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Université de Bordeaux 2015-2016

DS Analyse 1 - Corrigé

Exercice 1.
(1) Donner la définition d’une suite convergente.
(2) Donner la définition d’une suite de Cauchy.

Correction.
(1) On dit que la suite (un ) converge vers l si
∀ > 0, ∃N ∈ N : ∀n ≥ N, |un − l| < 

(2) On dit que la suite (un ) est une suite de Cauchy si


∀ > 0, ∃N ∈ N : ∀n ≥ N et ∀p ≥ N, |up − un | < 

Exercice 2. Calculer les limites des suites suivantes



n−n+1  1 n
un = √ , vn = 1 − .
n+n+1 n

Correction.
• On met n en facteur :
√ √
n−n+1 n( nn − 1 + n1 )
un = √ = √
n+n+1 n( nn + 1 + n1 )
√1 −1+ 1
n n
= −→ −1
√1 +1+ 1 n→+∞
n n

• (Définition de la dérivée d’une fonction en un point)


  
 1 n   1  ln 1 − n1
vn = 1 − = exp n ln 1 − = exp  1
.
n n n

Or, en considérant la fonction f (x) = ln(1 − x), définie pour x < 1, et dont la dérivée est
−1
f 0 (x) = , on sait que
1−x
f (x) − f (0) ln(1 − x) − ln(1) ln(1 − x)
lim = lim = lim = f 0 (0) = −1.
x→0 x−0 x→0 x x→0 x
Cela garantit que
 
ln 1 − n1
lim 1 = −1.
n→+∞
n
On en déduit alors que
1
lim vn = e−1 = .
n→+∞ e
Exercice 3. Soit (un )n≥0 la suite de nombres réels définie par
3



 2
 si n = 0,
un =
2
 3 + (un−1 )


si n ≥ 1.

4 4
(1) Montrer que pour tout n ∈ N, un > 1.
(2) Montrer que pour tout n ∈ N, un ≤ 2.
(3) Montrer que la suite est monotone. La suite converge-t-elle ? Si oui, vers quelle limite ?

Correction.
(1) On montre par récurrence la propriété suivante : « Pour tout n ∈ N, un > 1 ».
3
— Initialisation : u0 = > 1 donc la propriété est vraie pour n = 0.
2
— Hérédité : Soit n ∈ N, on suppose la propriété vraie au rang n : un > 1. Alors
3 (un )2 3 1
un+1 = + > + = 1. La propriété est donc vraie au rang n + 1.
4 4 4 4
— Conclusion : Ainsi, par récurrence, on a que pour tout n ∈ N, un > 1.
(2) On montre par récurrence la propriété suivante : « Pour tout n ∈ N, un ≤ 2 ».
3
— Initialisation : u0 = ≤ 2 donc la propriété est vraie pour n = 0.
2
— Hérédité : Soit n ∈ N, on suppose la propriété vraie au rang n : un ≤ 2. Alors
3 (un )2 3 7
un+1 = + ≤ + 1 = ≤ 2. La propriété est donc vraie au rang n + 1.
4 4 4 4
— Conclusion : Ainsi, par récurrence, on a que pour tout n ∈ N, un ≤ 2.
(3) On considère la fonction
f : R → R
3 x2
x 7→ f (x) = +
4 4
La fonction f est fonction croissante sur [0, +∞[ donc comme un ∈ [0, +∞[ pour tout
n ∈ N (puisque 1 < un ≤ 2), cela garantit que la suite (un ) est monotone. La suite
(un ) est monotone et bornée, le théorème de convergence monotone garantit donc qu’elle
converge. Sa limite l est nécessairement un point fixe de la fonction f , et vérifie donc
f (`) = `.
3 l2
f (`) = ` ⇐⇒ + =`
4 4
⇐⇒ `2 − 4` + 3 = 0
⇐⇒ ` = 1 ou ` = 3.
Comme 1 < un ≤ 2 pour tout n ∈ N, on a que 1 ≤ ` ≤ 2 ce qui garantit alors que ` = 1.

