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I.

Compléments sur les suites de nombres complexes

En première année, vous avez étudié les suites de nombres réels. Le but de cette note est d’étendre la
théorie connue aux suites de nombres complexes.
On rappelle que tout nombre complexe z ∈ C s’écrit de manière unique sous la forme z = a + ib où
(a, b) ∈ R2 . Le réel a est la partie réelle de z, notée Re(z) et b est la partie imaginaire de z, notée Im(z).
Le conjugué de z, noté z, est le nombre complexe z = Re(z) − iIm(z). Le module de z, noté ∣z∣, est le réel
positif défini par √ √
∣z∣ = zz = Re(z)2 + Im(z)2 ,
et on rappelle que si z ′ est un autre nombre complexe alors ∣z − z ′ ∣ représente la distance entre z et z ′ dans
le plan complexe.
Le module vérifie sur C les propriétés suivantes, analogues à celles de la valeur absolue sur R :
● ∀z ∈ C ∣z∣ = 0 ⇔ z = 0,
● ∀(z, z ′ ) ∈ C2 ∣zz ′ ∣ = ∣z∣.∣z ′ ∣,
● ∀(z, z ′ ) ∈ C2 ∣∣z∣ − ∣z ′ ∣∣ ⩽ ∣z − z ′ ∣ ⩽ ∣z∣ + ∣z ′ ∣.

1) Définition et premières propriétés


La définition de la convergence d’une suite de nombre complexes est le pendant direct de la convergence
d’une suite de réels à ceci près qu’on utilise le module à la place de la valeur absolue.
Définition

Soit (zn )n⩾0 ∈ CN une suite de nombre complexes et ℓ ∈ C. On dit que (zn )n⩾0 converge vers ℓ
lorsque
∀ε > 0 ∃N ∈ N, ∀n ⩾ N ∣zn − ℓ∣ < ε.

Remarques :
● Dans cette définition, le nombre complexe ℓ est nécessairement unique (même preuve que dans le
cas réel). On note ℓ = lim zn .
n→+∞
● Notons que puisque le module d’un nombre réel est égal à sa valeur absolue, une suite de réels
(zn )n⩾0 converge vers le réel ℓ au sens de la précédente définition, exactement lorsqu’elle converge
vers ℓ au sens de la définition vue en L1. Cette définition de la convergence étend donc aux suites
complexes, celle vue en L1 pour les suites réelles.
● L’ensemble {z ∈ C, ∣z − ℓ∣ < ε} est le disque ouvert du plan complexe de centre ℓ et de rayon ε. Cette
définition signifie donc que tout disque (de rayon ε > 0) de centre ℓ contient tous les termes de la
suite à partir d’un certain rang (N qui dépend du rayon ε).

En procédant comme dans le cas réel (preuve en exercice), on peut établir la linéarité de la limite :

Proposition 1

Soit (zn )n⩾0 et (zn′ )n⩾0 deux suites de nombres complexes convergentes. Soit (λ, µ) ∈ C2 . La suite
(λzn + µzn′ )n⩾0 est convergente et on a

lim (λzn + µzn′ ) = λ lim zn + µ lim zn′ .


n→+∞ n→+∞ n→+∞

La caractérisation suivante est essentielle car elle permet de ramener la convergence d’une suite de
nombre complexes à celle de deux suites de nombres réels.

1
Proposition 2

Soit (zn )n⩾0 ∈ CN une suite de nombre complexes. La suite (zn )n⩾0 est convergente si et seule-
ment si les deux suites réelles (Re(zn ))n⩾0 et (Im(zn ))n⩾0 sont convergentes. De plus, en cas de
convergence, on a
lim zn = lim Re(zn ) + i lim Im(zn ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞

Preuve
Supposons que la suite de nombres complexes (zn )n⩾0 converge vers ℓ ∈ C. Soit ε > 0. Soit N ∈ N tel que
pour tout n ⩾ N on a ∣zn − ℓ∣ < ε. Des inégalités,

∀z ∈ C ∣Re(z)∣ ⩽ ∣z∣ et ∣Im(z)∣ ⩽ ∣z∣,

on déduit que

∀n ⩾ N ∣Re(zn ) − Re(ℓ)∣ = ∣Re(zn − ℓ)∣ ⩽ ∣zn − ℓ∣ < ε et ∣Im(zn ) − Im(ℓ)∣ < ε.

Donc les suites (Re(zn ))n⩾0 et (Im(zn ))n⩾0 convergent respectivement vers Re(ℓ) et Im(ℓ).
Réciproquement, supposons que les suites réelles (Re(zn ))n⩾0 et (Im(zn ))n⩾0 convergent respectivement
vers ℓ1 et ℓ2 . Alors, par linéarité de la limite, la suite (zn )n⩾0 = (Re(zn )+iIm(zn ))n⩾0 converge vers ℓ1 +iℓ2 .

