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CPGE IBN TIMIYA

cours de mathématiques
rédigé par EL ayoubi Abdellatif

EQUATIONS DIFFERENTIELLES

1 Calculs de primitives
Dans ce chapitre, K désigne l’un des ensembles R ou C .

1.1 Définition des primitives d’une fonction continue


Définition 1.

Soit f : I −→ K une fonction. On dit qu’une fonction F : I −→ K est une primitive de f sur I
si F est dérivable sur I de dérivée f : ∀x ∈ I, F ′ (x) = f (x).

Exemples :

x2
1. La fonction x 7−→ est UNE primitive de x 7−→ x sur R .
2
1
2. Arctan est UNE primitive de la fonction x 7−→ sur R.
1 + x2
Nous allons voir que trouver une primitive permet de les trouver toutes.

Théorème 1 (Unicité, des primitives à constante additive près).

Soit f : I −→ K une fonction. On suppose que f possède une primitive F : I −→ K. Les


primitives de f sur I à valeurs dans K sont alors toutes les fonctions F + C où C décrivant K

Preuve :
Notons tout d’abord que si l’on note G la fonction définie par G(x) = F (x) + c alors G′ (x) = F ′ (x) mais
comme F ′ (x) = f (x) alors G′ (x) = f (x) et G est bien une primitive de f
Pour la réciproque supposons que G soit une primitive quelconque de f . Alors (G−F )′ (x) = G′ (x)−F ′ (x) =
f (x) − f (x) = 0, ainsi la fonction G − F a une dérivée nulle sur un intervalle, c’est donc une fonction
constante ! Il existe donc c ∈ R tel que (G − F )(x) = c. Autrement dit G(x) = F (x) + c (pour tout x ∈ I
).

Proposition 1.

Soit f : I → K une fonction admettant une une primitive F, et soient x0 ∈ Iet y0 ∈ K. alors f
admet une unique primitive G qui vérifie G (x0 ) = y0 et elle est donnée par G = F − F (x0 ) + y0

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Preuve :
Posons G = F − F (x0 ) + y0 , il est claire que G est une primitive de f sur I (puisque F l’est) de plus
G (x0 ) = F (x0 ) − F (x0 ) + y0 = y0 - Si H est primitive de f qui vérifie H (x0 ) = y0 alors H = F + c en
composant avec x0 on obtient c = H (x0 ) − F (x0 ) = y0 − F (x0 ) ce qui donne

H = F + y0 − F (x0 ) = G

ce qui assure l’unicité.


Remarques :

1. Les fonctions :
f1 : R∗ −→ R et f2 : R∗ −→ R
(
ln |x| − 1 si x < 0
x 7−→ ln |x| x 7−→ f (x) =
ln |x| + 1 si x > 0

1
admettent toutes les deux pour dérivée la fonction x 7−→ mais elles ne diffèrent pas d’une
x
constante, d’où : Ce qui précède, vaut pour une fonction définie sur un intervalle. Si la fonction
f est définie sur une réunion d’intervalles disjoints, on est amené à introduire une constante par
intervalle.
2. Une fonction qui possède sur un intervalle une primitive admet en fait une infinité de primitives sur
cet intervalle, qui diffèrent toutes d’une constante. On prendra donc garde à ne jamais écrire des
phrases du type : Soit F la primitive de f sur I , mais plutôt : Soit F une primitive de f sur I
Z
3. On note souvent f (x)dx = F (x) + λ pour désigner l’ensemble des primitives de f sur I. On dit
alors communément
Z que λ est la constante d’intégration.
Par exemple cos(x)dx = sin(x) + λ désigne l’ensemble des primitives de x 7→ sin(x) sur R. Dans
cette notation, x joue le rôle de ( variable muette ). Le symbole choisi n’a pas d’importance dans
la mesure où il ne crée pas d’ambiguïté.

Théorème 2.

Toute fonction continue sur un intervalle I admet des primitives sur I

2 Deux formes à savoir résoudre

2.1 Calcul d’une primitive de x 7→ eax cos(bx) et de x 7→ eax sin(bx)


ax
On a souvent besoin de primitiver les fonctions de la forme x −→
 e cos(bx)
 et x −→ eax sin(bx) avec
a, b ∈ R∗ . C’est très simple. Pour tout x ∈ R : eax cos(bx) = Re e(a+ib)x . Or x −→ e(a+ib)x admet
e(a+ib)x
x −→ pour primitive, donc x −→ eax cos(bx) admet pour primitive :
a + ib

eax eax
!
e(a+ib)x
x −→ Re = Re((cos(bx) + i sin(bx)) × (a − ib)) = (a cos(bx) + b sin(bx))
a + ib a2 + b 2 a2 + b 2

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1
2.2 Primitive de x 7→
ax2 + bx + c
1
Soit (a, b, c) ∈ R3 avec a ̸= 0. On cherche à déterminer une primitive de x 7→ .
+ bx + c ax2
1) Si le trinôme aX 2 + bX + c admet deux racines réelles distinctes r1 et r2 (avec r1 < r2 ), on
déterminer deux réels C1 et C2 tels que :
1 C1 C2
∀x ∈ R\ {r1 , r2 } ; = +
ax2 + bx + c x − r1 x − r2
1
Une primitive de x 7→ sur ] − ∞, r1 [, ]r1 , r2 [, ]r2 , +∞[ est alors
ax2 + bx + c
x 7→ C1 ln |x − r1 | + C2 ln |x − r2 |
La valeur absolue assure la validité de cette primitive sur chacun des trois intervalles cités.
2) Si le trinôme aX 2 + bX + c admet une racine double r, alors :
1 1
∀x ∈ R\{r}; =
ax2 + bx + c a(x − r)2
1 −1
Une primitive de x 7→ sur ] − ∞, r[, ]r, +∞[ est tout simplement x →
7
ax2 + bx + c a(x − r)
2
3) Si le trinôme aX + bX + c n’admet pas de racine réelle, on le met sous forme canonique
1 1
∀x ∈ R; =
ax2 + bx + c a [(x + α)2 + β 2 ]
b b2 − 4ac 1
On a en fait α = et β 2 = − mais peu importe. Une primitive de x →
7 est
2a 4a2 ax2 + bx + c
1 x+α
alors x 7→ arctan
αβ β

Exercice 1.