Exercice 4. On considère les suites (un )n≥1 et (vn )n≥1 de nombres réels définies pour tout n ≥ 1
par
1 1 1 1
un = 1 + 3 + 3 + . . . + 3 et vn = un + 2 .
2 3 n n
Monter que les deux suites sont adjacentes. Les suites convergent-elles vers une même limite ?
Correction.
n+1 n
X 1 X 1 1
• (un ) est croissante : un+1 − un = 3
− = ≥ 0 pour tout n ∈ N∗ .
k k3 (n + 1)3
k=1 k=1

• (vn ) est décroissante :


1 1
vn+1 − vn = un+1 + − un − 2
(n + 1)2 n
1 1 1
= + − 2
(n + 1)3 (n + 1)2 n
n2 + n2 (n + 1) − (n + 1)3
=
n2 (n + 1)3
(n2 + 3n + 1)
= − 2 ≤ 0, ∀n ∈ N∗ .
n (n + 1)3

1 1
• lim (vn − un ) = 0 : vn − un = un + 2
− un = 2 −→ 0.
n+∞ n n n→+∞
Les suites (un ) et (vn ) sont donc adjacentes. Le théorème des suites adjacentes garantit alors
que (un ) et (vn ) convergent vers une même limite.

Exercice 5. Soit x ∈ R avec |x| < 1 et soit la suite réelle (un )n≥1
x2 x3 xn
un = x + + + ··· .
2 3 n
(1) Montrer que pour m ≥ 1
|x|n+1
|un+m − un | ≤ .
1 − |x|
On rappelle que lorsque a 6= 1, on a
1 − aN +1
1 + a + a2 + aN = .
1−a
(2) Montrer que la suite (un ) est une suite de Cauchy. La suite converge-t-elle ?

Correction.
(1) Soient n ≥ 1, m ≥ 1.
n+m n n+m n+m
X xk X xk X xk X |x|k
|un+m − un | = − = ≤
k k k k
k=1 k=1 k=n+1 k=n+1

1 1
Pour k ∈ {n + 1, · · · , n + m}, ≤ ≤ 1. Donc
k n+1
n+m
X 1 − |x|m
|un+m − un | ≤ |x|k = |x|n+1 ×
1 − |x|
k=n+1

Comme 0 ≤ |x| < 1, on a aussi que pour tout m ≥ 1, 0 < 1 − |x|m ≤ 1. Ainsi, pour tout
m ≥ 1,
|x|n+1
|un+m − un | ≤ .
1 − |x|
|x|n
(2) Puisque |x| < 1, lim |x|n = 0, on a aussi lim = 0. Donc pour tout  > 0, il
n→+∞ n→+∞ 1 − |x|
n
|x|
existe N ≥ 1 tel que pour tout n ≥ N on a ≤ ε. Ainsi pour n ≥ N et pour tout
1 − |x|
m ≥ 1 on a aussi |un+m − un | ≤  et ce grâce à la question 1. D’où
∀ > 0, ∃N ∈ N : ∀n ≥ N et ∀m ≥ 1, |un+m − un | ≤ ,
ce qui garantit que la suite (un ) est de Cauchy.

Remarque. On peut avoir plus d’information sur N . En effet soit  > 0 et m ≥ 1,


notons d’abord que puisque |x| < 1, ln |x| < 0.

|x|n+1
≤ ⇐⇒ e(n+1) ln |x| ≤ (1 − |x|)
1 − |x|
⇐⇒ (n + 1) ln |x| ≤ ln  + ln(1 − |x|)
ln  + ln(1 − |x|)
⇐⇒ n ≥ − 1.
ln |x|
h ln  + ln(1 − |x|) i
En notant N () = , on obtient que pour tout n ≥ N (),
ln |x|
|un+m − un | ≤ 
et donc la suite (un ) est de Cauchy.

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