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Chapitre 5 INTÉGRALES DE RIEMANN IMPROPRES

1. GÉNÉRALITÉS

1.1. INTÉGRALES IMPROPRES

L’intégrale impropre (ou généralisée) est en fait une expression qui est une limite
d’intégrale de Riemann dans les deux conditions types suivantes : I et II et dans celles qui
s’en déduisent III. f désigne une fonction d’une variable réelle à valeurs dans R et dans C.
+∞

1° Type I: INTEGRALE a
f ( x) dx
LORSQUE f EST INTÉGRABLE SUR
[ A , X ] , ( ∀ X ≥a )
+∞
∫a f ( x) dx
est la limite finie (lorsqu’elle existe) de ∫ a
f ( x ) dx
X
, pour X +. On dit
+∞

alors que l’intégrale impropre a
f ( x) dx
est définie (ou convergente).
X
Lorsque ∫ a
f ( x ) dx
n’a pas de limite pour X +, on dit que l’intégrale impropre
+∞
∫a f ( x) dx
n’est pas définie (ou divergente).

2° EXEMPLES
+∞ dx
∫a 1+ x 2
a) Etudions l’intégrale impropre
X dx π +∞ dx π
∫0 1+x 2 = Arctg X X →+∞

2
∫a =
1+x 2 2 , l’intégrale impropre est
On a: , donc
convergente

+∞ dx
∫a 1+x .
b) Etudions l’intégrale impropre
X dx
∫a 1+x =Log(1+X ) X →+∞
→ +∞
On a: , donc elle est divergente.

+∞ dx
∫a xα
( α >0 )
c) L’intégrale est :
- définie (ou convergente) pour  > 1
- non définie (ou divergente) pour 0 <   1

→b
3° TYPE II: INTEGRALE ∫ a
f ( x ) dx
LORSQUE f EST INTÉGRABLE SUR
[ a , b−ε[ , ( ∀ ε>0 )
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Comme exemple lorsque f est continue sur [a,b[ et devient infinie lorsque x → b−0 .
→b b−ε
L’intégrale ∫ a est la limite (lorsqu’elle existe) de ∫ a
f ( x ) dx f ( x ) dx , +
pour ε →0 . On
→b
dit alors que l’intégrale impropre a ∫ f ( x ) dx
est définie (ou bien convergente).
b−ε
Lorsque ∫ a
f ( x ) dx +
n’a pas de limite pour ε →0 , on dit que l’intégrale impropre
→b
∫a f ( x ) dx n’est pas définie ou divergente.
→b dx
∫a (b−x ) β
( β >0 )
Par exemple: est :
- définie (ou convergente) pour  < 1
- non définie (ou divergente) pour   1

4° TYPE III: GÉNÉRALISATION

A partir des types élémentaires I et II on définit de manière évidente les expressions


symbolisés par :
→+∞
∫→+∞ , ∫→a , ∫→a , ∫→−∞ , ∫→a , etc...
a b →+∞ →b

X'

→+∞ lim ∫ f ( x ) dx
Par exemple →−∞ ∫ f ( x) dx correspond à X ' →+∞ X ''
X ''→−∞ .
+∞
∫−∞ , ∫a , ∫c
a b
En pratique, des notations ordinaires peuvent être utilisées s’il n’y a
pas de confusion à craindre.

1.2. CONVERGENCE EN VALEURS PRINCIPALES DE CAUCHY


+∞
1° DÉFINITION DE V.P.∫−∞
f ( x) dx LORSQUE f EST INTÉGRABLE SUR [ −R , R ] ,
( ∀ R>0 )
+∞
Par exemple si f est continue sur ] -  , +  [ V.P.∫−∞
f ( x) dx est la limite finie
+R
(lorsqu’elle existe) de ∫−R
f ( x) dx
pour R  .
+∞
Par exemple : V.P. −∞ ∫ f ( x) dx = 0 lorsque f est une fonction impaire.

b
V . P c∫ a f ( x ) dx
2° DÉFINITION DE ( a < c < b) LORSQUE f EST INTÉGRABLE
SUR [ a, c - ] et [c + , b], (  > 0)

Par exemple f est continue sur [a, c[  ]c, b] et devient infinie lorsque x  c.
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b
V . P c∫ a f ( x ) dx
est la limite finie (lorsqu’elle existe ) de l’intégrale
2 dx
c −ε b V . P 0∫−1 =Log 2
∫a f ( x ) dx+∫ c +ε f ( x ) dx +
pour ε →0 .Par exemple: x

