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Cours Etat de l’art du génie électrique 2ème Année Licence Génie Electrique

Cours : Etat de l’art du génie électrique


2ème Année Licence
Cours Etat de l’art du génie électrique 2ème Année Licence Génie Electrique

Introduction générale
Le génie électrique est un domaine qui regroupe les trois spécialités électronique,
électrotechnique ainsi que l’automatique, le facteur essentiel qui lie ces trois techniques est
l’énergie.
Dans la Grèce antiquet, energeia voulait dire « en travail », « en action ». Le français
a conservé cette signification. L’énergie, c’est au quotidien une force en action ! Un coup
de pied dans un ballon de football produit un mouvement du ballon vers le partenaire ou les
buts de l’adversaire. La force de la passe ou du shoot a donné son énergie au ballon. La
flamme de la cuisinière à gaz fournit l’énergie nécessaire à l’eau de cuisson des pâtes.
L’énergie produite par les réacteurs d’un avion lui permet de voler et de ne pas s’écraser au
sol. L’énergie d’une chute d’eau permet de fabriquer de l’électricité. L’énergie lumineuse
du soleil alimente la croissance des plantes.
On peut donc en déduire une première définition simple : L'énergie caractérise la
capacité à produire des actions, par exemple à engendrer du mouvement, modifier la
température d'un corps ou à transformer la matière. L'énergie provient de différentes
sources que l'on trouve dans la nature : le bois, le charbon, le pétrole, le gaz, le vent, le
rayonnement solaire, les chutes d'eau, la chaleur interne de la terre, l'uranium. Elle peut
prendre différentes formes : chaleur, énergie musculaire, énergie mécanique, chimique,
énergie électrique par exemple. Ses formes multiples peuvent se transformer l'une en
l'autre.
L’électronique est l'ensemble des techniques qui utilisent des signaux électriques
pour capter, transmettre et exploiter une information. Une exception est l'électronique de
puissance utilisée pour la conversion électrique-électrique de l’énergie par contre
l'électrotechnique est l’utilisation technique de l'électricité, soit en tant que support
d'énergie, soit en tant que support d'information. Tandis que l’automatique est tout
système qui exécute toujours le même cycle de travail pour lequel il a été programmé.
La particularité de l'Électrotechnique par rapport à l'Électronique, l'Automatique et
l'Informatique vient du fait que la première s'intéresse essentiellement au traitement et à la
conversion de l'énergie électrique plutôt qu'au traitement du signal (ou de l'information). La
figure 1 illustre cette complémentarité. Pour mieux comprendre la liaison entre ces trois
grandes techniques, prenons l’exemple de la domotique. Le terme domotique est composé
du regroupement de deux mots. Domo qui signifie maison, et automatique.
La domotique regroupe donc l'ensemble des techniques et technologies permettant
l'automatisation et l'amélioration des tâches au sein d'une maison ou d'un appartement.
Pour ce faire, les appareils de la maison sont intégrés à des systèmes de
communications qui permettent de gérer les automatismes. La domotique couvre les portes
automatiques, les systèmes de sécurité et de télésurveillance, le chauffage, la gestion de
l’énergie, de l’équipement électroménager, audiovisuel et bien plus.
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Qu’est-ce que l’énergie électrique ?

Cette matière fait partie intégrante des « sciences de l’ingénieur » et regroupe l’ensemble
des connaissances scientifiques et technologiques associées aux industries suivantes :
– L’industrie de la production d’énergie électrique, c’est-à-dire l’ensemble des centrales
thermiques, nucléaires, hydroélectriques, éoliennes, etc.
– L’industrie du transport ou de la distribution électrique, c’est-à-dire l’ensemble des lignes
électriques constituant le maillage des territoires, des transformateurs, des postes de
conversions et d’interconnexion, etc.
– L’industrie de la conversion de l’énergie électrique, c’est-à-dire l’ensemble des
convertisseurs statiques et dynamiques, des machines et moteurs électriques, etc.
– L’industrie de l’appareillage et des installations électriques, c’est-à-dire l’ensemble des
dispositifs permettant l’utilisation industrielle ou particulière de l’électricité.
Le point commun à tous les éléments de cette liste est la notion d’énergie, qui est
fondamentale et incontournable dans le monde physique. C’est ce qui fait que le champ
d’application de cette matière est si vaste.
Sur un plan purement scolaire, l’énergie électrique est une matière qui fait partie intégrante
des « Sciences de l’Ingénieur » et qui s’inscrit généralement dans les parcours de type «
EEA » (Électronique, Électrotechnique, Automatique). C’est une science appliquée qui fait
souvent partie de l’enseignement technique et technologique dans les lycées et des
enseignements liés à l’ingénierie dans les études supérieures.

Quels sont les programmes universitaires Liés à l’ingénierie génie électrique?

Les programmes correspondant au domaine de l’électrotechnique comprennent


généralement les points suivants :

 L’étude des grandeurs électriques alternatives sinusoïdales (en régime permanent).


 L’étude des différentes puissances électriques.
 L’étude des systèmes triphasés (qui constituent les réseaux électriques et les
installations de
puissance).
 L’étude du magnétisme, des circuits magnétiques et des énergies liées au
magnétisme (car le magnétisme est la base du fonctionnement d’un très grand
nombre d’appareils et de machines électriques).
 L’étude des transformateurs (omniprésents dans les appareillages et à travers tous
les ordres
de grandeur).
 L’étude des systèmes déformés (c’est-à-dire non sinusoïdaux).
Ces points sont en général étudiés en début de cycle Licence (ou équivalent), après quoi
l’étude des machines électriques, le plus souvent abordées en fin de cycle Licence et en
masters, est constituée de :
 L’étude des machines à courant continu (très présentes dans l’électroménager et les
actionneurs).
 L’étude des alternateurs (outil quasi universel de la production électrique) et des
machines
synchrones (qui constituent les meilleurs moteurs de traction actuels).
 L’étude des machines asynchrones (très présents dans les motorisations de
moyenne puissance et à bon marché).
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 L’étude des modèles classiques des moteurs et des modèles matriciels qui
permettent aujourd’hui des pilotages fins et très rentables.
La motorisation représente en effet un domaine particulièrement imposant qui couvre
quasiment toutes les gammes de puissances mises en jeu sur les réseaux. Afin de mettre en
évidence les points communs et les angles d’approche classiques, le chapitre 11 présente
un « tour d’horizon » des principes de fonctionnement des convertisseurs
électromécaniques les plus courants.
Enfin, l’étude des réseaux électriques constitue une approche généralement liée à certaines
écoles d’ingénieur assez proches de l’industrie de la production et du transport de l’énergie
électrique.
C’est pourtant un point central de la culture génie électrique, qui mérite une place centrale
dans les formations correspondantes.

Quels sont les domaines concernés par l’énergie électrique ?

En réalité, elle concerne directement, ou indirectement, un grand nombre de domaines. À


titre d’exemple, la plus grande partie des appareillages domestiques, sous le terme «
d’électroménager », utilise de l’énergie électrique. La plus grande partie des motorisations
associées aux processus industriels aussi. De la même manière, l’électricité au sens large
est utilisée aussi bien dans l’industrie électronique et informatique que dans les industries
chimiques, mécaniques, le transport ferroviaire, etc. Ainsi, et de façon très générale, les
notions et les outils spécifiques de l’électrotechnique sont utilisables en physique, en
chimie, mécanique, thermique, génie civil, etc. L’ensemble de ce cours ne s’applique donc
pas exclusivement aux domaines de l’ingénierie électrique.
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Rappels et grandeurs sinusoïdales

Lois de base et conventions des dipôles électriques

Il est impératif de bien connaître les lois de base de l’électricité pour pouvoir accéder aux
différents chapitres de cet ouvrage. Sous forme de rappels, la loi des mailles, la loi des
nœuds, les conventions « récepteur » et « générateur », sont rappelés ci-dessous, de façon
adaptée et suffisante à l’étude des systèmes de conversion d’énergie. Toutes ces notions
étant des outils indispensables à l’étude des circuits électriques, il est naturel de les
considérer par la suite comme des prérequis de fond.