Déterminer les primitives des fonctions suivantes :


1 1 1
f : x 7→ ; g : x 7→ ; h : x 7→
x2 − 4x + 4 x2 +x−6 x2 − 2x + 2

Exercice 2.
px + q
Plus généralement, soit la fonction numérique .f : x 7→ , où p, q, a, b, c sont réels et
Z ax2
+ bx + c
(a ̸= 0) On veut calculer f (x)dx, sur un intervalle I où le dénominateur de f ne s’annule pas.
! !
p 2ax + b pb 1
1. Montrer que : f (x) = 2
+ q−
2a ax + bx + c 2a ax2 + bx + c
2. Déduire l’ensemble des primitives de f .
2x + 5
3. donner l’ensemble des primitives de la fonction f (x) = ,
x2 + 2x + 3

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Remarques :

1) Il est inutile (et d’ailleurs impossible) de retenir ces résultats par cœur. Seuls les trois cas et les
méthodes associées sont à connaître.
2) Après avoir déterminé une primitive d’une fonction, on essaiera toujours de vérifier la validité de
ses calculs en dérivant la primitive pour voir si on retrouve bien la fonction initiale.

3 Primitives usuelles
Toutes les primitives suivantes sont bien entendu données à une constante près et sont valables sur
tout intervalle où les fonctions sont continues.
Z
(x + a)α+1
1. (t + a)α dt = α ∈ R\{−1}
α+1
Z
cos ax
2. sin(at)dt = − (a ̸= 0)
a
Z
dt
3. = ln |x + a|
t+a
Z
sin ax
4. cos(at)dt = (a ̸= 0)
a
Z
eax
5. eat dt = (a ∈ C∗ )
Z
a
6. ln tdt = x ln x − x
Z
ch ax
7. sh(at)dt = (a ̸= 0)
a
Z
sh ax
8. ch(at)dt = (a ̸= 0)
a
A connaître également :
Z
dt
1. = tan x
cos2 t
Z
dt
2. = th x
Z
ch2 t
3. tan tdt = − ln | cos x|
Z
dt 1
4. 2 = −
sin t tan x
Z
dt 1
5. 2 = −
Z
sh t th x
6. th tdt = ln | ch x|

Les 5 autres à connaître absolument : ∀a > 0


Z
dt 1 x
1. = arctan sur R
a2
+t 2 a a
Z
dt x
2. √ = arcsin sur] − a, a[
a2 − t2 a
Z
dt 1 a+x
3. = ln sur ] − a, a[ ou ] − ∞, −a[ ou ]a, +∞[
a2 − t2 2a a−x

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Z
dt √
4. √ = ln(x + x 2 + a2 ) sur R
t2 + a2
Z
dt √
5. √ = ln(x + x 2 − a2 ) sur ]a, +∞[
t2 − a2

4 Reconnaître la dérivée d’une composée


Soit f : I → R une fonction numérique, et soit φ : J → R une fonction dérivable, telle que φ(J) ⊂ I
Soit F une primitive
Z de f sur I. Alors F ◦ φ est une primitive de (f ◦ φ)φ′ sur J On peut donc écrire
directement : f (φ(x))φ′ (x)dx = (F ◦ φ)(x) + λ Voici trois situations classiques :

Z Z
φ′ (x) Z
φr+1 (x)
φ′ (x)eφ(x) dx = eφ(x) + λ dx = ln |φ(x)| + λ φ′ (x)φr (x)dx = +λ
φ(x) r+1

D’autres formes à savoir absolument :


Z
u′
1. = arctan u
1 + u2
Z
u′
2. √ = arcsin u
1 − u2
Z
3. cos(u)u′ = sin(u)
Z
u′ √
4. √ = ln(u + 1 + u2 )
1 + u2
Z
u′ √
5. √ = u
2 u
Z
u′ 1 u+a
6. = ln
a −u
2 2 2a u−a

5 Intégrale d’une fonction continue sur un segment


Définition 2.

Soit f ∈ C([a, b], K). On appelle intégrale de f sur [a, b] le scalaire définie par :
Z b
f (t)dt = F (b) − F (a)
a

où F est une primitive de f sur [a, b]

En particulier on a le résultat suivant :

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Proposition 2 (intégrale sur un segment d’une fonction complexe).

Soit f : I → C une fonction à valeurs complexes. Soit u = Re(f ) et v = Im(f ) . Pour tous a, b
de I, .
on a alors Z b Z b Z b
f (x)dx = u(x)dx + i v(x)dx
a a a
En d’autres
Z b termes
! Z: b Z b ! Z b
Re f (x)dx = Re(f (x))dx Im f (x)dx = Im(f (x))dx
a a a a

Démonstration :
Soit f = u + iv une fonction complexe, avec u, v ∈ C(I, R).
Si F1 est une primitiveZ de u sur I Zet F2 est une Zprimitive de v sur I.Alors F1 + iF2 est une primitive de f
sur I.autrement dit : f (x)dx = u(x)dx + i v(x)dx + λ où λ est quelconque.

Exemple :
e−x
La fonction x 7−→ e−x sin x admet x −→ − (sin x + cos x) pour primitive sur R.
2
e−x
!
e(−1+i)x
Z Z   Z   
e−x sin xdx = Im e(−1+i)x dx = Im e(−1+i)x dx = Im =− Im (1 + i)eix
−1 + i 2
e−x
=− (sin x + cos x)
2

Proposition 3.
Z b
Soit f : I → K, de classe C1 . Pour tous a et b dans I, on a : f ′ (t)dt = f (b) − f (a)
a

Théorème 3 (Théorème fondamental du calcul intégral).

