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Un calcul de l’intégrale de Fresnel

Pierron Théo

27 décembre 2013

Lemme 1 Formule de la moyenne


Soit f : [a, b] → R positive décroissante C 1 et g : [a, b] → R continue. Alors il existe c ∈ [a, b] tel
que
Z b Z c
f (t)g(t) dt = f (a) g(t) dt
a a
Lemme 2 Abel
Soit f : [a, b[→ R C 1 et g : [a, b[→ R continue telles que
• f est décroissante et converge vers 0 en b R
• Il existe M > 0 tel que pour tout x ∈ [a, b[, | ax g(t) dt| 6 M .
R
Alors ab f (t)g(t) dt est convergente.
Lemme 3

Γ( 12 ) = π.
R∞ 2

π i π4
Théorème 1 0 eix dx = 2 e .

Démonstration.
1. Soit α ∈]0, 1[. On définit
(
R+ → R
I : R∞
x 7 → 0 e−t eixt tα−1 dt
L’intégrande f (x, t) est majoré en module par e−t tα−1 qui est intégrable en +∞ car l’ex-
ponentielle l’emporte et en 0 car α > 0. Ainsi, I est bien défini.
On a de plus f ∈ C 1 et
∂f
(x, t) 6 e−t tα ∈ L1 (R+ )
∂x
Donc par le théorème de dérivation sous l’intégrale, I est C 1 et
Z ∞
I ′ (x) = i e(ix−1)t tα dt
0
Par IPP, on a de plus
 ∞ Z Z
tα ∞ tα 1 − ix ∞ i+x ′
I(x) = e−t eixt − e−t eixt (ix − 1) dt = tα e−t eixt dt = − I (x)
α 0 0 α α 0 α
Donc, I est solution d’une équation différentielle linéaire d’ordre 1. Pour trouver l’expres-
sion de I, il suffit alors de calculer une primitive :
Z Z
1 x−i ln(x2 + 1)
dx = dx = − i arctan(x) + C
x+i x2 + 1 2
α
Donc I(x) = C(x2 + 1)− 2 eiα arctan(x) avec C ∈ R. Or
Z ∞
C = I(0) = tα−1 e−t dt = Γ(α)
0
α
Donc I(x) = Γ(α)(x2 + 1)− 2 eiα arctan(x) .

1
R
2. Soit Ie : y 7→ 0∞ e−uy eiu uα−1 du. On a pour x 6= 0, xα I(x) = I(
e 1 ).
x
e
Pour y 6= 0, I(y) est bien défini en +∞ car l’exponentielle l’emporte et en 0 car α > 0.
e
I(0) est aussi bien défini par le lemme d’Abel. Par la formule de la moyenne, pour tout
n, y et X > n, il existe a, b tel que
Z Z Z !
X a b
−uy iu α−1 −ny α−1 α−1
e e u du = e cos(u)u du + sin(u)u du
n n n

R
Posons alors Ien : y 7→ 1n e−uy eiu uα−1 du. On a
n

Z 1 Z ∞
|Ien (y) − I(y)|
e n
= e−uy eiu uα−1 du + e−uy eiu uα−1 du
0 n
Z 1 Z t Z b
n
6 uα−1 du + sup cos(u)uα−1 du + sup sin(u)uα−1 du
0 t>n n t6n n

Les sups sont bien définis car par IPP :


Z t Z t
α−1 α−1
u sin(u) du = [−u cos(u)]tn + (α − 1)uα−2 cos(u) du
n n

Donc
Z t Z t
α−1 α−1 α−1
u sin(u) du 6 t +n + |(α − 1)uα−2 cos(u)| du
n n
Z ∞
α−1
6 2n + |(α − 1)uα−2 cos(u)| du < ∞
n

Donc le sup est bien défini et on a de plus

lim |Ien (y) − I(y)|


e =0
n→+∞

Donc Ien converge uniformément vers I.


e Les Ien étant des intégrales de fonctions continues
sur des domaines compacts, ce sont des fonctions continues, donc Ie est finalement continue.
3. En particulier, elle est continue en 0 et on a :
Z ∞
e
tα−1 eit dt = I(0) e
= lim I(x) = lim xα I(x) = Γ(α)eiα 2
π

0 x→0 x→∞

Pour α = 12 , avec le changement de variables t = u2 , on a


Z Z √

iu2 1 ∞ eit π iα π
e du = √ dt = e 2
0 2 0 t 2

par le dernier lemme.

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