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Chap. I7 : INTEGRALES IMPROPRES (OU GENERALISEES) (ND/NG, 26 octobre 2022) - D.1 -
g(x) −−−↘
−→ 0 sur [ a, +∞ [ .
• Il faut noter qu’elle impliqu’on a aussi : ∀ x ∈ [ a, +∞ [ , g(x) > 0.
- D.2 - D·I - I.I. de fonctions à valeurs réelles quelconques (ou complexes)
Preuve Il suffit de démontrer le point 1., car il entraı̂ne les 2 suivants. Pour simplifier la démonstration
(mais sans, pour autant, restreindre la généralité), nous supposons, ci-après, que les 2 I.I.S. en b− , I et J,
∫ b ∫ b
ont la même borne inférieure, i.e. c = a, et donc J = φ(x) dx, comme I = f (x) dx.
{ a a
J converge absolument, (1.1a)
1. Supposons que
et f (x) = O[ φ(x) ] quand x −→ b. (1.1b)
<
Par définition de la convergence absolue d’une intégrale impropre, (1.1a) équivaut à :
∫ b
J1 = | φ(x) | dx converge. (1.1c)
a
De même, par définition de la notation O pour les fonctions, (1.1b) équivaut à :
∃ x0 ∈ ] a, b [ , ∃ M ∈ IR+ / ∀ x ∈ [ x0 , b [ , | f (x) | 6 M | φ(x) |. (1.1d)
− −
Or, J I.I.S. en b ⇐⇒ J1 I.I.S. en b . D’où, par la Règle du changement de cran dans une
I.I.S., comme x0 ∈ ] a, b [ : ∫ b
J1 I.I.S. en b− =⇒ J2 = | φ(x) | dx I.I.S. en b− et de même nature que J1 . (1.1e)
x0
Par (1.1c) et (1.1e), il vient que J2 converge, ce qui, par la propriété (P2), implique que :
∫ b
J3 = M | φ(x) | dx converge. (1.1f)
x0
Mais, d’après le Critère de comparaison des intégrales impropres de fonctions > 0,
∫ b
(1.1d) et (1.1f) =⇒ I2 = | f (x) | dx converge. (1.1g)
∫ b x0
Or, I I.I.S. en b− ⇐⇒ I1 = | φ(x) | dx I.I.S. en b− . D’où, par la Règle du changement de
a
cran dans une I.I.S., comme x0 ∈ ] a, b [ :
I1 I.I.S. en b− =⇒ I2 I.I.S. en b− et de même nature que I1 . (1.1h)
Finalement, (1.1g) et (1.1h) =⇒ I1 converge, et donc I converge absolument.
( ) ( )
2. Conséquence de 1., car f (x) = o[ φ(x) ] quand x −→ b =⇒ f (x) = O[ φ(x) ] quand x −→ b .
< <
) ( )
3. Idem, car (f (x) ∼ φ(x) quand x −→ b =⇒ f (x) = O[ φ(x) ] quand x −→ b . Cqfd
< <
• • • Remarque D·I-3 (Bornes inférieures des 2 I.I.S. dans le Théorème I7 ::D·I .3-1 )
Dans le Théorème I7 ::D·I .3-1, bien noter que les 2 intégrales I et J :
1. doivent être des I.I.S. en la même borne supérieure b− ,
2. mais peuvent avoir des bornes inférieures différentes.
◃ Exercice I7 ::D·I -1 Modifier la démonstration ci-dessus du Théorème I7 ::D·I .3-1 , mais au strict
minimum, pour éliminer l’hypothèse c = a supposée au début.
◃ Exercice I7 ::D·I -2 Enoncer la version analogue du Théorème I7 ::D·I .3-1 pour les I.I.S. en a+ ,
puis la démontrer.
Ainsi, pour la nature de J, il vient, par la propriété (P9) des intégrales impropres :
∫ +∞
(1.2f), (1.2h) et (1.2k) =⇒ J = f (x) dx diverge. (1.2l)
1
∫ +∞
sin x
• Finalement, (1.2a) et (1.2l) =⇒ I= √ dx diverge .
0 x + sin x
• • • Remarque D·I-5 (Nature d’une I.I.S. en passant par un D.L. : coût !!!??? )
La longueur de la solution dans l’Exemple ci-dessus met clairement en lumière pourquoi la méthode
consistant à étudier la nature d’une I.I.S. en passant par un D.L. de la fonction au voisinage de la
singularité ne doit être qu’une approche de dernier recours.
En règle générale, il ne faut y penser que lorsqu’on ne voit vraiment pas comment faire autrement.
Privilégier plutôt l’utilisation d’un critère de convergence approprié, quand il y en a un disponible.
