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M.A.

Taoudi ENSA de Marrakech

Feuille d’exercices 3: Réduction des


endomorphismes

Mohamed Aziz Taoudi


† Université Cadi Ayyad

∗ ENSA de Marrakech

Laboratoire de Modélisation des Systèmes Complexes

Année Universitaire 2020-2021

1
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Exercice 1
Soit E l’espace vectoriel des fonctions C ∞ sur R à valeurs dans R. On considère
l’endomorphisme φ de E qui à f associe la fonction g définie par :

Z 1
g(x) = exp(x − t)f (t)dt.
0

Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de φ.

2
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En écrivant φ(f ) = λf , on a :

Z 1
g(x) = exp(x − t)f (t)dt = λf . (1)
0

En dérivant, on trouve λf 0 (x) = g 0 (x) = g(x) = λf (x).


Si λ 6= 0, on a f (x) = cex . En remplaçant dans (1) on trouve λ = 1.
Z 1
Si λ = 0, on a exp(−t)f (t)dt = 0.
0
Donc les valeurs propres sont 0 et 1 et les espaces propres :
Z 1
E1 = {cex : c ∈ R}, E0 = {f ∈ C ∞ (R) : exp(−t)f (t)dt = 0}.
0

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Exercice 2
Soient A et B deux matrices de Mn (R) telles que AB − BA = B.
1 Montrer que pour tout k ∈ N∗ on a : AB k − B k A = kB k .
2 En déduire que B est nilpotente (on pourra utiliser l’endomorphisme de Mn (R) défini
par φ(M) = AM − MA).

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1 On démontre la propriété par récurrence. Elle est vraie pour k = 1. Supposons qu’elle
soit vraie pour un entier k ≥ 1. En multipliant à droite par B la relation
AB k = B k A + kB k , on obtient

AB k+1 = B k AB + kB k+1 = B k (BA + B) + kB k +1 = B k +1 A + (k + 1)B k +1 .

D’où AB k+1 − B k+1 A = (k + 1)B k+1 . On obtient donc la relation au rang k + 1. Elle
sera donc vraie pour tout k ∈ N∗ .
2 L’application φ est un endomorphisme de Mn (R). Pour tout k ∈ N∗ , on a alors
φ(B k ) = kB k . Si B n’est pas nilpotente, alors B k n’est pas nulle et B k est un vecteur
propre de φ associé à la valeur propre k. Dans ce cas, φ a une infinité de valeurs
propres, ce qui est impossible puisque Mn (R) est de dimension finie. La matrice B est
donc nilpotente.

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Exercice 3
Soient f et g deux endomorphismes d’un espace vectoriel de dimension finie. Montrer que f ◦ g
et g ◦ f ont mêmes valeurs propres.

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Soit λ une valeur propre non nulle de f ◦ g. Alors il existe un vecteur x 6= 0 tel que
f ◦ g(x) = λx. Ainsi, g ◦ f (g(x)) = λg(x).
Supposons que g(x) = 0. Alors, λx = f ◦ g(x) = 0, ce qui est absurde, vu que λ et x sont non
nuls. Il en résulte alors que g(x) 6= 0 et g(x) est un vecteur propre de g ◦ f associé à la valeur
propre λ. On conclut alors que λ est une valeur propre de g ◦ f . Finalement, on a : λ 6= 0 est
une valeur propre de f ◦ g ssi λ est une valeur propre de g ◦ f .
Maintenant, si 0 est une valeur propre de f ◦ g, alors χf ◦g (0) = det(f ◦ g) = 0. D’où,

χg◦f (0) = det(g ◦ f ) = det(f ◦ g) = 0.

Ce qui implique que 0 est une valeur propre de g ◦ f .

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Exercice 4
Déterminer toutes les matrices A ∈ M2 (R) telles que : A3 − 8A2 + 21A − 18I = 0.

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On a : Le polynôme

Q(X ) = X 3 − 8X 2 + 21X − 18 = (X − 2)(X − 3)2 ,

est annulateur de A alors mA (X ) divise Q et deg(mA (X )) ≤ 2. On a 4 cas possibles :


mA (X ) = X − 2; ce qui donne, A = 2I2 .
mA (X ) = X − 3; ce qui donne A = 3I2 .
mA (X ) = (X − 2)(X − 3); d’où χA (X ) = (X 2
 − 2)(X −3) = X − 5X + 6; ce qui équivaut
a b
à tr (A) = 5 et det A = 6, c’est-à-dire A = , avec a(5 − a) − bc = 6.
c 5−a
mA (X ) = (X − 3)2 , d’où χA (X )= (X − 3)
2 = X 2 − 6X + 9, ce qui équivaut à, tr (A) = 6

a b
et det A = 9, c’est-à-dire, A = , avec a(6 − a) − bc = 9.
c 6−a

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Exercice 5
Soit A ∈ GL(n, K). Exprimer le polynôme caractéristique de A−1 en fonction de celui de A.

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Puisque A est inversible, toute valeur propre de A est non nulle. Soit λ ∈ K∗ .