Loi des mailles


C’est le fondement de l’étude des circuits. La loi des mailles s’écrit : « la somme des
tensions orientées le long d’une maille de circuit électrique est nulle ». L’exemple
représenté sur la figure 1 présente une maille de principe à quatre dipôles, idéale pour
mettre en œuvre le mécanisme de la loi des mailles à travers l’équation associée.

Fig.1 Loi des mailles

Loi des nœuds

Elle est également incontournable pour l’étude des circuits électriques, et s’écrit ainsi : « la
somme des courants orientés à un nœud de circuit est nulle ». Encore une fois l’exemple
figurant sur la figure 2 présente un nœud de principe, à quatre branches, idéal pour mettre
en œuvre le mécanisme de la loi des nœuds à travers l’équation correspondante.

Fig.2 Loi des nœuds

Conventions « générateur » et « récepteur »


Lorsqu’un dipôle électrique constitue le générateur de tension d’un circuit électrique, on
oriente naturellement ses grandeurs électriques en « convention générateur ». Lorsqu’un
dipôle électrique n’est pas générateur, on le dit « récepteur » et on oriente naturellement ses
grandeurs électriques en « convention récepteur ». Les figures ci-dessous représentent ces
orientations de principe, parallèlement il faut retenir que ces deux conventions se
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rapportent au sens « pressenti » d’écoulement des puissances d’un générateur vers un


récepteur électrique.
En convention générateur, la puissance électrique associée au dipôle s’écrit : p = u.i
 Si p = u.i > 0, le dipôle fournit de la puissance au reste du circuit.
 Si p = u.i < 0, le dipôle reçoit de la puissance du reste du circuit.

Fig.3 Convention générateur

En convention récepteur, la puissance électrique s’écrit également : p = u.i, mais cette fois:
 Si p = u.i > 0, le dipôle reçoit de la puissance du reste du circuit.
 Si p = u.i < 0, le dipôle fournit de la puissance au reste du circuit.

Fig.4 Convention récepteur

Ces considérations reviennent bien au fait qu’un générateur est naturellement fait pour
fournir de la puissance (p fournie > 0) et un récepteur pour en recevoir (p reçue > 0).
Quand la puissance s’inverse c’est que le sens du transfert est en réalité inverse à celui
pressenti dans l’approche du circuit.

Récepteurs électriques linéaires


En électricité il existe, à la base de tout, trois phénomènes élémentaires : la conduction,
l’isolation et le magnétisme. La conduction idéale dans un métal correspond au simple fait
que le courant se révèle proportionnel à la force électromotrice nécessaire à son existence.
En d’autres termes la tension s’écrit comme le produit du courant et d’une constante
appelée « résistance électrique ». Dans le cas d’un isolant parfait, une force électromotrice
appliquée aux bornes d’un isolant implique la présence d’une charge électrique stockée.
Cette charge s’y révèle proportionnelle, elle s’écrit alors comme le produit de la tension et
d’une constante appelée « capacité de l’isolant ». Le courant étant la simple dérivée de la
charge électrique, celui-ci s’écrira comme le produit de la capacité avec la dérivée de la
tension. Enfin, tout courant électrique induit un flux du « champ magnétique » auquel il est
proportionnel dans les cas simples et en dehors des phénomènes dus à certains matériaux.
Comme la tension induite par ce phénomène est égale à la dérivée du flux total (voir : Loi
de Lenz), celle-ci se révèle être le produit de la dérivée du courant par une constante
appelée « inductance ». Pour retenir facilement ces lois, et pouvoir décomposer la
superposition de tous ces phénomènes en éléments simples, on dit alors qu’il existe trois
types de récepteurs électriques dits « linéaires » : les résistances, les inductances (ou selfs)
et les condensateurs (ou « capacités »). Leurs relations « courant/tension » générales font
apparaître des coefficients constants indépendants de u(t) et de i (t), c’est ce qui caractérise
leur « linéarité ». Ces relations sont précisées, naturellement en convention récepteur, ci-
après.
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Régime continu et régimes variables

 Résistance : ( ) ( ) ; (le coefficient s’appelle la résistance, son unité est


l’ohm ( )).

( )
 Inductance : ( ) ; (Le coefficient s’appelle l’inductance, son unité est
l’Henry( )).

( )
 Condensateur : ( ) ; (Le coefficient s’appelle la capacité, son unité est
Farad( )).

Ces formules sont fondamentales et décrivent le comportement de ces dipôles de façon


générale. Pourtant, en fonction des particularités des tensions d’alimentation des circuits
électriques, il existe des simplifications possibles, ou encore d’autres écritures de ces
formules. Il est ainsi fondamental de savoir adapter ces relations aux différents régimes de
fonctionnement des circuits.

Régime continu et régimes variables


Régime continu

On parle de régime (permanent) continu dès lors que les grandeurs électriques (courants et
tensions) d’un circuit sont indépendantes du temps. C’est le cas lors qu’on utilise des
générateurs de tension ou de courant continu telles les piles, accumulateurs, batteries,
génératrices à courant continu, etc.
Dans ce régime particulier, les formules générales de fonctionnement des inductances et
condensateurs se simplifient considérablement (voir la figure 4). Étant donné que ces deux
récepteurs deviennent sans effet en régime continu, les résistances restent alors les seuls
récepteurs linéaires existants. On retiendra ainsi l’ensemble des caractéristiques générales
du régime continu citées ci-dessous :
• Les condensateurs sont équivalents à des « circuits ouverts ».
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 Les condensateurs sont équivalents à des « circuits ouverts ».

 Les inductances sont équivalentes à des « courts- circuits »

 Association de deux résistances en série

 Association de deux résistances en parallèle

Les circuits électriques de conversion d’énergie se ramènent ainsi souvent à l’association


classique : générateur (E), résistance de sortie du générateur (Rs) et charge (R).

Fig.4 Régime continu, association générateur récepteur

La puissance reçue par la charge est alors : P = U.I = R.I2, celle fournie par le générateur
est alors : P = E.I.

Régimes variables

Il existe deux grands types de régimes variables, c’est-à-dire dans lesquels les grandeurs
électriques dépendent du temps : les « régimes transitoires » et les « régimes entretenus
périodiques ».

• Les régimes transitoires : ce sont des évolutions particulières des grandeurs électriques
qui apparaissent lors des modifications brutales des caractéristiques d’un circuit électrique.
En général ils ne se produisent pas de façon répétée, sinon on parle de régime entretenu
périodique.
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• Les régimes périodiques


Ils se caractérisent par le fait que les variations des grandeurs électriques en fonction du
temps sont périodiques (répétitives). La durée de répétition s’appelle alors la période (T en
secondes) et son inverse est appelée la fréquence ( ).

Valeurs caractéristiques des grandeurs périodiques quelconques


On parle de grandeur périodique dès lors qu’un signal s présente une période temporelle, T,
telle que pour tout temps t : s(t + T) = s(t).

Pour caractériser facilement les grandeurs électriques variables des régimes périodiques, on
dispose de paramètres incontournables qui sont : la période, la fréquence, la valeur
moyenne et la valeur efficace. Ces notions sont des notions phares en électrotechnique et il
est impératif de les maîtriser parfaitement d’autant qu’elles sont universelles dans le
domaine des régimes périodiques. La figure5 représente une grandeur périodique
quelconque, s (en électronique on parle plus généralement de signal), pour laquelle on
précise l’ensemble de ces notions.
• La période : c’est la durée de répétition de la grandeur, on la note T et elle s’exprime en
secondes (s).
• La fréquence : c’est le nombre de périodes effectuées par seconde par la grandeur, on la
note et elle s’exprime en Hertz (Hz).
• La pulsation : c’est l’équivalent d’une vitesse de rotation de la grandeur, on la note
et elle s’exprime en radians par seconde (Rad/s). Attention, cette grandeur
n’est définie qu’en régime sinusoïdal.

