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Exercice 1
u2
1. ϕ est bien définie sur R+∗ car 1 − e−x > 0 sur R+∗ . Pour trouver la limite de ϕ à droite en 0 on écrit eu = 1 + u + + ◦(u2 ) ,
0 2!
x2
donc 1 − e −x
∼ x et e −x
+ x − 1 ∼+ . On en déduit
0+ 0 2
e−x + x − 1 x2 /2 1
∀x > 0, ϕ(x) = ∼+ = ,
x(1 − e ) 0
−x x2 2
1 1
et donc ϕ(x) −−−−→ . On prolonge ϕ par continuité en 0 en posant ϕ(0) = .
+x→02 2
La fonction ϕ ainsi prolongée est continue sur R+ et tend vers 1 lorsque x tend vers +∞. Un résultat classique de sup montre
que ϕ est bornée sur R+ ce qui évite une étude fastidieuse. En voici une preuve :
⊲ ϕ(x) −−−−−→ 1 donc ∃ x0 ∈ R+ , ∀ x > x0 , 0 6 ϕ(x) 6 2 .
x→+∞
⊲ ϕ est continue sur le segment [0, x0 ] donc elle y est bornée : ∃ M ′ ∈ R , ∀ x ∈ [0, x0 ] , |ϕ(x)| 6 M ′ .
Mais alors ∀ x ∈ R+ , |ϕ(x)| 6 M = max(M ′ , 2) ce qui montre que ϕ est bien bornée sur R+ .
Z +∞
2. On écrit l’encadrement ∀ x ∈ R+ , 0 6 |e ϕ(x)| 6 M e . Or l’intégrale
−x
M e−x dx est convergente, on en déduit
−x
Z +∞ 0
d’après le théorème de comparaison que l’intégrale e−x ϕ(x) dx est absolument convergente, donc convergente.
0
Z +∞ −x
e−x − e−nx e−x e−x e
3. Pour x > a on peut écrire 0 6 6 6 et l’intégrale dx est convergente, ce qui prouve par
x x a a
Z +∞ a −x Z +∞ −nx
e e
comparaison que l’intégrale In (a) existe. De même, les deux intégrales dx et dx existent, donc
a x a x
Z +∞ Z +∞
e−x e−nx
In (a) = dx − dx .
a x a x
Dans la dernière intégrale on effectue le changement de variable défini par t = nx. L’application x 7→ nx établit une
bijection C1 de [a, +∞[ sur [na, +∞[ donc l’intégrale obtenue converge aussi et on a
Z +∞ Z +∞ Z na Z na Z na Z na
e−x e−t e−x e−x − 1 + 1 dx 1 − e−x
In (a) = dx − dt = dx = dx = − dx .
a x na t a x a x x x
| a {z } a
=ln n
1 − e−x
4. Pour tout réel x > 0, on a 0 6 6 1 (tracer la courbe de x 7→ e−x et/ou faire une étude de fonction) donc, pour
x
tout a > 0, Z na Z na
1 − e−x
0 6 dx 6 1 dx = (n − 1)a ,
a x a
Z na
1 − e−x
ce qui prouve que dx −−−−→ 0 et donc, selon la question précédente, In (a) −−−−→ ln n.
a x a→0+ a→0+
Z +∞ −x
e − e−nx
Cela montre que l’intégrale dx est convergente et vaut ln n (on pouvait aussi montrer directement la
→ 0 x
convergence de cette dernière intégrale en constatant qu’elle est faussement impropre en 0).
Z +∞
5. L’intégrale (e−x − e−nx )ϕ(x) dx est convergente d’après la question 2 et un raisonnement analogue. On a alors, en
→ 0
1
effectuant un éclatement licite puisqu’on connaît déjà la convergence de deux des intégrales,
Z +∞ Z +∞ −x
e − e−nx e−x − e−nx
(e − e
−x −nx
)ϕ(x) dx = − dx
→ 0 → 0 1 − e−x x
Z +∞ −x Z +∞ −x
e − e−nx e − e−nx
= dx − dx
→ 0 1−e −x
→ 0 x
Z +∞
= (e−x + e−2x + · · · + e−(n−1)x ) dx − ln n
→ 0
1 1
= 1+ + ···+ − ln n = Hn−1 − ln n .
2 n−1
On a bien sûr reconnu la somme des premiers termes d’une suite géométrique de raison e−x 6= 1.
