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SÉRIE DANS LES ESPACES VECTORIELS NORMÉS


Dans tout ce chapitre, K désigne le corps ℝ et ℂ

§1 Convergence et somme des séries

Soit E un espace vectoriel normé sur K, et la norme d’un élément x de E sera notée ‖x‖.
1.1. Définitions
1° Définition 1.1

Soit (
u n ) n≥0
une suite d’éléments de E. L’expression :

uk +u k +1 +⋯+un +⋯=∑ un
n≥k (1.1)

∑ un
est appelée série de terme général un , en abrégé n≥k .
2° Définition 1.2
n
Sn = ∑ u k =u0 + u 1 +⋯+u n
Pour chaque n∈ ℕ, soit k =0 la somme des (n+1) termes de la
∑ un
suite( n ) . On dit que la série de termes générales ( n ) , n≥0 ( S n) a
u u
est convergente si la suite
S= lim S n
une limite dans E. La limite n→∞ est alors appelée somme de la série ∑ u n et désignée par:
+∞
∑ un u0 +u1 +⋯+u n +⋯ .
n=0 ou

Si la suite (
S n)
n’a pas de limite, on dit que la série ∑ u n est divergente.
3° Remarques
La notion de série se ramène ainsi à celle de suite : réciproquement la notion de suite à
celle de série. Une suite ( n ) n≥0 est convergente et de limite a, si et seulement si la série
u

u0 +( u1 −u0 )+( u2−u1 )+⋯+( un −un−1 )+⋯


est convergente et de somme a.

Si la série ∑ u n est convergente l’expression,


m +∞
Rn =S−S n = lim ( S m−S n ) = lim
m→ ∞

m→ ∞ k =n+1
u k= ∑ uk
k=n+1

est appelée le reste d’ordre n de la série; c’est la somme de la série ayant pour k ème terme un+k
lim R n=0
: par définition n→∞ .
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1.2 Propriétés de Base


1° Propriété 1

Soient (
u n) ( v n ) deux suites d’éléments de E. Si ces deux suites ne diffèrent que par
et
un nombre fini de termes, les séries n et ∑u ∑v
n sont de même nature, c’est à dire
simultanément convergentes ou divergentes.
En d’autres termes, on ne modifie pas la nature d’une série en modifiant un nombre fini
de ses termes.

 En effet par hypothèse, il existe un entier


n 0 tel que pour tout n≥n0 on ait un =v n .
n n
Sn = ∑ u k T n =∑ v k
Posant k =0 et k=0 , on a donc pour
n≥n0
n0

T n −S n =T n −S n =∑ ( u k −v k ) = A
0 0
k=0 .
Pour
n≥n0 , la différence T n −S n est une suite stationnaire donc convergente et si l'une
des suites (
S n)
ou (
Tn)
est convergente ou divergente, il en est de même de l'autre.
2° Propriété 2
Pour qu’une série converge, il est nécessaire mais non suffisant, que son terme général
tende vers 0.

 En effet, si la série ∑ u n est convergente


lim u n = lim ( S n −S n−1 )= lim S n − lim S n−1 =S−S=0
n→+∞ n→+∞ n →+∞ n→+∞ .
3° Propriété 3 (linéarité de la somme d’une série)

deux suites d’éléments de E telles que les séries ∑ n et


n

Soient ∑ v n et
u ∑ ε
n
A n = ∑ uk | uk|<
k =0 k=m 2. D

soient convergentes et soit λ ∈ K. Alors les séries ∑ n n et ∑ n sont convergentes et on


(u + v ) λu
a:
+∞ +∞ +∞
∑ ( un+v n )= ∑ u n+ ∑ v n
n=0 n=0 n=0 (1.2)

z z z2 zn
e =1+ + +⋯+ +⋯
1! 2! n! (1.2')

Les suites ( u n ) d’éléments de E telles que la série ∑ u n soit convergente forment un


+∞
(un )↦ ∑ u n
espace vectoriel et l’application n=0 est linéaire.
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4° Etude du cas : E =Kp

Soient (un )n≥0 une suite dans Kp et S un point de Kp. Posons un =(un ,1 ,u n, 2 ,… ,u n, p ) ,
S=(S 1 , S 2 ,… , S p ) . Pour que la série ∑ u n converge dans Kp, il faut et il suffit que chacune des
∑ u n, i (i =1,....,p) formées
p séries numériques (séries dont les termes sont les éléments de K)
avec les composantes des un soit convergente dans K. Si la série ∑ n converge, on a :
u
+∞ +∞ +∞ +∞

(
∑ (un ,1 ,u n, 2 ,…,u n, p )= ∑ un ,1 , ∑ u n ,2 ,…, ∑ un , p
n=0 n=0 n=0 n=0
) (1.3)
L’étude des séries dont les termes appartiennent à Kp se ramène donc à l’étude de séries
numériques (réelles ou complexes). De plus, si on identifie ℂ à ℝ2, on a :
Soit ( w n )=( u n +iv n ) une suite de nombres complexes. Pour que la série ∑ wn converge dans
ℂ, il faut et il suffit que chacune des séries ∑ u n et ∑ wn converge dans ℝ. et on alors :
+∞ +∞ +∞
∑ wn= ∑ u n+i ∑ v n
n=0 n=0 n=0 (1.4)
Pour les applications pratiques, nous sommes donc ramenés à l’étude des séries
numériques réelles.
5° Critère de Cauchy pour la convergence des séries
a) Théorème 1.1

Soit (
u n)
une suite d’éléments de E. Pour que la série ∑ u n soit convergente, il faut que
∀ ε >0 ,∃ N (ε ) , tel que n≥m≥N ( ε)⇒‖u m+ um+1 +⋯+u n‖<ε (1.5)

et cette condition est suffisante lorsque E est complet.