Valeurs caractéristiques des grandeurs périodiques quelconques

Fig.5 Grandeur périodique quelconque

Valeur moyenne
La valeur moyenne d’une grandeur variable s’appelle aussi la « composante continue »,
c’est-à dire la partie constante de cette grandeur. Pour le signal périodique s, de période T,
on note < s > sa valeur moyenne dont on retiendra l’écriture générale :

∫ ( )
( )
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Valeur efficace

La valeur efficace d’une grandeur variable est une notion très largement utilisée en
électricité dès lors qu’on s’intéresse aux régimes variables. On note S ou Seff la valeur
efficace du signal périodique s et on retiendra absolument la formulation générale :

√ ∫ ( )
( )

C’est la recherche de la puissance par effet Joule due à un courant alternatif qui mène à la
notion de valeur efficace. En réalité la valeur efficace d’un courant alternatif est celle qui
produit la même puissance consommée par effet Joule qu’un courant continu de même
valeur. On retiendra par exemple qu’un courant de 10A efficace passant dans une
résistance produira la même chaleur quelle que soit la nature de ce courant.
Autrement dit, et c’est très important en électrotechnique, le fait de prendre en compte les
valeurs efficaces des tensions et des courants permet d’unifier l’écriture des puissances
électriques. Ces considérations sont développées dans le chapitre relatif aux puissances.

Étant donné des formules précédentes, on remarque que la valeur moyenne d’une somme
est égale à la somme des valeurs moyennes, en revanche c’est généralement faux pour les
valeurs efficaces. En d’autres termes :

si s(t) = s1(t)+s2(t) alors < s >=< s1 > + < s2 > mais attention : Seff ≠S1eff + S2eff.

Régime sinusoïdal et sa représentation complexe (vectorielle)

C’est en régime sinusoïdal que les transformateurs, les machines tournantes, etc., ont un
fonctionnement optimal. C’est également en régime sinusoïdal qu’il est possible de
transporter l’énergie électrique sous très haute tension grâce à l’utilisation des
transformateurs. Sans pour autant les développer dans ce chapitre, il est important de
comprendre qu’un certain nombre de raisons font que ce régime correspond à la plus
grande partie des configurations rencontrées dans le domaine de l’énergie électrique, et
donc de l’électrotechnique. Il est impératif de maîtriser parfaitement les notions et les
méthodes d’approche, elles sont incontournables pour aborder les chapitres suivants sans
difficulté.

Nature et représentation des grandeurs alternatives sinusoïdales


Un signal alternatif sinusoïdal est un cas particulier de signal périodique. La figure 6
représente un tel signal sur un peu plus d’une période et ses caractéristiques sont les
suivantes :
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Fig.6 Caractéristiques des grandeurs sinusoïdales

s(t ) = Smax. sin(ωt −φ)


• Période : T (s)
• Fréquence : ( )
• Pulsation: ( )
• Phase à l’origine :
• Valeur moyenne : < s >= 0
• Valeur efficace :

Représentation en fonction de l’angle


Si les valeurs maximales et efficaces de la grandeur s apparaissent naturellement sur sa
représentation temporelle, la contribution de la phase à l’origine w se traduit, en revanche,
par un temps de retard à l’origine très peu pratique à quantifier. On préfère ainsi très
souvent faire la représentation des grandeurs sinusoïdales en fonction de l’angle
(voir figure 7), ce qui implique les conséquences suivantes :
• La période de répétition du signal devient la valeur , quelle que soit la fréquence du
signal.
• La phase devient lisible directement en radians sur l’axe des abscisses. (Voir figure 7)
• Les intégrations, relatives aux valeurs moyennes et efficaces, faites en fonction de la
variable sont plus faciles à réaliser qu’en utilisant la variable t.

Le régime sinusoïdal et sa représentation complexe (vectorielle)

Fig.7 Représentation en fonction de l’angle


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Spécifique des courants sinusoïdaux en électrotechnique

En électrotechnique, une source de tension (c’est-à-dire un générateur) fournit


généralement de l’énergie à un ensemble de charges connectées en parallèle les unes sur les
autres. À titre d’exemple, les appareils électriques d’une maison sont généralement tous
connectés en parallèle sur la même tension, on appelle celle-ci « tension d’alimentation ».
Ainsi, lorsqu’une tension sinusoïdale u(t) (caractérisée par sa valeur efficace U) est la
tension d’alimentation d’un système de charges, il est très usuel de considérer que sa phase
à l’origine est nulle ( ). C’est un élément de simplification important relatif à
l’écriture d’une grandeur utilisée abondamment dans les calculs ultérieurs. On écrit ainsi de
façon classique une tension sinusoïdale d’alimentation sous la forme :

( ) ( ) √ ( )

Par ailleurs, la grande majorité des récepteurs électriques sous tension sinusoïdale sont des
récepteurs à tendance inductive. Ainsi, dans la plupart des cas, le courant i (t) traversant un
dipôle alimenté par la tension u(t) est en « retard » par rapport à cette tension. En
électrotechnique on écrit alors, par convention, les courants dans les charges sous la
forme :
( ) √ ( )

Cette écriture (avec le signe « moins » dans le sinus) est une convention d’écriture propre à
l’électrotechnique mais est rarement utilisée en électronique ou automatique. C’est juste
une écriture « habituelle » qui se base sur la nature la plus fréquente des charges
électriques.

Notation complexe des tensions et des courants sinusoïdaux


Pour représenter une grandeur sinusoïdale il suffit, à fréquence constante, de connaître sa
valeur efficace et sa phase.
Le fait qu’il suffise de ces deux informations distinctes permet de dresser une équivalence
entre une grandeur sinusoïdale et toute autre grandeur à deux dimensions, c’est à- dire
caractérisée également par deux coordonnées. Dans le domaine du génie électrique et en
électrotechnique en particulier, c’est l’écriture sous forme « complexe », ou « vectorielle »
qui est abondamment utilisée, elle correspond tout simplement au fait d’utiliser une
équivalence entre une grandeur sinusoïdale et un vecteur.
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Electrotechnique
Définition
L’électrotechnique désigne les applications techniques de l’électricité. En réalité,
l’électrotechnique regroupe les disciplines traitant l’électricité en tant qu’énergie. On peut
citer la production, le transport, la distribution, le traitement, la transformation, la gestion
et l’utilisation de l’énergie électrique. Parfois appelée Génie électrique, on peut situer sa
naissance avec l'invention de la dynamo en 1869.

Partie I Réseau électrique

On appelle réseau électrique l'ensemble des infrastructures permettant d'acheminer


l'énergie électrique des centrales électriques, vers les consommateurs d'électricité.
Le réseau est constitué de lignes de différentes tensions, connectées entre elles au niveau
des postes électriques. Les postes électriques permettent de répartir l'électricité et de la
faire passer d'une tension à l'autre grâce aux transformateurs. L'infrastructure est un
ensemble d'éléments structuraux interconnectés qui fournissent le cadre pour supporter la
totalité de la structure

De la production autonome aux réseaux interconnectés


Un réseau électrique permet de mettre en relation la production d'énergie (centrales
électriques) avec les consommateurs (domestiques ou industriels).Une particularité
importante de l'énergie électrique est qu'il est pratiquement impossible de la stocker, sauf
en très petite quantité ou à un fort coût. Il faut donc équilibrer en permanence la
production et la consommation. Dans le cas d'un petit réseau, typiquement un générateur
alimentant un village, il est difficile d'atteindre cet équilibre, et ceci conduit en général à
une utilisation non optimale des moyens de productions. Le développement de réseaux
électriques de grande taille permet de :

 Construire des générateurs de grande taille, produisant de l'énergie à coût plus


faible
Améliorer la fiabilité de la distribution d'énergie aux consommateurs on a donc assisté au
cours du vingtième siècle à un agrandissement et à une interconnexion des réseaux:
 Les premiers réseaux étaient très locaux :un générateur alimente localement des
consommateurs sur quelques kilomètres alentours. De tels réseaux sont dits ilotes,
et existent encore nos jours dans certains pays en voie de développement ou dans
certains lieux isolés.
 Puis se sont développé des réseaux régionaux et nationaux.
 Puis on a vu se développer l'interconnexion des réseaux pour créer des réseaux
continentaux comme l'UCTE .
On en est maintenant à interconnecter des réseaux continentaux avec par exemple la
liaison sous le détroit de Gibraltar.
L’Union pour la coordination de la transmission de l'électricité (UCTE, en anglais
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Union for the Co-ordination of Transmission of Electricity), est l'organisme qui


coordonne les réseaux électriques interconnectés de l'Europe continentale (Ouest et
centre).

