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UIT. FSK.

Département de Mathématiques Filière SMAI : S1

T.D d’analyse 1. 2023-2024


Série N°1; Les Nombres Réels

Exercice 1 Soient x,y des réels, montrer que :

1. |x| + |y| ⩽ |x + y| + |x − y|
 
2. 1 + |xy − 1| ⩽ 1 + |x − 1| 1 + |y − 1|

Solution de l’exercice 1
1. Notons que d’après l’inégalité triangulaire, on a :
2|x| = |(x + y) + (x − y)| ⩽ |x + y| + |x − y|
et 2|y| = |(x + y) − (x − y)| ⩽ |x + y| + |x − y|
En sommant ces deux inégalités, on obtient
2|x| + 2|y| ⩽ 2|x + y| + 2|x − y| d’où le résultat.
2. on a :  
1 + |x − 1| 1 + |y − 1| = |x − 1| + |y − 1| + |x − 1||y − 1| + 1
= |x − 1| + |y − 1| + |xy − x − y − 1| + 1
l’inégalité revient a démontrer que
|xy − 1| ⩽ |x − 1| + |y − 1| + |xy − x − y − 1|
qui peut s’écrire également sous la forme
|xy − 1| − |xy − x − y + 1| ⩽ |x − 1| + |y − 1|
Par ailleurs, on rappelle que la seconde inégalité triangulaire s’écrit
|a| − |b| ⩽ |a + b|
on pose a = xy − 1 et b = −xy + x + y − 1
alors a − b = xy − 1 + x + y − xy − 1 = (x − 1) + (y − 1) d’où
|xy − 1| − |x + y − xy − 1| ⩽ |(x − 1) + (y − 1)| ⩽ |x − 1| + |y − 1|
Exercice 2 Montrer que pour n > 1 et x1 , x2 , . . . , xn des réels positifs on a
Yn Xn
(1 + xk ) ⩾ 1 + xk
k=1 k=1

En déduire que pour n > 1 et a1 , a2 , . . . , an des réels supérieurs à 1


Y n Xn
n+ ak ⩾ 1 + ak
k=1 k=1
Solution de l’exercice 2 Soient n > 1 et x1 , x2 , . . . , xn des réels positifs on a
Yn
(1 + xk ) = (1 + x1 )(1 + x2 ) . . . (1 + xn )
k=1
= 1 + (x1 + x2 + . . . + xn ) + (x1 x2 + x1 x3 + . . .) + +(x1 x2 x3 + . . .) + . . .
Xn
=1+ xk + (. . .)
k=1 >0

Xn
⩾1+ xk
k=1

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En utilisant l’inégalité précédente, on a:


n
Y n 
Y 
ak = 1 + (ak − 1)
| {z }
k=1 k=1 =xk
n
X n
X
⩾1+ (ak − 1) = 1 − n + ak d’où le résultat
k=1 k=1

