) C„($) C B„(Fr *).
En effet, soit Q un des carrés de rang n qui forment C„($). Il existe alors
dans Q un point a € 4> et un point b ^]4>[. Si b € $, on a b 6 Fr $, de sorte
que Q a des points communs avec Fr $, i.e. il est contenu dans B„(Fr $).
Si, par contre, b $ $, on a a ^ b et, d’après le théorème 3.3.2, le segment
[a, b\ contient un point c € Fr ; mais comme Q est convexe, [fl, b\ C Q
et, par conséquent, c € Q, de sorte que Q a de nouveau une intersection non
vide avec Fr 4>. Il résulte de (7), (6) et (8) que
âïïë Fr < aire C„($) = aire &,(<!>) - aire A«(4>) < aire B„(Ft 4>).
En faisant tendre n vers l’infini, on obtient à la limite
aire Fr 4» ^ lim (aire Bn(4>)) - lim (aire /4„(4>)) < lim (aire B„(Fr $>)),
i.e. aire Fr $ < aire $ - aire $ < aire Fr 4>. Par suite,
aire Fr $ = aire - aire 4>.
fermé et borné dans le plan est un compact. Il est quarrable d’après le théo
rème 4.
A noter que dans le plan il existe encore des compacts non quarrables
(dont la construction est assez compliquée).
Tout comme dans le cas des figures planes, on démontre que le volume
est additif et monotone et que le parallélépipède rectangle
(1) [ai, a2] x [Z>i, 62] x [ci, c2]
est cubable et son volume est (a2 - tfi)(i>2 - bi)(c2 - c 1). Par analogie au
cas plan, il en résulte que la cubabilité et le volume sont invariants par trans
lation.
Analogiquement au cas des figures planes (voir théorème 2 du § 1) on
démontre deux critères suivants de cubabilité :
1) le corps .9' est cubable si et seulement si pour tout e > 0 il existe
des corps cubables. '/ et tels que.?/ C C -ri et vol .*} - vol s / < e;
2) le corps . y est cubable si et seulement si sa frontière est cubable et
a un volume nul.
Tout comme le théorème 3 du § 1, il résulte du deuxième critère que
la réunion, l’intersection et la différence de deux corps cubables sont des
corps cubables. Le même critère permet de démontrer la cubabilité des
polyèdres un peu autrement que la quarrabilité des polygones.
L e m m e . Si le corps y est cubable et possède un volume nul, il en est
de même de son image U .y par toute transformation orthogonale U de
l’espace.
D ém o ns tra ti o n. Tout cube de rang n ayant des points communs avec
U .y se coupe avec UB„(.y), i.e. avec UC où C est un cube de rang n ayant
des points communs avec .9'. Or UC se coupe avec 27 cubes de rang n au
plus. En effet, UC est un cube congruent à C ; soit
C' =
k’ + 1 r_ r + 1 n i m‘ + 1
2" 2" 2" 2" 2" ]
un cube de rang n qui contient le centre wo de UC. La distance de chaque
point de UC à w0 est au plus égale à la moitié de la longueur V3/2" de
sa diagonale et, par conséquent, cette distance est inférieure à 1/ 2". C’est
pourquoi, aucun cube C " de rang n ayant des peints communs avec UC
ne peut se trouver en dehors d’un cube « triplé » (dans toutes les directions)
IV - 1 r + 2 l J / ' - l /' + 2 l Tm' - 1 m ' + 2]
L " ’ "J L "
2 2 2 2 "J L " ’ " J
2 2
car il n’y existe pas de points dont la distance aux points de C ' (en particu
lier, à wo) soit inférieure à 1/2". Mais ce cube « triplé » est composé évi
demment de 27 cubes de rang n avec lesquels peuvent se couper seulement
de tels C" (et, par conséquent, le cube UC).
Il en résulte que (U.9~) ^ 27&„(.9~) et, par conséquent, q„(U-9~) <
^ 27q„(.y). Mais vol .9" = 0 implique qn(-9~) -» 0. Donc, qn(U 5f) -» 0, i.e.
le corps U-9" est cubable et vol U-9~ = 0.
§ 2] CORPS SOLIDES CUBABLES 173
Fig. 32
174 INTÉGRALE DOUBLE [CH. Il
est un corps cylindrique (fig. 32). Le théorème suivant établit une relation
entre les notions d’aire et de volume.
T h é o r è m e 1. Si la figure <ï> est quarrable, le corps cylindrique
y = x [m, Af] est cubable et vol !s = (M - m) aire 4>.
D é m o n s tr a t io n . Etant donné que .!>' = $ x [m, Af], on a
A„(*) x [m, Af] C C £„(*) x [m, Af]
La figure 4> étant quarrable, les deux volumes tendent vers (Af - m) aire 4>.
Par conséquent, le corps est cubable et (Af - m) aire $ est son volume.
Il est évident que le théorème 1 est vrai dans les cas où $ est une figure
quarrable dans le plan yOz ou xOz et [m, Af] est un segment de l’axe Ox
ou Oy respectivement.
1) * = ( Û H( 0 o h = 0 Û (o iD o n = U °ki;
\*=1 / \/-l / *-11-1 (k,l)tA
= Û (<* x
km 1
[0, Mk])
« circonscrit » autour de
Les sommes inférieures et supérieures possèdent les mêmes propriétés
que dans le cas unidimensionnel.
Fig. 33
§31 NOTION D’INTÉGRALE DOUBLE 177
où m*/ = inf / , Af*/ = sup / . Etant pris deux à deux, a*/ n’ont pas de
0*1 Okl
points communs, si bien que
u
Aa* = 2 Aa*/ (À: = 1, . . . , n).
/-i
Vu que a*/ C a*, on a m* ^ m*/ et Af* ^ A/*/. C’est pourquoi
n i * n n U
Sr - sT = E S Mk/Aoicl - 2 m*A(7* E Z HlkAOkl -
* -1 /-I *-l *» I /-1
/I n / U \
— E mkà<Jk = E m* ( 2 Aa*/ — Aa* j = 0.
* -l * -l M -l /
T l/- -
3> n /-
12-619
178 INTÉGRALE DOUBLE (CH. 11
(1) Aa = iL 1 = i L dff-
T h é o r è m e 1. La fonction f : R2 -» R est intégrable sur un compact
quarrable a si et seulement si elle est définie et bornée sur a et
(V£ > 0)(3 T 6 5Ç)(St - St < é).
C o r o l l a i r e 1 ( i n t e r p r é t a t i o n g é o m é t r i q u e d e l ’i n t é g r a l e d o u b l e ) . Soit
f une fonction réelle positive sur un compact quarrable a. Si f est intégrable
sur a, son sous-graphe y est cubable et
v° l.> '= \ \ f
En effet, il a été noté au n° 2 que quelle que soit la partition T €
les solides en escalier .c/T et .$T sont cubables et sT = vol M , sT = vol y T.
Conformément au théorème 1, il existe pour tout e > 0 un T € •%" tel que
sT - Sj < e. Donc, il existe pour tout e > 0 des solides cubables s / (= s/T)
e t.S (= d T) tels que s / C Sr C .a# et vol y - vol.?/ < e. Cela signifie
que ■/ est cubable. Vu que
St = vol .£/ < vol ^ vol & = St et ST < jj / = jj / » Sr,
on a 0 < |vol y - j j / | < sT - sT < e et, puisque c’est vrai pour tout
e > 0, j | J = vol y .
COROLLAIRE 2. Le graphe T /d ’une fonction f définie et intégrable sur
un compact quarrable a est cubable et son volume est nul.
D é m o n s tr a t io n . Etant intégrable,/est bornée sur a. Soit T une parti
tion arbitraire de a à éléments o\, . . . , an et soient m*, M*, sT et sT des
nombres introduits au n° 2. Posons
n
y = U Vk où y* = Ok x [m*. A/*].
k- 1
Il est évident que T/ C y . En vertu du théorème 1 du § 2, les solides
cylindriques y* sont cubables et vol u* = (M* - C’est pourquoi.
§4) PROPRIÉTÉS FONDAMENTALES DE L'INTÉGRALE DOUBLE 179
(V e > 0)(3Ô > 0)(p, p ' € a et d(p, p ’) < 6) - \f(p ) - f ( p ') \ < — .
e t il n e r e s te q u ’à a p p l i q u e r l e t h é o r è m e 1.
Rem arque . O n a e n e ffe t d é m o n tr é q u e p o u r u n e fo n c tio n c o n tin u e /
12*
180 INTÉGRALE DOUBLE [CH. 11
Ha( / + *) = H / + H .*
(II) Si f est une fonction bornée sur un compact quarrable a et Ar € R,
on a
r k \ \ / p ° ur k ^®> r k \ \ / pour k ^
iL * /=
k \ \ af pour k < k | \ f Pour k < 0.
\\o k f = k \\of -
On obtient de 1° et 2° par récurrence sur le nombre de termes :
3° Si les fonctions f \, . . . , f n sont intégrables sur un compact quarrable
a, leur combinaison linéaire quelconque k \f\ + . . . + knfn est intégrable
sur a, et
^(kifi + ... + knfn) = k\ j j^ /l + • • • + kn
En particulier,
-J Î /-N A
2. Additivité
(III) Si la fonction f est définie et bornée sur des compacts quarrables
a ' et o ” n'ayant pas de points intérieurs communs, et a = a ' U a", a est
un compact quarrable et
i l / - IL /+ IL / !!/= ! ! / + !!./
D é m o n s tr a t io n . En tant que réunion de deux figures quarrables, a
est une Figure quarrable et en tant que réunion de deux compacts, a est un
compact. Soit T une partition de a en <ri..........a„. Posons
A ' = {Arl a*Fier' * 0 ) , A ' = [/I a,C\a' * 0 }
et ai = oicOo' pour tout k £ A ' , a “= otO o’ pour tout / € /4
Les ensembles ai et a f sont quarrables (en tant qu’intersections de deux
figures quarrables) et compacts (en tant qu’intersections des compacts). On
§4] PROPRIÉTÉS FONDAMENTALES DE L’INTÉGRALE DOUBLE 181
a de plus
(2> i i / +ü /« ii/
Il résulte de (1) et (2) que j j / + / = j En remplaçant ici / par
on obtient en vertu de (II) que
1 1 /+ ! £ / = 11/ ” Ï Ï / - Ï Ï / + Ï Ï /
îi/=
jj« *S JJ*/
- 1 JJ«
3. Intégration des inégalités. Théorème de la valeur moyenne
(IV) Si les fonctions g et h sont définies et bornées sur un compact quar
rable a et g < h, on a
il.* < 1 1 / et
D ém o n s tr at io n . On entend par s jP e ts fi les sommes inférieures et
supérieures pour chaque fonction (bornée)/sur a. Etant donné que g < h,
on obtient s ^ ^ ^ jJ / sup pour toute partition T tS Ç et
c’est pourquoi on a aussi j j / sup ^ j j / . L’inégalité pour les
intégrales supérieures est obtenue de la dernière inégalité par substitution
de - g et -A à g et A.
Il résulte directement de (IV) que :
7° Si les fonctions g et h sont intégrables sur un compact quarrable a
et g < A, on a j j / ^ J J / .
§4] PROPRIÉTÉS FONDAMENTALES DE L’INTÉGRALE DOUBLE 183
n ./ = n . /+ \ \ s * l u * >o-
Il résulte directement de 8° et 3° que :
7 '0 Si les fonctions g et h sont intégrables sur un compact quarrable
o, g < h et g(po) < b(po) en un point intérieur po du compact a où h - g
est continue, on a jj^g < Jj A.
