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PARTIE 1 : LES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE A MADAGASCAR

Il est à noter que les VBG, connues également sous le nom de violences sexistes, sont des
formes de violence qui ciblent spécifiquement les individus en raison de leur sexe ou de leur
genre. Bien qu'elles touchent principalement les femmes et les filles, elles peuvent également
affecter les hommes, les garçons et les personnes appartenant à d'autres identités de genre,
sans distinction de race, de culture, de religion ou de statut socio-économique. Par ailleurs, les
VBG peuvent prendre différentes formes, telles que des discriminations et des stéréotypes de
genre préjudiciables, ainsi que des limitations des droits et des opportunités. Ces violences
sont motivées par les inégalités de pouvoir entre les genres, et sont utilisées pour établir le
contrôle dans les relations de genre. Elles représentent un problème mondial majeur,
considérées comme de violations des droits humains, des droits fondamentaux, de l'intégrité
physique et de la dignité des individus. En effet, elles sont parmi les atteintes aux droits les
plus fréquentes dans le monde, se produisant et se répétant quotidiennement dans tous les
pays. Les actes de VBG constituent donc un obstacle à l'égalité des sexes, à l'autonomisation
des femmes et à la réalisation des droits pour toutes les personnes, indépendamment de leur
genre. Ces violences peuvent se produire dans des espaces publics ou privés, et leur impact
peut être à court ou à long terme.

CHAPITRE 1 : LE CONCEPT GENERAL DES VBG


Le concept des VBG est une approche qui reconnait que les violences sont souvent motivées
par des normes sociales et des inégalités de pouvoir liées au genre et au sexe, ce qui signifie
que les déséquilibres structurels basés sur le genre accentuent le fait que ces violences sont
principalement dirigées contre les femmes et les filles. En raison de leur identité de genre,
elles se trouvent dans une position de vulnérabilité accrue et sont ainsi plus susceptibles d'être
victimes de multiples formes de violence.

SECTION 1 :GENERALITE SUR LES VBG


I-La situation historique

A-Dans le monde

L'histoire des VBG dans le monde remonte à de nombreux siècles, en reconstituant à travers
les cultures et les époques de longue histoire. C’est le fait par lesquelles les femmes sont
assujetties à des normes sociales et des inégalités de pouvoir, en leur menant à des
discriminations et des violences contre elles. C’est-à-dire que dans de nombreuses sociétés
anciennes, les femmes étaient considérées comme des biens appartenant aux hommes, et leur
statut est souvent considéré comme inférieur à celui des hommes, limitant ainsi leur accès à
l'éducation, à l'emploi, à la propriété et à la prise de décisions. Les violences à leur encontre
étaient fréquentées et comprenaient des pratiques telles que le mariage forcé, les viols de
guerre, l’esclavage sexuel, les violences domestiques, les violences sexuelles, les mutilations
génitales féminines, le harcèlement sexuel, le trafic d'êtres humains et le féminicide.

Au cours des siècles, les femmes et les hommes se sont mobilisés pour revendiquer l’égalité
de sexe, le droit à l’autonomie et à la sécurité. Cependant, des mouvements en faveur des
droits des femmes ont émergé pour contester ces inégalités et lutter contre les VBG,
notamment le mouvement des suffragettes, qui a lutté pour le droit de vote des femmes à la
fin du XIXe et au début du XXe siècle. Ensuite, les mouvements féministes et des
organisations de la société civile ont émergé partout dans le monde pour sensibiliser à la
question des VBG et exiger que des mesures soient prises pour y mettre fin.
Au cours des dernières décennies, la reconnaissance des VBG, en tant que violation des droits
humains, s’est renforcée. Des traités internationaux ont également adopté tels que la
convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
(CEDAW) et à la déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ces
mouvements féministes et militants ont émergé pour dénoncer ces violences et lutter pour
l'égalité des genres. Ils ont été cruciaux pour faire avancer les lois et les politiques visant à
protéger les femmes et à punir les auteurs de ces VBG.
Malgré les progrès réalisés, ces fléaux persistent-ils dans de nombreuses régions du
monde ? Il reste encore beaucoup à faire pour éliminer ces injustices et garantir la sécurité et
les droits fondamentaux des femmes et des filles.
En dépit de tous ces méfaits, subsistent encore des points clés marqués par cette historique des
VBG affectant à des changements au niveau de la société notamment ;

 L’inégalité de pouvoir
Les VBG trouvent souvent leurs origines dans les inégalités de pouvoir entre les
hommes et les femmes. De nombreuses sociétés ont été caractérisées par des systèmes
patriarcaux, dans lesquels les hommes détiennent le pouvoir et contrôlaient les femmes. Le
système patriarcal a marqué des inégalités entre le genre, créé un climat propice à la violence
et à la discrimination à l’égard des femmes.
 Normalisation des violences
On tolérait voire encourageait, en tant qu’expression de la domination masculine dans
de nombreuses sociétés historiques, la commission de ces violences. Des pratiques telles
que le viol conjugal, les mariages forcés, les coups physiques et les pratiques de mutilation
génitale étaient souvent perpétués.

 Normes sociales et culturelles:


Ce n’est pas seulement les normes sociales et culturelles ont joué un rôle dans la
perpétuation de ces dégâts, mais aussi les stéréotypes de genre, les attentes traditionnelles
et les conceptions patriarcales du rôle des femmes et des hommes, lesquels ont contribué à
légitimer et maintenir ces violences.

 Luttes et mouvements pour les droits des femmes


Au cours des siècles, les mouvements féministes et luttes pour les droits des femmes se
sont développés pour contester les inégalités.

 Violences domestiques ou conjugales


Les violences conjugales et familiales sont présentées depuis longtemps dans de
nombreuses sociétés. Les épouses et les enfants sont souvent les plus victimes des
violences physiques, psychologiques et sexuelles de la part de leur conjoint ou de leur
famille.

 Traite des femmes et des filles


Les traites des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle se sont apparues depuis des
siècles, telles que l’enlèvement ou la vente contre la volonté des femmes et des filles pour
être utilisées dans des maisons closes, des harems, ou comme esclaves sexuelles.

 Chasses aux sorcières


Entre le XVe et le XVIIIe siècle, les chasses aux sorcières impliquent la persécution et
l’exécution de milliers de femmes accusées de pratiques supposées. Malgré les progrès
réalisés, des efforts continus sont nécessaires pour sensibiliser, éduquer et changer les
normes sociales qui perpétuent ces violences.
En ce moment, la lutte afférente à la violence sexiste est un combat global qui nécessite
des actions individuelles et une mobilisation collective.

B-À Madagascar
L’histoire des VBG à Madagascar est complexe et multifacette. Les VBG dans le pays sont
influencées par des facteurs sociaux, culturels, économiques et politiques, ainsi que par les
normes de genre prédominantes, des facteurs historiques tels que la pauvreté, les inégalités de
genre, les normes sociales discriminatoires, l’accès limité à l’éducation et aux services de
santé, les conflits et l’instabilité politique.
Dans les sociétés traditionnelles malgaches, les rôles et les responsabilités étaient
souvent déterminés en fonction du sexe et les femmes étaient généralement assignées à des
rôles domestiques et subordonnées aux hommes. Cette division des rôles était souvent
associée à des normes et des attentes qui renforçaient l’inégalité et la discrimination envers les
femmes.
La colonisation française a également eu un impact sur les relations de genre à
Madagascar en raison de norme culturelle et sociale étrangère, qui ont favorisé une
masculinité toxique et ont renforcé des pratiques traditionnelles préexistantes telles que la
polygamie. Cette colonisation a aussi un impact sur la situation des femmes à Madagascar,
c’est-à-dire que les femmes malgaches ont été confrontées à des injustices telles que
l’expropriation de leurs terres, l’exploitation économique et la discrimination systématique.
En plus, la pauvreté et la migration entraînent aussi des situations où les femmes et les filles
sont vulnérables à l’exploitation sexuelle, ou travaux forcés et à la traite des êtres humains.
De nos jours, ces violences touchent principalement les femmes et les filles de toutes les
régions et de tous les milieux socio-économiques.
Le gouvernement malgache et les organisations de la société civile ont entrepris des efforts
pour lutter contre ces VBG à Madagascar, mais malgré les efforts entrepris, les VBG restent
encore une réalité malgache.

II- Définitions
A- La Violence
La violence peut être définie comme l'utilisation intentionnelle de la force physique, verbale,
psychologique ou sexuelle, ou de toute autre action qui cause ou est susceptible de causer des
dommages, des blessures, ou la mort, à une personne ou à un groupe de personnes.
La violence peut être dirigée contre soi-même (automutilation, suicide) ou dirigée contre
autrui (agression, harcèlement, meurtre), laquelle peut se manifester physiquement,
psychologiquement, socialement. Celle-ci peut résulter de divers facteurs, tels que la
frustration, la colère, le ressentiment, la discrimination, le pouvoir, la rivalité, la haine, ou
encore des préjugés, et est souvent perçue comme un comportement inacceptable dans la
société car elle porte atteinte à l'intégrité physique et psychologique des individus.
La violence est généralement considéré comme un comportement délibéré, répété ou ponctuel
causant un préjudice physique, psychologique ou sexuel à une personne.

B- Le Genre
« le Genre désigne les rôles, les comportements, les activités et les attributions qu’une société
donnée comme appropriés pour les hommes et les femmes » selon la loi 2019-008 relative à la
lutte contre les VBG.
Il est important de noter que le genre est distinct du sexe biologique, qui est déterminé par les
caractéristiques physiques et anatomiques d’une personne à la naissance, ainsi que par les
attributs de genre, qui distinguent l’homme de la femme. Comme par exemple, dans de
nombreuses sociétés, les hommes sont censés être forts, compétitifs et dominants, tandis que
les femmes sont censées être douces, maternelles et aimantes.

C- Les Violences Basées sur le Genre

La loi n° 2019-008 du 13 décembre 2019 relative à la lutte contre les Violences Basées sur
leur Genre à Madagascar définit les VBG comme : « tout acte de violence dirigé contre une
personne en raison de son sexe, et causant ou pouvant causer un préjudice ou des souffrances
physiques, sexuelles ou psychologiques que ce soit dans la vie publique ou dans la vie
privée».
C’est ainsi que la VBG inclut tous les abus, les tactiques coercitives et les menaces physiques,
sexuelles, émotionnelles, psychologiques, économiques et éducatives contre les individus en
raison de leur genre ou de leur identité sexuelle.

SECTION 2 :Les différents types de VBG


Diverses formes de violence existent, souvent spécifiques à une région ou à des circonstances
particulières. Cependant, toutes les catégories de violence évoquées dans cette partie sont
présentes à Madagascar, bien que leur intensité puise varier.
La loi relative à la VBG énumère les différentes formes des violences sexistes touchant
de millions des personnes à Madagascar, telles que la violence physique, sexuelle,
psychologique et économique exercée au sein de la famille ainsi que dans la société, ne sont
pas tolérées.

I- La violence physique
Ce terme englobe toutes les actions affectant directement le corps de la victime, depuis une
simple poussée, avec ou sans objet, jusqu’à l’acte de meurtre. En utilisant la force physique,
l’agresseur cherche à établir sa domination et sa supériorité sur l’autre partie par le fait
d’infliger des blessures, des coups, des secousses, des étouffements, des brûlures, des
agressions avec des armes, y compris tout autre acte physique violent.

II- La violence sexuelle

La violence sexuelle peut être définie comme tout acte de nature sexuelle commis contre le
consentement ou la volonté d'un individu, appuyée par l’OMS comme « tout acte sexuel,
tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes
visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne utilisant la
coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans
tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail ».

Celles-ci peuvent prendre différentes formes, notamment des mots ou des attitudes, mais elles
se manifestent le plus souvent par des actes et des pratiques sexuelles imposés de force à une
personne qui n’a pas donné son consentement. L’agresseur peut utiliser différentes stratégies,
allant de la persuasion et du chantage affectif à la force physique, voire la torture.

Cette violence englobe alors des agressions sexuelles comme les attouchements sexuels non
consentis, tentatives de rapport forcé ou viols conjugaux, rapports sexuels imposés par la
force, gestes sexuels refusés mais imposés, les avances sexuelles comme proposition d’actes
sexuels indésirables dans le cadre du travail ou d’autres situations, impositions d’images
pornographiques, attouchements non consentis, ainsi que la prostitution forcée, la traite des
êtres humains à des fins sexuelles et les violences sexuelles tolérées par certaines
communautés. Elle aboutit aux actes différents que le viol et le harcèlement sexuel.
Il existe également des cas de tourisme sexuel dans certaines régions, souvent sur les
côtes, plus précisément, certaines jeunes femmes pratiquent également une prostitution
occasionnelle de survie lorsque leur foyer manque d’argent, ce qui implique une exploitation
sexuelle déguisée avec la complicité de la famille, de la communauté ou d’intermédiaires
locaux. Les normes sociales acceptent ces pratiques, permettant aux nombreuses adolescentes
à négocier des relations sexuelles en échange de cadeaux ou d’argent, notamment lors de de
leur première expérience sexuelle.

Dans d’autres régions de Madagascar, il existe encore des marchés où les jeunes filles
sont envoyées par leur famille dans le but de se prostituer, pour financer leurs achats. Il y a
aussi la pratique du mariage précoce arrangé contre une volonté de la personne, qui est
également associée à la violence sexuelle, car à raison de leur jeune âge, les filles ne sont pas
en mesure de donner ou de refuser leur consentement. Il est courant que ces mariages
surviennent après un viol suivi d’une grossesse, et la jeune fille est obligée par la famille à
épouser son violeur pour éviter la honte. C’est pour ces raisons aussi que la société contribue
à leur perpétuation, par le fait d’accepter ce type de violence, chez les jeunes filles et les
femmes.

III- La Violence psychologique

Cela inclut les comportements destinés à dégrader, humilier, intimider, contrôler ou manipuler
intentionnellement la victime, à l’aide des insultes, des menaces, de l’intimidation, de la
manipulation mentale, de l’isolement social de même par le chantage émotionnel.
La violence psychologique se distingue des autres formes de violence par la nature
insidieuse et difficile à détecter. Contrairement, à la violence physique, elle ne laisse pas de
trace visible, mais elle peut néanmoins conduire à des conséquences physiques. Elle vise à
détruire la confiance en soi et l’identité personnelle de la victime, et se manifeste par des
comportements tels que le dénigrement constant, les menaces répétées, les critiques
incessantes, le manque d’attention et le déni de la personne. Ces comportements génèrent un
climat d’insécurité et d’isolement, avec un sentiment d’infériorité face à l’agresseur qui
apparaît comme tout-puissant.
L’auteur peut quand même pratiquer des messages verbaux tels que les menaces ou les
insultes pour intimider la victime, dans les relations conjugales et familiales.

IV- La violence économique


La violence économique comprend le contrôle ou la limitation des ressources financières de la
personne, l’interdiction de travailler, la confiscation des biens, les pressions financières, la
privation des moyens de subsistance. Elle concerne également le fait d’empêcher sa femme de
travailler ou d’exercer un contrôle sur son travail dans le but de priver son partenaire d’une
autonomie financière, en privant la personne d’accès aux ressources financières et en
l’exploitant sur le plan financier.
La traite des êtres humains peut être considérée comme une forme de violence
économique, car la pauvreté pousse les femmes à s’expatrier et à rejoindre des réseaux où
elles sont souvent exploitées. C’est pour cela que Madagascar est touché par cette violence
économique, comme par exemple, l’emploi de jeunes filles à titre de domestiques dans des
conditions précaires, comme étant l’origine de la traite de personnes.
Des réseaux internationaux favorisent aussi les envois des femmes vers des pays
promettant une meilleure qualité de vie, en les exploitant dans des conditions similaires à
l’esclavage moderne, voire même, mènent jusqu’au mariage forcé.
Il existe également des violences fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre,
connues sous le nom de phobie de la violence LGBT, qui prend des formes de discrimination,
harcèlement, abus, préjudices émotionnels ou psychologiques contre autrui, en raison de son
orientation sexuelle ou de son genre.

SECTION 3 : Manifestations des VBG dans la société

I- Les causes

Les multiples violences peuvent être attribuées à trois causes principales, telles que les
facteurs individuels, l’impunité des auteurs et la pauvreté.

La pauvreté est un problème majeur à Madagascar, parmi des pays les plus pauvres du
monde. Les femmes sont particulièrement touchées par ses conditions économiques difficiles,
en les exposant davantage aux différentes formes de violence. Les problèmes financiers et le
chômage favorisent les actes de violence à leurs encontre, et certaines femmes peuvent être
contraintes à la prostitution, à travailler à l’étranger ou à se marier de force.

Des études ont également démontré que le fait d’être témoin quotidien de scènes de violence
ou de vivre dans un environnement violent, peut entraîner des comportements individuels
violents. Les enfants témoins ou victimes de violence ont plus de chances de reproduire ces
violences à l’âge adulte. De plus, la privation et la frustration peuvent contribuer à des
comportements violents, avec un risque accru de violence en fonction du mal-être ressenti.

Les coutumes malgaches de « Ny tokantrano tsy ahahaka » contribue également à


cacher les problèmes et les secrets familiaux, en assurant l’impunité des auteurs. Par honte ou
manque d’information, les victimes restent silencieuses. Il y a également un manque
d’application, voire même en absence de lois plus efficaces, l’insuffisance de sensibilisations
notamment en milieu rural, accentueront le nombre des infractions.

D’autres facteurs de violence incluent les additions (alcool et drogue) ainsi que les images de
violence véhiculées par les médias et les nouvelles technologies, influencent les femmes et les
jeunes filles comme des objets sexuels pour les hommes. Les pressions sociales et la tradition
contribuent également aux comportements discriminatoires envers les femmes.

Pour ce qui est de la maltraitance des enfants, les causes peuvent être variées, comme le
fait d’être un enfant non désiré ou d’avoir un handicap. La désintégration de la cellule
familiale peut également déclencher la violence. Chez les agresseurs, ils peuvent reproduire
un schéma violent qu’ils ont subi dans leur enfance, manquer de connaissances sur le
développement de l’enfant, être impliqués dans des activités criminelles ou connaître des
difficultés financières. Les femmes elles-mêmes citent l’indiscipline et le non-respect des
enfants comme causes principales de violence.

Bref, l’étude des causes de la violence est cruciale car elle permet de prévoir les risques
afin de les prévenir et de les éviter. Il est important de comprendre que la violence n’est ni
universelle, ni inévitable, ni instructive. Certains individus et groupes sont plus enclins à la
violence que d’autres.

II- Les conséquences

D’une part, les conséquences de la violence sont diverses et peuvent avoir un impact à court et
à long terme, tant sur les victimes que sur les auteurs, ainsi que sur leur entourage en tant que
principaux témoins des actes violents. À court terme, la violence physique peut causer des
blessures visibles et parfois mortelles pour la victime.

Les conséquences psychologiques de la violence peuvent être plus difficiles à identifier, mais
elles peuvent entraîner un traumatisme important avec des symptômes tels que confusion,
anxiété, troubles dépressifs, hyper-vigilance, insomnie, troubles alimentaires... De plus, les
agresseurs manipulent souvent psychologiquement leurs victimes, les rendant coupables et
minimisant leurs actes, ce qui peut détruire la confiance en soi et l'estime de soi des victimes.
Les violences psychologiques sont extrêmement destructrices, mais difficilement prouvables
même si elles causent de graves atteintes à l'intégrité mentale et peuvent pousser les victimes
au suicide. Les conséquences de la violence vont au-delà des individus directement touchés,
car ceux qui ont été témoins ou ont vécu la violence ont tendance à reproduire ce schéma. De
plus, la violence entraîne une perte d'opportunités scolaires et nie les droits humains
fondamentaux, en particulier pour les victimes de mariages forcés, de viols, d'incestes et de
grossesses précoces. Les filles mariées jeunes ont également plus de risques de subir des
violences domestiques, d'être infectées par le VIH/SIDA ou de mourir de complications liées
à la grossesse ou à l'accouchement.

La violence conjugale a des conséquences graves sur la santé physique et mentale des
victimes et constitue un problème de santé publique majeur. Cependant, il y a peu de
documentation sur le recours aux soins médicaux par les femmes victimes de violences
conjugales à Madagascar en raison de la peur et de la honte. Les femmes redoutent que la
consultation médicale ne conduise à la rédaction d'un certificat médical attestant les
conséquences cliniques de la violence, ce qui pourrait les inciter à porter plainte contre leur
conjoint agresseur. Le divorce et ses conséquences sont inenvisageables pour ces femmes, qui
préfèrent donc subir en silence les violences de leur conjoint.