6. Écrivons
Z +∞
1 1
Hn − ln n = + Hn−1 − ln n = + (e−x − e−nx )ϕ(x) dx
n n → 0
Z +∞ Z +∞
1
= + −x
e ϕ(x) dx − e−nx ϕ(x) dx (éclatement licite).
n → 0 → 0
Pour pouvoir passer à la limite dans cette relation, et trouver la formule annoncée, il suffit de démontrer que
Z +∞
e−nx ϕ(x) dx −−−−−→ 0 .
→ 0 n→+∞
Or on a ∀ x ∈ R+ , 0 6 |e−nx ϕ(x)| 6 M e−nx , ce qui montre, les intégrales étant convergentes, que
Z +∞ Z +∞ Z +∞
M
0 6 e−nx ϕ(x) dx 6 e−nx ϕ(x) dx 6 M e−nx dx = ,
→ 0 → 0 0 n
et on conclut par le théorème des gendarmes.
Exercice 2
1.(a) Prouvons que l’intégrale (a priori doublement impropre) définissant B(u, v) est convergente :
tu−1 1
• en 0 : on a ∼ tu−1 = 1−u > 0. S’agissant de fonctions qui gardent un signe constant au voisinage de 0+ , on
(1 + t)u+v 0+ t
Z 1 Z 1
tu−1 dt
peut appliquer le critère d’équivalence : les intégrales dt et ont la même nature : convergente d’après
0 (1 + t)
u+v 1−u
0 t
le critère de Riemann en 0 car 1 − u < 1. L’intégrale est bien sûr faussement impropre en 0 lorsque u > 1.
Z +∞ Z +∞
tu−1 tu−1 1 tu−1 dt
• en +∞ : on a ∼ u+v = 1+v > 0 et pour la même raison, les intégrales dt et
(1 + t) u+v +∞ t t 1 (1 + t)u+v 1 t1+v
ont la même nature : convergente d’après le critère de Riemann en +∞ car 1 + v > 1.
t
1.(b) On effectue le judicieux changement de variable défini par s = et on pose en fait :
1+t
s 1 ds
t = η(s) = = − 1 de sorte que dt = . La fonction η définit une bijection C1 strictement croissante de ]0, 1[
1−s 1−s (1 − s)2
u−1
Z 1 s
1−s ds
sur ]0, +∞[ donc, d’après le théorème du changement de variable pour les intégrales impropres, u+v
s (1 − s)2
0 1 + 1−s
a même nature et même valeur en cas de convergence (on a montré que c’est le cas) que B(u, v). Après ces précautions
nécessaires, on peut enfin écrire
u−1
Z 1 s Z 1 Z 1
1−s ds su−1 (1 − s)u+v
B(u, v) = u+v = × ds = su−1 (1 − s)v−1 ds .
s (1 − s)2
(1 − s)
u−1 (1 − s)2
0 1 + 1−s 0 0
1.(c) Le changement de variable défini par t = 1 − s a toutes les propriétés requises : bijection C1 de ]0, 1[ dans lui-même.
Puisqu’on sait que B(u, v) et B(v, u) convergent, on obtient immédiatement la formule annoncée.
2
1.(d) Les intégrales B(u + 1, v) et B(u, v) sont convergentes, les fonctions dans le crochet sont de classe C1 et leur produit
admet une limite finie en +∞, donc
Z +∞ +∞ Z +∞
tu −1 tu u tu−1
B(u + 1, v) = dt = + dt
0 (1 + t)u+v+1 ipp u + v (1 + t)u+v 0 u+v 0 (1 + t)u+v
u
= 0+ B(u, v) .
u+v
2.(a) On utilise le changement de variable évident t = ν(s) = ns qui est une bijection C1 de ]0, 1[ sur ]0, n[ : In (x) a même
Z 1
nature, et même valeur en cas de convergence, que (1 − s)n (ns)x−1 n ds = nx B(n + 1, x).
0
Ainsi, In (x) converge et vaut nx B(n + 1, x).
nx n!
In (x) = .
x(x + 1) · · · (x + n)
Exercice 3
Z +∞
sin t
1. Relire le dernier exemple du chapitre 3 : l’intégrale dt est absolument convergente lorsque α > 1 et semi-
1 tα
convergente lorsque α ∈ ]0, 1] .
