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ELECTRICITE 2
10/07/2023 Cours 1 – Circuits linéaires en régime
harmonique
Ludovic OBONGUI
Ingénieur en Sciences et Techniques Industrielles
Après une introduction sur les circuits linéaires en régime statique, et les lois et théorèmes
généraux abordés au cours du premier module, nous progressons dans l’étude des circuits linéaires
en régime dynamique. Nous débuterons notre étude avec les circuits linéaires en régime harmonique
ou sinusoïdal avant d’achever ce module par l’analyse de ces circuits en régime transitoire.
Pour commencer, nous rappelons les notions de régimes en électricité. Un régime est dit statique
ou permanent lorsque les grandeurs électriques sont invariantes dans le temps. Nous disons que les
tensions et les courants sont continus. Tandis qu’un régime est dit dynamique ou variable lorsque ces
grandeurs évoluent dans le temps selon une loi de variation temporelle bien déterminée.
En régime harmonique, le signal des grandeurs électriques est caractérisé par un signal
périodique sinusoïdal. Ce signal suit une loi de variation temporelle bien déterminée.
1. Définitions
� ∶ 𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂 (𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑉𝑉 𝑜𝑜𝑜𝑜 𝐴𝐴 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞 𝑙𝑙𝑙𝑙 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑢𝑢𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡𝑡 𝑜𝑜𝑜𝑜 𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐)
𝑿𝑿
𝒘𝒘 𝟏𝟏
𝒘𝒘 ∶ 𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑 (𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟. 𝑠𝑠 −1 ), 𝒇𝒇 = ∶ 𝑙𝑙𝑙𝑙 𝑓𝑓𝑓𝑓é𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞 (𝑒𝑒𝑒𝑒 𝐻𝐻𝐻𝐻), 𝑻𝑻 = ∶ 𝑙𝑙𝑙𝑙 𝑝𝑝é𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟 (𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑠𝑠)
𝟐𝟐𝟐𝟐 𝒇𝒇
Amplitude crête à crête notée 𝑿𝑿𝒄𝒄𝒄𝒄 𝒐𝒐𝒐𝒐 𝑿𝑿𝒑𝒑𝒑𝒑 �
= 𝟐𝟐 ∗ 𝑿𝑿
𝝋𝝋 ∶ 𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑𝒑 à 𝒍𝒍′𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐𝒐
Exemple :
𝟏𝟏 𝒕𝒕𝟎𝟎+𝑻𝑻
�=
𝒙𝒙 � 𝒙𝒙(𝒕𝒕) ∗ 𝒅𝒅𝒅𝒅 𝑜𝑜ù 𝑻𝑻 𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑙𝑙𝑙𝑙 𝒑𝒑é𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝒕𝒕𝟎𝟎 𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑢𝑢𝑢𝑢𝑢𝑢 𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑣𝑟𝑟 𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞𝑞
𝑻𝑻 𝒕𝒕𝟎𝟎
Pour des raisons pratiques, 𝒕𝒕𝟎𝟎 est souvent pris égal à 0, d’où on obtient :
𝟏𝟏 𝑻𝑻
�=
𝒙𝒙 � 𝒙𝒙(𝒕𝒕) ∗ 𝒅𝒅𝒅𝒅
𝑻𝑻 𝟎𝟎
Pour un signal sinusoïdal, la valeur moyenne sur une période est nulle.
𝟏𝟏 𝒕𝒕𝟎𝟎+𝑻𝑻 𝟏𝟏 𝑻𝑻
𝑿𝑿𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 = � � 𝒙𝒙²(𝒕𝒕) ∗ 𝒅𝒅𝒅𝒅 = � � 𝒙𝒙²(𝒕𝒕) ∗ 𝒅𝒅𝒅𝒅
𝑻𝑻 𝒕𝒕𝟎𝟎 𝑻𝑻 𝟎𝟎
𝟏𝟏 𝑻𝑻 � ² 𝑻𝑻
𝑿𝑿
𝑿𝑿𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 = � � 𝑿𝑿 � ² 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜² (𝒘𝒘𝒘𝒘) ∗ 𝒅𝒅𝒅𝒅 = � � (𝟏𝟏 + 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝟐𝟐𝟐𝟐𝟐𝟐)) ∗ 𝒅𝒅𝒅𝒅
𝑻𝑻 𝟎𝟎 𝟐𝟐𝟐𝟐 𝟎𝟎
�
𝑿𝑿 √𝟐𝟐
𝑿𝑿𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 = = �
𝑿𝑿
√𝟐𝟐 𝟐𝟐
2.1. Présentation
Remarque : Si 𝝋𝝋 > 𝟎𝟎 on dit que le signal y(t) est en avance sur x(t), dans le cas contraire, il sera
en retard sur x(t).
