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Cours -2023
Infraction en matière d’hygiène de
sécurité
Les articles L. 4111-1 à L. 4811-1 code du travail rassemblent les
dispositions relatives à l'hygiène, à la santé et à la sécurité des travailleurs.
Ces règles sont assorties de sanctions pénales (C. trav., art. L. 4741-1 à L.
4741-14).
Le salarié
Le salarié peut engager sa responsabilité s'il commet une infraction de droit commun
(contre les personnes ou contre les biens) dans le cadre de l'exécution de son contrat
de travail.
o La délégation de pouvoir
o L’autorisation de la loi ou le commandement de l’autorité légitime
o L’état de nécessité – 122-7 code pénal
o L4’erreur sur le droit – 122-3 code pénal
o La contrainte – 122-2
o La faute de la victime – critère très strict imposé par la jurisprudence – faute de la
victime doit être la cause unique et exclusive du dommage
o La faute du tiers
Les peines PP selon le code du travail
L4741- 1 du code du travail – pour mémoire
Est puni d'une amende de 10 000 euros, le fait pour l'employeur ou son délégataire de méconnaître
par sa faute personnelle les dispositions suivantes et celles des décrets en Conseil d'Etat pris pour
leur application : (…)
La récidive est punie d'un emprisonnement d'un an et d'une amende de 30 000 euros.
L'amende est appliquée autant de fois qu'il y a de travailleurs de l'entreprise concernés
indépendamment du nombre d'infractions relevées dans le procès-verbal prévu à l'article L. 8113-7.
L 4741-2
Lorsqu'une des infractions énumérées à l'article L. 4741-1, qui a provoqué la mort ou des blessures
dans les conditions définies aux articles 221-6,222-19 et 222-20 du code pénal ou, involontairement,
des blessures, coups ou maladies n'entraînant pas une incapacité totale de travail personnelle
supérieure à trois mois, a été commise par un délégataire, la juridiction peut, compte tenu des
circonstances de fait et des conditions de travail de l'intéressé, décider que le paiement des
amendes prononcées sera mis, en totalité ou en partie, à la charge de l'employeur si celui-ci a été
cité à l'audience.
Peines – textes suites
L4741-5
En cas de condamnation prononcée en application de l'article L. 4741-1, la juridiction peut ordonner, à titre
de peine complémentaire, l'affichage du jugement aux portes des établissements de la personne condamnée,
aux frais de celle-ci, dans les conditions prévues à l'article 131-35 du code pénal, et son insertion, intégrale
ou par extraits, dans les journaux qu'elle désigne. Ces frais ne peuvent excéder le montant de l'amende
encourue.
En cas de récidive, la juridiction peut prononcer contre l'auteur de l'infraction l'interdiction d'exercer,
pendant une durée maximale de cinq ans, certaines fonctions qu'elle énumère soit dans l'entreprise, soit
dans une ou plusieurs catégories d'entreprises qu'elle définit.
Le fait de méconnaître cette interdiction est puni d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 9
000 Euros.
Article L4741-7
L'employeur est civilement responsable des condamnations prononcées contre ses directeurs, gérants ou délégataires.
La responsabilité de la personne morale
Les conditions d’engagement sont prévues par l’article 121-2 du code pénal
Le juge doit identifier l’organe ou le représentant qui aurait commis la faute qui
en principe doit elle aussi être caractérisée selon l’article 121-3 du code pénal
En droit pénal
Il est rappelé que selon l’article 121-2 du code pénal, sa responsabilité peut
être engagé qu’au travers de la preuve d’une faute d’un organe ou d’un
représentant.
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En droit du travail
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Hésitations de la jurisprudence sur les
conditions de mise en œuvre
Premier courant jurisprudentiel – responsabilité en engagée sans identification de
l’organe ou du représentant
•Chambre Criminelle - Cass. crim., 20 juin 2006, no 05‐85.255, D. 2007, 617,
note J.‐C. Saint‐Pau ; JCP G 2006, II, 10199, note E. Dreyer ; Cass. crim., 26
juin 2007, no 06‐84.821, Dr. pén. 2007, comm. 135, obs. M. Véron, D. 2008, p.