  
1
χA−1 (λ) = det(A−1 − λIn ) = det −λA−1 A − In
λ
 
1 1 1 1
= (−λ)n det A − In = (−λ)n χA ( )
det A λ det A λ

On conclut alors que


(−1)n n 1
χA−1 (X ) = X χA ( ).
det A X

On peut remarquer que le polynôme X n χA ( X1 ) a ses coefficients écrits dans l’ordre inverse de
ceux du polynôme χA (X ). Si

χA (X ) = (−1)n X n + an−1 X n−1 + · · · + a1 X + a0 ,

alors
1
X n χA ( ) = a0 X n + a1 X n−1 + · · · + an−1 X + (−1)n .
X

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Exercice 6
On considère les deux matrices suivantes :
   
3 −3 2 0 1 1
A = −1 5 −2 , B = 1 0 1
−1 3 0 1 1 0

1 En utilisant le théorème de Cayley-Hamilton calculer l’inverse de A.


2 Déterminer le polynôme minimal de B, puis calculer B n pour tout n ∈ N∗ .

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Calculons le polynôme caractéristique de A :


3 − X −3 2

χA (X ) = det(A − XI) = −1 5−X −2

−1 3 −X

2 − X −3 2

= 2 − X 5 − X −2 (C1 ←− C1 + C2 + C3 )

2 − X 3 −X

1
−3 2
= (2 − X ) 1 5 − X −2

1 3 −X

1
−3 2
= (2 − X ) 0 8 − X −4 (L2 ←− L2 − L1 , L3 ←− L3 − L1 )
0 6 −X − 2

8 − X −4
= (2 − X ) = (2 − X )2 (4 − X ).
6 −(X + 2)

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Si on développe on obtient : χA (X ) = −X 3 + 8X 2 − 20X + 16. D’après le théorème de


Cayley-Hamilton, χA (X ) est un polynôme annulateur de A. D’où la relation

A3 − 8A2 + 20A = 16I.

On en déduit que
1
(A2 − 8A + 20I)A = I.
16
La matrice A est donc inversible et sa matrice inverse est
 
3 3 −2
1 1
A−1 = (A2 − 8A + 20I) = 1 1 2 .
16 8 1 −3 6

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Calculons le polynôme caractéristique de B et factorisons le en produit de facteurs du premier


degré


−X 1 1

χB (X ) = det(B − XI) = 1
−X 1
1 1 −X

2 − X 1 1

= 2 − X −X 1 (C1 ←− C1 + C2 + C3 )

2 − X 1 −X

1 1 1

= (2 − X ) 1 −X 1
1 1 −X

0 1 1

= (2 − X ) 0
−X 1 (C1 ←− C1 − C3 )
1 + X 1 −X

1 1
= (2 − X )(1 + X ) = (2 − X )(1 + X )2 .
−X 1

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La valeur propre λ1 = 2 étant simple, le sous espace propre correspondant est une
droite vectorielle.
Pour la valeur propre double λ2 = −1, on trouve
 
1 1 1
rg(B + I) = rg 1 1 1 = 1.
1 1 1

Le théorème du rang donne que

dim(E−1 ) = dim(ker(B + I)) = 3 − rg(B + I) = 2,

ce qui montre que le sous espace propre correspondant à cette valeur propre est de
dimension 2.
Le polynôme caractéristique de B est scindé sur R et chaque sous espace propre a une
dimension égale à la multiplicité de la valeur propre correspondante. B est donc
diagonalisable sur R.
Il en résulte que le polynôme minimal de B est scindé à racines simples. Par ailleurs, les
racines du polynôme minimal sont exactement les valeurs propres de B et le polynôme
minimal est un polynôme unitaire qui divise le polynôme caractéristique. Le polynôme
minimal de B est donc

mB (X ) = (X − 2)(X + 1) = X 2 − X − 2.

Compte tenu du fait que le polynôme minimal est un polynôme annulateur on trouve
B 2 − B − 2I = 0.
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Soit n un entier supérieur ou égal à 2, la division euclidienne du polynôme X n par le


polynôme minimal de B s’écrit :

X n = (X 2 − X − 2)Qn (X ) + an X + bn .

En substituant successivement −1 et 2 à X on obtient les deux relations


(−1)n = bn − an , et 2n = 2an + bn .
2n −(−1)n 2n +2(−1)n
Un simple calcul donne an = 3
, bn = 3
et


2n +2(−1)n 2n −(−1)n 2n −(−1)n

 n 3 n 3 3 
2n +2(−1)n 2n −(−1)n 
B n = an B + bn I =
 2 −(−1)
.
 n 3 n 3 3


2 −(−1) 2n −(−1)n 2n +2(−1)n
3 3 3

On vérifie que cette relation est encore vraie pour n = 1.

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Exercice 7
1 Soit A ∈ Mn (K) telle que la somme des coefficients par ligne est constante (= S).
Montrer que S est une valeur propre de A.
2 Application : On considère E un espace vectoriel réel de dimension 3 rapporté à une
base B = (e1 , e2 , e3 ) et u ∈ L(E) dont la matrice est
 
1 2 −2
2 1 −2 .
2 2 −3

Montre que l’endomorphisme u est diagonalisable, puis diagonaliser u.

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 
1
.
Soient A = (aij ) ∈ Mn (K) et U =  . 
 . On a :
.
1
P n   
j=1 a1j S
   
AU = 
 ..  .
 =  .  = SU.
P .  .
n S
j=1 anj

Il en résulte que S est une valeur propre de A.


Notons que la somme des éléments de chaque ligne vaut 1, donc d’après la question
précédente, 1 est une valeur propre de u et le vecteur v1 = (1, 1, 1) = e1 + e2 + e3 est
un vecteur propre de u associé à la valeur propre 1. Si λ1 = 1, λ2 et λ3 sont les valeurs
propres de u comptées avec leur ordre de multiplicité, alors λ1 + λ2 + λ3 = tr (u) = −1
et λ1 × λ2 × λ3 = det u = 1. D’où, λ2 + λ3 = −2 et λ2 × λ3 = 1. Il en résulte que λ2 et
λ3 sont les solutions de l’équation x 2 + 2x + 1 = 0, et par suite λ2 = λ3 = −1. Par
conséquent, χu (X ) = −(X − 1)(X + 1)2 .
La valeur propre λ1 = 1 étant simple, le sous espace propre correspondant est une
droite vectorielle, dirigée par le vecteur v1 = e1 + e2 + e3 .