Pour simplifier la représentation des vecteurs de Fresnel, on choisit de les représenter à 𝒕𝒕 = 𝟎𝟎, ce
qui ne modifie en rien le résultat final.
2.2. Définition
La représentation de Fresnel consiste donc à représenter chaque signal sinusoïdal par un vecteur
dont la norme est l’amplitude du signal et la
position angulaire est imposée par son
déphasage par rapport à un vecteur choisi
comme référence.
Si des grandeurs de nature différente (Par exemple tension et courant) sont représentées sur un
même diagramme, chaque famille de grandeurs doit avoir la même échelle.
𝝅𝝅
Dans toute la suite, on note 𝒋𝒋 le nombre complexe tel que 𝒋𝒋𝟐𝟐 = −𝟏𝟏 𝒐𝒐𝒐𝒐 𝒋𝒋 = 𝒆𝒆𝒋𝒋𝟐𝟐 .
� 𝒆𝒆𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑙𝑙 ′ 𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒂𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕 𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄 𝒅𝒅𝒅𝒅 𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔 qui contient le terme de déphasage puisqu’elle
Où 𝑿𝑿
� 𝒆𝒆𝒋𝒋𝒋𝒋.
est égale à 𝑿𝑿
Pour faciliter certains traitements mathématiques des signaux, on utilise leur représentation
complexe.
A partir de la représentation complexe, il est aisé d’établir une relation entre signal complexe et
sa dérivée (il suffit de multiplier par 𝒋𝒋𝒋𝒋 la notation complexe de ce signal) par rapport au temps. De
même, pour intégrer un signal, il suffit de diviser sa représentation complexe par 𝒋𝒋𝒋𝒋. C’est
l’application à la dérivation et à l’intégration des signaux.
II. Impédances
1. Définitions et expressions
Il est important de se rappeler des notions mathématiques sur les nombres complexes
notamment :
1.2. Admittance
L’admittance d’un dipôle D, notée 𝒀𝒀, est défini comme l’inverse de son impédance :
𝟏𝟏 𝟏𝟏 𝑹𝑹 𝑿𝑿
𝒀𝒀 = = = 𝟐𝟐 𝟐𝟐
− 𝒋𝒋 𝟐𝟐 = 𝑮𝑮 + 𝒋𝒋𝒋𝒋
𝒁𝒁 𝑹𝑹 + 𝒋𝒋𝒋𝒋 𝑹𝑹 + 𝑿𝑿 𝑹𝑹 + 𝑿𝑿𝟐𝟐
D’après la loi d’Ohm, la tension et le courant complexes sont donnés par la relation : 𝒖𝒖 = 𝑹𝑹 ∗ 𝒊𝒊
Dans le cas d’une inductance L, parcourue par un courant 𝑖𝑖(𝑡𝑡) = 𝐼𝐼̂𝑒𝑒 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗 , la tension 𝑢𝑢 à ses bornes
est :
𝑳𝑳𝑳𝑳𝒊𝒊 𝝅𝝅
𝒖𝒖 = = 𝒋𝒋𝒋𝒋𝒋𝒋𝒊𝒊 = 𝑳𝑳𝑳𝑳𝑰𝑰�𝒆𝒆𝒋𝒋(𝒘𝒘𝒘𝒘+𝟐𝟐 )
𝒅𝒅𝒅𝒅
On en déduit que :
Les lois de Kirchhoff abordées au précédent module sont valables dans les circuits linéaires
utilisant des impédances. De ces deux lois, il est facile de démontrer que les lois du diviseur de tension
et de courant restent valables avec la notation complexe.
L’isolement du diélectrique d’un condensateur réel n’est jamais parfait et la légère conduction
induite est représentée par une résistance R en parallèle sur une capacité parfaite.
