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Lycée Fénelon Sainte-Marie Classe de MP

Année 2019-2020 Mathématiques

Devoir maison n◦ 01
À rendre le jeudi 12 septembre
Durée : 3 heures – documents interdits – calculatrices interdites
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signale sur sa copie et
poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est amené à prendre.
La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de rédaction, la clarté et la précision des raisonnements
entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies. En particulier :

les résultats non encadrés et non justifiés ne seront pas pris en compte.

— Exercice 1 —
On désigne par n un entier naturel supérieur ou égal à 2. On note p un réel de ]0, 1[ et on pose q = 1 − p.
On dispose d’une pièce donnant « Pile » avec la probabilité p et « Face » avec la probabilité q.
On lance cette pièce et on arrête les lancers dans l’une des deux situations suivantes :
• Soit si l’on a obtenu « Pile ».
• Soit si l’on a obtenu n fois « Face ».
Pour tout entier naturel k non nul, on note Pk (respectivement Fk ) l’événement « on obtient « Pile »(respectivement
« Face ») au k ième lancer ». On note Tn le nombre de lancers effectués, Xn le nombre de « Pile » obtenus et enfin Yn
le nombre de « Face » obtenus.
On admet que Tn , Xn et Yn sont des variables aléatoires toutes les trois définies sur un espace probabilisé (Ω; A; P )
que l’on ne cherchera pas à préciser.
1. Loi de Tn .
(a) Pour tout k de [[1; n − 1]], déterminer, en distinguant le cas k = 1, la probabilité P (Tn = k).
(b) Déterminer P (Tn = n).
n
X
(c) Vérifier que P (Tn = k) = 1.
k=1
1 − qn
(d) Établir que Tn possède une espérance et vérifier que E(Tn ) = .
1−q
2. Loi de Xn .
(a) Donner la loi de Xn .
(b) Vérifier que E(Xn ) = 1 − q n .
3. Loi de Yn .
(a) Déterminer, pour tout k de [[0, n − 1]], la probabilité P (Yn = k).
(b) Déterminer P (Yn = n).
(c) Écrire une égalité liant les variables aléatoires Tn , Xn et Yn , puis en déduire E(Yn ).
4. Montrer que la suite (Tn )n∈N∗ converge en loi vers une variable aléatoire T dont on donnera la loi, en d’autres
termes identifier une variable aléatoire T telle que P (T = k) = lim P (Tn = k).
n→+∞
5. Simulation informatique.
Compléter les trois instructions manquantes pour que le programme suivant simule l’expérience aléatoire décrite
ci-dessus et pour qu’il affiche, dans cet ordre, les valeurs prises par les variables aléatoires Tn , Xn et Yn , à
l’exécution de l’instruction experience(p,n).
Ajoutez autant de commentaires que possible sur le programme, afin de prouver qu’on a compris son utilité !

1
import random

def experience(p,n):
t = 0
x = 0
y = 0
while x==0 and t<n:
______
r = random.uniform(0,1)
if r>p:
______
else:
______
return t, x, y

print(experience(0.2,20))

— Exercice 2 —
Z π/2
Pour tout n ∈ N, on définit Wn = (cos t)n dt.
0
1. Calculer W0 et W1 .
2. (a) Montrer que la suite (Wn )n est décroissante.
(b) Montrer, pour tout entier n tel que n ≥ 0 : Wn > 0.
3. (a) Montrer, pour tout entier n tel que n ≥ 0 : (n + 2)Wn+2 = (n + 1)Wn .
(b) En déduire, pour tout entier n tel que n ≥ 0 :
(n + 1)Wn+1 Wn = W1 W0 .
n+1
4. (a) Montrer, pour tout entier n tel que n ≥ 0 : Wn ≥ Wn+1 ≥ Wn .
r n +2
n→+∞ n→+∞ π
(b) En déduire : Wn+1 ∼ Wn , puis : Wn ∼ .
2n
(2n)! π
5. Montrer, pour tout entier n tel que n ≥ 0 : W2n = 2n .
2 (n!)2 2
1 √
On note, pour tout entier n tel que n ≥ 1 : An = nn e−n n.
n!    
1 1
On note, pour tout entier n tel que n ≥ 2 : an = −1 − n − ln 1 − .
2 n
X
6. Montrer que la série an converge.
n≥2
7. Montrer, pour tout entier n tel que n ≥ 2 : an = ln(An ) − ln(An−1 ).
8. En déduire que la suite (An )n∈N∗ converge et que sa limite ` est strictement positive.
n→+∞ 1 n −n √
9. (a) Justifier : n! ∼ n e n.
`
(b) En utilisant l’expression de W2n à l’aide de factorielles, en déduire la valeur de ` et l’équivalent suivant :
n→+∞ √
n! ∼ nn e−n 2πn.