9° Si la fonction f est intégrable sur un compact quarrable a dont i’aire
Aa est non nulle et si m ^ f{p ) < M pour tout p i a, on obtient
(3)
ISS/I <!!.'/'•
12° Si les fonctions f et g sont intégrables sur un compact quarrable
a, leur produit est également intégrable sur a.
5. Fonctions dont les points de discontinuité forment une figure d’aire
nulle
130 La fonction f bornée sur un compact quarrable a dont les points
de discontinuité forment une figure d*aire nulle, est intégrable sur o.
En effet, on peut évidemment poser Aa > 0. Supposons que l / l < C
sur a et soient Ÿ l’ensemble des points de discontinuité de la fonction / et
$ = [ŸJ. En vertu du théorème 4 du § 1, $ est quarrable et aire $ = 0.
C’est pourquoi, il existe pour tout e > 0 un n € N tel que
aire B„($) < min [e/(2 C), Aa).
Posons a ' = a n f in(4>) et a" = [a \ a']. Comme aire Bn($) < Aor, on a
a' a, de sorte que o" ^ 0. En tant qu’intersection des compacts quarra-
bles, a' est un compact quarrable et puisque a ' C B„($), on peut écrire
Aa' < ; . Tout comme dans la démonstration de la propriété 5°, on voit
que o* est un compact quarrable, a = o 'U e * et ] a ' [ n ] a ' [ = 0 . Par
conséquent, conformément à (III),
<4> Ï Ï /- Ï Ï /+ Ï Î ./ « H / - H . / + IL/*
d’où
Ü /- I 1 /S |Ï Ï / | - lli./
Puisque - C < / ^ C, il vient d’après (IV)
Le.
D é m o n s tr a t io n . Démontrons que
h/ - n / +e-
Cette relation est évidente pour Aa = 0 ou / ■ 0. Soient Aa > 0 et / # 0
sur a, de sorte que C = sup l / l > 0. Vu que / est bornée parce qu’inté-
a
grable, on a C < + « . Prenons un e > 0 arbitraire. Comme
d’où ___
Fig. 34
188 INTÉGRALE DOUBLE [CH. 11
W E2 = S (M j - m j)àüj.
ojCBJT)
Si ^ 2 E (Afi —mi)A<Ji.
1a/Caî
Or Mi - nti ^ M l - m* si cr, C a*. Par suite,
St.S = S /(&r)Aff*.
k -1
b /d \ bd
Au lieu de j I j f(x , _y)d.y)<Lt, on écrira aussi j j f(x , y)dydx.
a Ne ' ac
La fig. 35 donne une interprétation géométrique de ce théorème (pour une fonction
/ ^ 0 ) : g(;r) est Taire de la section du sous-graphe de /p a r le plan x = const (perpendiculaire
au plan z = 0 ), de sorte que le théorème affirme que le volume du sous-graphe est l'intégrale
de Taire de la section (tout comme Taire du sous-graphe de la fonction positive d’une variable
est l'intégrale de la longueur de l'ordonnée).
D é m o n s tr a t io n du thé orè me 1. Soient Ti et T%les subdivisions de
[a, b\ et [c, d\ par des points Xj (/ € [0, m]) et yj (J 6 [0, n]) : a = Xo <
< x t < ... < x „ -i < x m = b, c = y 0 < yi < ... < y n-1 < y» = d. Dési
gnons par 7*12 la partition de a en rectangles
cru = [*., xi+ 1] X [yj, yj+ 1] (/' € [0, m - 1], y € [0, n - 1])
190 INTÉGRALE DOUBLE [CH. Il
Fig. 35
** J
a
Comme
b | b
on a j - j g < e pour tout e > 0 et, par suite, j j / = j g.
a l a
Le théorème suivant est démontré de façon analogue.
T héorèm e 1 Soit a un rectangle fermé borné à gauche et à droite par
les droites x = a et x = b et par les droites y = cet y = d en bas et en haut.
Si une fonction f[x, y) est intégrable sur a et si pour tout yÇ.[c,d\ donné
elle est intégrable sur le segment [a, b] en tant que fonction de x, la fonction
b /d \ db
L’expression j f j f(x , y ) d x jd y sera aussi notée j j f(x , y)dxày.
a \c / ca
Remarquons que si / est continue sur o, les hypothèses des deux théorè
mes sont vérifiées et, donc, on est libre de choisir l’argument par lequel on
commence l’intégration.
E x e m p l e 1. Il f a u t in té g r e r la f o n c tio n / ( x , y) = s u r le c a r r é a=
+ x2 + y 2)i/2 (1
= [0, 1] x (0, 1]. Il est plus rationnel de l’intégrer d’abord par rapport à x (en prenant y
pour une constante) et ensuite par rapport à y. Procédant à la substitution \ + x 2 + y 2 = u,
on obtient
du u-xn I»*/ 1 1
J (1 + x2 + y 2)3/2 2 î 7172 -1/2 î*/ Vl + y2 V ÎT p ’
192 INTÉGRALE DOUBLE [CH. Il
d’où
1
Il découle de l’intégrale indéfinie f - ^ = ln (u + V u 2 + 1) + C que [ - - y =
J V u2 + 1 J Vl + y1
o
1 iaÆ
= ln (1 + V2 ). La substitution y = uV2 dans l'intégrale f - - ^ ■ • donne f - d“ =
J V2 + 7y 3, J y/u2 + 1
ii ° °
=
iln —
• += V3 ..
— . Ainsi donc, ■dxdj' = ln
(1 + Æ)V2
V2 f j (i + ^ + / ) i 1 + \/3
E xercice 1. Intégrer cette fonction d’abord par rapport à y et puis par rapport à x.
y
d-
0
9>(X)
y*%(x) c
0 a x b x 0 a b x
Fig. 36 Fig. 37
i l / - \ \ f * \ \ / - Jj/
Enfin pour tout x € [a, b], on a
[c, d] = (c, «fi(*)]U[v>i(x), <pz(x)] U [<pz(x), d].
13-610
194 INTÉGRALE DOUBLE (CH. Il
Ceci étant, f"(x, y) peut être distincte de zéro sur [c, «>i(x)l seulement au
point y = <pi(x) et sur [<pi(x), tf], seulement au point y = <n{x), et elle est
intégrable comme fonction de y sur le segment [<pi(x), <n(x)] car elle y coïn
cide avec /(x , y). Par conséquent, quel que soit x € [a, b], /*(*, y) est inté
grable sur [c, d] en tant que fonction de y et
d d
= f f ( x , y)dy.
/{X' y) ~C
J1 " 7 " p •
§ 5] CALCUL DE L’INTÉGRALE DOUBLE PAR INTÉGRATION 195
Fig. 39
Pour cette raison, D/= a et, d’après le théorème 2 (dont les hypothèses sont
ici vérifiées).
a
dydx.
y = —y sin tm
a
[-ôJ 1~ » bJ 1 • Ceciétant> on a
U*
196 INTÉGRALE DOUBLE [CH. 11
donc
a x/2
cos2 tdtdx =
- a - x/2 a x/2
cos2 ^1 - dx.
-a -x/2
x/2
- a
{<** z)| ^ + p + ^ l]
sert de sous-graphe de la fonction /(fig . 39). Puisque l’ellipsoïde est symé
trique par rapport au plan xOy, il résulte du corollaire au théorème 1 du
§ 3 qu’il est cubable et que son volume V s’exprime en fonction des demi-
axes a, b, c par la formule V = Vncabc. Si a = b = c, il en résulte la cubabi-
lité de la boule et la formule classique V = *Aira3 exprimant son volume
par le rayon a.
CHAPITRE 12
§ 1. Applications régulières
Ce chapitre est consacré au problème de la transformation de l’intégrale
double
y)dxày
Fig. 40
7r2=
Par conséquent.
Ml U2
aire P = UiVl - U2V1 =
< (;:)• U ) > Vi V2
2. Variation de l’aire du parallélogramme par une application affine
Une application affine A du plan de coordonnées II dans le plan de
coordonnées IIi est définie par les formules
^2 ) ( x = MllM + fll2l> + « 1 ,
(_y = a2\u + 022 V+ 02 ,
yi - a2 = a2\Ui H- a22vt.
Ceci étant, A (P) est un parallélogramme engendré par les vecteurs A (ri ),
A(rt). En prenant en considération la formule (1) et la règle de multiplica
tion des déterminants, on obtient
xi - ai x2 - ai auui + anvi anu2 + ai2oi
aire A (P) =
yi - o2 yi - ai O21W1 + a22vi anu2 + a22V2
tfll 012
| Wl 02 det A • aire P.
021 022 \Vi V2
Fig. 41
de rang n. Leurs images A(Qk,i) sont des parallélogrammes sans points inté
rieurs communs, qui s’obtiennent les uns des autres par translation et dont
la réunion recouvre III (fig. 41). Rappelons que A n($), où $ est une figure
dans n , signifie la réunion de tous les carrés de rang n qui sont contenus
à l’intérieur de $, et Bn($) signifie celle des carrés qui ont des points com
muns avec 4>. Comme C$ C on a
A (A „ m c A m e A (B „ m .
Comme
de sorte que P a * 0 . Tout comme dans 7.1.3, il en résulte que IUB est
une norme sur -/'(R", Rm), BAxB ^ B/4B • BxB pour tout x 6 R", IIR4II ^
^ HBU • IUU pour toutes les applications A € S'(R n, Rm) et B € S'(Rm, R'),
et U/R„0 = 1. En vertu de (1) et (2),
B/4B ^ max 2 l<ty| = 2 \au\ = I 2 akixA < BAxB < B>t II • BxB = IL4B,
i« M i] y .l j . i 'j. i 1
d’où
n
(4) B/4U = max 2 \au\-
,€[l,ml ,
où wi, sont des points intérieurs du segment [wo, w]. C’est pourquoi,
Lfi(w) -yi(w 0)| < (1//i(m'/)| + L/Î2(w,)|) max (|u - uo|, |i> - uo|) =
= (LÆi(w'i)l + L//2( w<)|)Bw - w0B
et, par conséquent,
*/(m') - / ( w 0)n = max {|/i(w) - / i ( w 0)|, L/ifw) - / 2(wo)|) ^
^ max ( l/ii(w'i)| + i/Î2(wi)|, l/2i(w2)| + L/22(m^)| ) Bw - w0B.
Comme w € C, on a
l//i(M',)| + L//2(w<)| < max {|/n(w ')| + L/Î2(w' )| ) <
^ max max ï L/ii(>v')| + |/i2(w ')|, L/ii(w')| + l/22(w')|) =
= m axl/'(w ')B (/ = 1, 2)
w'€C
206 CHANGEMENT DE VARIABLES DANS L’INTÉGRALE DOUBLE [CH. 12
Ceci étant, on peut prendre n aussi grand que les diagonales des carrés
de rang n soient strictement inférieures à 6 et alors B„(Frx) C x ' (car tout
point w € £n(Fr x) appartient à un carré de rang n ayant des points com
muns avec Fr x et, par conséquent, la distance de w à x est strictement
inférieure à ô). Soient Ci, .... Cm des carrés de rang n formant B„(Fr x)
et soient wi, ..., wm leurs centres, de sorte que G = [QÇwt ; 2 " " " 1)].
