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Il est à noter que les VBG, connues également sous le nom de violences sexistes, sont des
formes de violence qui ciblent spécifiquement les individus en raison de leur sexe ou de leur
genre. Bien qu'elles touchent principalement les femmes et les filles, elles peuvent également
affecter les hommes, les garçons et les personnes appartenant à d'autres identités de genre,
sans distinction de race, de culture, de religion ou de statut socio-économique. Par ailleurs, les
VBG peuvent prendre différentes formes, telles que des discriminations et des stéréotypes de
genre préjudiciables, ainsi que des limitations des droits et des opportunités. Ces violences
sont motivées par les inégalités de pouvoir entre les genres, et sont utilisées pour établir le
contrôle dans les relations de genre. Elles représentent un problème mondial majeur,
considérées comme de violations des droits humains, des droits fondamentaux, de l'intégrité
physique et de la dignité des individus. En effet, elles sont parmi les atteintes aux droits les
plus fréquentes dans le monde, se produisant et se répétant quotidiennement dans tous les
pays. Les actes de VBG constituent donc un obstacle à l'égalité des sexes, à l'autonomisation
des femmes et à la réalisation des droits pour toutes les personnes, indépendamment de leur
genre. Ces violences peuvent se produire dans des espaces publics ou privés, et leur impact
peut être à court ou à long terme.
A-Dans le monde
L'histoire des VBG dans le monde remonte à de nombreux siècles, en reconstituant à travers
les cultures et les époques de longue histoire. C’est le fait par lesquelles les femmes sont
assujetties à des normes sociales et des inégalités de pouvoir, en leur menant à des
discriminations et des violences contre elles. C’est-à-dire que dans de nombreuses sociétés
anciennes, les femmes étaient considérées comme des biens appartenant aux hommes, et leur
statut est souvent considéré comme inférieur à celui des hommes, limitant ainsi leur accès à
l'éducation, à l'emploi, à la propriété et à la prise de décisions. Les violences à leur encontre
étaient fréquentées et comprenaient des pratiques telles que le mariage forcé, les viols de
guerre, l’esclavage sexuel, les violences domestiques, les violences sexuelles, les mutilations
génitales féminines, le harcèlement sexuel, le trafic d'êtres humains et le féminicide.
Au cours des siècles, les femmes et les hommes se sont mobilisés pour revendiquer l’égalité
de sexe, le droit à l’autonomie et à la sécurité. Cependant, des mouvements en faveur des
droits des femmes ont émergé pour contester ces inégalités et lutter contre les VBG,
notamment le mouvement des suffragettes, qui a lutté pour le droit de vote des femmes à la
fin du XIXe et au début du XXe siècle. Ensuite, les mouvements féministes et des
organisations de la société civile ont émergé partout dans le monde pour sensibiliser à la
question des VBG et exiger que des mesures soient prises pour y mettre fin.
Au cours des dernières décennies, la reconnaissance des VBG, en tant que violation des droits
humains, s’est renforcée. Des traités internationaux ont également adopté tels que la
convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
(CEDAW) et à la déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ces
mouvements féministes et militants ont émergé pour dénoncer ces violences et lutter pour
l'égalité des genres. Ils ont été cruciaux pour faire avancer les lois et les politiques visant à
protéger les femmes et à punir les auteurs de ces VBG.
Malgré les progrès réalisés, ces fléaux persistent-ils dans de nombreuses régions du
monde ? Il reste encore beaucoup à faire pour éliminer ces injustices et garantir la sécurité et
les droits fondamentaux des femmes et des filles.
En dépit de tous ces méfaits, subsistent encore des points clés marqués par cette historique des
VBG affectant à des changements au niveau de la société notamment ;
L’inégalité de pouvoir
Les VBG trouvent souvent leurs origines dans les inégalités de pouvoir entre les
hommes et les femmes. De nombreuses sociétés ont été caractérisées par des systèmes
patriarcaux, dans lesquels les hommes détiennent le pouvoir et contrôlaient les femmes. Le
système patriarcal a marqué des inégalités entre le genre, créé un climat propice à la violence
et à la discrimination à l’égard des femmes.
Normalisation des violences
On tolérait voire encourageait, en tant qu’expression de la domination masculine dans
de nombreuses sociétés historiques, la commission de ces violences. Des pratiques telles
que le viol conjugal, les mariages forcés, les coups physiques et les pratiques de mutilation
génitale étaient souvent perpétués.
B-À Madagascar
L’histoire des VBG à Madagascar est complexe et multifacette. Les VBG dans le pays sont
influencées par des facteurs sociaux, culturels, économiques et politiques, ainsi que par les
normes de genre prédominantes, des facteurs historiques tels que la pauvreté, les inégalités de
genre, les normes sociales discriminatoires, l’accès limité à l’éducation et aux services de
santé, les conflits et l’instabilité politique.
Dans les sociétés traditionnelles malgaches, les rôles et les responsabilités étaient
souvent déterminés en fonction du sexe et les femmes étaient généralement assignées à des
rôles domestiques et subordonnées aux hommes. Cette division des rôles était souvent
associée à des normes et des attentes qui renforçaient l’inégalité et la discrimination envers les
femmes.
La colonisation française a également eu un impact sur les relations de genre à
Madagascar en raison de norme culturelle et sociale étrangère, qui ont favorisé une
masculinité toxique et ont renforcé des pratiques traditionnelles préexistantes telles que la
polygamie. Cette colonisation a aussi un impact sur la situation des femmes à Madagascar,
c’est-à-dire que les femmes malgaches ont été confrontées à des injustices telles que
l’expropriation de leurs terres, l’exploitation économique et la discrimination systématique.
En plus, la pauvreté et la migration entraînent aussi des situations où les femmes et les filles
sont vulnérables à l’exploitation sexuelle, ou travaux forcés et à la traite des êtres humains.
De nos jours, ces violences touchent principalement les femmes et les filles de toutes les
régions et de tous les milieux socio-économiques.
Le gouvernement malgache et les organisations de la société civile ont entrepris des efforts
pour lutter contre ces VBG à Madagascar, mais malgré les efforts entrepris, les VBG restent
encore une réalité malgache.
II- Définitions
A- La Violence
La violence peut être définie comme l'utilisation intentionnelle de la force physique, verbale,
psychologique ou sexuelle, ou de toute autre action qui cause ou est susceptible de causer des
dommages, des blessures, ou la mort, à une personne ou à un groupe de personnes.
La violence peut être dirigée contre soi-même (automutilation, suicide) ou dirigée contre
autrui (agression, harcèlement, meurtre), laquelle peut se manifester physiquement,
psychologiquement, socialement. Celle-ci peut résulter de divers facteurs, tels que la
frustration, la colère, le ressentiment, la discrimination, le pouvoir, la rivalité, la haine, ou
encore des préjugés, et est souvent perçue comme un comportement inacceptable dans la
société car elle porte atteinte à l'intégrité physique et psychologique des individus.
La violence est généralement considéré comme un comportement délibéré, répété ou ponctuel
causant un préjudice physique, psychologique ou sexuel à une personne.
B- Le Genre
« le Genre désigne les rôles, les comportements, les activités et les attributions qu’une société
donnée comme appropriés pour les hommes et les femmes » selon la loi 2019-008 relative à la
lutte contre les VBG.
Il est important de noter que le genre est distinct du sexe biologique, qui est déterminé par les
caractéristiques physiques et anatomiques d’une personne à la naissance, ainsi que par les
attributs de genre, qui distinguent l’homme de la femme. Comme par exemple, dans de
nombreuses sociétés, les hommes sont censés être forts, compétitifs et dominants, tandis que
les femmes sont censées être douces, maternelles et aimantes.
