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2) Composition de limites
Soient f une fonction numérique et (un )n∈N une suite réelle telle que un soit dans l’ensemble de définition
de f à partir d’un certain rang.
Si (un )n∈N converge vers a et si f admet une limite ℓ en a, alors la suite f (un ) n∈N converge vers ℓ.
Si (un )n∈N converge vers a et si f est continue en a, alors la suite f (un ) n∈N converge vers f (a).
Plus précisément, si (un )n∈N est une suite réelle croissante, alors
lim un = sup {un , n ∈ N} ∈ R ∪ {+∞}
n→∞
(soit elle est majorée, auquel cas elle converge, soit elle a pour limite +∞).
De même, si (un )n∈N est une suite réelle décroissante, alors
lim un = inf {un , n ∈ N} ∈ R ∪ {−∞}
n→∞
(soit elle est minorée, auquel cas elle converge, soit elle a pour limite −∞).
5) Suites adjacentes
Définition : deux suites réelles (an )n∈N et (bn )n∈N sont adjacentes si et seulement si l’une est croissante,
l’autre décroissante et lim (an − bn ) = 0.
n→∞
Théorème : si (an )n∈N et (bn )n∈N sont adjacentes, avec (an )n∈N croissante et (bn )n∈N décroissante,
alors ∀ (p, q) ∈ N2 ap ≤ bq et (an )n∈N et (bn )n∈N convergent vers une même limite.
NB : un énoncé équivalent est le théorème des segment emboîtés : si [an , bn ] n∈N est une suite décrois-
sante de segments de R, telle que lim (an − bn ) = 0, alors [an , bn ] est un singleton.
n→∞
n∈N
Remarque pratique : pour montrer que deux suites sont adjacentes, sachant que l’une est croissante
et l’autre décroissante, penser éventuellement à montrer d’abord que les deux convergent (par exemple
à l’aide du § 1), puis que leurs limites sont égales (en utilisant les définitions des suites). On en déduit
que la différence converge vers 0 !
6) Suites extraites
Définition : on
appelle
suite extraite (ou sous-suite) d’une suite (an )n∈N toute suite de la forme
aϕ(n) n∈N , où ϕ est une application strictement croissante de N dans N (en parti-
culier lim ϕ = +∞).
+∞
Exemples : (an+1 )n∈N , (a2n )n∈N , (a2n )n∈N sont des suites extraites de (an )n∈N .
Propriété : si (an )n∈N admet une limite (dans R), alors toute suite extraite de (an )n∈N admet la même
limite.
Exercice classique : si (a2n )n∈N et (a2n+1 )n∈N admettent une même limite ℓ, alors (an )n∈N admet
pour limite ℓ (mais cf. (−1)n n∈N . . . ).
7) Théorème de Bolzano-Weierstrass
Théorème : de toute suite réelle bornée, on peut extraire une suite convergente.
1) Généralités
On se donne une application f : D → R et on s’intéresse aux suites réelles (un )n∈N définies par la donnée
de u0 , dans l’ensemble de définition D de f , et la relation de récurrence : ∀n ∈ N un+1 = f (un ).
a) Définition de la suite (un )n∈N
On peut chercher une partie F de D, stable par f , telle que u0 ∈ F ; il est alors clair par récurrence
que la suite est définie et a tous ses termes dans F .
b) Représentation graphique
Ayant tracé le graphe Γ de f et la bissectrice ∆ du repère (d’équation y = x), partant du point (u0 , u1 )
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Rappel : (un )n∈N converge vers ℓ si et seulement si(u2p )p∈N et (u2p+1 )p∈N convergent vers ℓ.
2) Rapidité de convergence
a) Cas d’une fonction contractante
Supposons f : F → F et k ∈ [0, 1[ tels que : ∀ (x, y) ∈ F 2 |f (x) − f (y)| ≤ k · |x − y| (penser à
l’inégalité des accroissements finis . . . ).
Si f admet pour point fixe ℓ dans F et si u0 ∈ F , une récurrence immédiate montre que
∀n ∈ N |un − ℓ| ≤ kn · |u0 − ℓ|
(majoration par une suite géométrique). On a convergence très rapide de (un )n∈N vers ℓ.
b) Convergence quadratique
Supposons f : F → F , λ ∈ R+∗ et ℓ ∈ F point fixe de f tels que : ∀x ∈ F |f (x) − ℓ| ≤ λ · |x − ℓ|2 .
Si u0 ∈ F et p ∈ N, une récurrence immédiate montre que
· |up − ℓ|2
n−p
|un − ℓ| ≤ λ2
n−p
−1
∀n ≥ p
Pourvu que |λ · (up − ℓ)| < 1, pour une certaine valeur de p, on a convergence “ultra-rapide” de (un )n∈N
vers ℓ. On a coutume de dire que le nombre de décimales exactes est doublé à chaque itération (si l’on
considère un comme une valeur approchée de ℓ).
√ 1 a √
Exemple : pour a > 0 donné, soient F = [ a, +∞[ et f : x → x+ ; on vérifie que a est point
2 x
fixe de f et que
√ 1 √ 2 1 √ 2
∀x ∈ F f (x) − a = x− a ≤ √ x− a
2x 2 a
Pour a = 2 et u0 = 2, on trouve :
u1 ≈ 1.5000000000000000000000000000000000000000000000000
u2 ≈ 1.4166666666666666666666666666666666666666666666667
u3 ≈ 1.4142156862745098039215686274509803921568627450980
u4 ≈ 1.4142135623746899106262955788901349101165596221157
u5 ≈ 1.4142135623730950488016896235025302436149819257762
u6 ≈ 1.4142135623730950488016887242096980785696718753772
√tandis que :
2 = 1.4142135623730950488016887242096980785696718753769 . . .
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3) Suites arithmético-géométriques
Ici F = R et f : x → ax + b (a ∈ R\ {0, 1}et b ∈ R∗ ). Les idées précédentes s’appliquent, mais on peut
exprimer directement un en fonction de n :
b
• on détermine le point fixe ω de f : ω = ;
1−a
• on remarque que la suite (un − ω)n∈N est géométrique, de raison a.
Par suite,
∀n ∈ N un = ω + an . (u0 − ω)
et (un )n∈N converge (vers ω) si et seulement si (|a| < 1 ou u0 = ω).
4) Récurrences homographiques
a
ax + b d
Ici f : x → avec c = 0 et ad − bc = 0 ; f est une bijection de R\ − dans R\ ; la
cx + d c c
définition de la suite (un )n∈N dans le cas général n’est pas triviale, il est bon de trouver F stable par
f. . . Précisément, (un )n∈N est définie si et seulement si u0 n’appartient pas à l’ensemble des valeurs
prises par la suite (vn )n∈N telle que
d
v0 = − et ∀n vn+1 = f −1 (vn ) (tant qu’elle est définie !)
c
Les points fixes de f sont les solutions d’une équation du second degré.
On peut ici aussi exprimer directement un en fonction de n :
un − α
• si f admet deux points fixes distincts α et β, on vérifie que la suite est géométrique ;
un − β
1
• si f admet un unique point fixe α (racine double. . . ), on vérifie que la suite est
un − α
arithmétique.