Tous les résultats élémentaires vus en L1 au sujet des suites de réels s’étendent aux suites de complexes.
Les vérifications sont laissées en exercice. Dans la suite, nous ne nous intéressons qu’au thóerème de
Bolzano-Weierstrass et à la convergence des suites de Cauchy dans C.

2) Théorème de Bolzano-Weierstrass
Définition

Une suite (zn )n⩾0 de nombre complexes est dite bornée lorsqu’il existe M > 0 tel que

∀n ∈ N ∣zn ∣ ⩽ M.

Remarque : Montrez que (zn )n⩾0 est bornée si et seulement si (Re(zn ))n⩾0 et (Im(zn ))n⩾0 sont des suites
bornées de nombres réels.

Théorème 3 (Bolzano-Weierstrass)

De toute suite bornée de nombres complexes on peut extraire une sous-suite convergente.

Preuve
Soit (zn )n⩾0 une suite bornée de nombres complexes. Les suites (Re(zn ))n⩾0 et (Im(zn ))n⩾0 sont des
suites bornées de nombres réels. La suite (Re(zn ))n⩾0 étant bornée, la version réelle du théorème de
Bolzano-Weierstrass permet d’affirmer qu’il existe φ ∶ N → N, strictement croissante, et ℓ1 ∈ R tel que
lim Re(zφ(n) ) = ℓ1 . La suite (Im(zφ(n) ))n⩾0 étant aussi bornée, il existe ψ ∶ N → N, strictement crois-
n→+∞
sante, et ℓ2 ∈ R tel que lim Im(zφ(ψ(n)) ) = ℓ2 . Puisqu’elle est extraite d’une suite convergente, la suite
n→+∞
(Re(zφ(ψ(n)) ))n⩾0 converge vers ℓ1 . Grâce à la proposition 2, on obtient que la suite extraite (zφ○ψ(n) )n⩾0
converge vers ℓ1 + iℓ2 .

2
Remarque : Outre le théorème de Bolzano-Weierstrass réel, ce qui fait marcher la preuve est un argu-
ment d’extractions successives. L’idée naïve qui consisterait à extraire de (Re(zn ))n⩾0 et de (Im(zn ))n⩾0 ,
indépendamment, deux sous-suites convergentes (Re(zφ(n) ))n⩾0 et (Im(zψ(n) ))n⩾0 est vouée à l’échec : si
φ(n) = 2n et ψ(n) = 2n + 1 (par exemple), on ne peut rien dire de la convergence de la suite (z2n )n⩾0 ni de
(z2n+1 )n⩾0 ni d’aucune de leurs sous-suites.

3) Convergence des suites de Cauchy


Définition

Soit (zn )n⩾0 une suite de nombres complexes. On dit que (zn )n⩾0 est une suite de Cauchy de
nombres complexes lorsque :

∀ε > 0 ∃N ∈ N, ∀q, p ⩾ N ∣zq − zp ∣ < ε.

Remarque : Cette définition étend aux suites complexes la notion de suite de Cauchy de nombres réels vue
en L1.
Théorème 4

Soit (zn )n⩾0 une suite de nombres complexes. La suite (zn )n⩾0 est convergente si et seulement
si elle est de Cauchy.

Preuve
Le fait que toute suite convergente est de Cauchy est élémentaire et laissé en exercice (preuve identique
à celle vue en L1 pour les suites réelles). Pour la réciproque, supposons que (zn )n⩾0 est de Cauchy. Alors,
les suites réelles (Re(zn ))n⩾0 et (Im(zn ))n⩾0 sont de Cauchy (le prouver en imitant la preuve du sens
direct de la proposition 2). Ces suites de Cauchy réelles sont donc convergentes d’après le théorème vu
en L1. Grâce à la proposition 2, on obtient que (zn )n⩾0 est convergente.

II. Compléments sur les comparaison asymptotiques de suites


Le but de cette note est de fournir quelques propriétés essentielles et règles de calcul utiles pour
manipuler ces relations de comparaison.

1) Rappels et propriétés élémentaires


Définition

Soient u = (uk )k∈N et v = (vk )k∈N deux suites de nombres complexe. On dit que u est
● équivalente à v, noté uk ∼ vk , lorsqu’il existe une suite (εk )k∈N et k0 ∈ N tel que

∀k ⩾ k0 uk = εk vk et lim εk = 1,
k→+∞

● négligeable par rapport à v, noté uk = o(vk ), lorsqu’il existe (εk )k∈N et k0 ∈ N tel que

∀k ⩾ k0 uk = εk vk et lim εk = 0,
k→+∞

● dominée par v, noté uk = O(vk ), lorsqu’il existe une suite (εk )k∈N et k0 ∈ N tel que

∀k ⩾ k0 uk = εk vk et (εk )k∈N bornée.