La loi n° 2019-008 du 13 décembre 2019 relative à la lutte contre les Violences Basées sur
leur Genre à Madagascar définit les VBG comme : « tout acte de violence dirigé contre une
personne en raison de son sexe, et causant ou pouvant causer un préjudice ou des souffrances
physiques, sexuelles ou psychologiques que ce soit dans la vie publique ou dans la vie
privée».
C’est ainsi que la VBG inclut tous les abus, les tactiques coercitives et les menaces physiques,
sexuelles, émotionnelles, psychologiques, économiques et éducatives contre les individus en
raison de leur genre ou de leur identité sexuelle.
I- La violence physique
Ce terme englobe toutes les actions affectant directement le corps de la victime, depuis une
simple poussée, avec ou sans objet, jusqu’à l’acte de meurtre. En utilisant la force physique,
l’agresseur cherche à établir sa domination et sa supériorité sur l’autre partie par le fait
d’infliger des blessures, des coups, des secousses, des étouffements, des brûlures, des
agressions avec des armes, y compris tout autre acte physique violent.
La violence sexuelle peut être définie comme tout acte de nature sexuelle commis contre le
consentement ou la volonté d'un individu, appuyée par l’OMS comme « tout acte sexuel,
tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes
visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne utilisant la
coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans
tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail ».
Celles-ci peuvent prendre différentes formes, notamment des mots ou des attitudes, mais elles
se manifestent le plus souvent par des actes et des pratiques sexuelles imposés de force à une
personne qui n’a pas donné son consentement. L’agresseur peut utiliser différentes stratégies,
allant de la persuasion et du chantage affectif à la force physique, voire la torture.
Cette violence englobe alors des agressions sexuelles comme les attouchements sexuels non
consentis, tentatives de rapport forcé ou viols conjugaux, rapports sexuels imposés par la
force, gestes sexuels refusés mais imposés, les avances sexuelles comme proposition d’actes
sexuels indésirables dans le cadre du travail ou d’autres situations, impositions d’images
pornographiques, attouchements non consentis, ainsi que la prostitution forcée, la traite des
êtres humains à des fins sexuelles et les violences sexuelles tolérées par certaines
communautés. Elle aboutit aux actes différents que le viol et le harcèlement sexuel.
Il existe également des cas de tourisme sexuel dans certaines régions, souvent sur les
côtes, plus précisément, certaines jeunes femmes pratiquent également une prostitution
occasionnelle de survie lorsque leur foyer manque d’argent, ce qui implique une exploitation
sexuelle déguisée avec la complicité de la famille, de la communauté ou d’intermédiaires
locaux. Les normes sociales acceptent ces pratiques, permettant aux nombreuses adolescentes
à négocier des relations sexuelles en échange de cadeaux ou d’argent, notamment lors de de
leur première expérience sexuelle.
Dans d’autres régions de Madagascar, il existe encore des marchés où les jeunes filles
sont envoyées par leur famille dans le but de se prostituer, pour financer leurs achats. Il y a
aussi la pratique du mariage précoce arrangé contre une volonté de la personne, qui est
également associée à la violence sexuelle, car à raison de leur jeune âge, les filles ne sont pas
en mesure de donner ou de refuser leur consentement. Il est courant que ces mariages
surviennent après un viol suivi d’une grossesse, et la jeune fille est obligée par la famille à
épouser son violeur pour éviter la honte. C’est pour ces raisons aussi que la société contribue
à leur perpétuation, par le fait d’accepter ce type de violence, chez les jeunes filles et les
femmes.
Cela inclut les comportements destinés à dégrader, humilier, intimider, contrôler ou manipuler
intentionnellement la victime, à l’aide des insultes, des menaces, de l’intimidation, de la
manipulation mentale, de l’isolement social de même par le chantage émotionnel.
La violence psychologique se distingue des autres formes de violence par la nature
insidieuse et difficile à détecter. Contrairement, à la violence physique, elle ne laisse pas de
trace visible, mais elle peut néanmoins conduire à des conséquences physiques. Elle vise à
détruire la confiance en soi et l’identité personnelle de la victime, et se manifeste par des
comportements tels que le dénigrement constant, les menaces répétées, les critiques
incessantes, le manque d’attention et le déni de la personne. Ces comportements génèrent un
climat d’insécurité et d’isolement, avec un sentiment d’infériorité face à l’agresseur qui
apparaît comme tout-puissant.
L’auteur peut quand même pratiquer des messages verbaux tels que les menaces ou les
insultes pour intimider la victime, dans les relations conjugales et familiales.
I- Les causes
Les multiples violences peuvent être attribuées à trois causes principales, telles que les
facteurs individuels, l’impunité des auteurs et la pauvreté.
La pauvreté est un problème majeur à Madagascar, parmi des pays les plus pauvres du
monde. Les femmes sont particulièrement touchées par ses conditions économiques difficiles,
en les exposant davantage aux différentes formes de violence. Les problèmes financiers et le
chômage favorisent les actes de violence à leurs encontre, et certaines femmes peuvent être
contraintes à la prostitution, à travailler à l’étranger ou à se marier de force.
Des études ont également démontré que le fait d’être témoin quotidien de scènes de violence
ou de vivre dans un environnement violent, peut entraîner des comportements individuels
violents. Les enfants témoins ou victimes de violence ont plus de chances de reproduire ces
violences à l’âge adulte. De plus, la privation et la frustration peuvent contribuer à des
comportements violents, avec un risque accru de violence en fonction du mal-être ressenti.
D’autres facteurs de violence incluent les additions (alcool et drogue) ainsi que les images de
violence véhiculées par les médias et les nouvelles technologies, influencent les femmes et les
jeunes filles comme des objets sexuels pour les hommes. Les pressions sociales et la tradition
contribuent également aux comportements discriminatoires envers les femmes.
Pour ce qui est de la maltraitance des enfants, les causes peuvent être variées, comme le
fait d’être un enfant non désiré ou d’avoir un handicap. La désintégration de la cellule
familiale peut également déclencher la violence. Chez les agresseurs, ils peuvent reproduire
un schéma violent qu’ils ont subi dans leur enfance, manquer de connaissances sur le
développement de l’enfant, être impliqués dans des activités criminelles ou connaître des
difficultés financières. Les femmes elles-mêmes citent l’indiscipline et le non-respect des
enfants comme causes principales de violence.
Bref, l’étude des causes de la violence est cruciale car elle permet de prévoir les risques
afin de les prévenir et de les éviter. Il est important de comprendre que la violence n’est ni
universelle, ni inévitable, ni instructive. Certains individus et groupes sont plus enclins à la
violence que d’autres.
D’une part, les conséquences de la violence sont diverses et peuvent avoir un impact à court et
à long terme, tant sur les victimes que sur les auteurs, ainsi que sur leur entourage en tant que
principaux témoins des actes violents. À court terme, la violence physique peut causer des
blessures visibles et parfois mortelles pour la victime.
Les conséquences psychologiques de la violence peuvent être plus difficiles à identifier, mais
elles peuvent entraîner un traumatisme important avec des symptômes tels que confusion,
anxiété, troubles dépressifs, hyper-vigilance, insomnie, troubles alimentaires... De plus, les
agresseurs manipulent souvent psychologiquement leurs victimes, les rendant coupables et
minimisant leurs actes, ce qui peut détruire la confiance en soi et l'estime de soi des victimes.
Les violences psychologiques sont extrêmement destructrices, mais difficilement prouvables
même si elles causent de graves atteintes à l'intégrité mentale et peuvent pousser les victimes
au suicide. Les conséquences de la violence vont au-delà des individus directement touchés,
car ceux qui ont été témoins ou ont vécu la violence ont tendance à reproduire ce schéma. De
plus, la violence entraîne une perte d'opportunités scolaires et nie les droits humains
fondamentaux, en particulier pour les victimes de mariages forcés, de viols, d'incestes et de
grossesses précoces. Les filles mariées jeunes ont également plus de risques de subir des
violences domestiques, d'être infectées par le VIH/SIDA ou de mourir de complications liées
à la grossesse ou à l'accouchement.