- D.6 - D·I - I.I. de fonctions à valeurs réelles quelconques (ou complexes)
A cause de ce qui précède, le 1er réflexe conseillé face à une I.I. de fonction à valeurs complexes
comme l’intégrale I consiste à :
1. aller au brouillon pour calculer m(x) = | f (x) |, ∀ x ∈ ] a, b [ ;
∫ b
2. une fois ceci fait, ≪ regarder ≫ l’intégrale J = m(x) dx, laquelle est une I.I. de fonction > 0 ;
a
3. si J semble avoir de bonnes chances de converger, essayer de le démontrer formellement, par exemple,
par un critère de convergence approprié des I.I. de fonctions > 0 (Cf. Partie C ) ;
4. si c’est OK pour la convergence de J, alors conclure que I converge absolument, donc converge.
Par contre, si J semble avoir peu de chances de converger, changer de méthode pour trouver la nature de I.
2◦ ) Critère d’Abel pour une I.I.S. en +∞ de fonction à valeurs complexes. ∫ +∞
Dans l’énoncé du Critère d’Abel (Cf. Théorème I7 ::D·I .2-1) pour une I.I.S. en +∞, I = f (x) dx,
a
dans la factorisation f (x) = g(x)φ(x) sur [ a, +∞ [ :
1. si la fonction g doit toujours être, impérativement, à valeurs réelles sur [ a, +∞ [ ,
2. par contre, il est permis que la fonction φ, elle, prenne des valeurs complexes sur [ a, +∞ [ .
Dans ce dernier cas, cela veut dire que la fonction f aussi est à valeurs complexes sur [ a, +∞ [ , et donc
l’intégrale I est une I.I. de fonction à valeurs complexes.
Chap. I7 : INTEGRALES IMPROPRES (OU GENERALISEES) (ND/NG, 26 octobre 2022) - D.9 -
Par conséquent, le Critère d’Abel peut aussi s’utiliser pour prouver la convergence de certaines
I.I.S. en +∞ de fonctions à valeurs complexes. Le problème est de savoir identifier lesquelles. Ceci
revient à se poser la question de savoir quel type de fonctions φ : IR −→ C peuvent être utilisées dans la
factorisation f (x) = g(x)φ(x) pour qu’elles vérifient l’hypothèse (ii) du Théorème I7 ::D·I .2-1, sachant
que le type de fonctions g satisfaisant le (i) du Théorème reste le même que dans le cas où la fonction f est
à valeurs réelles. Ainsi, il faut connaı̂tre un certain nombre de fonctions φ : IR −→ C, qui sont continues et
à primitives bornées. Les Exemples 1 et 2 ont donné des indications sur un type de fonctions φ : IR −→ IR
qui vérifient trivialement cette propriété. Il est souhaitable d’en connaı̂tre aussi, mais de IR −→ C. Pour
cela, on s’appuie sur le complément suivant :
Théorème I7 ::D·II .3-1 (Nature d’une I.I. de fonction à valeurs complexes et Re/Im)
∫ b
Soit I = f (x) dx, avec f : ] a, b [ −→ C, i.e. I est une I.I. de fonctions à valeurs complexes.
∫ b
a ∫ b
Posons J = Re [ f (x) ] dx et K = Im [ f (x) ] dx. Alors on a :
a a
1. Les 2 fonctions g(x) = Re [ f (x) ] et h(x) = Im [ f (x) ] sont des fonctions de ] a, b [ −→ IR.
2. Par conséquent, J et K sont 2 I.I. de fonctions à valeurs réelles.
3. De plus, on a les équivalences :
3.1. (I converge) ⇐⇒ (J et K convergent) ;
3.2. (I converge absolument) ⇐⇒ (J et K convergent absolument).
4. Lorsque I converge, J et K convergent donc aussi, et alors on a :
I ∈ C, J ∈ IR et K ∈ IR/ I = J + iK. (2.5)
[∫ b ] ∫ b
Re (I) = J, i.e. Re f (x) dx = Re [ f (x) ] dx ;
a a
• Il s’ensuit que : [∫ b ] ∫ b
Im (I) = K, i.e. Im f (x) dx = Im [ f (x) ] dx.
a a
- D.10 - D·II - I.I. de fonctions à valeurs complexes : Quelques spécificités
Par conséquent, déterminer DΓ revient à mener une discussion sur la nature de l’I.I. Γ(a) selon les
valeurs de a ∈ IR pour identifier celles pour lesquelles cette I.I. converge. Au terme d’une discussion
appropriée, on trouve :
D = {a ∈ IR / a > 0} = ] 0, +∞ [ = IR∗ .
Γ + (3.7)
◃ Exercice I7 ::D·III -1 Dans (3.8), pourquoi est-il pertinent de noter l’opérateur de dérivation à
d ∂
l’extérieur de l’intégrale par , et à l’intérieur par ?
da ∂a
3. Propriété remarquable de la fonction Γ - Conséquence.
Probablement, la propriété la plus remarquable de la fonction Γ est la suivante :
Cette propriété (non intuitive . . . ) se démontre comme application du Théorème d’intégration par
parties pour les intégrales impropres.
