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DM 2 pour le Vendredi 4 octobre 2019 PC*

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Problème : Règle de Gauss pour les séries numériques


Partie 1 Un premier exemple
On considère la suite (u n )nÊ1 définie en posant :

1 Y n 2k − 1
∀n Ê 1, u n = p
n k=1 2k

1. Programmation P YTHON.
(a) Définir une fonction u(n) qui calcule et renvoie la valeur de u n .
(b) Représenter graphiquement les 20 premiers termes des suites (u n ) et (nu n ). X
(c) Que peut-on conjecturer sur le comportement de la suite (u n ) ? Sur la nature de la série u n ?
On définit une suite (v n )nÊ1 en posant pour n ∈ N∗ : v n = nu n .
v n+1 v n+1
2. Simplifier et déterminer un équivalent de − 1 lorsque n → +∞.
vn vn
X v n+1
3. Démontrer que la série ln converge.
nÊ1 vn
n
X v k+1
4. Soit n Ê 1. Simplifier S n = ln et en déduire que la suite (ln v n )nÊ1 est convergente.
k=1 vk

5. Démontrer que la suite (v n )nÊ1 converge vers une limite ` > 0 et en déduire la nature de la série
P
un .

Partie 2 Cas général


On considère une suite (u n )nÊ1 telle que u n > 0 pour tout n Ê 1 et on suppose qu’il existe α ∈ R et β > 1
tels que :

u n+1 α
µ ¶
1
= 1− + o
un n n→+∞ n β
X
On veut étudier la nature de la série un .
nÊ1
6. On définit une suite (v n )nÊ1 en posant :

∀n Ê 1, v n = n α u n

et on considère un réel γ tel que 1 < γ < 2 et γ < β. Démontrer que :

v n+1
µ ¶
1
= 1+ o
vn n→+∞ n γ

X v n+1
7. Démontrer que la série ln converge.
nÊ1 vn

http://alexandre.boisseau.free.fr/Prive/WWW/MathsPCet/dm2.pdf
8. Démontrer que la suite (ln v n )nÊ1 converge.
k
9. Démontrer qu’il existe un réel k > 0 tel que u n ∼ .
n→+∞ n α

converge si, et seulement si, α > 1.


P
10. Démontrer que la série nÊ1 u n

11. Démontrer le résultat plus général suivant : si (u n )nÊ1 est une suite telle que u n > 0 pour tout
n Ê 1 et s’il existe α ∈ R et β > 1 tels que :

u n+1 α
µ ¶
1
= 1− + O
un n n→+∞ nβ

alors u n converge si, et seulement si, α > 1 (ce résultat constitue la règle de Gauss).
P

Partie 3 Une autre application


On considère la suite (u n )nÊ1 définie en posant :

1 n
Y
∀n Ê 1, u n = (3k − 2)
3n n! k=1

12. Déterminer des réels a et b tels que :

u n+1 b
µ ¶
1
=a+ + O
un n n→+∞ n2

X
13. Déterminer la nature de la série un .
Correction DM 2
Problème : Règle de Gauss pour les séries numériques

Partie 1 Un premier exemple


1. Pour le calcul de u n , on calcule tout d’abord le produit à l’aide d’une boucle for qui donne à une
variable k toutes les valeurs de 1 à n (compris).

import numpy as np
import matplotlib.pyplot as plt

def u(n):
p = 1
for k in range(1,n+1):
p = p*(2*k-1)/(2*k)
return p/n**0.5

Représentation graphique :

plt.plot(range(1,21),[u(n) for n in range(1,21)],'b+')


plt.plot(range(1,21),[n*u(n) for n in range(1,21)],'bo')
plt.xlabel("$n$")
plt.legend(["$u_n$","$nu_n$"])

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

un
nu n

2.5 5.0 7.5 10.0 12.5 15.0 17.5 20.0


n

On peut conjecturer les résultats suivants :