La violence conjugale a des conséquences graves sur la santé physique et mentale des
victimes et constitue un problème de santé publique majeur. Cependant, il y a peu de
documentation sur le recours aux soins médicaux par les femmes victimes de violences
conjugales à Madagascar en raison de la peur et de la honte. Les femmes redoutent que la
consultation médicale ne conduise à la rédaction d'un certificat médical attestant les
conséquences cliniques de la violence, ce qui pourrait les inciter à porter plainte contre leur
conjoint agresseur. Le divorce et ses conséquences sont inenvisageables pour ces femmes, qui
préfèrent donc subir en silence les violences de leur conjoint.
D’une part, la maltraitance des enfants, cela peut avoir des conséquences désastreuses
sur leur développement cérébral et provoquer un stress extrême qui affecte leur système
nerveux et immunitaire. Les enfants maltraités sont plus susceptibles de souffrir de troubles
comportementaux tels que la violence, la dépression, l'alcoolisme, les comportements sexuels
à risque... La violence est présente à Madagascar de différentes manières, et de nombreuses
causes expliquent ses conséquences parfois catastrophiques.
Pour remédier à cela, il est essentiel d'examiner les réponses du gouvernement malgache, tant
au niveau national qu'international.
D’autre part, ces violences provoquent de nombreux effets négatifs envers les victimes, les
communautés et même la société dans son ensemble. En particulier, ce sont les jeunes qui
sont les plus touchés, car la victime vit dans l’insécurité, et est menacée surtout des troubles
mentaux, des atteintes physiques et morales à long terme…
Il est important de noter que ces conséquences physiques varient en fonction de la gravité de
la VBG subie et des circonstances individuelles.
B- TROUBLE MENTAL
- Dépression : Les victimes de VBG courent un risque accru de dépression. Ils peuvent
éprouver une profonde tristesse, une perte d’intérêt pour les activités qu’ils appréciaient
autrefois, une léthargie, des pensées suicidaires et une perte d’estime de soi.
Les effets relatifs aux violences sexistes limitent, dans un certain sens, l'autonomie et la
liberté de la victime en raison d'une perte d'autonomie et de liberté, et peuvent être contraints
de limiter leurs mouvements, leurs activités et leurs choix pour éviter les agresseurs ou pour
se protéger. Cela provoque, dans un autre sens, des opportunités limitées pour leur
développement personnel, professionnel et social ainsi que des impacts sur le statut social de
la victime et des problèmes relationnels entre famille, ami(e)s et la société dans son ensemble.
Les victimes peuvent aussi être confrontées à la honte et au blâme dans la vie quotidienne.
Des attitudes sociales négatives peuvent entourer la victime, lui reprochant d'avoir causé ou
mérité un impact significatif sur son estime de soi, sa confiance et sa capacité à reconstruire
son estime de soi.
De ce fait, la VBG peut affecter la participation professionnelle des victimes à raison des
difficultés à conserver leur emploi due à des conséquences physiques et psychologiques y
afférentes. Elles peuvent également faire l’objet de représailles sur le lieu de travail et avoir
des difficultés à faire confiance aux autres, à nouer des relations étroites ou à entretenir des
relations saines et équilibrées, pouvant réduire à des impacts financiers et économiques.
- Perte d’emploi : Les victimes de VBG peuvent être confrontées au chômage en raison
des effets physiques, psychologiques et du stress de la violence qu'elles subissent. Ainsi, les
absences répétées, les retards, les difficultés de concentration ou l'incapacité d'accomplir ses
tâches professionnelles peuvent entraîner un licenciement ou une démission forcée.
- Difficultés financières : les victimes peuvent être contraintes de dépenser de l'argent
pour des soins médicaux, des conseils juridiques, un hébergement sûr ou d'autres services liés
à leur sécurité. La perte d'un emploi ou l'incapacité de travailler peuvent également aussi
entraîner une perte de revenu ou une dépendance financière à l'égard de l'agresseur.
- Perte de stabilité économique : Les victimes peuvent être contraintes de quitter leur
domicile ou leur communauté, abandonnant ainsi leurs réseaux de soutien et leurs ressources
financières. Elles peuvent également perdre l’accès aux actifs et ressources partagés, ce qui
peut avoir un impact sur leur sécurité financière à long terme.
- Difficultés d'emploi : Les victimes de VBG peuvent avoir des difficultés à trouver un
emploi en raison de l'impact des expériences traumatisantes sur leurs compétences, leur
confiance en elles et leurs réseaux de soutien. Des obstacles tels que la stigmatisation, la
discrimination ou la peur de violences futures peuvent également rendre difficile la recherche
et le maintien d'un emploi stable.
Bref, les dégâts y afférents peuvent affecter les générations futures, perpétuant les
cycles de violence, c’est-à-dire que les enfants qui grandissent dans un environnement non
paisible, peuvent être témoins de problèmes à long terme. Ces effets peuvent se transmettre de
génération en génération, affectant les victimes directes et leurs enfants courent un risque
accru de reproduire ces comportements violents à l'âge adulte. Ils peuvent apprendre des
comportements destructeurs et les accepter comme une norme acceptée dans leurs relations.
D’autre part, la victime peut être exclue ou rejetée de sa famille, de ses amis et leur
communauté ou même l’ensemble de la société, à raison de la stigmatisation ou la peur de
subir d’un tel acte, accusée de honte ou de déshonneur, ou bien tenue comme responsable de
la rupture de la paix sociale, car elle est blâmée par la société pour ce qui lui est arrivé.
L’exclusion se produit lorsque la société lui marginalise, l’évite ou la discrimine à cause de
leur statut de survivante et peut être isolée socialement et avoir du mal à partager des
expériences, de trouver des personnes compréhensives et bienveillantes, et cela peut lui
contribuer à la détresse émotionnelle et à la solitude.
Ainsi, cette victime peut faire face à une discrimination dans différents domaines de sa
vie, tels que l’emploi, le logement, l’éducation ou les soins de santé, lesquels peuvent
conduire à des obstacles dans l’accès à son droit fondamental et ses ressources.
CHAPITRE 2 : CLASSEMENT DES INFRACTIONS LIEES AUX VBG
Les VBG sont régies, à Madagascar, par le Code pénal malgache et la nouvelle loi n° 2019-
008 du 13 décembre 2019. Cette loi prévoit diverses infractions spécifiques afin d’évaluer la
gravité de peine, tels que le crime ou le délit.
Les principaux crimes ou délits classés dans ce code comprennent le viol, la violence
sexuelle, la violence domestique, la violence physique, l'agression sexuelle, le harcèlement
sexuel, le mariage précoce. La loi malgache condamne sévèrement ces crimes et délits par ses
dispositions légales dans les mesures de poursuite et l’identification des auteurs, et ce dans le
but de protéger les victimes.
Les crimes diffèrent des délits et des infractions mineures en raison de leur gravité et de leur
impact potentiellement durable sur les victimes et la société dans son ensemble. La distinction
entre un délit et un crime varie selon les juridictions et peut être déterminé par les lois et le
code pénal.
I- Harcèlement sexuel
L’harcèlement sexuel peut être défini comme le fait d'infliger de manière répétée à une
personne des propos ou des comportements à caractère sexuel qui soit portent atteinte à sa
dignité en l'insultant, soit créent une situation intimidante, hostile ou offensante à son égard.
Ceci est considéré comme un délit et est passible d'une peine d'emprisonnement, cependant si
cet acte est commis contre un mineur de moins de quinze ans ou contre une personne ayant
autorité sur la victime, la peine peut être plus sévère et augmente jusqu'à dix ans de prison.