D’une part, la maltraitance des enfants, cela peut avoir des conséquences désastreuses
sur leur développement cérébral et provoquer un stress extrême qui affecte leur système
nerveux et immunitaire. Les enfants maltraités sont plus susceptibles de souffrir de troubles
comportementaux tels que la violence, la dépression, l'alcoolisme, les comportements sexuels
à risque... La violence est présente à Madagascar de différentes manières, et de nombreuses
causes expliquent ses conséquences parfois catastrophiques.

Pour remédier à cela, il est essentiel d'examiner les réponses du gouvernement malgache, tant
au niveau national qu'international.

D’autre part, ces violences provoquent de nombreux effets négatifs envers les victimes, les
communautés et même la société dans son ensemble. En particulier, ce sont les jeunes qui
sont les plus touchés, car la victime vit dans l’insécurité, et est menacée surtout des troubles
mentaux, des atteintes physiques et morales à long terme…

A- Problèmes de santé physique


La victime peut subir un large éventail de problèmes de santé, tant physiques que mentaux, en
raison de la violence qu’elle a subie, tels que les blessures physiques, les infections
sexuellement, les problèmes gynécologiques ainsi que les troubles mentaux. De ce fait, la
victime peut subir à des fractures, des coupures, des brûlures ou d’autres blessures
corporelles, des traumatismes gynécologiques, des problèmes de menstruation, des douleurs
génitales chroniques, des lésions génitales, des irrégularités menstruelles, des problèmes
d'inefficacité et des complications liées à la grossesse et à l'accouchement. L’agression
sexuelle peut également entraîner des coupures, des lacérations et des traumatismes génitaux.

- Douleur chronique : Les victimes de VBG peuvent souffrir de douleurs chroniques


dues à des blessures physiques, lesquelles peuvent concerner les différentes parties du corps
comme la tête, le cou, le dos, les membres et les organes génitaux.

- Handicap physique : Les blessures graves y afférentes peuvent entraîner l’handicap


physique temporaire ou permanent. Cela peut inclure du trouble de mouvement, de déficience
visuelle ou auditive et de déficience fonctionnelle.

Il est important de noter que ces conséquences physiques varient en fonction de la gravité de
la VBG subie et des circonstances individuelles.

B- TROUBLE MENTAL

Les conséquences psychologiques concernent les effets émotionnels et mentaux provoqués


par un événement traumatisant ou une situation difficile, sont multiples et profondes.

- Trouble de stress post-traumatique (TSPT) : Les survivants de VBG peuvent


développer un TSPT, caractérisé par de flashbacks, de cauchemars, de l'agitation, une
hyperexcitation, une détresse émotionnelle intense et persistante.

- Dépression : Les victimes de VBG courent un risque accru de dépression. Ils peuvent
éprouver une profonde tristesse, une perte d’intérêt pour les activités qu’ils appréciaient
autrefois, une léthargie, des pensées suicidaires et une perte d’estime de soi.

- Anxiété: Il s'agit d'une conséquence courante de la VBG. Les survivants peuvent


ressentir une anxiété généralisée, des crises de panique, des phobies spécifiques, de
l’hyperventilation, de tremblements et difficultés de concentration, et même la peur
persistante d’une nouvelle agression.

- Trouble de l'alimentation: Les méfaits de la VBG impliquent de troubles de


l'alimentation tels que l'anorexie, la boulimie ou des troubles alimentaires compulsifs. Ces
maladies sont souvent utilisées comme mécanisme de survie ou pour tenter de reprendre le
contrôle de son corps.

- Troubles du sommeil : Les victimes peuvent souffrir de problèmes de sommeil tels


que l'insomnie, des cauchemars récurrents et de l'anxiété. Ces troubles peuvent aggraver
d’autres symptômes psychologiques et physiques.

C- Les difficultés professionnelles

Les effets relatifs aux violences sexistes limitent, dans un certain sens, l'autonomie et la
liberté de la victime en raison d'une perte d'autonomie et de liberté, et peuvent être contraints
de limiter leurs mouvements, leurs activités et leurs choix pour éviter les agresseurs ou pour
se protéger. Cela provoque, dans un autre sens, des opportunités limitées pour leur
développement personnel, professionnel et social ainsi que des impacts sur le statut social de
la victime et des problèmes relationnels entre famille, ami(e)s et la société dans son ensemble.

Les victimes peuvent aussi être confrontées à la honte et au blâme dans la vie quotidienne.
Des attitudes sociales négatives peuvent entourer la victime, lui reprochant d'avoir causé ou
mérité un impact significatif sur son estime de soi, sa confiance et sa capacité à reconstruire
son estime de soi.

De ce fait, la VBG peut affecter la participation professionnelle des victimes à raison des
difficultés à conserver leur emploi due à des conséquences physiques et psychologiques y
afférentes. Elles peuvent également faire l’objet de représailles sur le lieu de travail et avoir
des difficultés à faire confiance aux autres, à nouer des relations étroites ou à entretenir des
relations saines et équilibrées, pouvant réduire à des impacts financiers et économiques.

- Perte d’emploi : Les victimes de VBG peuvent être confrontées au chômage en raison
des effets physiques, psychologiques et du stress de la violence qu'elles subissent. Ainsi, les
absences répétées, les retards, les difficultés de concentration ou l'incapacité d'accomplir ses
tâches professionnelles peuvent entraîner un licenciement ou une démission forcée.
- Difficultés financières : les victimes peuvent être contraintes de dépenser de l'argent
pour des soins médicaux, des conseils juridiques, un hébergement sûr ou d'autres services liés
à leur sécurité. La perte d'un emploi ou l'incapacité de travailler peuvent également aussi
entraîner une perte de revenu ou une dépendance financière à l'égard de l'agresseur.

- Perte de stabilité économique : Les victimes peuvent être contraintes de quitter leur
domicile ou leur communauté, abandonnant ainsi leurs réseaux de soutien et leurs ressources
financières. Elles peuvent également perdre l’accès aux actifs et ressources partagés, ce qui
peut avoir un impact sur leur sécurité financière à long terme.

- Difficultés d'emploi : Les victimes de VBG peuvent avoir des difficultés à trouver un
emploi en raison de l'impact des expériences traumatisantes sur leurs compétences, leur
confiance en elles et leurs réseaux de soutien. Des obstacles tels que la stigmatisation, la
discrimination ou la peur de violences futures peuvent également rendre difficile la recherche
et le maintien d'un emploi stable.

Bref, les dégâts y afférents peuvent affecter les générations futures, perpétuant les
cycles de violence, c’est-à-dire que les enfants qui grandissent dans un environnement non
paisible, peuvent être témoins de problèmes à long terme. Ces effets peuvent se transmettre de
génération en génération, affectant les victimes directes et leurs enfants courent un risque
accru de reproduire ces comportements violents à l'âge adulte. Ils peuvent apprendre des
comportements destructeurs et les accepter comme une norme acceptée dans leurs relations.
D’autre part, la victime peut être exclue ou rejetée de sa famille, de ses amis et leur
communauté ou même l’ensemble de la société, à raison de la stigmatisation ou la peur de
subir d’un tel acte, accusée de honte ou de déshonneur, ou bien tenue comme responsable de
la rupture de la paix sociale, car elle est blâmée par la société pour ce qui lui est arrivé.
L’exclusion se produit lorsque la société lui marginalise, l’évite ou la discrimine à cause de
leur statut de survivante et peut être isolée socialement et avoir du mal à partager des
expériences, de trouver des personnes compréhensives et bienveillantes, et cela peut lui
contribuer à la détresse émotionnelle et à la solitude.
Ainsi, cette victime peut faire face à une discrimination dans différents domaines de sa
vie, tels que l’emploi, le logement, l’éducation ou les soins de santé, lesquels peuvent
conduire à des obstacles dans l’accès à son droit fondamental et ses ressources.
CHAPITRE 2 : CLASSEMENT DES INFRACTIONS LIEES AUX VBG
Les VBG sont régies, à Madagascar, par le Code pénal malgache et la nouvelle loi n° 2019-
008 du 13 décembre 2019. Cette loi prévoit diverses infractions spécifiques afin d’évaluer la
gravité de peine, tels que le crime ou le délit.

Les principaux crimes ou délits classés dans ce code comprennent le viol, la violence
sexuelle, la violence domestique, la violence physique, l'agression sexuelle, le harcèlement
sexuel, le mariage précoce. La loi malgache condamne sévèrement ces crimes et délits par ses
dispositions légales dans les mesures de poursuite et l’identification des auteurs, et ce dans le
but de protéger les victimes.
Les crimes diffèrent des délits et des infractions mineures en raison de leur gravité et de leur
impact potentiellement durable sur les victimes et la société dans son ensemble. La distinction
entre un délit et un crime varie selon les juridictions et peut être déterminé par les lois et le
code pénal.

SECTION 1 : LES DELITS DES VBG


Les délits sont des infractions criminelles moins graves que les crimes, mais qui restent
contraires à la loi pénale, lesquels incluent souvent des comportements répréhensibles, tels
que l’amende, l’emprisonnement plus courte, des travaux d’intérêt général ou des mesures de
probation. Le code pénal malgache prévoit des sanctions spécifiques pour les auteurs de ces
délits, allant de l’amende à l’emprisonnement.
La VBG couvre différents types de délits commis sur le sexe de la victime, qui peut varier en
fonction de la législation nationale.
Ci-après quelques délits y concernant :

I- Harcèlement sexuel
L’harcèlement sexuel peut être défini comme le fait d'infliger de manière répétée à une
personne des propos ou des comportements à caractère sexuel qui soit portent atteinte à sa
dignité en l'insultant, soit créent une situation intimidante, hostile ou offensante à son égard.
Ceci est considéré comme un délit et est passible d'une peine d'emprisonnement, cependant si
cet acte est commis contre un mineur de moins de quinze ans ou contre une personne ayant
autorité sur la victime, la peine peut être plus sévère et augmente jusqu'à dix ans de prison.
Ensuite, l’alinéa 2 de la présente loi dispose aussi : « Lorsque le fait est commis par deux ou
plusieurs personnes avec ou sans concertation à l’encontre d’une seule personne, la peine
sera de deux ans à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de deux cent mille Ariary à
deux millions ».
Il s'agit aussi d'une forme de violence sexuelle caractérisée par des actions, gestes,
paroles ou autres comportements importuns à caractère sexuel qui ont pour effet de frustrer,
d'humilier ou de marginaliser la victime. On le constate dans les contextes professionnels,
éducatifs, sociaux ou dans tout autre contexte où les gens interagissent.
Nous pouvons parler, de même, ce délit dans des avances sexuelles importunes, des
commentaires ou des blagues à caractère sexuel, des commentaires sur l'apparence de la
victime, des gestes ou des contacts physiques importuns, des invitations ou des pressions pour
des relations sexuelles, ou tout autre comportement similaire.

II- Injures sexistes


Elles sont considérées comme une forme d’harcèlement sexuel en vertu du code pénal
malgache. Ce sont des insultes adressées à tout ou partie d'un groupe de personnes du même
sexe en raison de leur sexe réel ou supposé, ou de leur orientation sexuelle. Ces dernières
peuvent porter atteinte à la dignité de la personne ciblée et contribuer à perpétuer des
stéréotypes de genre discriminatoires. Cela peut inclure les termes ou expressions insultants
ou malveillants envers les femmes, les hommes ou les personnes LGBTQ+, par exemple.

SECTION 2 : LES CRIMES DES VBG


Les crimes sont des infractions graves commises contre la loi pénale d’un pays qui sont
appliquées par le système judiciaire de chaque Etat. Ces infractions peuvent inclure des actes
tels que le meurtre et le viol, et sont sanctionnées par des peines d’emprisonnement, des
amendes, des travaux d’intérêt général, des mesures de réhabilitation, ou une combinaison de
ces peines.

Le code pénal malgache prévoit plusieurs crimes liés aux VBG, qui sont classés selon
les gravités et les circonstances de l’affaire ainsi que les impacts sur la victime.

Quelques exemples de crimes des VBG dans le Code Pénal Malgache nous permettant
d’y comprendre:

I- Coups et blessures volontaires légers


D’après l’article 309 alinéa 1er et 3 du CPM : « Tout individu qui, volontairement, aura fait
des blessures ou porté des coups, ou commis toute autre violence ou voie de fait. Quand les
violences exprimées auront été suivies de mutilation, amputation ou privation de l’usage d’un
membre, cécité, perte d’un œil, ou autres infirmités, le coupable sera puni d’un
emprisonnement de cinq à dix ans». Puis, les coups ou les blessures faites volontairement,
mais sans intention de donner la mort, l’ont pourtant occasionnée, le coupable sera puni de
la peine des travaux forcés à temps.

Plus précisément, les coups et blessures sont des actes intentionnels de violence physique
causant de préjudice mineur à une personne en raison de son sexe ou de son rôle social. Ces
actes peuvent inclure des coups de poing, des coups de pied, des gifles, des poussées, des
morsures, des égratignures, des brûlures mineures entraînant des blessures. Ces violences
peuvent être commises dans le cadre d'une relation intime ou familiale, ou plus généralement,
dans le contexte de discrimination fondée sur le sexe ou le genre.

Ainsi, l’article 310 alinéa1er prévoit : « Lorsqu’il y aura eu préméditation ou guet-apens, la


peine sera, si la mort s’en est suivie, celle des travaux forcés à perpétuité ». Cet article
réprime les actes de violence physique qui ont causé la mort d’une personne sans qu’il y ait eu
d’intention délibérée de donner la mort. Cela inclut les agressions physiques, les coups et
blessures, les coups et blessures ou toute autre forme de violence physique contre une autre
personne, tandis que les voies de fait, les coups et blessures sont considérés comme des
infractions pénales distinctes.

II- Menaces de violence physique


Les menaces de violence physique sont régies et punies par l’article 305 du CPM : Quiconque
aura menacé, par écrit anonyme ou signé, image, symbole ou emblème, d’assassinat,
d’emprisonnement ou tout autre attentat contre les personnes, qui serait punissable de la
peine de mort, des travaux forcés à perpétuité ou de la déportation, sera, dans le cas où la
menace aura été faite avec ordre de déposer une somme d’argent dans un lieu indiqué, ou de
remplir toute autre condition ». C’est ainsi que les menaces de violence physique sont des
menaces ou des actes d'intimidation qui causent un préjudice physique à une personne, créant
une crainte raisonnable pour sa sécurité. Cela peut inclure les situations dans lesquelles le
délinquant menace de recourir à la force pour frapper, blesser ou tuer la victime.
Dans les relations abusives ou les situations de violence domestique, ces menaces
peuvent donc être verbales, écrites ou non verbales, et sont considérées comme des formes de
violence psychologique qui créent un climat de peur et d'insécurité pour la victime. Ces gestes
peuvent être utilisées pour exercer un contrôle, susciter la peur ou maintenir une relation de
pouvoir sur la personne. Les menaces de violence physique peuvent être utilisées pour
maintenir les victimes dans la soumission, les empêcher de signaler les abus ou exercer un
contrôle coercitif sur leur vie et leurs choix.

III- La violence sexuelle


Le code pénal malgache considère la violence sexuelle comme un crime de VBG. Elle est
définie comme tout acte sexuel commis contre une autre personne sans son consentement, y
compris le viol, l'agression sexuelle, le harcèlement sexuel, la prostitution forcée, le mariage
forcé et l'inceste. Ainsi, le code pénal malgache prévoit des sanctions pénales sévères contre
les auteurs de cette violence, et les peines prévues variant selon la gravité du crime commis.
Voici quelques exemples de cette violence prévue dans le code pénal:

 Le viol
L’article 332 du code pénal malgache définit le viol comme : « Tout acte de pénétration
sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence,
contrainte, menace ou surprise est un viol ». Le viol est puni des travaux forcés à temps s’il a
été commis sur la personne d’un enfant au-dessous de l’âge de quinze ans accomplis ou sur
une femme en état de grossesse apparente ou connue de l’auteur. Dans les autres cas, le viol
ou la tentative de viol sera puni de cinq à dix ans d’emprisonnement. Ensuite, le viol sur une
personne âgée de plus de 15 ans : puni de 5 à 10 ans de prison. Puis, quiconque aura commis
le crime de viol sur la personne d’un enfant au-dessous de l’âge de 15 ans accompli subira la
peine des travaux forcés à temps. Ainsi, le viol est puni de travaux forcés à perpétuité
lorsqu’il est commis avec préméditation, lorsqu’il est commis en réunion (par plusieurs
personnes), lorsqu’il est commis sur un mineur de moins de 15 ans, ou lorsque la victime est
enceinte au moment de l’infraction ».

Le viol est un acte de violence sexuelle dans lequel une personne est contrainte d'avoir des
rapports sexuels non consensuels en raison de son sexe, dans le but de la contrôler, de la
dominer, de l'humilier ou de la violer physiquement ou psychologiquement. Cette dernière
forme de violence sexuelle est extrêmement grave et peut avoir des conséquences
traumatisantes à long terme pour la victime.
Ceci peut être commis aussi par un individu, un groupe ou même un agent de l'État, et peut
impliquer la pénétration forcée d'un organe sexuel, qu'il s'agisse d'une pénétration vaginale,
anale ou orale ou d'autres formes de contact sexuel non consensuel. Elle peut s'accompagner
de violences physiques, de menaces, de coercition ou de consommation de drogues ou
d'alcool pour affaiblir la victime. Le viol est un crime dans la plupart des systèmes juridiques
et est puni par la loi, qui varie d'un pays à l'autre et dont l'objectif général est de protéger la
victime, de poursuivre l'auteur du crime et de prévenir de telles violences.

 L’atteinte sexuelle
Elle est définie comme tout acte à caractère sexuel commis contre une autre personne
sans son consentement. Cette forme de violence vise à exercer un pouvoir, une domination ou
un contrôle sur la victime par le biais de relations sexuelles non consensuelles.
Il est important de souligner que dans la plupart des systèmes juridiques, l’agression sexuelle
constitue un délit punissable et condamné par la loi. Selon le code pénal malgache, l’agression
sexuelle est une infraction liée au crime de VBG. Ces agressions sexuelles peuvent être
commises par des individus ou des groupes. Les abus sexuels sont souvent utilisés comme
moyen de domination et d'intimidation et visent à humilier et à violer les droits fondamentaux
de la victime.
L'abus sexuel peut prendre différentes formes, comme des attouchements, des caresses
sans consentement, un comportement exhibitionniste, des propositions sexuelles non
sollicitées ou tout autre comportement sexuel imposé à une autre personne contre sa volonté.
Cependant, la loi malgache considère l'agression sexuelle comme un délit grave, et les
sanctions y relatives varient en fonction de l'âge de la victime et la gravité du délit commis
que nous venons de traiter ci-dessus.

 L’agression sexuelle
L'agression sexuelle est définie comme tout acte à caractère sexuel commis contre une
autre personne sans son consentement, y compris les attouchements, les baisers forcés et toute
forme d'agression sexuelle de comportement sexuel compulsif.
Le Code Pénal de Madagascar définit l'agression sexuelle comme « une violence sexuelle, qui
est considérée comme un crime ou délit de violence basée sur le genre ». Il prévoit des
sanctions sévères à l’encontre des auteurs de ces actes, avec des peines allant de 20 ans
d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité pour travaux forcés en cas d’agression sexuelle
sur mineur, selon la gravité du fait, encore plus sérieux.
Les agressions sexuelles demeurent encore de problème majeur à Madagascar en dépit
de silence et des actes de tabous sociaux et de la peur des représailles. Elles peuvent prendre
différentes formes comme la tentative de viol, l’agression sexuelle avec ou sans pénétration,
l’exploitation sexuelle, l’inceste, le mariage forcé...Ces comportements se caractérisent par
des contacts sexuels obtenus par la force, la menace, la coercition, la manipulation ou l'abus
de pouvoir.

 Les violences conjugales ou domestiques

Ces violences sont considérées comme des crimes des VBG dans le code pénal
malgache, qui désignent tout acte de violence physique, psychologique ou sexuelle commis
par un conjoint ou partenaire intime à l’encontre de l’autre conjoint ou partenaire intime,
comme dans le cadre du mariage, d'un partenariat civil ou une relation syndicale de fait. Elles
peuvent causer des graves dommages physiques et un traumatisme psychologique durable à la
victime. Cela se produit également lorsqu'un partenaire exerce un contrôle financier sur la
victime, l'empêchant d'accéder aux ressources financières, la privant de moyens financiers ou
d'autonomie financière.