Conduite du réseau

La conduite du réseau vise essentiellement à assurer la continuité et la qualité de


l'alimentation électrique des consommateurs, et ce tout en assurant la protection des
personnes et des biens et en dépit des aléas (sauf circonstances très exceptionnelles). La
qualité de l'alimentation est définie notamment par le niveau et les éventuelles variations
de la fréquence et de la tension de l'onde électrique, qui doivent respecter des limites
techniques (sûreté de fonctionnement) et contractuelles vis-à-vis des clients. Les aléas
comprennent les variations du niveau global de consommation, de la répartition de cette
consommation sur le territoire, les incidents relatifs aux groupes de production ou aux
éléments du réseau) On distingue

 Le réseau de transport : utilisant des lignes à haute tension, dont le rôle est
d'assurer les mouvements d'énergie au niveau national (entre les principales
centrales de production et les grands centres consommateurs) et international
(interconnexion avec les pays voisins), et de permettre l'équilibre production -
consommation.
 Les réseaux de distribution : à moyenne et basse tension, dont le rôle est
l'acheminement de détail à l'ensemble des consommateurs.

Tensions du réseau électrique

Le réseau est constitué de lignes à basse (110 ou 230 volts), moyenne, haute et très haute
tension (plusieurs centaines de kilovolts).La raison de ces différentes tensions est la
nécessité de limiter les pertes sur le réseau pour permettre le transport d'énergie sur des
distances relativement longues. En effet, pour une même puissance à alimenter, plus on
élève la tension, moins les pertes en lignes induites (échauffement des câbles) sont
importantes. En revanche, plus la tension est importante, plus la technique requise
(notamment en termes d'isolement) est coûteuse. Le choix du niveau de tension est un
optimum entre coût d'investissement initial et coût des pertes en lignes tout au long de
l’exploitation, compte tenu des impératifs de sécurité et de l'état de l’art.
Schématiquement, on élève donc de façon très importante la tension en sortie de centrale,
puis on diminue graduellement la tension au fur et à mesure que l'on se rapproche du
consommateur final.

Le réseau domestique est alimenté en basse tension, soit 230 V en monophasé (entre
phase et neutre) ou 400 V en triphasé. Cette tension, même si elle peut être mortelle, se
manipule assez facilement avec des équipements faciles de conception et peu
encombrants.
 Au niveau d'un quartier, le réseau est alimenté en 20 kV (15 kV sur certains vieux
réseaux français, mais aussi dans de nombreux autres pays)
 Au niveau régional, on rencontre des réseaux de répartition en 63 kV et 90 kV.
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 Enfin, le transport au niveau national se fait en 400 kV. Le réseau 225 kV français
a un rôle hybride entre répartition (notamment au niveau des grandes
agglomérations et soutien au réseau 400 Kv.
EN RESUME

L’alimentation en énergie électrique comporte plusieurs étapes figure 2 :


 production de l’énergie,
 transport de cette énergie,
 distribution de l’énergie,
 utilisation de l’énergie.

 Production :
L’énergie électrique est une énergie secondaire, elle est produite à partir d’énergies
primaires (eau, vent, soleil, pétrole, uranium). Cette énergie est produite dans des
centrales par des alternateurs à partir de l’énergie fournie par des turbines ou de la
chaleur.
 Transport :
Il est effectué par EDF, en Très Haute Tension (THT) par des lignes aériennes sous des
tensions de 225kV ou 400 kV. Ces lignes relient les lieux de production et d’utilisation,
elles alimentent les postes de répartition où la tension est abaissée (225, 150, 90 ou 63
kV) pour alimenter le réseau régional de distribution qui est constitué de postes source
qui transforment le 63 kV en 20kV.
 Distribution :
A partir des postes source, la distribution s’effectue en 20 kV. On distingue deux types de
distribution :
Réseau rural :
Ce sont essentiellement des lignes aériennes longues qui alimentent des utilisateurs en
faible puissance, mais elles sont soumises aux intempéries.
Réseau urbain : Il est constitué de câbles souterrains, qui sont peu influencés par les
intempéries, mais la puissance installée par unité de surface est beaucoup plus importante.
Amérique du Nord, Brésil, Ouest du Japon, etc. : 60 Hertz
Chemins de fer en Allemagne, Suisse, Autriche, Suède : 16 2/3 Hertz (=50/3)
Certains chemins de fer et métros aux États-Unis : 25 Hz

Fig .8 la fréquence du réseau électrique


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Fig.9 Les étapes de la production à l’utilisation du réseau électrique

Classification des tensions


Selon leurs natures et leurs valeurs efficaces, les tensions sont classées en 5
catégories tableau (1).

Tableau .1 : Classification des tensions


Domaines TBT BTA BTB HTA HTB
Alternatif <=50V 50V<U<=500V 500V<U<=1kV 1kV<U<=50kV U>50kV

Continu <=120V 120V<U<=750V 750V<U<=1,5kv 1,5kV<U<=75kV U>75kV


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Partie II : Machines électriques

II. 1 Transformateur de distribution


II.1.1Objectif

Le branchement d'un transformateur de distribution doit s'effectuer avec certaines précautions.


Pour être capable de décoder les informations contenues sur la plaque signalétique et réaliser
les raccordements nécessaires, il faut savoir comment ce transformateur est constitué et
connaître ses caractéristiques.

Pour éviter les pertes par effet Joule, dans les lignes de transport ou de distribution d'énergie
électrique on doit élever la tension. On résout ce problème en utilisant des transformateurs
élévateurs ou abaisseurs de tension qui fonctionnent en courant alternatif.

II.1.2 Présentation

Le transformateur est une machine électrique statique permettant de transférer l’énergie


électrique en adaptant les niveaux de tension (de nature sinusoïdale) et de courant entre deux
réseaux de même fréquence.

Il est constitué de deux parties électriques isolées, l’enroulement primaire et le secondaire, lié
magnétiquement par un circuit magnétique. Pour des impératifs de fabrication et d’efficacité
la réalisation pratique donne à ce dernier une autre forme : circuit magnétique cuirassé et
bobinages concentriques figure 1.

Figure 1 : Schéma équivalent d’un transformateur de distribution

C’est le courant primaire qui impose le sens positif du flux dans le circuit magnétique. Le
marquage des tensions et des courants traduit le sens de transfert de l’énergie figure 2.
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Le primaire se comporte comme Le secondaire se comporte


un récepteur vis à vis de la source comme un générateur vis à vis
(tension et courant de sens de la charge (tension et
contraires). courant de même sens).

Figure 2: Le sens des tensions et des courants

II.1.3 Symbolisations
Les trois figures suivantes représentent les symboles des transformateurs les plus souvent
rencontrés figure 3.

Figure 3 : Symbole électrique d’un transformateur

II.1.4 Réalisation du transformateur


On trouve principalement deux structures figure 4. La première comporte un circuit
magnétique à deux noyaux, chaque noyau portant la moitié des bobinages primaires et
secondaires (pour obtenir le meilleur couplage possible).

La seconde comporte un circuit magnétique cuirassé. Une colonne centrale porte l'ensemble des
bobinages primaires et secondaires alors que les colonnes latérales servent à fermer le circuit magnétique.

Figure 4 : Représentation pratique d’un transformateur

II.1.5 Rôle du transformateur


Le transformateur électrique a plusieurs fonctions : il permet d’abaisser ou augmenter la
tension du courant électrique qui traverse le réseau. Dès la centrale de production
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d'électricité jusqu’au domicile du consommateur, le transport du courant électrique se fait par


des câbles de très haute, haute, moyenne puis basse tension. Pour permettre à l'électricité de
passer d’une ligne à l’autre, il est nécessaire d’abaisser sa tension. Le transfo permet au
courant électrique d'être acheminé chez vous sans aucun danger.