Ensuite, l’alinéa 2 de la présente loi dispose aussi : « Lorsque le fait est commis par deux ou
plusieurs personnes avec ou sans concertation à l’encontre d’une seule personne, la peine
sera de deux ans à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de deux cent mille Ariary à
deux millions ».
Il s'agit aussi d'une forme de violence sexuelle caractérisée par des actions, gestes,
paroles ou autres comportements importuns à caractère sexuel qui ont pour effet de frustrer,
d'humilier ou de marginaliser la victime. On le constate dans les contextes professionnels,
éducatifs, sociaux ou dans tout autre contexte où les gens interagissent.
Nous pouvons parler, de même, ce délit dans des avances sexuelles importunes, des
commentaires ou des blagues à caractère sexuel, des commentaires sur l'apparence de la
victime, des gestes ou des contacts physiques importuns, des invitations ou des pressions pour
des relations sexuelles, ou tout autre comportement similaire.
Le code pénal malgache prévoit plusieurs crimes liés aux VBG, qui sont classés selon
les gravités et les circonstances de l’affaire ainsi que les impacts sur la victime.
Quelques exemples de crimes des VBG dans le Code Pénal Malgache nous permettant
d’y comprendre:
Plus précisément, les coups et blessures sont des actes intentionnels de violence physique
causant de préjudice mineur à une personne en raison de son sexe ou de son rôle social. Ces
actes peuvent inclure des coups de poing, des coups de pied, des gifles, des poussées, des
morsures, des égratignures, des brûlures mineures entraînant des blessures. Ces violences
peuvent être commises dans le cadre d'une relation intime ou familiale, ou plus généralement,
dans le contexte de discrimination fondée sur le sexe ou le genre.
Le viol
L’article 332 du code pénal malgache définit le viol comme : « Tout acte de pénétration
sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence,
contrainte, menace ou surprise est un viol ». Le viol est puni des travaux forcés à temps s’il a
été commis sur la personne d’un enfant au-dessous de l’âge de quinze ans accomplis ou sur
une femme en état de grossesse apparente ou connue de l’auteur. Dans les autres cas, le viol
ou la tentative de viol sera puni de cinq à dix ans d’emprisonnement. Ensuite, le viol sur une
personne âgée de plus de 15 ans : puni de 5 à 10 ans de prison. Puis, quiconque aura commis
le crime de viol sur la personne d’un enfant au-dessous de l’âge de 15 ans accompli subira la
peine des travaux forcés à temps. Ainsi, le viol est puni de travaux forcés à perpétuité
lorsqu’il est commis avec préméditation, lorsqu’il est commis en réunion (par plusieurs
personnes), lorsqu’il est commis sur un mineur de moins de 15 ans, ou lorsque la victime est
enceinte au moment de l’infraction ».
Le viol est un acte de violence sexuelle dans lequel une personne est contrainte d'avoir des
rapports sexuels non consensuels en raison de son sexe, dans le but de la contrôler, de la
dominer, de l'humilier ou de la violer physiquement ou psychologiquement. Cette dernière
forme de violence sexuelle est extrêmement grave et peut avoir des conséquences
traumatisantes à long terme pour la victime.
Ceci peut être commis aussi par un individu, un groupe ou même un agent de l'État, et peut
impliquer la pénétration forcée d'un organe sexuel, qu'il s'agisse d'une pénétration vaginale,
anale ou orale ou d'autres formes de contact sexuel non consensuel. Elle peut s'accompagner
de violences physiques, de menaces, de coercition ou de consommation de drogues ou
d'alcool pour affaiblir la victime. Le viol est un crime dans la plupart des systèmes juridiques
et est puni par la loi, qui varie d'un pays à l'autre et dont l'objectif général est de protéger la
victime, de poursuivre l'auteur du crime et de prévenir de telles violences.
L’atteinte sexuelle
Elle est définie comme tout acte à caractère sexuel commis contre une autre personne
sans son consentement. Cette forme de violence vise à exercer un pouvoir, une domination ou
un contrôle sur la victime par le biais de relations sexuelles non consensuelles.
Il est important de souligner que dans la plupart des systèmes juridiques, l’agression sexuelle
constitue un délit punissable et condamné par la loi. Selon le code pénal malgache, l’agression
sexuelle est une infraction liée au crime de VBG. Ces agressions sexuelles peuvent être
commises par des individus ou des groupes. Les abus sexuels sont souvent utilisés comme
moyen de domination et d'intimidation et visent à humilier et à violer les droits fondamentaux
de la victime.
L'abus sexuel peut prendre différentes formes, comme des attouchements, des caresses
sans consentement, un comportement exhibitionniste, des propositions sexuelles non
sollicitées ou tout autre comportement sexuel imposé à une autre personne contre sa volonté.
Cependant, la loi malgache considère l'agression sexuelle comme un délit grave, et les
sanctions y relatives varient en fonction de l'âge de la victime et la gravité du délit commis
que nous venons de traiter ci-dessus.
L’agression sexuelle
L'agression sexuelle est définie comme tout acte à caractère sexuel commis contre une
autre personne sans son consentement, y compris les attouchements, les baisers forcés et toute
forme d'agression sexuelle de comportement sexuel compulsif.
Le Code Pénal de Madagascar définit l'agression sexuelle comme « une violence sexuelle, qui
est considérée comme un crime ou délit de violence basée sur le genre ». Il prévoit des
sanctions sévères à l’encontre des auteurs de ces actes, avec des peines allant de 20 ans
d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité pour travaux forcés en cas d’agression sexuelle
sur mineur, selon la gravité du fait, encore plus sérieux.
Les agressions sexuelles demeurent encore de problème majeur à Madagascar en dépit
de silence et des actes de tabous sociaux et de la peur des représailles. Elles peuvent prendre
différentes formes comme la tentative de viol, l’agression sexuelle avec ou sans pénétration,
l’exploitation sexuelle, l’inceste, le mariage forcé...Ces comportements se caractérisent par
des contacts sexuels obtenus par la force, la menace, la coercition, la manipulation ou l'abus
de pouvoir.
Ces violences sont considérées comme des crimes des VBG dans le code pénal
malgache, qui désignent tout acte de violence physique, psychologique ou sexuelle commis
par un conjoint ou partenaire intime à l’encontre de l’autre conjoint ou partenaire intime,
comme dans le cadre du mariage, d'un partenariat civil ou une relation syndicale de fait. Elles
peuvent causer des graves dommages physiques et un traumatisme psychologique durable à la
victime. Cela se produit également lorsqu'un partenaire exerce un contrôle financier sur la
victime, l'empêchant d'accéder aux ressources financières, la privant de moyens financiers ou
d'autonomie financière.
Cependant, Madagascar a adopté des lois spécifiques et des politiques visant à criminaliser les
VBG, notamment la loi N° 2019-008 du 13 décembre 2019 relative à la lutte contre ces
phénomènes. Ce plan vise à coordonner et à renforcer les efforts visant à prévenir et à
combattre ces violences en fournissant des orientations pour la mise en œuvre de politiques et
programmes spécifiques.
Les objectifs généraux de la politique pénale à Madagascar contre les VBG sont de maintenir
l'ordre public, de prévenir la criminalité, de réprimer les comportements criminels, de
protéger les victimes et de faciliter la réinsertion des délinquants dans la société. Les autorités
malgaches travaillent à l'élaboration de politiques et de stratégies visant à renforcer le système
de justice pénale, à accroître l'efficacité des enquêtes pénales, à garantir l'accès à la justice et à
promouvoir le respect des droits de l'homme.
Cette politique pénale met en œuvre des lignes directrices et des mesures adoptées par les
autorités publiques nationales en matière de justice pénale.
