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PCSI2

Chapitre 18 - Comparaison locale de fonctions, développements limités.

Dans ce chapitre, I est un intervalle de non trivial, a un réel de I ou une borne de I donc
éventuellement + ou -.  désigne ou .

1. Comparaison locale de fonctions

1.1. Domination et négligeabilité en a :

Déf: Soit f et g définies sur I à valeurs dans .


• On dit que f est dominée par g au voisinage de a et on note f = O(g) lorsqu’il existe une
x→a
B est bornée
fonction B définie au voisinage de a telle que:  sur ce voisinage

 f( x ) = B( x ) g( x )

• On dit que f est négligeable devant g au voisinage de a et on note f = o(g) lorsqu’il existe une
x→a

 ( x ) ⎯⎯⎯→ 0
 x→a
fonction  définie au voisinage de a telle que:  .
f( x ) =  ( x ) g( x ) sur ce voisinage

 Autres notations :
f = O(g) peut se remplacer par f = O(g), voire f = O(g) si il n’y a pas d’ambiguïté.
x→a a
f = o(g) se note aussi f = o(g) voire f = o(g) si il n’y a pas d’ambiguïté ou encore f g
x→a a x→a

NB: En physique, |X|<<1 signifie que X → 0

 Dans la pratique: Si g ne s'annule pas au voisinage de a, sauf peut-être en a et si dans ce cas


g(a) = f(a) = 0, on utilise les caractérisations suivantes:

f
f = O(g)  est bornée au voisinage de a
x→a g

f
f = o(g)  ⎯⎯⎯→ 0
x→a g x→a

 Conséquences immédiates des définitions:


• f = o(g)  f = O(g)
x→a x→a
• f = O(1) signifie que f bornée au voisinage de a.
x→a
• f = o(1) signifie que f tend vers 0 en a.
x→a

 Attention : Il ne s’agit pas ici de vraies égalités mais de relation d’appartenance :


x = o(ex) et x² = o(ex) mais x x².
x→+ x→+

Proposition 18.1 : Comparaison des fonctions usuelles


Soit ,  et a trois réels avec a > 1.

• Si  < , alors x = o(x) et x = o(x).


x→0 x→+
n+1
En particulier n , x = o(x ) et xn = o(xn+1)
n
x→0 x→+

• Si ,  > 0, (ln(x)) = o(x) et x = o(ax)


x→+ x→+
ou encore : (ln(x)) 
x
ax
x→+ x→+

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1 x 1
• Si ,  > 0, |ln(x)| = o( ) et a = o( )
x→0  x→− 
x x

1 1
ou encore : |ln(x)| ( ) et ax ( )
x →0 x
 x→− 
x

Démo: On utilise la caractérisation par la limite du quotient


 Dans la pratique : on cherchera les plus souvent à comparer f(x) et x.
f(x)
• f(x) = o(x)  ⎯⎯⎯⎯ →0
x→a
x→a x
1
• f(x) = o( )  xf(x) ⎯⎯⎯⎯
→0 .
x→a
x→a x

Proposition 18.2 : Soit f, g, h, k définies sur I à valeurs dans .


 Si f = O(g) et g = O(h) alors f = O(h)
x→a x→a x→a
 Si f = O(g) et g = o(h) alors f = o(h)
x→a x→a x→a
 Si f = o(g) et g = o(h) alors f = o(h)
x→a x→a x→a

Démo : cf chapitre 9

 Dans la pratique : Si f = o(x) avec  0 alors f = o(x)


x→a x→a

Proposition 18.3 : Compatibilité avec les opérations

 Linéarité: si f = o(h) et si g = o(h) alors f + g = o(h)


x→a x→a x→a

 Produit:
• Si f = o(g) alors f.h = o(g.h)
x→a x→a
• Si f = o(h) et g = o(k) alors on a f.g = o(h.k)
x→a x→a

 Substitution : Soit u :J→I, bJ ou borne de I.


Si u(x) ⎯⎯⎯⎯ → a et si f = o(g) alors fu = o(gu)
x→b x→a x →b

Ces relations restent vraies pour la relation de domination

Démo :  et  cf chapitre 9

 Dans la pratique : Si f(x) = o(xn) alors xpf(x) = o(xn+p)


x→a x→a

1.2. Fonctions équivalentes

Déf: Soit f et g définies sur I à valeurs dans .