D’après le lemme 1, /(C,) C [QÇJÇwi) ; h{)\ où
h! = max ll/'(w ')ll ■2 - n - *.
w'€C
§ 3) INVARIANCE DE LA QUARRABILITÉ ET VARIATION DE LA1RE 207
Fr/(x) C/(B„(Frx)) = ( J A G ) C IJ l î N Y
i-1 1
Vu que Bn(Fr x) C x ',
Ainsi donc, la frontière de f(x) peut être recouverte par une figure quarrable
ni
U [£?(/"(*7) ; A/ )] dont l’aire est aussi petite que l’on veut, i.e. elle est quar
té- 1
rable et son aire est nulle. En vertu du théorème 11.1.2, cela signifie que
/(x) est une figure quarrable. Enfin, com me/est continue,/(x) est un com
pact d’après le théorème 3.2.6.
3. Estimation de l’aire d’une image
Il résulte en particulier du théorème 1 que l’image /(C ) de tout carré
C de la forme [Q(w<> ; A)] est quarrable. On a de plus en vertu du lemme 1,
rème de la valeur moyenne (voir propriété 11.4.3, 10°) dit qu’il existe des
points wi 6 Ci tels que
j j 0 |d e t/'| = |det/'(w ,)|-aireC ,.
14-619
210 CHANGEMENT DE VARIABLES DANS L’INTÉGRALE DOUBLE (CH. 12
(17)
n n
(18) s}P = 2 ffifaireoi = S m>9xnf(xi) $
i-1
n n
«S S mi JL ldet/'l = S IL
i*l i ■1
§ 3] INVARIANCE DE LA QUARRABILITÉ ET VARIATION DE CAIRE 211
14*
212 CHANGEMENT DE VARIABLES DANS L’INTÉGRALE DOUBLE [CH. 12
= j j j d e t / ' | = j j j d e t / '|.
y X
D(u, u)
det g'(x, y) =
D{x, y) y 2 = -2*—= 3v * 0.
1F x
En outre, g est injective puisque x 3 = u2/ v et y y = uv. Ainsi donc, g et, par conséquent,
l’application / qui lui est inverse, sont régulières et det/ ' (u, v) = --------- !----------= . On
d e tg #(x, y) 3v
a a = f(x) où x est un carré du plan (u, v) limité par les droites u = 1, u= 2, v = 1, v = 2.
Par conséquent, la figure a est quarrable selon le théorème 1 et
2 2
du = ! In 2
d’après le théorème 2.
Fig. 42
§4) FORMULES DE CHANGEMENT DES VARIABLES 213
ojjp
C o r o l l a ir e . On a — |d e t /'( w o ) | quand x se réduit en un
point wo € D, Le. pour tout compact quarrable x C D
(ve > 0)(3Ô > 0)(aire x ^ 0, wo € x et diam x < ô) ^
aire/(x)
|det/'(w 0)| ^ e.
aire x
En effet, comme |d e t/'| est continu au point w0, on a
(V£ > 0)(3Ô > 0)(Vw € Z))(tf(w, w o) < ô ) =>
Rem arque . Si /
est une application affine, on obtient en vertu du théo-
a ir e f( x )
rème 2 du § 2 que ■ ■ = |d et/'(w 0)|. D’après ce qui vient d’être
démontré, cette égalité n’est remplie que d’une façon approximative pour
une application régulière / arbitraire. Plus diam x est petit, et plus cette
approximation est précise. Le nombre |det/'(w 0)| est appelé coefficient de
déformation de l’aire au point tv0 par l’application régulière /.
L J /-
( 2) !ï/=
214 CHANGEMENT DE VARIABLES DANS L’INTÉGRALE DOUBLE [CH. 12
(3) (J F = ff G = ff ( F o /) |d e t/'|.
de sorte que [D] = {(r, <p) € ü | r ^ 0, 0 < <p < 2t ) (fig. 43). L’application
/ : Il -» IIi de composantes x = rcos <p, y = r sin <pest continûment diffé
rentiable et son jacobien det/ ' (r, <p) = r * 0 sur D. Si (n, <pi) € D (/ = 1,
2) et /( n , soi) = /(/*, <pi), i.e.
(n cos <pi, n sin <p\) = (ri cos <P1 , n sin <pi).
on a
rî = (ri cos if>\)2 + (n sin <p\f = (n cos <pîf + (n sin <pif = rf,
d’où ri = ri (puisque nfz > 0) et alors
(cos <f>\, sinyji) = (cos <pi, s in ^ ),
d’où il résulte que <p\ et <pz se distinguent par un multiple pair de r et,
comme \<p\ - </>z\ < 2ir, on a <p\ = <&. C’est pourquoi,/est injective sur Z).
Enfin, FrD comprend le segment ((0, v>)| 0 < <p < 2ir) de l’axe <p et les
demi-droites {(r, 0)| r > 0) et {(r, 2t)| r > 0 )}, de sorte que la condi
tion 4 de la définition 1 est aussi vérifiée. A insi,/est quasi régulière sur [D],
et /([Z?]) = IIi. Notons que / n’est pas injective sur [Z)] car (/(r, - ir) ■
m f(r, r) e t/(0 , <p) = 0.
3. Invariance de la qnanabilité par une application quasi régulière
Dans les n09 3 et 4, Il et lit désigneront des plans de coordonnées, et
D, un ensemble ouvert non vide dans II.
THÉORÈM E 2 . Si une application / : Il -*• IIi est quasi régulière sur
[Z)], l’image /(x ) de tout compact quarrable x contenu dans (DI est un
compact quarrable.
D ém onstration. Soit x un compact quarrable contenu dans [D] et
soit (/([D] ; q) un voisinage D ' de l’ensemble [D] sur lequel/est continû
ment différentiable. Vu que / est continue sur x, f( x) est un compact. Si
x fl Fr D = 0 , îæ. x C D, /(x) est un compact quarrable d’après le théo
rème 1 du § 3 puisque / est régulière sur D. Soit x fl Fr D ^ 0 , de sorte
216 CHANGEMENT DE VARIABLES DANS L’INTÉGRALE DOUBLE [CH. 12
Soit nc le plus petit de tous les n € N qui vérifient cette inégalité et l’inclu
sion B„(x fl Fr D) c x '. Vu que x C D ' et /e s t continûment différentiable
sur Z)', le lemme 1 du § 3 (fondé sur la seule différentiabilité continue de
f ) implique
f(B nc ( x f l F r D)) C IJ [Q(f(w) ; h,’)},
i =1
d’où (0 $ )aire /(x) - aire f(x) < e. Puisque e est arbitraire, on en con
clut que aire f(x) = aire f(x). de sorte que/(x) est un compact quarrable.
4. Changement des variables par une application quasi régulière
Lemme 1 '. Supposons que les hypothèses du théorème 2 soient satis
faites et que x soit un compact quarrable dans [D]> de sorte que f(x) est
un compact quarrable d'après le théorème 2. Toute fonction F réelle bornée
sur f(x) vérifie alors les égalités
I J L J L ,FI* lii
—yx*f) — /( * c) — L A *)V (\:
/I
)1
^ C,
( 8) ( F o /) |d e t/'|.
L’égalité (1 ' ) résulte des formules (6) à (8). Enfin, tout comme à la fin
de la démonstration du lemme 1, on obtient (2') de (1 ') par substitution
de - F à F
Le théorème suivant découle directement du lemme 1 '.
218 CHANGEMENT DE VARIABLES DANS L’INTÉGRALE DOUBLE (CH. 12
E x e rc ic e 1. Soit / une application de II dans IIi définie sur un ensemble ouvert non
vide D et satisfaisant aux conditions suivantes : 1) / est continûment différentiable et *0,
2 ) l’intersection de l’ensemble
K = |w € D |d e t / ' ( x ) = 0)
avec tout compact quarrable x C D est une figure d’aire nulle et 3 )/ e s t injective sur D \ K.
Démontrer que l’image J \x ) de tout compact quarrable x C D est un compact quarrable et
que la fonction F est intégrable su r ^ x ) si et seulement si la fonction (F o / ) |d e t / ' | est intégra
ble sur x. Montrer qu’on a dans ce cas la formule (9).
E xem ple 2. Soit à calculer le volume V d’un corps découpé dans la boule
x 2 + y 1 + z 2 ^ a2 (où a > 0)
Puisque .y et z ne sont que du deuxième degré, le corps envisagé est symétrique par rapport
aux plans de coordonnées y = 0 et z = 0 , de sorte que le problème se ramène au calcul du
volume V/4 d’une portion 5r du corps, qui est située dans le premier octant fermé ( (jc, y,
*)l x 2 0* y &0* z ^ 0) (fig- 44). Vu que . y est le sous-graphe de la fonction F(x, y) =
= yJa2 - x1 - y 2 sur un demi-disque a du plan (x, y) donné par les inéquations x2 +
+ y 2 - ax ^ 0, y ^ 0, on obtient d’après le corollaire du théorème 11.3.1 que V est en effet
cubable et que
V/4 = vol Cf' = j j V a 2 - x 2 - y 2 dx dy.
§41 FORMULES DE CHANGEMENT DES VARIABLES 219
Fig. 45
Mais a est une image du sous-graphe x (du côté de l’axe y?) de la restriction de la fonction
a cos <p au segment [0, t /2 ] (Fig. 45) par une application / envisagée plus haut. Comme /
est quasi régulière sur l’ensemble
[D] = |(r , ip) € Il| r ^ O . 0 ^ y » < 2 x l
(exemple 1) et x est un compact quarrable contenu dans (D), on a d’après la formule (10) :
9
- a cos *
^ V a 2 - r2 r dr = ^ u 2 du = (1 - sin 3 y>).
O 0 lin ^
Par conséquent,
9/2
4a> f , 4* 3 / * 2\
o
E xercice 2. Montrer que les propriétés figurant dans l’exercice 1 sont vérifiées pour
l’application / de l’exemple 1 et pour l’ensemble
D = |(r, <p) € n | a < ^ < a + r ) ,
a étant quelconque. Utiliser ce résultat pour résoudre le problème envisagé dans l’exemple 2.
CHAPITRE 13
INTÉGRALE TRIPLE
) La notion de diamètre d’un ensemble de tout espace métrique est donnée au n° 11.3.1.
§ 2] CALCUL DE L’INTÉGRALE TRIPLE PAR INTÉGRATION RÉPÉTÉE 221
et on la note j j j / ;
sT*= S /(&)âwt>
*«i
où E est un ensemble de points g* choisis arbitrairement dans chaque v*,
est appelée somme de Riemann de / attachée à la partition (T, E). On
dit que /e s t intégrable au sens de Riemann sur v si sTZ tend vers un nom
bre / lorsque dr 0, i.e.
(ve > 0)(3Ô > 0)(v(7\ E)(rfr < S) => |sr 2 - 7| < e).
Zl l
<s
Fig. 46
§21 CALCUL DE L’INTÉGRALE TRIPLE PAR INTÉGRATION RÉPÉTÉE 223
des ensembles <t, et [ Z j, Zj+1]. Il est aussi évident qu’ils n’ont pas de points
intérieurs communs et que leur réunion est égale à v. Ainsi donc, v,j sont
les éléments d’une partition 7Î2 du corps v. Soient enfin
m,j = int / , M ij = sup / , m, = inf g, Mi = sup g.