CHAPITRE 3 :LA POLITIQUE PENALE SUR LES VBG


Madagascar reconnaît que les VBG font parties de violations des droits fondamentaux qui
portent atteinte à la dignité, à la sécurité et à l'intégrité des individus. Comme dans de
nombreux pays, cette violence est une préoccupation majeure à Madagascar et est influencée
par des facteurs socio-économiques, culturels et juridiques. La société malgache étant
patriarcale, cela peut conduire à la perpétuation des inégalités entre les sexes et à la violence,
principalement à l'encontre des femmes. Des problèmes tels que la pauvreté, l'accès inégal à
l'éducation et à l'emploi, ainsi que les normes sociales discriminatoires contribuent à cette
situation.

Cependant, Madagascar a adopté des lois spécifiques et des politiques visant à criminaliser les
VBG, notamment la loi N° 2019-008 du 13 décembre 2019 relative à la lutte contre ces
phénomènes. Ce plan vise à coordonner et à renforcer les efforts visant à prévenir et à
combattre ces violences en fournissant des orientations pour la mise en œuvre de politiques et
programmes spécifiques.

Les objectifs généraux de la politique pénale à Madagascar contre les VBG sont de maintenir
l'ordre public, de prévenir la criminalité, de réprimer les comportements criminels, de
protéger les victimes et de faciliter la réinsertion des délinquants dans la société. Les autorités
malgaches travaillent à l'élaboration de politiques et de stratégies visant à renforcer le système
de justice pénale, à accroître l'efficacité des enquêtes pénales, à garantir l'accès à la justice et à
promouvoir le respect des droits de l'homme.
Cette politique pénale met en œuvre des lignes directrices et des mesures adoptées par les
autorités publiques nationales en matière de justice pénale.

SECTION 1- Généralité sur la politique pénale


A- Définitions
La politique pénale est un ensemble des principes, d'orientations et de mesures adoptés par un
pays pour mettre en œuvre une politique pénale nationale et appliquer le droit pénal. Il
comprend les décisions politiques, législatives et administratives liées à la prévention, ainsi
que les mesures prises par les autorités compétentes pour prévenir, détecter, réprimer et punir
les infractions pénales.

B- Objectifs

La politique pénale a pour but de maintenir l'ordre public et de prévenir la criminalité en


punissant les auteurs de crimes, et vise également à réhabiliter les criminels et à assurer la
sécurité sociale et la justice. Elle définit les priorités, les stratégies et les moyens pour
atteindre ces objectifs, en prenant en compte les ressources disponibles, les facteurs sociaux,
économiques et culturels, ainsi que les normes et valeurs du pays concerné, et est mise en
œuvre par le système judiciaire dans sa lutte contre la criminalité, la protection de la société et
la réinsertion des délinquants. Cette politique pénale énonce les principes et directives, en
guidant les actions des autorités chargées de faire respecter la loi et du système judiciaire.

La politique pénale peut varier en fonction des valeurs, des priorités et des besoins spécifiques
de chaque société, et peut également être influencée par des facteurs tels que la culture, les
traditions, les normes sociales, le droit international et les principes des droits de l'homme.

C- Les aspects de la politique pénale


Ces mesures de répressions englobent tous les aspects de la justice pénale, de la définition des
infractions pénales à l'application des sanctions, en passant par la prévention de la criminalité
et la réinsertion des délinquants dans la société. Ces dispositions visent à maintenir l'ordre
public, à protéger la société, à réhabiliter les criminels et à garantir la justice, et est mise en
œuvre par le système judiciaire. Elles varient en fonction des valeurs, des priorités et des
besoins spécifiques de chaque société.

Législation pénale: Adopter et réformer les lois pénales pour définir les
crimes, les sanctions et les procédures juridiques.
 Prévention du crime : Ce sont des mesures prises pour prévenir le crime,
telles que la sensibilisation, l'éducation, le renforcement des capacités et
l'élaboration de plans de réintégration.

 Répression et application de la loi : Apporter des efforts visant à détecter,


enquêter, appréhender, poursuivre et condamner les suspects criminels.

Sanctions pénales : Le choix et l'application des sanctions relève de la


compétence du juge, notamment les amendes, l'emprisonnement, les travaux
d'intérêt général, etc.

 Protection des victimes : Mesures prises pour protéger les droits et intérêts
des victimes, y compris l'accès à la justice, à l'aide juridique, au soutien
psychologique et matériel.

 Coopération internationale : Coopérer avec d'autres pays et organisations


internationales pour lutter contre la criminalité, extrader les criminels,
échanger des informations, etc.

SECTION 2- La mise en œuvre de la politique pénale sur les VBG

Comme précédemment mentionné, Madagascar a mis en place une politique pénale visant à
lutter, à prévenir, réprimer et punir les actes de VBG, en se basant sur les lois nationales en la
matière, telles que le Code pénal malgache et la loi n°2019-008. Ces lois reconnaissent leurs
éléments constitutifs, telles que la violence physique, sexuelle, psychologique et économique,
et prévoient des sanctions spécifiques pour les auteurs de ces actes.

Il est important de souligner que la politique pénale peut évoluer dans le temps, en fonction
des priorités nationales, des besoins et des évolutions socio-économiques.

A- Les défis de la politique pénale


La mise en place de cette politique pénale efficace vise à lutter contre les VBG pour faire face
aux défis à Madagascar comme le manque de ressources, l'accès limité à la justice, la lenteur
de l'administration judiciaire, la corruption et la pression sociale, par exemple.
Pour surmonter ces difficultés, des efforts sont déployés pour renforcer le système judiciaire,
améliorer la formation octroyée aux professionnels judiciaires, sensibiliser et apporter de
soutien aux victimes. Cela implique la création de tribunaux spécialisés, de services d'aide
aux victimes et de programmes de sensibilisation pour lutter contre l'impunité et promouvoir
la justice dans ces cas.
Parmi les défis auxquels est confrontée Madagascar, il y a la sensibilisation et l'éducation.
Malgré les efforts déployés pour accroître la sensibilisation, il reste des lacunes en ces termes,
car certaines personnes ne comprennent pas encore pleinement ce qu'est la violence sexiste,
ses conséquences et comment la prévenir. De même, les stéréotypes et les normes sociales
contribuent à la perpétuation de la violence, ainsi que les attitudes discriminatoires envers les
femmes et les filles et les notions de masculinité toxique sont des obstacles pour la lutter.
De plus, de nombreuses victimes de VBG à Madagascar ont des difficultés à accéder à
la justice en raison du manque de ressources, de la corruption, de la faiblesse des systèmes
judiciaires et le manque de confiance dans les institutions. Les ressources insuffisantes
limitent la capacité des autorités et des organisations à mettre en œuvre des programmes
efficaces de prévention, de protection et de soutien aux victimes. Enfin, une coordination et
une collaboration efficaces entre les différents acteurs, tels que les gouvernements, la société
civile, les agences internationales et les communautés locales, sont essentielles pour lutter
efficacement contre la VBG. Cependant, la coordination peut parfois être limitée, ce qui
entrave les efforts de prévention et de réponse.
Pour relever ces défis, il est nécessaire de renforcer la politique, la loi et les programmes
de prévention, d'améliorer l'accès à la justice, de promouvoir l'éducation et la sensibilisation,
et de mobiliser des ressources adéquates pour soutenir les initiatives y afférentes.

B- Les mesures légales prises dans la politique pénale


Les dispositions légales visent à lutter contre ces comportements et de les prévenir en mettant
en place des mesures juridiques et des procédures judiciaires spécifiques. Cette politique
comprend plusieurs actions en renforçant la législation dans des changements législatifs visant
à protéger davantage les victimes de VBG, notamment en introduisant de nouvelles
infractions pénales et des sanctions plus sévères pour les auteurs de ces infractions.
Madagascar a également fait adopter des lois criminalisant les différentes formes de violence
sexiste, telles que l’harcèlement sexuel, la violence domestique et le mariage forcé. Des
campagnes de sensibilisation sont menées pour informer la population sur les conséquences
néfastes, promouvoir l'égalité des sexes, les droits des victimes et les recours juridiques
disponibles. Des programmes éducatifs sont également développés pour prévenir la violence
et promouvoir le respect mutuel. Par ailleurs, des institutions telles que les CEO et les CAVV
sont mis en place pour offrir une prise en charge psychologique, juridique et médicale aux
victimes.
La politique vise également à renforcer les capacités des professionnels impliqués, tels que les
magistrats, les policiers et les travailleurs sociaux, en leur fournissant une formation
spécialisée. Cette formation vise à améliorer la qualité des enquêtes, des procédures
judiciaires et de l'accompagnement des victimes.
Enfin, des mesures sont prises pour assurer la protection des victimes, telles que l'octroi
d'ordonnances de protection, la mise en place de refuges d'urgence et de services de conseil et
de soutien psychologique.

PARTIE 2 : LA POURSUITE DES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE

La poursuite des VBG au TPI constitue un enjeu crucial dans la lutte contre ces actes
répréhensibles. Le système judiciaire malgache vise à garantir la justice et protéger les droits
des victimes, en cherchant à traduire les auteurs en justice et à prévenir les infractions.
Cette poursuite fait partie d'une approche globale visant à lutter contre ces actes
répréhensibles et à protéger les victimes.
C’est pourquoi, ce TPI joue un rôle clé dans la poursuite des VBG, par sa responsabilité dans
l'examen de chaque affaire qui lui est présentée et de la décision finale sur la culpabilité ou
l'innocence de l'accusé.
Dans le cadre de la poursuite, il existe des procédures spécifiques, lesquelles doivent
être suivies pour garantir que les droits des victimes et des accusés sont respectés. Cela peut
inclure des enquêtes approfondies, des auditions de témoins, des expertises médicales et des
expertises psychologiques. De plus, les preuves doivent être recueillies de manière rigoureuse
et transparente afin de garantir un procès équitable.
Une fois que toutes les preuves ont été présentées et que toutes les parties ont eu la possibilité
de présenter leur argumentation, ce tribunal rend une décision finale. Si l'accusé est reconnu
coupable, la juridiction peut prononcer une peine appropriée en fonction de la gravité de
l'infraction.
Il est également essentiel de mettre en place des mesures de sensibilisation, de
prévention et de soutien aux victimes afin de lutter efficacement contre ces actes et d'enrayer
leur cycle de violence, car c’est un processus essentiel visant à réparer les préjudices causés
aux victimes, à traduire les auteurs en justice et à prévenir de futurs actes de violence.
Cependant, il est important de compléter cette approche judiciaire par des mesures de
sensibilisation, de prévention et de soutien afin de lutter de manière holistique contre ces
VBG.
La loi N°2019-008 dispose dans son article 13 alinéa 1 er que « L’État formule et met en œuvre
la politique de lutte contre les VBG. Il mobilise les ressources nécessaires en la matière ». La
présente loi renforce les dispositions répressives existantes et introduit des innovations en
matière de prévention et de prise en charge des victimes. En effet, lorsqu’il existe une
politique liée à une infraction spécifique, le ministère public l’exécute car c’est celle que le
ministre de la justice peut ordonner.
CHAPITRE 1 : LES ACTEURS DE LA POURSUITE AU TPI

La poursuite au tribunal de première instance est une procédure juridique complexe, dont
divers acteurs sont impliqués. Ces acteurs jouent des rôles clés dans le processus judiciaire et
contribuent à assurer que la justice soit rendue. Parmi les principaux acteurs de la poursuite,
on retrouve le plaignant, le prévenu, le juge, les avocats, les témoins et les experts.
Tous ces acteurs interagissent pour garantir que cette justice soit rendue et que la vérité soit
établie. Leur rôle est essentiel pour assurer un processus judiciaire équitable et transparent.
Dans une procédure pénale, les intérêts sont publics, elle méfait à la défense d’un
comportement, valeur, et norme essentielle au bon fonctionnement de la société. Les litiges ici
touchent directement la société, c’est le cas quand une personne commet un crime ou un délit
complexe, un viol par exemple au-delà de la famille de victime, les crimes sont considérés
comme une infraction contre l’ensemble de la société. C’est pour cela que l’État lui-même par
le canal du procureur de la république qui engage la procédure pénale au TPI. Du coup, il
existe dans certains membres d’organe qui n’interviennent que dans la procédure pénale, il en
y est ici des organes de police, et des certains organes judiciaires tels que le ministère public
et le juge d’instruction. Plus précisément, d’après l’article premier du code de procédure
pénale malgache : « L’action publique pour l’application des peines est mise en mouvement et
exercée par les Magistrats, précisément le ministère public, ou par les fonctionnaires
auxquels elle est confiée par la loi. L’alinéa 2 dispose aussi que cette action peut aussi être
mise en mouvement par la partie lésée.
Ensuite, l’action publique c’est l’objective d’emmener l’individu devant une juridiction
pénale pour qu’il soit condamné éventuellement à une peine et pour statuer sur la culpabilité
de cet individu.
Les acteurs de la poursuite dans le cadre des VBG au TPI sont les personnes et les institutions
impliquées dans l’enquête, dans les procédures des poursuites judiciaires et la recherche de
justice pour les victimes de VBG, visant à enquêter, poursuivre les auteurs présumés des
VBG.
La collaboration entre ces différents acteurs est essentielle pour assurer une poursuite
efficace. Plus précisément, il est important de noter que les victimes ou la partie civile
peuvent être parmi les acteurs de poursuite, et qui peuvent porter plainte auprès des autorités
judiciaires pour demander réparation de son préjudice, car sans leur témoignage et leur
coopération, il est difficile de poursuivre les auteurs présumés. En un mot, le plaignant est
celui qui peut déposer la plainte auprès du tribunal contre une personne ou une organisation. Il
espère obtenir réparation ou justice pour un préjudice subi. Mais, le prévenu, quant à lui, est
l'accusé d'avoir commis une infraction ou un acte répréhensible, en apportant sa défense en
prouvant son innocence.

SECTION 1 : La police judiciaire


La police judiciaire est une composante des forces de l’ordre, sous la direction du procureur
de la République au sein du TPI. Elle est chargée de l’enquête criminelle et de l’application de
la loi pénale, à mener des enquêtes approfondies, constater les infractions et rassembler les
preuves nécessaires à l’établissement de la vérité, d’exercer des fonctions spécifiques liées à
l’enquête et à la justice pénale, interroge les témoins ainsi que les suspects,
La police judiciaire a le pouvoir de constater les infractions à la loi, d’enquêter sur les
infractions pénales, de procéder à des arrestations, de rassembler des preuves, d’interroger les
suspects, de recueillir des dépositions et de rédiger des rapports d’enquête telle que
l’interrogation des suspects, des témoins et des victimes ; la perquisition de lieux, la saisie de
preuve, la collecte d’indices, la conduite de fouille, l’arrestation de suspects ou de personnes
soupçonnées d’avoir commis une infraction et la rédaction de procès-verbaux ;elle a
également la responsabilité de préserver la scène de crime et d’assurer la sécurité des
personnes impliquées.
Ainsi, la police judiciaire travaille en étroite collaboration avec le parquet, notamment les
procureurs et les substituts du procureur en leur fournissant les éléments d’enquête
nécessaires à la poursuite des affaires pénales et elle peut être sollicités pour recueillir des
informations, effectuer des enquêtes complémentaires ou fournir des expertises techniques.
Il est important de noter que la police judiciaire doit agir dans le respect des lois et des
procédures en vigueur, son action doit se conformer aux garantis juridiques prévus par le
système judiciaire malgache afin de préserver les droits des individus et de promouvoir un
processus équitable et impartial de la justice pénale car elle est généralement spécialisée dans
la lutte contre la criminalité.

I- Les autorités chargées de la police judiciaire


Selon l’article 123 du CPPM, la police judiciaire est chargée de constater les infractions à la
loi pénale, d’en rassembler les preuves et d’en rechercher les auteurs. Alors, elle est tenu
comme l’un des principaux auxiliaires du juge des poursuites, plus précisément le ministère
public et du juge d’instruction dans l’enquête sur les infractions pénales sur tout territoire de
Madagascar, en collectant des preuves, interpellant les suspects et en présentant aux autorités
judiciaires compétentes pour engager des poursuites pénales.

A- La composition de la police judiciaire


La police judiciaire est composée de différentes unités spécialisées chargées de l’application
de la loi et l’enquête sur les infractions pénales.
L’article 124 du CPPM affirme que la police judiciaire comprend des OSPJ, des OPJ, des APJ
et des fonctionnaires ou agents, auxquels la loi attribue certaines fonctions de police
judiciaire.

1- Officiers Supérieurs de Police Judiciaire


Ce sont les responsables hiérarchiques des unités de la police judiciaire, tels que le procureur
de la république et leurs substituts, les officiers du ministère public, le juge d’instruction. Leur
rôle est de superviser, de gérer les enquêtes criminelles ainsi que de diriger les forces de
police sous leur commandement. Ils ont généralement acquis une professionnelle significative
et ont atteint un grade élevé dans la hiérarchie de la police judiciaire.
L’article 125 du CPPM énumère les officiers supérieurs de police judiciaire:
- Les magistrats des sections du tribunal
- Le juge d’instruction ;
- Le procureur de la République et ses substituts ;
- Les officiers du ministère public.

2- Les officiers de police judiciaire

Ce sont des fonctionnaires spécialisés qui ont reçu une formation spécifique pour mener des
enquêtes criminelles, connaître les procédures légales, les techniques d’interrogation, la
collecte de preuves, la gestion de scènes de crime et d’autres compétences nécessaires pour
enquêter efficacement sur les infractions pénales.
Conformément à l’article 126 du CPPM, les OPJ sont :
- Les sous-préfets ;
- Les chefs d’arrondissement et leurs adjoints lorsqu’ils ne sont pas officiers du
ministère public ;
- Les chefs des services de sécurité et de police d’une province et leurs adjoints ;
- Les commissaires de police et les officiers de police ;
- Les officiers de police adjoints et inspecteurs de la sécurité nationale investis
individuellement de cette qualité par arrêté du Ministre de l’Intérieur ;
- Les officiers de gendarmerie et les gendarmes principaux ;
- Les gendarmes exerçant effectivement les fonctions de commandant de brigade, de
chef de poste ou de commandant de peloton ;
- Les gendarmes exerçant effectivement les fonctions d’adjoint à un commandant de
brigade, à un chef de poste ou à un commandant de peloton.

3- Les Agents des Polices Judiciaires


Les APJ sont chargés de mener des enquêtes criminelles dans le cadre judiciaire. Ils peuvent
être désignés dans différents corps de police, telles que la police nationale, la gendarmerie.
Leur rôle principal est de rassembler des éléments de preuve solides et crédibles pour aider à
la poursuit des auteurs présumés d’infractions pénales.
D’après l’article 127 du présent code, les agents de la police judiciaire sont :
- Les gendarmes ;
- Les officiers de police adjoints et inspecteurs de la sécurité nationale qui n’ont pas la
qualité d’officier de police judiciaire ;
- Les brigadiers et agents de la police ;
- Les agents de la police rurale.

B - L’encadrement de la police judiciaire


La police judiciaire n’est pas un organe indépendant. Dans l’exercice de ses attributions, elle
est placée sous la direction du procureur de la République du TPI, dans la mesure où c’est ce
dernier, conformément à l’article 124 alinéa 2 du CPPM: « le procureur de la République
dirige et coordonne l’action de tous les officiers, agents et fonctionnaires participant à la
police judiciaire, dans toute l’étendue de sa circonscription. C’est-à-dire que ce dernier a
compétence pour réaliser ou faire réaliser tous les actes nécessaires à la recherche et à la
poursuite des infractions à la loi pénale pour la manifestation de la vérité ».

II- L’enquête de police


Une enquête de police est une procédure menée par les forces de l'ordre dans le but
d'identifier, rassembler et analyser des preuves afin de réprimer une infraction. L'enquête de
police vise à collecter des informations et des éléments de preuve pour déterminer la vérité,
identifier les auteurs présumés et les présenter à la justice.
Lorsqu'une infraction est signalée, la police commence son enquête en recueillant des
renseignements auprès de la victime, des témoins et de toute autre personne pouvant fournir
des informations pertinentes. Les enquêteurs peuvent interroger les personnes impliquées,
examiner les lieux de l'incident, recueillir des preuves matérielles, telles que les
enregistrements vidéo ou audio.
L'enquête de police peut également impliquer la surveillance d'individus, l'utilisation de
techniques d'infiltration, la consultation de bases de données, la collaboration avec des experts
et la coopération avec d'autres organismes ou services de sécurité.
L'objectif final d'une enquête de police est de reconstituer les faits, de recueillir des preuves
solides et de présenter un dossier complet aux autorités judiciaires pour lancer des poursuites
pénales. L'enquête peut aboutir à une arrestation, à une mise en examen et à une comparution
devant le tribunal pour que les responsables présumés soient jugés.
De plus, l’enquête de police peut être une enquête de flagrance, prévue pour les infractions
dont la commission est en cours ou vient de s’achever ou une enquête non dénommée appelée
enquête préliminaire.