3
Remarques :
● Si une suite (uk ) est équivalente, négligeable ou dominée par la suite nulle, alors la suite (uk ) est
nulle à partir d’un certain rang. La réciproque est également vraie. En pratique, il est donc assez
rare qu’une suite soit (par exemple) équivalente à la suite nulle.
● Soit ℓ un nombre complexe non nul. Une suite (uk ) converge vers ℓ si et seulement si uk ∼ ℓ.
● Supposons que uk ∼ vk et que (vk ) admet une limite. Alors (uk ) admet une limite et lim uk =
k→+∞
lim vk . Les équivalents sont donc utiles pour déterminer des limites.
k→+∞

Proposition 5

1. La relation ∼ est une relation d’équivalence sur l’ensemble des suites complexes,
2. Les relations o et O sont transitives sur l’ensemble des suites complexes,
3. uk ∼ vk si et seulement si uk − vk = o(vk ),
4. uk = O(vk ) si et seulement si ∃C > 0 ∃k0 ∈ N tel que ∀k ⩾ k0 ∣uk ∣ ⩽ C∣vk ∣,
5. Supposons qu’il existe N ∈ N tel que ∀k ⩾ N vk ≠ 0. Alors
uk uk uk
uk ∼ vk ⇔ lim = 1, uk = o(vk ) ⇔ lim = 0, uk = O(vk ) ⇔ ( ) est bornée.
k→+∞ vk k→+∞ vk vk k⩾N

Preuve
Commençons par 1).
Réflexivité : uk ∼ uk car il suffit de choisir k0 = 0 et ∀k ∈ N εk = 1.
Symétrie : supposons uk ∼ vk . Puisque (εk ) converge vers 1, il existe k1 ⩾ k0 tel que ∀k ⩾ k1 εk ≠ 0. La
suite (ε−1
k )k⩾k1 converge vers 1 et on a ∀k ⩾ k1 vk = ε−1
k uk . Donc vk ∼ uk .
Transitivité : supposons uk ∼ vk et vk ∼ wk . Il existe alors (εk ) et (ε′k ) des suites convergentes vers 1 et
k0 , k1 ∈ N tel que
∀k ⩾ k0 uk = εk vk et ∀k ⩾ k1 vk = ε′k wk .
La suite (εk ε′k ) converge vers 1 et on a ∀k ⩾ max(k0 , k1 ) uk = εk ε′k wk . Donc uk ∼ wk .
La transitivité des relations o et O se démontre de manière similaire.
Montrons le point 3). On prouve seulement le sens direct, car la réciproque est analogue. Supposons
uk ∼ vk . Il existe (εk ) une suite convergente vers 1 et k0 ∈ N tel que ∀k ⩾ k0 uk = εk vk . Posons ε′k = εk − 1.
La suite (ε′k ) converge vers 0 et on a ∀k ⩾ k0 uk = (1 + ε′k )vk , ou encore uk − vk = ε′k vk . On a donc
uk − vk = o(vk ).
Montrons le point 4). Supposons uk = O(vk ). Il existe (εk ) une suite bornée et k0 ∈ N tel que ∀k ⩾
k0 uk = εk vk . Puisque (εk ) est bornée, il existe C > 0 tel que ∀k ∈ N ∣εk ∣ ⩽ C. On en déduit que
∀k ⩾ k0 ∣uk ∣ = ∣εk vk ∣ ⩽ C∣vk ∣. Réciproquement, il suffit de poser
uk
si vk ≠ 0
∀k ⩾ k0 εk = { vk
0 si vk = 0

et de vérifier que ∀k ⩾ k0 uk = εk vk et ∣εk ∣ ⩽ C.


Prouvons seulement la première équivalence du point 5), les autres sont analogues. Supposons uk ∼ vk .
Pour k ⩾ max(k0 , N ) on a uvkk = εk et donc lim uvkk = 1. Réciproquement, supposons lim uvkk = 1. Posons
k→+∞ k→+∞
pour tout k ⩾ N εk = uk
vk . La suite (εk ) est convergente vers 1 et ∀k ⩾ N uk = εk vk . Donc uk ∼ vk .

