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Lycée Louis-Le-Grand, Paris 2013/2014

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

Analyse 3 – Suites numériques : limites

Exercice 1 – Soit (un )n∈N une suite réelle.


1. On suppose que (un )n∈N tend vers +∞. Montrer que {un , n ∈ N} admet un plus petit élément.
2. On suppose que (un )n∈N converge vers un réel fini ℓ. Montrer que {un , n ∈ N} admet un plus petit ou un plus grand
élément. Décrire les suites convergentes (un )n∈N pour lesquelles {un , n ∈ N} n’admet pas à la fois un plus petit et
un plus grand élément.
3. On suppose que (un )n∈N est à termes positifs, et qu’elle tend vers 0. Montrer qu’il existe une infinité d’entiers p ∈ N
tels que pour tout n > p, un 6 up .

Exercice 2 – Soit (un ) et (vn ) deux suites à valeurs dans [0, 1] telles que lim un vn = 1. Montrer que (un ) et (vn )
n→+∞
tendent vers 1.

Exercice 3 – Soit (un )n∈N une suite à valeurs dans Z. Montrer que (un )n∈N converge vers une limite finie si et seulement
si elle est stationnaire, c’est-à-dire s’il existe un entier N tel que uN = uN +1 = · · · .
1/n
Exercice 4 – Soit (un )n∈N une suite à termes dans R∗+ . On suppose que (un )n∈N converge vers un réel ℓ.
1. Montrer que si ℓ < 1, alors (un )n∈N converge vers 0.
2. Montrer que si ℓ > 1, alors (un )n∈N converge vers +∞.

Exercice 5 – (Moyenne de Cesaro)


1
Soit (un )n∈N∗ une suite réelle et soit ∀n ∈ N∗ , vn = (u1 + · · · + un )
n
1. Montrer que si (un )n∈N∗ tend vers ℓ (fini ou infini), alors (vn )n∈N∗ tend aussi vers ℓ.
u 
n
2. Montrer que si (un+1 − un )n∈N∗ tend vers ℓ (fini ou infini), alors tend vers ℓ.
n n∈N∗
   
3. On suppose que (un )n∈N∗ est à termes dans R∗+ . Montrer que si uun+1 converge vers ℓ, alors u 1/n
n
n
n∈N
∗ n∈N∗
converge aussi vers ℓ.
 1/n
2n
4. Déterminer la limite de (un )n∈N∗ définie par un = .
n

Exercice 6 –
ω0 + 2ω1 + · · · + 2n ωn
1. Soit (ωn )n∈N une suite réelle, et (tn )n∈N la suite réelle définie par : ∀n ∈ N, tn = .
2n+1
Montrer que si (ωn ) admet une limite ℓ, alors tn admet aussi ℓ comme limite.
Z 1 n
1 + t2
2. Soit (an )n∈N la suite réelle définie par : an = dt.
0 2
(a) Montrer que (an )n∈N tend vers 0.
1 + (n + 1)an
(b) Montrer que pour tout n ∈ N, an+1 = .
2n + 3
3. Soit un = nan et vn = 2un+1 − un .
(a) Montrer que (vn ) tend vers 1.
(b) En exprimant un+1 en fonction de v0 , . . . , vn , déterminer la limtie de (un ).

Exercice 7 – En considérant sin(n + 1), montrer que la suite (sin(n)) n’admet pas de limite en +∞.

Exercice 8 – Déterminer l’existence et la valeur de la limite de la suite (un )n∈N définie, pour n > 2, par
Z 1√
n
un = sin x dx.
0

1
Exercice 9 – Soit f une fonction réelle continue et positive sur l’intervalle [a, b]. On admet l’existence d’un maximum M
de f sur [a, b] (résultat classique d’analyse). Montrer que :
! n1
Z b
lim (f (x))n dx =M
n→+∞ a

Exercice 10 – Soit (un )n∈N une suite réelle bornée telle que pour tout n ∈ N∗ , 2un 6 un+1 + un−1 .
1. Montrer que la suite (un+1 − un ) converge vers 0.
2. La suite (un ) est-elle convergente ?

Exercice 11 – Soit (un )n∈N une suite à valeurs dans [0, 1] telle que pour tout n ∈ N, (1 − un )un+1 > 14 .
1. Montrer que pour tout x ∈ [0, 1], x(1 − x) 6 14 . Pour quelles valeurs de x a-t-on l’égalité ?
2. En déduire que (un ) est monotone.
1
3. Montrer que (un ) est convergente, puis que lim un = .
n→+∞ 2

Exercice 12 – Soit (an )n∈N une suite de réels positifs. A cette suite a = (an ), on associe une suite u(a) = (un (a))n∈N
définie par : s r

q
un (a) = a0 + a1 + a2 + · · · + an .

1. Montrer que (un (a)) est une suite croissante.


2. Si (a) est la suite constante égale à 1, montrer que u(a) converge, et calculer sa limite.
3. Si la suite (a) est donnée par an = λ2
n+1
, pour un λ > 0 donné, montrer que u(a) converge, et calculer sa limite.
4. Soit (an ) et (a′n )deux suites à termes positifs. Si pour tout n, an 6 a′n , montrer que on a aussi pour tout n,
un (a) 6 un (a ). Est -ce que u(a) converge lorsque an = n ? an = n! ? an = nn ?