Démonstration.

 Posons n
S =u +u +⋯+u
0 1 n . On a, pour n≥m n m−1 ‖S −S
m ‖=‖u +⋯+u ‖
n , donc le
théorème résulte du critère de Cauchy pour la convergence des suites dans l'espace vectoriel
normé E .
b) Conséquence

Soit ( u n ) une suite d'éléments d’un espace de Banach E ( E = K p par exemple). Pour
que la série ∑ u n soit convergente, il faut et il suffit qu’elle vérifie le critère de Cauchy pour les
séries.
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§2. Convergence absolue. Semi convergence


2.1 Convergence absolue
1° Définition 2.1

Soit (
u n)
une suite d’éléments d’un espace vectoriel normé E. On dit que la série ∑ un
est absolument convergente si la série des normes ∑ ‖un‖, série numérique à termes positifs, est
convergente

2° Définition 2.2

On dit que la série ∑ u n est semi-convergente si elle est convergente, sans être
absolument convergente.
2.2 Théorème 2.1

Dans un espace de Banach et en particulier dans K , toute série


p ∑ u n absolument
convergente est convergente et, en outre on a :
+∞ +∞
‖∑ un‖≤ ∑ ‖un‖
n=0 n=0 . (2.1)
Démonstration.

 Vérifions que l'on a le critère de Cauchy. Etant donné le nombre ε > 0 , on peut déterminer un
entier N ( ε ) tel que
n≥m≥N ( ε ) ⇒‖ um‖+‖ u m+1‖+⋯+‖ un‖<ε
car la série des normes, étant une série numérique réelle (à termes positifs) convergente, vérifie
le critère de Cauchy on en déduit pour n≥m m n ‖u +⋯+u ‖<ε
, i.e. la série ∑u
n satisfait au
critère de Cauchy et comme E est supposé complet, elle est convergente. En outre, pour un
nombre fini des termes, on a l'inégalité
n n
‖S n‖=‖∑ u k‖≤ ∑ ‖ uk‖
k=1 k=1 ,
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d'où l'on déduit alors, en posant à la limite pour n tendant vers +∞ et, en tenant compte de ce
+∞
S= ∑ uk
que la convergence de Sn vers k=1 entraîne la convergence de
‖S n‖ vers ‖S‖ (l'application
x→‖ x ‖ est continue dans E), l'inégalité cherchée.
Remarque
Pour étudier la convergence absolue d’une série, nous sommes donc ramenés à l’étude
des séries numériques à termes positifs.

2.3 Séries numériques à termes positifs


1° Définition 2.3

Soit ( u n ) une suite de nombres réels positifs, un >0 , la série de terme général un ,
∑ u n , est dite série numérique à termes positifs.
2° Proposition 2.1

Pour que la série à termes positifs ∑ u n soit convergente, il faut et il suffit que la suite
n +∞
Sn = ∑ u k S= ∑ un
des sommes partielles associée ( n ) définie par
S n=0
k =0 soit majorée. La somme
n
S=sup S n =sup ∑ u k
est égale à la borne supérieure des nombres Sn , soit n≥0 n≥0 k =0 , on a donc
n
∑ u k ≤S
k =0 pour tout nN, et tout majorant des Sn est un majorant de S.
Démonstration.

 En effet, pour que la suite ( S n ) soit croissante, il faut et il suffit que, pour tout n≥1 , on ait
un =S n−S n−1 ≥0 et pour que les nombres Sn soient tous positifs, il faut et il suffit que l'on ait
u =S0 ≥0 .
de plus 0
3° Convention d’écriture

On conserve les mêmes hypothèses. Si la série ∑ u n diverge, la suite Sn tend vers +.
+∞
∑ u n =+∞
Dans ce cas, nous conviendrons d’écriren=0 , mais on se gardera bien de dire que la série
∑ u n est divergente.
+∞
∑ u n <+∞
Par contre si la série ∑ u n converge, on conviendra d’écriren=0 .
Attention ces conventions ne s’appliquent qu’aux séries à termes positifs.
90

4° Conséquence 1

Soient ( n ) et ( n ) deux suites de nombres positifs vérifiant un ≤v n à partir d’un


u v
certain rang. Alors on a :
+∞ +∞
∑ v n <+ ∞ ⇒ ∑ u n <+∞
n=0 n=0 (2.2)
+∞ +∞
∑ u n =+∞ ⇒ ∑ v n =+∞
n=0 n=0 (2.3)

Si l’inégalité un ≤v n est vérifiée pour tout n ∈ ℕ, on a, de plus l’inégalité


+∞ +∞
∑ u n≤ ∑ v n
n=0 n=0 (2.4)
5° Conséquence 2

Soit ( n ) une suite d’éléments d’un espace vectoriel normé E . Pour que la série
u un ∑
soit absolument convergente, il suffit qu’il existe une série convergente à termes positifs, soit
∑ v n vérifiant ‖u n‖<v n pour n assez grand.
6° Théorème 2.1 (théorème de comparaison)

Soient ∑ u n et ∑ v n , deux séries à termes positifs :


a) Si, pour tout n≥n0 u n≤c v n ( c>0 ) , alors
+∞ +∞
∑ v n <+ ∞ ⇒ ∑ u n <+∞
n=0 n=0 (2.5)
+∞ +∞
∑ u n =+∞ ⇒ ∑ v n =+∞
n=0 n=0 (2.6)
un
a≤ ≤b
b) Si pour tout
n≥n0 , il existe deux constantes positives a et b telles que vn , alors
∑ u n et ∑ v n sont de même nature.
un
lim =1
c) Si ( un ) ~( v n ) c’est à dire n→∞ v n , alors ∑ u n et ∑ v n sont de même nature.
7° Conséquences

