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De tout temps, les meurtres, vols, agressions, déprédations ont troublé la quiétude de la population.

Les livres d’histoire témoignent de brigandages, de pillages, d’attentats qui ont terrorisé les habitants
des villes ou des campagnes. La situation n’est donc pas nouvelle, mais la société contemporaine
tolère de moins en moins une insécurité qui n’a jamais autant frappé l’opinion en raison notamment
de son retentissement médiatique. Aujourd’hui, l’insécurité est la chose la plus partagée, parce
qu’elle est présente dans tout le pays. Au Sénégal, elleest devenue générale pour avoir envahi
l’étendue du territoire. Les Sénégalais, impuissants, assistent médusés à cette situation d’insécurité
grandissante, instaurée par des individus dépravés en liberté. La précarité endémique et la
dépravation des valeurs plongent le Sénégal dans une crise inédite. La violence dicte sa loi, les
agressions meurtrières sont récurrentes et l’insécurité grandissante. Et ce qui inquiete le plus c’est le
fait que ces actes sont généralement perpétrés par les jeunes. Les causes de la montée de l’insécurité
dans notre pays sont multiples et les conséquences néfastes.

Pour mieux assimiler cette situation, notre travail s’articulera autour de deux points avec des sous
parties. Nous aurons :

LES CAUSES

La pauvreté et l’insécurité

Le chômage comme cause adjacente

LES CONSÉQUENCES

La psychose nationale

Face à l’inertie de l’Etat : inversion des rôles entre gouvernants et populations

LES CAUSES

Les causes de l’insécurité sevissante dans notre pays sont nombreuses, mais nous pouvons en citer
deux particulièrement la pauvreté et le chômage.

La pauvreté

Parmis les facteurs explicatifs de l’insecurité dans le monde et particulièrement au Sénégal, la


pauvreté reste l’une des plus importantes. En effet, elle entraine indubitablement la violence.
L’insatisfaction des besoins matériels et la non intervention de l’État pousse les habitants au vol dans
toutes ses formes et notamment à main armée.

Et rappelons que le Sénégal est parmi les pays les plus pauvres de la planète. Durant la dernière
décennie, la proportion de la population du pays vivant sous le seuil de la pauvreté est passée du
tiers environ à plus de la moitié. Ce qui n’est pas sans conséquence.

En effet, les populations sont plus préoccupés par les solutions à préconiser face à la cherté de la vie,
que d’éduquer leurs enfants, ou encore de prendre en charge les frais de scolarisation, leur inculquer
des valeurs qui régissent notre société.
La plupart des jeunes issues de ces familles pauvres sont donc laissés à eux-mêmes sans métier, ni
activité. Leurs familles n’arrivent même pas à assurer leurs besoins de base. Et donc obliger de vivre
dans la précarité. Ce qui fait qu’ils s’adonnent à toutes sortes d’activités nébuleuses pour survivre. Ce
qui fait que lutter contre l’insécurité c’est s’attaquer à la question de la pauvreté. Cette pauvreté met
en évidence ou instaure une insécurité sociale.

Le chômage comme cause adjacente

Il a été noté que 70 % des actes de violence perpétrés au Sénégal seraient selon les personnes les
jeunes âgés au plus de 25 ans. Alors qu’ils représentent 55% des 17 millions de Sénégalais, les jeunes
se sentent délaissés par les pouvoirs publics. Le constat reste consternant : un chômage galopant et
des conditions de vie plus que précaires. « Il faudrait que l’Etat revoie les politiques publiques,
surtout les politiques publiques destinées aux jeunes. Et les jeunes ont besoin principalement de trois
choses : formation, emploi, accompagnement. Accompagnement à travers des financements, à
travers des renforcements de capacité parce que la jeunesse a besoin d’être occupée. Mais si la
jeunesse n’a pas d’occupation, il suffit d’un rien du tout pour qu’elle se rebelle » , déclare Yves
Nzalé , coordinateur du regroupement des diplômés sans emploi du Sénégal

Pourtant, l’Etat se glorifie toujours d’avoir injecté des centaines de milliards de francs CFA pour lutter
contre le chômage. D’ailleurs, en réponse aux manifestations de mars 2021, qui ont été d’une rare
violence, le président Macky Sall a annoncé un nouveau Programme d’urgence pour l’emploi et
l’insertion socio-économique des jeunes . Un programme de 350 milliards de Francs CFA qui risque
de connaître le même échec que les précédents.

Ces manifestations de mars 2021 ont révélé à la face du monde ce que tout le monde savait déjà ici :
horizons bouchés, avenir incertain, la jeunesse sénégalaise souffre . Le chômage, la précarité,
l’absence de perspectives, bref, un cocktail dont l’explosion a embrasé le pays pendant quatre jours.
Tout le monde espère que le message est passé cette fois malgré le scepticisme qui règne après le
discours du président Macky Sall .

Mais rappelons aussi que bien avant cette montée de l’insecurité et pour parer à toute éventualité,
l’etat avait créé le corps des Agents de sécurité de Promixité cette agence dirigée depuis le 05 août
2013 repose sur le triptyque PREVENTION-ASSISTANCE-SECOURS.

L’ASP est chargée, entre autres, de :

Participer à l’élaboration et à la mise en œuvre du plan national de prévention et de lutte contre la


délinquance en rapport avec les différents acteurs ;

En inspirant cette nouvelle démarche sécuritaire participative, axée sur la prévention et la proximité,
le Chef de l’Etat lui a assigné un triple objectif :

- créer une nouvelle dynamique sécuritaire des personnes et des biens,

- et créer des emplois au profit de la jeunesse,

- Lutter contre l’exode rural


Cette approche devait d’un coup permettre non seulement d’enrayer cette situation d’insécurité,
mais aussi la création d’emplois pour les jeunes. Mais hélas, la création de cette agence n’a pas eu
d’impact. Ces agents ne sont non seulement pas placer là où ils devaient être, à savoir prés de la
population. Mais ils vivent des difficultés énormes.