Remarque : les croissances comparées s’écrivent :


● ∀α > 0 ∀q ∈ C ∣q∣ < 1 ⇒ q n = o( n1α ) et ∣q∣ > 1 ⇒ nα = o(q n ).
● ∀α > 0 ∀β > 0 (ln(n))β = o(nα ).
● Le point 3) s’avère souvent utile pour déterminer un équivalent de certaines sommes. Considérons
par exemple uk = 2k + k 2 et posons vk = 2k . On a k 2 = o(2k ), i.e. uk − vk = o(vk ), donc uk ∼ vk = 2k .

4
Exemples :
● On a n! = o(nn ). En effet, pour tout n ⩾ 2, on a
n
n! k 1 n k 1
= ∏ = ∏ ⩽ ,
nn k=1 n n k=2 n n

donc par encadrement, on en déduit que lim n!


n = 0.
n→+∞ n
n
● Soit q ∈ C tel que ∣q∣ > 1. On a q n = o(n!). En effet, montrons que lim ∣ qn! ∣ = 0. Posons n0 = E(2∣q∣).
n→+∞
Pour tout n > n0 on a
∣q∣n n
∣q∣ n0 ∣q∣ n ∣q∣ 1 n0 ∣q∣
=∏ =∏ ∏ ⩽ n−n0 ∏ ,
n! k=1 k k=1 k k=n0 +1 k 2 k=1 k
∣q∣
car pour tout k ⩾ n0 + 1, on a k ⩾ E(2∣q∣) + 1 > 2∣q∣, i.e. k < 21 . Par encadrement, on en déduit que
n
lim ∣ qn! ∣ = 0.
n→+∞

2) Quelques règles de calcul


Proposition 6

Soit (uk ), (vk ), (u′k ) et (vk′ ) des suites complexes.


1. On suppose uk = o(vk ) et u′k = o(vk ). Pour tout (λ, µ) ∈ C2 , on a λuk + µu′k = o(vk ).
2. On suppose uk = o(vk ) et u′k = o(vk′ ). Alors uk u′k = o(vk vk′ ).
3. Les deux points précédents sont également vrais pour la relation de domination O au
lieu de o.
4. On suppose uk ∼ vk et u′k ∼ vk′ . Alors uk u′k ∼ vk vk′ . De plus, si (u′k ) ne s’annule pas (à
partir d’un certain rang), alors uu′k ∼ vvk′ .
k k

5. On suppose uk ∼ u′k , vk ∼ vk′ et u′k = o(vk′ ). Alors uk = o(vk ).

Preuve
Les points 1) et 2) tiennent au fait qu’une combinaison linéaire et qu’un produit de suites convergentes
vers 0, converge aussi vers 0. Puisque c’est également vrai pour les suites bornées, on obtient le point 3).
Le point 4), quant à lui, est une conséquence du fait que tout produit ou quotient de suites qui convergent
vers 1, converge aussi vers 1.
Détaillons le point 5). Il existe des suites (εk ), (ε′k ) convergentes vers 1 et (ε′′k ) convergente vers 0 et des
rangs k0 , k1 et k2 tels que

∀k ⩾ k0 uk = εk u′k , ∀k ⩾ k1 vk′ = ε′k vk , ∀k ⩾ k2 u′k = ε′′k vk′ .

On en déduit
∀k ⩾ max(k0 , k1 , k2 ) uk = εk ε′′k ε′k vk ,
et puisque la suite (εk ε′k ε′′k ) converge vers 0, on a montré que uk = o(vk ).

Remarques :
● Attention, une erreur fréquente consiste à sommer les équivalents : l’assertion (uk ∼ u′k et vk ∼ vk′ ) ⇒
uk + vk ∼ u′k + vk′ est fausse. Voici un contre-exemple : uk = k + 1 ∼ k = u′k et vk = −k ∼ −k = vk′ et
pourtant (uk + vk ) = (1) n’est pas équivalente à (u′k + vk′ ) = (0).
● Une autre erreur fréquente consiste à composer des équivalents par une fonction : l’assertion uk ∼
vk ⇒ ∀f ∶ C → C f (uk ) ∼ f (vk ) est fausse. On a par exemple uk = k 2 + k ∼ k 2 = vk et pourtant
(euk ) n’est pas équivalent à (evk ), puisque eevkk = euk −vk = ek Ð→ +∞.
u

k→+∞

5
3) Comment obtenir un équivalent ?
a) Quelques cas d’école
Voici quelques exemples basés sur des limites de certains quotients classiques.
ln(1+uk )
On sait que lim ln(1+x)
x = 1. Par conséquent, si (uk ) est une suite convergente vers 0, on a lim uk = 1.
x→0 k→+∞
Cette dernière limite signifie que ln(1 + uk ) ∼ uk . On a donc, par exemple ln(1 + k1 ) ∼ k1 .
On obtient de la même manière les équivalents ci-dessous. Soit (uk ) une suite convergente vers 0, on a :

u2k
sin(uk ) ∼ uk , tan(uk ) ∼ uk , euk − 1 ∼ uk , ∀α ∈ R∗ (1 + uk )α − 1 ∼ αuk , cos(uk ) − 1 ∼ − .
2

b) Deux exemples
À partir de ces équivalents classiques et des règles de calcul énoncées dans les paragraphes précédents,
on peut déjà traiter beaucoup d’exemples non triviaux.

