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Nombres réels
1.1 Rappels
L’ensemble R des nombres réels, est muni de deux lois d’opération internes, l’addition "+"
et la multiplication "×", ainsi que d’une relation d’ordre "6" qui font de R(+, ×, 6) un corps
totalement ordonné.
Exercice : Rappeler tous les axiomes que regroupe la structure de corps totalement ordonné
Preuve
1. Supposons que l’addition dans R possede deux éléments neutres 01 et 02
On a : 01 + 02 = 01 + 02 = 01 = 02 Donc zéro est unique.
1
CHAPITRE 1. NOMBRES RÉELS 1.2. PROPRIÉTÉS USUELLES
1. Un sous ensemble X de R est dit majoré (resp. minoré) s’il existe un réel M (resp. un
réel m) tel que :
∀x ∈ X, x 6 M. (resp. ∀x ∈ X, m 6 x).
2. Un élément M (resp. m) est dit "plus grand élément" ou "maximum" de X (resp. "plus
petit élément" ou "minimum" de X) si :
— M ∈ X (resp. m ∈ X)
— ∀x ∈ X, x 6 M (resp. m 6 x)
3. Un ensemble X est dit borné s’il est à la fois majoré et minoré
Théorème et définition 1.1 Soit X un sous ensemble de R, non vide et majoré (resp. non
vide et minoré)
L’ensemble de tous les majorants (resp. minorants) de X admet un plus petit élément (resp. un
plus grand élément) appelé borne supérieure de X (resp. borne inférieure de X)
Preuve
Soit Y l’ensemble des majorants de X (resp. l’ensemble des minorants de X)
Y est non vide car selon l’hypothèse X est majoré (resp. minoré).
∀(x, y) ∈ X × Y , on a x 6 y. (resp. y 6 x) D’après l’axiome du continu, il existe c ∈ R tel que
x 6 c 6 y (resp. tel que y 6 c 6 x)
c est un majorant de X (resp. un minorant de X) et il est plus petit (resp. plus grand) que tout
autre majorant (resp. minorant) de X.
2 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 1. NOMBRES RÉELS 1.2. PROPRIÉTÉS USUELLES
Preuve
1. Soit E un sous-ensemble non vide et borné de N. E possede une borne supérieure s.
D’après la propriété caractéristique de la borne supérieure, il existe n ∈ E tel que s−1 < n 6 s.
Un tel n est le plus grand des éléments de E.
En effet s’il existait m ∈ E tel que n < m, on aurait n+1 6 m et par conséquent, s < n+1 6 m
ce qui est absurde car s est la borne supérieure de E.
En définitive, si m ∈ E alors on a bien m 6 n.
2. Soit F un sous ensemble non vide et minoré de Z. F possede une borne inférieure i, et
d’après la propriété caractéristique de la borne inférieure, ∃n ∈ F/i 6 n < i + 1. Un tel n est
le plus petit élément de F (n = minE)
En effet s’il existait m ∈ F tel que m < n, on aurait m 6 n−1 et par conséquent, m 6 n−1 < i,
ce qui est absurde car i est la borne inférieure de F
En définitive, si m ∈ F alors on a bien n 6 m.
3. Supposons N majoré.
Il existe alors un plus grand élément n dans N (n = max(N))
n ∈ N ⇒ n + 1 ∈ N (car N inductive), ce qui est absurde car n < n + 1
En conclusion N n’est pas majoré.