Soient ( n ) et ( n ) deux suites de nombres positifs.


u v
+∞ +∞
lim
un
v
=c <+ ∞ ∑ v n <+ ∞ ⇒ u n <+∞∑
a) Si n→∞ n , alors n=0 n=0 . Si, de plus,c≠0 , alors les séries
∑ u n et ∑ v n sont de même nature.
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un+1 v n+1

b) Si pour tout
n≥n0 un v n alors
∑ v n convergente  ∑ u n convergente
8° Exemples
1 1 1
∑ ( ln n1) ln n ln n
= ≤
nln ( ln n) n2 pour n assez grand, la série est convergente.
-n ≥2 , on a ( ln n )
1 1 1
∑ ( ln( ln1n )) ln n
( ln( ln n) ) ln n
=
n
ln ( ln( ln n))

n2 pour
-n≥3 , on a n assez grand, la série est
convergente.
1 1 1 1
∑ ( ln n)1 ln( ln n ) ln( ln n)
=
( ln( ln n ) )
2
>
e
ln n
=
n
- n≥3 , on a ( ln n ) e ,pour n assez grand, la série est
divergente.
9° Comparaison avec les séries géométriques

a) Soit ∑ u n une série à termes positifs, s’il existe un nombre k (0≤k <1 ) tel que, pour
n
tout entier n, un <k , la série ∑ u n est convergente puisque la série géométrique ∑ k n de
1
∑ k n= 1−k
raison k (0≤k <1 ) est convergente. Notons que n≥0 .
Cette comparaison conduit au résultat dit “ règle de Cauchy ”.
Règle de Cauchy

Soit ∑ u n une série à termes positifs. On appelle suite de Cauchy la suite (ℭn ) définie par :
ℭn =√ un
n
(2.7)
1- s’il existe un nombre k (0≤k≤1 ) et un entier naturel  tel que, pour tout entier n> ν , on
ait ℭn ¿ k <1 , la série ∑ u n est convergente.
2- si pour tout entiern≥ν , on a ℭn ¿ 1 , alors la série ∑ u n est divergente.

Conséquence
=lim
Soit ℭ n→∞ ℭn .

Si ℭ¿ 1  ∑ u n est convergente.
Si ℭ¿ 1  ∑ n est divergente.
u
92

ℓ=lim 1−ℓ
ε=
 En effet, soit n →∞ ℭn , si ℓ ¿ 1 , il existe un nombre ε > 0 , par exemple 2 , tel que
ℓ +ε <1 et d’après la définition de la limite on peut associer à ε > 0 un nombre entier positif
N ( ε ) tel que, pour tout n> N ( ε ) , on ait ℭn ¿ ℓ +ε <1 . La série est donc convergente d’après la
règle de Cauchy.
Si ℓ >1 on peut trouver ε > 0 tel que ℓ−ε >1 et d’après la définition de la limite on
peut associer à ε > 0 un nombre entier positif N ( ε ) tel que, pour tout n> N ( ε ) , on ait ℭn
¿ ℓ−ε >1 , i.e. un >1 et, par suite, la série est divergente, d’après la règle de Cauchy.

Remarque
Si ℭ=1 , on ne peut rien conclure.

b) Soit ∑ u n une série à termes positifs, s’il existe un nombre k ( 0< k <1) , tel que, pour
un +1
¿k
tout entier n , un , la série ∑ u n est convergente.
 En effet, la série ∑ v n , avec v n=k n est convergente (c’est une série géométrique de raison
un+1 v n+1

0< k <1 ) et l’on a un v n .

Cette comparaison conduit au résultat suivant dit “ règle de d’Alembert ”


Règle de D’Alembert

Soit ∑ u n une série à termes positifs. On appelle suite de D’Alembert la suite (Dn ) définie
par :
u n+1
=
Dn un (2.8)
1-. S’il existe un nombre k (0≤k≤1 ) et un entier naturel  tel que, pour tout entier n > ν , D
n ¿ k <1 , la série ∑ u n est convergente.
2-. Si pour tout entier n, Dn ¿ 1 , la série est divergente.
 La démonstration est laissée aux étudiants à titre d’exercice.
Conséquence
= lim
Soit D n→+∞ Dn

Si D¿ 1 , la série ∑ u n est convergente.


Si D¿ 1 , la série ∑ n est divergente.
u

= lim
 En effet soit ℓ n→+∞ Dn .
93

1−ℓ
ε=
Si ℓ <1 , il existe un nombre ε > 0 , par exemple 2 , tel que ℓ +ε <1 et d’après la
définition de la limite on peut associer à ε > 0 un nombre entier positif N ( ε ) tel que, pour tout
n> N ( ε ) , on ait Dn ¿ ℓ +ε <1 . La série est donc convergente d’après la règle de Cauchy.
Si ℓ >1 on peut trouver ε > 0 tel que ℓ−ε >1 et d’après la définition de la limite on peut
associer à ε > 0 un nombre entier positif N ( ε ) tel que, pour tout n> N ( ε ) , on ait Dn ¿ ℓ−ε >1 ,
i.e. un >1 et, par suite, la série est divergente, d’après la règle de D’Alembert.
Remarque

Si D =1 , on ne peut rien conclure.