Bon courage !

2
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Année 2019-2020 Mathématiques

Devoir maison n◦ 01 – éléments de correction


— Exercice 1 —
d’après EDHEC Mathématiques Option économique 2012

1. Loi de Tn .

(a) Soit k ∈ [[1, n − 1]].


• Si k = 1, alors l’événement [Tn = 1] signifie que l’on n’a fait qu’un seul lancer, donc (Tn = 1) = P1 .
• Pour k ≥ 2, l’événement [Tn = k] signifie que l’on a fait k lancers, donc que l’on a eu le premier pile au
k ime et donc des face avant. Ainsi

[Tn = k] = F1 ∩ · · · ∩ Pk donc P (Tn = k) = P (F1 ) · · · PF1 ∩···Fk−1 (Pk ) ,

le conditionnement indiquant que les lancers se continuent, puisque l’on n’a pas « Pile » et pas encore
effectué n lancers.
Les tirages se produisant de façon indépendant et dans les mêmes conditions : P (Tn = k) = q k−1 p,
formule encore valable pour k = 1.
Conclusion : P (Tn = k) = q k−1 p pour k ∈ [[1, n − 1]] .
(b) L’événement [Tn = n] signifie que l’on a effectué n lancers, c’est-à-dire que l’on n’a pas eu de « Pile »
jusqu’au précédent. Les lancers se terminant de toute façon au nime si l’on n’a que des « Face ». Par
conséquent
[Tn = n] = F1 ∩ · · · ∩ Fn−1 .

Les tirages se produisant de façon indépendant et dans les mêmes conditions : P (Tn = n) = q n−1 .
(c) Dans la somme, il faut isoler la valeur k = n qui n’a pas la même formule que les autres :
n n−1 n−2
X X X 1 − q n−1 1 − q n−1
P (Tn = k) = q k−1 p + q n−1 = p q k + q n−1 = p + q n−1 = p + q n−1 = 1 .
1−q p
k=1 k=1 k=0

(d) La variable aléatoire Tn étant finie, elle a une espérance et :


n
X n−1
X
E(Tn ) = kP (Tn = k) = kq k−1 p + nq n−1 .
k=1 k=1

Montrons la formule par récurrence.


Pour n = 2 on a E (T2 ) = p + 2q et

1 − q2
= 1 + q = p + q + q = p + 2q = E (T2 ) ,
1−q
1 − qn
d’où l’initialisation. Soit n ∈ N tel que E(Tn ) = . Alors :
1−q
n
X n−1
X
E (Tn+1 ) = kq k−1 p + (n + 1) q n = kq k−1 p + nq n−1 p + (n + 1) q n
k=1 k=1
n−1
X 1 − qn 1 − q n+1
= kq k−1 p + nq n−1 (1 − q) + (n + 1)q n = E(Tn ) + q n = + qn = .
1−q 1−q
k=1

1 − qn
Conclusion : pour tout n ≥ 2, E(Tn ) = .
1−q

1
2. Loi de Xn .
Traitons (a) et (b) à la fois. Lors des lancer, on a ou bien un Pile et on s’arrête, ou bien n Face. Donc Xn (Ω) =
{0, 1} avec [Xn = 0] =« n Face » et P (Xn = 0) = q n .
Il s’ensuit que Xn suit une loi de Bernoulli de paramètre 1 − q n : Xn ,→ B (1 − q n ) . D’après le cours :
E (Xn ) = 1 − q n .
3. Loi de Yn .