Preuve n x o
Soit x ∈ R et l’ensemble E = n ∈ Z / > n . E est non vide (car Z non minoré) et majoré
h
(par définition). E admet donc un plus grand élément k = M ax(E). Alors k + 1 n’appartient
x
pas à E. Donc k 6 < k + 1, d’où kh 6 x < (k + 1)h
h
Remarque
Une autre formulation du même principe dit : ∀x ∈ R, ∀h > 0, ∃ k ∈ Z tel que x 6 kh
1
Lemme 1.1 Pour tout ε > 0, ∃ n ∈ N∗ tel que 0 < <ε
n
Démonstration en exercice
Proposition 1.4 Soient deux réels a et b tels que a < b. Il existe un nombre rationnel q (q ∈ Q)
tel que a < q < b
3 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 1. NOMBRES RÉELS 1.2. PROPRIÉTÉS USUELLES
1
Preuve : Soit ε = b − a. Choisissons n ∈ N∗ tel que 0 < < b − a. En appliquant le
n
1
principe d’Archimède pour x = a et h = n , on voit qu’il existe un unique k ∈ Z tel que
k · n1 6 a < (k + 1) · n1 . Montrons que (k + 1) · n1 < b
k+1 k k+1 k+1 k 1
Supposons que b 6 (ie 6 a < b 6 ). On aurait alors b − a 6 − = , ce
n n n n n n
1
qui est absurde car < b − a.
n
k+1
On prend alors q = .
n
Preuve : En exercice
Preuve : En exercice
4 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 1. NOMBRES RÉELS 1.3. LES PRINCIPAUX LEMMES DU CALCUL DIFFÉRENTIEL DANS R
∀n ∈ N, Xn ⊃ Xn+1
Définition 1.4 .
1. Un réel a est appelé "point d’accumulation" d’un sous-ensemble X de R si tout voi-
sinage de a contient une infinité de points de X.
Cette définition est équivalente à celle ci : a est un point d’accumulation de X si tout
voisinage de a contient au moins un point de X distinct de a.
2. Deux ensemble sont dits "équipotents" (ou de même puissance) s’il existe une bijection
entre eux.
3. Un ensemble X est dit "fini" lorsqu’il ne peut être équipotent à un de ses sous-ensembles.
(On a alors CardX < ∞.) Dans le cas contraire, il est dit "infini".
4. Un ensemble est dit "dénombrable" s’il est de même puissance que N
5. Un ensemble X est dit "au plus dénombrable" s’il est fini ou s’il est dénombrable
(ie. CardX 6 CardN.)
Preuve :
Pour tous In = [an , bn ] et Im = [am , bm ] d’une suite de segments emboités, on a an 6 bm .
En effet bm < an ⇒ am 6 bm < an 6 bn ⇒ In et Im sont disjoints, ce qui est absurde car si
m < n alors Im ⊃ In .
Soit donc les ensembles A = {an , n ∈ N} , B = {bm , m ∈ N, }
On a ∀ an ∈ A, ∀ bm ∈ B, an 6 bm et d’après l’axiome du continu, il existe un réel c
tel que ∀ an ∈ A, ∀ bm ∈ B, an 6 c 6 bm . En particulier ∀ n ∈ N, an 6 c 6 bn , ie.
c ∈ In , ∀ n ∈ N
Supposons maintenant que ∀ε > 0, ∃ n ∈ N tel que |In | < ε et montrons que c est alors unique.
Supposons qu’il existe deux réels c1 et c2 (c1 < c2 ) communs à tous les segments In . Posons
ε = c2 − c1 . Si In est pris tel que |In | < ε, on a :
an 6 c1 < c2 6 bn ⇒ bn − am < ε = c2 − c1 < bn − am , ce qui est absurde.
5 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 1. NOMBRES RÉELS 1.3. LES PRINCIPAUX LEMMES DU CALCUL DIFFÉRENTIEL DANS R
Preuve :
Posons I0 = [a, b]
Soit U un système d’intervalles ouverts U recouvrant I0
Supposons qu’il n’existe pas de sous recouvrement fini de I0 dans U
En divisant [a, b] en deux morceaux, on a au moins l’un de ces deux morceaux qui ne pourra
être recouvert par un nombre fini d’intervalles de ce système. Soit I1 un tel intervalle. En
appliquant le même raisonnement à I1 , on obtient qu’il existe une moitié I2 de I1 qui n’admet
pas de recouvrement fini par des intervalles du système U.
On construit ainsi de suite une suite de segments emboités I0 ⊃ I1 ⊃ I2 ⊃ · · · ⊃ In ⊃ · · · tels
|I0 |
que |In | < n → 0. On a donc : ∀ε > 0, ∃ n ∈ N tel que |In | < ε, et d’après le lemme de
2
Cauchy-Cantor, tous ces segments admettent un unique point commun c.