II.1.6Fonctionnementdu transformateur
Le transformateur, intégré dans un poste électrique, est composé d'un noyau de fer et de deux
bobines de cuivre. Le courant passe dans la bobine primaire puis dans la bobine secondaire,
qui contient moins de spires, ce qui permet d’en diminuer la tension. Le transformateur
monophasé est composé d’un noyau et deux bobines, tandis que le transformateur triphasé
comporte 3 noyaux et 6 bobines. Le transformateur comporte deux enroulements de
résistances r1 et r2 comportant N1 ou N2 spires. Le primaire reçoit la tension u1(t) et absorbe
le courant i10(t). Le secondaire délivre la tension u20(t) et un courant i20(t) nul puisqu’il est à
vide. Le flux f1(t) créé par l’enroulement primaire se décompose en un flux de fuite au
primaire ff1(t) auquel s’ajoute le flux commun fC0(t) dans le circuit magnétique figure 5.

Figure 5 : Modèle équivalent d’un transformateur de distribution à vide


Fonctionnement du transformateur en charge
La présence d’un courant dans le bobinage secondaire a pour effet l’existence d’un flux de
fuit de cet enroulement et nécessite la prise en compte de la résistance du secondaire figure 6.
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Figure 6 : Modèle équivalent d’un transformateur de distribution en charge

II.1.7 Rapport de transformation


C’est le rapport du nombre de spires des deux enroulements il est égal au rapport des tensions
primaire et secondaire.

Il existe trois types de transformateur :


1. Transformateur abaisseur : U2<U1 0<m<1
2. Transformateur élévateur : U2>U1 m>1
3. Transformateur d’isolement : U2=U1 m=1

II.1.8 Classification des transformateurs


 Petits transformateurs
 Transformateurs spécialisés ils ont des puissances de 1 à 25 kVA soit en monophasé
soit en triphasé.
 Transformateurs de distribution
 Transformateurs pour le transport et l'interconnexion
 Transformateurs spéciaux : Ce sont les transformateurs pour les postes de soudure à
l’arc, les fours à induction, les transformateurs de mesure etc.
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Bilan des puissances

Figure 7 Bilan des puissances

II.1.5 Rendement du transformateur


Le transformateur est un élément essentiel de la chaîne de distribution de l’énergie électrique
pour des réseaux de très grande puissance. Dans la recherche d’une optimisation des coûts, il
est nécessaire de connaître le rendement du transformateur. Le rendement d’un appareil est le
rapport de la puissance restituée à la puissance fournie.
Puissance absorbée : C’est la puissance au primaire
𝑃 𝑃 . 𝐼 . 𝑐𝑜𝑠𝜑

Puissance utile : C’est la puissance au secondaire :

𝑃 𝑃 . 𝐼 . 𝑐𝑜𝑠𝜑

𝑃𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑛𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑎𝑢 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑃


𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑓𝑜𝑟 𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟: 𝜂
𝑃𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑟𝑏é𝑒 𝑎𝑢 𝑝𝑟𝑖 𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑃

II.1.9 Couplage des transformateurs


Pour des raisons de continuité de service, ou de variations journalières ou saisonnières de
consommation d'énergie, il est intéressant de pouvoir coupler deux ou plusieurs
transformateurs en parallèle.

Couplage des enroulements


Il existe trois configuration pour le couplage des enroulements figure 8.
a) Couplage étoile
b) Couplage triangle
c) Couplage zig-zag
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II.1.10 Plaque signalétique


C'est la plaque qui permet d'indiquer les principales caractéristiques et branchements du
transformateur, plus particulièrement : les valeurs assignées de la puissance, des tensions
primaires et secondaires, la fréquence d'emploi, les courants primaire et secondaire et le
couplage des enroulements, la tension de court-circuit en %. L'indication de couplage des
enroulements permet d'effectuer le branchement en cas de mise en parallèle de plusieurs
transformateurs figure 8

Figure 8 la Plaque signalétique

L’essentiel
1. Les transformateurs de distribution ont pour fonction d’adapter la tension du réseau (HT) à
la tension d’utilisation (BT).
2. Le rapport de transformation est indépendant du courant débité, il dépend uniquement du
nombre de spires.
3. Le transformateur est constitué de trois parties :
 Un circuit magnétique qui canalise le flux ;
 Un circuit électrique qui comporte deux enroulements : le primaire et le secondaire ;
des organes accessoires qui permettent d’assurer les fonctions : support, protection,
manutention, refroidissement.
Les transformateurs sont caractérisés par leurs grandeurs assignées qui sont :
Puissance, tension primaire et secondaire, fréquence, couplage des enroulements.
Le couplage se désigne par des lettres majuscules coté haute tension et des lettres minuscules
coté basse tension. La combinaison des trois couplages de base : étoile (Y,y), triangle (D,d), et
zig-zag (Z,z) permet d’obtenir 12 déphasages différents entre les tensions primaires et
secondaires, on les appelle les indices horaires (de 30o en 30o )
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Figure 9: Couplage des enroulements

II.2 Machine à Courant Continu (CC)


La machine à courant continu est un "convertisseur électromécanique" encore très utilisé.
Malgré le développement spectaculaire des machines à courant alternatif, lié aux progrès de
l'électronique de puissance, la machine à courant continu garde des domaines d'application où
elle demeure la solution la plus économique :
On la rencontre dans des applications très diverses, par exemple:
 Moteur de jouet (très faible puissance, alimentation par pile) ;
 Moteurs d'équipement automobile (démarreur, essuie-glace, ventilateur...) ;
 Moteur d'entraînement à vitesse variable.

Le « moteur universel », favori des équipements électroménagers et du petit outillage


est également dérivé d'une machine à courant continu.

II.2.1 Principes de la machine à courant continu.

La machine à courant continu a pour rôle de convertir de l'énergie électrique en énergie


mécanique (mouvement de rotation) ou, inversement de l'énergie mécanique en énergie
électrique.
Dans le premier cas, on dit qu'elle fonctionne en moteur; et dans le second cas en génératrice:
c'est une machine réversible.

II.2.2 Description de la MCC


Dans sa forme la plus simple, la machine à courant continu est constituée d’un cadre
qui tourne dans un champ magnétique uniforme créé par un inducteur. Les extrémités de ce
cadre sont reliées à deux bagues isolées qui constituent le collecteur et sur lequel frottent les
balais. L’ensemble collecteur_ balais assure la liaison entre le conducteur tournant et le circuit
extérieur figure 10.
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Figure 10: Schéma d’une génératrice à courant continu

II.2.3 Fonctionnement de la MCC


La machine à courant continu (MCC) repose sur le phénomène physique de création d’une
force électromotrice (f.e.m.) aux extrémités d’un conducteur en mouvement dans un champ
d’induction magnétique (par la loi de Faraday).
Réciproquement, la circulation d’un courant dans ce conducteur le soumet à une force qui
tend à le mettre en mouvement (loi de Laplace). Sur ce fondement physique, une machine
élémentaire comprenant une spire placée sur un rotor encadré par deux pôles inducteurs
permet d’exprimer la loi d’évolution de la f.e.m. en fonction du flux sous les pôles
magnétiques et de la vitesse de rotation. Mais la tension créée est alternative, si bien qu’un
élément supplémentaire, le collecteur, permet de la redresser pour fournir une grandeur
unidirectionnelle.
Le courant alternatif induit dans le bobinage d’une génératrice est transformé par l’ensemble
collecteur-balais en courant continu, car en traversant la ligne neutre, la polarité des
conducteurs change, et en même temps, les demis-bagues changent aussi de balais ;
finalement les balais conservent la même polarité figure 11.

Figure 11 : Redressement de la tension dans une génératrice à courant continu

II.2.4 Synthèse
On rencontre les moteurs à courant continu dans les applications de faible puissance lorsque
la source d'énergie électrique est continue (piles ou batteries). Ces moteurs sont à aimants
permanents ou à inducteur série. Deux exemples: l'automobile et les jouets.
Pour les puissances plus élevées, la machine à courant continu est utilisée pour la variation de
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vitesse lorsqu'on souhaite une large plage de variation (par exemple de 1 à 100).
L’électronique de puissance qui lui est alors associée est relativement simple et peu coûteuse.
Mais le coût de la machine est élevé, et le collecteur est fragile. De plus en plus cette solution
est remplacée par l'association machine alternative et convertisseur de fréquence.