1
5. Montrer que pour tout n, on a un (a) > an2n+1 . Trouver un exemple de suite (an ) telle que u(a) ne converge pas.

Exercice 13 – Soit (un )n∈N la suite définie par u0 = 0, et pour tout n ∈ N, un+1 = 12 − un .

1. Montrer que la suite (un )n∈N est bien définie, et que : ∀n ∈ N, 0 6 un 6 12.
2. On considère les deux suites extraites (xn )n∈N et (yn )n∈N , définies pour tout n ∈ N par xn = u2n et yn = u2n+1 .
Montrer que (xn )n∈N et (yn )n∈N sont monotones. Quel est leur sens de variation ?
3. Montrer que pour tout n ∈ N, xn 6 yn 6 u1 6 4.
1
4. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , |un+1 − un | 6 √ |un − un−1 |.
4 2
5. Montrer que les suites (xn )n∈N et (yn )n∈N sont adjacentes. En déduire que (un )n∈N converge. Déterminer sa limite.

Exercice 14 – Soient u0 > 0, v0 > 0, u0 > v0 , 0 < q < p, et pour tout n > 0,
pun + qvn qun + pvn
un+1 = et vn+1 = .
p+q p+q
Montre que (un ) et (vn ) converge vers une limite commune, qu’on déterminera.

Exercice 15 –
On note E l’ensemble des suites réelles (un )n∈N qui vérifient la relation de récurrence

∀n ∈ N∗ , un+1 = (4n + 2)un + un−1 .

1. On considère les deux suites (αn )n∈N et (βn )n∈N appartenant à E et définies par α0 = β1 = 1 et α1 = β0 = 0.
(a) Étudier la monotonie et la convergence des suites (αn )n∈N et (βn )n∈N .
(b) Soit n ∈ N. Montrer que αn+1 βn − αn βn+1 = (−1)n+1 .
     
α2n α2n+1 αn
(c) En étudiant les deux suites et , montrer que converge vers un réel ℓ.
β2n n∈N∗ β2n+1 n∈N∗ βn n∈N∗
αn 1
(d) Montrer que pour tout entier naturel n non nul, −ℓ 6 .
βn βn βn+1

2
2. Dans cette question, (un )n∈N désigne une suite de E.
(a) Montrer qu’il existe deux réels λ et µ tels que : pour tout n de N, un = λαn + µβn .
(b) Déterminer, suivant les valeurs de λ et µ la limtie de (un ) (la discussion pourra faire intervenir le réel ℓ).

n
X 1
Exercice 16 – Calculer uk et sa limite, où u0 = 6 et ∀n ∈ N, un+1 = un + 5.
2
k=0
Même question avec u0 = 1, u1 = 2, ∀n ∈ N, un+2 = 4un+1 − 4un
Même question avec u0 = 1, u1 = 2, ∀n ∈ N, un+2 = −un+1 + 6un

Exercice 17 – Pour chacune des suites ci-dessous, expliciter le terme un en fonction de n :


1. u0 = 2, pour tout n > 0, un+1 = un + 4
un
2. u0 = 3, pour tout n > 0, un+1 = 3
un
3. u0 = 1, pour tout n > 0, un+1 = 2 +1
4. u0 = 1, u1 = 2, pour tout n > 0, un+2 = 12un − un+1 .
5. u0 = 1, pour tout n > 0, un+1 = 2un + n − 1
6. u0 = 1, u1 = 1, pour tout n > 0, un+2 = un+1 + 2un + 3.

Exercice 18 –
On considère la suite u définie par ses deux premiers termes u0 et u1 strictement positifs, et la relation de récurrence :
√ √
∀n ∈ N, un+2 = un+1 + un .

1. Démontrer que la suite (un )n est bien définie et à valeurs strictement positives.
2. Montrer qu’il existe un entier naturel p tel que : ∀n ∈ N, n > p =⇒ un > 1.
En déduire la seule limite finie possible pour la suite (un )n .
Dans toute la suite, l’entier p est fixé, tel que : ∀n ∈ N, n > p =⇒ un > 1.

un
3. On pose, pour tout entier naturel n, wn = − 1, et on considère la suite (xn )n>p , définie par :
2
xn+1 + xn
xp = |wp |, xp+1 = |wp+1 |, et ∀n > p, xn+2 = .
3
Montrer que la suite (xn )n>p converge vers 0.
4. Montrer que (un ) est convergente.