A- Enquête préliminaire
C’est une enquête menée par un OPJ quand les conditions de la flagrance ne sont pas réunies.
Elle est conduite par l’OPJ soit de sa propre initiative soit sur instruction du procureur.
L’enquête préliminaire présente un double intérêt, d’une part d’un élément recueilli au cours
de cette enquête peuvent éclairer le procureur sur l’opportunité de poursuivre l’infraction,
d’autre part, elle permet à l’OPJ d’arriver sur une enquête d’infraction flagrante, si au cours
de l’enquête préliminaire, un indice apparent d’un comportement délictueux apparait.
L'enquête préliminaire de police est une étape initiale d'une enquête criminelle. Elle a lieu
après la commission d'un crime présumé et vise à recueillir des informations et des preuves
nécessaires pour déterminer si une enquête plus approfondie est nécessaire.
Pendant l'enquête préliminaire de police, les agents chargés de l'enquête recueillent des
informations auprès des victimes, des témoins et des suspects, effectuent des relevés de la
scène du crime, collectent des preuves physiques et procèdent à une analyse préliminaire des
éléments disponibles.
Les pouvoirs de l’enquête préliminaire se manifestent sur les constatations, l’audition de
toutes personnes susceptibles de fournir des renseignements, les visites domiciliaires,
perquisition et saisie ainsi que la garde vue du suspect
L'objectif de cette enquête est de déterminer s'il existe suffisamment de preuves pour étayer
les accusations criminelles et justifier la poursuite de l'affaire devant les tribunaux. Si les
preuves recueillies pendant l'enquête préliminaire sont insuffisantes, l'affaire peut être
abandonnée faute de preuves. Mais, il convient de noter que les procédures et les pratiques
spécifiques de l'enquête préliminaire peuvent varier d'un pays à l'autre, en fonction des lois et
des procédures judiciaires en vigueur dans chaque juridiction.

B- Enquête de flagrance
C’est une enquête de police diligentée dans la situation de flagrance, d’urgence justifiée par la
nécessité d’apporter une réaction pénale rapide pour mettre fin au trouble causé par
l’infraction, pour conserver les preuves.
C’est aussi une procédure d'enquête criminelle qui intervient lorsqu'un crime est commis sous
les yeux des autorités ou peu de temps avant leur intervention. L'enquête de flagrance permet
aux forces de l'ordre d'agir immédiatement, sans mandat préalable, pour prévenir la fuite des
suspects et recueillir rapidement des preuves. Lorsqu'un crime est commis de manière
flagrante, les policiers ou gendarmes présents sur les lieux peuvent procéder à l'interpellation
immédiate des auteurs présumés et à la saisie des objets liés à l'infraction. Ils peuvent
également entendre les témoins et recueillir leurs déclarations.
L'enquête de flagrance peut être menée par les forces de l'ordre, le procureur de la
République et, éventuellement, le juge d'instruction. Si les preuves recueillies lors de l'enquête
de flagrance sont jugées suffisantes, l'auteur présumé du crime peut être déféré devant un juge
pour une éventuelle mis en examen et poursuite judiciaire.
Cette procédure permet d'agir rapidement et efficacement pour préserver les preuves et
garantir la sécurité du public. Cependant, il est important de respecter les droits fondamentaux
des suspects, tels que le droit d'être informé de leurs droits, le droit à un avocat et le droit de
ne pas s'auto-incriminer.

1- Le domaine de la flagrance
Le domaine de la flagrance est une notion juridique concernant les infractions en cours
ou récemment commises, et qui permet aux autorités compétentes d'intervenir
immédiatement, sans nécessité de passer par une procédure préalable.
En matière pénale, la flagrance se caractérise par la constatation directe et actuelle d'un crime
ou d'un délit puni d'une peine de prison. Il peut s'agir d'une infraction qui est en train de se
produire, qui vient de se produire ou dont les traces sont encore fraîches. Lorsqu'un fait
constitutif d'une infraction flagrante est constaté, les autorités habilitées (police, gendarmerie,
etc.) peuvent procéder à l'interpellation et à la mise en garde à vue de l'auteur présumé, sans
avoir besoin d'une autorisation préalable d'un juge d'instruction ou d'un procureur. La
personne interpellée peut alors être rapidement présentée au procureur de la République, qui
décide des suites à donner à la procédure.
La flagrance permet ainsi une réaction immédiate des autorités compétentes pour
prévenir la commission d'autres infractions, sécuriser le lieu de l'infraction et rassembler
rapidement les preuves nécessaires à l'enquête ultérieure. Le flagrant veut dire que l’infraction
se commet actuellement ou vient de se commettre.

L’article 206 du CPPM prévoit: « Est qualifié crime ou délit flagrant le crime ou le délit
qui se commet actuellement, ou qui vient de se commettre. »
 Flagrant délit assimilé : Il y a aussi crime ou délit flagrant lorsque, dans un temps très
voisin de l’action, la personne soupçonnée est poursuivie par la clameur publique, ou est
trouvé en possession d’objet ou de présente des traces ou indices, ne sont pensés qu’elle a
participé au crime ou au délit qui vient de se commettre.

 Est assimilé au crime ou délit flagrant : Tout crime ou délit qui a été commis dans
une maison dont le chef requiert la police judiciaire de le constater.

2- La conduite de l’enquête de flagrance


C’est l'ensemble des actes et mesures pris par les autorités compétentes pour établir les faits et
recueillir les preuves lorsqu'une infraction flagrante est constatée.
Les opérations de l’enquête de flagrant délit est conduite par l’OPJ premier arrivé sur les
lieux. Il veille à la conservation des indices susceptibles de disparaitre et de tous ceux qui
peuvent servir à la manifestation de la vérité. Il peut procéder de lui-même aux investigations
nécessaires : relever des indices, perquisitions domiciliaires en principe sans le consentement
de la personne concernée, audition de la personne réquisitionnée.
Une fois l'enquête de flagrance terminée, les enquêteurs transmettent le dossier au procureur
de la République, qui décide des suites à donner à la procédure. Il peut décider de poursuivre
l'auteur présumé devant les juridictions compétentes, ou de classer l'affaire sans suite si les
éléments réunis ne permettent pas de poursuivre l'enquête.

III- Les actes d’enquête


Ce sont des actions concrètes entreprises par les enquêteurs lors d'une enquête afin de récolter
des preuves et obtenir des informations pertinentes pour élucider un crime ou une infraction.
Il s'agit de différentes étapes et démarches nécessaires pour mener à bien l'enquête et
rassembler les éléments permettant de reconstituer les faits, d’une part les mesures matérielles
permettant de recueillir les indices et preuves, d’autre part les mesures personnelles et
coercitifs qui sont des mesures restrictives de liberté.

A- Les mesures matérielles


1- Les auditions
Les auditions font partie des actes d'enquête, consistant à interroger une personne dans le
cadre d'une enquête criminelle ou d'une procédure judiciaire. La personne est invitée à fournir
des informations, des déclarations ou des témoignages sur les faits concernés, durant cette
audition. Dans ce cas, la personne est généralement interrogée par un ou plusieurs enquêteurs
qui notent ses déclarations. Les auditions peuvent être enregistrées audio visuellement,
enregistrées par écrit ou transcrites pour être utilisées comme preuves lors d'une procédure
judiciaire ultérieure.
Il est important de noter que lors d'une audition, la personne interrogée a généralement le droit
d'être assistée par un avocat ou d'avoir un témoin de son choix. De plus, les auditions doivent
être menées dans le respect des droits fondamentaux des personnes, tels que le droit à la
présomption d'innocence et le droit de ne pas s'auto-incriminer.
L’OPJ peut convoquer pour une audition, toutes personnes susceptibles de disposer
d’information utile pour l’enquête.

2- La perquisition et saisie et la visite domiciliaire


La perquisition et saisie, ainsi que les visites domiciliaires, font également partie des actes
d'enquête utilisés par les autorités lorsqu'ils disposent d'un mandat judiciaire. Ces mesures ont
pour objectif de rechercher et de recueillir des preuves ou des éléments matériels liés à une
infraction présumée.
La saisie est une opération par laquelle les autorités pénètrent dans un lieu, tel qu'une
maison, un bureau ou un véhicule, avec un mandat délivré par un juge. Au cours de la
perquisition, les enquêteurs peuvent fouiller activement le lieu à la recherche d'objets, de
documents ou de substances en lien avec l'affaire en cours. Si des éléments pertinents à
l'enquête sont découverts, ils peuvent être saisis et utilisés comme preuves lors d'une
procédure judiciaire.
La visite domiciliaire est une mesure similaire à la perquisition, mais peut être réalisée
sans mandat judiciaire dans des situations spécifiques et d'urgence. Les autorités peuvent
effectuer une visite domiciliaire lorsque des circonstances exceptionnelles le justifient,
comme le risque d'atteinte à la vie, à l'intégrité physique ou à la liberté d'une personne.
Toutefois, dans la plupart des pays, une visite domiciliaire sans mandat est soumise à des
conditions strictes et doit être autorisée par un officier de police supérieur.
Il convient de noter que tant la perquisition et saisie que les visites domiciliaires sont
encadrées par le droit afin de protéger les droits fondamentaux des individus, car les autorités
doivent s'assurer de respecter la vie privée et la dignité des personnes lors de ces opérations,
par exemple. Dans certains cas, les preuves recueillies par le biais de perquisitions ou de
visites domiciliaires peuvent être remises en question si elles ont été obtenues de manière
illégale ou abusive.
Par conséquent, il est essentiel de respecter les règles de procédures légales lors de la
mise en œuvre de ces mesures d'enquête.Ce sont des actes susceptibles d’être menés aussi
bien dans l’enquête de flagrance que dans l’enquête préliminaire. Dans le cadre de la
flagrance, l’OPJ procède sans autorisation à la perquisition mais doit simplement en informer
préalablement le procureur.

B- Les mesures personnelles ou coercitifs


Les mesures personnelles et coercitives désignent des actions prises par les autorités
compétentes pour restreindre la liberté individuelle ou contraindre une personne à se
conformer à certaines obligations dans le cadre d'une enquête ou pour prévenir un danger
imminent. Ces mesures sont généralement prises lorsque les autorités estiment qu'il existe une
menace pour la sécurité publique, l'ordre public ou lorsqu'il y a des soupçons de commission
d'une infraction.
Ces mesures, bien qu'elles restreignent la liberté individuelle, sont régies par le droit et
doivent être justifiées par des raisons valables. Les autorités compétentes doivent respecter les
droits fondamentaux des individus et suivre des procédures légales spécifiques pour mettre en
œuvre ces mesures personnelles et coercitives.
Ainsi, au cours de l’enquête, l’OPJ dispose de pouvoir pouvant porter atteinte de la liberté
individuelle.

1- Le maintien des témoins sur place et la vérification d’identité


Le maintien des témoins sur place et la vérification d'identité sont deux procédures
utilisées par les autorités pour assurer la sécurité publique, maintenir l'ordre et effectuer des
enquêtes. D’abord, lorsqu'une situation nécessite une enquête, les autorités peuvent décider
de maintenir les témoins sur place afin de garantir l'intégrité des preuves et d'obtenir des
informations précieuses pour l'enquête. Cela peut inclure des témoins oculaires, des victimes
ou des personnes ayant connaissance d'informations pertinentes.
Cet acte peut être effectué dans des lieux publics ou privés, tels que des scènes de crime,
des accidents ou des rassemblements importants. Les témoins seront invités à rester dans un
endroit spécifique pendant la durée de l'enquête afin d’être interrogés, donner des déclarations
ou fournir tout autre renseignement utile. Ceci est fait dans le but de prévenir la dissipation
des preuves, l'influence des témoins par des tiers ou toute tentative d'échapper à la
responsabilité.
Ensuite, la vérification d'identité est une mesure utilisée par les autorités pour confirmer
l'identité d'une personne donnée. Cela peut se produire dans différentes situations, telles que
des contrôles de police, des enquêtes de sécurité ou lorsqu'il existe des raisons valables de
croire qu'une personne ne donne pas son véritable nom ou qu'elle est impliquée dans des
activités illégales. Les autorités peuvent demander à une personne de fournir des documents
d'identification, comme une carte d'identité, un passeport ou un permis de conduire. Elles
peuvent également prendre des empreintes digitales, des photos ou d'autres données
biométriques afin d'établir l'identité d'une personne de manière précise.
Il est important de noter que ces mesures doivent être mises en œuvre conformément aux lois
et aux procédures légales en vigueur dans chaque juridiction. Ces mesures ne sont
envisageables que dans le cadre d’une enquête de flagrance.
L’OPJ peut :
 Interdire à toutes personnes sous peines de sanction pénale de s’éloigner du lieu de
l’infraction jusqu’à clôture de ses opérations.
 Vérifier ou contrôler l’identité de la personne concernée.

2- Les réquisitions
Les réquisitions sont des demandes officielles émises par les autorités compétentes,
pour obtenir la collaboration ou l'accès à des informations, des documents ou des biens dans
le cadre d'une enquête, d'une procédure judiciaire ou d'une autre situation légale.
Ils peuvent être émises par différents acteurs, tels que des procureurs, des juges, des
enquêteurs ou des autorités administratives. Ils peuvent être adressés à des individus, des
institutions, des entreprises ou d'autres entités ayant des informations ou des ressources
nécessaires pour l'enquête ou la procédure en cours.
L’OPJ peut recueillir toutes personnes ayant une qualification pour les nécessités de
l’enquête, c’est-à-dire des personnes qualifiées pour procéder à des recherches, examen
technique ou scientifique (médecin légiste et interprète, médecin, informaticien) après en
avoir informé le procureur.

3- La garde à vue
C’est une mesure coercitive prévue par la loi qui permet aux autorités judiciaires de
priver temporairement une personne de sa liberté de mouvement pour les besoins d'une
enquête pénale. Elle est utilisée dans le cadre d'une procédure judiciaire lorsqu'il y a des
raisons plausibles de soupçonner qu'une personne a commis ou tenté de commettre une
infraction.
C’est aussi une mesure de contrainte qui peut être décidée aussi bien au cours de
l’enquête flagrante qu’au cours de l’enquête préliminaire. Seuls les officiers de police
judiciaire peuvent placer en garde à vue.
C’est une mesure privative de liberté décidée par l’OPJ contre une personne à laquelle il
existe des indices graves de culpabilité.

Lorsqu'une personne est placée en garde à vue, elle est détenue dans un lieu spécifique,
généralement dans un poste de police ou une gendarmerie, et est soumise à des restrictions
quant à ses droits et libertés. La durée de la garde à vue ne peut excéder 48 heures d’après
l’article 46 du CPPM, sauf si le magistrat du ministère public est absent de sa résidence, dans
ce cas ce délai est porté à 3 jours. Passé ce délai, la personne retenue doit obligatoirement être
relâchée ou conduite devant un magistrat compétent.
Pendant la garde à vue, la personne peut être interrogée par les enquêteurs, et sa
présence peut également permettre la réalisation de certaines mesures d'enquête, telles que des
perquisitions ou des prélèvements biologiques.

SECTION 2 : Le ministère public

Le ministère public est une institution qui représente l'intérêt général et participe à l'exercice
de l'action publique dans le cadre de la justice pénale. Il est chargé de veiller au respect et à
l'application de la loi pénale au nom de la société, par le fait de représenter l'intérêt général
dans les affaires pénales. Il veille à la protection de la société et à la défense de l'ordre public.
Ce ministère public intervient à différents stades de la procédure pénale, par le biais des
poursuites contre les personnes soupçonnées d'avoir commis des infractions pénales, en
enquêtant sur les faits et en rassemblant les éléments de preuve. Il est notamment compétent
pour initier des enquêtes préliminaires, délivrer des convocations et des mandats (par
exemple, mandats d'arrêt ou mandats de perquisition), et interroger les personnes concernées.
C’est la partie publique de poursuite de l’infraction, et est tenu comme le représentant de la
société.
Le ministère public est un corps hiérarchisé de magistrat, qualifié de « magistrat
debout » parce qu’il se lève à l’audience pour présenter oralement leur réquisition et
prononcer leur réquisitoire. Le procureur de la République est sous la dépendance relative de
l’exécutif en la personne du garde des sceaux et le ministre de la justice car c’est lui qui est le
représentant du ministère public auprès du TPI. Plus précisément, c’est le procureur de la
République qui dirige le parquet et ce sont en fait tous les magistrats du parquet qui
représentent le ministère public, lui permettant évidement de déléguer certaine tâche
importante.
Le procureur ou son substitut a pour mission de veiller l’application de la loi et de
poursuivre les auteurs de l’infraction pénale y compris les VBG. Ce dernier veille à la bonne
application de la loi, au respect de l’ordre public et défendre l’harmonie et l’intérêt de la
société devant les juridictions, en examinant les preuves, engageant les poursuites pénales et
représentant de l’État dans les affaires judiciaires. Il est tenu comme responsable de l’analyse
des preuves et de la décision de poursuivre ou non les auteurs présumés devant le tribunal.
Confirmé par l’article 147 du CPPM : « le ministère public exerce l’action publique. Il veille
à l’application de la loi. Il assure l’exécution des décisions de justice ».

I- L’organisation du ministère public


Le ministère public est une autorité indépendante composé de magistrats du parquet, qui
exerce une fonction indépendante de l’exécutif et de tribunaux. Celui du TPI est généralement
organisé en plusieurs niveaux hiérarchiques, comprenant le procureur général près de la cour
d’appel, les avocats généraux et substituts généraux, le procureur de la République et les
substituts du procureur, les greffiers du parquet et de l’officier du ministère public. Ils sont
chargés de représenter les intérêts de l’Etat et de veiller à l’application de la loi lors des
procès.
Le ministère public à Madagascar est placé sous l'autorité du procureur général de la
République qui est assisté par des avocats généraux, des conseillers référendaires et des
substituts généraux. Ce procureur général dirige le parquet général, qui exerce son autorité sur
l'ensemble du territoire national.
Au niveau local, on retrouve les procureurs de la République, qui sont à la tête du
parquet de chaque TPI. Ils sont aussi assistés par des substituts du procureur, qui exercent
différentes missions, comme la conduite d'enquêtes préliminaires, la direction des audiences
et la prise de réquisitions lors des procès.
Il est important de noter que dans le système judiciaire malgache, le ministère public
joue un rôle central dans l'ensemble des procédures pénales. Les procureurs de la République
ont le pouvoir de mettre en mouvement l'action publique, de diriger les enquêtes, de requérir
devant les tribunaux et de participer aux décisions judiciaires. Il convient également de
souligner que le ministère public en tant qu'organe de l'État se doit de respecter les principes
de légalité, d'impartialité et d'indépendance dans l'exercice de ses fonctions.
L'organisation du ministère public à Madagascar est basée sur une structure hiérarchique,
avec un procureur général de la République à la tête du parquet général et des procureurs de la
République à la tête des parquets locaux, lesquels sont des entités du système judiciaire
chargées de représenter l’intérêt public et d’exercer l’action publique dans les procédures
criminelles.

Selon l’article 150 du CPPM, le ministère public comprend :


- Le procureur général près la cour d’appel ;
- Les avocats généraux et substituts généraux ;
- Les procureurs de la République et leurs substituts ;
- Les magistrats affectés à une section de tribunal ;
- Les officiers du ministère public.

A- Les greffiers du parquet


Ce sont des fonctionnaires judiciaires qui travaillent sous la direction du parquet, et sont
chargés de la gestion administrative et du suivi des procédures pénales. Ils dirigent les actes
d’acquisition, les réquisitions du ministère public et les autres documents nécessaires aux
procédures pénales. Leur rôle consiste à assurer le bon fonctionnement administratif et
procédural des affaires pénales traitées par le tribunal.
Les principales responsabilités des greffiers du parquet comprennent la gestion des
dossiers, comme tels:
- Ils sont chargés de l’enregistrement, de la numérotation liée aux affaires pénales,
c’est-à-dire, de veiller à ce que tous les documents pertinents soient correctement
archivés et accessibles.
- Les greffiers du parquet aident à préparer les audiences en rassemblant les pièces du
dossier, en convoquant les parties et les témoins, et en s’assurant que tous les actes
nécessaires sont accomplis.
- Ils assistent les magistrats du parquet en rédigeant des actes, des courriers, des
décisions et autres documents juridiques nécessaires.