Le diagramme de Fresnel est obtenu de la façon suivante : On fixe u complexe à l’origine des
phases, on sait que 𝒊𝒊𝑹𝑹 complexe est en phase avec u complexe et que 𝒊𝒊𝑪𝑪 complexe est en avance sur
u complexe, puis …
Angle de perte :
𝟏𝟏
On définit l’angle de perte α = π/2 + ϕ, α vérifie la relation 𝐭𝐭𝐭𝐭𝐭𝐭 𝜶𝜶 =
𝑹𝑹𝑹𝑹𝑹𝑹
L’angle de perte doit être très faible dans le domaine de fréquence d’utilisation fixé par le
constructeur. En d’autres termes, 𝑅𝑅 (la résistance parasite) doit être très supérieure à la valeur 1/(𝐶𝐶𝐶𝐶)
dans ce domaine de fréquence.
Une inductance réelle est réalisée à l’aide d’un conducteur bobiné dont la résistance n’est jamais
nulle. Une inductance réelle est donc modélisable par une résistance 𝑟𝑟 en série avec une inductance L
parfaite.
Soit 𝐸𝐸𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 l’énergie maximale accumulée et 𝐸𝐸𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 l’énergie dissipée par période, on définit alors
𝑬𝑬
le facteur de qualité Q d’un circuit électrique par : 𝑸𝑸 = 𝟐𝟐𝟐𝟐 ∗ 𝑬𝑬𝒎𝒎𝒎𝒎𝒎𝒎
𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅
Exemple d’une inductance réelle modélisée par un circuit RL série : 𝑬𝑬𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅 = 𝑰𝑰²𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 ∗ 𝒓𝒓 ∗ 𝑻𝑻 ;
𝟏𝟏 𝑳𝑳𝑳𝑳
𝑬𝑬𝒎𝒎𝒎𝒎𝒎𝒎 = 𝑳𝑳 ∗ 𝑰𝑰𝟐𝟐 𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 = ∗ 𝑳𝑳 ∗ 𝑰𝑰�𝟐𝟐 ; 𝑸𝑸 =
𝟐𝟐 𝒓𝒓
La puissance instantanée 𝑝𝑝(𝑡𝑡) dissipée par le dipôle D s’exprime par : 𝒑𝒑(𝒕𝒕) = 𝒖𝒖(𝒕𝒕) ∗ 𝒊𝒊(𝒕𝒕)
2. Puissance active
La puissance active P (en Watt) consommée par le dipôle D, en régime périodique de période T,
𝟏𝟏 𝑻𝑻 𝟏𝟏
� ∗ 𝑰𝑰� ∗ 𝐜𝐜𝐨𝐨 𝐬𝐬(𝝋𝝋) = 𝑼𝑼𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 ∗ 𝑰𝑰𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 ∗ 𝐜𝐜𝐜𝐜 𝐬𝐬(𝝋𝝋)
s’exprime par : 𝑷𝑷 = ∫ 𝒑𝒑(𝒕𝒕) ∗ 𝒅𝒅𝒅𝒅 = ∗ 𝑼𝑼
𝑻𝑻 𝟎𝟎 𝟐𝟐
Remarque :
Une puissance active ne peut être dissipée que dans la partie résistive d’une impédance.
Les condensateurs ou inductances idéaux ne consomment pas de puissance active.
P est la puissance réellement utilisée par la charge. Par exemple, pour un moteur, c’est
cette puissance qui est transformée en puissance mécanique en pertes près.
De même, c’est la puissance inscrite sur un appareil qui est facturée à l’utilisateur par le
distributeur d’électricité (SNE ou E²C, au Congo).
𝟏𝟏
La puissance apparente S (en Volts-ampères ou VA) pour le dipôle D, s’exprime par : 𝑺𝑺 = ∗ �∗
𝑼𝑼
𝟐𝟐
𝑰𝑰� = 𝑼𝑼𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 ∗ 𝑰𝑰𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆
En d’autres termes, c’est le maximum de la puissance active qui est fournie à ce dipôle lorsque le
facteur 𝐜𝐜𝐜𝐜 𝐬𝐬(𝝋𝝋) = 𝟏𝟏. 𝑺𝑺 = �𝑷𝑷𝟐𝟐 + 𝑸𝑸²
4. Puissance réactive
La puissance réactive Q (en Volts-ampères réactifs ou VAR) pour le dipôle D, en régime sinusoïdal,
𝟏𝟏
� ∗ 𝑰𝑰� ∗ 𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬(𝝋𝝋) = 𝑼𝑼𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 ∗ 𝑰𝑰𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 ∗ 𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬(𝝋𝝋)
s’exprime par : 𝑸𝑸 = ∗ 𝑼𝑼
𝟐𝟐
Une résistance R est 𝑸𝑸 = 𝟎𝟎 𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄 (𝝋𝝋) = 𝟎𝟎, Ce qui signifie qu’une résistance ne consomme
pas de puissance réactive.