10° Règle de Raabe
a) Suite de Raabe
Soit ∑ u n une série à termes positifs. On appelle suite de Raabe la suite (n ) définie
par :

(u )
un
=n −1
n n+1 (2.9)
b) Règle de Raabe
La série ∑ u n converge pour des valeurs de n assez grandes il existe une constante r >1
telle que n ≥r . Si à partir d’un certain rang
n 0 , n ≤1 la série diverge.

 Supposons que pour n assez grand, on ait

(u )
un un r
n −1 ≥r > 1 ¿ 1+
n+1 ou un+1 n.
s

lim
( 1+ 1n ) =s
1
n→+∞
Soit s un nombre tel que r > s> 1 , on sait que n , donc pour n assez grand
on aurait
s
( 1+ 1n ) <r
1
n ou ( 1+ 1n ) s <1+ rn ,
par suite,
1
s

un
( 1n ) =( n+1n )
¿ 1+ s s un
un +1
¿
n+1
= (
n s ( n+ 1 )
1 )
un+1 ou n
s
.

Comme la série de Riemann


∑ 1
n s
converge, d’après le théorème de comparaison la série ∑ un
converge.

(u )
un
n −1 ≤1
Supposons maintenant qu’à partir d’un certain rang on ait n+1 , alors
94

1
un +1 n n+1
un 1 n+1 ¿ =
¿ 1+ = un n+1 1
un+1 n n ou n .

Comme la série harmonique ∑ 1


n est divergente, de nouveau d’après le théorème de
comparaison ∑ u n est divergente. 
c) Conséquence
= lim
Soit  n→+∞ n .

∑ u n est convergente.
Si ¿ 1 , la série
Si ¿ 1 la série ∑ n est divergente.
u

11° Comparaison des règles de Cauchy, de D’Alembert et de Raabe

a) Théorème de Stolz
Soit ( n ) une suite numérique réelle strictement croissante de limite +∞ et soit ( n )
y x
xn −xn −1
lim
une suite numérique réelle quelconque. Si n→+∞ y n − y n−1 existe (finie ou infinie), alors
x x −x n −1
lim n = lim n
n→+∞ y n n →+∞ y n− y n−1 (2.10)
Démonstration
xn −xn −1
lim =ℓ
 Supposons que la limite est finie égale à ℓ , c'est-à-dire n→+∞ y n − y n−1 , alors pour
tout ε > 0 , on peut trouver N ( ε )=N , tel que pour tout n> N , on ait
xn −xn −1 ε ε x −x ε
| −ℓ |< ℓ− 2 < n n−1 ¿ ℓ+
y n − y n−1 2 ou bien y n− y n−1 2.
On a donc
ε xN +1−x N xN +2− xN +1 xn−1−x n−2 xn− xn−1 ε
ℓ− 2 < ¿ ℓ+
y N+ 1− y N , y N +2− y N+1 , ……., y n−1 − y n−2 , y n− y n −1 2

Comme les dénominateurs sont positifs car (


y n)
est strictement croissante, alors
ε ε x n−x N
ℓ− 2 < ¿ ℓ+
y n− y N 2,
le numérateur est la somme des numérateurs et le dénominateur est la somme des dénominateurs.
En effet on peut poser pour tout N +1≤k≤n
( ℓ− ε2 ) . ( y k − y k −1) < x k −x k −1<( ℓ+ ε2 ) . ( y k− y k−1) ,
d’où en faisant la somme par rapport à k on trouve
n n n
( ε
ℓ− 2 ) k =N∑+1 ( y k − y k −1 )<k =N∑+1 ( x k−x k −1 )<( ε
ℓ+ 2 ) k =N∑+1 ( y k− y k +1)
,
i.e.
ε x −x ε
( ℓ− ε2 ) . ( y n− y N ) < x n−x N <( ℓ+ ε2 ) . ( y n− y N ) ⇔ ℓ− 2
< n N
y −y n N
¿ ℓ+
2 .
95

Ainsi pour n> N


xn −x N ε
| −ℓ |<
∀ ε >0 , y n − y N 2.
L’égalité suivante se vérifie directement
xn

yn
−ℓ= N
x −ℓ . y N
yn
y
+ 1+ N . n
yn (x −x N
yn− yN
−ℓ
,
)( )
par suite,
x x −ℓ . y N xn −x N
| n −ℓ|≤| N |+| −ℓ|
yn yn yn− yN .
lim y n =+∞
Comme n→+∞ , alors
x N −ℓ . y N ε
| |¿
∀ ε >0 , ∃ N ' ; ∀ n> N ' , yn 2,
d’où
xn
| −ℓ|< ε
∀ ε >0 , ∀ n>max ( N , N ) , y n
'
,
i.e.
xn
lim =ℓ
n→+∞ yn
x n −xn −1
lim =+ ∞
Supposons maintenant que ℓ =+ ∞ , c'est-à-dire n→+∞ y n − y n−1
, ce qui entraîne
assez grand x n −x n−1 > y n− y n−1 > 0 , donc avec la suite ( n ) , la suite ( n ) est aussi
y x
pour n
yn

strictement croissante. Dans ce cas on considère l’inverse x n et l’on a :


y y − y n −1
lim n = lim n =0
n→+∞ x n n→+∞ x n−x n− 1
(car la limite est finie), d’où
xn
lim =+ ∞
n→+∞ yn .

b) Conséquence 1 (théorème de Cauchy)