3° REMARQUE
+∞
par exemple, entraîne celle de V.P. ∫−∞
+∞
L’existence de ∫−∞
f ( x) dx f ( x) dx et leurs
+∞
valeurs sont égales, donc si l’on sait que −∞∫ f ( x) dx existe, on peut obtenir sa valeur I en
+∞
calculant V.P.∫−∞
f ( x) dx . La réciproque est inexacte, l’existence de la limite en valeur
principale n’entraîne pas l’existence de l’intégrale impropre. Comme contre-exemple on peut
prendre une fonction polynomiale impaire x ↦ ϕ ( x ) .

1.3 REMARQUE RELATIVE AU COMPORTEMENT DE f

Sans hypothèse supplémentaire, l’existence d’une intégrale impropre n’entraîne à


lim f ( x )
priori aucune propriété de limite pour f. Toutefois, si x →∞ existe et si l’intégrale
→+∞
∫ 0
f ( x ) dx lim f ( x )=0
est convergente alors x →+∞
→+∞

2 PROPRIÉTÉS DES INTÉGRALES IMPROPRES c
f ( x ) dx

Pour éviter de surcharger le cours, dans toute la suite on ne formulera que les
propriétés et les résultats généraux que pour le type a) du paragraphe 1.1. Pour les autres types
b) et c) les résultats généraux sont évidemment les mêmes.

2.1 THÉORÈME 2.1


→+∞

Si a
f ( x ) dx
est définie (ou convergente), on a:

→+∞ c →+∞
∫a f ( x ) dx =∫ a f ( x ) dx + ∫ c f ( x ) dx
(2.1)

2.2 THÉORÈME 2.2


L’existence de deux des trois termes
→+∞ →+∞ →+∞
∫a f ( x ) dx
,
∫a g ( x ) dx ∫
, a
( f ( x ) +g( x))dx

entraîne l’existence du troisième. On a alors la décomposition suivante :


→+∞ →+∞ →+∞
∫a ( f ( x ) +g( x ))dx=∫ a f ( x ) dx+ ∫ a g( x ) dx
(2.2)
2.3 THÉORÈME 2.3
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Si f est une fonction continue sur [a, + [ , g une fonction dérivable sur [, [, avec
g(α )=a , g ( [ α , β [ ) ⊂[a ,+∞ [ ( éventuellement β =+ ∞ ) alors les intégrales suivantes sont de
même nature:
→+∞
∫a
→β
et ∫ α
f ( x ) dx f ( g (t ))g ' (t )dt
et quand il y a convergence, ces intégrales sont égales.

REMARQUE
1
X=
Par un changement de variable du type b−x , une intégrale impropre du type
→+∞

→b
∫a est donc ramenée à la forme a et inversement.

2.4 THÉORÈME 2.4

Soient f et g deux fonctions continûment dérivables sur [ a,+∞[ , l’existence de deux des
→+∞ →+∞
∫ f ( x).g' ( x) dx g( ∫
x)f '( x). dx lim [ f ( x )−g( x ) ] Xa
trois termes suivants a , a , X →+∞ entraîne
celle du troisième et la validité de la formule d’intégration par parties.
→+∞ →+∞
∫a f ( x ). g ' ( x ) dx= lim [ f ( x ). g( x ) ] a −∫ a
X
g( x ). f '( x ) dx
X →∞ (2.3)
→+∞

3 CRITÈRES DE CONVERGENCE DE L’INTÉGRALE a
f ( x) dx

X
D’après la définition la question est réglée en déterminant la limite ∫ a
f ( x ) dx
pour X
 . Cependant cette méthode est conditionnée par obtention d’une fonction primitive; or en
pratique il est souvent techniquement très difficile, voire même impossible, d’obtenir une
primitive, d’où l’intérêt des critères de convergence.

