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Primitives et Intégrales
F � (x) = f (x).
On note �
F (x) = f (x) dx.
On dit que F est une primitive ou une intégrale de f et que l’on a intégré f .
• On admettra que toute fonction continue sur K admet des primitives sur K.
L’expression dF = f (x) dx est l’élément différentiel de l’intégrale.
54
y
y=f(x)
f(ζ i)
… …
ζi
Sn mesure donc l’aire algébrique totale des rectangles hachurés. Cette somme
dépend de nombreux paramètres, comme les valeurs des xi , ou la position des ζi .
Si, quand n → ∞ de sorte que les longueurs de tous les intervalles partiels
tendent simultanénent vers zéro, toutes les sommes de Riemann Sn ont une li-
mite commune égale à �, indépendante du partage de (a� b), on dit que f est
intégrable sur (a� b) ; cette limite s’appelle :
� b
Intégrale définie de f sur (a� b) et se note I = f (x) dx.
a
7.3.1 Discontinuité de f
Si la fonction f est discontinue au point x0 ∈ (a� b) et si elle a une limite finie à
gauche et une limite finie à droite de x0 , on posera par définition :
� b � x0 � b
f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx.
a a x0
55
� b � b
o
3 kf (x)dx = k f (x)dx k ∈ R.
a
� b a
� a
4o f (x)dx = − f (x)dx ∀a� b ∈ R.
a b
� b
5o Si a < b et f (x) ≥ 0 alors f (x)dx ≥ 0.
a
y
Théorème. Soit f définie et continue sur [a� b]. Alors y = f(x)
il existe c ∈]a� b[ tel que f(c)
b
1
�
f (c) = f (x) dx
b−a a x
O a c b
Ce résultat se déduit du théorème des accroissements finis appliqué à la fonction
� x
x �−→ f (t) dt sur l’intervalle [a� b].
a
� b � �b
f (x)dx = F (b) − F (a) = F (x)
a a
56
TAB . 7.1: Tableau de primitives usuelles
�
Définie sur Fonction f F (x) = f (x) dx
xα+1
R∗ ou R∗+ xα (α < 0 α �= −1) +C
α+1
xα+1
R ou R+ xα (α > 0) +C
α+1
1
R Arc tan x + C
1 + x2
� �
1 1 �� 1 + x ��
R \ {−1� +1} ln +C
1 − x2 2 �1 − x�
1
R∗− ∪ R∗+ ln |x| + C
x
ax
R ax (a > 0) +C
ln a
R ex ex + C
1
R sin(ωx + α) ω �= 0 − cos(ωx + α) + C
ω
1
R cos(ωx + α) ω �= 0 sin(ωx + α) + C
ω
�π � 1
R\ + kπ = 1 + tan2 x tan x + C
2 cos2 x
1 1
R \ {kπ} = 1 + cotan2 x − +C
sin2 x tan x
�π �
R\ + kπ tan x − ln | cos x| + C
2
1
] − 1� +1[ √ Arcsinx + C
1 − x2
57
7.5 Méthodes de calcul des primitives et des intégrales
7.5.1 Changement de variable naturel
Si f (x) peut se mettre sous la forme f (x) = ϕ[u(x)]u�(x) où ϕ est une fonction
continue dont Φ est une primitive et si u est à dérivée continue, alors :
sin x
� �
o
Exemples. 1 Calculer I = tan x dx = dx.
cos x
Solution On pose u(x) = cos x dont la différentielle est du = − sin x dx.
du
�
Alors I = − = − ln |u(x)| + C = − ln | cos x| + C.
u
� 1/2
o x dx
2 Calculer J = √
0 1 − x2
Solution. On pose u(x) = 1−x2 donc u(0) = 1, u(1/2) = 3/4 et du = −2x dx.
On obtient alors
� 3/4 � √ �3/4 √
du 3
J =− √ = − u =1− .
1 2 u 1 2
où α = ϕ−1 (a) β = ϕ−1 (b) ϕ étant inversible sur [α� β] et à dérivée continue sur
]α� β[.
58
1/2
dx
�
Exemple. Calculer √
0 1 − x2
Solution. On pose x = sin t avec t ∈ ] − π2 � π2 [ qui s’inverse en t = Arc sin x ;
π
les bornes deviennent Arc sin 0 = 0 � Arc sin 12 = , la différentielle s’écrit
6
√
dx = cos t dt et 1 − x2 = | cos t| = cos t. Il s’en suit :
� 1/2 � π/6
dx π
√ = dt =
0 1−x 2
0 6
R EMARQUE : Le tableau de primitives donne
1
(Arc sin x)� = √
1 − x2
et l’on retrouve :
� 1/2
dx � �1/2 π
√ = Arc sin x =
0 1 − x2 0 6
� �
u dv = uv − v du
et si les intégrales sont définies, u et v ayant leurs dérivées continues sur (a� b) :
� b � b
udv = [uv]ba − vdu
a a
�
o
Exemples. 1 Calculer I = ln x dx.
dx
Solution. On pose u = ln x donc du = et dv = dx donc v = x et l’on intègre
x
par parties, ce qui donne :
�
I = x ln x − dx = x ln x − x + C.