Exercice 19 – Étudier la convergence des suites définies par les récurrences ci-dessous :
−3 √ 2 1 + un
(a) u0 > , un+1 = 2un + 3 (b) u0 > 0, un+1 = (c) u0 6= 1, un+1 =
2 u2n 1 − un

1 4un + 2
(d) u0 ∈ R, un+1 = (4 − u2n ) (e) u0 6= −5, un+1 = (f) u0 ∈ R, un+1 = cos(un ).
3 un + 5


Exercice 20 – On considère la fonction f définie sur l’intervalle [0, +∞[ par f (x) = 1 + x, et la fonction g définie sur
1
]1, +∞[ par g(x) = . Soit (un ) définie par u0 = 1 et pour tout n ∈ N :
x−1
u2n+1 = f (u2n ) et u2n+2 = g(u2n+1 ).

Étudier la convergence de (un ).

Exercice 21 – (Algorithme de Héron) Soit a > 0, et (un )n∈N la suite définie par u0 > 0 et
 
1 a
∀n ∈ N, un+1 = un + .
2 un

1. Montrer que (un ) converge, et déterminer sa limite.



√ (un − a)2
2. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , un+1 − a 6 √ .
2 a

3

3. En déduire une majoration de |un − a| en fonction de a, u1 et n.
4. Donner une condition pour que cette majoration puisse s’exprimer en fonction de a, u0 et n. Quelle majoration
obtient-on ?
5. On prend a =√u0 = 2. Déterminer une valeur de n aussi petite que possible pour laquelle un donne une valeur
approchée de 2 à 10−100 près.

Exercice 22 –
2x3 + 2x − 1
1. Étudier la fonction f : x 7→ .
3
2. Soit la suite définie par la donnée de u0 , et, pour tout n ∈ N, un+1 = f (un ). Étudier la convergence de la suite (un ),
suivant les valeurs de u0 .
2n
X (−1)k xk
Exercice 23 – On définit pour tout n ∈ N∗ le polynôme : Pn = .
k
k=1
1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , il existe un unique réel xn de R∗+ tel que Pn (xn ) = 0, et que de plus 1 < xn 6 2.
Z xn 2n
t −1 n
2. Montrer que, pour tout n ∈ N : ∗
dt > (xn − 1)2 .
1 t + 1 2
3. En déduire l’existence et la valeur de la limite de xn .
n
(−1)n

Exercice 24 – Déterminer les valeurs d’adhérence de (un )n∈N∗ , où : ∀n ∈ N , un =

1+ .
n

Exercice 25 – (Bolzano-Weierstrass et Borel-Lebesgue)


Soit (E, d) un espace métrique, et F un sous-ensemble de E.
• On dit que F est compact s’il vérifie la propriété de Bolzano-Weierstrass : de toute suite à valeurs dans F , on peut
extraire une suite convergeant vers une limite dans F . [
• On appelle recouvrement de F par des ouverts la donnée d’une famille (Ui )i∈I d’ouverts de E tels que F ⊂ Ui (les
i∈I
Ui ne sont pas forcément disjoints). On dit que le recouvrement est fini si I est fini.
• On dit que F vérifie la propriété de Borel-Lebesgue si de tout recouvrement de F par des ouverts on peut extraire un
recouvrement fini de F .
Soit F un sous-ensemble de E vérifiant la propriété de Borel-Lebesgue, et soit (un )n∈N une suite à valeurs dans F .
1. Justifier que si x n’est pas valeur d’adhérence de (un )n∈N , alors il existe εx > 0 tel que la boule B(x, εx ) contient
un nombre fini de termes de la suite (un )n∈N .
2. En déduire que F est compact.
On pourrait montrer que réciproquement, si F est compact, alors F vérifie la propriété de Borel-Lebesgue. Cette propriété
caractérise donc les compacts.

Exercice 26 – Montrer que l’ensemble des valeurs d’adhérence de (un ) est fermé.

Exercice 27 – Soit (un )n∈N une suite d’éléments de R∗+ telle que lim un = 0. Montrer qu’on peut trouver une bijection
σ : N → N telle que (uϕ(n) )n∈N soit décroissante de limite nulle.

Exercice 28 –
1. Soit (un )n∈N une suite telle que pour tout (m, n) ∈ N2 , un+m 6 un + um . Montrer que unn tend vers une limite −∞
ou finie.
√ 
2. Soit (vn )n∈N une suiteà valeurs dans R+, telle que pour tout (m, n) ∈ N2 , vm+n 6 vm vn . Montrer que n vn

converge et que sa limite est inf n∈N n vn .

Exercice 29 – Soit (an ) et (bn )deux suites complexes tendant vers 0. On suppose qu’il existe M ∈ R∗+ tel que pour tout
n
X X n
n ∈ N∗ , |bk | 6 M . Montrer que ak bn+1−k tend vers 0.
k=1 k=1

Exercice 30 – Soit x un irrationnel, et (pn )n∈N et (qn )n∈N deux suites, (qn ) ne s’annulant pas. Montrer que si pqnn → x,
alors |pn | → +∞ et |qn | → +∞.
√ √
Exercice 31 – Soit pour tout n ∈ N, un = n − ⌊ n⌋. Montrer que tout x ∈ [0, 1] est valeur d’adhérence de (un ).

Exercice 32 – Montrer que si un+1 − un → 0, alors l’ensemble des valeurs d’adhérence de (un ) est un intervalle.

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