Vii Vi, ”, O,
Vu que ma J{x, y, z) ^ Ma pour tout (x, y, z) € uy, on a
V
maàzj < j /( x, y, z ) d z ^ M0Azj
:j
pour tout (x, y) 6 a,-. C’est pourquoi,
La double inégalité
V
224 INTÉGRALE TRIPLE [CH. 13
étant aussi vraie, on en conclut que | j j J / “ \\g\ < £ pour tout e > 0, i.e.
v a
Hv J ' - Ha *
T h é o r è m e 1 ' . Soient a un compact quarrable dans le plan xOy
et [ci, ci] un segment de l’axe z. Si une fonction f(x, y, z) est intégrable
sur le corps cylindrique v = a x [ci, ci] et si pour tout z € [ci, ci] fixé elle
est intégrable sur a en tant que fonction du point (x , y), la fonction
Hz) = jj f(x, y, z)ûx ày
a
Wv = ]
c,
(\ H
a
y> /
les autres notations restent les mêmes. Comme my < f(x, y, z) ^ My pour
tout (x, y , z) € Vijy on a
muAoi < ^ f{x , y, z ) dx d y < Mya
°t
pour tout zé [zjy zj+1], d’où
m m
S mijAoi ^ h(z) ^ S
i=î i=i
pour tout z 6 [Zj, Zj+1] et, par conséquent,
m m
2 < mj ^ Mj ^ 2 MyAoi.
i=\ i- 1
En multipliant chaque membre de cette triple inégalité par Azj et en faisant
la sommation par rapport à y, on obtient
±PU< * * P a>
d’où, tout comme dans la démonstration du théorème 1, il résulte que l’inté-
grabilité d e / s u r v entraîne celle de h sur [ci. Ci] et que leurs intégrales
coïncident.
§ 2| CALCUL DE L’INTÉGRALE TRIPLE PAR INTÉGRATION RÉPÉTÉE 225
Hî/=
v vm
=H
a 'c '
=
( *!(*■y) \
\ f{x, y, z)àz\àxéy.
i*.y) '
£(*, y, z ) € R V + / = - et z = i j .
C’est pourquoi, v est une « lentille » limitée par les graphes des fonctions
h ( x , y) = 1 - V 1 - x 2 - y 2 et \h(x, y) = V 1 - x2 - y 2
Fig. 47 Fig. 48
§ 2) CALCUL DE L’INTÉGRALE TRIPLE PAR INTÉGRATION RÉPÉTÉE 227
a suivant le théorème 2 :
> /1 - x2 - y 2
=j j 1 - x2 - y 2 - dbcdy.
* 2 <“o> *2(“)
j [F(u, z) - F(u0, z)] dz + j F(u, z) dz + j F(u, z) dz
où les trois dernières intégrales ont un sens puisque les bornes d’intégration
sont dans [c, d] et donc le point (u, z) de chaque expression à intégrer
appartient à / (bien qu’il puisse ne pas appartenir à v) et F (à la différence
de f ) est définie et continue partout sur v*. Vu que u* est un compact,
F est uniformément continue sur v*. Il s’ensuit que pour e > 0 donné il
existe un Ôi > 0 tel que llu - uoV < ôi implique
pour tout z€ M(uo), En outre, F est bornée sur u*, |F(u, z)| < C
pour tout (u, z) € v*. Puisque h et \h sont continues, il existe pour le même
e un Ô2 > 0 tel que lu - u0l < ôz entraîne
^i<"o> *2<«)
+ C \M u) - iM « o )| < f + c é + c é = e’
(5)
xydxdydz = dx =
H W !
V 0 0 0
1 1 - X
y(l - x - y) dx =
j j j x v d x d > - dz = j (l - u ) ^ d u = ï ^ .
v 0
3. Expression de l’intégrale triple par les intégrales sur
les sections planes
Le théorème 1 ' admet la généralisation suivante (fig. 50).
Théorèm e 4. Soit v un compact cubable dans R3 ayant les propriétés
suivantes :
1) la projection de v sur l’axe z est le segment [ci, ci] de cet axe,
2) les sections de v par des plans parallèles au plan xOy> et par suite,
leurs projections
oz = K*, >0I(*, y, z ) € o) (ci < z < C2)
sur ce plan, sont des compacts quarrables.
5 21 CALCUL DE L’INTÉGRALE TRIPLE PAR INTÉGRATION RÉPÉTÉE 231
/< * . * z) - 0 Z
sur V
v \ v
et v ' = [v * \ u] ; la fonction f est intégrable sur u puisqu’elle y coïncide
avec f D’autre part, f ne peut différer de zéro sur v ' qu’en des points
appartenant à la frontière de u* \ v. Or
Fr (u* \ v) = Fr (u‘nC,.i/) C Fr v’ UFr (C„.v) = Fr v*UFr v.
232 INTÉGRALE TRIPLE |CH. 13
et de plus vol (Fr y*) = 0 puisque Fr y* est formée des faces du parallélépi
pède y * , et vol (Fr y ) = 0 puisque y est cubable. Par conséquent,
Fr (y * \ y) est de volume nul, et donc, /* est intégrable sur u ' et j j j f * = 0,
V
de sorte que
wu* - wu * wu - wu - wu
De façon analogue, on démontre que quel que soit z € [ci, cz] la fonction
/*(x, y, z) est intégrable sur le rectangle
or* = [ai, a2] x [bi, bi\
en tant que fonction du point (x , y) et que
j J / V , y. Z)àxày = Jj/(*, y, z) àxd y = h(z).
a* at
iü*^
y*
“ Cf| 'fl* '
Par conséquent,
(*<*)<**■
V Cl
(6') jj|/= j dx
U ff| ' o f /
4. Volume du corps de révolution
L’application de la formule (6') donne une formule d’après laquelle on
calcule le volume du corps de révolution.
T héorème 5. Etant donné une fonction positive <p(x) définie et conti
nue sur te segment [a, b\> le corps v balayé par son sous-graphe pendant
une révolution autour de Vaxe x (fig. 51) est cubable et son volume est égal
à t j [*>(*)]2 dx
a
Démonstration. Vu que v = {(x, y, z)\a < x < b, y 1 + z2 ^ Wix)]1)
et <p est continue, v est un compact. Sa frontière est la surface
y 2 + z2 = [#>(*)]2 (si l’on néglige deux disques de volume nul formés par
les plans x - a et x = b). Elle est constituée par les graphes des fonctions
±V[v>(x)]2 - y 2 ayant un ensemble de définition quarrable
((x, y ) \ a ^ x ^ b , - <p(x) ^ y ^ <
p (x)).
234 INTÉGRALE TRIPLE [CH. 13
Fig. 52
(D
/(*) *
T héorème 2. Soit f : Ruaw-* Rxyz une application définie et quasi
régulière sur l’adhérence [D\ d ’un ensemble ouvert non vide D et soit x
un compact cubable contenu dans [£>]. Alors f( x ) est un compact cubable,
et la fonction F y est intégrable si et seulement si la fonction (F • /)|d et / ' |
est intégrable sur x. Ceci étant, on a la formule (1).
Pour démontrer ces théorèmes, il suffit de reproduire les raisonnements
faits dans la démonstration de leurs analogues bidimensionnels (voir ch. 12)
en y remplaçant, bien sûr, les parallélogrammes par les parallélépipèdes,
les applications affines des plans par les transformations affines de l’espace
et la quarrabilité par la cubabilité.
2. Passage dans l’intégrale triple en coordonnées sphériques
La position d’un point M de l’espace de coordonnées Rxyz est parfaite
ment définie par la longueur r de son rayon vecteur OM, par l’angle $ formé
236 INTÉGRALE TRIPLE [CH. 13
par ce vecteur avec la direction positive de l’axe z9et par l’angle tp que forme
la projection de OM sur le plan xOy avec la direction positive de l’axe
x (fig. 53). Les nombres r90, <ps’appellent coordonnées sphériques du point
M. On voit à la fig. 53 qu’elles sont liées aux coordonnées cartésiennes x,
y, z de M par les égalités
(2) x = r sin 0 cos tp9 y = r sin 0 sin *p9 z = r cos 0.
Les seconds membres des formules (2) peuvent être envisagés en tant que
composantes d’une application / de l’espace Rr$* (rapporté aux coordon
nées cartésiennes r9 09 <p) dans l’espace Rxyz :
(2 ') /i(r, 09 ip) = r sin 0 cos <p9 fi(r9 09 <p) = r sin 0 sin tp9
M r 9 09 <p) = r cos 0.
Cette application est continûment différentiable et son jacobien est
9fi 3/i dA
dr de d<p
3/2 3/2 dji
(3) d e t/'( r , 09 <p) =
dr 30 dtp
3 /3 3 /3 dA
dr de dtp
Soit maintenant
D = {(r, 0, <p) € R,e*\r> 0, 0 < 0 < tt, 0 < <p < 2 t) ,
de sorte que
[D] = (r, 0, <p) € ^ 0, O $ 0 < i r , 0 < ^ 2x)
(fig. 54). Etant exprimé par les inégalités strictes, D est un ensemble ouvert.
Il résulte de la formule (3) que d e t/'( r , 0, <p) ne s’annule nulle part sur
D. On voit aisément que/ est injective sur D (cf. démonstration de l’injecti
vité de l’application étudiée dans l’exemple 12.4.1). D’autre p art,/e st conti
nûment différentiable sur le voisinage Rre* de l’ensemble [D] et, enfin,
x H F t D est un corps de volume nul pour tout compact cubable x (ainsi
que pour tout ensemble borné) dans [D] puisque Fr D se compose de parties
des plans r = 0, 0 = 0, 0 = t, ^> = 0 et ^> = 2 t . Ainsi donc, / est quasi
régulière sur [D] et, par conséquent, il suit du théorème 2 que tout compact
cubable x C [D] et toute fonction F intégrable sur /(x ) vérifient la formule
(4) y, z)d xd yd z =
/<*)
= F(r sin 6 cos <p, r sin 0 sin y?, r cos 6)-r2 sin 0drd6d<f>.
X
l r x 1 2 ir t I
Fig. 55
5 3J CHANGEMENT DE VARIABLES DANS L’INTÉGRALE TRIPLE 239
Soit maintenant
D = ((r, <p, z) € R r v z \ r > 0, 0 < < 2 ir, - o o < z < + o o ) ,
de sorte que
[D ] = ((r, <p, z) € ÆrVI|r ^ 0, 0 ^ sp sg 2 i r , - o o < z < + o o )
(fig. 56) ; D est un ensemble ouvert et det f (r, <p, z) ne s’annule nulle part
sur D. La démonstration de l’injectivité de l’application envisagée dans
l’exemple 1 2 .4 .1 est en même temps celle de l’injectivité de / sur D. La diffé
rentiabilité continue de / sur Rr*z est déjà établie. Enfin, vu que Fr D est
composée de parties des plans r = 0, <p = 0, <p = 2-k et z = 0, x fl Fr D est
un corps de volume nul pour tout ensemble borné x. Ainsi donc, /e s t quasi
régulière sur [Z7], de sorte que tout compact cubable x C [D] et toute fonc
tion F intégrable sur /(x ) vérifient la formule
(6) jJjFXx, y, z ) dbcûyàz = cos <p, r sin <p, z)rdrd<pdz.