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Pour la valeur propre double λ2 = −1, on trouve


 
2 2 −2
rg(u + id) = rg(A + I) = rg 2 2 −2 = 1.
2 2 −2

Le théorème du rang donne que

dim(E−1 ) = dim(ker(u + id)) = 3 − rg(u + id) = 2,

ce qui montre que le sous espace propre correspondant à cette valeur propre est de
dimension 2.
Le polynôme caractéristique de u est scindé sur R et chaque sous espace propre a une
dimension égale à la multiplicité de la valeur propre correspondante. u est donc
diagonalisable.

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      
x 2 2 −2 x 0
w = xe1 + ye2 + ze3 ∈ E−1 ⇐⇒ (A + I) y  = 2 2 −2 y  = 0
z 2 2 −2 z 0
⇐⇒ x +y −z =0
⇐⇒ w = x(e1 − e2 ) + z(e2 + e3 )

Par conséquent, E−1 = vect{v2 , v3 }, où v2 = e1 − e2 et v3 = e2 + e3 . Ainsi,


B0 = (v1 , v2 , v3 ) est une base de E formée de vecteurs propres de u. On conclut alors
que
 
1 0 0
0
D = Mat(u, B ) = 0 −1 0 
0 0 −1

La matrice de passage de B à B0 est


 
1 1 0
P = 1 −1 1
1 0 1

La formule de changement de base implique alors : A = PDP −1 .

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Méthode directe : Nous avons :


1 − X 2 −2

χu (X ) = χA (X ) = 2
1−X −2
2 2 −3 − X

1 − X 1+X −1 − X

= 2
−(1 + X ) 0 (C2 ←− C2 − C1 , C3 ←− C3 + C1 )
2 0 −1 − X

1 − X −1 1
2

= (1 + X ) 2 1 0
2 0 1
= (1 + X )2 (1 − X ).

χu est scindé sur R et admet une valeur propre réelle simple λ1 = 1 et une valeur propre réelle
double λ2 = −1. Nous avons clairement, dim(E1 ) = 1. D’après le théorème du rang, nous
avons :
dim(E−1 ) = dim(ker(u + id)) = 3 − rg(u + id) = 3 − rg(A + I).

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Or,  
2 2 −2
A + I = 2 2 −2 ,
2 2 −2

est clairement de rang 1, d’où : dim(E−1 ) = 2. Compte tenu du fait que Pu est scindé sur R et
du fait que la dimension de chaque sous espace propre est égale à la multiplicité de la valeur
propre correspondante, nous concluons que u est diagonalisable.
Cherchons une base de chacun des deux sous   espaces propres.
x
L’équation de E1 est : (A − I)X = 0 où X = y  , soit encore
z

    
0 2 −2 x 0
2 0 −2 y  = 0 ,
2 2 −4 z 0

qui équivaut au système 


 y −z =0
x −z =0
x + y − 2z = 0

dont une solution non nulle est : (1, 1, 1). Le vecteur ε~1 = e~1 + e~2 + e~3 dirige la droite
vectorielle E1 .
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L’équation de E−1 est : (A + I)X = 0 qui équivaut au système réduit à une seule équation
x + y − z = 0 dont deux solutions linéairement indépendantes sont :(1, −1, 0) et (0, 1, 1). Les
deux vecteurs ε~2 = e~1 − e~2 et ε~3 = e~2 + e~3 constituent une base de E−1 . ε = (ε~1 , ε~2 , ε~3 ) est
une base de E constituée de vecteurs propres de u.
 
1 0 0
Mat(u, ε) = D = 0 −1 0 .
0 0 −1

La matrice de passage de la base e vers la base ε est


 
1 1 0
P = 1 −1 1 .
1 0 1

La formule de changement de base implique alors :

A = PDP −1 .

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Exercice 8
Montrer que les matrices A et B suivantes sont diagonalisables sur R :
   
−1 −4 −2 −2 1 1 1 1
−4 −1 −2 −2 1 1 −1 −1
A= , B = 
1 −1

 2 2 1 4  1 −1
2 2 4 1 1 −1 −1 1

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On a

−1 − X −4 −2 −2

−4 −1 − X −2 −2
det(A − XI) =
2 2 1−X 4
2 2 4 1 − X

Les manipulations :L2 ←− L2 − L1 et L4 ←− L4 − L3 donnent :



−1 − X −4 −2 −2

X −3 3−X 0 0
det(A − XI) =
2 2 1−X 4
0 0 3+X −3 − X

puis :
−1 − X −4 −2 −2

1 −1 0 0
det(A − XI) = (X − 3)(X + 3)
2 2 1−X 4
0 0 1 −1

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Par C3 ←− C3 + C4 , il vient

−1 − X −4 −4 −2

1 −1 0 0
det(A − XI) = (X − 3)(X + 3)
2 2 5−X 4
0 0 0 −1

En développant suivant la dernière ligne, nous obtenons :



−1 − X −4 −4

det(A − XI) = (3 − X )(3 + X ) 1 −1 0
2 2 5 − X

Ainsi
det(A − XI) = (3 − X )(3 + X )(9 − X 2 ) = (3 − X )2 (3 + X )2 .

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Nous trouvons 2 valeurs propres :

λ1 = 3 de multiplicité m1 = 2

λ2 = −3 de multiplicité m2 = 2
D’autre part,
   
−4 −4 −2 −2 2 2 −2 4
−4 −4 −2 −2
  2 2 4 −2
rg(A − 3I) = rg 
 = rg 
 .
2 2 −2 4  −4 −4 −2 −2
2 2 4 −2 −4 −4 −2 −2

Ainsi,
   
2 2 −2 4 2 2 −2 4
0 0 6 −6 = rg 0
 0 −6 6
rg(A − 3I) = rg 
  = 2.
0 0 −6 6  0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0

De la même façon on montre que rg(A + 3I) = 2. D’où d’après le théorème du rang :
dim(E3 ) = 4 − rg(A − 3I) = 2 = m1 et dim(E−3 ) = 4 − rg(A + 3I) = 2 = m2 .
Le polynôme caractéristique de A est scindé sur R et chaque sous espace propre a une
dimension égale à la multiplicité de la valeur propre correspondante. A est donc diagonalisable
sur R.
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De même, pour la matrice B on trouve det(B − XI) = (X − 2)3 (X + 2).