On a donc c ∈ I0 et I0 est recouvert par U. Il existe alors un intervalle ouvert U =]α, β[ du
système U tel que c ∈ U . Soit ε = M in{c − α, β − c}. Il existe In tel que |In | < ε.
(c ∈ In et |In | < ε) ⇒ In ⊂ U
U seul recouvre In , ce qui est contraire à la construction de In .
Lemme 1.4 (Bolzano-Weierstrass) Tout sous ensemble infini borné de R admet au moins un
point d’accumulation.
Preuve :
Soit X un sous ensemble infini borné de R.
X borné ⇒ ∃ [a, b] ⊂ R tel que X ⊂ [a, b]. Supposons que X n’admette pas de point d’accumu-
lation. Tout x ∈ [a, b] admet alors un voisinage U (x) ne contenant qu’un nombre fini au plus
d’éléments de X.
[
On a [a, b] ⊂ U (x). D’après le lemme de Borel-Lebesgue, il existe un recouvrement fini
x∈[a,b]
n
[
{U (x1 ), U (x2 ), · · · U (xn )} de [a, b] c’est-à-dire [a, b] ⊂ U (xi ). Comme U (xi ) ∩ X est fini ∀ i ∈
! i=1 !
[n [n
{1, · · · n}, alors U (xi ) ∩ X contient un nombre fini d’éléments. Or U (xi ) ∩ X = X
i=1 i=1
ce qui signifie que X ne contient qu’un nombre fini d’éléments, ce qui est absurde.
Proposition 1.7 1. Tout sous ensemble infini d’un ensemble dénombrable est dénombrable.
2. Toute réunion au plus dénombrable d’ensembles dénombrables est au plus dénombrable.
Preuve :
1. Soit X un ensemble dénombrable, et Y un sous ensemble infini de X. Il existe une bijection
ϕ de X dans N et on a : CardX = CardN, Par ailleurs, Y ⊂ X, d’où ϕ(Y ) ⊂ N. ϕ(Y ) est
donc non vide et minoré
Construisons la bijection suivante entre N et Y .
e0 = e(0) = ϕ−1 (M in(ϕ(Y )))
e1 = e(1) = ϕ−1 (M in(ϕ(Y − {e0 })))
e2 = e(2) = ϕ−1 (M in(ϕ(Y − {e0 , e1 })))
....... ....... ....... .......
−1
em = e(m) = ϕ (M in(ϕ(Y − {e0 , e1 , · · · , em−1 })))
....... ....... ....... .......
L’application e ainsi définie est une bijection de N sur Y . Y est donc dénombrable.
6 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 1. NOMBRES RÉELS 1.3. LES PRINCIPAUX LEMMES DU CALCUL DIFFÉRENTIEL DANS R
7 (UCAO-UUT, 2009)
Chapitre 2
Suites réelles
Définition 2.2 Un réel l est appelé limite d’une suite si pour tout voisinage V (l) du réel l, il
existe un rang N à partir duquel tous les termes de la suite apprtiennent à V (l).
En prenant V (l) sous la forme V ε (l) =]l − ε, l + ε[ (ε ∈ R∗+ ), cette définition s’écrit :
Notation : lim un = l
n→+∞
Une suite qui admet une limite est dite convergente ; dans le cas contraire, on dit qu’elle est
divergente.
Exemples
(−1)n
1. Soit la suite (un )n∈N définie par : un = 1 + . Montrer que lim un = 1
n n→+∞
n
2. Etudier la convergence de la suite (vn )n∈N définie par : ∀ n ∈ N, vn = n(−1)
Preuve : En exercice
Exercice. Montrer si (un )n∈N est une suite convergente admettant une limite l, alors (|un |)n∈N
est aussi convergente, et sa limite est |l|
8
CHAPITRE 2. SUITES RÉELLES 2.3. OPÉRATIONS SUR LES SUITES : PROPRIÉTÉS
Preuve : En exercice
Preuve : En exercice
Théorème 2.3 Soit (un ) et (vn ) des suites réelles convergentes, de limites respectives l et l0 .
