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Intégrales impropres
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52 CHAPITRE 3. INTÉGRALES IMPROPRES
s +Œ 1 ss 1
— L’intégrale 1 x dx diverge car pour s > 1, on a 1 sx dx = [ln(x)]1 = ln(s)≠ln(1) = ln(s)
s
+Œ 1
qui diverge vers +Œ quand s tend vers +Œ. D’où 1 x dx = +Œ.
sŒ 1
Exercice intégré 2. Montrer que 1 1+t2 dt converge et calculer sa valeur.
Toutes les méthodes utilisées pour le calcul des intégrales de Riemann s’étendent naturel-
lement aux intégrales impropres : via le calcul d’une primitive, via le changement de variables
ou via l’intégration par parties. Néanmoins pour éviter toute erreur d’interprétation (conver-
gence/divergence, calcul effectif), il est souvent plus prudent de revenir à la définition en expri-
mant l’intégrale impropre comme une limite d’intégrales de Riemann et d’appliquer la méthode
correspondante à ces intégrales de Riemann.
ss ss
Démonstration. Soit s œ]a, b[ alors x0 f et x0 g ont une limite quand s tend vers c par hypothèse.
De plus, ⁄ ⁄ ⁄
s s s
(⁄f + g) = ⁄ f+ g
x0 x0 x0
ss
par linéarité de l’intégrale de Riemann. On en déduit que x0
(⁄f + g) a une limite quand s tend
vers c et de plus cette limite est égale à :
⁄ c ⁄ c
⁄ f+ g
x0 x0
par hypothèse.
On prendra gare à n’appliquer cette décomposition que quand les différentes intégrales appa-
raissant dans le calcul converge.
s +Œ 1
Exemple 40. On souhaite calculer 1 x(x+1) dx. On a pour s > 1 :
⁄ ⁄ 3 4 ⁄
⁄ s
s
1 s
1 1 1 s
1
dx = ≠ dx =dx ≠ dx
1 x(x + 1) 1 x x+1 1 x x+1
3 4 1
s
= [ln x]s1 ≠ [ln(x + 1)]s1 = ln + ln 2
s+1
Dans l’exemple ci-dessus, on est obligé de repasser par la définition de l’intégrale impropre.
Il
s +Œ 1été complètement
eut s +Œ 1 incorrect de ré-écrire les calculs ci-dessus en remplaçant s par +Œ car
1 x dx et 1 x+1 dx divergent.
De manière générale, c’est pour éviter d’avoir affaire à ce genre de forme indéterminée que
l’on doit passer, de préférence, par la définition de l’intégrale impropre. C’est à dire intégrer sur
un segment et faire tendre une des bornes du segment vers la borne de l’intégrale impropre.
Avec les exemples déjà produits, on voit apparaître des classes intéressantes d’intégrales im-
propres.
3.2. CRITÈRES DE CONVERGENCE POUR LES FONCTIONS POSITIVES 53
Proposition 23. Soit ]a, b[ un intervalle ouvert non-trivial et f une fonction continue positive
sb ss
définie sur ]a, b[. Soit x0 œ]a, b[. Alors x0 f converge si et seulement si s ‘æ x0 f est majorée
sb
sur [x0 , b[. De plus, si x0 f diverge alors elle diverge vers +Œ.
sa ss
De la même façon, x0 f converge si et seulement si s ‘æ x0 f est minorée sur ]a, x0 ]. De
sx
plus, si a 0 f diverge alors elle diverge vers ≠Œ.
ss ss
Démonstration. Notons F : s ‘æ x0 f . Si s, t œ]a, b[ vérifient s > t alors F (s) ≠ F (t) = x0 f ≠
st ss sx ss ss
x0
f = x0 f + t 0 f = t f or s > t et f Ø 0 donc t f Ø 0. Ainsi F est croissante.
La fonction F est croissante sur [x0 , b[, on en déduit que F converge en b si et seulement si
F est majorée sur [x0 , b[. De plus si F n’est pas majorée alors F diverge vers +Œ en b.
Corollaire 10. Soit ]a, b[ un intervalle ouvert non-trivial et f, g deux fonctions continues sur
]a, b[ telles que pour tout x œ]a, b[, on ait 0 Æ f (x) Æ g(x). Soit x0 œ]a, b[.
sb sb
— Si x0 f (x)dx diverge alors x0 g(x)dx diverge et
sb sb
— si x0 g(x)dx converge alors x0 f (x)dx converge.