La valeur propre λ1 = −2 étant simple, le sous espace propre correspondant est une
droite vectorielle.
Pour la valeur propre λ2 = 2, on trouve rg(B − 2I) = 1. Le théorème du rang montre
alors que le sous espace propre correspondant à cette dernière valeur propre est de
dimension 3.
Le polynôme caractéristique de B est scindé sur R et chaque sous espace propre a une
dimension égale à la multiplicité de la valeur propre correspondante. B est donc
diagonalisable sur R.

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Exercice 9
1 Soit u ∈ L(E) tel que χu = (λ − X )n . Montrer que u est diagonlisable ssi u = λid.
2 Sans calculs, expliquer pourquoi la matrice
 
π 0 0
A = 1 π 0
1 1 π

n’est pas diagonalisable.

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1 Notons tout d’abord que χu (X ) = (λ − X )n entraine que u admet une unique valeur
propre λ de multiplicité n = dim(E).
Ainsi,

u est digonalisable ⇐⇒ dim(Eλ ) = dim(ker(u − λid)) = n.


⇐⇒ ker(u − λid) = E
⇐⇒ u − λid = 0
⇐⇒ u = λid

2 La matrice A étant triangulaire inférieure, ses valeurs propres sont données par les
éléments de la diagonale. La seule valeur propre de A est donc π. Ainsi, le polynôme
caractéristique de A est χA (X ) = (π − X )3 . Puisque A 6= πI3 , alors d’après la question
précédente, A n’est pas diagonalisable.

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Exercice 10
Soit  
5 1 1 −1
 1 5 1 −1
A=
 .
1 1 5 −1
−1 −1 −1 5

Montrer que A est diagonalisable et inversible. En déduire le polynôme minimal et, à l’aide du
polynôme minimal, calculer A−1 .

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On a χA (X ) = (X − 8)(X − 4)3 . De plus,


 
1 1 1 −1
 1 1 1 −1
rg(A − 4I) = rg 
  = 1.
1 1 1 −1
−1 −1 −1 1

D’où d’après le théorème du rang : dim(E4 ) = 4 − rg(A − 4I) = 3. Donc A est diagonalisable
et par conséquent : mA (X ) = (X − 4)(X − 8) d’où : (A − 4I)(A − 8I) = 0, c’est-à-dire :
A2 − 12A + 32I = 0. Comme il n’y a pas de valeur propre nulle, A est inversible. En multipliant
par A−1 cette équation, on trouve :
 
7 −1 −1 1
1 1  −1 7 −1 1
A−1 = (12I − A) =  .
32 32 −1 −1 7 1
1 1 1 7

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Exercice 11
Soient n un entier ≥ 2 et f : Mn (R) → Mn (R) définie par f (M) = t M. Déterminer le polynôme
minimal de f . En déduire que f est diagonalisable.

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On remarque que  
∀M ∈ Mn (R), f (f (M)) = t t
M = M.

Ainsi,
f ◦ f = id et f 6= ±id, .

Donc le polynôme X2 − 1 = (X − 1)(X + 1) est annulateur de f , mais pas les polynômes


X − 1 et X + 1. Il en résulte que X 2 − 1 est le polynôme minimal de f . Comme ce polynôme
est scindé à racines simples dans R[X ], f est diagonalisable.

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Exercice 12
Soit f un endomorphisme nilpotent. Montrer que f admet comme seule valeur propre 0. En
déduire que si f est diagonalisable et nilpotent, alors f = 0.

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Soit v un vecteur propre : f (v ) = λv . On a : 0 = f p (v ) = λp v , d’où : λ = 0. Si f est nilpotent et


diagonalisable, il est représenté, dans une base de vecteurs propres, par une matrice
diagonale ayant des zéros sur la diagonale, donc f = 0.

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Exercice 13
1 Soit E un espace vectoriel de dimension finie et u un endomorphisme de E tel que
rgu = 1. Déterminer le spectre de u. Montrer que u est diagonalisable si et seulement si
Tr (u) 6= 0. Déduire de cet exemple une méthode simple pour construire une matrice non
diagonalisable.
2 A quelle condition la matrice suivante est-elle diagonalisable ? Quelles sont ses valeurs
propres ?  
a b c d
a b c d 
a b c d  , (a, b, c, d) 6= (0, 0, 0, 0)
 

a b c d

3 Soient n ≥ 2 et J la matrice carrée d’ordre n dont tous les coefficients sont égaux à 1.
Montrer que J est diagonalisable et déterminer son polynôme minimal mJ .

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On a dim(E0 ) = n − rg(u) = n − 1. Donc ordre(0) ≥ n − 1. Compte tenu du fait que la


somme des valeurs propres est égale à la trace de u, on déduit que les valeurs propres
de u sont 0 et tr (u). Ainsi, u est diagonalisable si et seulement si ordre(0) = n − 1
c’est-à-dire si et seulement si tr (u) 6= 0.
Pour construire une matrice non diagonalisable, on peut fixer arbitrairement la première
ligne, puis se donner les autres lignes proportionnelles à la première en ayant soin de
choisir le facteur de proportionnalité de la dernière ligne de manière que la trace soit
nulle. Par exemple :
 
1 2 4 −1
 2
 4 8 −2 .
−1 −2 −4 1 
1 2 4 −1

La matrice est de rang 1. Donc, d’après la question précédente, cette matrice est
diagonalisable si et seulement si sa trace a + b + c + d 6= 0.
D’après ce qui précède, la matrice J est diagonalisable, car rg(J) = 1 et tr (J) = n 6= 0.
Il en résulte que le polynôme minimal de J est scindé à racines simples. Par ailleurs, les
racines du polynôme minimal sont exactement les valeurs propres de J et le polynôme
minimal est un polynôme unitaire qui divise le polynôme caractéristique. Le polynôme
minimal de J est donc mJ = X (X − n).