Si la suite ( n ) numérique réelle positive admet une limite (finie ou infinie), la suite des
a
a 1+⋯+a n
b n=
moyennes arithmétiques (
b n) n
, où admet la même limite.
 En effet d’après le théorème Stolz en posant x n =a1 +⋯+ an , y n =n , on obtient
x x −x n −1
lim bn = lim n = lim n = lim an
n→+∞ n→+∞ y n n→+∞ y n− y n−1 n→+∞ .
c) Conséquence 2
Si la suite ( n ) numérique réelle positive admet une limite (finie ou infinie), la suite ( n ) ,
a b

où b n= √ a1 ⋯an admet la même limite.


n
96

lim an =a lim u n =ln a


 On pose un =ln an et n→+∞ , donc n→+∞ . Si l’on pose
ln a 1+⋯ln a n
v n=ln bn =
n on peut appliquer le résultat précédent et l’on obtient
lim v n = lim ln an =ln a
n→+∞ n→+∞ ,
d’où
ln an
lim bn = lim e =e ln a =a
n→+∞ n→+∞ .
d) Conséquence 3 (comparaison de la règle de Cauchy et de D’Alembert)
lim lim
Si ∑ u n une série à termes positifs telle que n→+∞ Dn = D , alors n→∞ ℭn = ℭ= D.

 C’est une application du résultat précédent en posant


u2 un
a 2= a n= =
a 1=u1 , u1 ,...., un −1 Dn−1 ,
lim an =
on a a n >0 et n→+∞ D , par suite,
lim √n
a1 ⋯an = lim n√ un = lim an
n→+∞ n→+∞ n →+∞ ,
d’où le résultat.
e) Remarque
La réciproque de la conséquence3 n’est pas vraie.

 - Pour cela considérons la suite


a k bk si n=2 k
un = k +1 k
{
a b si n=2 k +1 , a> 0 , b> 0 , k ∈ ℕ.

lim n√ u n= √ ab
On a n→+∞ , tandis que n→+∞ u n
u
lim n+1 =
a si n=2 k
{
b si n=2k + 1 , n’existe pas lorsque
a≠b .

Notons que d’après la règle de Cauchy la série ∑u


n dans la démonstration ci-dessus

converge si ab< 1 et diverge si ab> 1 , tandis que la règle de D’Alembert ne nous permet pas de
faire une conclusion.

u =a
[ ] n
2
[ ] est la partie entière de n2 ).
n
- Considérons encore un autre exemple n , a> 0 ( 2

{
un+1
= 1 si n=2 k
On a un a si n=2 k +1 , donc la limite n’existe pas si a≠1 .

f) Comparaison des règles de convergence de Raabe et de D’Alembert


En comparant les règles de D’Alembert et de Raabe, on constate que la dernière est plus
un
= lim = lim
forte que la première. Si D n→+∞ Dn n→+∞ u n+1 est différente de 1 , pour la suite de Raabe

(u ),
un
=n −1
n la limite , égale à +∞ si D¿ 1 et à −∞ si D¿ 1 . Ainsi, si la règle de
n+1

D’Alembert donne une réponse à la nature de la série, la règle de Raabe donne aussi la même
97

réponse. Cependant ces cas n’occupent que deux valeurs seulement de , ±∞ . Les autres
valeurs de  (excepté=1 ) donnent d’autres réponses à la question de la nature de la séries que
la règle de D’Alembert ne peut pas donner, car dans ces cas D=1 .
Notons de même que pour=1 , comme dans les cas de la règle de Cauchy et de
D’Alembert on ne peut rien conclure sur la nature de convergence de la série.
12° Exemples d’applications des règles de Cauchy, de D’Alembert et de Raabe
- Exemple 1. Application de la règle de Cauchy

∑ ( Log1 n) n
n = Log1 n =0
1)n ≥2 , on a ℭ ,ℭ et la série est convergente.
n
∑ ( xn ) = x
2) n≥1 , avec x >0 , on a ℭn n , ℭ=0 et la série est convergente.

∑( ) x n
an
x >0 et où ( an ) est une suite numérique positive de limite a,
3) n ≥1 , avec
lim an =a x
n= a
n→+∞ , on a ℭ n . Si a=0 , ℭ =+∞ et la série est divergente, si a =+ ∞ , ℭ=0 et la
x
=
série est convergente. Enfin pour 0< a <+∞ , ℭ a et la nature de convergence dépend de ; x

pour x <a la série est convergente, pour x >a la série est divergente. Pour x=a on ne peut
rien conclure. La nature dans ce dernier cas dépend du caractère de convergence de la suite ( n )
a
vers a .
- Exemple 2. Application de la règle de D’Alembert
xn
1+ ∑ x
1) n≥1 n ! , avec x >0 , on a Dn
= n+1 , D=0 , la série est convergente.

∑ n. x n−1 n+1
=x n , D= x , la série est convergente pour x <1 ,
2)n≥1 , avec x >0 , on a Dn
divergente pour x≥1 (pour x=1 on vérifie directement).
n
∑ nx s
n =x ( n+1 )
n s
3)n ≥1 , avec x >0 , s>0 , on a D , D= x , la série est convergente pour x <1 ,
divergente pour x >1 et pour x=1 on obtient une série harmonique, la nature de laquelle
dépend des valeurs de s .
n
∑ n !. ( nx ) ( )
n=
x
1+ n
1 n
x
=
4) n≥1 , avec x >0 , on a D , D e , pour
x <e la série est convergente,
pour x >e la série est divergente. Pour x=e la règle de D’Alembert ne donne pas de réponse.
n
Mais comme ( 1+ n )
1
converge vers e en croissant, alors Dn > 1 , ce qui permet de conclure que
la série est divergente.
98