Soient f ∈ C (I, C) et a, b ∈ I.
Z x
1. La fonction F (x) = f (t)dt est une primitive de f sur I, c’est l’unique primitive de f
a
sur i qui s’annule en a.
2. Pour tout A ∈ C, il existe une Zet une seule primitive de f sur I qui prend la valeur A en
x
a, c’est la fonction x −→ A + f (t)dt.
a

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Proposition 4.

Soit f une fonction continue sur un intervalle I. Soit u et v deux fonctions de classe C1 , de J
dans R, telles que u(J) ⊂ I et v(J) ⊂ I.
Z v(x)
La fonction G, définie sur J par G(x) = f (t) dt, est de classe C 1 sur J et sa dérivée est
u(x)
donnée par :
∀x ∈ J, G′ (x) = v ′ (x)f (v(x)) − u′ (x)f (u(x))

6 Deux autres méthodes de calcul


6.1 Intégration par parties
Théorème 4 (Intégration par parties).

Soient u, v ∈ C 1 (I, C) et a, b ∈ I
Z b Z b
u′ (t)v(t)dt = [uv]ba − u(t)v ′ (t)dt
a a

Démonstration :
Comme u et v sont de classe C 1 , les fonctions (uv)′ , u′ v et uv ′ sont continues, donc d’après le théorème
fondamental du calcul intégral et par linéarité de l’intégrale :
Z b Z b Z b Z b
′ ′ ′ ′
[uv]ba = (uv) (t)dt = (u (t)v(t) + u(t)v (t)) dt = u (t)v(t)dt + u(t)v ′ (t)dt
a a a a

Remarques :

1) L’intégration par parties est utile :


pour calculer directement des intégrales où une fonction a une dérivée simple ; pour former une
relation sur les termes d’une suites intégrales.
2) Il y a aussi une méthode de primitivation par parties Si f et g sont de classe C 1 sur I, alors :
Z Z

f (x)g (x)dx = f (x)g(x) − f ′ (x)g(x)dx

Exercice 3 (Intégrales de Wallis).


Z π
2
On pose In = cosn (x)dx
0
n−1
1. Vérifier que, pour tout entier n ⩾ 2, In = In−2
n
2. Calculer I0 , I1 , en déduire I2 , I3 . Formules pour I2p ? pour I2p+1
3. Montrer que, pour tout n ∈ N, (n + 1)In In+1 = C où C est une constante.

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6.2 Changement de variables
Théorème 5 (Changement de variable).

Soient φ ∈ C 1 (I, R), f ∈ C (J, C) et a, b ∈ I. On suppose φ à valeurs dans J


Z b Z φ(b)

f (φ(t))φ (t)dt = f (x)dx
a φ(a)

Démonstration : :

Puisque f Continue, f possède une primitive F de classe C 1 , et comme φ est de classe C 1 , la fonction
(F ◦ φ)′ = f ◦ φ × φ′ est continue. Du coup, d’après le théorème fondamental du calcul intégral :
Z b Z φ(b)
′ φ(b)
f (φ(t))φ (t)dt = [F ◦ φ]ba = F (φ(b)) − F (φ(a)) = [F ]φ(a) = f (x)dx
a φ(a)

Pratique : Z b
On veut calculer l’intégrale f (x)dx. On pose x = φ(t) où la fonction φ (bien choisie) est de classe C 1
a
sur un intervalle contenant deux valeurs α, β telles que a = φ(α) et b = φ(β).
On effectue le changement de bornes :

t α β
x = φ(t) a = φ(α) b = φ(β)

On remplace tous : les x par φ(t) et dx = φ′ (t)dt

Exemples :
Z 1/2
x
1. Calcul de dx.
0 (1 − x2 )3/2
Soit le changement de variable u = φ(x) = 1 − x2 . Alors du = φ′ (x) dx = −2x dx. Pour x = 0
1 1 3
on a u = φ(0) = 1 et pour x = on a u = φ( ) = . Comme φ′ (x) = −2x, φ est une bijection de
2 2 4
1 3
[0, ] sur [1, ]. Alors
2 4
Z 3/4 −du
Z 1/2
x dx 2 1 Z 3/4 −3/2
= =− u du
0 (1 − x2 )3/2 1 u3/2 2 1
1h i3/4 h 1 i3/4 1 2
= − − 2u−1/2 = √ = q − 1 = √ − 1.
2 1 u 1 3 3
4

Z 1/2
1
2. Calcul de dx.
0 (1 − x2 )3/2
On effectue le changement de variable x = φ(t) = sin t et dx = cos t dt. De plus t = arcsin x
1 1 π
donc pour x = 0 on a t = arcsin(0) = 0 et pour x = on a t = arcsin( ) = . Comme φ est une
2 2 6

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π 1
bijection de [0, ] sur [0, ],
6 2
Z π/6
Z 1/2
dx cos t dt Z π/6
cos t dt
= 2 3/2 =
0 (1 − x )
2 3/2 0 (1 − sin t) 0 (cos2 t)3/2
Z π/6
cos t Z π/6
1 h iπ/6 1
= 3
dt = 2
dt = tan t =√ .
0 cos t 0 cos t 0 3
Z
1
3. Calcul de dx.
(1 + x2 )3/2
dt
Soit le changement de variable x = tan t donc t = arctan x et dx = (la fonction tangente
cos2 t
π π
établit une bijection de ] − , + [ sur R). Donc
2 2
Z
1 Z
1 dt
F = 2 3/2
dx = 2 3/2
(1 + x ) (1 + tan t) cos2 t
Z
dt 1
= (cos2 t)3/2 2
car 1 + tan2 t =
Z cos t cos2 t
h i
= cos t dt = sin t = sin t + c = sin(arctan x) + c

Donc Z
1
dx = sin(arctan x) + c.
(1 + x2 )3/2
x
En manipulant un peu les fonctions on trouverait que la primitive s’écrit aussi F (x) = √ +
1 + x2
c.