1573, obs. C. Mascala - Cass. crim., 15 janv. 2008, no 07‐80.800, Dr. pén. 2008,
comm. 71, obs. M. Véron, JCP G 2008, II, 10082, note J.‐Y. Maréchal).
Cass. Crim., 11 avr. 2012, no 10‐86.974. Cette position a depuis été confirmée à de
nombreuses reprises, notamment par trois arrêts publiés du 6 mai 2014 (Cass.
crim., 2 oct. 2012, no 11‐84.415 ; Cass. crim., 11 juin 2013, no 12‐80.551 ; Cass.
crim., 6 mai 2014, no 13‐81.406 ; Cass. crim., 17 oct. 2017, no 16‐87.249).
Malgré ce revirement, il est à observer que bon nombre de décisions continuent à ne pas
identifier l’organe ou le représentant et utilisent des formules comme « l’infraction a
nécessairement été commise par un organe ou un représentant. »
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Peines spécifiques pour la personne
morale – droit commun
L'article 131-37 du code pénal prévoit que les personnes morales encourent,
au titre de leur responsabilité pénale, une peine d'amende, soit l'infraction
commise. Son montant est fixé par l'article 131-38 du code pénal : la
personne morale encourt une amende égale au quintuple de celle prévue
par la loi pour l'infraction commise.
La Chancellerie par une circulaire 06-3/E8 du 13 février 2006 incite les magistrats :
Elle doit remplir certaines conditions et la preuve de son existence doit être
rapportée.
Lorsque la validité de la délégation est admise par les juges, le délégataire sera
pénalement responsable des infractions commises dans le cadre de son
autorité en ce cas a délégation de pouvoir exonérera en principe le chef
d'entreprise de sa responsabilité pénale.
Conditions de validité liées au délégant
Depuis un arrêt de 1996, il n’est plus nécessaire que la délégation initiale ait
prévu la faculté de subdéléguer.
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Conditions liées au délégataire
Le délégataire doit être un salarié de l’entreprise.
La jurisprudence admet que le président d’une holding puisse donner une délégation
de pouvoirs à un salarié de l’une des sociétés du groupe.
de la compétence
de l’autorité
des moyens
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La forme 2 suite – conditions de validité
Elle doit être partielle et limitée à une mission ou une fonction précise.
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La forme 3 suite – conditions de validité
La délégation doit être acceptée .
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La forme 4 suite
En cas de changement de chef d’entreprise, les délégations données par le précédent
dirigeant demeurent valables jusqu’à ce qu’elles soient spécialement réitérées par le
nouveau dirigeant.
Une délégation ne peut pas être confiée à plusieurs personnes pour une
même activité : cela supprimerait l’autorité et l’indépendance exigées au
bénéfice de chaque délégataire.
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Accident du travail
Atteinte à l’intégrité physique
Quelques notions élémentaires
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Le simple fait de l’accident est susceptible d’entraîner une poursuite, et ce
indépendamment de l’état de la victime :
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Le simple fait de l’accident est susceptible d’entraîner une poursuite, et ce
indépendamment de l’état de la victime :
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Sans blessure
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Principe du cumul d’infraction
Chambre Crim a jugé que cela n’est pas contraire au principe Ne Bis in idem
ce qui signifie « nul ne peut être poursuivi ou puni pénalement à raison des mêmes
faits »
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Exemples de poursuites
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Exemple 1 – homicide – double poursuite
PP
- d'avoir à ROISSY CHARLES DE GAULLE, le 17 septembre 2007, en tout cas sur le
territoire national et depuis temps non prescrit, omis de respecter les mesures générales
relatives à la sécurité des travailleurs en n'aménageant pas les locaux de travail de
manière à ce que leur utilisation garantisse la sécurité des travailleurs en l'espèce en