3.1 CRITÈRE DE CAUCHY . THÉORÈMES 3.1


→+∞

Pour que l’intégrale impropre a
f ( x ) dx
soit convergente, il faut et il suffit que :
X ''
|∫X ' f ( x) dx|<ε
  > 0 ,  X() , tel que X’ et X’’ > X   (3.1)

3.2 CRITÈRE DE CONVERGENCE POUR LES FONCTIONS POSITIVES

1° THÉORÈME 3.2 (THÉORÈME DE COMPARAISON)


→+∞

Si l’on a 0  f  g sur [a, +  [, la convergence de a


∫ g ( x) dx entraîne celle de
→+∞ →+∞ →+∞
∫a f ( x ) dx , la divergence de ∫a f ( x ) dx entraîne celle de ∫a g ( x) dx .
2° THÉORÈME 3.3 (THÉORÈME D’ÉQUIVALENCE)
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Soient f et g deux fonctions positives telle que f g . Alors, les intégrales impropres
→+∞ →+∞
∫a f (x) dx ∫
et a
g(x) dx
sont de même nature, c’est à dire simultanément convergentes ou
divergentes.
f (x ) f (x )
lim =1 lim =λ≠0
(fg  x →∞ g( x ) , On a évidemment le même résultat si x →∞ g( x ) )

3° THÉORÈME 3.4 (CRITÈRE DE RIEMANN)

A
f~
Si x α pour x   (A et  des constantes positives), alors:
→+∞
∫ f ( x ) dx
- > 1 entraîne la convergence de a (3.2)
→+∞

-  1 entraîne la divergence de a
f ( x ) dx
(3.3)

4° COMPARAISON AVEC UNE SÉRIE À TERMES POSITIFS


+∞

Sous la condition f positive décroissante, l’intégrale a
f ( x) dx
est de même nature
que la série de terme général un =f ( n ) .

3.3 CRITÈRES DE CONVERGENCE DES FONCTIONS À SIGNE VARIABLE

1° CONVERGENCE ABSOLUE
+∞ →+∞
∫ |f ( x)| dx est convergente, on dit que ∫a
Si a
f ( x ) dx
est absolument convergente.

a) THÉORÈME 3.5

La convergence absolue entraîne la convergence.


→+∞ sin x
∫1 xα
dx
Par exemple est absolument convergente pour α >1 .

2° SEMI-CONVERGENCE
→+∞ +∞

Si l’intégrale a
f ( x ) dx ∫ |f ( x)| dx le soit, on dit qu’il
est convergente sans que a
y a semi-convergence

b) THÉORÈME 3.6 (CRITÈRE D’ABEL)


Si f et g sont des fonctions continues sur [0,+[ telles que :
-. f  0 est décroissante, tendant vers 0. (3.4)
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X''
|∫X' g(x) dx|≤K , ∀X ', X func ∈ \[ A,+ infinity \[ } { ¿
-. g satisfait à (3.5)
+∞

alors l’intégrale a
f ( x)g( x) dx
est convergente.
+∞ +∞
Par exemple: Les intégrales a et a
∫ f ( x) sin x dx ∫ f ( x) cos x dx
sont convergentes
lorsque f est décroissante sur [a,+[et tend vers 0 pour x  +.
+∞ sin x
∫1 xα
dx
En particulier est semi-convergente lorsque   1.

→b
4. CRITÈRES DE CONVERGENCE DE L’INTÉGRALE IMPROPRE ∫ a
f ( x ) dx

Ils sont analogues à ceux développés dans le paragraphe précédent.

4.1 CONDITION DE CAUCHY


Elle s’écrit :

∫a
→b
f ( x ) dx { ∀α>0,∃ ε0>0
convergente  tel que ε <= ε' <= ε rSub { size 8{0} } } drarrow l ine Int rSub { size 8{s - ε'} } rSup { size 8{b - ε
¿ f(x)dx ¿ ≤α
(4.1)

4.2 RELATIVEMENT AUX FONCTIONS POSITIVES,


Les théorèmes 3.2 et 3.3 se transposent de façon évidente.
En particulier:

}
f et g ≥ 0
f ~g →b →b
x →b  ∫ a
f ( x ) dx ∫ a g( x ) dx
et sont de même nature. (4.2)

Le critère de Riemann, important en pratique, se modifie comme suit :


4.3 THÉORÈME 3.7
B
β
Si f(x) ~ ( b−x ) pour x  b [ B > 0,  > 0 ], alors 0 <  < 1 entraîne la convergence
→b →b
de ∫ a ,   1 entraîne la divergence de ∫ a
f ( x ) dx f ( x ) dx
.

4.4. RELATIVEMENT AUX FONCTIONS DE SIGNE VARIABLE


On peut transposer de façon évidente les notions de convergence absolue et de semi-
convergence.

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