Exercice 4.

1 Z 2x
On pose : f (t) = √ et F (x) = f (t)dt
1 + t4 x
1 1
 
1. A l’aide du changement t = , établir, pour x ̸= 0, une relation entre F (x) et F .
u 2x
Z 2x
1
2. Pour x > 0, établir l’inégalité 0 ⩽ F (x) ⩽ dt. En déduire la valeur de lim F (x)
x t2 x→+∞

3. Donner alors la valeur de lim+ F (x)


x→0

4. Étudier la parité de F . En déduire la valeur de lim− F (x)


x→0

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Exercice 5.

Calculer les intégrales suivantes, à l’aide du changement de variables indiqué.


Z 1
ex
1. dx, avec t = ex
0 2 + ex
Z π
2 cos(x)
2. I = dx, avec t = sin(x)
0 2 + sin(x)
Z 1
1
3. I = 2 dx, avec x = tan(t)
0 (1 + x2 )
Z 1
x
4. I = √ dx, avec t = x2
0 1 + x4
Z 2
1 √
5. I = √ dx, avec t = x
1 x+ x
Z 2√ √
x−1
6. I = dx, avec t = x − 1
1 x+1

Proposition 5 (Formule de changement de variables pour les primitives).

Siφ : J → I est de classe C 1 et si f : I → K est continue, alors on a :


Z
f (φ(x))φ′ (x)dx = F (φ(x)) + C avec C ∈ K

Remarque :
On peut aussi pratiquer le changement de variable dans des intégrales sans bornes, mais... N’OUBLIEZ
PAS DANS CE CAS DE REVENIR À LA VARIABLE DE DÉPART !

Exemple : Z
Calculons la primitive F = tan t dt.
Z Z
sin t
F = tan t dt = dt .
cos t
u′
On reconnaît ici une forme (avec u = cos t et u′ = − sin t) dont une primitive est ln |u|. Donc F =
u
Z
u′ h i
− = − ln |u| = − ln |u| + c = − ln | cos t| + c.
u
Nous allons reformuler tout cela en terme de changement de variable. Notons φ(t) = cos t alors φ′ (t) =
− sin t, donc
Z
φ′ (t)
F = − dt
φ(t)
1 Z
Si f désigne la fonction définie par f (x) = , qui est bijective tant que x ̸= 0 ; alors F = − φ′ (t)f (φ(t)) dt.
x
En posant x = φ(t) et donc dx = φ′ (t)dt, on reconnaît la formule du changement de variable, par consé-
quent
−1
Z Z
1
F ◦ φ = − f (x) dx = − dx = − ln |x| + c .
x

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Comme x = φ(t) = cos t, on retrouve bien F (t) = − ln | cos t| + c.
π
bf Remarque : pour que l’intégrale soit bien définie il faut que tan t soit définie, donc t ̸≡ mod π.
2
π π
La restriction d’une primitive à un intervalle ] − + kπ, + kπ[ est donc de la forme − ln | cos t| + c. Mais
2 2
la constante c peut être différente sur un intervalle différent.

7 Utilisation de la parité ou de la périodicité


Quelques changements de variables très simples permettent d’exploiter la parité, ou l’imparité, ou la
périodicité, de la fonction à intégrer.
Z a Z a
1. Si f est paire, alors f (x)dx = 2 f (x)dx
−a 0
Z a
2. Si f est impaire, alors f (x)dx = 0 (pas la peine de perdre du temps à calculer l’intégrale !)
−a
3. On suppose maintenant que f est T -périodique sur R alors on a
Z b+T Z b
f (x)dx = f (x)dx,
a+T a

Z a+T Z b+T
Pour tous réels a et b, on a l’égalité f (x)dx = f (x)dx
a b

8 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES DU PRE-


MIER ORDRE
On sintéresese aux équations de la forme : y ′ + a(x)y = b(x) (E) d’ inconnue y ∈ D(I, K) où a, b ∈
C(I, K) sont fixées.
L’equation différentielle y ′ + a(x)y = 0 (H) est dite l’équation différentielle homogène associée à l’équation
(E)

8.1 Équations homogènes


Théorème 6 ((Équation différentielle y ′ + a(x)y = 0 )).

Soient a ∈ C (I, K) et A une primitive de a sur I. Les solutions sur I de l’équation différentielle :
y ′ + a(x)y = 0 sont toutes les fonctions x −→ λe−A(x) , λ décrivant K

Remarques :

1. Soit f une solution de (E) sur I, f est donc dérivable sur I. Elle est en fait de classe C 1 sur I puisque
f ′ (t) = b(t) − a(t)f (t) qui est par hypothèse continue sur I
2. Si on a une équation différentielle de la forme α(t)y ′ (t) + β(t)y(t) = γ(t), on peut la ramener à
la forme précédente (dite normalisée) en divisant par α(t). Il faut en revanche se placer sur un
intervalle où la fonction α ne s’annule pas.

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3. Dans le cas particulier courant où a est une constante, les solutions sur R de l’équation : y ′ + ay =
0 sont toutes les fonctions x 7→ λe−ax , λ décrivant K. Conséquence : la fonction exponentielle est
la seule fonction y ∈ D(R, R) pour laquelle : y ′ = y et y(0) = 1
4. Il n’y a qu’une solution qui s’annule : la fonction nulle.
R
5. Toutes les solutions de (SH ) sont donc colinéaires, proportionnelles à t 7→ e− a(t)dt . On dit alors que
l’ensemble des solutions est une droite vectorielle, ou d’une autre manière que SH est de dimension
un . Si on devine une solution non nulle de (H) sur I, alors on connait la solution générale (sans
avoir à passer par la formule précédente).
Démonstration :
y
• Soit λ ∈ K. La fonction x −→ λe−A(x) est solution de l’équation étudiée car pour tout x ∈ I :
A′ ≡a
y ′ (x) + a(x)y(x) = −λA′ (x)e−A(x) + a(x) × λe−A(x) = 0
 ′
• soit y ∈ D(I, K) une solution de l’équation étudiée. on a : yeA = y ′ eA + yA′ eA = (y ′ + ay) eA = 0