LES CONSEQUENCES

Tout comme les causes, les conséquences de l’insécurité sont aussi multiples. Nous pouvons citer la
psychose nationale et l’inversion des rôles entre gouvernants et populations.

La psychose nationale

L’insécurité cette peur étrange de sortir le soir, cette peur de quitter son chez-soi, cette peur qui
paralyse le corps et l’esprit, apparaît plus importante chez certains groupes de la population.

Des meurtriers et criminels graciés.

Selon l’enquête 63 % des Sénégalais contre 43% ne se sentent pas en sécurité dans leur quartier,
d’après les révélations de l’enquête menée par Afrobarometer.

Les premiers touchés par le sentiment paralysant de l’insécurité sont ceux qui ont déjà subi des actes
de violence. Il y a aussi ces gens qui ont peur parce qu’ils connaissent une personne ou ont entendu
parlé d’une personne qui a été victime de violence urbaine. Le sentiment d’insécurité est une plaie
difficile à guérir.

Les Sénégalais sont terrifiés par ces agressions à mort de jeunes qui ne cherchaient qu’à travailler
dignement et honnêtement pour subvenir à leurs besoins.

Récemment, en mai 2021 une congolaise âgée de 27 ans, étudiante a été tuée à Hlm Grand-Yoff. Son
meurtrier, pourtant multirecidiviste, a été gracié la veille de la Korité du même année. Ce qui
envenime davantage la situation.

Malheureusement, l’insouciance des autorités et l’insécurité galopante sont à l’origine de ces pertes
en vies humaines.

La perception d’être vulnérable et l’exposition aux actes de violence sont d’importants facteurs qui
influent sur le plan individuel sentiment d’insécurité. Sur le plan collectif, l’insécurité se nourrit des
manifestations de violence dans les médias et le cinéma ainsi que dans la façon dont on l’aborde.

Face à l’inertie de l’Etat : inversion des rôles entre gouvernants et populations

Ce sentiment de peur, combiné à l’inertie de l’etat fait que les populations ont décidé de gérer eux
même leur sécurité. Ceci à travers des comités de vigilances. La création de ces comités dénote la
volonté des habitants de prendre le relais de l’Etat dans l’une de ses prérogatives les plus avérées :
en tant que garant de la sécurité des personnes et des biens. Un tel acte est un niveau de conscience
citoyenne car l’espace quartier est vécu ici comme un bien collectif à sauvegarder.
Mais en même temps existence, l’existence de ce comité est symptomatique de la déliquescence de
l’Etat dont certaines institutions (la police) passent des compromis avec des segments de la société
(les jeunes)pour pouvoir exercer leur rôle. Or s’il est possible de faire participer les populations à la
gestion du phénomène de la violence urbaine (la prévention), par contre il ne saurait être question
de leur laisser la gestion de celle-ci. Ce rôle doit être assumé pleinement par l’Etat de droit qui a un
rôle de régulation, sinon on risque d’assister à un éclatement de la société avec l’éclosion d’une
justice populaire et de milices pouvant se mettre au service du plus offrant.

Le seul avantage qu’offre ces comités, c’est qu’ils evoluent en terrain connus. Donc ils connaissent les
lieux et bénéficient de la collaboration de la population. Mais cette mission est périlleuse pour les
membres du comité qui parfois sont pris à partie par certaines bandes de jeunes qui ont eu maille
avec eux ou la police. Parfois aussi, ces comités se chargent eux-mêmes de faire justice, ce qui n’est
pas sans conséquences désastreuses. Il ne passe plus une semaine sans qu’on ne parle dans les
médias ou les réseaux sociaux d’agresseurs ou de voleurs pris à partit par les jeunes. Ces genres de
scènes se produit souvent dans les quartiers populaires.

CONCLUSION

Cette situation d’insécurité a pris des proportions immenses à travers tout le territoire Sénégalais. Et
empêche les populations de dormir. Les mesures prises par le gouvernement du Sénégal dans la lutte
contre la délinquance et la criminalité ne semblent pas réduire la perception d’insécurité des
Sénégalais, ni dans les quartiers ni dans les maisons. Ainsi, les Sénégalais pointent du doigt la
pauvreté et l’accentuation du chômage des jeunes. Ils préconisent la création des opportunités de
travail pour les jeunes, le renforcement de l’éducation à la paix et à la citoyenneté et le recours à la
peine de mort comme solutions à ce fléau.

Entre le sentiment de hausse de l’insécurité et l’impunité des criminels, les Sénégalais jugent plutôt
insuffisants les efforts du gouvernement dans sa lutte de réduction de la criminalité

La réaction de nos gouvernants qui se nourrissent que de sujets politiques inutiles et personnels ne
doit point attendre, car l’insécurité est la première des inégalités dans un pays . Elle vient de la
société elle-même : c’est elle qui produit de la violence, c’est donc sur elle qu’il faut agir. Et pour
baisser l’insécurité dans ce pays, il faut inévitablement s’attaquer aux questions de la pauvreté et du
chômage, qui sont les racines du mal. Mais cela en vaut le coup. Car juguler cette situation
d’insécurité permettra non seulement de diminuer le taux de prévalence de la violence dans toutes
ses formes. Mais aussi de prévenir les toutes nouvelles formes d’insécurités telle que l’insécurité
informatique, qui pourrait elle aussi faire des ravages.

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