Ainsi, les magistrats du parquet ont plusieurs responsabilités, notamment la réception et


l’enregistrement des plaintes et des procédures pénales, la tenue des registres et des dossiers
judiciaires, la préparation des actes des procédures telles que les convocations, les réquisitions
et les notifications, ainsi que la rédaction des procès-verbaux d’audience pour prendre des
notes, enregistrer les débats, gérer les pièces à conviction et les documents relatifs à l’affaire.

A- Le ministère public au TPI


1- Le procureur de la république
Le procureur de la république est la plus haute autorité représentant le ministère public au
niveau du tribunal de première instance, il est un magistrat du parquet chargé de représenter
l’Etat dans le domaine pénal, est responsable de la supervision et de la coordination de toutes
les activités du parquet non une affaire pénale, la direction des investigations et l’exercice de
l’action publique devant les tribunaux.
Le procureur de la république peut être assisté par d’autres magistrats, tels que les substituts
du procureur, pour l’aider dans ses fonctions, en tant que chef du parquet au niveau de
juridiction comme au tribunal de première instance. Il exerce une autorité importante dans le
processus pénal et est un acteur essentiel de l’administration de la justice, ces responsabilités
comprennent la présentation des affaires devant les tribunaux et dirigé les poursuites pénales.
Il joue un rôle essentiel dans l’application de la loi, la recherche de la vérité et la protection
des intérêts de la société dans le cadre des procédures pénales. Plus spécifiquement, les
fonctions du procureur de la république peuvent inclure : diriger les enquêtes et décider s’il
convient d’engager des poursuites pénales en fonction des éléments recueillis ; présentés des
acquisitions devant les tribunaux pour des infractions criminelles ; représenter l’Etat dans les
procédures judiciaires et défendre l’intérêt public ; superviser et coordonner les activités du
parquet dans sa juridiction ; fournir des avis juridiques aux autorités et force de l’ordre en
matière pénale ; travailler en collaboration avec les partenaires de la justice pénale pour
garantir l’application efficace et équitable de la loi.

2- Les substituts du procureur


Ensuite, les substituts sont des magistrats du ministère public qui exerce des fonctions
importantes dans le cadre de l’administration de la justice pénale, ils sont généralement placés
sous l’autorité hiérarchique et fonctionnelle du procureur de la république dans ses fonctions.
Ainsi, les substituts du procureur sont chargés de représenter l’Etat et de défendre l’intérêt
public dans les affaires pénales, participe aux audiences, formule les réquisitions et représente
le ministère public dans les affaires qui leur sont assignées. Ils jouent un rôle actif dans la
représentation des intérêts de l’Etat et de la société lors des procès pénaux, ils ont plusieurs
responsabilités, notamment la participation à l’audience, la présentation des charges contre les
prévenus, la collecte des preuves, l’interrogatoire des témoins et des experts, la rédaction des
réquisitions (demande de condamnation ou d’acquittement) et la prise de position sur les
peines à infliger. Ils travaillent en étroite collaboration avec les enquêteurs de polices et les
juges d’instructions pour assurer la bonne conduite des affaires pénales, les substituts du
procureur sont des acteurs clés du système judiciaire malgache, contribuant à la mise en
œuvre de la justice et à l’application de la loi.
Bref, les fonctions principales des substituts du procureur devant le tribunal de première
instance peuvent inclure : engager des poursuites pénales contre les personnes soupçonnées
d’avoir commis des infractions criminelles ; analyser les éléments de preuves et enquêter sur
les affaires pénales pour déterminer s’il y a lieu de poursuivre ; présenter des accusations
criminelles devant le tribunal de première instance et fournir des preuves pour étayer leur cas ;
représenter l’Etat dans les procédures judiciaires et faire valoir les intérêts publiques en
matière pénale ; fournir des avis juridiques aux autorités et force de l’ordre en matière pénale.

B- L’officier du ministère public


L’officier du ministère public est une fonction clé dans le système judiciaire à Madagascar. Il
représente l’accusation dans les affaires pénales, et chargé d’engager des poursuites contre les
auteurs présumés d’infractions pénales et de présenter les dossiers et preuves devant le
tribunal.
L’officier du ministère public mène des enquêtes préliminaires sur les infractions pénales afin
de déterminer s’il y a suffisamment de preuves pour engager des poursuites. Ainsi, il peut
ordonner des perquisitions, interroger des suspects et recueillir des éléments de preuve. Cette
dernière formule des requêtes devant le tribunal, telles que des demandes de mandats d’arrêt,
de prolongation de détention provisoire ou de saisie des biens, et il représente également les
arguments de l’accusation lors des audiences et des plaidoiries. L’officier du ministère public
supervise aussi les enquêtes menées par la police et d’autres organismes chargés de
l’application de la loi pour respecter les droits des suspects.
Dans certains cas, l’officier du ministère public joue donc un rôle essentiel dans la poursuite
des infractions pénales à Madagascar et dans la défense de l’intérêt public en matière de
justice, et il a le pouvoir de requérir des peines et de faire appel des décisions de justice.

.
II- Les attributions du ministère public au TPI
Tout d’abord, le ministère public au sein du tribunal de première instance a plusieurs
attributions et responsabilités dans le cadre des procédures pénales.
D’après l’article 158 alinéa premier du CPPM, les attributions du procureur de la République
et ses substituts,« Le procureur de la République est chargé de la recherche et de la poursuite
de toutes les infractions dont la connaissance appartient aux juridictions répressives de son
ressort. »
Ensuite, au tribunal de première instance, c’est le procureur de la République qui sont à la
charge de la poursuite des infractions car il est le premier représentant du ministère public au
sein de ce tribunal. Il a pour mission de représenter l’Etat et d’assurer la défense de l’ordre
public et des intérêts de la société dans le cadre des procédures judiciaires. C’est lui qui estle
parti principal à un procès, soit en qualité de demandeur, soit en qualité de défendeur. Ce
dernier est le juge d’opportunité des poursuites des infractions, seul qui a le pouvoir d’exercer
la mise en œuvre de l’action publique c’est-à-dire que lui seul va avoir la possibilité, le
pouvoir d’effectuer des actes de procédure qui sont nécessaire à cet exercice.
Il convient de noter que les attributions du ministère public au tribunal de première instance
peuvent varier en fonction de la nature et de la gravité des infractions. Les procureurs de la
République ont le pouvoir de mettre en mouvement l'action publique, de diriger les enquêtes,
de requérir devant les tribunaux et de participer aux décisions judiciaires.Concrètement, les
attributions du ministère public au TPI comprennent :

A- L’action publique
Au TPI, le procureur de la république est chargé d’exercer l’action publique, c’est-à-dire de
représenter l’intérêt de la société dans les procédures pénales, il est responsable de
l’engagement des poursuites lorsque des infractions sont commises.
L’action publique désigne le pouvoir et la responsabilité de l’Etat d’engager des poursuites
judiciaires contre les personnes soupçonnées d’avoir commis une infraction pénale, il s’agit
d’un principe fondamental du système juridique qui vise à protéger l’ordre public et à
sanctionner les comportements répréhensibles. Il est exercé par le ministère public représenté
par les procureurs, les substituts du procureur ou les magistrats du parquet et qui a pour rôle
principal à l’application de la loi et à la poursuite des infractions pénales.
Les procureurs de la République ont le pouvoir d'initier les poursuites pénales en mettant en
mouvement l'action publique. Ils décident d'ouvrir une enquête préliminaire ou de renvoyer
l'affaire devant le tribunal. Cette action peut être aussi engagée suite à une plainte déposée par
la victime de l’infraction, mais elle peut également être déclenchée d’office par le ministère
public, même en l’absence de plainte. L’objectif est de garantir que les infractions pénales ne
restent pas impunies et que les auteurs de ces infractions soient traduits en justice. L’exercice
de l’action publique implique plusieurs étapes, telles que l’enquête préliminaire, l’instruction,
le jugement et l’éventuelle exécution des sanctions
Il est important de souligner que l’action publique est distincte de l’action civile, qui vise à
obtenir une réparation pour les préjudices subis par la victime de l’infraction, l’action
publique concerne l’intérêt générale de la société, tandis que l’action civile vise à compenser
les dommages spécifiques causés à la victime.
B- La poursuite des infractions
Selon l’article 162 du CPPM : « Le procureur de la République procède ou fait procéder à
tous les actes nécessaires à la recherche et à la poursuite des infractions.
A cette fin il dirige, dans toutes l’étendue du ressort de son tribunal, l’activité des magistrats
et officiers du ministère public, ainsi que celle de tous les officiers et agents de la police
judiciaire. »
Il représente l’accusation lors des audiences devant le tribunal de première instance, et
présente les charges, interroge les témoins, fait valoir les preuves et plaide en faveur de la
condamnation des personnes accusées d’infractions, c’est-à-dire que le ministère public
engage des actions pénales contre les personnes accusées d’avoir commis des infractions.
Cette poursuite des infractions dispose que « Tous les actes de poursuite de ministère public
tendant à une inculpation, à la saisine d’un juge d’instructions ou d’un tribunal et à
l’exécution de leur décision sont faits à la requête du procureur de la république ou en son
nom » prévu par l’article 172 du CPPM. Ensuite, l’alinéa 2 du présent code énonce aussi
que : « lorsque les actes tendent à la saisine des cours criminels ou à l’exécution de leurs
décisions, ils sont faits à la requête du procureur général en son nom » ; c’est-à-dire que s’il
s’agit d’une affaire criminelle, c’est le procureur général qui va présenter le ministère public
devant une juridiction compétant.
C- L’instruction

Le procureur de la République est chargé de mener l’instruction des affaires pénales au TPI en
collaboration avec les enquêteurs de police, les juges d’instructions, il mène des enquêtes
préliminaires pour rassembler les éléments de preuves et évaluer la culpabilité présumée des
personnes impliquées dans une affaire pénale et peut ordonner des actes d’enquête comme des
interrogatoires, des perquisitions ou des expertises.
Une instruction dans le contexte juridique, désigne le processus par lequel un juge examine
les éléments de preuves et rassemble les informations nécessaires pour statuer une affaire,
l’instruction est généralement menée dans le cadre d’une procédure pénale pour déterminer la
culpabilité ou l’innocence d’une personne accusée d’une infraction. Pendant l’instruction, le
juge peut effectuer différentes actions telles que l’interrogatoire des témoins, l’audition des
parties impliquées, la collecte des documents, les expertises techniques, les perquisitions et
d’autres mesures d’instructions jugées nécessaires. L’objectif principal de l’instruction est de
rassembler les éléments de preuves afin de permettre aux juges de prendre une décision
éclairée sur l’affaire ; une fois que l’instruction est terminée, le juge peut rendre une décision
ou transmettre le dossier à une juridiction supérieure pour un jugement ultérieur.
D- La protection des intérêts de la société
Le procureur représente l’Etat dans les procédures judiciaires et défend l’intérêt générale de la
société dans le respect du droit, c’est-à-dire qu’il veille à ce que les intérêts de la société
soient préservées lors des procédures judiciaires. Il peut demander des mesures de protection
pour les victimes, demander des peines appropriées pour les accusés et faire appel de certaines
décisions judiciaires s’il le juge nécessaire.
La protection des intérêts de la société fait référence à la notion selon laquelle les actions et
les décisions prises par les institutions, les autorités et les individus devraient être guidés par
le souci de préserver et de promouvoir le bienêtre collectif, le bien commun et les intérêts de
l’ensemble de la société. Cela signifie que les mesures prises par les gouvernements, les
organismes règlementaires, les entreprises et les citoyens devraient tenir compte des
conséquences sur l’ensemble de la société, plutôt que de se concentrer uniquement sur des
intérêts particuliers ou individuels. La protection des intérêts de la société implique une
approche équilibrée qui vise à assurer le progrès social, économique et environnemental, tout
en préservant les droits et les valeurs fondamentales de la collectivité.
Bref, les domaines dans lesquels la protection des intérêts de la société est souvent mise en
avant comprennent la législation, les politiques publiques, la règlementation économique, la
protection de l’environnement, les droits de l’homme, la justice sociale et l’équité. L’objectif
est de trouver un équilibre entre les intérêts individuels légitimes et les intérêts collectifs, afin
de favoriser le bien-être commun et la durabilité à long terme de la société dans son ensemble.

Remarque :
Il est important de noter que le procureur est responsable de l’exécution des décisions de
justice rendus par le tribunal de première instance, il veille à ce que les peines prononcées
soient appliquées et que les mesures de réparation prévue soit mise en œuvre mais il ne juge
pas et ne prononce aucun jugement.Le procureur peut diriger lui-même une enquête
préliminaire ou déléguer cette mission à un substitut du procureur, il peut demander des
perquisitions, des auditions et toute autre mesure nécessaire à la recherche de la vérité ; puis,
il a le droit de prendre des réquisitions écrites ou orales devant le tribunal de première
instance, formule ses réquisitions en fonction de l'évaluation des faits et de la gravité de
l'infraction, en vue d'une décision judiciaire équitable.Puis, il a également le pouvoir d'exercer
des recours en appel ou en cassation lorsque la décision rendue par le tribunal de première
instance ne satisfait pas ses attentes.

B- Le ministère public près de la cour d’appel


Les procureurs généraux et avocats généraux sont des magistrats du parquet présent au sein de
la cour d’appel. Les procureurs généraux et avocats généraux jouent un rôle clé dans la
poursuite des affaires pénales, l’examen des appels et la représentation de l’Etat dans les
procédures judiciaires, c’est-à-dire qu’ils font partie du ministère public et sont responsables
de la représentation des intérêts de l’Etat devant les tribunaux. C’est ainsi qu’ils occupent des
postes de hauts niveaux et sont responsables de la supervision et de la coordination des
activités des procureurs de la république et de leurs substituts au TPI.
Leur rôle principal est d’exercer une autorité et une influence considérable dans le
système judiciaire malgache, en veillant l’application de la loi, de mener des enquêtes
préliminaires, de poursuivre les auteurs présumés d’infractions et de soutenir l’acquisition lors
des procès.
1- Le procureur général
C’est le magistrat qui dirige le ministère public dans un ressort géographique plus vaste
que celui d’un TPI, et le représentant du ministère public au sein de la cour d’appel, qui tienne
le plus haut responsable du parquet dans le système judiciaire, c’est-à-dire le chef du parquet
général qui est l’institution chargée de représenter l’intérêt de l’État et de la société dans le
domaine de la justice pénale. Il peut donner aussi des instructions au procureur de la
république et peut décider de faire appel à des décisions de justice rendue dans son ressort, par
le fait de superviser l’ensemble des procureurs et substitut du parquet de la cour d’appel. En
fait, c’est le responsable de la coordination des activités du parquet, de la répartition des
affaires entre les magistrats, et veille à l’application cohérente des lois et des procédures
pénales pour assurer que les procureurs respectent les procédures légales et agisse de manière
équitable dans le traitement des affaires.
Cependant, le procureur général est tenu comme responsable de l’exercice de l’action
publique en décidant de l’opportunité des poursuites dans les affaires pénales et supervise les
enquêtes menées par les OPJ. Il peut ainsi décider de poursuivre ou de classer une affaire en
fonction des preuves et des éléments présentés en donnant des instructions au procureur en
matière d’enquête, d’audition des témoins, d’arrestation car c’est lui qui représente l’Etat dans
les procédures judiciaires et veille à ce que les intérêts de l’Etat soient protégés et défendus.
Il se peut que ce procureur général entretient des relations avec d’autres autorités du
système judiciaire, tels que les juges, les avocats et les forces de l’ordre sur des questions
juridiques, politiques de justice pénale et des réformes judiciaires, dans la participation à
l’élaboration des politiques judiciaires et formulation des recommandations pour améliorer
l’efficacité et l’efficience des poursuites pénales.
Sachant que les pouvoirs du procureur général à Madagascar sont définis par la
législation nationale et peuvent évoluer en fonction des réformes et des changements
institutionnels.

2- Les avocats généraux


Ce sont des magistrats du ministère public , qui sont chargés de représenter l’Etat dans les
affaires devant la cour d’appel, de même, fonctionnaires du ministère public qui représente
l’Etat dans les procédures judiciaires. Ces derniers peuvent donner des avis sur les différentes
affaires portées devant la cour d’appel, et peut également faire appel des décisions de justice
rendues en matière pénale.
Les avocats généraux sont responsables de différentes tâches, notamment l’instruction des
affaires pénales, la poursuite des infractions devant les tribunaux et la présentation des
arguments de l’Etat lors des audiences et ils jouent un rôle crucial dans les processus
judiciaires, en présentant les preuves contre les prévenus, en formulant des réquisitions et en
faisant valoir les intérêts de la société. Ils interviennent à différents niveaux de juridictions
depuis le TPI jusqu’à la cour d’appel et à la cour suprême.

CHAPITRE 2 : LES JUGES DES VBG AU TPI


Il existe des chaînes des juges sur les VBG auprès du TPI, qui sont les juges d’instruction
ainsi que les juges du siège, tels que les juges d’enfants et les juges des majeurs, dont chaque
partie est assistée par un greffier.

SECTION 1 : LE JUGE D’INSTRUCTION


Le juge d'instruction est une figure importante du système judiciaire, présente dans de
nombreux pays, y compris à Madagascar. Sa fonction principale est de mener des enquêtes
préliminaires dans des affaires pénales complexes et de rassembler des preuves pour
déterminer s'il existe suffisamment d'éléments pour renvoyer l'affaire devant une juridiction
compétente.
Généralement, il est nommé par le TPI et exerce ses fonctions de manière indépendante. Il
peut être amené à ordonner des perquisitions, des saisies, des auditions de témoins ou des
expertises. Il peut également convoquer les parties concernées et les interroger pour obtenir
des informations utiles à l'enquête.
Le rôle du juge d'instruction diffère de celui du juge au TPI, car il est spécifiquement chargé
de mener l'instruction préliminaire et non d'entendre les plaidoiries des parties et de rendre un
jugement final.
En effet, le juge d'instruction a pour rôle de mener des enquêtes préliminaires dans des
affaires pénales et de rassembler les preuves pour déterminer s'il existe suffisamment
d'éléments pour renvoyer l'affaire devant une juridiction compétente. Il agit de manière
indépendante et veille au respect des droits fondamentaux des parties tout au long de la
procédure. Le juge d’instruction possède dans la recherche des preuves des pouvoirs
considérables et jouit d’une grande indépendance dans la conduite de l’instruction.
À la fin de l'instruction, ce dernier rédige un document appelé "ordonnance de règlement"
dans lequel il indique s'il y a suffisamment de preuves pour renvoyer le dossier devant une
juridiction compétente pour un procès. Ainsi, une fois qu’il a des preuves, il peut estimer que
l’affaire mérite d’être jugé, en rendant une « ordonnance de renvoi » devant la juridiction de
jugement.
I- La saisine du juge d’instruction
C’est un acte de transmission d’une affaire pénale au juge d’instruction, au moment où le juge
d’instruction est officiellement chargé de mener une enquête sur une affaire donnée. Alors,
c’est une méthode d’approche de manière à provoquer l’action.
L’article 245 du CPPM dispose que : « Le juge d’instructions ne peut informer qu’après
avoir été saisi soit par le ministère public, ou par le plaignant constitué partie civile, soit par
une administration publique. »
A- Les modes de saisine de juge d’instruction
On a déjà dit que c’est le ministère public qui saisit le juge d’instruction, c’est-à-dire que le
procureur de la République met l’action publique en mouvement. Ses pouvoirs se borne
lorsqu’il est saisi d’une dénonciation, d’un délit ou d’un crime, à recueillir le juge
d’instruction, d’ordonner qu’il en soit informé et toutes autres mesures nécessaires. ce juge
d’instruction ne pouvant se saisir lui-même, ne peut ni commencer ni terminer une instruction
sans la réquisition écrite du procureur de la République.
Confirmé par son article 249 du CPPM : « À tout moment de l’instruction, soit le procureur
de la République par réquisitoire supplétif, soit le conseil de l’inculpé et celui de la partie
civile par requête, peuvent requérir le juge d’instruction de procéder à tous actes qu’ils
jugent utile à la manifestation de la vérité. »

B- La plainte avec constitution de la partie civile


L’article 123 du CPPM affirme que : « Toute personne qui se prétend lésée par un crime
ou un délit peut, en portant plainte, se constituer partie civile devant le juge d’instruction. »
Cette plainte peut servir de base pour la saisine du juge d’instruction lorsqu’une personne ou
une entité porte plainte pour une infraction pénale. Cette forme de plainte est un moyen
entrepris par la victime en vue de déposer directement une plainte au cabinet du juge
d’instruction, suivie du paiement d’une somme appelée « provision » pour que la plainte soit
recevable, sinon la plainte sera rejetée d’office. La partie civile peut se désister dans les 24
heures de la remise de plainte.