39
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Exercice 14
Déterminer pour quelles valeurs des paramètres a et b la matrice
 
a b 0
A = 0 1 −1
0 2 4

est diagonalisable. Si elle l’est, donner la forme diagonale et la matrice de passage.

40
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a − X b 0

χA (X ) = det(A − XI) = 0
1−X −1
0 2 4 − X

1 − X −1
= (a − X )
2 4 − X
= (a − X )(2 − X )(3 − X ).

Premier cas : a 6= 2 et a 6= 3. Dans ce cas le polynôme caractéristique de A est scindé à


racines simples, ce qui assure que A est diagonalisable.
Deuxième cas : a = 2. Dans ce cas, χA (X ) = (2 − X )2 (3 − X ). Par suite, le polynôme
minimal de A 

 (X − 2)(X − 3)



mA (X ) = ou




(X − 2)2 (X − 3)

Ainsi, A est diagonalisable ⇐⇒ mA (X ) = (X − 2)(X − 3) ⇐⇒ (A − 2I)(A − 3I) = 0.


En effectuant le produit
    
0 b 0 −1 b 0 0 −2b −b
(A − 2I)(A − 3I) = 0 −1 −1  0 −2 −1 = 0 0 0 .
0 2 2 0 2 1 0 0 0

41
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On en déduit alors que, A est diagonalisable ⇐⇒ b = 0.


Troisème cas : a = 3. Dans ce cas, χA (X ) = (2 − X )(3 − X )2 . Par suite, le polynôme
minimal de A 
 (X − 2)(X − 3)




mA (X ) = ou




(X − 2)(X − 3)2

Ainsi, A est diagonalisable ⇐⇒ mA (X ) = (X − 2)(X − 3) ⇐⇒ (A − 2I)(A − 3I) = 0.


En effectuant le produit
    
1 b 0 0 b 0 0 −b −b
(A − 2I)(A − 3I) = 0 −1 −1 0 −2 −1 = 0 0 0 .
0 2 2 0 2 1 0 0 0

On en déduit alors que, A est diagonalisable ⇐⇒ b = 0.

42
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Premier cas : a 6= 2 et a 6= 3. Dans ce cas le polynôme caractéristique de A est scindé à


racines simples, ce qui assure que A est diagonalisable.
Deuxième cas : a = 2. Dans ce cas, χA (X ) = (2 − X )2 (3 − X ). Ainsi, A est
diagonalisable ⇐⇒ dim(E2 ) = 2 ⇐⇒ rg(A − 2I) = 1. Or,
   
0 b 0 0 b 0  
b 0
rg(A − 2I) = rg 0 −1 −1 = rg 0
 −1 −1 = rg
−1 −1
0 2 2 0 0 0

On en déduit alors que, A est diagonalisable ⇐⇒ b = 0.

43
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Troisème cas : a = 3. Dans ce cas, χA (X ) = (2 − X )(3 − X )2 . Ainsi, A est


diagonalisable ⇐⇒ dim(E3 ) = 3 ⇐⇒ rg(A − 3I) = 1. Or,
   
0 b 0 0 b 0  
b 0
rg(A − 3I) = rg 0 −2 −1 = rg 0 −2 −1 = rg .
−2 −1
0 2 1 0 0 0

On en déduit alors que, A est diagonalisable ⇐⇒ b = 0.

44
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Exercice 15
On pose    
0 1 0 1 1 0
A = 0 0 1  et B = 0 1 1 .
1 −3 3 0 0 1

1 Montrer que A n’est pas diagonalisable.


2 Montrer que A et B sont semblables.
3 Calculer An pour n ∈ N.

45
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech
X )3 .
On vérifie facilement que χA = (1 −  Déterminons le sous espace propre associé à
x
la valeur propre 1. On cherche U = y  tel que (A − I3 )U = 0, c’est-à- dire tel que
z

 −x + y = 0
−y + z = 0
x − 3y + 2z = 0

On en déduit que le sous espace


 propre associé à la valeur propre 1 est de dimension 1
1
et il est dirigé par V1 = 1 . La matrice A n’est donc pas diagonalisable.
1
La matrice B n’est pas davantage diagonalisable puisqu’elle aussi admet 1 pour unique
valeur propre, et qu’elle n’est pas égale à la matrice I3 . Pour montrer que A est
semblable à B, on cherche V2 et V3 tels que AV2 = V2 + V1 et AV3 = V2 + V3 (car les
vecteurs de la base
 canonique vérifient des relations analogues pour la matrice B).
x
Posons V2 = y  . Nous obtenons le système
z

 −x + y = 1
−y + z = 1
x − 3y + 2z = 1

 
−1
On peut donc choisir V2 =  0  .
1 46
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 
x
Cherchons enfin V3 = y  tel que AV3 = V2 + V3 . Par la même méthode on voit qu’on
z
 
1
peut choisir V3 = 0 . Soit P la matrice de passage de la famille (V1 , V2 , V3 ) dans la
0
base canonique de R3 . On a par définition
 