Si l 6 l0 , alors il existe N ∈ N tel que ∀n > N, un 6 vn
Preuve : En exercice
Corollaire
Soient (un ) et (vn ) des suites réelles.
1. Si un 6 vn à partir d’un certain rang, alors lim un 6 lim vn
2. Si un 6 A (A ∈ R) à partir d’un certain rang, alors lim un 6 A
Preuve : En exercice
9 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 2. SUITES RÉELLES 2.6. SOUS SUITES OU SUITES EXTRAITES
Exercice
Prouver que les suites ci-après sont divergentes en montrant qu’elles ne sont pas de Cauchy :
1. un = (−1)n
1 1 1
2. un = 1 + + + · · · +
2 3 n
1 1 1
Prouver que la suite (vn ) définie sur N∗ par vn = 1 + + + · · · + est une suite de Cauchy.
2! 3! n!
Cette suite d’éléments de Q est-elle convergente dans Q ?
Exemple
n
1. Soit (un )n∈N la suite définie par : un = n , (q ∈]1, +∞[ )
q
Prouver que la suite (un ) est convergente en montrant qu’elle est minorée et décroissante à
partir d’un certain rang.
nk
En déduire que la suite (vn )n∈N définie par vn = n (q > 1, k ∈ N∗ ) converge vers zéro et
√ √ q
que les suites ( n n)n∈N et ( n a)n∈N , (a ∈ R∗+ ) convergent vers 1.
Définition 2.6 .
lim un = +∞ signifie : ∀A ∈ R, ∃N ∈ N / ∀n > N, un > A
n→+∞
10 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 2. SUITES RÉELLES 2.7. LIMITE INFÉRIEURE, LIMITE SUPÉRIEURE
Définition 2.8 Etant donnée une suite minorée (resp. majorée) (un ), on appelle limite infé-
rieure (resp. limite supérieure) de (un ), la limite, lorsqu’elle existe, de la suite (in )n∈N définie
par in = inf uk (resp. sn = sup uk )
k>n k>n
Notation :
.
lim inf uk = limk→+∞ uk = lim inf uk
k→+∞ n→+∞ k>n
.
lim sup uk = limk→+∞ uk = lim sup uk
k→+∞ n→+∞ k>n
Exemples
1. un = (−1)n
in = inf uk = −1; sn = sup uk = 1; d’où lim inf uk = −1 et lim sup uk = 1
k>n k>n k→+∞ k→+∞
(−1)n
2. un =
n
1 1
− si n impair
si n impair
in = inf uk = n sn = sup uk = n
k>n 1 1
−
si n pair k>n
si n pair
n+1 n+1
Théorème 2.6 La limite inférieure (resp. la limite supérieure) d’une suite réelle est la plus
petite (resp. la plus grande) des limites partielles de cette suite.
Preuve : En exercice
Corollaires.
1. Une suite converge ou tend vers l’infini si ses limites inférieure et supérieure coincident.
2. Une suite converge ou tend vers l’infini si toute sous suite converge ou tend vers l’infini
11 (UCAO-UUT, 2009)
Chapitre 3
Définition 3.2 Nous dirons qu’une fonction f définie au voisinage de x0 , sauf peut-être en x0
a une limite l au point x0 si :
Notation :
lim f (x) = l ou lim f = l
x→x0 x0
Notons ŬEδ (x0 ) l’ensemble Ŭ δ (x0 ) ∩ E où Ŭ δ (x0 ) est le δ-voisinage pointé de x0 , c’est-à dire
U δ (x0 ) − {x0 }.