• La suite (u n ) converge vers 0 ;
• La suite (nu n ) converge vers une limite ` > 0 ;
En supposant que ceci soit vrai, on en déduit que u n ∼ `/n et on sait que la série de Riemann
P n→+∞ P
1/n diverge donc par comparaison de séries à termes positifs, la série u n diverge.
2. Pour n Ê 1, on a tout d’abord :
n+1
Y 2k − 1
p p p
u n+1 n k=1 2k n 2(n + 1) − 1 n 2n + 1
=p · n =p · =p ·
un n + 1 Y 2k − 1 n +1 2(n + 1) n + 1 2n + 2
k=1 2k

Ensuite :
p
v n+1 n + 1 u n+1 n + 1 n 2n + 1 n + 21
= · = ·p · =p
vn n un n n + 1 2n + 2 n(n + 1)
1 1 p
v n+1 n+ 2 n + 2 − n(n + 1)
−1 = p −1 = p
vn n(n + 1) n(n + 1)
On met n en facteur au numérateur et au dénominateur pour pouvoir faire intervenir les dévelop-
pements limités usuels : q
1
v n+1 1 + 2n − 1 + n1
−1 = q
vn 1+ 1 n
On rappelle :
α(α − 1) 2
(1 + x)α = 1 + αx + x + o (x 2 )
2 x→0
1 1
On applique en ce qui est légitime puisque −−−−−→ 0 et α = 1/2 :
n n n→+∞
r µ ¶
1 1 1 1
1+ = 1+ − 2+ o
n 2n 8n n→+∞ n 2
r µ ¶ µ ¶
1 1 1 1 1 1 1 1
1+ − 1+ = 1+ −1− + 2+ o 2
= 2
+ o
2n n 2n 2n 8n n→+∞ n 8n n→+∞ n2
1

n→+∞ 8n 2
r
1 v n+1 1
De plus, 1+ ∼ 1 de sorte que −1 ∼ .
n n→+∞ vn n→+∞ 8n 2
v n+1
3. On utilise −−−−−→ 1 et l’équivalent usuel ln(1 + x) ∼ x :
v n n→+∞ x→0

v n+1 v n+1 v n+1


µ ¶
1
ln = ln 1 + −1 ∼ −1 ∼
vn vn n→+∞ v n n→+∞ 8n 2

Ceci implique que ln(v n+1 /v n ) est positif à partir d’un certain rang. La série 1/n 2 est une série
P
P
de Riemann convergente donc par comparaison de séries à termes positifs la série ln(v n+1 /v n )
converge.
+∞
X
4. Soit n Ê 1. On peut décomposer S n = (ln v k+1 − ln v k ) et ainsi par télescopage :
k=1

S n = ln v n+1 − ln v 1
P
La série ln(v n+1 /v n ) est convergente donc ses sommes partielles S n convergent vers une limite
finie S. On a ainsi :
ln v n = S n−1 + ln v 1 −−−−−→ S + ln v 1
n→+∞

Ceci montre que la suite (ln v n ) converge.


5. Par composition des limites :

v n = eS n−1 +ln v 1 −−−−−→ eS+ln v 1


n→+∞

La suite (v n ) est donc convergente et sa limite est ` = eS+ln v 1 de sorte que ` > 0. On a ainsi nv n −−−−−→
n→+∞
` avec ` 6= 0 donc :

`
un ∼
n→+∞ n
P
Par définition de u n , u n est strictement positif à partir d’un certain rang. La série de Riemann 1/n
P
diverge donc par comparaison de séries à termes positifs, la série u n diverge.
Rq. Dans cet exemple, on a :
u n+1
−−−−−→ 1
u n n→+∞
P
et l’application de la règle de d’Alembert n’aurait pas permis de conclure sur la nature de la série nÊ1 u n .