II.3 Machine à Courant Alternatif CA (la Machine Asynchrone)


Le principal point faible des moteurs électriques à courant continu a toujours été le système
mécanique collecteur-balais, cher et fragile, source de pannes fréquentes.
Cherchant à concevoir un moteur électrique sans collecteur Tesla découvrit en 1882 les
champs magnétiques tournants engendrés par un système de courants polyphasés.
En 1883 il construisit son premier moteur à champ magnétique tournant. Dans ce genre de
moteur, dit à induction, le stator comprend des bobines fixes et régulièrement disposées qui
engendrent un champ magnétique tournant lorsqu'elles sont parcourues par les diverses
"phases". Le champ tournant induit des courants dans un rotor ; l'interaction du champ
magnétique et des courants du rotor exerce sur celui-ci un couple qui tend à lui faire rattraper
le champ tournant. Si le rotor tournait à la même vitesse que le champ statorique il n'y aurait
plus de courants induits, donc plus de couple.
En régime normal le rotor tourne donc à une vitesse inférieure au synchronisme d'où son autre nom de moteur
asynchrone.

Une figure en coupe de la machine asynchrone permet de situer les différentes pièces (Figure
11.a) et de les voir sur la photo d’une réalisation en écorché de la machine (Figure 12.b).

a) b)

Figure 12. Vue en coupe d’une machine asynchrone

II.3.1 Organisation de la machine


L’organisation d’une machine asynchrone est constituée des principaux éléments suivants :
 Le stator (partie fixe) constitué de disques en tôle magnétique portant les enroulements
chargés de magnétiser l’entrefer.
 Le rotor (partie tournante) constitué de disques en tôle magnétique empilés sur l’arbre
de la machine portant un enroulement bobiné ou injecté.
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 Les organes mécaniques permettant la rotation du rotor et le maintien des différents


sous-ensembles.
1. Stator
Les différents types de moteurs asynchrones ne se distinguent que par le rotor ; dans tous les
cas le stator reste, au moins dans son principe, le même. Il est constitué d’un enroulement
bobiné réparti dans les encoches du circuit magnétique statorique. Ce circuit magnétique est
constitué d’un empilage de tôles dans lesquelles sont découpées des encoches parallèles à
l’axe de la machine.

2. Rotor
Le rotor comporte un enroulement bobiné à l’intérieur d’un circuit magnétique constitué de
disques en tôle empilés sur l’arbre de la machine. Cet enroulement est obligatoirement
polyphasé, même si le moteur est monophasé, et, en pratique, toujours triphasé à couplage en
étoile. Les encoches, découpées dans les tôles sont légèrement inclinées par rapport à l’axe de
la machine de façon à réduire les variations de réluctance liées à la position angulaire
rotor/stator et certaines pertes dues aux harmoniques.

II.3.2 Organes mécaniques


Le stator auto-porteur reçoit de chaque côté un flasque sur lequel le rotor sera positionné
grâce à des roulements à billes ou à rouleaux suivant le type de charge (axiale ou radiale).
Un ventilateur est placé en bout d’arbre sur le rotor pour le refroidissement de la machine. Il
peut être remplacé par une ventilation forcée motorisée pour le refroidissement aux vitesses
lentes.

II.3.3 Fonctionnement en génératrice


Rien n’empêche de faire tourner le rotor plus vite que le champ S car le rotor n’est pas
accroché au champ (comme la machine synchrone) puisque sa vitesse peut varier suivant la
charge. Pour cela on entraîne le rotor à une vitesse ωr supérieure à celle du champ S ωe Dès
que la vitesse du rotor devient supérieure à celle du champ S alors on fournit de l’énergie au
réseau (attention passer un certain point le couple diminue quand la vitesse augmente donc le
groupe peut s’emballer). Il est primordial de ne pas débrancher alors la machine du réseau
sinon le champ S disparaît et le groupe s’emballe, ce qui signifie qu’il faut d’abord lancer la
machine en mode moteur avant de la basculer en génératrice.
Il est toutefois possible de fonctionner en génératrice autonome. En effet on place sur le stator
des capacités préalablement chargé on obtient ainsi un système oscillant. Une fois les
capacités. On branche la charge.
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Figure 13

II.4 Avantages et inconvénients des machines électriques

MACHINE AVANTAGES INCONVENIENTS

Machine asynchrone - Peu d’entretien. - Couple faible aux petites


- Grande robustesse. Vitesses.
-Fabriqué en grand -Prix de la Variation de
nombre. vitesse importante au-delà de
-Une seule source 45kW
d’alimentation.

Machine à courant -Variation et régulation de -Entretien du collecteur et des


continu vitesse précises et facile à Balais.
réaliser. -nécessité de fournir une
- Couple important au tension continue.
démarrage. -Pour les petites puissances, le
- Fonctionne dans les 4 moteur à courant continu est
quadrants. plus cher que le moteur
asynchrone.
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II.5 Notion de champ tournant


La notion de champ tournant est une notion essentielle pour comprendre le fonctionnement
des machines asynchrones et synchrones. Expliquer comment il est possible avec trois
bobinages fixes décalés de 120° et alimentés par des courants déphasés également de 120°, de
créer un champ d'entrefer (entre le rotor et le stator) équivalent à celui que produirait un seul
bobinage tournant n’est cependant pas facile. La simple démonstration mathématique du
théorème de Ferraris ne suffit pas toujours à convaincre les étudiants. La leçon
correspondante, montre, dans un premier temps, qu’un bobinage fixe, alimenté par un courant
alternatif, crée un champ pulsatoire de direction constante (la direction du champ est définie
comme étant la direction pour laquelle l’amplitude du champ est maximale). Il s’agit bien ici
de montrer au sens de visualiser et pas seulement de démontrer sous forme d’un calcul
mathématique.

II.6 Direct Torque Control


Le recours à l’animation permet également de faire comprendre des notions avancées comme
la commande directe en couple (Direct Torque Control - DTC) du moteur asynchrone. Cette
stratégie de commande qui s’énonce davantage sous forme de règles qu’au travers un
algorithme mathématique n’est pas toujours aisée à comprendre, tant qu’on ne possède pas
une connaissance suffisante du fonctionnement interne de la machine asynchrone. Tout
d’abord on montre que pour maintenir un état magnétique aussi constant que possible de la
machine asynchrone (et avoir un modèle de la machine où l’on peut faire abstraction du
phénomène de saturation magnétique), il convient de conserver autant que possible
l’amplitude du flux statorique constante. La trajectoire de l’extrémité du vecteur représentatif
de ce flux statorique doit donc être proche d’un cercle (figure 14a).

Figure 14a. Trajectoire du vecteur représentatif du flux statorique.

On établit ensuite que le couple de la machine asynchrone peut être contrôlé en réglant la
vitesse de rotation de ce vecteur.
En l’accélérant, on augmente la valeur du couple (figure 14.b), en le ralentissant on réduit
cette valeur, voire on obtient un couple de freinage (couple négatif - figure 14.c).
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b) c)

Figure 14 (b-c). Réglage de la vitesse d’avance du flux statorique.

La position actuelle du vecteur représentatif du flux statorique peut être estimée à partir de la
mesure des courants et tensions au stator. Sa position au prochain pas de temps dépendra de la
valeur du vecteur des tensions qui sera appliquée d’ici là. Faisant le lien avec la thématique «
électronique de puissance », on montre qu’avec un onduleur de tension, 7 valeurs différentes
peuvent être appliquées à un instant t (figure 14d).

Figure 14d. Vecteur des différentes tensions applicables et topologies correspondantes de l’onduleur
de tension

Le vecteur des tensions statoriques est, au cours de la période de temps où celui-ci est
appliqué et en première approximation, l’image de la direction dans laquelle évoluera le
vecteur des flux statoriques. Fonction de l’amplitude (inférieure ou supérieure à sa référence),
de la direction actuelle de ce vecteur (le secteur qu’il occupe), et de la direction que l’on
souhaite lui voir prendre par la suite (fonction du couple souhaité), l’un ou l’autre de ces 7
vecteurs de tensions sera appliqué.
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Partie III Électronique de puissance

III.1 Introduction
L'électronique de puissance est l'une des branches de l'électrotechnique, elle concerne les
dispositifs (convertisseurs) permettant de changer la forme de l'énergie électrique. Elle
comprend l'étude, la réalisation, la maintenance :
 des composants électroniques utilisés en forte puissance
 des structures des convertisseurs
 de la commande de ces convertisseurs
 des applications industrielles de ces convertisseurs

III.2 Différentes fonctions de convertisseurs


On distingue généralement quatre grandes fonctions de convertisseurs dans
l'électronique de puissance :
 Conversion continu – continu :
Hacheurs
Convertisseurs à pompe de charge
 Conversion alternatif – continu :
Redresseurs ;
Alimentations à découpage
 Conversion continu – alternatif :
Onduleurs
 Conversion alternatif – alternatif :
Gradateurs
Cyclo convertisseurs
Mais en plus de ces dénominations purement fonctionnelles, des noms particuliers ont été
donnés à certains convertisseurs figure 1.