Deux exemples :
y
Les solutions réelles de l’équation : y′ = sur R sont les fonctions x 7→ λeArctan x , λ décrivant R.
1 + x2
Un autre Exemple :
Résolvons (sin t)y ′ − (cos t)y = 0 sur I =] 0, π[ Cette équation est une équation différentielle linéaire d’ordre
un, homogène (ou sans second membre), non normalisée. Comme sin ne s’annule pas sur I, on peut la
normalisée : cette équation équivaut donc à
cos t
y′ − y=0
sin t
cos t
Une primitive de t 7→ − est donnée par t 7→ − ln(| sin(t)|) sur I. On en déduit que les solutions de
sin t
l’équation sont de la forme :
t 7→ λeln(sin(t)) = λ sin t avec λ ∈ R

Proposition 6.

Soit (E) : y ′ +a(x)y = b(x) une équation différentielle linéaire du premier ordre avec a, b : I → K
continues. Alors toute solution de (E) s’obtient en ajoutant à une solution particulière yP de
(E) une solution de l’équation homogène associée (E0 ) Ainsi l’ensemble S des solutions de (E)
satisfait :
S = yp + SH

preuve :
Puisque yp est une solution particulière de (E), on a pour tout t ∈ I

yp′ (x) + a(x)yp = b(x)

Soit z une solution de (H) Alors pour tout x ∈ I, on a :

z ′ (x) + a(x)z(x) = 0

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On obtient alors :
(yp + z)′ (x) + a(x) (yp + z) (x) = 0 + b(x) = b(x)
Donc y = yp + z est bien solution de (E), et on a l’inclusion yp + SH ⊂ S Réciproquement, soit y une
solution de (E). On a pour tout t ∈ I

y ′ (x) + a(x)y(x) = b(x)

Alors par différence, on obtient pour tout x ∈ I :


 
y ′ (t) − yp′ (x) + a(t) (y(x) − yp (x)) = 0

Donc z = y − yp est solution de (H) et y = yp + z appartient à yp + SH . On a ainsi montré l’inclusion


S ⊂ yp + SH

8.2 Solution particulière de (E) : Méthode de la variation de la constante :


Soit à résoudre l’équation différentielle (E) : y ′ + ay = b avec a, b ∈ C(I, K). On note A une primitive
de a sur l’intervalle I

1. Résolution de l’équation homogène associée : La solution générale de l’équation homogène (H) as-
sociée à (E) est de la forme x 7−→ αe−A(x) où α ∈ K est une constante.

2. Recherche d’une solution particulière : Soit il existe une solution particulière évidente y0 . Soit
on cherche une solution particulière sous la forme yp : x 7−→ λ(x)e−A(x) où λ est une fonction
à déterminer. Autrement dit, on remplace la constante α de la solution générale de l’équation
homogène par une fonction : cette méthode s’appelle variation de la constante . On remplace
donc y par λ.e−A dans l’équation (E) et on Zobtient une équation différentielle vérifiée par λ (plus
exactement, λ′ (t) = b(t).eA(t) ). donc λ(t) = b(t).eA(t) dt
3. Résolution de (E) : La solution générale de (E) initiale est de la forme yp + yH où yH est la solution
générale de l’équation homogène (H).

Exemple :
1 √
Résoudre y ′ − y = x sur I = R∗+ , Il s’agit d’une équation linéaire du première ordre à coefficient continus
2x 
1


sur I La solution générale de son équation homogène associée est donc x 7→ λ exp ln x = λ x, λ ∈ R
2
Par la méthode
√ de la variation de la constante, on cherche une solution particulière
√ de√(E) sous la forme
′ ′
x 7→ λ(x) x, avec λ dérivable sur I. En reportant dans l’équation, il vient λ (x) √ x = x donc λ (x) = 1
puis on peut prendre λ : x√ →
7 x et une solution particulière de (E) est x →
7 x x. La solution générale de
(E) est donc x 7→ (λ + x) x, λ ∈ R

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8.3 Résolution du problème de Cauchy
Proposition 7.

On considère deux fonctions a et b continues sur un intervalle I et à valeurs dans K, on considère


l’équation différentielle
y ′ + a(x)y = b(x)
Pour (t0 , y0 ) ∈ I × K, le problème de Cauchy associé à la condition initiale y (t0 ) = y0 admet
une unique solution sur I

preuve :

Soit A une primitive de la fonction continue a, qui vérifie donc A′ = a Puisque eA(t) ne s’annule pas
sur I, on a une équation équivalente en multipliant y ′ + a(t)y = b(t) par eA(t)

d  A(t) 
∀t ∈ I, eA(t) (y ′ + a(t)y) = e y(t) = eA(t) b(t)
dt
Compte tenu de la condition y (t0 ) = y0 , ceci équivaut par intégration de t0 à t à :
Z t
A(t) A(t0 )
e y(t) − e y0 = eA(u) f (u)du
t0

Soit encore si A désigne plus particulièrement la primitive de a s’annulant en t0


 Z t 
y(t) = e−A(t) y0 + eA(u) f (u)du
t0

8.4 Principe de superposition :


Proposition 8.