Partie 2 Cas général


6. Pour n Ê 1 :

v n+1 (n + 1)α u n+1 1 α α


µ ¶ µ µ ¶¶
1
= = 1 + 1 − + o
vn nα un n n n→+∞ n β

Avec les développements limités usuels :

1 α α α(α − 1)
µ ¶ µ ¶
1
1+ = 1+ + 2
+ o
n n 2n n→+∞ n 2

On effectue le produit :

v n+1 α α(α − 1) α
µ µ ¶¶ µ µ ¶¶
1 1
= 1+ + + o 1− + o
vn n 2n 2 n→+∞ n 2 n n→+∞ nβ
α(α − 1)
µ ¶ µ ¶ µ ¶
1 1 1
= 1+ − α2 2 + o + o
2 n n→+∞ n 2 n→+∞ nβ

Comme on a par hypothèse γ < 2 et γ < β, les termes en o(1/n 2 ) et o(1/n 2 ) sont tous deux o(1/n γ .
Le terme en 1/n 2 est également o(1/n γ ). Ainsi :

v n+1
µ ¶
1
= 1+ o
vn n→+∞ n γ

v n+1
7. Lorsque n → +∞, − 1 −−−−−→ 0 donc :
vn n→+∞

v n+1 v n+1 v n+1


µ µ ¶¶
ln = ln 1 + −1 ∼ −1
vn v n→+∞ vn
µ ¶n
1
= o
n→+∞ n γ
¯ ¯
¯ v n+1 ¯
µ ¶
¯ln ¯= o 1
¯ vn ¯ n→+∞ n γ

La série nÊ1 n −γ est une série de Riemann convergente, donc par comparaison de séries à termes
P
P
positifs, la série ln(v n+1 /v n ) converge absolument, donc converge.
8. Soit N Ê 2, par télescopage :
NX
−1 v n+1
SN = ln = ln(v N ) − ln(v 1 )
n=1 vn
P
La série nÊ1 ln(v n+1 /v n ) étant convergente, la suite (S N )N Ê2 possède une limite finie et il en est
donc de même de la suite (ln(v N ))N Ê2 . La suite (ln v n )nÊ1 est par conséquent convergente.

9. Notons ` = lim ln v n , alors :


n→+∞

n α u n = v n = eln v n −−−−−→ e`
n→+∞

k
Posons k = e` , alors k est strictement positif et u n ∼ .
n→+∞ n α

10. Par comparaison de séries à termes positifs, les séries nÊ1 u n et nÊ1 n −α sont de même na-
P P

ture. Or, la série de Riemann nÊ1 n −α converge si, et seulement si, α > 1. Par conséquent, la série
P

nÊ1 u n converge si, et seulement si, α > 1.


P

11. Pour mieux expliciter la situation, on écrit le terme en O(1/n β ) sous la forme :
rn

où (r n ) représente une suite bornée. On a ainsi :
u n+1 α rn
= 1− + β
un n n
Considérons maintenant un réel b tel que 1 < b < β, alors :
u n+1 α rn 1
= 1 − + β−b · b
un n n n
rn
Comme (r n ) est bornée et β − b > 0, on a −−−−−→ 0 de sorte que :
n β−b n→+∞

u n+1 α
µ ¶
1
= 1− + o
un n n→+∞ n b
Sachant que b > 1, on est ramené à l’hypothèse faite au début de la partie 2. Le résultat de la question
10 s’applique de sorte que u n converge si, et seulement si, α > 1.
P

Partie 3 Une autre application


12. Pour n Ê 1, on a tout d’abord après simplification :
u n+1 3(n + 1) − 2 2 2 1
= = 1− = 1− ·
un 3(n + 1) 3(n + 1) 3n 1 + n1

1
On peut ainsi utiliser le développement limité en 0 de :
1+x
u n+1
µ µ ¶¶ µ ¶ µ ¶
2 1 1 2 2 1 2 1
= 1− 1− + o = 1− + + o = 1− + O
un 3n n n→+∞ n 3n 3n 2 n→+∞ n 2 3n n→+∞ n 2
On a donc le résultat demandé avec a = 1 et b = −2/3.
P
13. On applique la régle de Gauss (question 11) : comme 2/3 É 1, la série u n diverge.
Rq. On note que, dans ce cas également, la règle de d’Alembert ne permet pas de conclure.

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