( nx )n
∑ n! =x . 1+ 1 n x <
1
( n ) , D=x . e , pour e la série est convergente,
5) n≥1 , avec x >0 , on a Dn
1 1
x> x=
pour e la série est divergente. Pour e , à l’aide de la règle de D’Alembert on ne peut
rien conclure, car de plus Dn tend vers D=1 en croisant.
- Exemple 3. Comparaison de la règle de Cauchy et de celle de D’Alembert

1)n≥0
∑ un
, où
un =
{ a k bk si n=2 k
a k +1 bk si n=2 k +1 , k ≥0 , a> 0 et b> 0 . Ici on a D2 k=a , D
2 k +1=bet la règle de D’Alembert permet de faire une conclusion uniquement lorsque les deux
nombres a et b sont simultanément plus grand ou plus petit que 1 . Cependant ℭ

2 k +1= √ ak +1 b k , ℭ2 k= 2k√ ak b k , d’où ℭ= √ab


2 k +1
et la série converge pour ab< 1 , diverge
pour ab> 1 , d’après la règle de Cauchy, pour ab=1 la série est divergente.

∑ τ (n).x n
2)n≥1 , où x >0 , τ (n) désigne le nombre de diviseurs du nombre entier n. Comme
la variation de la fonction τ (n) est difficile à représenter, l’application de la règle de D’Alembert
ne donne aucun résultat.
n n
Cependant en appliquant la règle de Cauchy on obtient x≤ ℭn √
= τ (n ). x≤√ n . x , d’où ℭ
=x , donc pour x <1 la série converge, pour x≥1 la série diverge.
- Exemple 4 ; Application de la règle de Raabe

1+ ∑
( 2n ) !
2
n≥1 ( 2 n ! ) ( 2 n+1 ) .
n
1) La règle de D’Alembert ne donne aucun résultat, car D
( 2n+1 )2
n=
(2 n+2).(2n+3) tend vers 1 , quand n tend vers +∞ et D¿ 1 . Considérons la règle de Raabe ,

) ( )
(2 n+3 ).(2 n+2 ) (6 n+5 ). n
(
un
=n −1 =n −1 = 3
on a 
n
u n+1 ( 2n+1 )
2
( 2 n+1 )
2
=
, d’où  2
>1 et la série est
convergente.

∑ ( x +1)⋯(
n!
x +n) =
n+1
2)n≥1 , où x >0 . Puisque Dn ( x +n+1) , D=1 , la règle de D’Alembert ne
n
.x n=
donne pas de résultat. Cependant  n+1 et = x . Ainsi pour x <1 la série est divergente,
1
pour x >1 la série est convergente, pour x=1 le terme général est n+1 , donc divergente ; c’est
la série harmonique sans le premier terme.
99

n !x n
∑ ( x+a ) . ( 2x+a ) ⋯(nx+a )
, où x >0 , ( n ) est une suite numérique positive de limite
n≥1 a
3) 1 2 n

(n+1) x n. a n+1 a
n = ( n+1) x +a n = =
(n+1 ). x ,  x . Ainsi pour x <a la série
finie a <+ ∞ . On a D n +1 , D=1 , 

converge, pour x >a la série diverge, ( x <a , x >1 ; x >a , x <1 )


a a
. Pour x=a on ne peut rien
dire, la nature de la série dépend du caractère de la convergence de la suite ( an ) vers a .

4) Considérons enfin la série n≥1 . On a 


∑ n1! . ( ne )
n
n =n

. Pour calculer la limite


de cette suite on remplace l’expression par une autre expression beaucoup plus générale
[( ) ] e
1 n
1+ n
−1

lim
1
x →0 x [ e
(1+ x )
1
x
−1
]
, à laquelle on peut appliquer la méthode du calcul différentiel. D’après la
règle de Lospital on passe au rapport des dérivées

( )
Log 1+
1

x

{] ( ) ( ) ( ) }
x 1+x
1 1
e 1 1 1 1 −1 e
. Log ( 1+ x ) . − 2 + 1+
x x
− 1+ = 1 .

[ x x x
2 2
1
x x
( 1+ x ) x
1
( 1+ x ) x
.

En posant
Log 1+ ( 1x )=x− 12 x + o ( x ) ,
2 2 x
1+ x
=x−x 2 + o ( x 2 )
on obtient

lim
1
x →0 x [ e
(1+ x )
1
x
−1 =
] 1
2
, d’où la série est divergente.
Essayons d’appliquer la règle de Cauchy. Sachant l’équivalence

n ! ~n n e−n √ 2 πn , n→+ ∞ ,
on obtient

( ) √ 2 πn=√ 2 πn
n
1 n
()
n .
1 n n e
n ! e ~ (e)
n
, n→+ ∞ ,


n=

n 1 n
. = lim √ √ 2 πn=1
n ! e et ℭ n→+∞
n

nature de convergence de cette série.


, donc la règle de Cauchy ne donne pas de résultat sur la

( ) √ 2 πn=√ 2 πn
n
1 n
()
n .
1 n n e
Cependant de l’équivalence n ! e ~
( )
n
e , n→+ ∞ , d’après le
théorème de comparaison, on trouve que la série est divergente.
100

13° Comparaison d’une série à termes positifs et d’une intégrale


a) Théorème 2.2
Soit f une fonction définie, continue et monotone décroissante pour x≥1 . On pose
un =f ( n ) pour tout entier n ≥1 . Pour que la série ∑ u n soit convergente, il faut et il suffit
+∞
∫ f ( x) dx
que l’intégrale 1 soit convergente.