Z +∞
− cos t cos t
2. Puisque −−−−→ 0, le théorème d’ipp nous dit que l’intégrale dt converge et que
t t→+∞ x t2
Z +∞ Z +∞
sin t cos x cos t
∀x > 0, dt = − dt . (1)
x t x x t2
Puis, à l’aide d’une seconde ipp,
Z +∞ Z +∞
sin t cos x sin x 2 sin t
∀x > 0, dt = + 2 − dt ,
x t x x x t3
Z +∞ Z +∞
2 sin t 2 1
ce qui est la relation demandée avec ρ(x) = − dt que l’on majore par it : |ρ(x)| 6 dt = 2 .
x t3 x t 3 x
3. • Il s’agit maintenant de poursuivre les ipp. Posons, pour tout n ∈ N∗ et tout réel x > 0,
Z
+∞
sin t − n π2
Rn (x) = n! dt .
x tn+1
L’intégrale définissant Rn (x) est absolument convergente d’après le critère de Riemann, et une ipp donne
Z +∞
cos x − n π2 cos t − n π2
Rn (x) = n! − (n + 1)! dt ,
xn+1 x tn+2
π
et puisque cos(u) = − sin u − 2 ,
sin x − (n + 1) π2
Rn (x) = −n! + Rn+1 (x) . (2)
xn+1
3
• On démontre alors, avec cette valeur de Rn (x), la propriété suivante par récurrence sur n > 1 :
Z n
+∞
sin t X (k − 1)! sin x − k π2
∀x > 0, dt = − + Rn (x) .
x t xk
k=1
Z n
+∞
sin t X (k − 1)! sin x − k π2
dt = − + Rn (x)
x t xk
k=1
n
X (k − 1)! sin x − k π2 sin x − (n + 1) π2
= − − n! + Rn+1 (x) ,
(2) xk xn+1
k=1
Exercice 4
1 1 1
1. Lorsque β 6 1, on a pour tout x > 1 , 0 6 6 6 (car xβ > 0 et cos2 x 6 1).
1+x 1+x β 1 + x cos2 x
β
Z +∞
dx
L’intégrale est divergente car ln(1 + x) −−−−−→ +∞. On en déduit d’après le théorème de comparaison que
1 1 +x x→+∞
Z +∞
dx
l’intégrale est divergente et donc Iβ diverge.
1 1 + x β cos2 x
n−1 Z X
X dx
2.(a) Notons Sn = Ik,β la n-ième somme partielle de la série et pour tout x > 0, F (X) = l’intégrale
0 1 + xβ cos2 x
k=0
partielle. Par la relation de Chasles on a Sn = F (nπ).
Si Iβ converge alors F (X) −−−−−→ Iβ donc par composition Sn −−−−−→ Iβ donc la série converge.
X→+∞ n→+∞
Si Iβ diverge, puisque F est croissante (car l’intégrande est positive), alors F (X) −−−−−→ +∞ d’après le théorème de la
X→+∞
limite monotone, donc par composition Sn −−−−−→ +∞ donc la série diverge.
n→+∞
X
Ainsi, Iβ a la même nature que la série Ik,β .
k>0
2.(b) Puisque β > 0 par hypothèse, la fonction x 7→ xβ = eβ ln x est croissante sur R+∗ (0β = 1). On a donc, pour
tout x ∈ [kπ, (k + 1)π] ,
1 1 1
k β π β 6 xβ 6 (k + 1)β π β =⇒ 0 < 6 6 ,
1 + (k + 1)β π β cos2 x 1 + xβ cos2 x 1 + k β π β cos2 x
et il ne reste plus qu’à intégrer cet encadrement sur l’intervalle [kπ, (k + 1)π].
dt
2.(c) Le changement de variable proposé est un C1 -difféomorphisme de [0, π2 [ sur [0, +∞[ . On a dx = et cos2 x =
1 + t2
4
1
. Comme J est convergente (intégrale propre), elle a donc même valeur que
1 + t2
Z +∞ Z +∞ Z +∞
1 dt dt 1 dt
J = = =
C 2 1 + t2 1 + 2 + t2 1 + 2 2
1 + 1+t2 C C t
0 0 0 1 + √1+C 2
p +∞
1 t π
= 1 + C 2 arctan √ = √ .
1+C 2
1+C 2
0 2 1 + C2
Z (k+1)π
dx
2.(d) Notons pour tout entier k, uk = .