En terme de voisinages, la définition ci-dessus est équivalente à :
(Ici les voisinages ne sont plus nécessairement de la forme V δ (x0 ) =]x0 − δ, x0 + δ[)
Définition 3.3 On dit que la fonction f, définie à droite (resp. à gauche) de x0 admet la limite
l à droite (resp. à gauche) en x0 si :
Définition 3.4 On dit que la fonction f a pour limite l lorsque x tend vers +∞ (resp.−∞) si :
12
CHAPITRE 3. LIMITE D’UNE FONCTION 3.2. PROPRIÉTÉS DES LIMITES
Exemples
1
1. Montrons que limx→0 (x sin ) = 0
x
2. Montrons que la fonction signum (sgn) définie par :
1 si x > 0
sgn(x) = 0 si x = 0
−1 si x < 0
Solution de l’exemple n◦ 2
Aucun réel l ∈/ {−1, 0, 1} ne peut être limite de sgn lorsque x tend vers 0 car il existe toujours
un voisinage V (l) tel que pour tout ŬE (0), f (ŬE (0)) * V (l) ; Il suffit en effet de prendre pour
V (l) un intervalle ne contenant aucun des réels -1, 0 et 1.
Aucun réels l ∈ {−1, 0, 1} ne peut non plus être limite de sgn car en prenant un voisinage V ε (l)
tel que ε < 1, on aurait, pour tout Ŭ (0), f (Ŭ (0)) = {−1, 1} * V ε (l)
Exercices
1
2. Montrer que la fonction x 7→ sin( ) n’admet pas de limite lorsque x tend vers 0.
x
3. Montrer que lim (x2 + x + 1) = 3.
x→1
x−1 x3 − 3x
4. Montrer que : lim ( √ )=1 lim ( ) = +∞.
x→+∞ 1 + x2 x→+∞ x2 + 1
13 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 3. LIMITE D’UNE FONCTION 3.2. PROPRIÉTÉS DES LIMITES
Preuve en exercice
Exemple
Proposition 3.1 1. Si f admet une limite quand E 3 x → x0 alors f est bornée dans un
voisinage pointé de x0
2. Si f est constante dans un voisinage de x0 , alors elle admet une limite quand E 3 x → x0
égale à cette constante.
3. La limite d’une fonction, si elle existe, est unique
Preuve en exercice
Théorème 3.2 Soit f et g deux fonctions définies sur un ensemble E admettant x0 comme
point d’accumilation.
1. Si lim f (x) = l, lim g(x) = l0 et l < l0 , alors il existe un voisinage ŬE (x0 )
E3x→x0 E3x→x0
telle que ∀x ∈ ŬE (x0 ), f (x) < g(x)
2. Soit f et g et h trois fonctions définies sur un ensemble E admettant x0 comme point d’ac-
cumilation et telles que sur un voisinage ŬE (x0 ) de x0 on ait f (x) < h(x) < g(x), ∀x ∈
ŬE (x0 ).
Si lim f (x) = lim g(x) = l alors Si lim h(x) = l.
E3x→x0 E3x→x0 E3x→x0
preuve en exercice
Corollaire
Soient f et g deux fonctions telles que lim f (x) = l et lim g(x) = l0 , et soient A et B deux
E3x→x0 E3x→x0
nombres réels.
1. Si f (x) < g(x) sur un voisinage pointé de x0 , alors l 6 l0
2. Si f (x) 6 g(x) sur ŬE (x0 ), alors l 6 l0
3. Si f (x) < A sur un voisinage pointé de x0 , alors l 6 A
Définition 3.5 On dit qu’une fonction α définie sur un voisinage pointé de x0 est infiniment
petite lorsque x tend vers x0 dans E si lim α(x) = 0
E3x→x0
14 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 3. LIMITE D’UNE FONCTION 3.2. PROPRIÉTÉS DES LIMITES
Définition 3.7 Soit X un ensemble et f : X → R une fonction.Soit B une base de filtre sur
X. Pour tout nombre réel l, on note V(l) l’ensemble des voisinages de l.
On dit que f(x) tend vers l suivant la base de filtre B si ∀ V ∈ V(l), ∃ B ∈ B / f (B) ⊂ V
ou encore : ∀ ε > 0, ∃ B ∈ B, / ∀ x ∈ B, |f (x) − l| < ε
Notation : lim f (x) = l
B
Preuve :
Supposons lim f (x) = l. Soit ε > 0
B
Il existe B ∈ B tel que ∀ x ∈ B, |f (x) − l| < 3ε
Soit x1 , x2 ∈ B. On a |f (x1 ) − f (x2 )| 6 |f (x1 ) − l| + |f (x2 ) − l| < 2ε
3
Donc sup {|f (x1 ) − f (x2 )|, x1 , x2 ∈ X} < 2ε3
< ε c’est-à-dire ω(f, B) <ε
Inversement, supposons que ∀ ε > 0, ∃B ∈ B /ω(f, B) < ε et montrons que lim f (x) existe.