Exercice 3    
2 n+mn−m+1
1. Calculer pour (m, n) ∈ Z , E +E
2 2
 
E(nx)
2. Montrer que pour tout x réel et n >, on a E = E(x)
n

Solution de l’exercice 3
1. On pourra traiter au préalable quelques cas particuliers et conjecturer que le résultat vaut n.
On distinguera deux cas suivant la parité de n + m
n+m n−m n+m
• si n + m est pair alors alors ∈ Z et = −m∈Z
2 2 2
n−m n−m+1 n−m  n − m + 1 n − m
et puisque ⩽ < + 1 alors E = ,
 n2 + m  2
n−m+1
2
n+m n−m
2 2
par suite E +E = + = n.
2 2 2 2
on obtient le même résultat en utilisant le fait que pour tout p ∈ Z
n−m
E(p + x) = p + E(x), notamment pour p = ∈ Z et x = 12
2
n+m+1 n−m+1 n+m+1
• si n + m est impair alors alors ∈ Z et = −m∈Z
2 2 2
n+m−1 n+m n+m+1 n+m  n+m−1
par ailleurs ⩽ < alors E = ,
 n + 2m   n 2− m + 1  2 n + m − 1 n + m2+ 1 2
par suite E +E = + = n.
2 2 2 2
On propose dans ce qui suit une autre solution, et on pose:
n + m n − m + 1
f (n) = E +E −n
2 2
alors f est 2-périodique (f (n + 2) = f (n) ∀n ∈ N), en effet:
  n + m    n − m + 1 
f (n + 2) = 1 + E + 1+E − (n + 2) = f (n)
2 2
il suffit alors de vérifier que f (0) = f (1) = 0, en effet:
m  1 − m+ 
- f (0) = E +E = g(m) qui est aussi 2-périodique avec :
2 2
g(0) = E 0 + E 21 = 0 et g(1) = E 21 + E 0 = 0
  
1 + m  −m 
- de même f (1) = E +E − n = h(m) également 2-périodique avec :
2 2
h(0) = E 21 + E 0 = 0 et h(1) = E 1 + E − 21 = 0
   

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E(nx)
2. On pose X = et montrons que E(x) est la partie entière de X, ce qui revient à
n
montrer que E(x) ⩽ X < E(x) + 1 ou de façon équivalente

nE(x) ⩽ E(nx) < nE(x) + n (∗)


or
E(x) ⩽ x < E(x) + 1 ⇒ nE(x) ⩽ nx < nE(x) + n (1)
Par croissance de la partie entière, on a d’après l’équation (1)

nE(x) = E nE(x) ⩽ E(nx) ⩽ nx < nE(x) + n
 
E(nx)
On propose dans ce qui suit une seconde preuve, en notant f (x) = E − E(x)
  h   n
E(nx + n) i E(nx) h i
on a f (x + 1) = E − E(x + 1) = E + 1 − E(x) + 1 = f (x)
n n
La fonction f est donc1-périodique.
E(nx)
puis si 0 ⩽ x < 1, on a 0 ⩽ nx < n ⇒ 0 ⩽ E(nx) < n d’où 0 ⩽ <1
n
et ainsi f (x) = 0 sur [0, 1[ et f est 1-périodique, elle est donc identiquement nulle.

Exercice 4
1. Soit x ∈ R, calculer (E(x) + E(−x)
p
2. Soit q
une fraction irréductible avec q > 0, montrer que
q−1  
X p (p − 1)(q − 1)
E k =
k=1
q 2
n−1
X n−1
X
On pourra utiliser le fait que si a1 , a2 , . . . , an−1 sont n − 1 réels, alors ak = an−k
k=1 k=1

Solution de l’exercice 4
1. Soit f (x) = E(x) + E(−x), alors f est 1-périodique, car
f (x + 1) = E(x + 1) + E(−x − 1) = E(x) + 1 + E(−x) − 1 = f (x)
(
−1 sur R \ Z
∀x ∈]0, 1[, on a f (x) = 0 − 1 = −1 et f (0) = 0 donc f (x) =
0 sur Z
En conclusion E(−x) = −E(x) si x ∈ Z et E(−x) = −E(x) − 1 si x ∈
/Z
p
2. Soit une fraction irréductible avec q > 0, alors d’après l’indication donnée
q
q−1   X q−1   X q−1   q−1  
X p p p X p
E k = E (q − k) = E p−k = p(q − 1) + E −k
k=1
q k=1
q k=1
q k=1
q
Ainsi q−1   X q−1   X q−1  
X p p p
2 E k = E k + E −k + p(q − 1)
k=1
q k=1
q k=1
q
q−1
X
= (−1) + p(q − 1)
k=1
= −(q − 1) + p(q − 1) = (p − 1)(q − 1)

d’où le résultat

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Exercice 5 Borne inférieure, borne supérieure


Soient a, b deux réels strictement positifs. Les parties suivantes sont-elles majorées, minorées?
Si oui, déterminer leurs bornes supérieures, inférieures.