(a) Pour tout k ∈ [[0, n − 1]], l’événement [Yn = k] signifie que l’on a eu k Face (donc pas n) et donc ensuite un
Pile. Ainsi [Yn = k] = F1 ∩ · · · Fk ∩ Pk+1 (à nouveau probabilités composées, les lancers étant indépendants
et effectués dans les mêmes conditions) puis P (Yn = k) = q k p pour tout k ∈ [[0, n − 1]] .
(b) L’événement [Yn = n] signifie que l’on a eu n Face donc P (Yn = n) = q n (les lancers étant indépendants et
effectués dans les mêmes conditions).
(c) Le nombre total de lancers est le nombre total de Pile et de Face obtenus. On en déduit que Tn = Xn + Yn .
Par conséquent Yn = Tn − Xn et

1 − qn
 
1 q
E(Yn ) = E(Tn ) − E(Xn ) = − (1 − q n ) = (1 − q n ) − 1 = (1 − q n ) .
1−q 1−q 1−q

n→+∞
4. Fixons k ∈ N∗ . Quand n tend vers +∞, on a P (Tn = k) = q k−1 p −→ q k−1 p.
On en déduit que Tn converge en loi vers une loi géométrique de paramètre p .
5. Voici le programme python complété :

import random

def experience(p,n):
t = 0 ] initialisation du nombre de tirages
x = 0 ] initialisation du nombre de Pile
y = 0 ] initialisation du nombre de Face
while x==0 and t<n: ] on continue tant que pas Pile et moins de n tirages
t = t + 1
r = random.uniform(0,1) ] on tire à pile ou face
if r>p: ] l’événement [r>p] est de probabilité 1-p
y = y + 1 ] s’il se produit c’est qu’on a Face
else: ] sinon c’est qu’on a Pile
x = 1
return t, x, y

print(experience(0.2,20))

— Exercice 2 —
d’après EMLyon Business School 2012, première épreuve (option scientifique), problème II partie I
Z π
2
Pour tout n ∈ N, on définit Wn = (cos t)n dt.
0
1. Z π Z π
2 π 2 π
W0 = 1dt = , W1 = cos tdt = [sin t]02 = 1 .
0 2 0
π
2. (a) ∀t ∈ [0, 2 ], cos t ∈ [0, 1] donc
π
∀n ∈ N, ∀t ∈ [0, ], (cos t)n+1 ≤ (cos t)n .
2

2
Par croissance de l’intégrale sur un segment, on a alors :

∀n ∈ N, Wn+1 ≤ Wn .

La suite (Wn )n∈N est donc décroissante.


(b) La fonction cosinus est continue et strictement positive sur [0, π2 [, on en déduit que ∀n ∈ N∗ , Wn > 0. Or
π
W0 = > 0, donc ∀n ∈ N, Wn > 0 .
2
3. (a) Soit n ∈ N. Les fonctions u : t 7→ (cos t)n+1 et v : t 7→ sin t sont de classe C 1 sur [0, π2 ], alors par intégration
par parties :
Z π2 Z π2
π
0
Wn+2 = v (t)u(t)dt = [u(t)v(t)]0 − 2
v(t)u0 (t)dt.
0 0

Or v(0) = 0 = u( π2 ) et u0 (t) = −(n + 1) sin t(cos t)n , donc


Z π Z π
2 2
Wn+2 = (n + 1) sin2 (t)(cos t)n dt = (n + 1) (1 − cos2 t) cosn tdt.
0 0

Par linéarité de l’intégrale sur un segment :

Wn+2 = (n + 1)Wn − (n + 1)Wn+2

et finalement (n + 2)Wn+2 = (n + 1)Wn .


(b) On en déduit que :
∀n ∈ N, (n + 2)Wn+1 Wn+2 = (n + 1)Wn Wn+1 .
La suite (Pn )n∈N avec Pn = (n + 1)Wn Wn+1 vérifie donc ∀n ∈ N, Pn+1 = Pn . Cette suite constante est
donc égale à son premier terme P0 = W1 W0 . Ainsi :

∀n ∈ N, (n + 1)Wn Wn+1 = W0 W1 .