/(* > «
Fig. 56 Fig. 57
240 INTÉGRALE TRIPLE [CH. 13
2* I 2 - r1 2t 1
= S (K î
0 0 r 0 0
CHAPITRE 14
§ 1. Aire de surface
1. Exemple de Schwarz
On définit la longueur d’un arc en tant que borne supérieure des longueurs des lignes
polygonales inscrites dans cet arc. Il serait naturel de définir de manière analogue l’aire d’une
surface non plane comme borne supérieure des aires des surfaces polygonales inscrites. Cepen
dant cette borne supérieure peut devenir infinie même pour des surfaces curvilignes les plus
simples ! La cause en est que certaines faces du polyèdre inscrit, qui sont aussi proches que
l’on veut de la surface, peuvent ne pas former avec elle de petits angles (tandis que la petite
corde sous-tendant un arc d’une courbe différentiable forme de petits angles avec les tangentes
à l’arc). Ainsi, le triangle dont les sommets sont situés sur une même parallèle d’un cylindre
circulaire est perpendiculaire à cette surface (fig. 58). Grâce à cela on peut inscrire dans ce
cylindre un polyèdre dont l’aire de surface est aussi grande que l'on veut. Voici un exemple
proposé à la fin du siècle passé par le mathématicien allemand Schwarz. Considérons un
cylindre circulaire droit de rayon de base 1 et de hauteur h. Divisons cette dernière en n parties
égales et menons par les points de division les plans perpendiculaires à l’axe du cylindre. Us
coupent la surface cylindrique suivant les circonférences ; on obtient n + 1 circonférences,
y compris les circonférences des bases inférieure et supérieure. Subdivisons chaque circonfé
rence en m arcs égaux de telle sorte que les points de subdivision des circonférences voisines
soient disposés en échiquier (fig. 59). Inscrivons dans le cylindre un polyèdre dont les faces
sont des triangles ayant pour base la corde joignant les points voisins de la circonférence
horizontale et pour sommet opposé le point de la circonférence voisine, situé au-dessus ou
au-dessous du milieu de l’arc sous-tendu par la base. Ce polyèdre sera formé de 2mn triangles
Fig. 58
16-619
242 QUELQUES APPLICATIONS DES INTÉGRALES MULTIPLES [CH. 14
Fig. 59
congruents ayant chacun une base égale à 2 sin — et une hauteur égale à
m
_______________ .x ________________
s in — |
2mn sin — + 4 sin 2* — = 2x — — jh 2 + 4 n2 sin 2 — =
m 2m x ^ 2m
m
En fixant m et en prenant n suffisamment grand, on peut rendre cette aire aussi grande que
Ton veut. Elle tendra de même vers l’infini si Ton fait tendre m et n vers l’infini de telle façon
que — -*■ » . Et si m et n tendent vers Tinfini de telle sorte que — -* c € R, Taire de surface
m m
tend vers 2 x y/h2 + x 2 c 2 (i.e. vers un nombre quelconque ^ 2 xh).
2. Longueur d'une courbe différentiable
Pour les courbes différentiables (i.e. les courbes qui admettent en chacun de leurs points
une tangente dont la pente dépend continûment de ce point), la longueur peut aussi être définie
comme borne inférieure (ou limite) des longueurs des lignes polygonales circonscrites (fig. 61).
Cependant, ce n'est pas très rationnel pour le calcul : ayant choisi des points de tangence,
on doit encore chercher les points d'intersection des tangentes voisines. Mais l'idée de base
est juste : une portion suffisamment petite d'une courbe différentiable ne diffère pratiquement
pas de celle d'une tangente menée en n'importe quel de ses points. Pour éviter cet inconvénient,
il faut remplacer la ligne polygonale circonscrite par une « écaille » circonscrite. Considérons
§ 1] AIRE DE SURFACE 243
au point correspondant (g*. /(g*)) du graphe et considérons sur cette tangente un segment
correspondant à [**, i] (fig. 62). Soient /* la longueur de ce segment de tangente et yk
et yk ♦ i , les ordonnées de ses extrémités. Vu que
yk +i - yk =/'(&)(**♦ i - **).
on a
/* = V (X * +1 - x k ) 2 + o * - i - y k ) 2 = V i + / ' * ( { * ) ( * * . , - X t ).
11 s’ensuit que la somme des longueurs des segments de l’« écaille » construite est une somme
n - 1
et de deux lemmes.
L e m m e 1. Les vecteurs e\ et ei de coordonnées respectives a u , au, au
et an, an, an sont linéairement indépendants si et seulement si la matrice
an 012
(2 ) ( 021 022
\031 032,
Limage rio par f° est un plan si ( 2 ) est une matrice de rang 2 , et alors
f° est une application affine de R2 sur Ilo ; ITo est une droite si ( 2 ) est
une matrice de rang 1, ije. si les déterminants (3) sont nuis mais au moins
un élément de la matrice n'est pas nul ; enfin, Ilo est un point, si ( 2 ) est
une matrice de rang 0, Le. si tous les éléments de la matrice sont nuis.
D ém onstration. Conformément au lemme 1, les vecteurs eu *2 sont
linéairement indépendants si la matrice (2) est de rang 2. Supposons que
cette condition soit satisfaite, si bien que (et, ei) est un repère (fig. 63).
Vu que le repère (tfi, d2) est obtenu du repère canonique dans R2 par trans
lation de l’origine des coordonnées au point u° = (m?, u 2) 9 le point u = (u 1,
u2) € R2 a les coordonnées Mi - m?, u 2 - u2 par rapport au repère (du d2).
L’application/0 envoie u en un point X = (Xi, X 2, X$) € R3 défini par les
formules (4). Or le point X a les mêmes coordonnées Mi - u°ï9 u2 - u2 par
rapport au repère (e\, e*) puisque le vecteur de coordonnées Xi - x° issu
de l’origine x° du repère (e\ , £2) est une combinaison linéaire des vecteurs
eu e2 à coefficients Mi - m?, u 2 - u2. Ainsi, f ° applique tout point u € R2
Fig. 63
246 QUELQUES APPLICATIONS DES INTÉGRALES MULTIPLES (CH. 14
en un point X € Ilo ayant par rapport au repère (Ci, ej) les mêmes coordon
nées que le point u a par rapport au repère (d\, d2). Cela signifîe que Ilo
est un plan et q u e /0 est une application affine de R2 sur Ilo. Si la matrice
(2) est de rang 1, de sorte que les vecteurs e\ et e2 sont linéairement dépen
dants et au moins un de ces vecteurs n’est pas nul, Ilo dégénère en une
droite, support de ces vecteurs. Enfin, si la matrice (2) est de rang 0, i.e.
e\ = e2 = 0, Ilo dégénère en un point, soit x°.
T h é o r è m e 1. Soit / : R2 -* R3 une application de composantes f i , f 2,
f 3, qui est différentiable au point u° € \D/[. Si sa matrice jacobienne
(fu f n \
[fil f i l I »
Val M J
où fu = (/' = 1, 2, 3, j = 1, 2), possède en ce point le rang 2, U. au
OUj
moins un des déterminants
fn (u °) M (u°) f i l (K°) fll(U°) f3l(U°) f 32(U°)
fn (u °) f 22(u°) f}i(u°) f }2(u°) fll(U°) f l 2(U°)
n’est pas nul, l’image par f a au point Mo = /(w°) un plan tangent. Ce plan
est l’image Ilo par une application de R2 dans R2 donnée par les équations
paramétriques
(5) Xi = /,(«*) = //, (u°)(ui - u?) + M u ° ) ( u 2 - u t)
C’est pourquoi,
3 3 3
où A = Z g ? i »B = S g n g n , C= Z g fi- Posons
1-1 1-1 1-1
§H AIRE DE SURFACE 247
E= E / n ( A F = E M u ° )M u ° ), G = E /à(A
i- 1 i- 1 i-l
En vertu de l’hypothèse du théorème, on a
2 2
/ll( « ° ) /l2(M°) 1 /21 («°) f 2 2 (U°) 1
fn(u°) / 32( m°)
T* "T
/2i(u °) fn(u°) /3l(M°) /32(M°) / i i ( m°) / , 2( m°)
ou, ce qui est la même chose, EG - F1 > 0 d’après l’identité de Lagrange
(1). Mais en vertu de (7) on a AC - B 2 - * EG - F 2 lorsque u -* m°. Par
conséquent, il existe un voisinage U du point u° tel que AC - B2 > 0 et,
par suite, A > 0 et C > 0 pour tout u € U. Il découle alors de la formule
(8) que pour tout u € U
^ - 04C - B2)(Am°)2,
B2)(Am?)2
( MN y _ ( MN y ^ M X2
\M o M j V»/(u) - /(«<,)!/ " i f (u) - /(w°)U2 "
3
U/n(M°) - £/.]2 + U n (M ° ) - g i2 } 2 ) .
G
/- i
Or, en vertu de (7), la dernière somme tend vers zéro lorsque u-* u°, et
_ 1 (EG - F2 , EG - F2\ A
• " ï Ë— + — G ~ J * 0'
TV- X
Par conséquent, ,AfN -* n0, c.q.f.d.
MoM
4. Aire d’une surface différentiable
D é f i n i t i o n 3. On appelle surface différentiable tout ensemble S C R 3
de la forme S = /(a) où / est une application continûment différentiable
de R2 dans R3 et a, un compact quarrable non vide contenu dans D/ et
qui coïncide avec l’adhérence [Ml de son intérieur ]a[. Ceci étant, / est
injective sur ]a[ (de sorte que/(]cr[) peut être identifiée à / |] o() et la matrice
jacobienne de l’application/est de rang 2 partout dans ]<r[ (et, par consé
quent, S a un plan tangent partout dans /(M )).
Soient f i , f 2, f î les composantes de l’application f et soient f,j =
=^ (/' = 1, 2, 3, j = 1, 2). Posons
OUj
G(u) = b f U u ) (u € Dj).
i = 1
<r = [M] C a ' car )a[ C ( Û ô * ) H* = a ' et a ' est fermé. Ainsi donc,
Ok forment une partition de a et a*H]cr[ = QkC\]a[ ^ 0 .
Choisissons dans chaque a* de la partition T un point uk € ]er[ et soit
II* l’image d’une application /* : R2 -*■ R3 définie par les équations paramé
triques
Xi = fi(u k) +/n(u*)(«i - uf) + fa (u k)(u2 - uk)
(u = («i, u2) 6 R2, / = 1, 2, 3).
Comme u* € ]a[, la matrice de l’application / est de rang 2 au point uk,
de sorte que, suivant le théorème 1, II* est un plan tangent à S au point
Mk = f( u k) et, en vertu du lemme 2, J* est une application affine de R2
sur II*. Il s’ensuit d’après le théorème 12.2.2 que l’image /* (# ) de chaque
figure quarrable $ C R2 est quarrable et le rapport (aire/*(<i>)/aire 4>) est
constant. Soient dt et d2 des vecteurs dans R2 de coordonnées 1, 0 et 0,
1 issus du point u* et soient e\ et e2 des vecteurs dans R3 de coordonnées
fn (u k) et fn (u k) (/ = 1, 2, 3) issus du point Mk, de sorte que
|<?,|2 = E(uk), {ex, <?2> = F(uk), |eî|2 = G(uk).
Conformément à la démonstration du lemme 2, /* applique chaque point
u € R2 en un point X € n* ayant par rapport au repère (e\, ez) les mêmes
coordonnées que u possède par rapport au repère (dx, d2). Il en résulte
en particulier que le carré construit sur le repère (d\, d2) et ayant l’aire 1
a pour image un parallélogramme P construit sur le repère (ex, ez). Par
conséquent, aire/*(<f>)/aire $ = aire P/ 1 = aire P, de sorte qu’en particulier
aire/*(<;*) = aire P-aire a*.