1. Comme déjà indiqué en début de semestre, dans une formation normale d’ingénièrie, la présente U.E. devrait être suivie par
une autre dans laquelle on illustre justement ce qu’on peut faire, comme applications, avec les séries et les intégrales impropres.
2. En s’appuyant sur des Théorèmes qui ne sont (malheureusement) pas au programme de ce Cours.
- D.12 - D·III - Intégrales impropres : Quelques applications
Une conséquence importante de cette propriété est qu’elle permet de calculer la valeur de Γ(n),
∀ n ∈ IN∗ . Mais pour le voir, notons d’abord que IN∗ ⊂ IR∗+ =⇒ la fonction Γ est définie en tout
n ∈ IN∗ , i.e. Γ(n) ∈ IR, ∀ n ∈ IN∗ . En appliquant (3.10), il vient alors : ∀ n ∈ IN∗ , Γ(n + 1) = n · Γ(n).
On déduit aisément, en raisonnant par récurrence (et en calculant Γ(1) en cours de route), que :
1 ( a )a √
Γ(a) ∼ , quand a −→
>
0 et Γ(a + 1) ∼ · 2πa, quand a −→ +∞ . (3.14)
a e
◃ Exercice I7 ::D·III -2 Ci-dessus, au lieu de celui de Γ(a) comme on serait attendu, on a plutôt
préféré donné l’équivalent simple de Γ(a + 1) quand a −→ +∞. La raison en est que ce dernier a une
expression plus élégante. Déduire néanmoins l’équivalent simple de Γ(a) quand a −→ +∞.
En combinant (??) avec le 2ème équivalent en (3.14), on déduit que, pour n ∈ IN, on a l’équivalent :
( n )n √
n! ∼ · 2πn, quand n −→ +∞ (Formule de Stirling ) . (3.15)
e
Ceci donne un équivalent simple de n ! quand n −→ +∞.
2◦ ) Transformations fonctionnelles.
a) Introduction.
Toutefois, il faut tout de suite noter que la transformée de Fourier fb de f n’a un intérêt (voire n’existe
effectivement) que s’il existe au moins un nombre réel λ / fb(λ) existe dans C. Quand c’est le cas, on dit
que la fonction de départ f est Fourier-transformable. A cet égard, traiter l’Exercice :∫
+∞
◃ Exercice I7 ::D·III -3 Soit une fonction f : IR −→ IR (ou C) telle que l’intégrale f (x) dx est
−∞
absolument convergente. Montrer qu’alors ∀ λ ∈ IR, fb(λ) existe dans C.
La transformée de Laplace fe de f n’a un intérêt (voire n’existe effectivement) que s’il existe au moins
un nombre complexe p / fe(p) existe dans C. Quand c’est le cas, on dit que la fonction de départ f est
Laplace-transformable. A cet égard, traiter alors l’Exercice :
∗∗∗ Variable alétoire réelle continue à valeurs dans E = ] A, B [ , avec A, B ∈ IR/ A < B.
Dans beaucoup de cas, les valeurs possibles d’une v.a.r. X d’intérêt dans un problème donné sont res-
treintes à varier dans un intervalle particulier de IR. On généralise alors ce qui précède comme suit :
- D.16 - D·III - Intégrales impropres : Quelques applications
∗∗∗ Exemple 4 : Soit M1 , un modèle de lampe au néon (populairement appelée ≪réglette ≫).
Le temps total de fonctionnement (i.e. jusqu’à ce que la lampe claque) d’une lampe du modèle M1 est
imprévisible, donc a un caractère aléatoire et, de plus, ce temps va varier d’une lampe de ce modèle à l’autre.
On peut donc dire que ce temps de fonctionnement est une variable aléatoire X, à valeurs > 0, définie dans
la population Ω formée de l’ensemble des lampes du modèle M1 , i.e.
X : Ω −→ ] 0, +∞ [
ω 7−→ X(ω),
où X(ω) est donc le temps total de fonctionnement d’une lampe ω du modèle M1 .
En général, la v.a.r. X de ce problème a une densité de probabilité f sur ] 0, +∞ [ de la forme :
∀ t ∈ ] 0, +∞ [ , f (t) = λ e−λ t , où λ est une constante > 0. (3.22)
On dit alors que X suit la loi exponentielle de paramètre λ.
◃ Exercice I7 ::D·III -5 Dans l’Exemple 4 ci-dessus :
1◦ ) Montrer que la fonction f donnée par (3.22) est bien une densité de probabilité sur ] 0, +∞ [ .
2◦ ) Calculer E (X) et Var (X).
3◦ ) Calculer le temps de fonctionnement au bout duquel on doit s’attendre à ce que 95 % des lampes du
modèle M1 aient claqué.