4. (a) La suite (Wn )n est décroisssante, d’où

∀n ∈ N, Wn ≥ Wn+1 ≥ Wn+2 .
n+1
Or Wn+2 = Wn , donc
n+2
n+1
∀n ∈ N, Wn ≥ Wn+1 ≥ Wn .
n+2

(b) Puisque Wn > 0 pour n ∈ N, il vient :

Wn+1 n+1
∀n ∈ N, 1≥ ≥ .
Wn n+2

n+1 Wn+1 n→+∞


Or lim = 1, donc par théorème d’encadrement lim = 1 ce qui signifie que Wn+1 ∼ Wn .
n→+∞ n+2 n→+∞ Wn
W0 W1 π π π
On en déduit que : Wn Wn+1 ∼ Wn2 . Or Wn Wn+1 = = , donc Wn2 ∼ ∼ . Par
n +√1 2(n + 1) 2(n + 1) 2n

continuité de la fonction x 7→ x sur R+ et sachant que 1 = 1, on obtient finalement :
r
n→+∞ π
Wn ∼ .
2n

(2n)! π (2n)! π
5. Montrons par récurrence sur n que : ∀n ∈ N, W2n = . Notons (Pn ) la propriété W2n = 2n .
22n (n!)2 2 2 (n!)2 2
π
La propriété (P0 ) est vraie puisque 0! = 1 et W0 = .
2

3
On suppose que pour n fixé, (Pn ) est vraie. On aura alors, par le résultat de la question 3.(a) :
2n + 1 (2n + 2)(2n + 1) (2n)! π (2n + 2)! π (2n + 2)! π
W2n+2 = W2n = 2 2n 2
= 2 2n 2 2
= 2n+2 .
2n + 2 (2(n + 1)) 2 (n!) 2 2 .2 (n + 1) (n!) 2 2 (n + 1)!2 2
Et donc la propriété (Pn+1 ) est encore vraie. Ce qui termine la récurrence.
(2n)! π
Finalement ∀n ∈ N, W2n = .
22n (n!)2 2
x2 x3
6. Par développement limité à l’ordre 3, on sait que ln(1 + x) = x − + + o(x3 ) au voisinage de 0, on en déduit
2 3
que pour n au voisinage de +∞ :
  
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
an = −1 − n − − − 2 − 3 + o( 3 = −1 + 1 + − + − 2 + o( 2 ) ∼ .
2 n 2n 3n n 2n 2n 3n2 4n n 12n2
Pour n suffisamment grand an est donc positif et par théorème de comparaison de séries à termes positifs, et
P 1 X
puisque la série de Riemann 2
converge, on obtient que la série an converge .
n
n≥2

7. D’après son expression, il est clair que An > 0 pour n ≥ 1 et


1 1
ln(An ) = − ln(n!) + n ln n − n ln(e) + ln n = − ln(n!) + (n + ) ln n − n.
2 2
On aura donc :
1 1
ln(An ) − ln(An−1 ) = − ln(n!) + (n + ) ln n − n + ln((n − 1)!) − (n − ) ln(n − 1) + (n − 1)
 2   2
n−1 (n − 1)! 1 1
= −1 − n ln + ln + ln(n) + ln(n − 1))
n n! 2 2
 
1 1 1
= −1 − n ln 1 − − ln(n) + ln(n) + ln(n − 1))
n 2 2
     
1 1 n−1 1 1
= −1 − n ln 1 − + ln = −1 − (n − ) ln 1 −
n 2 n 2 n

et donc an = ln(An ) − ln(An−1 ) .


P
8. On sait d’après le cours que la série ln(An ) − ln(An−1 ) est de même nature que la suite (ln(An ))n . La série
P
an converge et an = ln(An )−ln(An−1 ), d’où la suite (ln An )n converge. Notons α la limite de la suite (ln An )n .
Par continuité de la fonction exp sur R, on obtient la convergence de la suite (An )n vers le réel ` = eα > 0 .
n→+∞ n! 1
9. (a) Puisque lim An = ` > 0, on a : An −→ ` et par passage à l’inverse √ ∼ ou encore :
n→+∞ nn e−n n `
1 n −n √
n! ∼ n e n.
`
r
π (2n)! π
(b) On a vu que W2n ∼ et W2n = 2n , on aura donc :
4n 2 (n!)2 2
√ l2
r
π 1 1 π
∼ (2n)2n e−2n 2n · 2n · · 2n −2n .
4n ` 2 2 n e n
r r
π π 2 1
Par conséquent ∼ ·`· et après simplifications : ` = √ .
4n 2 n 2π

Finalement : n! ∼ nn e−n 2πn pour n au voisinage de +∞ .

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