Or
aire P = |ei||ez| sin (éfTez) = |ei||e2|V l - cos2 (efT'èz) =
S V£(m*)G(«*) - F2(uk)Aok
k- 1
250 QUELQUES APPLICATIONS DES INTÉGRALES MULTIPLES [CH. 14
de l’intégrale j j V£(u)G(u) —F2(u) d«i di/2 et, par suite, elle tend vers
a
cette intégrale si le diamètre de T tend vers zéro. La dernière intégrale est
prise par définition pour l’aire de la surface /(a).
E x e m p l e 1 . Calculons l’aire & d’une partie du paraboloïde hyperboli
que z —xy, découpée par la surface cylindrique x 2 + y 2 = a2. On a une
application / du compact a : x 2 + y 2 < a2 de R2 dans R3 de composantes
/i(x, y) = x, fï(x , y) = y, fi{x, y) = xy. Ainsi donc, on obtient, en vertu
de (10) et en posant u = (x, y),
.y = 1 1 Vl + r2rdrd<fi =
a
2t a
= j ( - j d + r V ^ d d + r2) j û<p = | *((1 + a2)3' 2 - 1).
0 0
§2] CENTRES DE MASSE 251
§ 2. Centres de masse
On appelle centre de masse d'un système fini de masses ponctuelles m* concentrées aux
points Pk{x*9 yk) (k = 1, . . n) du plan un point de coordonnées
Admettons que la masse est continûment répartie sur une figure plane. Pour trouver son centre
il faut subdiviser la figure en un nombre fini de parties, remplacer chaque partie par l’un
quelconque de ses points où l'on concentre toute la masse de cette partie et trouver le centre
du système obtenu des masses ponctuelles. 11 est évident que plus la dimension des parties
de subdivision est petite, plus les résultats de calcul sont précis ; on obtient la valeur exacte
lorsque le diamètre de subdivision a pour limite zéro.
Calculons le centre de masse d'une figure plane 5 ayant une densité superficielle continue
q (x , y). Considérons une partition T de S en éléments quarrables ak d'aire Ao* et choisissons
dans chaque ok un point (**, yk). Admettons que la densité sur ok entier est égale à la densité
Qk au point choisi et que la masse de ok est concentrée en ce point. Le centre du système
fini des masses ponctuelles a alors les coordonnées suivantes
La valeur exacte des coordonnées du centre de masse, d'une figure plane s'obtient lorsque
le diamètre de T a pour limite zéro, i.e.
S
y c = lim y T =
dj^ 0
S
s s
Soit, en particulier, S un « trapèze curviligne » :
S = {(Jt. .y) |0 < y < /(* ), * € [a, b) ), f(x ) > 0, X € [a, b].
Alors
b
aire S = I / ( jc) dx,
252 QUELQUES APPLICATIONS DES INTÉGRALES MULTIPLES [CH. 14
Xf(x)àx
1
Xc = b
A x )d x /Md*
i j / l Wdx
a
y< = b
r - J J * "
/Wdx j/M d*
\a -x --l 4
4
* = — ? I («* - **)<!* = = —a.
!!!'«
V
!!!>«
V
ni»
V
*
Xc = --------- ,
II
Ijï* “ Ui*'
/o
II
INTÉGRALE CURVILIGNE
§ 1. Chemin
•
1. Notion de chemin
Rappelons qu’on appelle arc paramétré dans R2 toute application conti
nue de R dans R2 ayant pour ensemble de définition un segment non dégé
néré. Soient / un arc paramétré dans R2, 7 = D/ et g = /« y où y est une
application strictement croissante du segment J dans 7. Puisque y est mono
tone et 7 est partout dense, y est continue ; pour cette raison, g est aussi
un arc paramétré. On dira qu’il est équivalent à l’arc paramétré / et on
le notera g —/. Cette relation entre les arcs paramétrés est une équivalence,
i.e. : l ) / ~ / , 2) g - / = * / - g et 3) (h ~ g et g ~ f ) =* h ~ f En effet,
1) vu que / = / ° / où / est une application identique (et par suite, stricte
ment croissante) du segment D f = I dans lui-même, on a / - / ;
2) soit g ~ /, i.e. g = / «y où y est une application strictement croissante
du segment J = Dg dans 7 ; il s’ensuit que y est inversible et y " 1 est une
application strictement croissante de 7 dans J ; comme / = g ° / “ 1, o n a
f~gl
3) soit encore h ~ g9 de sorte qu’il existe une application strictement
croissante k du segment K = Dh dans J telle que h = g • k ; puisque
g = / oy, on obtient h = / ° (y ° k)9et comme j * k est une application stric
tement croissante de K dans 7, on a h - /.
Soient / et g des arcs paramétrés équivalents dans R2, de sorte que
g = / • y où y est une application strictement croissante du segment J = Dg
dans le segment 7 = D/. Si r parcourt 7 par valeurs croissantes, t = y(r)
croît en parcourant 7, de sorte que g(r) = f(j{r)) parcourt les mêmes points
et dans le même ordre que f(t). En se fondant sur ce fait, on dira que
les arcs / e t g définissent un même chemin et qu’ils sont ses représentations
paramétriques. On dira aussi que les points des arcs / et g sont les points
de ce chemin. En tant qu’imagé de l’arc paramétré, l’ensemble des points
du chemin est un compact.
Ainsi, soient / e t g des arcs paramétrés dans R2 donnés respectivement
par les équations paramétriques
(1) x = cos /, y = sin t (0 ^ t ^ 2ir)
254 INTÉGRALE CURVILIGNE [CH. 15
et
(2) x = cos 2tt , y = sin 2irr (0 ^ r ^ 1).
Comme g = f ° j où j est une application strictement croissante
r - t - 2 vt de [0, 1] dans [0, 2x ] ,/e t g sont des représentations paramétri
ques du même chemin dont l’ensemble des points est une circonférence
exprimée par l’équation
(3) x2 + y 1 = 1.
Quand le paramètre r ou / parcourt le segment de ses valeurs, le point cor
respondant du chemin parcourt cette circonférence à partir du même point
(1, 0) et dans le même sens (antihoraire) ; la seule différence consiste en
ce que dans le cas (2) cela se produit plus rapidement que dans le cas (1).
Lemme 1. Tout chemin peut être paramétré par un arc dont le paramè
tre parcourt un segment non dégénéré (c, d] donné à l’avance.
D ém onstration. Soit/ une représentation paramétrique du chemin L
et Dj = [a, b]. Posons pour tout t € [c, d\
j(r) = a + (* ~ «>•
3. Chemin simple
On sait que l’arc paramétré peut avoir des points doubles ou même des
points multiples. Il en est de même, bien sûr, pour les chemins. Un chemin
non fermé est dit simple s’il admet une représentation paramétrique injec-
tive. Il est évident que toutes les représentations paramétriques de ce che
min sont alors injectives. Ainsi, le chemin défini par les équations
paramétriques (4) du segment joignant deux points distincts (xu yi) et
(*2, yi) est simple.
T h é o r è m e 1. Uensemble des points d'un chemin non fermé simple
est homéomorphe à un segment non dégénéré. Tout ensemble de points
du plan, qui est homéomorphe à un segment non dégénéré, est un ensemble
des points de deux chemins non fermés (réciproquement inverses) et de
ces chemins seuls.
D é m o n stra tio n . L’ ensemble E des points d'un chemin non fermé simple est l'image
d'un compact (plus précisément, d'un segment non dégénéré) par une application continue
injective. Or, en vertu du théorème 3.2.11, l'application inverse est aussi continue. Ainsi, E
est homéomorphe à un segment non dégénéré. Soit maintenant / un homéomorphisme du
segment non dégénéré [a , b] sur un ensemble F C R 2 et soit L le chemin qu'il définit ; /
étant une application injective, L est un chemin non fermé simple. Mais les points a et b
diffèrent des autres points du segment [#, b) par le fait que leur absence ne viole pas la con
nexité (tandis qu’un segment pointé se décompose en deux parties connexes). Puisque la con
nexité est invariante par l'homéomorphisme, les points f{a) et f{b ) de F possèdent la môme
propriété. C'est pourquoi, tout chemin non fermé simple ayant Z7 pour son ensemble de points,
doit avoir une origine f(a) et une extrémité f{b ) ou vice versa. Soit g une représentation para
métrique d'un tel chemin L ' ; conformément au lemme 1, on peut admettre que Dt - [a, b).
Si l’origine g(a) du chemin L ' coïncide avec /(a ), j = g " 1 • / est un homéomorphisme du
segment [a, b] sur lui-même qui laisse invariant le point a ; or tout homéomorphisme du
segment sur lui-même est strictement monotone ; puisque j(a ) = a, on en conclut que j est
une application strictement croissante du segment [a, b\ sur lui-même et, comme / = g • y,
on obtient / - g, de sorte que U - L. Si, par contre, g (j) = /(b ), j = g “ 1 • ( / • a«. *) est
un homéomorphisme du segment [at b] sur lui-même qui laisse fixe a, i.e. j est une application
strictement croissante de [a, b] sur lui-même ; comme / • a0.b = g • y, on a L ‘ = - L .
§H CHEMIN 257
Il est évident que l'image de <p coïncide avec celle de h. Montrons que <p est continue. Pour
les points (x, y) € Co cela résulte de la continuité de g et h. D'autre part, de la façon analogue
à la démonstration de la continuité de g, on peut montrer, en considérant les demi-voisinages
droits du point 0 ou, respectivement, les demi-voisinages gauches du point 2 t , que g(jr, y) 0
lorsque (x, y) tend vers le point ( 1, 0 ) en parcourant la moitié supérieure de la circonférence
C et que g(xy y) — 2x lorsque (x, y) tend vers (1, 0) en parcourant la moitié inférieure. Pour
cette raison, ip(xt y) tend vers h(0) dans le premier cas et vers h(2r) dans le deuxième. Comme
le chemin L est fermé, h{0) = h( 2 t). Par conséquent, y) — ^(L 0) lorsque (x, y) -* (1,
0), ix. ^ est aussi continue au point (1, 0). Enfin, ^ est injective. En effet, puisque le chemin
17-619
258 INTÉGRALE CURVILIGNE [CH. 15
L est simple, h est injective sur g(Co) = ]0, 2x[ et g est injective sur Co en tant qu’application
inverse, c’est pourquoi, <p est injective sur Co et, en outre, tp(\, 0) = h(0) i AQ0, 2x[) = *>(Co).
Ainsi, <p est une application injective continue de la circonférence C dans l’ensemble K des
points du chemin L et, par conséquent, tp est un homéomorphisme de C sur K. Ceci étant,
tp envoie le point ( 1, 0) de C dans l’origine h(0) du chemin L.