On considère l’équation différentielle (E) : y ′ + a(x)y = b(x), sur un intervalle I On suppose


n
X
que la fonction x 7→ b(x) s’écrit b(x) = αk bk (x) (les αk étant des scalaires) Soit x 7→ yk (x)
k=1
une solution particulière sur I de l’équation différentielle (Ek ) : y ′ + a(x)y = bk (x) Alors une
n
X
solution particulière sur I de (E) est : x 7→ y(x) = αk yk (x)
k=1

8.5 Résolution de certaines E.D.L à coefficients constants.


Pour certains types d’E.D.L à coefficients constants, il existe une méthode plus simple pour trouver une
solution particulière que la variation de la constante. Dans la suite, P désigne un polynôme à coéfficients
dans K et k ∈ K
1. Résolution de y ′ + ay = P (x)ekx :
On cherche une solution particulière sous la forme Q(x)ekx où Q est un polynôme à coefficients
dans K de degré :

CPGE IBN TIMIYA 14/21 Année scolaire 2020/2021


• inférieur ou égal à deg P si k ̸= −a,
• inférieur ou égal à deg P + 1 si k = −a,
2. Résolution de y ′ + ay = P (x) cos kx ou y ′ + ay = P (x) sin kx avec K = R :  
On cherche une solution particulière complexe yC de y ′ + ay = P (x)eikx . Comme cos kx = Re eikx
 
et que sin kx = Im eikx alors Re (yC ) et Im (yC ) sont des solutions particulières respectives des
équations différentielles de y ′ + ay = P (x) cos kx et y ′ + ay = P (x) sin kx
3. Résolution de y ′ + ay = P (x) cosh kx ou y ′ + ay = P (x) sinh kx avec K = R :
On cherche des solutions particulières y+ et y− de y ′ + ay = P (x)ekx et y ′ + ay = P (x)e−kx
ekx + e−kx ekx − e−kx y+ + y− y+ − y−
Comme cosh x = et que sinh x = alors et sont des solutions
2 ′
2 ′
2 2
particulières respectives de y + ay = P (x) cosh kx ou y + ay = P (x) sinh kx par principe de
superposition.

Exemple :

On veut résoudre le problème de Cauchy : R l’équation : y ′ − y = ex + 4 sin x et y(0) = 1


1. Équation homogène : Les solutions en sont toutes les fonctions x 7→ λex , λ décrivant R.
2. Solution particulière de l’équation y ′ − y = ex : Cherchons-en une sous la forme x −→ Bxex avec
B ∈ R x −→ Bxex est solution de y ′ −y = ex ⇐⇒ ∀x ∈ R, (Bex + Bxex )−Bxex = ex ⇐⇒
B = 1 La fonction x −→ xex convient.
3. Solution particulière de l’équation y ′ −y = eix : Cherchons-en une sous la forme x −→ Beix avec B ∈
C x 7→ Beix est solution de y ′ − y = eix ⇐⇒ ∀x ∈ R, iBeix − Beix = eix ⇐⇒ B(i − 1) = 1

1 1+i 1 + i ix
⇐⇒ B= =− La fonction x −→ − e convient
i−1 2 2
 
Donc une Solution particulière de l’équation y ′ −y = sin x = Im eix : D’après le point précédent,
1 + i ix sin x + cos x
 
la fonction x −→ Im − e =− convient
2 2
sin x + cos x
 
4. Conclusion : Les solutions de l’équation complète sont les fonctions x −→ (x+λ)ex +4× −
2
λ décrivant R. L’unique solution qui vaut 1 en 0 est obtenue pour : λ = 3

Exercice 6.

Résoudre les E.D.L suivantes : (E1 ) y ′ + 2y = 2xex + e−2x avec y(0) = 0 et (E2 ) y ′ − y = sin x
avec y(0) = 1

8.6 Raccordement des solutions (Recollement des solutions)


On revient sur le cas des équations différentielles linéaires du premier ordre non normalisées :

a(t)y ′ + b(t)y = c(t)

où a, b, c sont continues sur un intervalle I, mais où a est susceptible de s’annuler sur I. Nous allons voir
sur des exemples que les résultats précédents, comme le théorème de Cauchy, peuvent alors tomber en
défaut. Supposons par exemple que a s’annule en un unique point t0 de I. On procèdera alors comme sui :

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Pour résoudre (E) sur I on commence par résoudre l’équation sur les intervalles Ig =] − ∞, t0 [∩I puis sur
les intervalles Id =]t0 , +∞[∩I où a ne s’annule pas. on cherche ensuite une solution f de (E) sur I. On
remarque que f est solution de (E) sur Ig . On en connait donc la forme explicite f = fg . De même sur
l’intervalle Id , on connait la forme fd de f .
La fonction f étant solution de (E) sur I, la fonction
(
fg (t) si t ∈ Ig
t ∈ I\ {t0 } 7→
fd (t) si t ∈ Id

doit etre :
1. prolongeable par continuité en t0
2. de classe C 1 sur I (c’est à dire en t0 )
3. solution de l’équation différentielle sur I (c’est à dire en t0 .).

Exercice 7.

Soit l’équation différentielle (E) : x2 y ′ + y = 1


1. Déterminer les solutions de (E) sur I1 =] − ∞, 0 [ puis sur I2 =] 0, +∞[
2. Montrer qu’il y a une infinité de solutions à ( E ) sur l’intervalle R : quelles sont-elles ?

Exercice 8.
 
On considère l’équation différentielle : (E) : 2x 1 + x2 y ′ + 2x2 y = 1
1. Montrer sans calculs qu’il n’existe pas de solutions sur R.
2. Trouver les solutions de (E) sur ]0, +∞[ puis sur ] − ∞, 0[. Retrouver 1)

Exercice 9.

1. Sans calculs, pourquoi ne peut-on pas trouver de solution sur R de : x2 y ′ + xy = 1


2. Le vérifier en déterminant les solutions de cette équation différentielle sur ]0, +∞[

Exercice 10.

1. Résoudre sur ]0, +∞ [: (E) : xy ′ + y = −1


2. Pour tout réel α, on note fα l’unique solution vérifiant fα (1) = α − 1. Déterminer une
équation de la droite Dα , tangente au graphe de fα au point d’abscisse 1
3. Montrer que, lorsque α varie, toutes les droites Dα sont concourantes.

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Exercice 11.

1. Montrer (rapidement...) que l’équation (E) : sinh(x)y ′ + sin(x)y = ex ne possède aucune


solution sur R
2. Montrer que l’équation (E) : |x|y ′ + y = x2 possède une seule solution sur R.
 
