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Une suite numérique (un )n∈IN ou (un ) est une application n → un de IN dans IK. un
s'appelle le terme général de la suite.
Dénition 2.
• Il est facile de voir qu'une suite est bornée si et seulement si elle est majorée et minorée.
• La notion mathématique la plus importante concernant les suites est celle de convergence. Nous
donnons d'abord la dénition de cette notion.
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Dénition 3.
Proposition 4.
Soient (un ) et (vn ) deux suites de réels tels que pour tout n ∈ IN, un ≤ vn . Supposons
que lim un = l1 et que lim vn = l2 . Alors l1 ≤ l2 .
n→∞ n→∞
Remarque 5.
Même si on suppose que pour tout n ∈ IN, un < vn , on ne peut pas en déduire que l1 < l2
(on a normalement une inégalité large l1 ≤ l2 ).
Exemple : pour les deux suites , un = 0 et vn = 1/n, on a, ∀n ∈ IN∗ , un < vn mais
l1 = l2 = 0.
Soient (un ), (vn ) et (wn ) trois suites de réels telles que pour tout n ∈ IN on a : un ≤
vn ≤ wn . On suppose que lim un = lim wn = l (l ni ou inni). Alors lim vn = l.
n→∞ n→∞ n→∞
• Il existe une notion proche de celle de suite convergente, mais ne nécessitant pas de préciser la
valeur de l.
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Dénition 7 (Suite de Cauchy).
Soit (un ) une suite réelle. On dit que (un ) est une suite de Cauchy si et seulement si on
a:
pour tout ε > 0, il existe Nε tel que : ∀n ≥ Nε et ∀m ≥ Nε ⇒ |un − um | ≤ ε.
Propriété 8.
Remarque 9.
Si dans un ensemble toute suite de Cauchy est convergente, on dit que cet ensemble est
complet.
I Exemple :
Q n'est pas complet. En eet, considérons la suite dénie par u0 = 2 et pour tout n ∈ IN,
un+1 = ( 12 )(un + u2n ). Tous les un sont bien dans Q et peut montrer facilement que cette suite est
de Cauchy. Or, si sa limite est l, alors l = ( 12 )(l + 2l ), c'est à dire l2 = 2 donc l n'existe pas dans Q!
IR est le complété de Q: c'est Q "au quel on rajoute toutes les limites des suites de
Cauchy". (Cette phrase ne constitue bien sûr pas une construction rigoureuse de IR).
Mais ce n'est pas la seule façon de construire IR. Il en existe deux autres équivalentes.
L'une d'elle permet de dénir IR à partir de Q par la notion de borne sup qui est l'objet
du § suivant.
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1.1.2 Bornes supérieures, inférieures. Maximum, minimum
Dénition 12.
• Sous réserve d'existence, la borne supérieure et la borne inférieure sont uniques. On notera :
M = sup(A), m = inf(A).
M est un majorant de A,
• Une propriété analogue à celle ci dessus est aussi vraie pour la borne inférieure.
Dénition 14.
1. Toute partie A de IR non vide et majorée (resp. minorée) admet une borne
supérieure (resp. une borne inférieure).
2. Tout réel est la borne supérieure (resp. inférieure) d'un ensemble de Q. On dit que
Q est dense dans IR.
• De l'assertion 2 ci dessus on peut en déduire que " Tout nombre irrationnel est limite d'une suite
de nombres rationnels ".
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Remarque 16.
La version légère de l'assertion 1 ci dessus peut se traduire par " Toute suite de nombres
réels croissante (resp. décroissante) et majorée (resp. minorée) est convergente ". √
Cependant Q n'a pas la propriété de la borne sup : {x ∈ Q tel que x2 < 2} admet √ 2
comme borne sup dans IR et n'admet pas de borne sup dans Q. Par ailleurs, 2 peut
être approché par une suite de nombres rationnels, par exemple la suite de Héron √ (voir
début de ce chapitre)
√ qu'on peut montrer qu'elle est croissante et majorée par 2, donc
elle converge vers 2.