B- Objectifs
La politique pénale peut varier en fonction des valeurs, des priorités et des besoins spécifiques
de chaque société, et peut également être influencée par des facteurs tels que la culture, les
traditions, les normes sociales, le droit international et les principes des droits de l'homme.
Législation pénale: Adopter et réformer les lois pénales pour définir les
crimes, les sanctions et les procédures juridiques.
Prévention du crime : Ce sont des mesures prises pour prévenir le crime,
telles que la sensibilisation, l'éducation, le renforcement des capacités et
l'élaboration de plans de réintégration.
Protection des victimes : Mesures prises pour protéger les droits et intérêts
des victimes, y compris l'accès à la justice, à l'aide juridique, au soutien
psychologique et matériel.
Comme précédemment mentionné, Madagascar a mis en place une politique pénale visant à
lutter, à prévenir, réprimer et punir les actes de VBG, en se basant sur les lois nationales en la
matière, telles que le Code pénal malgache et la loi n°2019-008. Ces lois reconnaissent leurs
éléments constitutifs, telles que la violence physique, sexuelle, psychologique et économique,
et prévoient des sanctions spécifiques pour les auteurs de ces actes.
Il est important de souligner que la politique pénale peut évoluer dans le temps, en fonction
des priorités nationales, des besoins et des évolutions socio-économiques.
La poursuite des VBG au TPI constitue un enjeu crucial dans la lutte contre ces actes
répréhensibles. Le système judiciaire malgache vise à garantir la justice et protéger les droits
des victimes, en cherchant à traduire les auteurs en justice et à prévenir les infractions.
Cette poursuite fait partie d'une approche globale visant à lutter contre ces actes
répréhensibles et à protéger les victimes.
C’est pourquoi, ce TPI joue un rôle clé dans la poursuite des VBG, par sa responsabilité dans
l'examen de chaque affaire qui lui est présentée et de la décision finale sur la culpabilité ou
l'innocence de l'accusé.
Dans le cadre de la poursuite, il existe des procédures spécifiques, lesquelles doivent
être suivies pour garantir que les droits des victimes et des accusés sont respectés. Cela peut
inclure des enquêtes approfondies, des auditions de témoins, des expertises médicales et des
expertises psychologiques. De plus, les preuves doivent être recueillies de manière rigoureuse
et transparente afin de garantir un procès équitable.
Une fois que toutes les preuves ont été présentées et que toutes les parties ont eu la possibilité
de présenter leur argumentation, ce tribunal rend une décision finale. Si l'accusé est reconnu
coupable, la juridiction peut prononcer une peine appropriée en fonction de la gravité de
l'infraction.
Il est également essentiel de mettre en place des mesures de sensibilisation, de
prévention et de soutien aux victimes afin de lutter efficacement contre ces actes et d'enrayer
leur cycle de violence, car c’est un processus essentiel visant à réparer les préjudices causés
aux victimes, à traduire les auteurs en justice et à prévenir de futurs actes de violence.
Cependant, il est important de compléter cette approche judiciaire par des mesures de
sensibilisation, de prévention et de soutien afin de lutter de manière holistique contre ces
VBG.
La loi N°2019-008 dispose dans son article 13 alinéa 1 er que « L’État formule et met en œuvre
la politique de lutte contre les VBG. Il mobilise les ressources nécessaires en la matière ». La
présente loi renforce les dispositions répressives existantes et introduit des innovations en
matière de prévention et de prise en charge des victimes. En effet, lorsqu’il existe une
politique liée à une infraction spécifique, le ministère public l’exécute car c’est celle que le
ministre de la justice peut ordonner.
CHAPITRE 1 : LES ACTEURS DE LA POURSUITE AU TPI
La poursuite au tribunal de première instance est une procédure juridique complexe, dont
divers acteurs sont impliqués. Ces acteurs jouent des rôles clés dans le processus judiciaire et
contribuent à assurer que la justice soit rendue. Parmi les principaux acteurs de la poursuite,
on retrouve le plaignant, le prévenu, le juge, les avocats, les témoins et les experts.
Tous ces acteurs interagissent pour garantir que cette justice soit rendue et que la vérité soit
établie. Leur rôle est essentiel pour assurer un processus judiciaire équitable et transparent.
Dans une procédure pénale, les intérêts sont publics, elle méfait à la défense d’un
comportement, valeur, et norme essentielle au bon fonctionnement de la société. Les litiges ici
touchent directement la société, c’est le cas quand une personne commet un crime ou un délit
complexe, un viol par exemple au-delà de la famille de victime, les crimes sont considérés
comme une infraction contre l’ensemble de la société. C’est pour cela que l’État lui-même par
le canal du procureur de la république qui engage la procédure pénale au TPI. Du coup, il
existe dans certains membres d’organe qui n’interviennent que dans la procédure pénale, il en
y est ici des organes de police, et des certains organes judiciaires tels que le ministère public
et le juge d’instruction. Plus précisément, d’après l’article premier du code de procédure
pénale malgache : « L’action publique pour l’application des peines est mise en mouvement et
exercée par les Magistrats, précisément le ministère public, ou par les fonctionnaires
auxquels elle est confiée par la loi. L’alinéa 2 dispose aussi que cette action peut aussi être
mise en mouvement par la partie lésée.
Ensuite, l’action publique c’est l’objective d’emmener l’individu devant une juridiction
pénale pour qu’il soit condamné éventuellement à une peine et pour statuer sur la culpabilité
de cet individu.
Les acteurs de la poursuite dans le cadre des VBG au TPI sont les personnes et les institutions
impliquées dans l’enquête, dans les procédures des poursuites judiciaires et la recherche de
justice pour les victimes de VBG, visant à enquêter, poursuivre les auteurs présumés des
VBG.
La collaboration entre ces différents acteurs est essentielle pour assurer une poursuite
efficace. Plus précisément, il est important de noter que les victimes ou la partie civile
peuvent être parmi les acteurs de poursuite, et qui peuvent porter plainte auprès des autorités
judiciaires pour demander réparation de son préjudice, car sans leur témoignage et leur
coopération, il est difficile de poursuivre les auteurs présumés. En un mot, le plaignant est
celui qui peut déposer la plainte auprès du tribunal contre une personne ou une organisation. Il
espère obtenir réparation ou justice pour un préjudice subi. Mais, le prévenu, quant à lui, est
l'accusé d'avoir commis une infraction ou un acte répréhensible, en apportant sa défense en
prouvant son innocence.
Ce sont des fonctionnaires spécialisés qui ont reçu une formation spécifique pour mener des
enquêtes criminelles, connaître les procédures légales, les techniques d’interrogation, la
collecte de preuves, la gestion de scènes de crime et d’autres compétences nécessaires pour
enquêter efficacement sur les infractions pénales.
Conformément à l’article 126 du CPPM, les OPJ sont :
- Les sous-préfets ;
- Les chefs d’arrondissement et leurs adjoints lorsqu’ils ne sont pas officiers du
ministère public ;
- Les chefs des services de sécurité et de police d’une province et leurs adjoints ;
- Les commissaires de police et les officiers de police ;
- Les officiers de police adjoints et inspecteurs de la sécurité nationale investis
individuellement de cette qualité par arrêté du Ministre de l’Intérieur ;
- Les officiers de gendarmerie et les gendarmes principaux ;
- Les gendarmes exerçant effectivement les fonctions de commandant de brigade, de
chef de poste ou de commandant de peloton ;
- Les gendarmes exerçant effectivement les fonctions d’adjoint à un commandant de
brigade, à un chef de poste ou à un commandant de peloton.
A- Enquête préliminaire
C’est une enquête menée par un OPJ quand les conditions de la flagrance ne sont pas réunies.
Elle est conduite par l’OPJ soit de sa propre initiative soit sur instruction du procureur.