I- Détendue de la saisine
Le juge d’instruction ne peut instruire que pour l’infraction dont il est saisi. On dit qu’il est
saisi « in rem », mais à l’inverse, le juge d’instruction peut être saisi contre une personne
dénommée ou non selon l’article 246 du présent code : « le juge d’instruction peut être saisi
contre personne dénommée ou non dénommée. » Il peut donc poursuivre toute personne qui
lui paraisse avoir participé à l’infraction même si leur nom n’est pas spécifié dans la requête.
On dit que le juge d’instruction n’est pas saisi « in personae ».

II- Le pouvoir du juge d’instruction


L’instruction préparatoire est une phase ou une autorité appelée juridiction d’instruction et
saisi pour chercher, trouver et manifester la vérité afin de décider le renvoi ou non d’une
personne inculpée devant une juridiction de jugement.
En principe, cette procédure est mise en œuvre lorsqu’il s’agit d’un crime flagrant puni par la
loi d’une peine de mort ou de travaux forcés à perpétuité ; des crimes et délits dont les auteurs
sont inconnus ou enfuis à l’étranger et des infractions dont les auteurs sont mineurs.
Par rapport à sa mission, le juge d’instruction va alors accomplir de nombreux actes utiles à la
manifestation de la vérité, tels sont; auditionner des personnes poursuivies, faire des
perquisitions, ou encore, procéder à l’expertise. C’est pourquoi, ce juge d’instruction dispose
deux grands pouvoirs, comme le pouvoir d’information et e pouvoir juridictionnel.
A- Le pouvoir d’information
Le juge d’instruction est un magistrat chargé des enquêtes judiciaires dans les affaires
pénales. Etre un enquêteur par la cherche de preuves, dans le respect de la loyauté et de
l’impartialité, lui permettant de trouver les preuves qui peuvent servir à charge et à décharge
de l’inculpé, en faisant des investigations en vue de la manifestation de la vérité et pour
exercer une mesure coercitive.
1- Le pouvoir d’enquête et d’investigation
Pour arriver à la manifestation de la vérité, un magistrat instructeur a le pouvoir d’interroger
toutes les personnes dans la déposition ou l’explication lui parait indispensable, suivi ou non
d’une constatation matérielle ou d’une visite domiciliaire.
a- Le pouvoir d’interroger les personnes concernées
Pour avoir plus d’informations, le juge d’instruction peut convoquer et interroger les parties
en procédant l’interrogatoire de l’inculpé et à l’audition des autres personnes concernées. Il a
le pouvoir d’entendre toutes les personnes concernées pour faire une analyse de chaque
version de fait car cette vérité doit être le renvoi de l’innocent et la punition du coupable.
 La partie civile : C’est la partie demanderesse, qui déclenche l’action publique mais
c’est le ministère public qui est chargé de son exercice. Le juge d’instruction est
libre de convoquer et d’entendre la partie civile.
 Les témoins : C’est la personne qui est invitée à faire une déposition ou capable de
donner des informations dans le cadre d’une enquête, en prêtant son serment avant
de faire sa déposition.
 Les témoins récalcitrants : Il peut arriver que les témoins en tant que récalcitrants,
même convoqués plusieurs fois, s’abstiennent de comparaitre devant la justice.
Peuvent aussi être considérés comme tels cas, toute personne qui refusent de
dénoncer, de répondre aux questions du juge d’instruction, ou de prêter seulement.
Dans ce cas, ces personnes feront l’objet d’un mandat d’amener et d’une
condamnation conformément à l’article 263 alinéa 3 et 264 du CPPM.

b- Le pouvoir d’instruction
(ajoutez une phrase pour pouvoir énumérer ces différents types de pouvoirs)
 Les visites domiciliaires : Elles consistent, pour le juge d’instruction, à se
transporter au sein du domicile d’une personne pour y effectuer des perquisitions et
de saisie.
 Le transport sur le lieu du crime : C’est un procédé par lequel le juge d’instruction
se rend sur le lieu de l’information pour y effectuer des constatations matérielles.
Le juge d’instruction peut, s’il croit nécessaire, se transporter sur le lieu du crime
afin de procéder à la constatation matérielle.

c- Les actes accomplis par l’intermédiaire des autres personnes


Tout au long de l’instruction préparatoire, il y a des actes qui nécessitent l’intervention
des hommes de l’art ou une autorité d’agir en son nom; c’est le cas de l’expertise et de la
commission rogatoire.
La commission rogatoire est l’acte par lequel un magistrat délègue ses pouvoirs à un
autre magistrat ou à un officier de police judiciaire, pour qu’il exécute à sa place un acte
d’instruction. Dans ce cas, le juge d’instruction peut déléguer son pouvoir à une autre autorité,
soit l’autorité policière soit une autorité judiciaire, d’agir ou d’accomplir un acte en son nom,
en cas de difficulté ou manque de temps.
d- Le pouvoir coercitif du juge d’instruction
Pour la nécessité de l’instruction, le magistrat instructeur a, pas seulement le pouvoir de
convoquer toute personne pouvant donner des renseignements ou des dépositions, mais aussi
recourir à une mesure coercitive, privant l’individu de sa liberté.
a- Les mandats
(phrase pour pouvoir énumérer les sous-titres)
 mandat de comparution
Ce sont des ordres émis par le juge d’instruction pour contraindre une personne à comparaître
devant lui dans le cadre d’une enquête pénale, à l’aide d’une convocation de la part du
magistrat instructeur. Alors, le mandat de comparution peut être défini comme étant un acte
par lequel le juge d’instruction met en demeure une personne de se présenter devant lui à la
date et heure indiquées par le mandat.
 mandat d’amener
Le mandat d’amener est une décision prise par le juge d’instruction afin de contraindre une
personne à comparaître devant lui dans le cadre d’une enquête pénale, contrairement au
mandat de comparution qui est une convocation à se présenter volontairement, le mandat
d’amener implique une contrainte physique pour ramener la personne devant le juge.
Pour la manifestation de la vérité, le juge d’instruction est parfois obligé de contrainte une
personne de coopérer en usant d’un mandat d’amener. Celui-ci peut être défini comme étant
un acte par lequel une autorité donne l’ordre à la force publique de conduire une personne
devant lui afin de l’entendre.

b- Le pouvoir d’atteindre la liberté


La convention européenne de droit de l’homme (CEDH) stipule que : toute personne a droit à
la liberté et à la sureté. Nul ne peut priver de sa liberté. Mais cette convention a aussi énoncé
quelques exceptions à cette règle en disant que la liberté d’un individu peut lui être enlevée
dans certains cas et selon la voie légale.
Dans cette situation que les juges d’instruction ont le pouvoir de faire donner un inculpé
le mandat de dépôt, ou aussi appelé mandat d’incarcération. C’est un ordre donné à un chef
d’établissement de recevoir et de détenir préventivement une personne citée dans le mandat.
Le mandat de dépôt est souvent décerné par le juge d’instruction, contre la personne
inculpée ou accusée d’un délit ou d’un crime. C’est à la fin de l’interrogatoire que le juge
d’instruction décide, selon son intime conviction de mettre ou non l’inculpé en détention si
cela est nécessaire à la sureté ou à l’instruction.
Le mandat d’arrêt est un ordre, émanant du juge d’instruction ou autre juridiction
pénale, à la force publique de rechercher et d’appréhender un inculpé ou un accusé et ainsi de
conduire en prison pour qu’il y soit détenu.
c- La détention préventive
C’est une mesure d’incarcération d’un inculpé pendant l’information judiciaire, ou d’un
prévenu dans le cadre de la comparution immédiate.
Le placement en détention préventive se prescrit par une ordonnance spécialement modifiée
qui doit énoncer les considérations de droits et de faits constituant le fondement de cette
décision.
Ce pouvoir, connait des limites, se présente sous la forme de limitation de la durée de cette
détention, qui est dorénavant préventive, et d’une faculté d’octroi de liberté provisoire de la
part de la personne mise en détention. La loi N°2007-021 du 30 juillet 2007 modifiant et
complétant certaines dispositions du CPPM relative à la détention préventive a apporté d’une
innovation à la durée de la détention préventive.
En effet, cette durée se trouve différencier selon la qualification de l’infraction en
matière délictuelle car le juge d’instruction ne peut détenir un inculpé pendant plus de 6 mois
de son écrou. Cette durée peut être prolongée de trois mois renouvelables une fois (6+3+3=12
mois). Dans le cas où le jugement n’a pu s’effectuer dans l’intervalle de cette durée, l’inculpé
sera libéré.
En matière criminelle, la durée de la détention préventive est de huit mois. Ce délai peut être
prolongé de six mois qui est encore renouvelable pour une durée de quatre mois (8+6+4=18
mois).
Il est important de souligner que si la réquisition du ministère public porte la mention de ne
s’y oppose pas, l’inculpé sera mis en liberté provisoire.

B- Le pouvoir juridictionnel
Le juge d’instruction a le pouvoir de prendre une décision appelée pouvoir décisionnel ou
juridictionnel. Les décisions du juge d’instruction sont rendues sous forme d’ordonnance, qui
font parties des actes administratifs.

(ajoutez une phrase introductive)

1- Les ordonnances au début de l’information


a- Ordonnances d’informer
C’est la décision de juge d’instruction d’instruire une affaire qui lui a été remis de la part du
ministère public. Cette ordonnance est prise par le juge d’instruction, lorsqu’il a été saisi par
le ministère public et lors de l’arrivée d’une plainte avec constitution de partie civile.
b- Ordonnances de refus d’informer
En principe, même si le juge d’instruction est en permanence communication avec le
ministère public, il n’est pas pourtant lié par les réquisitions de cette autorité. D’ailleurs,
même si le ministère public saisi l’autorité d’instruction, le juge instructeur peut refuser
d’instruire l’affaire en émanant une ordonnance de refus d’informer. Le juge d’instruction
rend une ordonnance de refus dans l’une de ces trois conditions :
- Si l’infraction n’est pas constituée ;
- Si l’action est prescrite ;
- Si l’action publique n’est pas recevable sur la forme.

2- Les ordonnances au cours de l’information


L’ordonnance de soit communiquer tout au long de la procédure d’instruction, c’est l’acte par
lequel le juge instructeur doit toujours communiquer le déroulement de la procédure au
ministère public.
3- Les ordonnances de clôture de l’information

(phrase transitive)

a- Ordonnance de non-lieu
Le juge instructeur a la possibilité de ne pas donner suite à un dossier même si le ministère
public a pris ses réquisitions. L’ordonnance de non-lieu peut s’intervenir dans les cas
suivants :
- Le fait ne constitue ni un crime ni un délit ;
- Il n’existe pas de décharge suffisante ou aucune charge contre l’inculpé ;
- Si l’accusé ou l’inculpé est un incapable.

b- Ordonnance de renvoi devant la juridiction compétente


Le juge d’instruction décide par voie d’ordonnance lorsqu’il estime le fait poursuivi constitue
un délit (renvoi devant le tribunal correctionnel) ou un crime (renvoi devant la cour criminel
ordinaire ou spécial).
c- Ordonnance de transmission du dossier de la procédure
à la chambre d’accusation
Cela nécessite d’incompétent d’information. La chambre d’accusation c’est le deuxième degré
de juridiction d’instruction près de la cour d’appel.

SECTION 2 : LES JUGES DU SIEGE


I- Définitions
Le terme"juge du siège" désigne un magistrat qui exerce ses fonctions dans une juridiction
judiciaire, par opposition aux magistrats du parquet qui représentent l'accusation. Le juge du
siège est donc une autorité judiciaire indépendante chargée d'appliquer la loi et de rendre des
décisions dans le cadre d'un procès.
Le juge du siège également connu sous le nom de juge professionnel ou juge du fond, est un
magistrat occupant un poste permanent au sein du système judiciaire ; il est le professionnel
du droit qui est nommé ou élu pour une durée déterminée ou indéterminée d’exercer ses
fonctions à temps plein. Ce dernier est responsable de garantir un procès équitable et
impartial. Il peut être rattaché à une cour supérieure, une cour d’appel, un tribunal ou un autre
type de juridiction.
II- Rôles
Le juge du siège a pour mission de résoudre les conflits civils tels que les différends
afférents à la propriété, au dommage et intérêt ainsi que les affaires pénales comme les
infractions criminelles, les délits et les contraventions. C’est ainsi qu’il joue un rôle important
dans la poursuite de l’infraction, préside l'audience en écoutant les arguments des parties,
examine les preuves présentées par les parties et applique la loi en fonction des faits et est le
garant de l'équité et de la justice dans le processus judiciaire. C’est lui qui garantit toutes les
parties impliquées dans un litige ont la possibilité d’exprimer leurs arguments et de présenter
leurs preuves de manière équitable. De plus, ce juge contrôle la légalité des décisions dans le
respect de droits des citoyens, par le fait d’interpréter et appliquer les lois, les règlementations
en vigueur dans le système juridique malgache.
En effet, le juge du siège applique le droit pertinent et étudie les questions juridiques
soulevées dans les affaires qui lui sont soumises, et analyse les faits et les preuves pour rendre
des décisions justes basées sur l’analyse de la législation applicable conforme à la loi et la
jurisprudence pertinente. Il rend des décisions et jugements dans les affaires qui lui sont
présentées, tranche les litiges et détermine la responsabilité ou l’innocence des accusés dans
les affaires pénales, dans des peines, lorsque les accusés sont reconnus coupables, le juge du
siège est responsable de déterminer les peines appropriées en fonction de la gravité de
l’infraction, des circonstances de l’affaire et des dispositions légales applicables.

CHAPITRE 3 : PROCEDURES PAR RAPPORT AUX VBG


La procédure pénale c’est l’ensemble des règles relatives au déroulement du procès
pénal ou de la poursuite pénale à la constatation des infractions qui ont été commises à la
question de la preuve des infractions ainsi que la question du jugement.
C’est la poursuite pénale qu’on étudie dans la procédure pénale, y compris l’instruction et la
détention provisoire ou commission rogatoire. Le procès pénal commence généralement à
partir de la commission d’une infraction, c’est-à-dire à partir du moment où une infraction a
été commise. Il y a alors un lien entre le moment où l’infraction est commise et le moment où
l’auteur des faits va être condamné.
C’est le procureur de la République qui est le représentant de l’Etat auprès du TPI, et
aussi le premier responsable de la poursuite de l’infraction, appelé également le parquet ou le
ministère public. C’est lui qui décide s’il y a lieu de poursuite d’un tel ou tel individu.

SECTION 1 : POURSUITE PAR LE MINISTERE PUBLIC


Le ministère public peut commencer la poursuite après la vérification du dossier ou la
consultation des faits à l’aide de son Officier selon l’article 170 alinéa 1 er du CPPM « Lorsque
l’officier du ministère public, après examen des procès-verbaux ou après interrogatoire des
individus appréhendés, estime qu’il n’y a ni crime ni délit ou que le délit examiné est
susceptible d’être poursuivi par voie de citation directe, il transmet dans les plus brefs délais
la procédure d’enquête au magistrat du ministère public dont il dépend, seul habilité à
prendre une décision ». Alors, le suspect va être présenté au procureur de la République du
TPI lorsque le ministère public estime, après la dénonciation de cette infraction faite par la
police judiciaire ou par la victime, qu’il y a lieu de poursuivre l’auteur de l’infraction.
Cependant, tous les actes de poursuite du ministère public tendant à une inculpation, à la
saisine du juge d’instruction ou du tribunal ainsi qu’à l’exécution de leur décision, sont faits à
la requête du procureur de la République ou en son nom.
Lorsque les actes tendent à la saisine des cours criminelles ou à l’exécution de leur décision,
ils sont faits à la requête du procureur général ou en son nom, selon l’article 172 du CPPM.
Durant la poursuite, la personne poursuivie est appelée mis en cause au suspect, s’avère
la première étape du procès pénal, après l’enquête préliminaire.
Cette poursuite consiste au déclenchement de l’action publique par le procureur de la
République du TPI, ou même par la victime de l’infraction qui peut se constituer partie civile,
suivie de l’action publique, qui est exercée seulement par le ministère public au nom de la
société et à l’encontre de l’auteur de l’infraction. Ce dernier déclenche la poursuite par des
voies de droits, à savoir la comparution volontaire, la citation directe, l’information sommaire
et l’instruction préparatoire.
Il faut préciser que le procureur de la République a aussi la possibilité d’abandonner la
poursuite soit par le classement sans suite, soit après la médiation pénale.
Si le procureur de la République décide de poursuivre l’individu d’engager la poursuite,
dans ce cas-là, il peut décider entre la comparution volontaire des parties poursuivie pour une
comparution rapide du suspect devant la juridiction de jugement, la citation directe,
l’information sommaire et l’instruction préparatoire.
Corroboré par l’article 175 du CPPM : « lorsque le ministère public estime qu’il y a lieu de
poursuivre l’auteur d’une infraction, il peut utiliser l’une des quatre procédures ci-après,
suivant le cas :
1° La comparution volontaire des parties poursuivies, après notification d’un
avertissement ;
2° La citation délivrée directement au prévenu et aux personnes civilement
responsables ;
3° L’information sommaire ;
4° L’instruction préparatoire. »
Il est important de mentionner que le ministère public ne peut pas accorder la liberté
provisoire au prévenu, en ce qui concerne la poursuite des VBG au TPI, mais doit mettre
l’inculpé en détention provisoire.

I- La comparution volontaire des parties poursuivies


C’est une procédure dans laquelle une personne soupçonnée d’avoir commis une
infraction pénale, se présente volontairement devant le tribunal ou les autorités compétentes
chargées de la procédure pénale, sans que la police ne l’arrête ou ne l’appréhende.
Selon l’article 176 du CPPM : « La comparution volontaire après avertissement peut être
utilisée pour la poursuite des délits et des contraventions, sauf dans les cas spécialement
représentés par des lois particulières », c’est-à-dire après la notification de l’avertissement.
S’il résulte de l’information sommaire, des charges sont suffisantes contre l’inculpé d’avoir
commis un délit ou contravention, cet inculpé est cité à comparaître à la première audience
utile, avant l’expiration du délai de 3 mois. Dans ce cas, le procureur de la République peut
saisir une procédure de citation directe, la citation clôture l’information sommaire ou d’autre
procédure et saisit la juridiction de jugement. C’est peut être un acte de coopération avec les
autorités en charge de l’enquête et du procès, permettant ainsi d’accélérer la procédure et de
participer activement à sa défense.
La comparution volontaire peut être effectuée par un suspect présumé, un témoin ou même
une victime. C’est une décision qui soumet une personne à une juridiction pour répondre à des
accusations portées contre lui, ou témoignées contrairement à une arrestation ou une
convocation officielle. Une personne peut être convoquée à comparaitre devant le TPI
lorsqu’elle est soupçonnée d’avoir commis une infraction et qu’une procédure pénale est
engagée à son encontre.