On dit que f est équivalente à g au voisinage de a et on note f g ou f g lorsqu’il existe une
a x →a
 ( x ) ⎯⎯⎯→ 1
 x→a
fonction  définie au voisinage de a telle que  .
f( x ) =  ( x ) g( x ) sur ce voisinage

 Dans la pratique : Si g ne s'annule pas au voisinage de a, sauf peut-être en a et si dans ce cas


g(a) = f(a) = 0, on utilise les caractérisations suivantes:
f
f g  (f - g) = o(g)  f = g + o(g) et f g ⎯⎯⎯→1
x →a
a x→a x→a a g

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 Conséquences immédiates des définitions:
*
• Soit  , f   f ⎯⎯⎯⎯⎯
→
a x →a

• f 0 signifie que f est identiquement nulle au voisinage de 0 et pas que f ⎯⎯⎯⎯⎯


→ 0.
a x →a

Proposition 18.4 : Propriétés des équivalents: Soit f, g, h trois fonctions de I dans .

 Réflexivité: f f
a
 Symétrie: Si f g alors g f
a a
 Transitivité: Si f g et g h alors f h.
a a a

Démo : cf chapitre 9

Proposition 18.5 : Règle de calculs sur les équivalents:


Soit f, g, h et k de I→ et 
 Produit d'équivalents:, Si f h et g k alors fg hk
a a a
 Puissance: Si f g alors, sous réserve d’existence, f(x) g(x)
a a
 Quotient d'équivalents: Si f h et g k alors, sous réserve d’existence f/g h/k
a a a
 Substitution: Soit u :J→I, bJ ou borne de I.
Si u(x) ⎯⎯⎯⎯ → a et si f g alors fu gu
x→b a b

Démo: ,  et  cf chapitre 9
 ATTENTION PAS DE SOMME (ni de différence, même une constante...)
Comment faire si on doit donner un équivalent d'une somme?
- On cherche le terme prépondérant pour écrire S(x) = g(x) + o(g(x)).
x→a
- On cherche à factoriser la somme pour utiliser les règles de calcul

 Attention: Sauf exception, la composition à gauche n'est pas compatible avec les relations de
comparaison : u( x ) v ( x ) n'implique pas f(u(x)) f( v ( x ))
a a

Proposition 18.6: Soit f:I→, f dérivable en a.


Si f'(a)  0 alors f(x) - f(a) f'(a)(x-a)
a

Démo: Utiliser la limite du quotient et la définition de f dérivable en a.

 Equivalents usuels:
 Equivalents usuels en 0
ex 1
0
(e x
−1 ) 0
x ln(1 + x ) x
0

(1 + x )  − 1  x
0
en particulier pour  =
1
2
, on a ( 1 + x −1 ) 0
1
2
x

cosx 1
0
sinx x
0
tan(x) x
0
(cos x - 1) 0 − x²
2

arccos( x ) arc sin( x ) x arctan(x) x
0 2 0 0
ch(x) 1 sh(x) x th(x) x
0 0 0

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 Pour une fonction polynomiale : P(x) = anxn + ... + apxp avec an  0 et ap  0

on a P(x) anxn et P(x) apxp


 0

Il faut connaître ces résultats et pouvoir les justifier


 Méthode classique: Les équivalents usuels sont en 0, on pourra s'y ramener en posant:
• x = a + h pour la recherche d’un équivalent en a réel
1
•x= pour la recherche d’un équivalent en a 
h

1.3 Propriétés conservées par équivalents

Proposition 18.7:
 Si f g alors f et g sont de même signe au voisinage de a
a
Si f g et si limg =  alors limf = 
a

 Exercices résolus
• On pose f(x) = x² − 3 , préciser la nature de la branche infinie de la courbe représentative de
f ainsi que sa position relative au voisinage de + .
tan x.ln(1 + x)
• On définit g sur par x 0, g(x) = . Peut-on prolonger g par continuité en 0 ?
x² + 1 − 1

2. Développement limité d'ordre n en a.

2.1. Présentation et définition:

Déf: Soit f:I→ et a un réel de I ou une borne de I.