L’enquête préliminaire présente un double intérêt, d’une part d’un élément recueilli au cours
de cette enquête peuvent éclairer le procureur sur l’opportunité de poursuivre l’infraction,
d’autre part, elle permet à l’OPJ d’arriver sur une enquête d’infraction flagrante, si au cours
de l’enquête préliminaire, un indice apparent d’un comportement délictueux apparait.
L'enquête préliminaire de police est une étape initiale d'une enquête criminelle. Elle a lieu
après la commission d'un crime présumé et vise à recueillir des informations et des preuves
nécessaires pour déterminer si une enquête plus approfondie est nécessaire.
Pendant l'enquête préliminaire de police, les agents chargés de l'enquête recueillent des
informations auprès des victimes, des témoins et des suspects, effectuent des relevés de la
scène du crime, collectent des preuves physiques et procèdent à une analyse préliminaire des
éléments disponibles.
Les pouvoirs de l’enquête préliminaire se manifestent sur les constatations, l’audition de
toutes personnes susceptibles de fournir des renseignements, les visites domiciliaires,
perquisition et saisie ainsi que la garde vue du suspect
L'objectif de cette enquête est de déterminer s'il existe suffisamment de preuves pour étayer
les accusations criminelles et justifier la poursuite de l'affaire devant les tribunaux. Si les
preuves recueillies pendant l'enquête préliminaire sont insuffisantes, l'affaire peut être
abandonnée faute de preuves. Mais, il convient de noter que les procédures et les pratiques
spécifiques de l'enquête préliminaire peuvent varier d'un pays à l'autre, en fonction des lois et
des procédures judiciaires en vigueur dans chaque juridiction.
B- Enquête de flagrance
C’est une enquête de police diligentée dans la situation de flagrance, d’urgence justifiée par la
nécessité d’apporter une réaction pénale rapide pour mettre fin au trouble causé par
l’infraction, pour conserver les preuves.
C’est aussi une procédure d'enquête criminelle qui intervient lorsqu'un crime est commis sous
les yeux des autorités ou peu de temps avant leur intervention. L'enquête de flagrance permet
aux forces de l'ordre d'agir immédiatement, sans mandat préalable, pour prévenir la fuite des
suspects et recueillir rapidement des preuves. Lorsqu'un crime est commis de manière
flagrante, les policiers ou gendarmes présents sur les lieux peuvent procéder à l'interpellation
immédiate des auteurs présumés et à la saisie des objets liés à l'infraction. Ils peuvent
également entendre les témoins et recueillir leurs déclarations.
L'enquête de flagrance peut être menée par les forces de l'ordre, le procureur de la
République et, éventuellement, le juge d'instruction. Si les preuves recueillies lors de l'enquête
de flagrance sont jugées suffisantes, l'auteur présumé du crime peut être déféré devant un juge
pour une éventuelle mis en examen et poursuite judiciaire.
Cette procédure permet d'agir rapidement et efficacement pour préserver les preuves et
garantir la sécurité du public. Cependant, il est important de respecter les droits fondamentaux
des suspects, tels que le droit d'être informé de leurs droits, le droit à un avocat et le droit de
ne pas s'auto-incriminer.
1- Le domaine de la flagrance
Le domaine de la flagrance est une notion juridique concernant les infractions en cours
ou récemment commises, et qui permet aux autorités compétentes d'intervenir
immédiatement, sans nécessité de passer par une procédure préalable.
En matière pénale, la flagrance se caractérise par la constatation directe et actuelle d'un crime
ou d'un délit puni d'une peine de prison. Il peut s'agir d'une infraction qui est en train de se
produire, qui vient de se produire ou dont les traces sont encore fraîches. Lorsqu'un fait
constitutif d'une infraction flagrante est constaté, les autorités habilitées (police, gendarmerie,
etc.) peuvent procéder à l'interpellation et à la mise en garde à vue de l'auteur présumé, sans
avoir besoin d'une autorisation préalable d'un juge d'instruction ou d'un procureur. La
personne interpellée peut alors être rapidement présentée au procureur de la République, qui
décide des suites à donner à la procédure.
La flagrance permet ainsi une réaction immédiate des autorités compétentes pour
prévenir la commission d'autres infractions, sécuriser le lieu de l'infraction et rassembler
rapidement les preuves nécessaires à l'enquête ultérieure. Le flagrant veut dire que l’infraction
se commet actuellement ou vient de se commettre.
L’article 206 du CPPM prévoit: « Est qualifié crime ou délit flagrant le crime ou le délit
qui se commet actuellement, ou qui vient de se commettre. »
Flagrant délit assimilé : Il y a aussi crime ou délit flagrant lorsque, dans un temps très
voisin de l’action, la personne soupçonnée est poursuivie par la clameur publique, ou est
trouvé en possession d’objet ou de présente des traces ou indices, ne sont pensés qu’elle a
participé au crime ou au délit qui vient de se commettre.
Est assimilé au crime ou délit flagrant : Tout crime ou délit qui a été commis dans
une maison dont le chef requiert la police judiciaire de le constater.
2- Les réquisitions
Les réquisitions sont des demandes officielles émises par les autorités compétentes,
pour obtenir la collaboration ou l'accès à des informations, des documents ou des biens dans
le cadre d'une enquête, d'une procédure judiciaire ou d'une autre situation légale.
Ils peuvent être émises par différents acteurs, tels que des procureurs, des juges, des
enquêteurs ou des autorités administratives. Ils peuvent être adressés à des individus, des
institutions, des entreprises ou d'autres entités ayant des informations ou des ressources
nécessaires pour l'enquête ou la procédure en cours.
L’OPJ peut recueillir toutes personnes ayant une qualification pour les nécessités de
l’enquête, c’est-à-dire des personnes qualifiées pour procéder à des recherches, examen
technique ou scientifique (médecin légiste et interprète, médecin, informaticien) après en
avoir informé le procureur.
3- La garde à vue
C’est une mesure coercitive prévue par la loi qui permet aux autorités judiciaires de
priver temporairement une personne de sa liberté de mouvement pour les besoins d'une
enquête pénale. Elle est utilisée dans le cadre d'une procédure judiciaire lorsqu'il y a des
raisons plausibles de soupçonner qu'une personne a commis ou tenté de commettre une
infraction.
C’est aussi une mesure de contrainte qui peut être décidée aussi bien au cours de
l’enquête flagrante qu’au cours de l’enquête préliminaire. Seuls les officiers de police
judiciaire peuvent placer en garde à vue.
C’est une mesure privative de liberté décidée par l’OPJ contre une personne à laquelle il
existe des indices graves de culpabilité.
Lorsqu'une personne est placée en garde à vue, elle est détenue dans un lieu spécifique,
généralement dans un poste de police ou une gendarmerie, et est soumise à des restrictions
quant à ses droits et libertés. La durée de la garde à vue ne peut excéder 48 heures d’après
l’article 46 du CPPM, sauf si le magistrat du ministère public est absent de sa résidence, dans
ce cas ce délai est porté à 3 jours. Passé ce délai, la personne retenue doit obligatoirement être
relâchée ou conduite devant un magistrat compétent.
Pendant la garde à vue, la personne peut être interrogée par les enquêteurs, et sa
présence peut également permettre la réalisation de certaines mesures d'enquête, telles que des
perquisitions ou des prélèvements biologiques.
Le ministère public est une institution qui représente l'intérêt général et participe à l'exercice
de l'action publique dans le cadre de la justice pénale. Il est chargé de veiller au respect et à
l'application de la loi pénale au nom de la société, par le fait de représenter l'intérêt général
dans les affaires pénales. Il veille à la protection de la société et à la défense de l'ordre public.
Ce ministère public intervient à différents stades de la procédure pénale, par le biais des
poursuites contre les personnes soupçonnées d'avoir commis des infractions pénales, en
enquêtant sur les faits et en rassemblant les éléments de preuve. Il est notamment compétent
pour initier des enquêtes préliminaires, délivrer des convocations et des mandats (par
exemple, mandats d'arrêt ou mandats de perquisition), et interroger les personnes concernées.