1. {a + bn; n ∈ N} 2. {a + (−1)n b; n ∈ N}
3. {a + b/n; n ∈ N∗ } 4. {(−1)n a + b/n; n ∈ N∗ }
5. {a + (−1)n b/n; n ∈ N∗ }.

Solution de l’exercice 5
1. Les éléments de A sont a, a + b, a + 2b, . . . . On a alors que A est minoré par a, et puisque
a ∈ A, c’est la borne inférieure de A. A n’est pas majoré : on ne peut avoir a + bn ⩽ M
pour tout n ∈ N, sinon on aurait n ⩽ (M − a)/b et N serait majoré.
2. Si n est pair, a + (−1)n b = a + b et si n est impair, a + (−1)n b = a − b. L’ensemble est donc
constitué des deux élements a + b et a − b. Il est donc majoré, minoré, avec sup(A) = a + b
et inf(A) = a − b.
3. Les éléments successifs de A sont a + b, a + b/2, a + b/3, .... On voit facilement que A est
majoré par a + b et que A est minoré par a (on a bien a ⩽ a + b/n ⩽ a + b pour tout n ∈ N∗ ).
De plus, a + b est élément de A, et donc sup(A) = a + b. Enfin, prouvons que a est la
borne inférieure de A. Si c est un minorant de A strictement supérieur à a, alors pour tout
n ∈ N∗ , on a
b b
a + ⩾ c ⇐⇒ n ⩽ .
n c−a
Comme N n’est pas majoré, c n’est pas un minorant de A. a est donc le plus grand des
minorants de A, c’est sa borne inférieure.
4. Les éléments successifs de A sont −a + b, a + b/2, −a + b/3, a + b/4, . . . . On remarque que
−a est un minorant de A, et en utilisant le raisonnement précédent (mais en se limitant aux
entiers impairs), on prouve que −a = inf(A). De plus, on a −a + b ⩾ −a + b/n pour tout
entier n impair et a + b/2 ⩾ a + b/n pour tout entier n pair. max(−a + b, a + b/2) est donc
un majorant de A. C’est aussi un élément de A, donc c’est sa borne supérieure.
5. Les éléments successifs de A sont a − b, a + b/2, a − b/3, . . . . On prouve alors que a − b est un
minorant de A et que a + b/2 est un majorant de A. Comme ils sont tous les deux élements
de A, ce sont respectivement la borne inférieure et la borne supérieure de A.

Exercice 6 Les parties de R suivantes sont elles-minorées, majorées? Dans chaque cas,
déterminer s’il y a lieu la borne inférieure, la borne supérieure, et dire s’il s’agit d’un mini-
mum ou d’un maximum.
   
n ∗2 n 2
A= ; (m, n) ∈ N , B= ; (m, n) ∈ N .
mn + 1 mn + 1

Solution de l’exercice 6

1. Commençons par A. On a, pour tout n, m ∈ N∗ ,


n n 1
0⩽ ⩽ ⩽ ⩽ 1.
nm + 1 nm m
A est donc minorée par 0 et majorée par 1. Montrons que inf(A) = 0. Si c > 0 est un
minorant de A, alors pour tout couple (m, n) ∈ N∗2 , on a
n
c⩽ .
nm + 1

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Prenons n = 1, on obtient
1 1
c⩽ ⇐⇒ m ⩽ − 1.
m+1 c
Comme ceci doit être vrai pour tout entier m ⩾ 1, c’est une contradiction car N n’est pas
majoré. Ainsi, 0 est le plus grand des minorants de A, et inf(A) = 0. Démontrons de même
que 1 = sup(A). Si d < 1 est un majorant de A, alors pour tout couple (m, n) ∈ N∗2 , on a
n
d⩾ .
nm + 1
Pour m = 1, on obtient
n d
d⩾ ⇐⇒ d ⩾ n(1 − d) ⇐⇒ n ⩽ .
n+1 1−d
Cette inégalité est impossible à réaliser pour tout entier n, et donc sup(A) = 1. De plus, 0
n’est pas un élément de A -c’est trivial, et 1 non plus car on a toujours nm + 1 > n pour
n, m ⩾ 1.
2. étudions désormais B.
0 est toujours un minorant de B, mais cette fois il est aussi élément de B. On a donc
inf(B) = min(B) = 0. De plus, on a N ⊂ B (choisir m = 0). Ainsi, B n’est pas majoré.