On montre que:


n
u2 +⋯+ un ≤∫ f ( x ). dx≤u1 +⋯+un
1 (1)
En effet soit p un entier ¿ 1 . Dans l'intervalle [ p , p+1 ] , on a :

u p +1 =f ( p +1)≤f ( x )≤f ( p )=u p


donc
p+1 p+1 p+1
∫ u p+1 .dx≤ ∫ f ( x).dx≤ ∫ u p .dx
p p p
d'où
p+1
u p +1 ≤ ∫ f ( x )dx≤u p
p , (2)

Il suffit alors d'additionner ces inégalités membre à membre pour p=1 , 2 ,…, n−1 .

Ceci posé, si la série ∑ un est convergente, la deuxième inégalité (1) prouve que
+∞
∫ f ( x).dx <+∞
1 , donc que l'intégrale est convergente. Si l'intégrale est convergente, la première
+∞
∑ un <+ ∞
inégalité (1) prouve que n=1 , donc la série est convergente.
b) Compléments
Si nous posons
n
a n=u1 +u2 +⋯+ un −∫ f (x ) dx
1 ,
d’après (1), on a : a n≥0 . D’autre part
n+1
a n−an+1 = ∫ f ( x ) dx−u n+1
1
101

D’après (2), on a : a n−an+1 ≥0 . Donc les a n sont  0 et la suite (


an )
est décroissante et, par
suite, a une limite finie  0. Ainsi

[ ]
n
lim u 1 +u2 +⋯+ un −∫ f ( x ) dx
n→∞ 1
+∞
∫ f ( x) dx
existe et est un nombre fini  0, et ceci est indépendant de la nature de l’intégrale 1 .
c) Exemples
1
∑ ns
Etudions la série harmoniquen≥1 , pour s>0 .
1
f ( x )=
1) Soit s=1 , la fonction x est continue et décroissante pour x≥1 , On a :
b +∞
∫ 1x dx=Log b ∫ x dx=nlim
1
→+∞
Log b =+ ∞ ∑ 1n
1 et 1 , d’où la série harmonique n≥1 est divergente.
+∞

f ( x )=
1 ∫ x1 dx
s
2) Dans le cas général on considère la fonction x s . L’intégrale 1 est
1
∑ ns
divergente pour 0< s≤1 et convergente pour s>1 . Donc la série harmonique n≥1 est
divergente pour 0< s≤1 et convergente pour s>1 .

2.4. SÉRIES NUMÉRIQUES RÉELLES À TERMES QUELCONQUES


1°. CRITÈRE DE SEMI-CONVERGENCE. THÉORÈME D’ABEL

Soient ( un ) une suite d’éléments de R et (


v n)
une suite d’éléments de R, satisfaisant
aux conditions suivantes :

a) la série ∑ u n est convergente,

b) la suite (
v n)
tend vers 0 , quand n tend vers +∞ ,

c) La série ∑|v n−v n+1| converge.


Alors la série ∑ u n v n converge. De plus, pour tout entier naturel m,
+∞ +∞
|R m|=| ∑
k =m+1
uk v k|≤A
( ∑ |v −v |)
k=m+1
k k+1
(2.7)


|∑ u n|≤A , ( A> 0 )

La formule (2.7) est appelée formule d ’Abel pour la majoration du reste d’une série.
102

Démonstration.
n n
∑ uk . v k U nm = ∑ uk
 Pour n≥m , cherchons à exprimer k =m à l'aide des v k et des sommes k=m .
On a :
um =U m k
m et uk =U m pour k > m .

On peut donc écrire


n
∑ uk . v k=u m . v m +u m+1 . v m+1+⋯+u n . v n=v m U mm + v m+1 (U m+1
m −U m ) +⋯+
m

k =m
+ v n (U nm−U n−1
m )
=U mm ( v m−v m+1 ) +U mm +1 ( v m +1 −v m+2 ) +⋯+U n−1
m ( v n−1−v n ) + U m . v n .
n

D'après la condition a), on obtient

(∑ )
n n−1
| ∑ uk . v k|≤A |v k −v k+1|+|v n|
k =m k=m (2.8)
Il résulte des conditions b) et c) que la condition de Cauchy est vérifiée pour la série
∑ u n v n . Comme R est complet cette série converge. Enfin (2.7) est obtenue en passant à la
limite dans (2.8) lorsque, m étant fixé, n tend vers+∞ .

2°. CRITÈRE DE SEMI-CONVERGENCE DE DIRICHLET

Soient ( ε n ) une suite décroissante de nombres réels positifs convergeant vers 0 et (u n)


une suite d’éléments de R satisfaisant à la condition suivante :
Il existe A>0 tel que, pour tout couple ( m , n ) d’entiers naturels tel que n  m :

|u m+u m+1 +⋯+u m|< A (2.9)

Alors la série ∑ε u
n n converge.
De plus, pour tout entier naturel m,
+∞
|R m|=| ∑ ε k u k|≤ Aε m+1
k=m+1 (2.10)
Démonstration.

|ε −ε |=ε n −ε n+1 .
 En effet, comme ( ε n ) est une suite décroissante n n+1
La convergence de la suite ( ε n ) vers 0 implique la condition c) du théorème d4abel et on peut
donc l'appliquer. (2.10) est donc un cas particulier de (2.7) lorsque v n=ε n pour toutn .
103

3°.APPLICATION . SÉRIE ALTERNÉE


a) DÉFINITION

On dit qu’une série numérique réelle ∑ u n est alternée si pour tout


n≥n0 , un et un+1
sont des réels de signes contraires.
n
Par exemple : ∀ n≥1 , un =(−1) .

b) THÉORÈME 2.4.

Pour qu’une série alternée ∑ u n converge, il suffit que la suite (|un|) tend vers 0 en
décroissant lorsque n tend vers + .
4° MÉTHODE PAR GROUPEMENT DES TERMES.