B
∀n ∈ N∗ , ∃B en ∈ B /ω(f, B en ) < 1 Posons B1 = B
n
e1 .
Il existe B2 ∈ B /B2 ⊂ B1 ∩ B e2 ) < 1
e2 . On a B1 ⊃ B2 , , ω(f, B1 ) < 1 et ω(f, B2 ) 6 ω(f, B
2
On construit ainsi, par induction, une suite décroissante d’ensembles : B1 ⊃ B2 ⊃ · · · Bn ⊃ · · ·
tel que ω(f, Bn ) < n1 . Choisissons dans chaque Bn un élément xn . On constuit ainsi une suite
(xn )n∈N∗ d’éléments de X qui est telle que la suite (f (xn ))n∈N∗ est une suite de Cauchy.
En effet, soit ε > 0. Il existe N ∈ N∗ tel que N1 < ε
Pour tous m, n ∈ N tels que n > N et m > N , on a Bn ⊂ BN et Bm ⊂ BN et donc
xn ∈ BN et xm ∈ BN . Par conséquent, |f (xm ) − f (xn )| 6 ω(f, BN ) d’où (f (xn ))n∈N∗ est de
Cauchy, donc convergente. Soit l sa limite.
Montrons que lim f (x) = l
B
Soit ε > 0. ∃N1 ∈ N∗ , / N11 < 2ε ∃N2 ∈ N∗ , / ∀n > N2 , |f (xn ) − l| < 2ε .
Posons N = M ax(N1 , N2 ) et soit n ∈ N tel que n > N . Pour tout x élément de Bn , on a :
|f (x) − l| 6 |f (x) − f (xn )| + |f (xn ) − l| 6 ω(f, Bn ) + 2ε < 2ε + 2ε < ε
Exemple Soit f définie par : f (x) = |sgn(xsin( x1 ))| Montrer que f n’admet pas de limite
lorsque x tend vers zéro.
Théorème 3.5 Soit Y un ensemble et BY une base de filtre dans Y. Soit g : Y → R une
fonction admettant une limite l suivant BY
Soit f : X → Y une fonction définie sur un ensemble X et BX une base de filtre dans X.
Si pour tout BY ∈ BY il existe BX ∈ BX / f (BX ) ⊂ BY , alors g ◦ f admet une limite suivant
la base de filtre BX qui est l.
15 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 3. LIMITE D’UNE FONCTION 3.2. PROPRIÉTÉS DES LIMITES
Démonstration en exercice.
Exemples
x
1. Montrer que lim ( n ) = 0(q > 0)
x→+∞ q
1
2. Montrer que lim (1 + )x = e
x→+∞ x
16 (UCAO-UUT, 2009)
Chapitre 4
Continuité et differentiabilité
Preuve
Rappelons d’abord qu’un voisinage d’un point x0 est un sous-ensmble de R contenant un inter-
valle ouvert de centre x0 .
Soit V un voisinage de y0 = f (x0 ). Il existe un intervalle ouvert Iy0 de centre y0 contenu dans V .
V ⊃ Iy0 ⇒ f −1 (V ) ⊃ f −1 (Iy0 ) ⇒ ∃ Ix0 , intervalle de centre x0 tel que f −1 (V ) ⊃ f −1 (Iy0 ) ⊃
Ix0 (car f est continue en x0 ) d’où f −1 (V ) est un voisinage de x0 .