1 −1 1
P = 1 0 0 .
1 1 0

47
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

On en déduit que det P = 1. Donc P est inversible et (V1 , V2 , V3 ) est une base de R3 . Si
f est l’endomorphisme de R3 canoniquement associé à la matrice A, on a f (V1 ) = V1 ,
f (V2 ) = V1 + V2 et f (V3 ) = V2 + V3 . Il en résulte que B est la matrice de f dans la base
(V1 , V2 , V3 ), donc les matrices A et B sont semblables.
D’après ce qui précède, on a P −1 AP = B. On en déduit que pour tout n ∈ N,
An =PB n P −1 . Calculons
 B n . Ondécompose
 B sous la forme B = I + J, avec
0 1 0 0 0 1
J = 0 0 1 . On a : J 2 = 0 0 0 et J 3 = 0. En utilisant la formule du
0 0 0 0 0 0
binôme de Newton, on obtient :

B n = (I + J)n = I + nJ + Cn2 J 2

On en déduit, après calculs,


 
0 1 0
−1
P = 0 −1 1 ,
1 −2 1

48
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puis,  
1 1
(n − 1)(n − 2) −n(n − 2) n(n − 1)
2 1 2
An = 1

 2 n(n − 1) (1 − n)(1 + n)
 n(n + 1) .
2 
1 1
2
n(n + 1) −n(n + 2) 2
(n + 1)(n + 2)

49
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Exercice 16
Soit A ∈ Mn (R) vérifiant A3 + A2 + A = 0. Montrer que A est diagonalisable sur C et que son
rang est pair.

50
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Il convient de noter que si P un polynôme à coefficients réels, la multiplicité d’une racine


complexe de P est égale à la multiplicité de son conjugué.
Soit P = X 3 + X 2 + X = X (X − j)(X − j 2 ). P est à racines simples dans C et
annulateur de A. Donc A est diagonalisable dans C et ses valeurs propres sont à choisir
dans {0, j, j 2 }. Le polynôme caractéristique de A est de la forme
(−1)n X α (X − j)β (X − j 2 )γ avec α + β + γ = n. De plus, A est réelle entraı̂ne
PA ∈ R[X ] et donc j et j 2 ont même ordre de multiplicité ou encore γ = β. Puisque A est
diagonalisable, l’ordre de multiplicité de chaque valeur propre est égale à la dimension
du sous-espace propre correspondant et donc

rg(A) = n − dim(ker A) = n − α = 2β.

On a montré que rg(A) est un entier pair.

51
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Exercice 17
On considère la matrice réelle  
5 1 −1
A = 2 4 −2
1 −1 3

Est-elle diagonalisable sur R? Si oui la diagonaliser. En déduire An où n ∈ N.

52
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Calculons le polynôme caractéristique de A et factorisons le en produit de facteurs du premier


degré


5 − X 1 −1

PA (X ) = det(A − XI) = 2
4−X −2
1 −1 3 − X

5 − X 1 0

= 2
4−X 2 − X (C3 ←− C3 + C2 )
1 −1 2 − X

5 − X 1 0

= (2 − X ) 2 4 − X 1
1 −1 1

5 − X 6 − X 0

= (2 − X ) 1 6 − X 1 (C2 ←− C2 + C1 )
1 0 1

53
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Ainsi,

5 − X 1 0

PA (X ) = (2 − X )(6 − X ) 2 1 1
1 0 1

5 − X 1 0

= (2 − X )(6 − X ) 1 1 1 (C1 ←− C1 − C3 )
0 0 1
= (2 − X )(6 − X )(4 − X )

La matrice A est une matrice carrée d’ordre 3 ayant trois valeurs propres réelles distinctes 2, 4
et 6. Elle est donc diagonalisable sur R et chancun de ses trois sous-espaces propres E2 , E4 et
E6 est de dimension 1.

54
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On étudie le sous-espace propre E2 associé à la valeur propre 2 en résolvant l’équation


matricielle : (A − 2I)X = 0. Ainsi,

     
3 1 −1 x 0  3x + y − z = 0
2 2 −2 y  = 0 ⇐⇒ 2x + 2y − 2z = 0
1 −1 1 z 0 x −y +z =0


 3x + y − z = 0
⇐⇒ x +y −z =0
x −y +z =0


x =0
⇐⇒
y =z

Par conséquent, on a E2 = vect{u1 }, avec u1 = (0, 1, 1). De la même façon on trouve


E4 = vect{u2 } et E6 = vect{u3 }, avec u2 = (1, 0, 1) et u3 = (1, 1, 0).

55
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On pose
 
0 1 1
P = 1 0 1
1 1 0
et  
2 0 0
D = 0 4 0 .
0 0 6

On a
A = PDP −1 .
Le calcul donne  
−1 1 1
−1 1
P = 1 −1 1 
2 1 1 −1

56
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On a
A2 = PDP −1 PDP −1 = PD 2 P −1 , A3 = PD 2 P −1 PDP −1 = PD 3 P −1 .
Une récurrence immédiate montre que An = PD n P −1 . Un calcul immédiat entraine

2n
 
0 0
n
D =0 4n 0 .
0 0 6n

D’où après calculs :


 n
4 + 6n 6n − 4n 4n − 6n

n 1 n
A = 6 − 2n 6n + 2n n
2 −6 n
2
4n − 2n 2n − 4n 4n + 2n

57
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Exercice 18
 
1 2 −2
On considère la matrice A = −1 3 0 
0 2 1
1 Montrer que A n’est pas diagonalisable sur R mais qu’elle est diagonalisable sur C.
2 Diagonaliser A sur C.

58
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Le calcul donne
χA (X ) = det(A − XI) = (3 − X )(X 2 − 2X + 3)
Le trinôme X 2 − 2X + 3 étant irréductible dans R[X ], le polynôme caractéristique de A
n’est pas scindé sur R. De ce fait, A n’est pas diagonalisable sur R. Par contre, χA est
scindé sur C et admet trois valeurs propres distinctes
√ √
λ1 = 3, λ2 = 1 + i 2, λ3 = 1 − i 2.

