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• On dit que la série un converge (resp. diverge) si et seulement si la suite (Sn )n∈IN
P
converge (resp. diverge).
+∞
• Si la série converge alors sa limite lim Sn , notée uk s'appele la somme de la série.
X
n→∞
k=0
n
n
n(n + 1)
I Exemple 2. (Série arithmétrique) : Pour tout n ∈ IN, on pose Sn = .
X
k =
2
k=0
n(n + 1)
Comme lim = +∞, on déduit que la série k diverge et sa somme est +∞.
X
n→∞ 2
k
I Exemple 3. Soit n ∈ IN∗ et soit la série de terme général un = 1
n(n+1) , n ≥ 1. Comme 1
n(n+1) =
11
n
1
alors le calcul de la somme partielle associée à cette suite donne :
X
1 1
n − n+1 uk = 1 − → 1.
n+1
k=1
+∞ (somme télescopique)
1
Par conséquent, la série converge et sa somme est égale à 1.
X
k(k + 1)
k=1
I Exemple 4. Soit la série de terme général un = 1
n , n ≥ 1. Montrons que cette série diverge.
En eet, on a
2n
X 1 1 1
S2n − Sn = ≥ n. = . (1)
k 2n 2
k=n+1
(car sous suite)
Alors, si Sn convergeait vers une limite S , on aurait : S2n − Sn → 0, ce qui contredit l'inégalité
(1). D'où cette série, appelée série harmonique, diverge. (car sous suite)
Propriété 38.
+∞
X +∞
X +∞
X
(αun + βvn ) = α un + β vn ,
n=0 n=0 n=0
• Si un et
vn divergent, on peut avoir quand même (un + vn ) qui converge, il sut de
P P P
prendre par exemple un = −vn .
Proposition 39.
Une série réelle ou complexe un converge si et seulement pour tout ε > 0, il existe Nε
P
∈ IN tel que :
m
X
∀m > n ≥ Nε ⇒ | uk | ≤ ε.
k=n+1
Preuve. n
La suite (Sn )n∈IN où Sn = uk est une suite réelle ou complexe. Donc elle converge si et seulement
X
k=0
si elle est de Cauchy. Et (Sn ) est de Cauchy si et seulement si pour tout ε > 0, il existe Nε ∈ IN
tel que (n ≥ Nε et m ≥ Nε ) ⇒ |Sn − Sm | ≤ ε. Ou encore si et seulement si pour tout ε > 0, il
existe Nε ∈ IN tel que (m > n ≥ Nε ) ⇒ |Sn − Sm | ≤ ε.
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• Le résultat suivant nous donne une condition nécessaire mais non susante de convergence.
Corollaire 40.
Preuve.
D'après la proposition précédente en prenant m = n + 1, on déduit que
lim |Sn − Sn+1 | = lim |un+1 | = 0.
n→∞ n→∞
(ou sous suite)
D'où on déduit que lim un = 0.
n→∞
N Attention! La réciproque du corollaire ci dessus n'est pas vraie en général. Voici deux exemples
qui prouvent le contraire.
1. La série harmonique décrite ci dessus a son terme général un = 1
n qui tend vers 0, mais la
série est divergente.
2. Soit la série
+∞
X n+1
log( ).
n=1
n
Il est clair que le terme général de cette série converge vers 0, mais la série diverge. En eet :
n n
X k+1 X
Sn = log( )= (log(k + 1) − log(k)) = log(n + 1) → +∞.
k
k=1 k=1 (somme télescopique)
Preuve.
On distingue trois cas suivant la valeur de α :
1. Si α < 0 : dans ce cas, le terme général un tend vers +∞, donc la condition nécessaire de
convergence n'est pas satisfaite et par conséquent la série diverge.
2. Si α = 0, alors un = 1 et la série diverge car son terme général ne tend pas vers 0.
n
1
3. Si α > 0, nous observons d'abord que la suite (Sn = ) est croissante.
X
kα
k=1
Soient maintenant f : x → f (x) = 1
et l'intégrale 1t f (x)dx. Nous allons encadrer cette
R
xα
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intégrale par Sn et Sn − 1.
La décroissance de f sur l'intervalle [1, +∞[ implique que :
n Z n+1
X 1 1 1 1 1
Sn = = 1 + · · · + ≥ dx = [1 − ] (2)
kα nα 1 xα 1−α (1 + n)α−1
k=1
De la même manière on a :
n Z n
X 1 1 1 1 1
Sn = = 1 + · · · + ≤ 1 + dx = 1 + [1 − ] (3)
kα nα 1 x α α − 1 (n)α−1
k=1
n
si la série (réelle) |un | est convergente.