On considère la série numérique réelle ∑ u n et la série ∑ vn , qui se déduit de la


précédente en regroupant au plus k termes consécutifs.
Par exemple pour k = 2
u0 + (u1 + u2) + (u3 +u4) + u5 + …………
qui correspond à :
v0 = u0, v1 = u1 + u2, v2 = u3 + u4, v3 = u5, ……………….

a) THÉORÈME 2.5
lim u n =0
Si n→+∞ , les deux séries ∑ u ∑ v n sont de même nature. De plus, dans le
n et
cas de convergence, elles ont la même somme.
b) EXEMPLE
(−1)n
un =
Soit n+(−1 )n , la série ∑ u n est de même nature que la série ∑ v n de terme
1 1
v n=u 2n−1−u 2n = lim u n=0 vn ~
général 2n (2n−1) puisque n→∞ . Comme 4 n2 alors ∑ v n est
convergente, la série ∑ u n l’est également.

§3. OPÉRATION SUR LES SÉRIES


3.1 DEFINITION

L’ensemble S des séries numériques ∑ u n est muni des trois lois suivantes :
a) Loi additive:

∑ u n+∑ v n=∑ (u n+ v n )
b) Loi externe:

λ ∑ u n=∑ λun λ ∈ K
104

c) Loi multiplicative:

∑ u n o ∑ v n=∑ (u n ov n ) ,

n
un ov n =u0 v n +u1 v n−1 +⋯+un v 0= ∑ uk v n−k= ∑ ui v j
k=0 i+ j=n

On remarque que a) et b) définissent sur S une structure d’espace vectoriel sur K.


3.2 THÉORÈME 3.1

1°. Si ∑ u n et ∑ v n sont convergentes, alors ∑ ( λun + μv n ) est convergente et l’on a :


∑ ( λun + μv n )=λ ∑ un + μ ∑ v n (2.11)

2°. Si ∑ u n et ∑ v sont convergentes et l’une au moins de ces séries converge absolument,


n

alors ∑ n ∑ n est convergente et l’on a :


u o v
+∞ +∞ +∞

( )( )
∑ (un o v n )= ∑ u n ∑ v n
n=0 n=0 n=0 (2.12)

3°. Si ∑ u n est divergente et ∑ v n convergente alors ∑ ( λun + μv n ) , si   0, est divergente.


Démonstration.
n n n
A n = ∑ u k B n = ∑ v k C n = ∑ uk ∘ v k
 2° Soient k =0 , k =0 , k=0 . Supposons que ∑ v n soit absolument
+∞
D= ∑ |v n|<+ ∞
convergente, n=0 ( A n ) est bornée car elle est convergente, soit
, la suite
M=sup {| An|} |A n− A m|≤|A n|+|A m|≤2. M .
n≥0 et, par suite, ∀ ( m, n )

Pour ε > 0 donné, trouvons un numéro N=N ( ε ) tel que pour tout n> m≥ N on ait :
n n
ε ε
| ∑ uk|< ∑ |v k|<
k =m 2. D et k =m 4 .M .

ε
|A n− A m−1|<
Alors pour tout n≥2. N (puisque 2.D )

(∑ )
n n n−N−1 n−1
|A n . Bn −C n|=|∑ uk . v n− j+1|=| ∑ ( An− A n−k ) . v n−k + ∑ ( A n− A k ). v n−k|≤
j=1 k= j k=0 k=n− N
105

n−N−1 n−1 n−N −1 n−1


ε ε ε
¿ ∑ |An − A n−k|.|v n−k|+ ∑ |A n −A n−k|.|v n−k|≤2 . M . ∑ |v n−k|+ ∑
2. D k =n−N
|v n−k|≤ + =ε
2 2
k =0 k =n−N k =0

c'est-à-dire
lim A n . B n= lim An . lim Bn = lim C n
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n →+∞ .

3.3. APPLICATIONS :
1°.NATURE D’UNE SÉRIE PAR DÉCOMPOSITION DU TERME GÉNÉRAL

Si un se met sous la forme un =v n + wn et si l’on connaît la nature de ∑ v n et de ∑ w n

, on peut déduire la nature de ∑ u n .

1+(−1)n √n 1 (−1)n 1 (−1 )n


un = = + v = w =
Par exemple pour n n √n , on a n n et n √n .
∑ v n est divergente, ∑ wn est convergente, on déduit que ∑ u n est divergente.
z
2°.SÉRIE DÉFINISSANT exp ( z )=e , (z∈ ℂ)

Considérons la série :
z z2 zn
1+ + +⋯+ +⋯
1! 2! n! , où z∈ ℂ

En utilisant la règle de d’Alembert, on constate que cette série converge absolument pour
tout zℂ. Soit f(z) sa somme.
+∞ +∞
an bn
∑ ∑
Les deux séries n=0 n ! et n=0 n ! , (a, b ∈ ℂ) sont deux séries convergentes et ont pour somme
respective f(a) et f(b).
La série produit

[( ) ( )]
+∞ +∞ n
an bn (a+b )
∑ n!
o =∑
n ! n=0 n !
n=0

est absolument convergente et l’on a

( a+b )n +∞ an +∞ an
+∞
∑ n ! =∑ n ! . ∑ n !
n=0 n=0 n=0
106

soit f(a + b) = f(a).f(b).


a
Si a∈ ℝ, f (a )=e , d’où on pose f ( z)=e z , pour tout z∈ ℂ.

z z z2 zn
e =1+ + +⋯+ +⋯
1! 2! n! pour tout z∈ ℂ . (2.13)

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