59
� 1
2 o
Calculer J = xex dx.
0
Solution. On pose u = x d’où du = dx et dv = ex dx qui donne v = ex . Alors :
� �1 � 1 � �1
J = xex − ex dx = ex (x − 1) + C = 1.
0 0 0
���α1 �α1 −1 �1
�
f �x) = E�x) + + + ··· +
�x − a1 )α1 �x − a1 )α1 −1 x − a1
� � Bβ x + Cβ B β1 −1 x + C β1 −1 B1 x + C1
�
1 1
+ + + · · · +
�x2 + p1 x + q1 )β1 �x2 + p1 x + q1 )β1 −1 x2 + p 1 x + q 1
Les coefficients A1 � . . . � Aα1 ; B1 � . . . � Bβ1 ; C1 � . . . � Cβ1 sont des nombres réels à déterminer.
La fonction polynôme E(x) généralement obtenue par division euclidienne de P
par Q est appelée partie entière de f ; remarquons que si do P < do Q alors E(x) = 0
.
60
Exemple.
x8 + 2x5 + 8x4 − 3x + 1
(x2 + x + 1)(x − 1)3 (x + 1)
A3 A2 A1 A�1 Bx + C
= E(x) + 3
+ 2
+ + + 2
(x − 1) (x − 1) x−1 x+1 x +x+1
Exemple.
A1 A2 Aα1
α
+ α
+ ··· + est la partie polaire relative au pôle a1 et
(x − a1 ) 1 (x − a1 ) 1 −1 x − a1
les différents termes s’appellent éléments de première espèce.
B1 x + C1 Bβ x + Cβ1
+···+ 2 1 est la partie relative au facteur irréductible
(x2 + p1 x + q1 ) β 1 x + p1 x + q1
(x2 + p1 x + q1 ) et les différents termes s’appellent éléments de seconde espèce.
Pour calculer les coefficients, il existe différents procédés, dont l’identification ;
on peut aussi s’aider des remarques suivantes :
Cas d’un pôle simple.
P (x)
f (x) = R(a) �= 0.
(x − a)R(x)
A
a est un pôle simple, sa partie polaire ne comporte donc qu’un seul terme
x−a
A
f (x) = + g(x) où g(x) n’admet pas 0 comme pôle ;
x−a
x2 A B C
f (x) = = + +
(x − 1)(x + 2)(x + 3) x−1 x+2 x+3
x2 1
Solution. A = lim (x − 1)f (x) = lim = ;
x→1 x→1 (x + 2)(x + 3) 12
x2 4 x2 9
B = lim =− C = lim = .
x→−2 (x − 1)(x + 3) 3 x→−3 (x − 1)(x + 2) 4
61
Cas d’un pôle multiple d’ordre α1 ≥ 2.
Aα1
Le calcul du coefficient Aα1 de l’élément simple donne :
(x − a)α1
Cas d’une fraction paire ou impaire. Si f est paire �resp. impaire) la décompo-
sition est elle aussi paire �resp. impaire) ; cette remarque permet de diminuer le
nombre des coefficients à calculer.
x4 + 4 A3 A2 A1 Bx + C
Exemple. f (x) = 3 2 = 3 + 2 + + 2 .
x (x + 1) x x x x +1
A3 A2 A1 Bx + C A3 A2 A1 −Bx + C
3
+ 2 + + 2 = 3 − 2 + −
x x x x +1 x x x x2 + 1
et l’identification donne A2 = C = 0. Puis on calcule :
i4 + 4
A3 = lim x3 f (x) = 4 et B = lim (x2 + 1)f (x) = = 5.
x→0 x→i i3
Pour déterminer A1 remarquons lim xf (x) = A1 + B = 1, d’où
x→+∞
A1 = 4 et finalement,
4 4 5x
f (x) = 3
− + 2 .
x x x +1
Conclusion : pour intégrer une fraction rationnelle, on est donc ramené dans
le cas général à intégrer trois types de fonctions : une fonction polynôme qui
s’intégre immédiatement et des éléments simples de première ou seconde espèce.
dx 1
�
p
= + Cte p ≥ 2�
(x − a) (1 − p)(x − a)p−1
dx
�
= ln |x − a| + Cte p = 1.