II- La citation directe


La citation directe est la saisine directe des juridictions pénales de jugement par laquelle
l’auteur supposé de l’infraction est cité à comparaitre à l’audience du jugement. Cette
procédure n’est passible que pour les délits et la contravention. D’après l’article 177 du
CPPM : « La citation directe peut être utilisée pour la poursuite des contraventions ainsi que
pour celle des délits qui paraissent suffisamment établie par l’enquête préliminaire et dont les
auteurs, identifiés et ayant une résidence connue, ne justifient pas une mise en détention
préventive. »
Ainsi, la citation directe est aussi une procédure permettant, soit au ministère public ou même
soit à la victime de l’infraction, de saisir directement la juridiction de jugement en informant
le prévenu par exploit d’huissier de la date et du lieu de l’audience, ainsi que des faits à lui
reprochés, ou même c’est le magistrat du parquet assisté par le greffier qui donne à une
personne soupçonnée une date précise du jugement. Par rapport à cet exploit, cela doit
également préciser les textes applicables, et il est remis à l’intéressé contre signature de
l’original.
II- L’information sommaire
« Agissant soit d’office, soit sur réquisition du magistrat du ministère public dont il dépend, il
peut commencer une procédure d’information sommaire dans les cas prévus à l’article 178 du
présent code, d’après l’article 165 alinéa premier. »
L’information sommaire ou délit flagrant, lorsque le fait est puni d’une peine
d’emprisonnement ou alors lorsqu’il existe contre une personne des indices graves et
coordonnant de nature à motiver son inculpation pour une infraction correctionnelle ou bien,
lorsque cette personne reconnait devant le procureur de la République d’avoir commis les
faits constitutifs du délit considéré.
A- procédure de l’information sommaire
C’est une procédure pénale, appelée aussi « procédure simplifiée » est utilisée pour enquêter
une infraction de manière rapide et simplifiée. Cette procédure est généralement appliquée
pour des crimes et délits flagrants ne nécessitant pas d’une instruction complète. La procédure
d’information sommaire est également appelée « procédure de flagrant délit », permet aux
autorités compétentes, telles que la police ou la gendarmerie, d’agir rapidement pour recueillir
les preuves et les témoignages nécessaires à la poursuite pénale.
L’information sommaire n’est pas applicable à tous les délinquants, car l’ordonnance n°62-
038 du 19 septembre 1962 sur la protection de l’enfance exclut les mineurs de 18 ans.
La procédure est différente suivant qu’il s’agit d’un délit ou d’un crime, mais le CPPM
contient des dispositions communes aux crimes et aux délits. En réalité, ce sont le procureur
de la République ou ses substituts qui font cette procédure.
Plus précisément, selon l’article 223 de ce code, la procédure d’information sommaire peut
être diligentée par les magistrats du ministère public, tels le procureur de la République, ses
substituts et les officiers du ministère public n en tant que représentants de l’Etat.
Lorsque le procureur de le République décide de recourir la procédure de flagrant délit et
interroge la personne déférée sur son identité et sur les faits qui lui sont reprochés, ce dernier
en présente son avocat à l’occasion d’un procès-verbal d’interrogatoire de flagrant délit, qui
est l’acte des saisines du magistrat du parquet. Après avoir recueilli ces déclarations, cela
permet éventuellement à son conseil de lui poser des questions, puis le procureur de la
République peut décider, de placer le met en cause, ou accuser sous mandat de dépôt, ou il
peut également le laisser en liberté provisoire.
Dans ce cas, sa durée doit se terminer en même temps que la durée de billet d’écrou, le cas
échéant, qui est de 3 mois.
Bref, au moment de l’interrogatoire du ministère public ou magistrat du parquet, il peut avoir
l’identification des prévenus, les faits qui lui sont reprochés, les procès-verbaux
d’interrogatoire ainsi que le placement sous mandat de dépôt ou le laisser en liberté
provisoire.
B- Les pouvoirs du procureur de la république
Les magistrats du ministère public, représenté par le procureur de la République au TPI,
disposent d’une part d’un pouvoir d’enquête et d’autre part il peut rendre des décisions qui va
clôturer la procédure de l’information sommaire.
1- Le pouvoir d’enquête
Selon l’article 230 du CPPM, peuvent, soit par lui-même ou ses substituts, soit en déléguant à
cet effet des OPJ :
 Entendre toutes personnes en témoignage ;
 Interroger de nouveau l’inculpé et le confronter avec les témoins (interrogatoire et
confrontation) ;
 Commettre un ou plusieurs hommes de l’art à cet effet de procéder à un examen
(expertise) ;
 Procéder à une perquisition soit dans les lieux publics ou vers le public, soit au
domicile de l’inculpé (perquisition) ;
 Rechercher tous indices ou renseignements (constatation matérielle) ;
 Procéder à la saisie de pièces à conviction ou des objets et valeur procurés par le
délit (saisie).

2- Le pouvoir décisionnel

(phrase)

a- La détention préventive lors de l’information sommaire


Le ministère public peut priver la personne inculpée de sa liberté en la détenant
préventivement. Cependant, la durée de la validité de ce mandat ne peut excéder plus long
temps c’est-à-dire d’après l’article 103 alinéa 2 du CPPM « La durée de validité d’un mandat
de dépôt décerné par un magistrat du ministère public ne peut dépasser 3 mois à compter de la
date d’écrou. » Si ce délai de 3 mois est dépassé, et si l’information n’est toujours pas
terminée et que le tribunal ne peut pas statuer au fond avant ce délai, le tribunal doit statuer
d’office sur la situation du détenu préventif soit le libérer, soit confirmer par un jugement, soit
le maintenir en détention.

b- La décision de main levée


C’est le procureur de la République délivreur du mandat de dépôt, qui peut en donner la main
levée, à tout moment de la procédure de l’information sommaire.
c- Classement sans suite
Une décision de classement sans suite peut être décerné lorsque qu’il n’y a pas de charge
suffisante, ou s’il est intervenu des nouveaux motifs de fait, comme par exemple, démence de
l’inculpé, des motifs de droit comme l’amnistie, prescription de l’action publique et
l’incompétence.

III- L’instruction préparatoire


L’instruction préparatoire est une procédure secrète, aussi bien une phase incontrôlable pour
la saisine de la juridiction répressive. Elle a pour objet de préparer les jugements en
rassemblant les preuves destinées à asseoir la culpabilité de l’inculpé.
Le droit de l’inculpé ainsi que les parties civiles doit être défendu, par l’assistance d’un
greffier en présence du juge d’instruction, ou d’un conseiller pour l’inculpé en assurant sa
défense.
A- L’ouverture d’une instruction
L’instruction c’est la phase du procès au cours de laquelle le juge d’instruction saisi par le
parquet ou par une plainte avec constitution de partie civile accomplit les actes utiles à la
manifestation de la vérité. Cette instruction pénale est différente de l’instruction civile qu’on
ne retrouve dans le juge de la mise en état, car ces juges vont recueillir les différents
documents, les différentes preuves pour permettre à ce que le dossier soit consulté et que
l’affaire soit jugée définitivement, mais le juge de la mise en état ne pose pas des actes utiles à
la manifestation de la vérité.
Contrairement au juge d’instruction en matière pénale, le magistrat récolte, en effet, les
preuves de l’infraction, faire des enquêtes et décide si on renvoie le suspect devant la
juridiction de jugement. Dans ce cas-là, la personne n’est plus appelée suspect ou met en
cause mais appelée inculpée.
Pour les affaires graves et complexes, le procureur est obligé de saisir le juge d’instruction,
qui est chargé de conduire et mener une instruction. On dit que ce magistrat instruit à charge ;
veut dire qu’il va trouver des preuves qui vont être dans le sens d’une culpabilité de la
personne qui est poursuivie, et à décharge, veut dire, les éléments démontrent que la personne
poursuivie n’est pas coupable.
De même, l’article 184 dispose : le juge d’instruction ordonne communication de la plainte au
procureur de la République pour que ce magistrat prenne ses réquisitions. Le réquisitoire peut
être pris contre personne dénommée ou non dénommée.
En cas de plainte insuffisamment motivée ou insuffisamment justifiée par les pièces
produites, le procureur de la République requiert qu’il soit provisoirement informé contre
toute personne que l’instruction fera connaitre. Dans ce cas, les personnes visées par la plainte
peuvent être entendues comme témoins dans les formes et conditions prévues aux articles 262
et suivants du présent code.
Donc, l’instruction est une enquête approfondie, qui peut durer plusieurs mois, et cette
enquête à la fin va avoir un gros dossier avec tous les éléments, tous les rapports d’expertise,
tous les procès-verbaux de perquisition... Ce gros dossier a issue l’instruction, et le juge
d’instruction peut alors décider de renvoyer s’il y a cette charge contre la personne, ou de
décider de renvoyer la personne qui est mise à l’examen devant la cour d’assise, notamment
qu’il s’agit d’une matière criminelle pour que la cour statue sous la culpabilité de cet individu
soit ou non coupable.
En fonction de l’infraction qui a été commise, ce n’est donc pas la même juridiction du
jugement qui est compétente pour connaitre l’affaire pour les crimes, mais c’est la cour
d’assise, ou alors la cour criminelle dans certains cas. C’est le tribunal correctionnel, qui est
compétent s’il s’agit d’un délit, c’est le tribunal de simple police pour les contraventions.
L’instruction saisie est en principe tenue d’informer sauf si le fait visé ne supporte aucune
qualification pénale, ou sont affectés par une cause d’extinction de l’action publique.
Il est utile de préciser si c’est la victime qui saisit le juge d’instruction, par une plainte
avec constitution de partie civile, engage sa responsabilité. Si une décision de non-lieu a été
rendue après une information ouverte sur constitution de partie civile, l’inculpé et toute
personne visée dans la plainte, et sans préjudice d’une poursuite pour dénonciation
calomnieuse, peuvent, s’ils n’usent de la voie civile, demander des dommages et intérêts aux
plaignants.
L’action en dommage et intérêt doit être introduite dans les 3 mois du jour où
l’ordonnance de non-lieu est devenue définitive. Elle est portée par voie de citation directe
devant le tribunal où l’affaire a été instruite.
B- procédures de l’instruction préparatoire
L’instruction préparatoire est la procédure par laquelle, le procureur de la République, par la
délivrance d’un « réquisitoire introductif », demande au juge d’instruction de mener une
enquête sur des faits qu’il considère comme une violation de la loi pénale.
Si une instruction est obligatoire, le ministère public va mettre l’action publique en
mouvement au moyen d’un réquisitoire introductif d’instance, envoyé au doyen du juge, qui a
pour effet de saisir le juge d’instruction du prévenu, dans le cas de crime ou délit flagrant. Il
se peut aussi que l’action soit introduite par le dépôt d’une plainte avec la constitution de
partie civile, en matière de délit ou en matière de crime.
Le réquisitoire introductif peut être délivré, soit contre une ou des personnes
dénommées (réquisitoire nominatif), soit contre un inconnu que le juge d’instruction devra
l’identifier.
En matière criminelle, il faut savoir que la procédure d’instruction préparatoire est obligatoire.
Mais en revanche en matière correctionnelle ou délictuelle, la voie de l’information sommaire
est utilisée lorsque les faits sont complexes et nécessitent des investigations poussées. C’est le
cas, par exemple, lorsque l’auteur est inconnu ou en fuite.
Conformément à l’article 179 du CPPM : La procédure d l’instruction préparatoire doit être
utilisée pour la poursuite, quand il s’agit des crimes flagrants punis par la loi de la peine de
mort, ou des travaux forcés à perpétuité ou de la déportation, des crimes non flagrants, des
crimes et délits dont les auteurs sont inconnus ou sont en fuite à l’étranger et des infractions
prévues par les articles 419 à 421 du code pénal ou par des lois particulières rendant
nécessaires l’intention du juge d’instruction.
La procédure d’instruction préparatoire peut toujours être utilisée, soit initialement, soit
en cours d’information sommaire, pour tous les crimes et délits, lorsque le ministère public
l’estime nécessaire.
SECTION 2- PHASE DE JUGEMENT
Dans cette phase de jugement, la personne est appelée prévenue. Il s’agit de la dernière phase
de la procédure du procès pénal qui suit normalement la phase de l’instruction. A cours de
cette étape, les juridictions de jugement se prononcent sur la culpabilité des personnes
poursuivies, en rendant une décision de relaxe d’acquittement ou de condamnation.

I- juridictions de jugement au TPI


A- juridiction de première instance
S’il s’agit d’une contravention, c’est le tribunal de simple police est compétent pour connaitre
et juger les contrevenants, c’est le tribunal correctionnel qui est compétent pour les délits,
mais qui peut aussi se prononcer sur l’action civile en réparation du préjudice causé par le
délit, puis le tribunal correctionnel peut aussi reconnaitre les délits et contravention commis
au cours de ces audiences. Ainsi, pour les crimes, que ce soit la CCO, soit la CCS qui est
compétente. En effet, elle se tient périodiquement par session fixée par décret, en sachant
qu’il n’y a que deux sessions par an.
B- juridictions pour mineur
C’est une branche du TPI qui est apte à juger les délits et crimes commis par les mineurs de
18 ans.
Il peut être saisi :
 Par voie de citation directe ;
 Par ordonnance de renvoi du juge d’enfants ;
 Par ordonnance de renvoi du juge d’instructions.
Cette juridiction se divise en trois catégories, telles le juge d’enfants, le juge pour enfant et
enfin la cour criminelle des mineurs.

II- compétence des juridictions répressives


A- Compétences personnelles ou rationae personae
Cette catégorie de compétences prend en compte la qualité du délinquant, comme par
exemple, si on a affaire à un mineur, il relèvera de la juridiction pour mineur, il en est ainsi
pour le tribunal militaire.
B- Compétences matérielles ou rationae materiae
La compétence matérielle prend en compte la nature de l’infraction commise s’il s’agit d’une
contravention, d’un délit ou d’un crime. C’est pourquoi, il faut préalablement qualifier les
faits pour savoir quelle est la nature de l’infraction poursuivie ?
En cas de disqualification, la juridiction saisie peut juger si la qualification retenue reste dans
le cadre de sa compétence dans deux suivants:
 Si la qualification retenue est plus grave, la juridiction doit se déclarer
incompétente et renvoyer l’affaire devant la juridiction compétente.
 Si la qualification retenue est moins grave, la juridiction saisit de leur compétence.

C- Compétences territoriales ou rationae loti


En droit malgache, la compétence territoriale est déterminée par l’article 31 du CPPM, tels
sont :
 Le lieu de l’infraction ;
 Le lieu de domicile du délinquant ;
 Le lieu de l’arrestation.
Ces compétences visent à déterminer géographiquement le tribunal compétent pour une
infraction commise. Elle va déterminer le lieu du tribunal compétent en utilisant le lien de
rattachement.
III- dérogations aux règles de compétence
A- dérogation à la compétence matérielle
a- Plénitude de juridiction de la cour criminelle
Selon l’article 18 du CPPM, la cour criminelle s’étant aux crimes, délits et contravention qui
se forment avec le crime objet de la poursuite, d’où l’adage qui peut le plus qui peut le moins.
b- La connexité ou l’indivisibilité
Selon l’article 19 du CPPM, il y a indivisibilité lorsque l’infraction a été commise par
plusieurs personnes agissant comme co-auteur ou complice.
Les infractions soient connexes d’après l’article 20 du CPPM, lorsqu’elles ont été commises
en même temps par plusieurs personnes réunies, ou lorsqu’elles ont été commises par
différentes personnes même en différents temps et en divers lieux, mais par suite des concerts
formés à l’avance entre elles, soit lorsque les coupables ont commis les unes pour se procurer
les moyens de commettre les autres ; soit lorsque des choses relevées, ou détournées ou
obtenues à l’aide des crimes ou de délit ont été recelés.
c- existence d’une exception préjudicielle
Le principe est que le juge d’action est juge de l’exception lorsqu’au cours d’un procès,
une question est autre de la compétence du juge répressif et du procès pénal.
d- Dérogations à la compétence territoriale
1- La prorogation de compétence
Il y a prorogation de compétence lorsqu’un conflit de compétence oppose la juridiction
répressive. Dans ce cas, on va joindre les procédures de connexité ou de l’indivisibilité.
2- renvoi de la juridiction à un autre
Selon l’article 40 du CPPM, une juridiction peut être divisée au profit d’une juridiction de
même ordre, dans ces trois cas :
 Soit pour cause de suspicion légitime ;
 Soit pour éviter que la cour de la justice se trouve interrompue ;
 Soit pour cause de sureté publique.

IV- audience et débats


Il faut analyser l’audience et les débats avant d’étudier la décision rendue au terme de la
procédure, car cette audience et ces débats occupent une place importante dans la prise de
décision finale. C’est la raison pour laquelle, ils sont régis par les principes directeurs à savoir
la publicité, l’oralité et la contradiction.
Il s’agit de l’une des plus solides garanties des droits de la défense et d’une bonne justice,
malgré quelques exceptions. En effet, le tribunal peut en quoi d’attend que la publicité est
dangereuse pour l’ordre et pour les mœurs, mais par le jugement rendu en audience publique
qui aura lieu ou sera poursuivi à huis clos, comme par exemple, le meurtre de la victime des
VBG.
Concrètement, les débats commencent par l’appel des parties à savoir les prévenus, la partie
civile et éventuellement les civilement responsables, les témoins et les experts. Il est procédé
à la vérification de l’identité du prévenu, à qui le tribunal dont la lecture de l’acte de saisine,
le président du procès. A l’instruction d’audience commence bien oralement par
l’interrogatoire du prévenu. Cet interrogatoire est ensuite complété par les questions des
assesseurs, du ministère public et éventuellement les juges, les témoins qui avaient été au
préalable isolés experts défilent ensuite à côté de la barre pour déposer et répondre aux
questions qui leur sont posées.
Au terme de cette phase, commence celle des observations durant lesquelles, la partie civile
est entendue puis le ministère public a ses réquisitions avant que le prévenu ne présente sa
défense. Le ministère public ainsi que la partie civile peuvent user de droit de réplique. Mais
en tout état de cause, les prévenus ou son avocat doivent avoir la parole en dernier.
Il faut préciser que la constitution des parties civiles après les réquisitions du parquet, pour
faire une constitution des parties civiles, il faut la faire avant les réquisitions du procureur, une
fois que tous les parquets se sont prononcés et que le président estime suffisamment l’élément
pour décider.
Les débats seront clôturés et le jugement pourra alors être rendu à l’audience. Les avocats
représentent les parties impliquées et les conseillent tout au long de la procédure en présentant
des arguments juridiques, des preuves et des témoignages en faveur de leurs clients. Ces
derniers sont des experts en droit et jouent un rôle essentiel dans la manière dont l'affaire est
présentée devant le tribunal.
Ainsi, les témoins sont appelés à témoigner devant le tribunal afin d'aider à établir les faits car
ils jouent un rôle crucial dans la recherche de la vérité, et peuvent avoir un impact majeur sur
l'issue de l'affaire.
Le ministère public doit exiger l’application de la loi, s’il fait une réquisition lors de
l’audience, car il représente l'accusation et présente les éléments de preuve contre les
prévenus. De même, il formule les réquisitions et demandes de sanctions pour les infractions
commises, afin de protéger la société et de maintenir l'ordre public.
Les procureurs de la République assistent aux audiences de jugement du TPI, par
l'interrogation des témoins, la présentation des éléments de preuve et la plaidoirie pour la
condamnation ou l'acquittement de l'accusé.
A cet effet, le juge du siège entend les arguments des parties, examine les preuves présentées,
évalue la crédibilité des témoins et applique la loi pertinente pour rendre une décision juste et
fondée sur les faits de l’affaire.

V- Le Jugement
Seule la loi peut déterminer ce qui constitue l’infraction et les peines applicables à l’aide du
juge du siège qui prononce et rend la décision. Avant la notion clé pour condamner un
individu, il est évident de constater sa culpabilité pour savoir les critères pour entrer en voie
de condamnation.
Un jugement ne s’applique que pour une situation qui est strictement et expressément définie
par le texte. On n’applique rien que la loi pénale et le code pénal malgache, ainsi que ce qui
est prévu dans le CPPM, ou peut être aussi dans la jurisprudence.
L’audience, devant chacune des juridictions compétentes, est en principe publique et
contradictoire et l’addition qui est rendue peut faire l’objet de voie de recours, demande un
appel éventuellement d’un pourvoi en cassation.
Classification de peines sur les VBG
Infractions Tentative Peine sans Peine avec Commis par
circonstance préméditation descendants
aggravante ou guet-apens
Viol
Harcèlement
sexuel
Menace de
violence
physique
Agression
sexuelle

PARTIE 3 : PERSPECTIVE D’AVENIR DE MADAGASCAR FACE AUX VBG


Pour l’amélioration du système judiciaire ou la décision que le juge prononce, il faut
préciser que chacun est pleinement habilité à formuler une demande s’il n’est pas satisfait de
jugement qui a été émis. En outre, de nombreuses personnes ont des affaires à intenter en
justice mais ne sont pas satisfaites, doivent faire d’autre demande que la justice mérite.
De même, si la décision prise par le magistrat du siège n’est pas conforme à celle du
ministère public, le défendeur doit faire immédiatement l’appel ou le pourvoi en cassation, de
même cas pour la partie civile par ses voies de recours.
L’accompagnement apporté à des victimes de VBG à Madagascar est d’une importance
capitale pour assurer leur soutien et leur rétablissement. Ces dernières années, des efforts
significatifs ont été déployés, pour mettre en place des programmes visant à aider les victimes
à se reconstruire et à surmonter les traumatismes qu’elles ont subis. Cela nécessite une
approche holistique, combinant un soutien juridique, médical, psychologique et social.
C’est ainsi qu’il est essentiel de continuer à renforcer les mesures de prévention et de
protection pour mettre fin à ces violences et offrir un avenir meilleur aux victimes.