On a les mêmes implications en remplaçant b par a.
ss ss
Démonstration. Notons F : s ‘æ x0 f et G : s ‘æ x0 g. Par croissance de l’intégrale, F (s) Æ G(s)
pour tout s œ [x0 , b[.
sb
Si x0 f (x)dx diverge alors la proposition précédent implique que F n’est pas majorée sur
sb
[x0 , b[ et donc G n’est pas majorée sur [x0 , b[ et la proposition précédente implique que x0 g(x)dx
diverge.
54 CHAPITRE 3. INTÉGRALES IMPROPRES
sb
Si g(x)dx converge alors la proposition précédent implique que G est majorée sur [x0 , b[ et
x0
sb
donc F est majorée sur [x0 , b[ et la proposition précédente implique que x0 f (x)dx converge.
s +Œ e≠x 1
Exemple 41. Montrons que 1 x dx est convergente. En effet, on a pour tout x Ø 1 x Æ1
donc 0 Æ e x Æ e≠x pour x Ø 1. Finalement, on a pour s > 1
≠x
⁄ s
e≠x dx = [≠e≠x ]s1 = e≠1 ≠ e≠s
1
s +Œ s +Œ
qui converge vers e≠1 quand s tend vers +Œ donc 1 e≠x est convergente et donc 1 e≠x
x dx
est convergente également par le corollaire plus haut.
La propriété qui suit, parfois combinée avec le corollaire précédent, permet de justifier facile-
ment les convergences et divergences d’intégrales impropres.
f (x)
lim = ¸ > 0.
xæb g(x)
sb sb
Alors x0
f converge si et seulement si x0
g converge.
sb sb
Démonstration. Commençons par montrer que si x0 g converge alors x0 f converge.
En utilisant la définition de la limite (avec ‘ = 1) on a
— si b = +Œ, il existe M > 0 tel que pour tout x œ I tel que x > M on ait
— si b = ≠Œ, il existe M < 0 tel que pour tout x œ I tel que x < M on ait
— si b œ R, il existe ” > 0 tel que pour
- tout x-œ I tel que |x ≠ b| < ” on ait
- f (x) -
- g(x) ≠ ¸- < 1.
- -
f (x)
≠ ¸ < 1 ou encore f (x) Æ g(x)(¸ + 1).
g(x)
sb sb sb
Or x0 (¸ + 1)g est convergente (car x0 g est convergente) donc x0 est convergente également.
Finalement on conclut en constatant que
g(x) 1
lim = > 0.
xæb f (x) ¸
sb
On peut donc appliquer ce que l’on vient de faire pour justifier que x0
f converge implique
sb
que x0 g converge.
Démonstration. Sous l’hypothèse que f et g ont des valeurs non-nulles, f (x) ≥xæb g(x) si et
seulement si
f (x)
lim = 1.
xæb g(x)
Au vue de la proposition précédente appliquée pour ¸ = 1, il est clair que l’on a le corollaire.
s +Œ 74 255
(x≠7)(x1000 +75x2 )
Exemple 42. Montrons que 10 (x +3)x x2710 (x3 ≠7) est convergente.
74 74 1000
En effet, on a x + 3 ≥+Œ x , x ≠ 7 ≥+Œ x et x + 75x2 ≥+Œ x1000 donc le numérateur
1075
est équivalent à x en +Œ. D’autre part, le dénominateur est équivalent à x2713 s +Œen 1+Œ,
1
ainsi, la fraction rationnelle est équivalente à x1638 en +Œ. Par conséquent, puisque 10 x1638 dx
(x74 +3)x255 (x≠7)(x1000 +75x2 ) 1
converge et que x2710 (x3 ≠7) et x1638 sont positifs sur ]10, +Œ[,
⁄ +Œ
(x74 + 3)x255 (x ≠ 7)(x1000 + 75x2 )
est convergente.
10 x2710 (x3 ≠ 7)
Démonstration. Rappelons que toute fonction f s’écrit comme la différence de deux fonctions
positives (la partie positive f+ et la partie négative f≠ ) 2 . On a f = f+ ≠ f≠ . On avait montré au
chapitre 2 que si f est intégrable sur un segment alors f+ et f≠ sont intégrables sur ce segment
également.