Figure 1 : Structures des convertisseurs de puissances


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Partie IV : Energie renouvelable

VI.1 Définition
À l’origine de toutes les énergies renouvelables que l’humanité exploite aujourd'hui, il n'y a
que deux grandes sources : le Soleil et la Terre. Toutefois, les spécialistes aiment à classer ces
énergies en cinq grands types qui présentent chacun leurs spécificités.

Le terme énergie renouvelable est employé pour désigner des énergies qui, à l'échelle
humaine au moins, sont inépuisables et disponibles en grande quantité. Ainsi il existe cinq
grands types d'énergies renouvelables : l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'énergie
hydraulique, la biomasse et la géothermie. Leur caractéristique commune est de ne pas
produire, en phase d'exploitation, d'émissions polluantes (ou peu), et ainsi d'aider à lutter
contre l'effet de serre et le réchauffement climatique.

VI.2 Energie solaire photovoltaïque

Le soleil : L’énergie solaire est l’énergie transmise par le soleil sous la forme de lumière et de
chaleur. Cette énergie est virtuellement inépuisable à l’échelle des temps humains, ce qui lui
vaut d’être classée parmi les énergies renouvelables.

L’énergie solaire peut être utilisée directement par l’Homme pour s’éclairer (fenêtres, puits de
lumière), se chauffer et cuisiner (chauffe-eau solaire, four solaire) ou pour produire de
l’électricité par l’intermédiaire de panneaux photovoltaïques.

Indirectement, l’énergie solaire est aussi la source de la plupart des énergies renouvelables et
des hydrocarbures fossiles. Elle est en effet responsable de la mise en mouvement des masses
d’eau (énergies marines) et d’air (énergie éolienne), du cycle de l’eau (énergie hydraulique) et
de la photosynthèse (biomasse et hydrocarbures). Seuls trois types d'énergie ne dérivent pas
de l’énergie solaire : l’énergie marémotrice ; l’énergie géothermique ; l’énergie nucléaire. Le
potentiel de cette source d’énergie est donc immense

A. Définition
On appelle énergie solaire, l'énergie que l'on peut tirer du rayonnement du Soleil. L'énergie
solaire photovoltaïque correspond à l'électricité produite par des cellules dites
photovoltaïques. Ces cellules reçoivent la lumière du Soleil et sont capables d'en transformer
une partie en électricité. La modularité compte pour l'un de leurs avantages. En effet, des
panneaux photovoltaïques peuvent être utilisés aussi bien à des fins domestiques qu'à la
production d'énergie à grande échelle.
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A. Centrales solaires ou photovoltaïques


Cet autre moyen de fabriquer de l’électricité avec l’énergie solaire utilise les rayonnements
lumineux du soleil, qui sont directement transformés en un courant électrique par des cellules
à base de silicium ou autre matériau ayant des propriétés de conversion lumière/électricité.

VI.3 Energie éolienne


A. Définition
Les ancêtres des éoliennes sont les moulins à vent. Les éoliennes produisent de l'énergie -- de
l'électricité par exemple, lorsqu'elles sont couplées à un générateur -- à partir du déplacement
des masses d’air. Elles exploitent l'énergie cinétique du vent. Les éoliennes peuvent être
installées sur la terre ferme. On parle alors d'éoliennes onshores. Ce sont techniquement les
plus simples à imaginer. Même si les espaces qui peuvent leur être réservés pourraient
rapidement venir à manquer. Et les plus efficaces pourraient être des éoliennes installées en
mer que l'on qualifie d'éoliennes offshore.
Tout comme l'énergie solaire, l'énergie éolienne est une énergie intermittente. Les éoliennes
ne produisent que lorsque le vent souffle. En revanche, contrairement aux panneaux solaires,
il peut être difficile d'installer une éoliens dans son jardin. La technologie est plutôt réservée
aux grandes installations.
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B. Centrales éoliennes

 Le vent : L’énergie éolienne est l’énergie du vent dont la force motrice est utilisée
dans le déplacement de voiliers et autres véhicules ou transformée au moyen d’un
dispositif aérogénérateur comme une éolienne ou dans un moulin à vent en une
énergie diversement utilisable. C'est une des formes d'énergie renouvelable.

Elle tire son nom d’Eole, le maître des Vents dans la Grèce antique.

L’énergie éolienne est utilisée de trois manières :

- Conservation de l’énergie mécanique : le vent est utilisé pour faire avancer un


véhicule (navire à voile ou char à voile), pour pomper de l’eau (moulins de Majorque,
éoliennes de pompage pour irriguer ou abreuver le bétail) ou pour faire tourner la
meule d’un moulin ;
- Transformation en force motrice (pompage de liquides, compression de fluides…) ;
- Production d'énergie électrique ; l’éolienne est alors couplée à un générateur
électrique pour fabriquer du courant continu ou alternatif. Le générateur est relié à un
réseau électrique ou bien fonctionne au sein d'un système « autonome » avec un
générateur d’appoint (par exemple un groupe électrogène) et/ou un parc de batteries
ou un autre dispositif de stockage d'énergie.

L’énergie éolienne est produite sous forme d'électricité par une éolienne. Des éoliennes
formées d'un mat surmonté d'un générateur électrique entraîné par une hélice, sont
positionnées idéalement sur les plans d'eau ou les collines ventées.
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La figure suivante illustre les principaux constituants d’une éolienne.

Différents constituants d’une éolienne

VI.4 Energie hydraulique

L'eau : L'énergie hydraulique est l'énergie fournie par le mouvement de l'eau, sous toutes ses
formes : chute, cours d'eau, courant marin, marée, vagues. Ce mouvement peut être utilisé
directement, par exemple avec un moulin à eau, ou plus couramment être converti, par
exemple en énergie électrique dans une centrale hydroélectrique. L'énergie hydraulique est en
fait une énergie cinétique lié au déplacement de l'eau comme dans les courants marins, les
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cours d'eau, les marées, les vagues ou l'utilisation d'une énergie potentielle comme dans le cas
des chutes d'eau et des barrages.

A. Définition
Le terme d'énergie hydraulique désigne l'énergie qui peut être obtenue par exploitation de
l'eau. Une catégorie d'énergies moins soumise aux conditions météorologiques, mais qui reste
réservée à une production d'envergure. Dans les énergies hydrauliques, on trouve :

 Les barrages qui libèrent de grandes quantités d'eau sur des turbines afin de produire de
l'électricité.
 L'énergie marémotrice qui joue sur l'énergie potentielle des marées, une énergie liée aux
différences de niveaux d'eau et aux courants que celles-ci induisent.
 L'énergie hydrolienne qui exploite les courants marins.
 L'énergie houlomotrice qui compte sur l'énergie cinétique des vagues et de la houle.
 L'énergie thermique qui peut être tirée -- de manière prudente pour éviter notamment toute
perturbation des flux naturels des mers -- de la différence de température entre les eaux
profondes et les eaux de surface.
 L'énergie osmotique qui produit de l'électrique grâce à la différence de pression que génère la
différence de salinité entre l'eau de mer et l'eau douce.

B. Centrales hydroélectriques
Les centrales hydroélectriques convertissent l’énergie de l’eau en mouvement en énergie
électrique.