Soit maintenant K un ensemble quelconque de points du plan, qui est homéomorphe
à une circonférence, et soit qo € K. Etant donné que, pour deux circonférences quelconques
et deux points choisis sur chacune d’elles, il existe une application homéomorphe d’une circon
férence sur l’autre envoyant un point choisi dans l’autre, on trouve une application homéomor
phe de la circonférence C sur K envoyant le point ( 1, 0) dans qo. Posons h ' = ^ • / . Si
h ' (*) = h ' (y), on a/(jc) = f{y ) puisque ^ est injective, de sorte que x = 0 , y = 2 x si x < y ;
d’autre part, /(0 ) = /(2 x ) = (1, 0) implique A'(O) = A '(2x) = qo. Ainsi donc, h' est une
représentation paramétrique du chemin fermé simple L ' dont l’ensemble des points est K
et l’origine est qo. Soit L un autre chemin fermé simple d’origine qo et de support K et soit
h, sa représentation paramétrique ; en vertu du lemme 1, on peut poser que Dh = [0 , 2 x]
et que l’application tp définie par (5) est un homéomorphisme de C sur K d’après ce qui a
été démontré plus haut. On a de plus h = tp • / . En effet, tp • fo = h • g • / 0 = ho où h0 est
la restriction de h à jO, 2xl, et (* • /) « ) ) = * 0 , 0) = h(0) et (y> • / ) ( 2x) = *>(1, 0) = /i(2x).
Soit hi la restriction de h ’ à ]0, 2x[, iÆ. A0' = t °fo- Puisque fo est un homéomorphisme
de ]0 , 2 x[ sur Co et que tp et ^ sont des homéomorphismes de C sur K, ho et A0' sont des
homéomorphismes de J0 , 2 x[ sur K \ {^ol. Il en résulte quey 0 = V lfto est un homéomor
phisme et, par conséquent, une application strictement croissante ou strictement décroissante
de l’intervalle ]0, 2x[ sur lui-même. Ceci étant, on a /r0# = ho • jo. Si jo est strictement crois
sante, posons
r
jo(t) si t € J0, 2x[,
j( t) = 0 si t = 0,
2x si / = 2 x,
si bien que j est une application strictement croissante du segment [0 , 2 x] sur lui-même.
Comme ^'(O) = h(0), h '( 2x) = h( 2x), on a h ' = h «y, de sorte que h' ~ h%ijc. L ' - L.
Si jo est strictement décroissante, posons
de sorte que y est de nouveau une application strictement croissante de [0 , 2 x] sur lui-même.
Comme h£ = h0 • ao.2* • (^0 . 2* °jo) et /i'(0 ) = h(2r) = h(0) = / i #(2x), on obtient
h ' = (h • ao.2*) °y ; par conséquent, on a dans ce cas h ’ - h • ao.2** ijc. L ' = - L .
En particulier, toute circonférence de R2, sur laquelle on a choisi un
point et un sens de parcours, est l’ensemble des points de l’unique chemin
simple dont l’origine est le point choisi. En se fondant sur ce fait, on identi
fiera ces circonférences et ce chemin.
4. Composition des chemins
Supposons que l’extrémité du chemin L serve de l’origine du chemin
M. On peut alors composer de L et de M un nouveau chemin. En effet,
soient f et g des représentations paramétriques respectives des chemins L
et Af, avec D / = [a, b] et D ÿ = [â, b], de sorte que f(b ) = g(â). Prenons
§U CHEMIN 259
( 6) j(t) = a + - — \ (b - a),
c —b
Par conséquent, les dérivées h{(b) existent et sont nulles, d’où h ' (b) existe
et est nulle. En outre, puisque
hiV) =f!Ua.b(t))ja.b(t) ^ fi( b ) - 0 = 0 = h,Xb)
les points U - j(tD vont dans l’ordre croissant de to = a jusqu’à t„ = b ct engendrent ainsi
une subdivision T du segment [a, b] ; notons-la j(T') ; on a alors 7*' = j~ l(T). Chaque
subdivision T € ^{c%
d\ engendre une ligne polygonale inscrite dans l’arc g ; la longueur de cette
ligne est
n- I
•r= S V[n(r;+,) - *««>]* + [» « ♦ .) - sjW))2.
0
où g i, gi sont les composantes de l’application g. De façon analogue, T = j {T') engendre
une ligne polygonale inscrite dans l’arc / et ayant la longueur
i.e. R t ]s R lorsque dr -* 0.
3. Propriétés fondamentales de l’intégrale curviligne
T h é o r è m e 1. Soient Li et Lz deux chemins dans un domaine D plan,
tels que l’extrémité de L\ coïncide avec l’origine de Lz. Si la forme différen
tielle P dx + Q dy définie sur D est intégrable le long de chacun de ces
§2] NOTION D’INTÉGRALE CURVILIGNE ET SES PROPRIÉTÉS 265
Fixons un e > 0. Il existe alors un &,• > 0 (/ = 1, 2) tel que pour toute subdi
vision (7/, S i ) du segment A, on a
dTl < fa =» \R % - - Ri\ < i .
Posons 6 = min (fa, fa, fa) et soit (T, E) une subdivision arbitraire du seg
ment [a, c], avec dr < fa Deux cas sont possibles :
1) c est un point de la subdivision T, c = tk- Alors
où (Ti, Ei) est une subdivision du segment A i par les points to, t o , h ,
n, 1, T k- 1, /* et (Ti, ai) est une subdivision du segment A2 par
les points /*, r*, . . . , t„ - 1, r„_ 1, t„. Comme dr, < à < fa et dr, < 5 < fa,
on a
1 * ^ 2 - (*> + *2)1 = \( r T u Z , ~ * .) + ( * & * " *2)| < y + y < £ ;
Ainsi donc,
(ve > 0)(3Ô > 0)(V(7; a))(dT < 5 => |P$(s - (*1 + * 2>| < fi),
Fig. 66
(4) (Ve > 0)(3Ô > 0)(v(7; E) et v ( r ' , S ’))(dT < b et dr < 5) •
=» I P ^ s - R ^ z ' | < e.
D ém onstration. 1) La condition (4) est nécessaire. En effet, soit
R = jP d x + Qdy, de sorte que
L
On a alors
(ve > 0X36 > 0Xv(7; E) et V (T', a '))(d T < b et dr < b) =>
D’autre part,
« *-« r.
Si dr < 5, on a |/ - r*| < /*+ 1 - tk < à pour / 6 [/*, /* +1] (rappelons que
t*€ [f*, /* + i]), d’où l’on conclut que
b n-l
P(X, y) = - i y i , Q(x, y) = -y — i
xr +y1 x1 + y r
272 INTÉGRALE CURVILIGNE [CH. 15
= j d/ = 2 ,.
0
On a pu prévoir ce résultat en partant des considérations physiques. En effet, soient P
et Q les coordonnées d’un vecteur de longueur — - - perpendiculaire au rayon vecteur
v7+7
du point (jc, y). Il s'ensuit (voir n° 2 du § 2) que jPdbr + Q â y est le travail produit par
une force d'intensité constante 1/a dirigée le long de la tangente à la circonférence (3), quand
le point d'application de cette force parcourt la circonférence (fig. 67) ; il est évident que ce
travail est égal au produit de \/a par la longueur I r a de la circonférence, ix. à 2t .
De façon analogue, si l’on prend l’axe y pour l’axe des abscisses et que
L soit le graphe d’une fonction h(y) continue sur un segment non dégénéré
[c, d\, orienté de haut en bas, on a
\Q d y = \Q(h(y), y)dy.
L c
§ 4. Formule de Green
La formule de Green établit une relation entre les intégrales curvilignes
et les intégrales doubles. On ne la démontrera ici que pour quelques cas
particuliers.
1. Formule de Green pour les figures simples
1° Soit a une figure fermée limitée par les droites x = a et x = b et
par les graphes des fonctions continues <pi(x) et ^ 2(jc) (fig. 68 ; repère
direct). On a vu au n° 11.5.2 que a est un compact quarrable. Sa frontière
est un ensemble des points du chemin fermé
L = À B + BC + CD + DÀy
où A B est le graphe de la fonction tpi sur [a, b], orienté de gauche à droite,
BC est le segment d’origine B (b, <p\(b)) et d’extrémité C(b, ^ 2(6)),
e t) est le graphe de la fonction ^ 2 sur [a, b\, orienté de droite à gauche
et DA est le segment d’origine D(a> *pi(à)) et d’extrémité A{a> ip\(a)) ; les
segments BC et DA peuvent dégénérer en un point.
Fig. 68
274 INTÉGRALE CURVILIGNE [CH. 15
En effet.
b *2(x)
na i a
î
ifil ( x )
% * ') * '-
b
= j [P(x, <P2 (x)) - P(x, M x))]àx =
i P ix ‘
DC AB
= - j P d x - | P d x - j P d x - | P d x = - j Pdx.
AB BC CD DA
2° Soit maintenant a une figure fermée limitée par les droites y = c et
y = d et par les graphes x = \pi(y) et x = \h(y) des fonctions continues
\pi et \fo. (Fig. 69) ; a est un compact quarrable. Sa frontière est un ensemble
des points du chemin fermé
L = AB + BC + CD + DA
(la frontière de a est de nouveau orientée dans le sens direct !).
§4 ] FORMULE DE GREEN 275
En effet,
IJ***-i(T s*)*-
O c
d
| IQi'hiy), y) - Q (h (y), y)\ày = | Q à y + j Q dy +
c AB BC
+ Q dy + j e * , -
CD DA
\ Qdy.
Fig. 70 Fig. 71
276 INTÉGRALE CURVILIGNE [CH. 15
(3) jp d * + o d ,=
L a
- • - Î oH Ka ï - S ) * * -
= + Q dy = — - ydx.
L L
Q uestion . Pourquoi rintégrale curviligne dans la deuxième formule de Faire est-elle pré
cédée du signe moins ? Comment s'accorde cela avec ce que l’aire du sous-graphe d'une
b b
fonction g positive continue sur le segment [a, b] est égale à jg (x )d r = j ^ d r ?
278 INTÉGRALE CURVILIGNE [CH. 15
L L
Par hypothèse, le chemin L peut être donné par les équations paramétriques
* = ^(0, y = H t) (a ^ t^ b )
où <pet ÿ sont des fonctions continûment dérivables. Vu que x 2 + y 2 = r2,
on a JtcU + y d y = rdr, d’où
§5] FORMES DIFFÉRENTIELLES EXACTES ET FERMÉES 279
de sorte que R est le même pour tous les chemins L dans D de classe C1
joignant A et B.
Cette situation se rencontre dans d’autres cas et mérite une générali
sation.
On dira que les intégrales de la forme différentielle P d x + Qdy dans
le domaine D ne dépendent que de l’origine et de l’extrémité du chemin
d ’intégration si pour deux points quelconques A, B de D les intégrales de
cette forme le long de tous les chemins de classe C 1 dans D d’origine A
et d’extrémité B sont identiques. On a déjà vu que cette propriété est valable
pour la forme différentielle
_ xdx + ydy
(x2 + y 2Ÿ /2
définie sur le plan de coordonnées pointé à l’origine.
THÉORÈME 1. Les intégrales de la forme différentielle dans le domaine
D ne dépendent que de l’origine et de l’extrémité du chemin d ’intégration
si et seulement si les intégrales de cette forme le long de tous les chemins
fermés de classe C 1 dans D sont nulles.
D ém onstration. Par souci de commodité, désignons la forme différen
tielle étudiée P d x + Q dy par la lettre «.
Démontrons que la condition est nécessaire. Soit j « = j «, quels que
1)
Li II
soient les chemins L\, L% dans D ayant même origine et même extrémité.
Soient L un chemin fermé de classe C 1 dans D, / s a représentation paramé
trique continûment différentiable et D/ = [a, b]. Si le chemin L contient
un seul point, i.e. / = const, on a j <o = 0. Supposons que L contienne
i
plus d’un point. Il existe alors un point c € ]û, b\ pour lequel /(c) * f(a).