1+
kπ cos2 x kβ πβ
L’intégrande est une fonction π-périodique, donc on peut faire porter l’intégrale « de période » sur tout segment de longueur π,
par exemple sur [− π2 , π2 ]. De plus l’intégrande est paire, donc l’intégrale vaut deux fois celle sur [0, π2 ].
β β
Il reste, en utilisant la valeur de J avec C = k 2 π 2 ,
Z π
2 dx π π 1−β/2
uk = 2 = √ ∼ .
0 1 + k β π β cos2 x 1 + kβ πβ +∞ k β/2
Z (k+1)π
dx π π 1−β/2
On a, de la même manière, = p ∼ .
kπ 1 + (k + 1)β π β cos2 x 1 + (k + 1)β π β +∞ k β/2
π 1−β/2
De l’encadrement de la question 2.(b) on déduit que Ik,β ∼ et s’agissant de réels positifs, le critère d’équivalence
+∞ k β/2
X X π 1−β/2
s’applique : Ik,β a la même nature que qui converge, d’après le critère de Riemann, si et seulement si β > 2 .
k β/2
Ainsi, Iβ converge si et seulement si β > 2 .
Exercice 5
1. La fonction x 7−→ x−x = e−x ln x est continue sur ]0, 1] et se prolonge par continuité en 0 par la valeur 1, donc l’intégrale I
est faussement impropre en 0, donc convergente.
2. On rappelle l’inégalité de Taylor-Lagrange : pour n ∈ N et f de classe Cn+1 sur le segment [a, b], on a
n
X (b − a)k (k) (b − a)n+1
f (b) − f (a) 6 × Mn+1 ,
k! (n + 1)!
k=0
Il suffit d’appliquer ceci à la fonction exponentielle sur le segment [0, t] lorsque t > 0, le résultat étant évident si t = 0.
n
X tk
3. Soit n ∈ N∗ . D’après la définition de Rn , pour tout réel t on a et = + Rn (t) . On applique ceci à t = −x ln x pour
k!
k=0
tout x ∈ ]0, 1], ce qui donne
Z Z n
!
1 1 X (−x ln x)k
I = −x
x dx = + Rn (−x ln x) dx .
0 0 k!
k=0
Toutes les intégrales écrites sont faussement impropres en 0 d’après la limite x ln x −−−−→
+
0:
x→0
n Z 1 Z 1 n Z Z 1
X (−x ln x)k X (−1)k 1 k k
I = dx + Rn (−x ln x) dx = x ln x dx + Rn (−x ln x) dx .
0 k! 0 k! 0 0
k=0 k=0
5
On a donc ∀ x ∈ ]0, 1] , −e−1 = g(e−1 ) 6 g(x) 6 0 , et l’inégalité est démontrée
4.(b) Le réel t = −x ln x (pour tout x ∈ ]0, 1]) étant positif, on peut appliquer l’inégalité de la question 2 :
Or on a ∀ x ∈ ]0, 1] , −x ln x 6 e−1 d’après l’étude de la fonction g, donc, en utilisant la croissance de la fonction exponentielle
et de t 7→ tn+1 sur ]0, 1] , on obtient
1
(e−1 )n+1 ee
−1
ee
|R̃n (x)| 6 = .
(n + 1)! en+1 (n + 1)!
Il reste à appliquer l’inégalité de la moyenne (bien qu’en fait tout soit positif) :
Z 1 Z 1 Z 1 1 1
ee ee
R̃n (x) dx 6 R̃n (x) dx 6 dx = n+1 .
0 0 0 e n+1 (n + 1)! e (n + 1)!
1
On obtient l’inégalité demandée en majorant habilement par 1.
(n + 1)!
5.(b) On obtient une relation de récurrence entre Ip,q et Ip,q−1 à l’aide d’une intégration par parties, les trois termes écrits
étant convergents d’après ce qui précède :
Z 1 1
Z 1
q xp+1 q q q
Ip,q = p
x ln x dx = ln x − xp lnq−1 x dx = − Ip,q−1 .
0 ipp p+1 0 p + 1 p + 1
| {z }0
=0
Z 1
1
5.(c) On a ∀ p ∈ N , Ip,0 = xp dx = . À l’aide de la relation de récurrence précédente, il vient immédiatement par
0 p+1
récurrence sur l’entier q :
q!
∀ (p, q) ∈ N2 , Ip,q = (−1)q q+1 .
(p + 1)
+∞ +∞
X 1 X 1
I = = .
k=0 (k + 1)k+1 n=0
n n