X
n
Si une série converge mais sans converger absolument, elle est dite semi-convergente.
Proposition 43.
Preuve.
Si un est absolument convergente alors |un | est convergente et donc vérie le critère de
X X
n n
Cauchy :
m m
pour tout ε > 0, il existe Nε ∈ IN tel que pour m > n ≥ Nε ⇒
X X
|uk | = |uk | ≤ ε.
k=n+1 k=n+1
m m
Or |uk |. Donc un vérie le critère de Cauchy. Elle est donc convergente.
X X X
uk ≤
k=n+1 k=n+1 n
N Attention! La réciproque du résultat ci dessus est fausse. On donnera plus loin des exemples
qui le prouvent.
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2.3 Séries réelles à termes positifs
Dans cette section on va établir des régles qui permettent d'armer si une série à termes positifs
est convergente ou divergente sans avoir à calculer ses sommes partielles. L'étude est fondée sur
les deux propriétés essentielles suivantes :
1. Les sommes partielles d'une série à termes positifs forment une suite croissante.
2. Toute suite croissante de nombres réels converge si et seulement si elle est majorée.
Remarque 44.
Lorsque une série est à termes négatifs, on écritque un = −(−un ) et on se ramène à une
série à termes positifs.
Soient un et vn deux séries réelles à termes positifs telles que pour tout n ≥ N ,
X X
n n
on a un ≤ vn . Alors on a
i)- Si la série vn converge, la série un converge aussi.
X X
n n
n n
Autrement dit, pour une série à termes positifs, plus son terme général est petit et plus
la série a de chances de converger.
Preuve. n n
i)− Notons Sn = uk et Tn = vk . D'après l'hypothèse on a pour tout n ∈ IN, Sn ≤ Tn .
X X
k=0 k=0
Si vn converge, notons T = lim Tn . Comme vn est à termes positifs, on a pour tout n ∈ IN :
X X
n→∞
n n
Sn ≤ T. D'autre part, comme un est à termes positifs, on déduit que la suite (Sn ) est croissante.
X
n
CommeX elle est majorée par T , elle est convergente.
ii)− Si un diverge, comme elle est à termes positifs, alors lim Sn = +∞. Par suite, lim Tn =
n→∞ n→∞
n
+∞.
I Exemple.
2 + sin n
Soit la série de terme général un = .
n
Puisque sin n ∈ [−1, +1], on déduit pour tout n ∈ IN∗ que 0 ≤ 1
n ≤ 2+sin n
n .
X 2 + sin n
Comme la série de terme général 1
n diverge (série harmonique), on conclut que la série
n
n≥1
diverge aussi.
15
Proposition 46 (Comparaison par équivalence).
Soient un et vn deux séries réelles à termes positifs telles que un ≈+∞ vn . Alors les
X X
n n
deux séries sont de même nature. (Elles sont toutes deux convergentes ou toutes deux
divergentes).
Preuve.
Supposons que un ≈ vn , avec un ≥ 0 et vn ≥ 0. La dénition d'équivalence de deux suites implique
que :
un = vn .(1 + εn ) où lim εn = 0.
n→∞
n n
2
D'après la régle de comparaison précédente, on déduit que la série un converge.
X
X1
2. Si la série vn diverge, il en est de même de la série vn , et donc, d'après toujours la
X
n n
2
X1
régle de comparaison, vn diverge, et par suite vn diverge aussi.
X
n
2 n
Ainsi, dans tous les cas, les deux séries sont de même nature.
I Exemple.
Soit α ∈ IR et la série de terme général un = log(1 + 1
nα ) . Il est clair que ∀n ∈ IN∗ , un ≥ 0. On a
trois cas à distinguer :
2. Si α = 0, alors un = log(2) et la série diverge car son terme général ne tend pas vers 0.
16
Proposition 47 (Régles de Riemann).
n≥0
Preuve.
Les points 1), 2) et 3) découlent immédiatement des régles de comparaison par inégalités.
4)− Supposons l'existence de α > 1 tel nα .un → l ∈ [0, +∞[ et montrons que la série de terme
général un converge.