• Enn, la troisième façon de construire IR utilise les suites croissantes (resp. décroissantes) et
majorées (resp. minorées) : IR sera alors Q auquel on rajoute "toutes les limites de suites croissantes
(resp. décroissantes) et majorées (resp. minorées) de Q". On a alors le résultat suivant.
Proposition 17.
Toute suite réelle (un ) croissante et majorée (resp. décroissante et minorée) converge et
on a lim un = sup un (resp. lim un = inf un ).
n→∞ n∈IN n→∞ n∈IN
• Le résultat ci dessus n'est pas vrai dans Q (comme contre exemple, la suite de Héron).
On dit que deux suites de réels (un ) et (vn ) sont adjacentes si et seulement si :
a- l'une des deux suites est décroissante,
b- l'autre suite est croissante,
c- lim (un − vn ) = 0.
n→∞
Proposition 19.
Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles adjacentes telles que (un ) soit décroissante et (vn )
soit croissante. Alors :
1. ∀ (n, m) ∈ IN2 on a vn ≤ um ,
2. lim un et lim vn existent, sont nies et sont égales.
n→∞ n→∞
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Dénition 20.
On dit qu'une suite (un ) est négligeable devant une autre suite (vn ) si et seulement si il
existe une suite (εn ) qui converge vers 0 et un entier N tel que :
∀ n ≥ N, un = vn εn .
I Exemples :
1
1. 1
n2 est négligeable devant 1
n lorsque n → +∞. En eet n2
1 = 1
n → 0. On notera 1
n2 = o( n1 ).
n
2. log(n) est négligeable devant nα , α > 0, lorsque n → +∞. En eet, d'après les croissances
comparées classiques log(n)
nα → 0. On écrira log(n) = o(n ).
α
• Interprétation :
Si vn 6= 0, à partir d'un certain rang, dire que (un ) est négligeable devant (vn ) équivaut à dire que
: un
= εn → 0 lorsque n → +∞.
vn
Proposition 21.
Dénition 22.
On dit que deux suites (un ) et (vn ) sont équivalentes si et seulement si il existe une suite
(εn ) qui tend vers 0 et un entier N tel que :
∀ n ≥ N, un = vn (1 + εn ).
On notera un ≈ vn .
• Interprétation :
• Si vn 6= 0, à partir d'un certain rang, dire que (un ) est équivalente devant (vn ) équivaut à
dire que :
un
= 1 + εn → 1 lorsque n → +∞.
vn
C'est ce qui est demandé à faire dans la pratique. Quand une fraction tend vers 1, le
numérateur et le dénoménateur sont presque égaux.
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• La dénition de suites équivalentes fait jouer un rôle symétrique aux deux suites (ce qui
justie le mot équivalent car si ∀n > N, un ≈ vn on obtient aussi :
1 −εn
vn = u n = un 1 + = un (1 + αn ), avec αn → 0. D'ou vn ≈ un .
1 + εn 1 + εn
Propriété 23.
1. Si un ≈ vn alors vn ≈ un (symétrie)
2. Si un ≈ vn et vn ≈ wn alors un ≈ wn (transitivité).
3. Si un ≈ vn et u0n ≈ vn0 alors un .u0n ≈ vn .vn0 (compatibilité avec le produit).
4. Si un ≈ vn et u0n ≈ vn0 alors un
u0n ≈ vn
0
vn (compatibilité avec le quotient).
5. Si un ≈ vn alors uαn ≈ vnα (compatibilité avec l'élévation à la puissance).
6. Si un ≈ vn et si un →n→∞ l (resp. ∞) alors vn →n→∞ l (resp. ∞)
7. Si un →n→∞ l 6= 0 alors un ≈ l.
8. Si un ≈ vn et si lim un = lim vn = 0+ (resp. +∞) alors log(un ) ≈ log(vn ).
n→∞ n→∞
Remarque 24.
En général, un ≈ vn n'implique pas que f (un ) ≈ f (vn ). En eet, voici un contre exemple
simple qui montre ceci.
Soient un = n+n2 et vn = n2 . Montrons que un ≈ vn mais eun n'est pas uéquivalent à evn .