Soient L\, Lz des parties du chemin L, qui correspondent à la restriction
de/ aux segments [<7, c] et [c, ô] respectivement. L\ et —Lz sont des chemins
de classe C 1 ayant une origine commune f(a) = f(b ) et une extrémité com
mune /(c). Donc, en vertu de l’hypothèse, = j u. Or L = L\ + Lz-
ii -ij
Par conséquent.
jw = j« + jü> = j w — j 01 = 0.
L L\ Li L\ —L.1
280 INTÉGRALE CURVILIGNE ICH. 15
d a n s le c a s g é n é r a l.
D é f in it io n 1. L a f o r m e d i f f é r e n t i e l l e P d x + Q dy su r le d o m a in e D
e s t d ite exacte s ’il e x i s t e s u r D u n e fo n c tio n d iffé r e n tia b le F te lle q u e
*) L e u r e x is te n c e ré s u lte d u th é o r è m e 2 d u § 3 p u is q u e le s lig n e s p o ly g o n a le s s o n t d e s
c h e m in s d e c la s s e C 1.
§ 5] FORMES DIFFÉRENTIELLES EXACTES ET FERMÉES 281
F(x + h, y) - F(x, P d x + Q dy
“ ‘ F 1
MoM,
x+h
i.e. -5—existe au point (x, y) et est égale à P(x, y). De façon analogue, en
ox ____
joignant le segment MM 2 à la ligne polygonale MoM, où M 2 est un point
dF
de coordonnées (x, y -F /c), on obtient que -r- existe au point (x, y) et est
dy
Fig. 73
282 INTÉGRALE CURVILIGNE [CH. 15
égale à Q(x, y). Puisque P et Q sont continues, il en résulte que F est diffé
rentiable et que dF = P d x + Qdy.
2) La condition est suffisante. En effet, soient P d x + Q dy = dF dans
D et L un chemin arbitraire de classe C 1 dans D d’origine A et d’extrémité
B. Par définition, il possède une représentation paramétrique continûment
différentiable/; soit Dj = [a, b\, de sorte que f(a) = A ,f(b ) = B, et soient
et ^ les composantes de l’application /. Suivant le théorème 2 du § 3,
Or
P(/(t))<p'(t) + Q L fd M 'it) = F;(j{t))<p'(t) + F ; ( f( t) ) r ( t) =
= F(y>(r), H t))' = ( F o /) '( 0 .
Par conséquent,
d e s o r t e q u e l ’i n t é g r a l e j P d j c + Qdy e s t l a m ê m e p o u r t o u s le s c h e m i n s
L
L d e c la s s e C 1 d a n s D d ’o r i g i n e A e t d ’e x t r é m i t é B.
Rem arque . L a c o m p a r a is o n d e d e u x p a r tie s d e la d é m o n s t r a t io n m o n
tre q u e si le s in té g r a le s d e la fo r m e d if f é r e n t ie lle P dx + Q dy le lo n g d e
t o u t e s le s lig n e s p o ly g o n a le s a y a n t m ê m e o r ig in e e t m ê m e e x tr é m ité s o n t
i d e n t i q u e s , l e s i n t é g r a l e s le l o n g d e t o u s l e s c h e m i n s d e c l a s s e C 1 a y a n t
m ê m e o r ig in e e t m ê m e e x tr é m ité s o n t a u s s i id e n tiq u e s .
La comparaison des théorèmes 1 et 2 montre que leur corollaire est éga
lement juste.
C o r o l l a i r e . La forme différentielle P d x + Q dy donnée dans le
domaine D est exacte si et seulement si ses intégrales le long de tous les
chemins fermés de classe C 1 dans D sont nulles.
Il est évident que si F est une primitive de la forme différentielle
P d x H- Q dyy F + c est aussi sa primitive, quelle que soit la constante c.
T h é o r è m e 3. Deux primitives de la forme différentielle exacte ne se
distinguent que par une constante.
D ém onstration. Soient F et F\ des primitives de la forme différentielle
PdUc + Q dy dans le domaine A Àfo un point fixe et M un point variable
dans D et soit À/oAf une ligne polygonale d’origine A/b et d’extrémité M
contenue dans D (qui existe d’après le théorème 3.1.9). En vertu de la for-
§ 5] FORMES DIFFÉRENTIELLES EXACTES ET FERMÉES 283
mule (1), on a
F, (A/) - Ft (Mo) = j P à x + Qdy = F(M) - F{M0),
MoM
MoMtMMiMa a
d P = dQ Par conséquent.
Mais par hypothèse,
dy dx ‘
!<)•
284 INTÉGRALE CURVILIGNE [CH. 15
j P d x + Q dy = 0,
M o M iM M iM o
i.e.
J P dx + Q dy = j P d x + Qdy.
M o M z M M oM i M
Soit F(x, .y) la valeur commune à deux dernières intégrales. Ainsi donc,
P(x, y) = x
Q(x, y) =
x2 + y 2
et L est une circonférence de rayon a > 0 et de centre O orientée dans le
sens direct. Vu que
y 2 - x 2 = *Q
(x, y).
(x2 + y 2)2 dy
§6) INTÉGRALES DE LA FORME DIFFÉRENTIELLE FERMÉE 285
0 X
Fig. 75
j P d x + Q dy = | P d x + Qdy.
Lo L\
y1
1
Qnl QnZ Qnrt
n-1
n
*
2
n
1 Ozz 82.
n
Q,, @12 . . . K
0 î :? n -f
in /r ** n
Fig. 77
(fig. 77) ; Qij désigne un carré situé à l’intersection de la /-ième ligne avec
la y-ième colonne (à compter à partir des axes de coordonnées). Soit Cu
le centre du carré Qu et soit (Jij = U(f(Cu) ; e). Vu Que diam Qu =
= - V2 < 25, on a d(Cu, C) ^ - diam Qij < 6 pour tout C€ Qu, d’où
n 2
d(f(Cij)y /(C)) < q et, par conséquent, f(Q u) C Uu-
Proposons-nous de construire sur I 2 une fonction g coïncidant sur cha
que carré Qu avec F u 9f \ ç Uy où Ftj est une primitive de la forme
P d x + Q dy sur le disque Uu (conformément à ce qu’il a été dit plus haut,
cette primitive existe). Notons tout d’abord que Q u^Q u + i est un côté
commun aux carrés Qu et Q /j+i et que
fiQ ij Q i j + 1) C f { Q u ) f t f i Q i j + 1 ) C Uu n U i j + 1 ,
290 INTÉGRALE CURVILIGNE [CH. 15
de sorte que les disques ouverts Uÿ et (/,,;+ 1 ont des points communs. Pre
nons maintenant des primitives arbitraires Fn et F 12 de P d x + Q dy sur
Un et Un respectivement. En vertu du théorème 3 du § 5, Fn et Fn se
distinguent par une constante sur^ l’intersection de ces disques :
(Fn - F iO l^ r i^ = c. Posons Fn = Fn - c. Fn est aussi une primitive
sur Un, et Fn et Fn coïncident déjà sur Un H Un- Procédons de la même
manière pour déterminer Fn sur Un à partir de Fn, et ainsi de suite jusqu’à
Fm sur Um- Posons sur chaque carré Qu
g\j = Fij •/!<>„.
Puisque A Q u ^ Q u * i) C t / i 7 f U / i j + 1 et que F i> et F ij +1 coïncident sur
U ijftU ij+ n les fonctions gu et g i j + i coïncident aussi sur l’intersection
Q u'H Q ij+i de leurs domaines de définition. Il s’ensuit que les fonctions
g u , . . . , g i n sont des restrictions aux carrés respectifs Q u, . . . , Qm d’une
n
même fonction définie sur (J Qy. Maintenant, en montant de chaque
j= 1
carré Qu le long de la verticale et en partant de Fu, construisons successive-
ment les fonctions gy = Fy - f \ Qv, . . . , g nj = Fnj où Fy est une pri
mitive de PAx + Q dy sur Uy. Ceci étant, Fij et F; + (j coïncident sur
UijfU /j+ ij , de sorte que les fonctions gy et gi+ ij coïncident aussi sur
l’intersection Q u ^Q i+ ij de leurs domaines de définition. Considérons
n
ensuite, sur Qj = \J Qu, des fonctions gj telles que gj\Qu = gy et
/al
montrons que gj et gj+i coïncident sur l’intersection QjC\Qj+ 1 de leurs
domaines de définition. En effet,
n
Ô/DQ/+ i = U (QyFlQij+ i) ;
i -1
les fonctions gj et gj+i coïncident sur le segment Q ijD Q ij-n d’après la
construction initiale ; par conséquent, elles coïncident également à l’extré
mité supérieure de ce segment, qui est en même temps l’extrémité inférieure
du segment Q n ^ Q ij-, i ; or les primitives Fy et F2 J + 1 se distinguent sur
f(Q ijC \Q ij+ 1) par une constante, ce qui entraîne la même chose pour les
fonctions gy et g z j +1 sur Q yC \Q ij* 1 ; il s’ensuit que ces fonctions coïnci
dent sur tout ce segment car elles coïncident en son extrémité inférieure ;
ainsi donc, les fonctions gj et g/+i coïncident, elles aussi, sur le segment
Qy fl Q ij+ 1. En raisonnant de la sorte, on obtient que gj et &•+1 coïncident
sur tout le segment QjC\Qj+ j.
On a construit ainsi sur I 2 une fonction g telle que
g\<2o = gij = Fy - f \ Qu pour tout Qy.
§6] INTÉGRALES DE LA FORME DIFFÉRENTIELLE FERMÉE 291
La fonction g est constante sur les côtés latéraux du carré 72. En effet,
le côté gauche est composé des points (0, r) (0 ^ r ^ 1) ; si ^- ,
n n
on a (0, r) € Qu et donc
5 (0 , r) = P i, (A 0, t)) = F „ ( / o(0 )),
i.e. g(0, t) est constante sur chaque segment (0) x ------, - , et comme
L n n\
les segments voisins ont des points communs, g(0, r) est constante sur tout
le segment (0) x /, i.e. sur le côté gauche du carré I 2. De façon analogue,
en considérant la fonction g(l, r), on s’assure qu’elle est constante sur le
côté droit.
Soient maintenant Ao, A \, . . . , A n- 1 des points de subdivision du côté
inférieur, i.e. A j = (j/n, 0). Comme /<>(/) = /(/, 0) est une représentation
paramétrique continûment différentiable du chemin Lo, la forme P dur +
+ Q dy est intégrable le long de Lo et
jP d x + Q d y = 2 j P d x + Qdy.
** Jmi UUr.A,
Mais comme A j. tA j C Qu, on a f { A j - 1Aj) C £/y, et puisque
P d x + Q dy = dFij sur U\j, on peut écrire
n n
j p dx + Q dy = J ) j dPi, = 2 \FxAAAj)) - F u iA A j_,))] =
Lo J ml Lo\^.^Aj J ml
n
= 2 j [ * ( ! ’ °) . ° ) ] = *0. 0 ) - g ( 0 , 0).
j P de + Q dy = j P d x + Qdy.
La L,
292 INTÉGRALE CURVILIGNE |CH. 15
j P d x + Q dy = j P dx + Qdy,
Lo Lx
ment connexe, l’égalité dP dOL est non seulement nécessaire (en vertu
~~ = ~
dy dx
294 INTÉGRALE CURVILIGNE (CH. 15
j Pdbr + Qd>> = ^ P d x + Q d y
Lo Li
d’où jP d x + Qdy = 0.
L
INDEX