Soit ε > 0, il existe un entier N tel que ∀n > N , |nα .un − l| ≤ ε. On en déduit que nα .un ≤ (l + ε),
ou que 0 ≤ un ≤ (l + ε). n1α , et on applique l'assertion 1) pour déduire que la série de terme général
un converge.
5)− Supposons l'existence de α ≤ 1 tel nα .un → l 6= 0 et montrons que la série de terme général
un diverge.
Soit ε = 2l > 0, il existe un entier N tel que ∀n > N , |nα .un − l| ≤ 2l . On en déduit que 2l ≤ nα .un ,
ou que 2l . n1α ≤ un , et on applique l'assertion 2) pour déduire que la série de terme général un
diverge.
I Exemple.√ √
Soit un = e− n , n ∈ IN. On un > 0αet nous savons que e n tend vers +∞ plus vite que n'importe
quel monôme du type nα . Donc en√n → 0 lorsque n → +∞. Par conséquent, il existe N ∈ IN tel
que :
nα
∀n > N, on a √ < 1.
e n
Donc à partir d'un certain rang N , e√1n < n1α . En particulier, pour α = 2, on déduit que e√1n < n12
à partir d'un certain rang. Comme la série de Riemann de terme général n12 converge, on déduit
X 1
que la série √ converge.
n≥0
e n
• Les deux propriétés suivantes (règle de Cauchy et règle de D'Alembert) consistent à comparer
une série à termes positifs avec une série géométrique.
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Proposition 48 (Régle de Cauchy).
√
Soit un une série réelle à termes positifs. Notons l = lim sup un . Alors :
X
n
n→+∞
n
Preuve.
i)− Supposons l < 1. On choisit r ∈]l, 1[.√D'après la dénition de la limite sup, il existe N ∈ IN tel
√
que n ≥ N ⇒ n un < r ou encore un < n r. On peut donc appliquer le théorème de comparaison
avec une série géométrique : on déduit alors dans ce cas que la série de terme général un converge.
ii)− Supposons l > 1. On choisit r ∈]1, l[. √ D'après la dénition de la limite sup, il existe N ∈ IN
√
tel que n ≥ N ⇒ n un > r ou encore un > n r. Ceci implique que le terme général un ne tend pas
vers 0 et par suite la série associée diverge.
iii)− Supposons l = 1. Les deux séries de termes généraux respectifs n1 et n12 vérient cette
condition. Or la première diverge (série harmonique), en revanche la seconde converge (série de
Riemann avec α = 2).
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Remarque 50.
u
Lorsque lim n+1 existe, alors L = l, et dans ce cas la régle de D'Alembert est très
n→+∞ un
similaire à celle de Cauchy :
i)- Si l < 1, un converge.
X
Dénition 52.
Soient a ∈Z IR et f : [a, +∞[→ IR intégrable sur tout intervalle borné inclus dans [a, +∞[.
x Z +∞
Si lim f (t)dt existe et est nie, on dit que l'intégrale impropre f (t)dt et on
x→+∞ a a
Z x Z +∞
note lim f (t)dt = f (t)dt. Sinon, on dit que l'intégrale impropre diverge.
x→+∞ a a
Soit f : [1, +∞[→ IR intégrable sur tout intervalle borné inclus dans [1, +∞[, décroissante
Z +∞
et positive. Alors l'intégrale impropre f (t)dt et la série f (n) sont de même
X
a n≥1
nature (convergentes ou divergentes).
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Preuve.
Comme f est décroissante, on a pour tout k ∈ IN, pour tout t ∈ [k, k + 1], f (k + 1) ≤ f (x) ≤ f (k).
Donc Z k+1
Z Z k+1 k+1
f (k + 1)dt ≤ f (t)dt ≤ f (n)dt
k k k
et en sommant, on obtient :
n
X n Z
X k+1 Z n+1 n
X
f (k + 1) ≤ f (t)dt = f (t)dt ≤ f (k).
k=1 k=1 k 1 k=1
n
Si la série à termes positifs f (k) converge alors f (k) est majorée par sa somme S et donc
X
k=1
Z n+1
f (t)dt est aussi majorée par S .
1 Z x Z +∞
Donc, ∀x > 1, f (t)dt ≤ S. D'où f (t)dt converge.
1 1
Z +∞ n
Réciproquement, f (t)dt converge, f (k + 1) est majorée et donc convergente.
X
1 k=1
I Exemple.
Le résultat ci dessus peut être utilisé pour étudier la nature des séries de Riemann dénies
précédement (il sut de prendre f (x) = x1α ), et aussi celle des séries de Bertrand dénies par
∞
1
, où β ∈ IR.