Puisque le rapport uvnn = n1 + 1 → 1, on en déduit que un ≈ vn , mais eevn = en → +∞,
n
• Voici une liste d'équivalents classiques à connaître. Si (εn ) est une suite convergeant vers 0, alors
on a :
1. log(1 + εn ) ≈ εn .
2. eεn − 1 ≈ εn .
3. (1 + εn )α − 1 ≈ α.εn , α ∈ IR.
4. sin(εn ) ≈ εn .
5. tan(εn ) ≈ εn .
ε2n
6. 1 − cos(εn ) ≈ 2 .
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1.2 Suites complexes
1.2.1 Introduction
Dans IR, il n'existe pas de x solution de l'équation algébrique x2 + 1 = 0. Pour avoir une solution
de telle équation, il faut introduire le nombre imaginaire i qui vérie i2 = −1. On dénit alors les
nombres complexes comme la somme d'une partie réelle et d'une partie imaginaire :
Un des intérêts principaux des nombres complexes est leur formulation module-argument.
Propriété 25.
nombre complexe de module 1 correspond à une rotation. C'est pour cette raison qu'on utilise les
nombres complexes pour modéliser les phénomènes oscillants.
Dénition 26.
Une suite complexe (zn )n∈IN ou (zn ) est une application n → un de IN dans IK. zn
s'appelle le terme général de la suite.
• La notion de convergence pour les suites complexes est décrite par la dénition suivante.
Dénition 27.
• Dans IR on dénit des voisinages de +∞ et de −∞, ce qui permet de dénir des limites innies.
Dans C on ne le fait pas : une limite innie dans C n'a aucun sens !
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Dénition 28.
Soit (zn ) une suite complexe. On dit que (zn ) est une suite de Cauchy si et seulement si
on a : pour tout ε > 0, il existe Nε ∈ IN tel que
(n ≥ Nε et m ≥ Nε )) ⇒ |zn − zm | ≤ ε.
• Comme dans IR, toute suite complexe de Cauchy est convergente. Autrement dit, C est complet.
La preuve de cette propriété passe par le résultat suivant.
Proposition 29.
Soit (zn ) une suite complexe. Alors les propositions suivantes sont équivalentes :
1. (zn ) est une suite de Cauchy dans C.
2. Les parties réelles et imaginaires de (zn ) sont des suites de Cauchy dans IR.
3. Les suites parties réelles et imaginaires de (zn ) convergent dans IR.
4. (zn ) est une suite convergente dans C.
Remarque 31.
ATTENTION : La réciproque du résultat ci dessus n'est pas vraie. Il n'y a que deux
cas où l'étude de la suite module permet de conclure sur la convergence de la suite :
• Si lim |zn | = 0 alors lim zn = 0.
n→∞ n→∞
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toujours, dans IR ∪ {−∞, +∞} contrairement à la limite.
Dénition 32.
Soit (un ) une suite réelle. Par dénition, lim sup un = lim sup uk , et lim inf un =
n→+∞ n→+∞n≥k n→+∞
lim inf uk
n→+∞n≥k
Remarque 33.
et
lim inf un = −∞, si la suite n'est pas minorée
n→+∞
2. La suite (sup)n∈IN étant décroissante, elle admet toujours une limite dans IR ∪
n≥k
{−∞, +∞}. De même, la suite ( inf )n∈IN étant croissante, elle admet toujours une
n≥k
limite dans IR ∪ {−∞, +∞}.
• Il est commode de relier la lim sup et la lim inf d'une suite à ses valeurs d'adhérence.
Soit (un ) une suite réelle et a ∈ IR ∪ {−∞, +∞}. On dit que a est une valeur d'adhérence
de (un ) si et seulement si il existe une sous-suite de (un ) qui tend vers a.
Soit (un ) une suite réelle. Sa limite supérieure est la plus grande de ses valeurs
d'adhérence, et sa limite inférieure est la plus petite.
Propriété 36.
Une suite réelle (un ) tend vers l ∈ IR ∪ {−∞, +∞} si et seulement si lim sup un =
n→+∞
lim inf un = l.
n→+∞
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