Réciproquement, soit f une fonction définie au voisinage de x0 tel que l’image réciproque de tout
voisinage V de y0 = f (x0 ) soit un voisinage de x0 . Soit alors un intervalle ouvert Iy0 de centre
y0 = f (x0 ). C’est un voisinage de y0 , donc son image réciproque f −1 (Iy0 ) est un voisinage de x0
et contient de ce fait, un intervalle ouvert Ix0 de centre x0 . On a f (Ix0 ) ⊂ Iy0 et par conséquent,
f est continue en x0
Exercice
Montrer que la fonction définie sur R par f (x) = sin x est continue pour toute valeur x0
17
CHAPITRE 4. CONTINUITÉ ET DIFFERENTIABILITÉ 4.1. FONCTIONS CONTINUES
Preuve :
Nous considérons que g est définie sur un voisinage Vy0 du point y0 = f (x0 ).
f est continue en x0 , donc il existe un voisinage Vx0 de x0 tel que f est définie sur Vx0 et
f (Vx0 ) ⊂ Vy0 .
La fonction h = g ◦ f est donc définie sur le voisinage Vx0 ; montrons qu’elle est continue en x0 .
Soit z0 = h(x0 ) = g(y0 ) = g(f (x0 )) et Vz0 un voisinage de z0 . On a : h−1 (Vz0 ) = f −1 (g −1 (Vz0 )).
Puisque g est continue en y0 g −1 (Vz0 ) est un voisinage de y0 , et puisque f est continue en x0
l’image réciproque par f de g −1 (Vz0 ) c’est-à-dire h−1 (Vz0 ) est un voisinage de x0 , ce qui montre
que h est continue au point x0 .
Définition 4.3 Une application f définie d’une partie E de R dans R est continue en un point
x0 ∈ E si à tout intervalle Iy0 = f (x0 ), on peut associer un intervalle Ix0 de centre x0 tel que
f (Ix0 ∩ E) ⊂ Iy0 .
La fonction f est dite continue sur E si elle est continue en tout point de E.
f est continue sur E si ∀ε > 0, ∀x ∈ E, ∃α > 0; ∀x0 ∈ E, |x − x0 | < α ⇒ |f (x) − f (x0 )| < ε
On remarquera que dans cette définition, le réel ε étant donné, le nombre α peut dépendre de
x.
Définition 4.4 On appelle ensemble ouvert un ensemble qui est voisinage de chacun de ses
points.
Dans R, les ensembles ouverts sont soit l’ensemble vide, soit des réunions d’intervalles ouverts.
Théorème 4.3 Une application de R dans R est continue si et seulement si l’image réciproque
de tout ensemble ouvert est un ensemble ouvert.
Preuve :
Soit O0 un ensemble ouvert et O = f −1 (O). Si O = φ, alors c’est un ensemble ouvert.
Supposons O = 6 φ . Soit x0 ∈ O0 et y0 = f (x0 ) ∈ O.
Puisque O0 est un ensemble ouvert, il existe un voisinage Vy0 de y0 inclus dans O0 , et puisque
f est continue, f −1 (Vy0 ) est un voisinage de x0 . Vy0 ⊂ O0 ⇒ f −1 (Vy0 ) ⊂ O, donc O contient
un voisinage de y0 . On conclut alors que O contient un voisinage de chacun de ses points ; c’est
donc un ensemble ouvert.
18 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 4. CONTINUITÉ ET DIFFERENTIABILITÉ 4.1. FONCTIONS CONTINUES
Réciproquement, soit f une application de R dans R telle que l’image réciproque de tout
ensemble ouvert soit un ensemble ouvert.Soit x0 un point de R, y0 = f (x0 ) et Iy0 un intervalle
ouvert de centre y0 . f −1 (Iy0 ) est un ensemble ouvert contenant x0 ; il contient donc un intervalle
ouvert de centre x0 . f est donc continue en x0 .
Définition 4.5 Une fonction f continue sur une partie E de R dite uniformément continue sur
cette partie si, à tout nombre ε > 0, on peut associer un nombre α > 0 tels que pour tout couple
(x, x’) d’éléments de E vérifiant |x − x0 | < α, on ait |f (x) − f (x0 )| < ε.
f est unif. continue sur E si ∀ε > 0, ∃α > 0; ∀x, x0 ∈ E, |x − x0 | < α ⇒ |f (x) − f (x0 )| < ε
Remarque : Ici, le nombre α associé à ε ne dépend pas de x alors que dans la définition de la
continuité simple, il peut en dépendre.