𝑼𝑼𝟐𝟐 𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 𝝅𝝅
Une inductance idéale est 𝑸𝑸 = 𝑳𝑳𝑳𝑳 ∗ 𝑰𝑰𝟐𝟐 𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 = 𝑳𝑳𝑳𝑳
> 𝟎𝟎 car (𝝋𝝋) = 𝒆𝒆𝒆𝒆 𝑼𝑼𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 = 𝑳𝑳𝑳𝑳 ∗ 𝑰𝑰𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆
𝟐𝟐
Une inductance « consomme » de la puissance réactive.
𝑰𝑰𝟐𝟐 𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 𝝅𝝅
Un condensateur idéal est 𝑄𝑄 = −𝑪𝑪𝑪𝑪 ∗ 𝑼𝑼𝟐𝟐 𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 = − < 𝟎𝟎 car (𝝋𝝋) = − 𝒆𝒆𝒆𝒆 𝑰𝑰𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 =
𝑪𝑪𝑪𝑪 𝟐𝟐
𝑪𝑪𝑪𝑪 ∗ 𝑼𝑼𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆
Condensateur « fournit » de la puissance réactive.
5. Facteur de puissance
Pour un circuit en régime quelconque, on peut définir le facteur de puissance 𝑓𝑓𝑝𝑝 par :
𝑷𝑷
𝒇𝒇𝒑𝒑 = (𝑶𝑶 < 𝒇𝒇𝒑𝒑 < 𝟏𝟏)
𝑺𝑺
Il mesure « l’efficacité de fourniture » de la puissance active au dipôle alimenté. Plus il est
proche de 1, mieux c’est pour le fournisseur d’énergie. En effet, dans le cas du régime sinusoïdal, 𝑃𝑃 =
𝑼𝑼𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 ∗ 𝑰𝑰𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 ∗ 𝐜𝐜𝐜𝐜 𝐬𝐬(𝝋𝝋) il vient 𝒇𝒇𝒑𝒑 = 𝐜𝐜𝐜𝐜 𝐬𝐬(𝝋𝝋). L’énergie étant fournie avec une tension efficace
constante, à P consommée constante, plus 𝒇𝒇𝒑𝒑 = 𝐜𝐜𝐜𝐜 𝐬𝐬(𝝋𝝋) sera faible et plus le courant efficace sera
grand et produira sur les lignes électriques transportant l’énergie des pertes par effet Joule
importantes. Le fournisseur d’énergie a donc intérêt à ce facteur soir le plus proche de 1. En pratique,
il impose un facteur de puissance supérieur à 0.857.
Or la plupart des dipôles utilisés dans les installations industrielles ou domestiques (moteurs,
appareils ménagers) sont de type inductif et donc « consomment » de la puissance réactive. Le
fournisseur cherche donc à diminuer au maximum 𝑺𝑺 = �𝑷𝑷𝟐𝟐 + 𝑸𝑸² en réduisant Q le plus possible. La
diminution de Q est obtenue en insérant en parallèle sur la tension d’alimentation un condensateur
1. Facteur de qualité
Un dipôle réactif est parfait s’il n’absorbe pas de puissance active. Pour chiffrer cette perfection,
|𝑸𝑸|
on définit le facteur de qualité 𝑓𝑓𝑄𝑄 (toujours positif) par : 𝒇𝒇𝑸𝑸 =
𝑷𝑷
En régime sinusoïdal, le dipôle série et le dipôle parallèle sont équivalents. Le passage de l’un à
l’autre s’effectue par :
Si le signal d’entrée est un courant et le signal de sortie est une tension, alors la transmittance complexe est
une impédance.
Si le signal d’entrée est une tension et le signal de sortie est un courant, alors la transmittance complexe est
une admittance.