(x − a)
62
� ��
A 2x + p Ap dx
�
I(x) = 2
dx + B − 2
2 x + px + q 2 x + px + q
� �
A Ap
= J(x) + B − K
2 2
On calcule J(x) par changement de variable naturel en posant
u(x) = x2 + px + q ce qui donne
du
�
J(x) = = ln |x2 + px + q| + Cte.
u
dx
�
On calcule K(x) = par deux changements de variable consécutifs
x2
+ px + q
après avoir mis le polynome irréductible sous forme canonique. On trouve fina-
lement : � �
1 x + p/2
K(x) = Arc tan + Cte
ω ω
et
A 2
� p �1 �x p �
I(x) = ln(x + px + q) + B − A Arc tan + + Cte.
2 2 ω ω 2ω
x 2t 1
Solution. On pose t = tan . Alors sin x = 2
et dt = (1+t2 )dx Finalement,
2� 1+t 2
dt x ��
�
I= = ln |t| + C = ln �tan � + C.
�
t 2
� x
e +1
2o Soit à calculer I = dx.
ex − 1
63
7.6.5 Intégrales généralisées
On étend la notion d’intégrale à des fonctions non bornées sur (a� b) ou à des
intervalles [a� ∞[ ou ]∞� a] à l’aide des définitions suivantes :
1o Soit f continue sur [a� b − ε] non bornée en b. La notation
� b
f (x)dx
a
représente, si elle existe la limite :
� b−ε
lim� f (x)dx.
ε→0 a
On dit que l’intégrale est convergente et :
� b � b−ε
f (x)dx = lim� f (x)dx
a ε→0 a
o
2 Soit f continue sur l’intervalle [a� X]. La notation
� +∞
f (x)dx
a
représente, si elle existe la limite :
� X
lim f (x)dx
X→+∞ a
On dit que l’intégrale est convergente et :
� +∞ � X
f (x)dx = lim f (x)dx
a X→+∞ a
Exemples :
� +∞
o dx
1 = lim Arc tan X = π/2
0 1 + x2 X→+∞
�
2 2
2o L’intégrale e−x /2 dx est convergente ; en effet puisque lim x2 e−x /2 = 0
x→+∞
2 2 1
il existe x0 tel que ∀x > x0 x2 e−x /2 < 1 ou encore 0 < e−x /2 < 2 d’où :
x
� X � X
2 dx 1
e−x /2 dx < =1−
1 1 x2 X
et en passant à la limite :
� +∞ � X
−x2 /2 2
e dx = lim e−x /2 dx < 1
1 X→+∞ 1
64
Exercices
7.1. A l’aide d’un changement de variable approprié, calculer les intégrales sui-
vantes :
dx dx 2x + 1
� � �
a) √ b) c) √ dx
2 2 a2 + x2 2 +x+1
� 2 a −x � π x
ln x cos x
�
2 2
d) dx e) xex dx f) 4
dx
1 x 0 (1 + sin x)
x dx
� � �
g) cos2 x dx h) sin3 x dx i)
(x + 1)3
2
x dx
�
j) √ �Poser x2 = t) �On suppose a ∈ R∗+ .)
−x4 + 2
x Arc sin x
� � �
a) ln x dx b) √ dx c) x Arc tan x dx
1 − x2
x
� � �
d) dx e) eax cos(bx) dx f) eax sin(bx) dx
cos2 x
dx x3
� �
a) b) dx
x(x2 + 1) 1−x
� 3 3
x + 2x2 + 3x − 1 25x5 + 7x3 + 2x − 7
�
c) dx d) dx
2 (x − 1)2 x−1
65
1 a bt + c
d) Calculer a, b et c ∈ R tels que 2
= + 2
(1 + t )(t − 1) t−1 t +1
� 3
dt
puis l’intégrale K =
(1 + t2 )(t − 1) �
2� �
2 −x3 2
e) Calculer les intégrales x e dx et x e dx puis u e−u du.
−x
�
f) Calculer à l’aide d’une intégration par parties : ueu du ; en déduire à l’aide
� 2
2
d’un changement de variable convenable I = 2t(1 + t2 )e1+t dt.
1
x3 a b
g) Déterminer a et b réels tels que 2 = x+ +
x −� 91 x+3 x−3
x3
En déduire le calcul de l’intégrale I = 2
dx
� 1 0 x −9
dx
Soit l’intégrale J = 2 2
0 (x + 1)
On effectue le changement de variable x = tan θ.
Donner un intervalle pour θ tel que 0 ≤ x ≤ 1.
� π
4
Montrer que J = cos2 θ dθ puis terminer le calcul de J.
� 20
h) Calculer K = x ln x dx en intégrant par parties.
1
� π/2
i) Extrait T1-2008 a. Calculer x sin(2x) dx �Intégration par parties.)
� 0
5
b. Calculer les primitives x4 ex /5 dx �Changement de variable.)
7.6. La quantité de chaleur dégagée dans une résistance électrique R est propor-
tionnelle au carré de l’intensité du courant qui la traverse à un instant donné.
Calculer l’énergie dégagée pendant une période T par un courant alternatif sinu-
soidal.
◦ • ◦ • ◦ • ◦
66