1. L’eau s’accumule dans le lac, derrière le barrage


2. Quand les vannes sont ouvertes, l’eau passe par la conduite forcée qui l’amène vers la
centrale
3. L’eau entraine la rotation de la turbine
4. La turbine entraine l’alternateur qui produit du courant électrique
5. Le transformateur élève la tension du courant électrique pour faciliter son transport
6. L’eau rejoint la rivière par le canal de fuite
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VI.5 Energie biomasse issue des matières organiques


La biomasse : Le terme de biomasse désigne l'ensemble des matières organiques d'origine
végétale (algues incluses), animale ou fongique (champignons) pouvant devenir source
d'énergie par combustion (ex : bois énergie), après méthanisation (biogaz) ou après de
nouvelles transformations chimiques (agro-carburant).
La biomasse peut devenir une source de chaleur, d'électricité ou de carburant. Plusieurs
techniques peuvent être mises en œuvre pour en tirer son énergie : la combustion,
la gazéification, la pyrolyse ou encore la méthanisation par exemple.
L'énergie biomasse peut être produite de manière locale. Mais il faut veiller, dans certains cas,
à ce qu'elle n'entre pas en concurrence avec la chaîne alimentaire.
L'énergie biomasse comprend :

 La source ancestrale qu'est le bois. Il peut produire de la chaleur, de l'électricité ou


des biocarburants (hydrolyse de la cellulose en glucose puis fermentation en éthanol).
 Les biocarburants, liquides ou gazeux, issus de la transformation de végétaux comme le colza
ou la betterave (1ère génération), issus de matières cellulosiques (2e génération) ou issus
de microorganismes comme des microalgues (3e génération). Il est à noter que la biomasse ne
peut être considérée comme une source d'énergie renouvelable que si sa régénération est
supérieure à sa consommation
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VI.6 Géothermie
La géothermie : La géothermie, du grec géo (la terre) et thermos (la chaleur) est un mot qui
désigne à la fois la science qui étudie les phénomènes thermiques internes du globe terrestre,
et la technologie qui vise à l'exploiter. Par extension, la géothermie désigne aussi parfois
l'énergie géothermique issue de l'énergie de la Terre qui est convertie en chaleur.
Pour capter l'énergie géothermique, on fait circuler un fluide dans les profondeurs de la Terre.
Ce fluide peut être celui d'une nappe d'eau chaude captive naturelle, ou de l'eau injectée sous
pression pour fracturer une roche chaude et imperméable. Dans les deux cas, le fluide se
réchauffe et remonte charger de calories (énergie thermique). Ces calories sont utilisées
directement ou converties partiellement en électricité.
L'énergie géothermique est localement exploitée pour chauffer ou disposer d'eau chaude
depuis des millénaires, par exemple : en Chine, dans la Rome antique et dans le bassin
méditerranéen.
La géothermie est une énergie renouvelable provenant de l'extraction de l'énergie contenue
dans le sol. Cette chaleur résulte essentiellement de la désintégration
radioactive des atomes fissiles contenus dans les roches. Elle peut être utilisée pour le
chauffage, mais aussi pour la production d'électricité. Il s'agit de l'une des seules énergies ne
dépendant pas des conditions atmosphériques. En revanche, elle dépend de la profondeur à
laquelle elle est puisée. La géothermie profonde -- quelque 2.500 mètres pour 150 à 250 °C --
permet de produire de l'électricité. La géothermie moyenne -- dans les gisements d'eau
notamment de 30 à 150 °C -- alimente les réseaux de chaleur urbains. La géothermie à très
basse énergie -- entre 10 et 100 mètres de profondeur et inférieure à 30 °C -- est celle
exploitée par les pompes à chaleur. Notons toutefois que pour que l'énergie géothermique
demeure durable, le rythme auquel est puisée cette chaleur ne doit pas dépasser la vitesse à
laquelle celle-ci voyage à l'intérieur de la Terre.
Cours Etat de l’art du génie électrique 2ème Année Licence Génie Electrique
Cours Etat de l’art du génie électrique 2ème Année Licence Génie Electrique

Partie V : Impact du génie électrique sur le développement de la


société

V.1 Introduction
Le génie électrique est la branche de la physique appliquée qui traite de la mise en
œuvre, dans des dispositifs fabriqués par l’homme, de phénomènes électriques et
magnétiques. Cette discipline couvre des domaines d’applications qui se sont sans cesse
élargis au cours du 20ème siècle et continuent à faire l’objet de développements importants
dans des secteurs d’activités stratégiques, comme l’électronique, les systèmes de
télécommunication et la gestion de l’énergie. Les besoins en termes de main d’œuvre
qualifiée dans ce domaine sont énormes. Pourtant, on constate une désaffection constante des
étudiants qui rechignent à choisir cette filière.
Il est vrai que le génie électrique est une discipline difficile à apprendre (et à enseigner
!). Elle exige en effet, de la part des étudiants, un niveau d’abstraction beaucoup plus élevé
que dans d’autres disciplines. En mécanique les notions élémentaires de position, de vitesse,
de forces, … sont des notions intuitives, correspondant à des expériences vécues par tout un
chacun et sur lesquelles l’enseignant peut s’appuyer pour introduire les concepts de base. Les
lois qui régissent un dispositif mécanique sont faciles à visualiser, car elles peuvent être
illustrées au moyen d'expériences qui montrent de manière directe les relations mises en jeu.
En revanche, nul n'a jamais vu une charge, un courant ou un potentiel électrique autrement
que par les effets qu'ils produisent. Ces grandeurs ne peuvent être visualisées qu'au travers
d'une instrumentation (voltmètre, ampèremètre, oscilloscope) qui mesure les valeurs de
certains paramètres et ne donnent qu'une vision indirecte des phénomènes physiques en jeu.
Dans les machines électriques ces grandeurs évoluent de plus simultanément dans le temps et
dans l'espace. Comprendre dès lors comment elles peuvent interagir pour créer des efforts
mécaniques est loin d'être immédiat.
Le Département de génie électrique (DGÉ) offre un environnement des plus stimulants
pour les études supérieures et la recherche. Ayant comme objectif principal la formation de
professionnels hautement qualifiés.

V.2 L’impact phénoménal du génie électrique sur la société d’aujourd’hui

L’impact phénoménal du génie électrique sur la société d’aujourd’hui n’est plus à démontrer
et ne semble pas près de s’estomper, puisqu’on assiste à une explosion des domaines de
spécialisation et un besoin accru de compétences multidisciplinaires. Le DGÉ est aujourd’hui
bien positionné pour relever ces défis et pour continuer à former des ingénieurs de haut
niveau.

V.3 Rôle de l’ingénieur en génie électrique


L'ingénieur en génie électrique est responsable de la mise en place, la maintenance et la
surveillance des équipements et des installations électriques d'une entreprise. Supervisant
parfois une équipe de techniciens, il anticipe les risques et prévoit des solutions. Dans le cadre
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de son métier, il s'occupe également de l'organisation, de la relation client, du management, de


la gestion d'un budget, des achats et des fournitures.

V.4 Domaines d’intervention

Les ingénieurs en génie électrique travaillent dans plusieurs domaines dont l’aéronautique, le
biomédical, l’énergétique, l’informatique, les systèmes électriques et électroniques, de même
que les télécommunications. Ils contribuent à la conception industrielle, la gestion et la mise
sur pied de projets. Ils utilisent les mathématiques, des notions d’informatique, ainsi que leur
habileté à comprendre des concepts technologiques pour parvenir à leurs fins.

V.5 Réalisations

Les travaux des ingénieurs-électriciens sont liés à différents domaines de la technologie. Ils
conçoivent l’intelligence matérielle utilisée pour fabriquer divers objets, tels que des lecteurs
MP3 ou des stimulateurs cardiaques. L’énergie électrique est bien sûr au cœur de leurs
réalisations de même que l’électronique, les microprocesseurs, les puces et la miniaturisation
des objets.

V.6 Emplois possibles

La progression rapide de la technologie de même qu’une compétition internationale élevée


font des ingénieurs en génie électrique des professionnels très recherchés. Des entreprises et
des usines de toute taille requièrent leurs services dans des domaines aussi variés que
l’aérospatial, l’aéronautique, l’énergétique, l’informatique, de même que dans les
technologies de la santé et dans les télécommunications. Ils pourraient avoir à gérer une
équipe de techniciens et d’ingénieurs lors de la supervision d’un projet. Enfin, la possibilité
de devenir conseiller ou professeur.

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