C’est la partie publique de poursuite de l’infraction, et est tenu comme le représentant de la
société.
Le ministère public est un corps hiérarchisé de magistrat, qualifié de « magistrat
debout » parce qu’il se lève à l’audience pour présenter oralement leur réquisition et
prononcer leur réquisitoire. Le procureur de la République est sous la dépendance relative de
l’exécutif en la personne du garde des sceaux et le ministre de la justice car c’est lui qui est le
représentant du ministère public auprès du TPI. Plus précisément, c’est le procureur de la
République qui dirige le parquet et ce sont en fait tous les magistrats du parquet qui
représentent le ministère public, lui permettant évidement de déléguer certaine tâche
importante.
Le procureur ou son substitut a pour mission de veiller l’application de la loi et de
poursuivre les auteurs de l’infraction pénale y compris les VBG. Ce dernier veille à la bonne
application de la loi, au respect de l’ordre public et défendre l’harmonie et l’intérêt de la
société devant les juridictions, en examinant les preuves, engageant les poursuites pénales et
représentant de l’État dans les affaires judiciaires. Il est tenu comme responsable de l’analyse
des preuves et de la décision de poursuivre ou non les auteurs présumés devant le tribunal.
Confirmé par l’article 147 du CPPM : « le ministère public exerce l’action publique. Il veille
à l’application de la loi. Il assure l’exécution des décisions de justice ».
.
II- Les attributions du ministère public au TPI
Tout d’abord, le ministère public au sein du tribunal de première instance a plusieurs
attributions et responsabilités dans le cadre des procédures pénales.
D’après l’article 158 alinéa premier du CPPM, les attributions du procureur de la République
et ses substituts,« Le procureur de la République est chargé de la recherche et de la poursuite
de toutes les infractions dont la connaissance appartient aux juridictions répressives de son
ressort. »
Ensuite, au tribunal de première instance, c’est le procureur de la République qui sont à la
charge de la poursuite des infractions car il est le premier représentant du ministère public au
sein de ce tribunal. Il a pour mission de représenter l’Etat et d’assurer la défense de l’ordre
public et des intérêts de la société dans le cadre des procédures judiciaires. C’est lui qui estle
parti principal à un procès, soit en qualité de demandeur, soit en qualité de défendeur. Ce
dernier est le juge d’opportunité des poursuites des infractions, seul qui a le pouvoir d’exercer
la mise en œuvre de l’action publique c’est-à-dire que lui seul va avoir la possibilité, le
pouvoir d’effectuer des actes de procédure qui sont nécessaire à cet exercice.
Il convient de noter que les attributions du ministère public au tribunal de première instance
peuvent varier en fonction de la nature et de la gravité des infractions. Les procureurs de la
République ont le pouvoir de mettre en mouvement l'action publique, de diriger les enquêtes,
de requérir devant les tribunaux et de participer aux décisions judiciaires.Concrètement, les
attributions du ministère public au TPI comprennent :
A- L’action publique
Au TPI, le procureur de la république est chargé d’exercer l’action publique, c’est-à-dire de
représenter l’intérêt de la société dans les procédures pénales, il est responsable de
l’engagement des poursuites lorsque des infractions sont commises.
L’action publique désigne le pouvoir et la responsabilité de l’Etat d’engager des poursuites
judiciaires contre les personnes soupçonnées d’avoir commis une infraction pénale, il s’agit
d’un principe fondamental du système juridique qui vise à protéger l’ordre public et à
sanctionner les comportements répréhensibles. Il est exercé par le ministère public représenté
par les procureurs, les substituts du procureur ou les magistrats du parquet et qui a pour rôle
principal à l’application de la loi et à la poursuite des infractions pénales.
Les procureurs de la République ont le pouvoir d'initier les poursuites pénales en mettant en
mouvement l'action publique. Ils décident d'ouvrir une enquête préliminaire ou de renvoyer
l'affaire devant le tribunal. Cette action peut être aussi engagée suite à une plainte déposée par
la victime de l’infraction, mais elle peut également être déclenchée d’office par le ministère
public, même en l’absence de plainte. L’objectif est de garantir que les infractions pénales ne
restent pas impunies et que les auteurs de ces infractions soient traduits en justice. L’exercice
de l’action publique implique plusieurs étapes, telles que l’enquête préliminaire, l’instruction,
le jugement et l’éventuelle exécution des sanctions
Il est important de souligner que l’action publique est distincte de l’action civile, qui vise à
obtenir une réparation pour les préjudices subis par la victime de l’infraction, l’action
publique concerne l’intérêt générale de la société, tandis que l’action civile vise à compenser
les dommages spécifiques causés à la victime.
B- La poursuite des infractions
Selon l’article 162 du CPPM : « Le procureur de la République procède ou fait procéder à
tous les actes nécessaires à la recherche et à la poursuite des infractions.
A cette fin il dirige, dans toutes l’étendue du ressort de son tribunal, l’activité des magistrats
et officiers du ministère public, ainsi que celle de tous les officiers et agents de la police
judiciaire. »
Il représente l’accusation lors des audiences devant le tribunal de première instance, et
présente les charges, interroge les témoins, fait valoir les preuves et plaide en faveur de la
condamnation des personnes accusées d’infractions, c’est-à-dire que le ministère public
engage des actions pénales contre les personnes accusées d’avoir commis des infractions.
Cette poursuite des infractions dispose que « Tous les actes de poursuite de ministère public
tendant à une inculpation, à la saisine d’un juge d’instructions ou d’un tribunal et à
l’exécution de leur décision sont faits à la requête du procureur de la république ou en son
nom » prévu par l’article 172 du CPPM. Ensuite, l’alinéa 2 du présent code énonce aussi
que : « lorsque les actes tendent à la saisine des cours criminels ou à l’exécution de leurs
décisions, ils sont faits à la requête du procureur général en son nom » ; c’est-à-dire que s’il
s’agit d’une affaire criminelle, c’est le procureur général qui va présenter le ministère public
devant une juridiction compétant.
C- L’instruction
Le procureur de la République est chargé de mener l’instruction des affaires pénales au TPI en
collaboration avec les enquêteurs de police, les juges d’instructions, il mène des enquêtes
préliminaires pour rassembler les éléments de preuves et évaluer la culpabilité présumée des
personnes impliquées dans une affaire pénale et peut ordonner des actes d’enquête comme des
interrogatoires, des perquisitions ou des expertises.
Une instruction dans le contexte juridique, désigne le processus par lequel un juge examine
les éléments de preuves et rassemble les informations nécessaires pour statuer une affaire,
l’instruction est généralement menée dans le cadre d’une procédure pénale pour déterminer la
culpabilité ou l’innocence d’une personne accusée d’une infraction. Pendant l’instruction, le
juge peut effectuer différentes actions telles que l’interrogatoire des témoins, l’audition des
parties impliquées, la collecte des documents, les expertises techniques, les perquisitions et
d’autres mesures d’instructions jugées nécessaires. L’objectif principal de l’instruction est de
rassembler les éléments de preuves afin de permettre aux juges de prendre une décision
éclairée sur l’affaire ; une fois que l’instruction est terminée, le juge peut rendre une décision
ou transmettre le dossier à une juridiction supérieure pour un jugement ultérieur.
D- La protection des intérêts de la société
Le procureur représente l’Etat dans les procédures judiciaires et défend l’intérêt générale de la
société dans le respect du droit, c’est-à-dire qu’il veille à ce que les intérêts de la société
soient préservées lors des procédures judiciaires. Il peut demander des mesures de protection
pour les victimes, demander des peines appropriées pour les accusés et faire appel de certaines
décisions judiciaires s’il le juge nécessaire.