SI les signaux d’entrée et de sortie sont des courants, alors la transmittance complexe est un gain en courant.
Si les signaux d’entrée et de sortie sont des tensions, alors la transmittance complexe est un gain en tension.
2. Diagramme de BODE
2.1. Définition
Le diagramme de Bode est un moyen de représenter la réponse en fréquence d'un système,
notamment électronique. Utilisé en asservissement, il permet de visualiser la marge de gain, la marge
de phase, la bande passante et la stabilité d’un système à partir de la fonction de transfert.
2.2. Tracés
L'échelle des pulsations est logarithmique et est exprimée en rad/s (radian par seconde).
L'échelle logarithmique permet un tracé très lisible, car construit à partir de tronçons de ligne droite.
2.3. Construction
Pour tracer le diagramme de Bode d’un système quelconque, il faut procéder de la sorte :
Afin de pouvoir spécifier clairement et sans ambiguïté les besoins des utilisateurs, par exemple,
ou les caractéristiques techniques d’un système, des définitions ont été énoncées pour les filtres
fréquentiels. Nous avons déjà parlé de quelques-unes d’entre elles dans le paragraphe précédent
(fréquence de coupure, bande passante). Nous allons maintenant en faire une description plus
détaillée, en prenant pour exemple un filtre passe-bas.
Notations :
Définitions : Voici les paramètres que l’on doit spécifier en général pour définir un filtre passe-
bas :
La fréquence de coupure est définie comme étant la fréquence pour laquelle le gain vaut G0-
3dB. On peut parler de fréquence de coupure principale et de fréquence de coupure secondaire si le
gain présente deux plateaux de hauteurs différentes ;
On doit également préciser le taux d’ondulation (différence, en dB, entre l’amplitude des
oscillations et le gain dans la bande passante) dans la bande passante et éventuellement dans la bande
atténuée.
On a donc :
Et :
On suppose également pour simplifier que les deux pulsations 𝑤𝑤1 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑤𝑤0 sont très différentes.
Deux cas se présentent alors :
Si quelle que soit 𝑤𝑤, 𝐻𝐻(𝑤𝑤) = 𝐾𝐾 avec K égal à une constante, on peut distinguer les cas suivants :
𝑤𝑤
Notons que x est une variable réduite 𝑥𝑥 =
𝑤𝑤𝑐𝑐
𝟏𝟏
Pour tracer le diagramme de Bode associés à 𝑯𝑯(𝒋𝒋𝒋𝒋) = , on écrit :
𝒙𝒙
𝑮𝑮(𝟏𝟏𝟏𝟏𝟏𝟏)𝒆𝒆𝒆𝒆 𝒅𝒅𝒅𝒅 = −𝟐𝟐𝟐𝟐 ∗ 𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝟏𝟏𝟏𝟏 𝟏𝟏𝟏𝟏𝟏𝟏 = −𝟐𝟐𝟐𝟐 ∗ 𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝟏𝟏𝟏𝟏 𝟏𝟏𝟏𝟏 − 𝟐𝟐𝟐𝟐 ∗ 𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝟏𝟏𝟏𝟏 𝒙𝒙 = −𝟐𝟐𝟐𝟐 + 𝑮𝑮(𝒙𝒙)𝒆𝒆𝒆𝒆 𝒅𝒅𝒅𝒅
Avec les coordonnées logarithmiques, 𝑮𝑮(𝒙𝒙)𝒆𝒆𝒆𝒆 𝒅𝒅𝒅𝒅 est donc une droite dont la pente est de -20 dB
par décade.
𝝅𝝅
𝝋𝝋(𝒙𝒙) = − , avec les coordonnées semi-logarithmiques, c’est une droite horizontale.
𝟐𝟐
On constate qu’à chaque fois que x est multiplié par 10, le gain en décibels augmente de 20 dB.