X
n=2
n(log n)β
Alors la série de Bertrand converge si et seulement si β > 1. En eet :
∞
1
i)- Si β ≤ 0, alors ∀n ≥ 2, on a . Comme la série diverge, on en déduit que
X
1 1
n(log n)β
≥ n
n=2
n
∞
1
diverge aussi.
X
n=2
n(log n)β
ii)- Si β > 0. Soit f : [2, +∞[→ IR dénie par f (x) = x(log1 x)β .
Il est clair que la fonction f est décroissante et continue sur [2, +∞[
• a)- Si β = 1, alors pour tout x > 2, on a :
Z x
1
dt = [log(log t)]2 = log(log x) − log(log 2) → +∞ quand x → +∞.
x
2 t(log t)
Z +∞ ∞
1 1
Ainsi, comme dt diverge, on en déduit que
X
2 t log t n=2
n log n
• b)- Si β 6= 1, alors pour tout x > 2, on a :
Z x x
1 1 1−β 1
(log x)1−β − (log 2)1−β
β
dt = (log t) =
2 t(log t) 1−β 2 1−β
20
Z +∞
1
- Si 0 < β < 1, (log x)1−β → +∞ lorsque x → +∞, et par conséquent dt
2 t(log t)β
∞
1
diverge, donc la série diverge.
X
n=2
n(log n)β
Z +∞
1
- Si β > 1, (log x) 1−β
→ 0 lorsque x → +∞, et par conséquent dt
2 t(log t)β
∞
1
converge, donc la série converge.
X
n=2
n(log n)β
Soit une série de terme général un telle que pour tout n ∈ IN : un = an bn avec :
i)- La suite (bn ) est décroissante et tend vers 0,
n
ii)- il existe M ∈ IR tel que pour tout n ∈ IN on a ak ≤ M .
X
k=0
∞
Alors la série un converge.
X
n=0
Preuve.
On applique le critère de Cauchy à la série de terme général un , en écrivant, si q ≥ p :
q
X q
X q
X
Sq − Sp−1 = un = an bn = (Sn − Sn−1 )bn
n=p n=p n=p
Xq Xq
= Sn bn − Sn−1 bn
n=p n=p
q−1
X
= Sq bq − Sp−1 bp + Sn (bn − bn+1 )
n=p
D'où
q
X q−1
X
|Sq − Sp−1 | = un ≤ |Sq |bq + |Sp−1 |bp + |Sn |(bn − bn+1 )
n=p n=p
Or par hypothèse, il existe M > 0 tel que pour tout k ∈ IN, |Sk | ≤ M.
Donc q X
|Sq − Sp−1 | = un ≤ M (bq + bp ) + M (bp − bq ) = 2M bp .
n=p
Ce dernier terme tend vers 0 par hypothèse. La suite (Sn )n∈IN est de Cauchy, donc elle converge
et par suite, la série de terme général un est convergente.
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Dénition 55.
Une série réelle un est dite alternée si et seulement si (−1)n un garde un signe con-
X
n
stant
X pour tout n ∈ IN. Autrement dit, une série alternée peut s'écrire sous la forme :
(−1)n xn où xn est positif pour tout n ∈ IN.
n
Proposition 56.
Soit (−1)n un une série alternée. Alors, si la suite (un ) est décroissante et tend vers
X
n
0, la série alternée converge.
I Exemple.
n
D'après le résultat ci dessus, la série de terme général (−1)
n est convergente. Mais elle n'est pas ab-
solument convergente, on dit qu'elle et semi-convergente. Cette série est appelée série harmonique
alternée. On peut montrer en appliquant Taylor-Lagrange à − log(1 + x) sur [0, 1] que :
+∞
X (−1)n
= − log 2.
n=1
n
3. Appliquer les régles de comparaison pour les séries à termes positifs (penser, en particulier à
la régle "nα un ").
4. Si la série n'est pas à termes positifs, étudier avec les mêmes critères la série |un | (l'absolue
X
n
convergence entraine la convergence).
5. Ensuite, essayer des méthodes plus particulières :
• Comparaison série-intégrale lorsque un = f (n) avec f décroissante, continue et positive.
• Calcul des sommes partielles et passage à la limite, en particulier lorsque un = an+1 −an .
• Reconnaitre la série de Taylor d'une fonction usuelle et prouver que le reste intégral
tend vers 0.
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