La protection des intérêts de la société fait référence à la notion selon laquelle les actions et
les décisions prises par les institutions, les autorités et les individus devraient être guidés par
le souci de préserver et de promouvoir le bienêtre collectif, le bien commun et les intérêts de
l’ensemble de la société. Cela signifie que les mesures prises par les gouvernements, les
organismes règlementaires, les entreprises et les citoyens devraient tenir compte des
conséquences sur l’ensemble de la société, plutôt que de se concentrer uniquement sur des
intérêts particuliers ou individuels. La protection des intérêts de la société implique une
approche équilibrée qui vise à assurer le progrès social, économique et environnemental, tout
en préservant les droits et les valeurs fondamentales de la collectivité.
Bref, les domaines dans lesquels la protection des intérêts de la société est souvent mise en
avant comprennent la législation, les politiques publiques, la règlementation économique, la
protection de l’environnement, les droits de l’homme, la justice sociale et l’équité. L’objectif
est de trouver un équilibre entre les intérêts individuels légitimes et les intérêts collectifs, afin
de favoriser le bien-être commun et la durabilité à long terme de la société dans son ensemble.
Remarque :
Il est important de noter que le procureur est responsable de l’exécution des décisions de
justice rendus par le tribunal de première instance, il veille à ce que les peines prononcées
soient appliquées et que les mesures de réparation prévue soit mise en œuvre mais il ne juge
pas et ne prononce aucun jugement.Le procureur peut diriger lui-même une enquête
préliminaire ou déléguer cette mission à un substitut du procureur, il peut demander des
perquisitions, des auditions et toute autre mesure nécessaire à la recherche de la vérité ; puis,
il a le droit de prendre des réquisitions écrites ou orales devant le tribunal de première
instance, formule ses réquisitions en fonction de l'évaluation des faits et de la gravité de
l'infraction, en vue d'une décision judiciaire équitable.Puis, il a également le pouvoir d'exercer
des recours en appel ou en cassation lorsque la décision rendue par le tribunal de première
instance ne satisfait pas ses attentes.
I- Détendue de la saisine
Le juge d’instruction ne peut instruire que pour l’infraction dont il est saisi. On dit qu’il est
saisi « in rem », mais à l’inverse, le juge d’instruction peut être saisi contre une personne
dénommée ou non selon l’article 246 du présent code : « le juge d’instruction peut être saisi
contre personne dénommée ou non dénommée. » Il peut donc poursuivre toute personne qui
lui paraisse avoir participé à l’infraction même si leur nom n’est pas spécifié dans la requête.
On dit que le juge d’instruction n’est pas saisi « in personae ».
b- Le pouvoir d’instruction
(ajoutez une phrase pour pouvoir énumérer ces différents types de pouvoirs)
Les visites domiciliaires : Elles consistent, pour le juge d’instruction, à se
transporter au sein du domicile d’une personne pour y effectuer des perquisitions et
de saisie.
Le transport sur le lieu du crime : C’est un procédé par lequel le juge d’instruction
se rend sur le lieu de l’information pour y effectuer des constatations matérielles.
Le juge d’instruction peut, s’il croit nécessaire, se transporter sur le lieu du crime
afin de procéder à la constatation matérielle.
B- Le pouvoir juridictionnel
Le juge d’instruction a le pouvoir de prendre une décision appelée pouvoir décisionnel ou
juridictionnel. Les décisions du juge d’instruction sont rendues sous forme d’ordonnance, qui
font parties des actes administratifs.
(phrase transitive)
a- Ordonnance de non-lieu
Le juge instructeur a la possibilité de ne pas donner suite à un dossier même si le ministère
public a pris ses réquisitions. L’ordonnance de non-lieu peut s’intervenir dans les cas
suivants :
- Le fait ne constitue ni un crime ni un délit ;
- Il n’existe pas de décharge suffisante ou aucune charge contre l’inculpé ;
- Si l’accusé ou l’inculpé est un incapable.
2- Le pouvoir décisionnel
(phrase)
V- Le Jugement
Seule la loi peut déterminer ce qui constitue l’infraction et les peines applicables à l’aide du
juge du siège qui prononce et rend la décision. Avant la notion clé pour condamner un
individu, il est évident de constater sa culpabilité pour savoir les critères pour entrer en voie
de condamnation.
Un jugement ne s’applique que pour une situation qui est strictement et expressément définie
par le texte. On n’applique rien que la loi pénale et le code pénal malgache, ainsi que ce qui
est prévu dans le CPPM, ou peut être aussi dans la jurisprudence.
L’audience, devant chacune des juridictions compétentes, est en principe publique et
contradictoire et l’addition qui est rendue peut faire l’objet de voie de recours, demande un
appel éventuellement d’un pourvoi en cassation.
Classification de peines sur les VBG
Infractions Tentative Peine sans Peine avec Commis par
circonstance préméditation descendants
aggravante ou guet-apens
Viol
Harcèlement
sexuel
Menace de
violence
physique
Agression
sexuelle
Madagascar est confronté à de graves inégalités entre les sexes en matière d'accès aux
ressources, aux opportunités économiques, à l'éducation et au pouvoir. Ces inégalités
accroissent la vulnérabilité des femmes et des filles à des principales victimes des VBG, car
elles sont souvent considérées comme socialement inférieures et sous-estimées.
D’une part, les normes sociales et les attitudes discriminatoires à l'égard des femmes et des
filles contribuent à la violence sexiste, qui perpétue la perception selon laquelle les femmes
sont inférieures aux hommes, ce qui peut justifier la violence à leur encontre.
Les femmes peuvent aussi se heurter à des obstacles socioéconomiques qui limitent leur accès
à l'éducation, à l'emploi, à la propriété foncière et à d'autres ressources de base. Cette inégalité
des chances accroît leur dépendance économique et les rend plus vulnérables à la violence. Il
en est de même pour le manque de participation politique des femmes, qui constitue un
problème important dans de nombreux pays, dont Madagascar en est un exemple. Les femmes
sont souvent sous-représentées dans les domaines décisionnels des institutions politiques, tant
au niveau local que national. Cela peut être dû à divers facteurs tels que des barrières
structurelles, des pratiques culturelles discriminatoires ou le manque de soutien politique et
institutionnel aux femmes. C’est-à-dire que les faibles niveaux de participation politique des
femmes peuvent avoir un impact négatif sur la démocratie, en réduisant la diversité des
perspectives et des expériences représentées dans la prise de décision politique. Par
conséquent, la participation politique égale des femmes doit être encouragée en dispensant
une formation aux femmes et en sensibilisant les élus et les citoyens à leurs droits.
D’autre part, le manque de sensibilisation et d’éducation sur les droits des femmes contribue à
la persistance de la violence. Une connaissance limitée des droits humains et des recours
disponibles peut empêcher les femmes et les filles de demander l’aide, ou de signaler les
violences.
En fait, le manque de sensibilisation et d’éducation des femmes à Madagascar est une réalité
qui permet la persistance de problèmes, tels que la violence sexuelle et conjugale. L'accès
limité à l'éducation et à la formation, ainsi que les normes sociales traditionnelles, peuvent
empêcher les femmes malgaches de connaître leurs droits, de comprendre les diverses formes
de violence et de savoir comment y faire face ? Cela peut également les empêcher de
reconnaître les signes avant-coureurs de violence ou de demander de l’aide s’ils sont victimes
de violence.
La sensibilisation aux droits des femmes, à la violence et aux ressources disponibles sont
essentielles pour aider les femmes à reconnaître et à éviter les situations de violence, à se
protéger et à demander de l'aide, et cela peut être réalisé grâce à des campagnes d'information,
des programmes de sensibilisation dans les écoles et les communautés, à l'accessibilité et des
services de soutien adaptés aux besoins des femmes victimes.