Exercices
1. Montrer qu’une fonction f définie sur un ensemble E est uniformément continue sur cet
ensemble si, pour tout x0 ∈ E et pour tout nombre réel ε > 0 , l’ensemble des nombres α(x0 )
tels que
x ∈]x0 − α(x0 ), x0 + α(x0 )[∩E ⇒ |f (x) − f (x0 )| < ε
admet une borne inférieure strictement positive.
1
2. Monter que la fonction f : x 7→ est continue mais non uniformément continue sur ]0, 1]
x
x+1
3. Soit f la fonction définie sur ]0, 1] par x 7→ f (x) = .
x2
a) Montrer que f est continue sur ce segment.
b) Monter que f est uniformément continue sur le segment [h, 1](h > 0).
c) f est-elle uniformément continue sur ]0,1] ?
Propriété 4.1 L’image d’un intervalle par une fonction continue non constante est un inter-
valle.
Propriété 4.2 Soit [a, b] un intervalle fermé et borné de R, et f une fonction définie, non
constante sur [a, b]. Si f est continue sur [a, b], alors f ([a, b]) est un intervalle fermé borné
[m, M ]. En particulier :
x ∈ R, f (x) = y
19 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 4. CONTINUITÉ ET DIFFERENTIABILITÉ 4.2. FONCTIONS DIFFERENTIABLES
Preuve : En exercice.
Une autre formulation de ce théorème qui tient compte des propriétés ci-dessus :
Preuve en exercice.
Le nombre A est appelé "nombre dérivé de f en x0 ". Il est unique et noté f 0 (x0 ).
La fonction linéaire h 7→ f 0 (x0 )h est appelé differentielle de f au point x0 et est notée dfx0
En posant x = x0 + h, et εx0 (h) = ηx0 (x0 + h), on a :
f (x) = f (x0 + h) = f (x0 ) + dfx0 (h) + hεx0 (h) avec lim εx0 (h) = 0
h→0
Remarque
f (x0 + h) − f (x0 )
"f differentiable en x0 " ⇔ lim = A ⇔ "f est dérivable en x0 "
h→0 h
Propriété 4.3 Une fonction differentiable en un point x0 est continue en ce point.
La réciproque est fausse.
Preuve : en exercice
Preuve : en exercice
20 (UCAO-UUT, 2009)
CHAPITRE 4. CONTINUITÉ ET DIFFERENTIABILITÉ 4.2. FONCTIONS DIFFERENTIABLES
21 (UCAO-UUT, 2009)
Chapitre 5
22
Bibliographie
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Table des matières
1 Nombres réels 1
1.1 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Propriétés usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.1 Axiome de la complétude (ou du continu) . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.2 Propriétés d’unicité dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.3 Borne supérieure, Borne inférieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.4 Principe d’Archimède . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.5 Valeur absolue, distance et voisinage dans R . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Les principaux lemmes du calcul différentiel dans R . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2 Suites réelles 8
2.1 Définitions, Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2 Propriétés d’ordre général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.3 Opérations sur les suites : Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.4 Théorèmes de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.5 Critères de convergence d’une suite réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.5.1 Critère de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.5.2 Critère de Weierstrass . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.6 Sous suites ou suites extraites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.7 Limite inférieure, limite supérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4 Continuité et differentiabilité 17
4.1 Fonctions continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4.1.1 Continuité en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4.1.2 Continuité sur un ensemble, continuité uniforme . . . . . . . . . . . . . . 18
4.1.3 Propriétés des fonctions continues sur un segment . . . . . . . . . . . . . 19
4.2 Fonctions differentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4.2.1 Définitions, Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4.2.2 Théorème de Rolle, Théorème des accroissements finis . . . . . . . . . . . 21
4.2.3 Differentiabilité et convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Bibliographie 23
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