On dit que f admet un développement limité d'ordre n en a, noté DLn(a), lorsqu’il existe une
n
fonction polynômiale P :x a k xk de degré au plus n tel que :
k =0
n
f( x ) − a k ( x − a )k = o(( x − a )n ) .
x →a
k =0

n
Le DLn(a) de f: f( x ) = a k ( x − a )k + oa (( x − a )n )
k =0
Re ste
Partie régulière

1
Exemple 1: f:x→ admet un DL à tout ordre en 0 de partie régulière 1 + x + x² +..+ x n.
1−x
1
ou encore: n , = 1 + x + x² + .. + xn + o ( xn ) 
1−x x→0

 Remarques:
- Par convention, on écrit les termes du DL n dans l'ordre croissant des puissances de x de sorte
que chaque terme est négligeable devant ceux écrits à sa gauche au voisinage de a.
- On ne développe pas les (x - a)k dans l’écriture du DLn(a)
- L’ordre du DL est donné par l’exposant de (x - a) dans le reste et pas par le degré de la partie
régulière.
- Toute fonction polynômiale f de degré p admet pour tout n ≥ p, un DL d’ordre p en tout réel a.
la partie régulière est f(x) et le reste est 0.

 Dans la pratique: f admet un DLn(a) ssi g:h→f(a + h) admet un DL en 0. On se ramènera


systématiquement en 0 par le changement de variable x = a + h
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Proposition 18.8 : Propriétés des DLn(a):
 Si f admet un DLn(a), sa partie régulière est unique et on peut donc parler du DLn(a) de f.
 Si f admet un DLn(a), alors pour tout entier pn, f admet un DLp(a) que l'on obtient en
tronquant le DLn(a) à l'ordre p, c'est à dire
n p
Si f( x) =
a
 ak ( x − a )k + o(( x − a )n ) alors p , p  n, f( x ) =
a
a k
p
( x − a )k + o(( x − a ) )
k =0 k =0
n
 Si f admet un DLn(0) tel que f(x) = P(x) + o(x ) alors, pour tout  et tout p , on peut
x →0
substituer xp à x pour obtenir: f(xp) = P(xp) + o(xnp)
x →0
 Si f est paire (resp. impaire) et admet un DLn(0) alors la partie régulière est paire (resp.
impaire).

 En substituant – x à x puis x² à x dans l’exemple 1, on obtient :

1
= 1 − x + x² + ( −1)n xn + o( xn )
1+x 0

1
= 1 − x² + x 4 + + ( −1)n x2 n + o( x2 n )
1 + x² 0

2.2. Liens avec la dérivation

Théorème 18.1: Soit f définie sur I, sauf peut-être en a.


 f admet un DL0(a) si et seulement si f admet une limite finie en a.
Donc • si f est définie en a et admet un DL0(a) alors f est continue en a
• si f n’est pas définie en a et admet un DL0(a) alors f est prolongeable par continuité en a
Dans les deux cas, on a: f( x ) = f( a ) + o(1)
a
 Soit f définie en a, f admet un DL1(a) si et seulement si f, ou son prolongement par continuité
en a, est dérivable en a et dans ce cas, on a: f( x ) = f( a ) + f'( a )( x − a ) + o( x − a )
a

 Attention : Si une fonction admet un DLn(a) avec n  2, elle n'est pas nécessairement n fois
dérivable en a

Théorème 18.2: formule de Taylor-Young, admise provisoirement


Si f est de classe n sur I alors f possède un DLn en tout réel a de I donné par:
(k)
n f (a)
f( x ) =
x→a
 k!
( x − a )k + o(( x − a )n )
k =0
(n)
f''( a ) f (a)
2
= f( a ) + f'( a )(x − a) + (x − a) + + ( x − a )n + o(( x − a )n )
x→a 2 n!
(k)
n f ( a)
ou encore, en posant x = a + h: f( a + h) =
x →0
 k!
hk + o(hn )
k =0