On effet,
𝑮𝑮(𝟏𝟏𝟏𝟏𝟏𝟏)𝒆𝒆𝒆𝒆 𝒅𝒅𝒅𝒅 = 𝟐𝟐𝟐𝟐 ∗ 𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝟏𝟏𝟏𝟏 𝟏𝟏𝟏𝟏𝟏𝟏 = 𝟐𝟐𝟐𝟐 ∗ 𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝟏𝟏𝟏𝟏 𝟏𝟏𝟏𝟏 + 𝟐𝟐𝟐𝟐 ∗ 𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝟏𝟏𝟏𝟏 𝒙𝒙 = 𝟐𝟐𝟐𝟐 + 𝑮𝑮(𝒙𝒙)𝒆𝒆𝒆𝒆 𝒅𝒅𝒅𝒅
Avec les coordonnées logarithmiques, 𝑮𝑮(𝒙𝒙)𝒆𝒆𝒆𝒆 𝒅𝒅𝒅𝒅 est donc une droite dont la pente est de 20 dB
par décade.
𝟏𝟏
−
On en déduit : 𝑮𝑮(𝒙𝒙)𝒆𝒆𝒆𝒆 𝒅𝒅𝒅𝒅 = 𝟐𝟐𝟐𝟐 ∗ 𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝟏𝟏𝟏𝟏 �𝟏𝟏 + 𝒙𝒙𝟐𝟐 � 𝟐𝟐 = −𝟏𝟏𝟏𝟏 𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝒍𝟏𝟏𝟏𝟏 (𝟏𝟏 + 𝒙𝒙𝟐𝟐 )
La pulsation de coupure à -3dB d’un circuit est la pulsation du signal pour laquelle le gain du
circuit est abaissé à 3dB par rapport au gain maximum.
dB -40 -20 -6 -3
1
𝑼𝑼 �𝒆𝒆
�𝒔𝒔 / 𝑼𝑼 1/100 1/10 1/2
√2
Remarque :
Le tracé réel de la courbe de gain reste toujours très proche du tracé asymptotique (l’écart
maximal est de 3 dB à la pulsation de coupure). La courbe réelle de phase est elle aussi d’autant plus
éloignée de la valeur asymptotique que l’on s’approche de la pulsation de coupure, mais cette
différence est beaucoup plus importante que dans le cas du gain.
Comme pour le filtre passe bas, les tracés asymptotique et réel sont assez proches dans le cas
du gain mais différent notablement dans le cas de la phase à mesure que l’on s’approche de la
pulsation de coupure.
VI. Résonance
1. Circuit résonnant
Un circuit comportant des éléments capacitifs, inductifs et résistifs est en résonnance quand la
tension appliquée et le courant produit dans le circuit sont en phase.
À la résonance (𝑤𝑤 = 𝑤𝑤0), les tensions aux bornes du condensateur et de l’inductance sont maximales
Le coefficient de surtension est égal au facteur de qualité du dipôle série RC ou du dipôle série RL à 𝒘𝒘 = 𝒘𝒘𝒘𝒘.
À la résonance (𝑤𝑤 = 𝑤𝑤0), les courants dans le condensateur et l’inductance sont maximaux.
Le coefficient de surintensité est égal au facteur de qualité du dipôle parallèle RC ou du dipôle parallèle RL à
𝒘𝒘 = 𝒘𝒘𝒘𝒘
Conclusion
Tout au long de ce cours, nous avons abordé la représentation des grandeurs sinusoïdales avec
Fresnel, rappelé les notions d’impédances et de notations complexes. Nous avons vu les différentes
puissances en régime sinusoïdal, la notion de transmittance et les diagrammes de Bode appliqués à
quelques filtres passifs. Vous avez constaté que certaines lois appliquées en régime permanent sont
valables en régime dynamique.
Toutes les notions vues, vous permettront d’analyser et étudier les circuits électriques dans ce
régime. Nous aborderons plus tard, l’étude des circuits linéaires en régime transitoire dans le prochain
cours.
Bonus
Le génie électrique ou ingénierie électrique est une branche de la physique qui traite du domaine
de l'électricité et de ses applications. Il regroupe les domaines du génie électrotechnique et du génie
électronique. L'étude de domaine se réalise en physique, l'application se fait dans le domaine
industriel.
Le génie électrotechnique ou électrique est un domaine technologique (très vaste) qui traite de
tout ce qui se rapporte à l'électrotechnique et ses applications. L’électrotechnique (parfois appelée «
génie électrique ») se rapporte « aux applications pratiques de l'électricité, à la science étudiant ces
applications ». Elle concerne par exemple la production, le transport, la distribution, le traitement, la
transformation, la gestion et l’utilisation de l’énergie électrique. Elle est proche du génie
électronique (électronique de puissance) et du génie mécanique (machines électriques).