A est donc diagonalisable sur C et les trois sous espaces propres sont des droites
vectorielles.

59
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Eλ1 a pour équation


 
x
(A − 3I) y  = 0,
z

soit encore 
−x + y − z = 0
x =0
 
0
Eλ1 est dirigé par le vecteur 1 .
1

60
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Eλ2 a pour équation
 
√ x
(A − (1 + i 2)I) y  = 0,
z
soit encore ( √
−x + (2 − i 2)y = 0

2y − i 2z = 0
 √ 
1+i 2
 √
Eλ2 est dirigé par le vecteur  i 2  .

2
1
Eλ3 a pour équation
 
√ x
(A − (1 − i 2)I) y  = 0,
z
soit encore ( √
−x + (2 + i 2)y = 0

2y + i 2z = 0
 √ 
1−i 2
√ 
Eλ3 est dirigé par le vecteur  − i 2  .

2
1
61
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Finalement, en posant
 √ √ 
0 1+i 2 1−i 2
√ √ 
P = 1 i 2
− i 22 

2
1 1 1
et  
3 0 0

D = 0 1+i 2 0 ,
 
√ 
0 0 1−i 2

nous avons, A = PDP −1 .

62
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Exercice 19
On considère la matrice suivante :
 
3 1 0
A = −4 −1 0 
4 −8 −2

1 Montrer que A n’est pas diagonalisable mais trigonalisable.


2 Trigonaliser A.

63
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech
On commence par calculer le polynôme caractéristique de A, on trouve
det(A − XI) = −(X + 2)(X − 1)2 . On a donc deux valeurs propres : une simple
λ1 = −2 et une double λ2 = 1. Le polynôme caractéristique de A est scindé. A est donc
trigonalisable.
dim(E1 ) = 3 − rg(A − I) = 3 − 2 = 1. Le sous espace propre E1 n’a pas une dimension
égale à la multiplicité de la valeur propre correspondante. A n’est donc pas
diagonalisable.
On cherche ensuite le sous espace propre associé à la valeur propre −2, en résolvant
(A + 2I)X
 = 0. Un rapide calcul montre qu’il est engendré par le vecteur propre
0
u1 = 0 . On cherche ensuite le sous espace propre associé à la valeur propre 1, en
1
résolvant
 (A − I)X = 0. On trouve cette fois qu’il est engendré par le vecteur propre
−3
u2 =  6  . Pour trigonaliser la matrice, il suffit de compléter la base par un
−20
 
1
troisième vecteur indépendant des deux premiers, par exemple u3 = 0 On a :
0
 
3
28 2
Au3 = −4 = − u1 − u2 + u3 .

4 3 3

64
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

La matrice A est donc semblable à la matrice


 
−2 0 − 28
3
T = 0 − 23 
 
1
0 0 1

la matrice de passage étant  


0 −3 1
P = 0 6 0
1 −20 0

Nous obtenons : A = PTP −1 .


Remarque : Il n’y a bien sûr pas unicité ni de la matrice triangulaire supérieure à laquelle A est
semblable, ni de la matrice de passage.

65
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Exercice 20
On considère trois suites réelles (un )n≥0 , (vn )n≥0 et (wn )n≥0 vérifiant, pour tout
n ∈ N, un+1 = −un + vn + wn , vn+1 = un − vn + wn , wn+1 = un + vn − wn . Exprimer un , vn et
wn en fonction de n et trouver une condition nécessaire et suffisante sur (u0 , v0 , w0 ) pour que
ces trois suites convergent.

66
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech
Soit  
−1 1 1
A= 1 −1 1 .
1 1 −1

χA = (1 − X )(2 + X )2 .

E1 = vect{1 }, E−2 = vect{2 , 3 },


où      
1 −1 −1
1 = 1 2 =  1  , 3 =  0  .
1 0 1

La famille (1 , 2 , 3 ) est une base de diagonalisation de A.


 
1 0 0
D = 0 −2 0 .
0 0 −2

La matrice de passage  
1 −1 −1
P = 1 1 0 .
1 0 1

67
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

 
1 1 1
1
P −1 = −1 2 −1 .
3 −1 −1 2

On a A = PDP −1 et donc An = PD n P −1 . Un calcul simple donne


 
1 − (−2)n+1 1 − (−2)n 1 − (−2)n
1
An =  1 − (−2)n 1 − (−2)n+1 1 − (−2)n  .
 
3
1 − (−2)n 1 − (−2)n 1 − (−2)n+1
 
un
On pose Xn =  vn  . On a Xn+1 = AXn , et par récurrence Xn = An X0 . Ainsi,
wn

n+1 )u + (1 − (−2)n )v + (1 − (−2)n )w
 un = (1 − (−2)
 0 0 0
vn = (1 − (−2)n )u0 + (1 − (−2)n+1 )v0 + (1 − (−2)n )w0
 w = (1 − (−2)n )u + (1 − (−2)n )v + (1 − (−2)n+1 )w

n 0 0 0

68
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Par conséquent,
 un = (u0 + v0 + w0 ) − (−2)n (−2u0 + v0 + w0 )

vn = (u0 + v0 + w0 ) − (−2)n (u0 − 2v0 + w0 )


wn = (u0 + v0 + w0 ) − (−2)n (u0 + v0 − 2w0 )

On voit que les trois suites convergent si et seulement si



 −2u0 + v0 + w0 = 0
u − 2v0 + w0 = 0
 0
u0 + v0 − 2w0 = 0

ce qui équivaut à u0 = v0 = w0 .

69
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Deuxième méthode :
un0
 

On pose Yn = P −1 Xn 0
= vn  . On a

wn0

Yn+1 = P −1 Xn+1 = DP −1 Xn = DYn .