 Applications: DLn des fonctions usuelles en 0

x x² xn
x
e = 1+ + + ... + + o( xn )
x →0 1! 2! n!
4
x² x x2 n
n
cos( x ) = 1 − + + ... + ( −1) + o( x2 n +1 )
x →0 2! 4! (2n )!

x3 x5 x2 n +1
sin( x ) = x − + + ... + ( −1)n + o( x2 n +2 )
3! 5!
x →0 (2n + 1)!
  (  − 1)  (  − 1)...(  − n + 1) n
(1 + x ) = 1 + x + x² + ... + x + o( xn ) avec   lR
x →0 1! 2! n!
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1
 Savoir donner rapidement le DL3(0) de 1 + x et
1+x
Remarque : dans la pratique, on utilise très peu cette formule pour obtenir le DL n, on préférera
les opérations, on l’utilise pour justifier l’existence d’un DL n(a) pour une fonction de classe Cn

2.3. Opérations sur les développements limités


Les résultats de cette partie sont énoncés pour les DLn(0) mais ils s’étendent aisément aux
DLn(a) en posant x = a + h

Proposition 18.9: Linéarité et produit


Si f et g admettent un DLn(0) ayant pour partie régulière respectives P et Q alors
 f + g admet un DLn(0) de partie régulière P + Q.

 fg admet un DLn(0) de partie régulière R obtenue en tronquant au degré n le produit PQ.

 Applications:

x² x4 x2 n
ch( x ) = 1 + + + ... + + o( x2 n +1 )
0 2! 4! (2n )!

x3 x2 n +1
sh( x ) = x + + ... + + o( x2 n +2 )
0 3! (2n + 1)!

 Exemples: DL4(0) de f(x) = exsinx

Proposition 18.10: Composition


Soit f et g définies au voisinage de 0 et admettant des DL n(0) de partie régulière P et Q.
Si lim f( x ) = 0 alors (gof) admet un DLn(0) de partie régulière R obtenue en tronquant au degré
x →0

n le polynôme QoP.

1 1
 Exemple: e sin x = 1+x+ x² − x 4 + o( x 4 )
x →0 2 8

Corollaire: Inverse, quotient


1
Si f admet un DLn(0) et est telle que lim f( x) = a  0 alors admet un DLn(0), obtenu en
x→0 f
écrivant 1 1 1 1 avec lim g( x ) = 0
= = 
f( x ) a (1  g( x )) a 1  g( x ) x →0

 Applications:

1 x3 2 x5
tan( x ) = sin( x )  =x + + + o( x5 ) 
cos( x ) 0 3 15

Proposition 18-11 Intégration


Si f est continue sur I contenant 0, et admet un DL n(0) alors toute primitive F de f sur I admet
un DLn+1(0) obtenue en intégrant terme à terme le DLn(0) de f sans oublier de rajouter le terme
constant F(0). C'est à dire:
n n ak
Si f( x ) =
0
 ak xk + o( xn ) alors F(x) = F ( 0 ) +
0
k +1x k +1
+ o( xn +1 )
k =0 k =0

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 Applications:

x² xn +1
ln(1 + x ) = ln(1) + x − + ... + ( −1)n + o( xn +1 )
0 2 n +1
0

x² xn +1
ln(1 − x ) = ln(1) − x − − ... − + o( xn +1 ) 
0 2 n +1
0
x3 x5 x2 n +1
n
arctan( x ) = arc tan( 0 ) + x − + + ... + ( −1) + o( x2 n +2 )
0 3 5 2n + 1
0

et également les DLn de arccos et arcsin, (ordre 3 ou 4)

 On ne dérive à priori pas les DL mais si f admet un DLn(0) et si on sait que f' admet un
DLn-1(0) alors on peut l'obtenir en dérivant terme à terme le DL n(0) de f. C’est le cas quand f est
de classe n et à fortiori de classe  , votre professeur de physique pourra donc le faire...

Annexes :
1
Graphique 1: DL en 0 de f: x
1−x

y
ordre 3

ordre 2 ordre 1

1
ordre 0

-2 -1 0 1 2 x

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Graphique 2: DL en 0 de f: x cosx
y

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 x

-1

-2

Graphique 3: DL en 0 de ln(1+x)

ordre 3
1

ordre 2

-1 0 1 2 x

ordre 1
-1

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