3. Montrer que l’équation (E) : x2 y ′ − y = x2 − 1 ex possède une (simple) infinité de
solutions sur R.
4. Montrer que l’équation (E) : 2xy ′ − 3y = −x possède une (double) infinité de solutions
sur R.

Exercice 12 ( CCP MP 2009).

2x
On considère l’équation différentielle : (E)xy ′ + y = √ .
1 − x4
1. Résoudre (E) sur chacun des intervalles −1, 0[ et ]0, 1[.
2. En déduire que (E) possède une unique solution sur −1, 1[.

Corrigé :

2x
1. L’équation différentielle ( E ) s’écrit encore sous la forme (xy)′ = √ , donc
  i 1 − x4
xy = arcsin x2 + c où c ∈ R. Donc les solutions de (E) sur − 1, 0[ sont de la forme
# "
c1 arcsin (x2 ) c2 arcsin (x2 )
y1 (x) = + et sur 0, 1 sont de la forme y2 = +
x x x x
2. Soit y une solution de (E), donc sa restriction sur ] -1,0[ coïncide avec y1 et sur ]0, 1[
coïncide avec y2 , par argument de continuité,
 on aura nécessairement c1 = c2 = 0.
2
 arcsin (x )
!
arcsin (x2 )

lim = 0 , ainsi y(x) = si x ∈] − 1, 0[∪]0, [1 Réciproque-
x→0 x x
 0

si x = 0
ment, cette fonction vérifie l’équation (E)

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Exercice 13 (CCP MP 2011).

On considère l’équation différentielle : (E)2xy ′ − 3y = x.
1. Résoudre (E) sur ]0, +∞[.
2. Déterminer l’ensemble des solutions de (E) sur l’intervalle [0, +∞[

Corrigé :

1. L’équation différentielle ( E ) s’écrit encore, pour tout x > 0


3 1
y′ − y= √
2x 2 x
3 3
La solution homogène est yh (x) = λe 2 ln x = λx 2 où λ ∈ R. Cher-
chons une solution particulière par la méthode de la variation de la
3
constante, en effet yp (x) = λ(x)x 2 est solution de (E) si et seulement
−1

2 ′
si 2x λ (x) = 1, donc λ(x) = + µ où µ ∈ R. D’où les solutions de (E) sur 0, +∞[
2x √
3 x
sont de la forme : y(x) = µx 2 − où µ ∈ R
2
2. Supposons que (E) admet des solutions sur [0,√+∞[ et soit y une parmi elles, alors il existe
3 x
µ ∈ R tel que y(x) = µx 2 − pour tout x > 0. Mais cette
2
fonction n’est pas dérivable à droite de 0 ( une solution de (E) sur
[0, +∞[ est une fonction dérivable à droite de 0 ), ce qui est absurde. Donc l’ensemble
de solutions de (E) sur [0, +∞[ est vide

Exercice 14 (CCP MP 2005).

Pour n entier naturel non nul, on considère l’équation différentielle linéaire : (En ) xy ′ − ny = 0
1. Donner l’espace vectoriel des solutions de l’équation
(En ) sur chacun des intervalles I =] − ∞, 0[ et J =]0, +∞[
2. Dans le cas ou n = 1, déterminer l’espace vectoriel des solutions de (E1 ) sur R. Quelle
est la dimension de cet espace vectoriel ?
3. Dans le cas ou n ⩾ 2. déterminer avec soin l’espace vectoriel des solutions de (En ) sur
R. Quelle est la dimension de cet espace vectoriel ?

9 Équations différentielles linéaires du second ordre


Dans ce paragraphe, on ne considère que des équations différentielles linéaires du second ordre à coef-
ficients constants.

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9.1 Équations sans second membre
Définition 3.

Soient a, b, c ∈ K avec a ̸= 0. On appelle équation caractéristique associée à l’équation différen-


tielle (EH ) : ay ′′ + by ′ + cy = 0 l’équation polynômiale du second degré aX 2 + bX + c = 0

Exemple :
l’équation caractéristique associée à (EH ) : 3y ′′ − 4y ′ + 5y = 0 est l’équation 3X 2 − 4X + 5 = 0
Théorème 7 (Cas complexe).

Soient a, b, c ∈ C avec a ̸= 0. . On considère l’équation différentielle (EH ) ay ′′ + by ′ + cy = 0


dont on recherche les solutions à valeurs complexes
1. Si l’équation caractéristique possède deux racines distinctes r1 et r2 , alors les solutions
de (EH ) sont les fonctions x 7−→ λ1 er1 x + λ2 er2 x avec λ1 , λ2 ∈ C
2. Si l’équation caractéristique possède une racine double r, alors les solutions de (EH ) sont
x
les fonctions x 7−→ (λx + µ)ex avec λ, µ ∈ C

Théorème 8 (Cas réel).

Soient a, b, c ∈ R avec a ̸= 0. On considère l’équation différentielle (EH ) : ay ′′ + by ′ + cy = 0


dont on recherche les solutions à valeurs réelles.
1. Si l’équation caractéristique possède deux racines réelles distinctes r1 et r2 , alors les
solutions de (EH ) sont les fonctions x 7−→ λ1 er1 x + λ2 er2 x avec λ1 , λ2 ∈ R
2. Si l’équation caractéristique possède une racine double r, alors les solutions de (EH ) sont
les fonctions x 7−→ (λx + µ)erx avec λ, µ ∈ R
3. Si l’équation caractéristique possède deux racines complexes conjuguées r ± iω, alors les
solutions de (EH ) sont les fonctions x 7−→ (λ sin ωx + µ cos ωx)erx avec λ, µ ∈ R. Ces
fonctions peuvent également s’écrire x 7−→ λ sin(ωx + φ) ou x 7−→ λ cos(ωx + φ) avec
λ, φ ∈ R

Remarques :

1. On remarque que toute solution de l’équation (EH ) : ay ′′ + by ′ + cy = 0 s’écrit sous la forme :


y(x) = α.φ1 (x) + βφ2 (x) avec α, β ∈ K
2. Les deux fonctions φ1 et φ2 ne sont pas colinéaires.
3. Le couple (φ1 , φ2 ) est appelé un système fondamental de solutions de (EH ) : ay ′′ + by ′ + cy = 0

Exemples :
Soit ω ∈ R
1. Les solutions réelles de y ′′ − ω 2 y = 0 sont les fonctions t 7→ λeωt + µe−ωt
2. Les solutions réelles de y ′′ + ω 2 y = 0 sont les fonctions t 7→ λ cos(ωt) + µ sin(ωt)

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9.2 Équations avec second membre
Théorème 9 (Structure de l’ensemble de solutions).