Exemples :
k 2 tan ( (k+1) 3)
k 2

1. Soit la suite (uk ) définie par ∀k ⩾ 1 uk = √ √ .


k+1− k
3 3

Commençons par trouver un équivalent du numérateur. Puisque k2


(k+1)3 ∼ k2
k3 = k1 , on a lim k2
(k+1) 3 = 0.
k→+∞
On en déduit que tan ( (k+1)3 ) ∼ (k+1)3 ∼ k1 . Par conséquent, k 2 tan ( (k+1)3 ) ∼ k. Occupons-nous
k2 k2 k2

maintenant du dénominateur. On a
√ √ 1 1/3
k + 1 − k = k 1/3 ((1 + ) − 1) .
3 3

k
1/3 √ √
Puisque (1 + k1 ) − 1 ∼ 3k , on en déduit que k + 1 − k ∼ k3k = 3k12/3 . Finalement, on obtient
1 3 3 1/3

k
uk ∼ 1 = 3k 5/3 .
3k2/3

On peut par exemple en déduire que la série à termes positifs ∑ u1k est convergente.
k⩾1

1 + 2−k − e1/k
2. Soit la suite (uk ) définie par ∀k ⩾ 1 uk = .
sin(ln(k + 1) − ln(k))
Écrivons le numérateur sous la forme suivante :
√ √
1 + 2−k − e1/k = ( 1 + 2−k − 1) − (e1/k − 1).

Puisque les suites (2−k ) et ( k1 ) convergent vers 0, on a 1 + 2−k − 1 ∼ 2−(k+1) et e1/k − 1 ∼ k1 . Or

2−(k+1) = o( k1 ). Grâce au 5) de la proposition 2, on en déduit que 1 + 2−k − 1 = o(e1/k − 1). Par
conséquent, on a
√ 1
1 + 2−k − e1/k = −(e1/k − 1) + o(e1/k − 1) ∼ −(e1/k − 1) ∼ − .
k
Occupons-nous du dénominateur. On a ln(k+1)−ln(k) = ln (1+ k1 ) ∼ k1 . Donc lim ln(k+1)−ln(k) = 0
k→+∞
et par conséquent, on a
1
sin(ln(k + 1) − ln(k)) ∼ ln(k + 1) − ln(k) ∼ .
k
− k1
Par quotient, on obtient finalement uk ∼ 1 = −1. Ceci signifie que lim uk = −1.
k k→+∞

6
c) Utilisation de développements limités
Lorsqu’on cherche un équivalent d’une somme de termes, il est bien souvent nécessaire d’utiliser des
développements limités. Voici un exemple simple : soit (vk ) la suite définie par ∀k ⩾ 1 vk = sin( k1 ) − k1 . Le
développement limité à l’ordre 3 de la fonction sinus en 0 est

x3
sin(x) = x − + x3 ε(x), où lim ε(x) = 0.
6 x→0

On a donc
1 1 1 ε( k1 )
∀k ⩾ 1 sin ( ) = − 3 + 3 ,
k k 6k k
ε( k1 )
et puisque lim ε(1/k) = 0, on a k3 = o( k13 ). On en déduit que
k→+∞

1 1 1
vk = − + o( ) ∼ − .
6k 3 k3 6k 3
Plus généralement, supposons que vk = f (uk ) où la fonction f admet un développement limité à tout ordre
en 0 et lim uk = 0. On cherche l’ordre p ∈ N le plus bas tel que la partie régulière du développement limité
k→+∞
de f à l’ordre p en 0 ne soit pas nulle. Il existe alors λ ∈ R∗ tel que

f (x) = λxp + xp ε(x), où lim ε(x) = 0.


x→0

On en déduit que
vk = f (uk ) = λupk + upk ε(uk ) = λupk + o(upk ) ∼ λupk .
1
Exercice : Déterminer un équivalent de la suite (vk ) définie par ∀k ∈ N vk = ln(1 + 2−k ) − .
2k +2
réponse : vk ∼ 1
3.23k+2
.

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