n'ayant pas protégé le boîtier de commande de la porte de manière suffisamment
efficace de sorte que Monsieur L a pu l'actionner en restant corps face au chant de la
porte et alors que le salarié se trouvait dans une zone avec risque d'écrasement et de
cisaillement ;
Faits prévus et réprimés par les articles L.263-2, L.263-6, L.233-1 et L.231-1, R232-1-3du
code du travail applicable au jour des faits, devenus les articles L.4741-1 al 1 2 0, L.4221-1
al 1, L.4111-1, L.4111-6 al 1 20, L.4741-5, L.4741-7, R.4224-1, R.4224-2, R.4224-3 ,
R.4224-20du code du travail ;
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Homicide double poursuite
PM
d'avoir à Roissy Charles de Gaulle, le 17 septembre 2007, en tout cas sur le territoire
national, et depuis temps non prescrit, dans le cadre d'une relation de travail, par
manquements à des obligations de sécurité ou de prudence imposées par la loi ou le
règlement, commis par ses organes, pour son compte, en l'espèce en mettant à la
disposition des travailleurs des locaux n'assurant pas leur sécurité, en infraction aux
dispositions de l'article L 233-1 devenu L 4221-1 du code du travail, involontairement
causé la mort de M.L ;
Faits prévus et punis par les articles 221-6, 221-7, 121-2, 121-3 ,131-35,13138,131-39 du
code pénal, L233-1 (à l'époque des faits) devenu L4221-1, L2632-1 (à l'époque des faits)
devenu L 4741-1, L263-2-1 (à l'époque des faits) devenu L4741-1, L4741-2, L263-6 (à
l'époque des faits) devenu L4741-5, L231-1 (à l'époque des faits) devenu L4111-1
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Blessure involontaire Double citation PP
PM
PP
« D’avoir à FLEURY LES AUBRAIS, (LOIRET), le 03/11/2015, en tout cas sur le territoire national et
depuis temps n'emportant pas prescription, par sa faute personnelle, M. PO, Gérant, alors qu'il
employait M. EL ME Saïd salarié intérimaire, mis à sa disposition, lors de la réalisation des travaux,
des équipements de travail ne permettant pas la sécurité des travailleurs. »
Faits prévus par : ART.L.4741-1 AL.1 3, ART.L.4321-1, ART.L.4321-4, ART.R.4321-1, ART.R.4321-2,
ART.R.4322-1 C. TRAVAIL.
Réprimés par ART.L.4741-1 AL. I, AL.9, ART.L.4741-5 ALI C.TRAVAIL.
« D'avoir à FLEURY LES AUBRAIS, (LOIRET), le 03/11/2015, en tout cas sur le territoire national et
depuis temps n’emportant pas prescription, dans le cadre d’une relation de travail, par maladresse,
imprudence, inattention, négligence, manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée
par la loi ou le règlement, en l’espèce d'avoir mis à disposition du salarié un équipement de travail ne
permettant pas de préserver sa sécurité, involontairement causé une incapacité totale de travail
supérieure à trois mois sur la personne de M.EL MESI Saïd. »
Faits prévus par : ART.222-19 AL.I C.PENAL.
Réprimés par : ART.222-19 AL.I , ART.222-44, ART.222-46 C.PENAL. ART.L.4741-2 C.TRAVAIL
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Blessure involontaire – citation PM
la société E a été citée devant le Tribunal sur la prévention de :
- « D’avoir à Fleury-les-Aubrais, le 3 novembre 2015, en tout sur le territoire national et depuis
temps n'emportant pas prescription, étant l'employeur de S EL M, salarié intérimaire, mis à sa
disposition des équipements de travail en omettant de lui dispenser une formation pratique et
appropriée en matière de santé et de sécurité, (NATINF 1289),
- Faits prévus et réprimés par les articles L 1251-21, L 4141-1, L 4141-2-3, L 4142-2, L
4154-2, L 4741-1 et L 4741-5 du code du travail.
- D’avoir à Fleury-les Aubrais, le 3 novembre 2015, en tout cas sur le territoire national et
depuis temps non couvert par la prescription, par maladresse, imprudence, inattention,
négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou
le règlement, en l'espèce par l'absence d'information ou de formation sur l'utilisation des
équipements de travail, involontairement causé une incapacité de travail supérieure à 3 mois
sur la personne de S E M
Faits prévus et réprimés par les articles 222-19 et 222-21 du code pénal »
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