D’où Yn = D n Y0 . Par suite, 


0 0
 un = u0

vn = (−2)n v00
0
 w 0 = (−2)n w 0

n 0

On en déduit que pour tout n ∈ N, un = u00 − (−2)n v00 − (−2)n w00 , vn = u00 + (−2)n v00 et
wn = u00 + (−2)n w00 . On voit que les trois suites convergent si et seulement si v00 = w00 = 0.
Puisque u0 = u00 − v00 − w00 , v0 = u00 + v00 et w0 = u00 + w00 , ces conditions sont équivalentes à
u0 = v0 = w0 .

70
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Exercice 21
Résoudre le système différentiel :

dx


 dt
= 4x + 6y
dy
dt
= −3x − 5y

 dz

dt
= −3x − 6y − 5z

71
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

On pose  
x(t)
U(t) = y(t) ,

z(t)

x 0 (t)
 

U 0 (t) = y 0 (t)
z 0 (t)
et  
4 6 0
A = −3 −5 0 .
−3 −6 −5

Le système différentiel s’écrit :

U 0 (t) = AU(t).

72
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

On a χA (X ) = det(A − XI) = (1 − X )(2 + X )(5 + X ). Le polynôme caractéristique de A est


scindé à racines simples. A est donc diagonalisable. Les sous espaces propres de A E1 , E−2
et E−5 sont des droites vectorielles dirigées par les vecteurs
    
−2 1 0
V1 =  1  , V2 = −1 , V3 = 0 ,
 
0 1 1

respectivement.
Nous obtenons trois solutions
 
−2et e−2t
   
0
t
U1 = e V1 =  et  , U2 = e−2t V2 = −e−2t  , U3 = e −5t
V3 =  0  .
 
0 e −2t e−5t

Les solutions du système U 0 (t) = AU(t) sont donc les fonctions de la forme

U(t) = αU1 (t) + βU2 (t) + γU3 (t),

avec α, β, γ ∈ R.

73
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Finalement,

t −2t
 x(t) = −2αe + βe

t
y(t) = αe − βe −2t
 z(t) = βe−2t + γe−5t

avec α, β, γ ∈ R.

74
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Exercice 22
1 Pour chacune des matrices ci-dessous, donner une matrice réduite triangulaire en
précisant la matrice de passage :
     
3 −1 1 3 2 −2 13 −5 −2
A1 = 2 0 1 , A2 = −1
 0 1  , A3 = −2 7 −8 .
1 −1 2 1 1 0 −5 4 7

dX
2 Résoudre le système différentiel = A1 X .
dt

75
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech
χA1 (X ) = (1 − X )(2 − X )2 .
Si u est l’endomorphisme associé à A1 dans la base canonique, il existe une base
B0 = (v1 , v2 , v3 ) telle que
 
2 a 0
0
Mat(u, B ) = 0 2 0 .

0 0 1
 
1
E2 est engendré par v1 = 1 ; comme dim(E2 ) = 1, on a : a 6= 0. En prenant a 6= 0, on
0
 
0
cherche v2 tel que u(v2 ) = av1 + 2v2 . En prenant par exemple a = 1 on trouve v2 = 0 . E1
1
 
0
est engendré par v3 = 1 . Donc
1
   
2 1 0 1 0 0
A?1 = Mat(u, B0 ) = 0 2 0 P = 1 0 1 .
0 0 1 0 1 1

dX ?
On résout = A?1 X ? et on revient à X par X = PX ? .
dt

76
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

dx ?

= 2x ? + y ?


 
 dt?
? 2t

 x (t) = (βt + γ)e

 
dy
= 2y ? =⇒ ?
y (t) = βe 2t
 dt
  z ? (t) = αet

?
 dz = z ?




dt

2t
 x(t) = (βt + γ)e

=⇒ y(t) = (βt + γ)e2t + αet
 z(t) = βe2t + αet

avec α, β, γ ∈ R.

77
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

   
1 0
χA2 (X ) = (1 − X )3 ; E1 : x + y − z = 0. On prend v1 = 0 , v2 = 1 , et on complète en
1 1
 
0
une base en choisissant, par exemple v3 = 0 . Ainsi,
1
 
1 0 a
A?2 = M(u, (v1 , v2 , v3 )) = 0 1 b . On calcule a, b en imposant que
0 0 1
u(v3 ) = av1 + bv2 + v3 . On obtient a = −2, b = 1.

78
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

 
2
χA3 (X ) = (9 − X )3 . dim(E9 ) = 1. E9 est engendré par v1 =  2  . Il existe une base
−1
 
9 a b
(v1 , v2 , v3 ) telle que A?3 = M(u, (v1 , v2 , v3 )) = 0 9 c  . En imposant, u(v2 ) = av1 + 9v2
0 0 9
 
−1
 32 
on voit que l’on peut prendre, par exemple, a = 1 et v2 = −  . On complète {v1 , v2 } en
3
0
 
0
une base en prenant, par exemple, v3 = 0 . On trouve b = 18, c = 2.
1

79
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Réduction de Jordan, cas n = 3


Soit M ∈ M3 (K) avec χ(M) scindé. On suppose que M n’est pas diagonalisable.
On suppose que M possède exactement deux valeurs  propres distinctes
 λ et µ avec
λ 1 0
χ(M) = (λ − X )2 (µ − X ). Alors M est semblable à  0 λ 0  .
0 0 µ
On suppose  que M possède
 seulement une valeur propre λ. Si dim(E λ ) = 2 alors
M est
λ 1 0 λ 1 0
semblable à  0 λ 0  , sinon dim(Eλ ) = 1 et M est semblable à  0 λ 1  .
0 0 λ 0 0 λ

80

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