Exercice 7 Soient A et B deux parties non-vides et bornées de R, et x ∈ R. On note

−A = {−a; a ∈ A} A + B = {a + b; a ∈ A, b ∈ B}
x + A = {x + a; a ∈ A} AB = {ab; a ∈ A, b ∈ B}.

1. Montrer que sup(−A) = − inf(A).

2. Montrer que sup(A + B) = sup(A) + sup(B).

3. Montrer que sup(x + A) = x + sup(A).

4. A-t-on toujours sup(AB) = sup(A) × sup(B)? Quelle hypothèse peut-on ajouter pour
que cela soit vrai?

Solution de l’exercice 7
1. Soit m = inf(A) et notons M = −m. Alors, pour tout a ∈ A, on a m ⩽ a ce qui implique
−a ⩽ M . Ainsi, M majore −A. De plus, soit ε > 0. Alors il existe a ∈ A tel que
m ⩽ a ⩽ m + ε. Multipliant cette inégalité par -1, on trouve que
M − ε ⩽ −a ⩽ M.
C’est bien que M = sup(−A).
2. Notons M = sup(A) + sup(B). Soit x ∈ A + B, x s’écrit x = a + b avec a ∈ A et b ∈ B.
Alors a ⩽ sup(A), b ⩽ sup(B) et donc en effectuant la somme, on trouve

a + b ⩽ M.
M est donc un majorant de A + B. De plus, soit ε > 0. Alors il existe a ∈ A tel que
sup(A) − ε/2 ⩽ a ⩽ sup(A), et il existe b ∈ A tel que sup(B) − ε/2 ⩽ b ⩽ sup(B). Faisant
la somme de ces deux inégalités, on trouve
M − ε ⩽ a + b ⩽ M.
Ceci achève la preuve que M = sup(A + B).

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3. On peut reprendre le raisonnement précédent, ou tout simplement appliquer le résultat précé-


dent avec B = {x}.
4. Le raisonnement utilisé aux questions précédentes ne marche pas ici, car le produit de deux
nombres négatifs est un nombre positif. Prenons par exemple A = {−1, 0} et B = {−2}.
Alors AB = {0, 2} et sup(AB) = 2 ̸= sup(A) × sup(B) = 0. Le résultat est cependant vrai
si A ⊂ R+ et B ⊂ R+ . La preuve est tout à fait similaire à celle produite un peu plus haut
pour la somme.

Exercice 8 Soit f : [0, 1] → [0, 1] une application croissante.


On note E = {x ∈ [0, 1]; f (x) ⩾ x}.

1. Montrer que E admet une borne supérieure b.

2. Prouver que f (b) = b.

Solution de l’exercice 8

1. E est une partie non-vide (car elle contient 0), et majorée (par 1) de R. Elle admet donc
une borne supérieure que l’on note b.
2. On va raisonner par l’absurde pour démontrer que f (b) = b.
• Si f (b) < b, comme b est le plus petit des majorants de E, f (b) ne majore pas E. Il
existe donc un élément c de E tel que f (b) < c ⩽ b. Mais alors f (c) ⩾ c > f (b) alors
que c ⩽ b. Ceci contredit que f est croissante.
• Si f (b) > b, comme f est croissante, on a f (f (b)) ⩾ f (b), et donc f (b) ∈ E, ce qui est
impossible puisque f (b) est strictement supérieur à la borne supérieure de E.

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