Soient a, b, c ∈ K et f ∈ C(I, K). On considère les équations :

(E) : ay ′′ + by ′ + cy = f et (EH ) : ay ′′ + by ′ + cy = 0

1. Si y1 et y2 sont solutions de (EH ) alors α.y1 + β.y2 est solution de (EH ) pour tout α et
β de K
2. Si y et y0 sont solutions de (E) alors y − y0 est solution de (EH )
3. La solution générale de (E) est la somme de la solution générale de l’équation (EH )
homogène associée à (E) et une solution particulière de (EH ) c-à-d : Toute solution de
(E) s’écrit sous la forme : y = yp + yH où yp est une solution particulière de (E) et yH
est la solution générale de (EH )

Proposition 9 ( Problème de Cauchy : Résultat admis).

Soient a, b, c ∈ K avec a ̸= 0 et f ∈ C(I, K).Alors L’équation différentielle (E) : ay ′′ +


by ′ + cy = f admet toujours une solution sur I. Pour x0 ∈ I et y0 , y0′ ∈ K, le système
ay ′′ + by ′ + cy = f
(
possède une unique solution . Ce système est dit un problème de
y (x0 ) = y0 , y ′ (x0 ) = y0′ ,
Cauchy.

Proposition 10 (Principe de superposition).

Soient a, b, c ∈ K avec : a ̸= 0 et d1 , d2 ∈ C (I, K).


Si y1 est solution sur I de l’équation : ay ′′ + by ′ + cy = d1 (x) et y2 solution sur I de l’équation :
ay ′′ + by ′ + cy = d2 (x), alors λ1 y1 + λ2 y2 est solution sur I de l’équation : ay ′′ + by ′ + cy =
λ1 d1 (x) + λ2 d2 (x) pour tous λ1 , λ2 ∈ K

9.3 Solution particulières : deux cas particuliers importants et une méthode


générale.
Proposition 11 (Solution particulier dans Cas où f (x) = P (x)eαx : avec P fonction polynômiale).

Dans ce cas on cherche une solution particulière de (L2 ) de la forme : yp (x) = Q(x)eαx avec Q
fonction polynômiale telle que :
→ deg(Q) = deg(P ) si α n’est pas racine de aX 2 + bX + c = 0
→ deg(Q) = deg(P ) + 1 si α est racine simple de aX 2 + bX + c = 0
→ deg(Q) = deg(P ) + 2 si α est racine double de aX 2 + bX + c = 0

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Proposition 12 ( Cas où f (x) = P (x) cos(ωx) ; f (x) = P (x) sin(ωx) avec K = R).

On cherche une solution particulière complexe  yC de ay ′′ + by ′ + cy =


  P(x)e

ikx
en utilisant la
ikx ikx
méthode précédente. Comme cos kx = Re e et que sin kx = Im e , Re (yC ) et Im (yC )
sont des solutions particulières respectives de ay +by +cy = P(x) cos kx et y ′ +ay = P(x) sin kx
′′ ′

Exemples :
Résoudre les équations différentielles :

(E0 ) y ′′ − 5y ′ + 6y = 0 (E1 ) y ′′ − 5y ′ + 6y = 4xex (E2 ) y ′′ − 5y ′ + 6y = 4xe2x

Trouver la solution de (E1 ) vérifiant y(0) = 1 et y ′ (0) = 0.


1. Équation (E0 ). L’équation caractéristique est r2 − 5r + 6 = (r − 2)(r
n − 3) = 0, avec deuxo racines
distinctes r1 = 2, r2 = 3. Donc l’ensemble des solutions de (E0 ) est λe2x + µe3x | λ, µ ∈ R .
2. Équation (E1 ).
(a) On cherche une solution particulière à (E1 ) sous la forme y0 (x) = (ax+b)ex . Lorsque l’on injecte
y0 dans l’équation (E1 ), on obtient :

(ax + 2a + b)ex − 5(ax + a + b)ex + 6(ax + b)ex = 4xex


⇐⇒ (a − 5a + 6a)x + 2a + b − 5(a + b) + 6b = 4x
⇐⇒ 2a = 4 et − 3a + 2b = 0
⇐⇒ a = 2 et b = 3

Donc y0 (x) = (2x + 3)ex .


n o
(b) L’ensemble des solutions de (E1 ) est (2x + 3)ex + λe2x + µe3x | λ, µ ∈ R .
(c) On a y(x) = (2x+3)ex +λe2x +µe3x . On cherche λ, µ tels que y(0) = 1, y ′ (0) = 0. C’est-à-dire que
3+λ+µ = 1, 5+2λ+3µ = 0. Donc λ = −1, µ = −1, c’est-à-dire que y(x) = (2x+3)ex −e2x −e3x .
3. Équation (E2 ). Comme 2 est une racine de l’équation caractéristique, on cherche une solution
particulière sous la forme y0 (x) = x(ax + b)e2x . On obtient y0 (x) = x(−2x − 4)e2x .

Exercice 15.

Résoudre les équations différentielles suivantes :


 
(E1 ) : 2y ′′ + 3y ′ − y = 1 + x + x2 (E2 ) : y ′′ + y ′ + y = cos(2x) (E3 ) : y ′′ + y = (sin(x)) 1 + x2

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