CHAPITRE I- VOIES DE RECOURS


Ce sont des moyens de procédure par lesquels la loi met à la disposition des parties au procès,
soit de modifier la décision de justice, soit d’obtenir une nouvelle décision de justice.
Les voies de recours peuvent être classifiées en deux catégories, selon le CPPM, telles sont les
voies de recours ordinaires et les voies de recours extraordinaires.
SECTION 1- VOIES DE RECOURS ORDINAIRES
Ces sont l’opposition et l’appel.
I- L’opposition
L’opposition est le nom donné à une voie de droit qui est ouverte à la personne qui, n’ayant
pas reçu personnellement la notification ou la signification d’un avis d’avoir à comparaitre à
l’audience, de sorte que le tribunal a rendu un jugement « par défaut », demande au juge qu’il
l’entende et qu’il modifie sa décision.
Le ministère public et les parties civiles peuvent faire une opposition si un jugement est dit
rendu par défaut, c’est-à-dire lorsque le jugement ou l’arrêt soit rendu contre un prévenu non
comparant, et à l’égard de l’accusé qui n’a pas comparu, ainsi qu’à l’égard des autres parties
qui n’ont ni comparu ni représenté au débat.
Puis, le délai de cette opposition, d’après l’article 399 du CPPM doit être dans les dix jours
qui suivent la date de la signification, si l’intéressé réside à Madagascar, ou dans le mois qui
suit la même date si l’intéressé réside à l’étranger.
Ce dernier peut, se rencontrer à des effets, car l’opposition est une voie de rétractation qui
suppose que la première décision a été prise en absence du prévenu, et l’affaire doit être
portée, de nouveau, devant les mêmes juges ou juridiction. Cependant, ces effets sont
suspensifs et extinctifs.
II- L’appel
L’appel est une voie de reformation qui suppose qu’une première décision est rendue,
contradictoirement, et qu’un nouvel examen de l’affaire est porté devant une juridiction
supérieure. Selon l’article 466 du CPPM, le délai pour l’interjeter appel est en principe de dix
jours. L’appel est interjeté contre les jugements contradictoires, à compter du prononcé, entre
les jugements réputés contradictoires et rendu par défaut à compter de la signification.
SECTION 2 -VOIES DE RECOURS EXTRAORDINAIRES
Ce sont le pourvoi en cassation et le pourvoi en révision.
I- pourvoi en cassation
Les arrêts et les jugements rendus en dernier ressort en matière criminelle, correctionnelle et
de simple police, peuvent être annulés en toute ou partie sur le pourvoi en cassation, dans le
délai ordinaire de 3 jours. Le pourvoi est établi par déclaration faite au greffe de la juridiction
qui a rendu la décision attaquée, par l’intéressé, ou un avocat.
En revanche, le pourvoi en cassation comporte des effets qui sont suspensifs et à dévolutifs. Il
s’agit, d’une part, d’un effet suspensif, lorsque l’exécution de la condamnation pénale est
suspendue, tandis que les condamnations civiles, les mandats de dépôts et d’arrêt et les
ordonnances de prise de corps sont exécutées et maintenus.
D’autre part, la cour de cassation est saisie dans les limites du pourvoi, pour l’effet dévolutif.
Celle-ci peut être partielle c’est-à-dire le visé qu’une partie de la décision.
Dans cette voie de recours, la cour suprême renvoie le procès et les parties devant la
juridiction autrement composée ou devant la juridiction de même ordre et degré que celui qui
a rendu les décisions annulées. La cour de cassation rend ici une décision « casse et annule »,
décision de la cour de cassation différente de celle de la cour d’appel. Alors, si l’arrêt déclare
qu’il n’y a plus matière à poursuivre, la demande en pourvoi sera rejetée. Ici la cour de
cassation rend une décision de rejet « rejette de pourvoi », c’est-à-dire que la décision de la
cour de cassation est égale à la décision de la cour d’appel.

II- demande en révision


La demande en révision est une voie de recours extraordinaire, ouverte contre les décisions
ayant autorité de la chose jugée. Elle a pour but de réparer les erreurs de fait. Selon l’article
545 du CPPM, la demande en révision est portée devant la cour suprême.
Elle peut être demandée, par le ministre de la justice, par le condamné, ou en cas d’incapacité
par son représentant légal, en cas de mort ou l’absence déclarée du condamné, par le conjoint,
ses enfants, ses parents, ses légataires et toutes personnes qui ont reçu de la condamnation à
mission exprès.

SECTION 3- EVALUATION SUR LES VBG


I- principales victimes des VBG
Ce sont les filles et les enfants ainsi que les femmes sont les principales victimes des VBG,
car les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables en raison de normes culturelles,
pratiques traditionnelles et des facteurs socio-économiques, qui existent dans la société
malgache, qui les désavantagent souvent et les rendent plus vulnérables à la violence.
Cependant, la faible autonomie des femmes est l’un des facteurs clés contribuant aux VBG à
Madagascar. En fait, les femmes sont souvent confrontées à la discrimination, à la violence en
raison de leur statut social inférieur, ce qui les rend dépendantes des hommes pour leur
matériel et leur protection.

Madagascar est confronté à de graves inégalités entre les sexes en matière d'accès aux
ressources, aux opportunités économiques, à l'éducation et au pouvoir. Ces inégalités
accroissent la vulnérabilité des femmes et des filles à des principales victimes des VBG, car
elles sont souvent considérées comme socialement inférieures et sous-estimées.

D’une part, les normes sociales et les attitudes discriminatoires à l'égard des femmes et des
filles contribuent à la violence sexiste, qui perpétue la perception selon laquelle les femmes
sont inférieures aux hommes, ce qui peut justifier la violence à leur encontre.

Les femmes peuvent aussi se heurter à des obstacles socioéconomiques qui limitent leur accès
à l'éducation, à l'emploi, à la propriété foncière et à d'autres ressources de base. Cette inégalité
des chances accroît leur dépendance économique et les rend plus vulnérables à la violence. Il
en est de même pour le manque de participation politique des femmes, qui constitue un
problème important dans de nombreux pays, dont Madagascar en est un exemple. Les femmes
sont souvent sous-représentées dans les domaines décisionnels des institutions politiques, tant
au niveau local que national. Cela peut être dû à divers facteurs tels que des barrières
structurelles, des pratiques culturelles discriminatoires ou le manque de soutien politique et
institutionnel aux femmes. C’est-à-dire que les faibles niveaux de participation politique des
femmes peuvent avoir un impact négatif sur la démocratie, en réduisant la diversité des
perspectives et des expériences représentées dans la prise de décision politique. Par
conséquent, la participation politique égale des femmes doit être encouragée en dispensant
une formation aux femmes et en sensibilisant les élus et les citoyens à leurs droits.

D’autre part, le manque de sensibilisation et d’éducation sur les droits des femmes contribue à
la persistance de la violence. Une connaissance limitée des droits humains et des recours
disponibles peut empêcher les femmes et les filles de demander l’aide, ou de signaler les
violences.
En fait, le manque de sensibilisation et d’éducation des femmes à Madagascar est une réalité
qui permet la persistance de problèmes, tels que la violence sexuelle et conjugale. L'accès
limité à l'éducation et à la formation, ainsi que les normes sociales traditionnelles, peuvent
empêcher les femmes malgaches de connaître leurs droits, de comprendre les diverses formes
de violence et de savoir comment y faire face ? Cela peut également les empêcher de
reconnaître les signes avant-coureurs de violence ou de demander de l’aide s’ils sont victimes
de violence.

La sensibilisation aux droits des femmes, à la violence et aux ressources disponibles sont
essentielles pour aider les femmes à reconnaître et à éviter les situations de violence, à se
protéger et à demander de l'aide, et cela peut être réalisé grâce à des campagnes d'information,
des programmes de sensibilisation dans les écoles et les communautés, à l'accessibilité et des
services de soutien adaptés aux besoins des femmes victimes.

II- donnée statistique

III- Auteurs des VBG


Il faut souligner que les auteurs des VBG peuvent répéter ses actes après son
emprisonnement, c’est-à-dire qu’il peut y avoir plusieurs raisons pour lesquelles les auteurs
des VBG peuvent récidiver ses actes après leurs emprisonnements, dus au manque de prise de
conscience, la pression du groupe social, les problèmes de santé mentale ainsi que les facteurs
socioéconomiques.
D’abord, certains auteurs peuvent ne pas reconnaître la gravité ou l’impact de leur
comportement violent, et continuer à croire que leurs actions sont justifiées. La manque de
prise de conscience est un manque de compréhension ou de reconnaisse de la gravité ou de
l’impact des actions ou comportements d’une personne. Cela signifie que les auteurs peuvent
ne pas réaliser pleinement la sévérité des conséquences de leurs actes violents sur les
victimes, et ils peuvent minimiser, rationaliser ou justifier leurs comportements en niant la
gravité de la violence ou en croyant qu’elle est légitime. Ce qui veut dire le manque de prise
de conscience peut être attribué à des nombreux facteurs tels que le manque d’éducation, les
normes sociales prévalences qui tolèrent ou encouragent la violence et les croyances
culturelles qui minimisent l’importance des droits et de la sécurité des femmes.
Ensuite, il existe certains auteurs qui peuvent être contraints par des pressions sociales pour
poursuivre un comportement violent ou pour continuer à contrôler leur partenaire. Cette
pression du groupe social est une influence exercée par le cercle social ou la communauté
dans laquelle une personne évolue, peut avoir un impact significatif sur les comportements
d’un individu.
Dans le cas des auteurs des VBG, la pression du groupe social peut se manifester de
différentes manières. Un homme peut être encouragé par ses pairs à adopter des
comportements violents ou dominants envers sa partenaire, perpétuant ainsi des normes
toxiques de masculinité, par exemple. Il existe de groupes qui valorisent la domination et le
contrôle, pouvant exercer une pression sur l’auteur pour qu’il maintienne un certain
comportement violent, afin de maintenir son statut au sein de ce groupe.
Ensuite, la pression sociale peut aussi s’exercer par le biais de normes sociales ou religieuses
qui légitiment ou tolèrent encore un acte de violence.
Puis, certaines personnes peuvent souffrir de troubles psychologiques ou de santé mentale qui
peuvent contribuer aux comportements violents, et dont le traitement pourrait être nécessaire
pour prévenir la récidive.
Les problèmes de santé mentale sont une vaste gamme de conditions et de troubles qui
affectent la pensée, l’humeur et le comportement d’une personne, et qui peuvent altérer son
fonctionnement quotidien, ses relations et sa qualité de vie. Ces problèmes peuvent inclure
des troubles tels que la dépression, l’anxiété, la schizophrénie, les troubles de la personnalité
et bien d’autres, ils peuvent avoir diverses origines y compris des facteurs génétiques,
biochimiques, environnementaux, sociaux et psychologiques.
Cependant, il existe aussi plusieurs facteurs qui peuvent influencer la récidive d’un acte des
VBG chez les auteurs, comme les problèmes de gestion des émotions, car les personnes
souffrant ces problèmes peuvent avoir des difficultés à gérer leurs émotions et à contrôler
leurs impulsions, ce qui peut augmenter le risque de récidive des comportements violents. Il y
a manque de traitement adéquat, si les auteurs des VBG ne reçoivent pas un traitement
approprié pour leurs problèmes de santé mentale pendant ou après son emprisonnement. Cela
peut contribuer à une récidive des actes de violence.

CHAPITRE 2- ACCOMPAGNEMENT DES VICTIMES DE VBG


L’accompagnement des victimes est essentiel pour leur permettre de se remettre de
l’agression et pour prévenir la récidive. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour
améliorer les services disponibles pour les victimes.
Cet accompagnement peut être un service, comme le centre d’accueil, de ligne d’assistance
téléphonique, le service de soins de santé ou clinique juridique spécifiquement dédiés à la
prise en charge de ces victimes. Ces services sont conçus pour offrir un soutien, des conseils,
des soins médicaux, d’une assistance juridique et psychosociale aux survivants d’un acte de
VBG. Ils peuvent également fournir un hébergement temporaire, de la nourriture, des
formations à l’autonomisation économique et d’autres services pour aider les victimes à se
reconstruire et à se rétablir.
Ces centres d’accueil offrent un hébergement temporaire, de la nourriture, des soins de santé,
une assistance juridique et psychosociale, ainsi que des formations à l’autonomisation
économique.
Les lignes d’assistance téléphonique nationales, gratuites permettent à la victime de recevoir
une assistance immédiate, tels que les services de soins et santé qui sont les hôpitaux et les
dispensaires de santé y compris des traitements médicaux d’urgence, des examens
médicolégaux.
I- protection et prise en charge
Selon la loi N°2019-008 relative à la lutte contre les VBG, il existe de la prévention, de la
protection et de la prise en charge de victimes des VBG. Dans son article 14, l’Etat assure la
prise en charge sanitaire, psychosociale et accompagnement juridico-judiciaire des victimes
pour valoir leurs droits. Aussi, l’article 20 dispose que, les autorités ayant reçu le signalement
ou toutes autres personnes effectuant la prise en charge de la victime sont tenus à l’obligation
de confidentialité. Le non-respect de cette obligation est passible des peines prévues par
l’article 378 du code pénal.
(citez ici cet art.378 CP)
Cette protection et prise en charge sont des mesures mises en place pour veiller à la
sécurité, au bien-être et aux droits des personnes dans des situations de vulnérabilité, de
danger ou de traumatisme. Cela implique de fournir un soutien et des services appropriés pour
répondre aux besoins physiques, émotionnels et juridiques des individus touchés.
La protection sert à prévenir les situations de violence, d’abus, de négligence ou
d’exploitation, et à intervenir lorsque ces situations surviennent, des mesures comme la
surveillance, l’accès à un abri sûr, la prévention de l’accès des agresseurs ou de personnes
malveillantes et la garantie des droits fondamentaux des individus.
La prise en charge concerne les services et l’accompagnement fournis aux personnes
victimes, cela peut comprendre des interventions médicales, psychologiques ou sociales,
l’accès à l’information, à l’éducation, à la justice et aux ressources pour aider les victimes à se
reconstruire et à se remettre.

II- associations des bienfaisances


A Madagascar, plusieurs associations et organisations se mobilisent pour soutenir les victimes
après un acte de VBG, pour leurs aides et soutiens nécessaires.

(donnez des exemples des associations de bienfaisances et leurs activités)


CHAPITRE 3- SOLUTIONS POUR LUTTER CONTRE LES VBG A
MADAGASCAR :
Les solutions visant à lutter contre les VBG à Madagascar nécessitent un engagement à la fois
au niveau national, communautaire et individuel. Elles reposent sur divers piliers, tels que le
renforcement des lois et des mécanismes de protection, la sensibilisation et l’éducation, la
formation professionnelle et la mise en place de service de soutien aux victimes.
Face à cette réalité préoccupante des VBG, des solutions doivent être mises en place pour
lutter efficacement contre ces violences et garantir la sécurité et le bien-être de tous les
membres de la société.
En renforçant la loi et les mécanismes de protection, Madagascar a adopté des dispositions
législatives spécifiques pour criminaliser les VBG. Cette loi définit clairement les VBG et
englobe les différentes formes de violence existant à Madagascar, et prévoir ainsi des
sanctions appropriées.
A travers la constitution, Madagascar s’est approprié des principes sacro-saints tels que
le respect et la protection des libertés et droits fondamentaux, l’instauration d’un Etat de droit
et l’élimination de toutes les formes d’injustice, de corruption, d’inégalité et de
discrimination. C’est dans ce contexte qu’il est apparu important d’élaborer une loi spécifique
en la matière. La présente loi renforce les dispositions répressives existantes et introduit des
innovations en matière de prévention et de prise en charge des victimes. Cette loi instaure un
mécanisme national de lutte contre les VBG, en réprimant, en outre, de nouvelles catégories
d’infractions telles que le viol conjugal, les pratiques traditionnelles préjudiciables, l’outrage
sexiste et la violence économique, et met en place un système de protection des victimes.
Il existe ainsi des solutions, notamment, le renforcement des lois et des politiques, de la
législation, des institutions ainsi que des systèmes juridiques, la sensibilisation et l’éducation,
l’engagement politique ainsi que l’autonomisation économique des femmes.
La loi spécifique 2019-008 du 13 décembre 2019 relative à la lutte contre les VBG,
énonce : En ratifiant les instruments internationaux sur les droits humains, l’Etat Malagasy
s’est engagé dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre.

SECTION 1- RENFORCEMENT DES LOIS ET DES POLITIQUES


Il s’agit de promulguer des lois strictes qui punissent les auteurs des VBG et de mettre en
place des politiques efficaces contre ces violences. Cela peut être des programmes de
formation pour les professionnels chargés de l’application de la loi, ainsi que des programmes
de sensibilisation pour le grand public et les communautés locales.
Ainsi, le renforcement de la législation et des institutions sont très importants pour garantir la
protection des victimes des VBG. Les institutions chargées de l’application de la loi et de la
justice doivent être renforcées pour assurer une enquête efficace, des poursuites et un accès
rapide à la justice pour les victimes. Cela comprend de l’adoption de lois spécifiques, leur
mise en œuvre effective et la sensibilisation des acteurs judiciaires et des forces de l’ordre.
L’engagement continu du gouvernement malgache à lutter contre les VBG est essentiel, car il
est important que les autorités reconnaissent l’ampleur du problème, adoptent et mettent en
œuvre des politiques et des lois adéquates pour protéger les victimes et traduire les auteurs de
VBG en justice.
Cet engament politique par rapport aux VBG varie en fonction des politiques, des priorités et
des actions prises par le gouvernement, tels que la législation, les plans d’actions nationaux
peuvent également être élaborés pour aborder de manière globale cette question.
Ces renforcements des lois et des politiques visant à lutter contre les VBG de manière plus
efficace impliquent des mesures à prendre, telles sont :
I- adoption et mise en application de lois
Par définition, l’adoption et mise en application de la loi est une procédure de création, de
ratification et de la mise en œuvre de lois. Cela implique la participation des différentes
institutions Etatiques comme l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil des Ministres et le
Président de la République.
Cette adoption commence souvent par une proposition de loi émanant des membres de
l’Assemblée Nationale ou du Sénat, car une fois que la proposition est déposée, elle est
examinée et débattue par les membres du parlement. Si la proposition est adoptée, elle est
ensuite transmise au Président de la République pour promulgation. C’est après cette
promulgation que la loi peut être publiée dans le journal officiel de la République. Puis, la
mise en application de la loi consiste à veiller à ce que les lois soient appliquées sur le terrain,
conformément à leurs dispositions.
Cela implique souvent la création de mécanismes d’application et de surveillance pour
garantir que les lois sont suivies et appliquées.

II-amélioration de la formation des professionnels


C’est une formation spécialisée destinée aux travailleurs de différents secteurs afin
d’améliorer leurs compétences et leurs connaissances dans les domaines d’activité.
Dans la lutte contre les VBG, la formation des professionnels revêt une importance
particulière, qui vise à sensibiliser sur les différentes formes de VBG, à promouvoir une
approche sensible au genre et à renforcer les compétences nécessaires pour identifier, prévenir
et poursuivre efficacement ces cas. Cela inclut les agents de forces de l’ordre où il y a la
police judiciaire, les juges ainsi que les travailleurs sociaux.

Section 2- sensibilisation et éducation


Des campagnes de sensibilisation doivent être menées pour éduquer la population sur les
VBG, promouvoir l’égalité des sexes et encourager la dénonciation des violences, et
sensibiliser les communautés à leurs conséquences. Il est essentiel d’éduquer la population sur
les droits humains et à l’égalité des genres, des programmes de sensibilisation, éducatifs et
des formations, qui doivent être mis en place à tous les niveaux de la société, y compris dans
les écoles, les communautés et les médias.
Ensuite, la sensibilisation et l’éducation de la population, en particulier les jeunes, les
hommes et les communautés sont essentielles pour changer leurs attitudes et comportements
envers les VBG. En investissant dans la sensibilisation et l’éducation, Madagascar peut
promouvoir des changements de mentalité et des normes sociales positives.

Section 3- autonomisation économique des femmes


Il est donc important de promouvoir l'autonomisation des femmes, de renforcer leur pouvoir
de décision et de leur fournir un accès aux ressources économiques, sociales et éducatives
grâce à la fourniture de programmes d'alphabétisation, ainsi que de services financiers et de
soutien. En leur offrant des opportunités d’éducation, de formation professionnelle et d’accès
aux ressources économiques, afin de réduire leur dépendance économique et leur
vulnérabilité, peut être un moyen efficace pour prévenir les actes des VBG en permettant aux
femmes d’acquérir leurs propres ressources financières, de gagner en indépendance et en
réduire leur vulnérabilité.
Pour y réduire, il faut fournir un accès au financement car les femmes peuvent souvent
rencontrer des obstacles pour accéder aux services financiers traditionnels. Des programmes
de microfinance, des coopératives de crédit ou des programmes soutenant l’entrepreneuriat
féminin peuvent aider les femmes à accéder aux fonds nécessaires pour créer ou développer
une entreprise.

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