Vous êtes sur la page 1sur 8

Université Claude Bernard - Lyon 1 Année 2018-2019

Licence 3 - Maths pour l’Enseignement Analyse réelle

Fonctions d’une variable réelle : dérivabilité

Dans une première partie, nous introduisons la notion de dérivabilité en un point, puis sur un intervalle, et
nous donnons les premières propriétés des fonctions dérivables. Dans les deux autres parties, nous donnons des
théorèmes fondamentaux faisant intervenir la notion de dérivabilité.
Comme au chapitre précédent, nous ne définissons la notion de dérivabilité que pour des fonctions dont le
domaine de définition est une réunion finie d’intervalles disjoints. Comme la notion de continuité, la notion de
dérivabilité est une notion locale, il suffit donc de donner les définitions et propriétés pour des fonctions définies
sur un intervalle. Dans tout ce chapitre, I désigne un intervalle ayant au moins deux points, et sauf mention
contraire, f : I → R désigne une fonction définie sur I, à valeurs réelles.

1 Dérivabilité en un point
1.1 Définitions
Soit une fonction f définie sur I et a ∈ I. On dit que la fonction f est dérivable en a si la fonction
I \ {a} → R f (x) − f (a)
f (x) − f (a) admet une limite en a. Dans ce cas, on note x→a
lim = f 0 (a).
x 7→ x−a
x−a
La fonction ci-dessus est appelée taux d’accroissement de f en a.
De manière équivalente (en faisant le changement de variable x = a + h), f est dérivable en a si et seulement
f (a + h) − f (a)
si lim existe.
h→0 h
Cette définition peut se reformuler comme suit : f est dérivable en a s’il existe un réel l tel que

f (a + h) = f (a) + lh + o (h)
h→0

ou encore
f (x) = f (a) + l(x − a) + o (x − a).
x→a

f (a + h) − f (a) − lh
En effet, on a f (a + h) = f (a) + lh + o (h) si et seulement si lim = 0 c’est-à-dire
h→0 h→0 h
f (a + h) − f (a)
lim = l. D’où le résultat.
h→0 h
f (x) − f (a)
Le réel l est alors déterminé de manière unique (il vaut en effet lim ). Il est appelé dérivée de f
x→a x−a
en a, et noté f 0 (a).
f (x) − f (a)
On dit que la fonction f est dérivable à droite (resp. à gauche) en a si lim (resp.
x→a+ x−a
f (x) − f (a)
lim ) existe. En cas d’existence, cette limite est notée fd0 (a) (resp. fg0 (a)).
x→a− x−a
En utilisant les propriétés sur les limites vues au chapitre précédent, on obtient immédiatement le résultat
suivant.

Proposition 1.1. Soit une fonction f définie sur I et a ∈ I. Alors,


1. Si a n’est pas une extrémité de I, f est dérivable en a si et seulement si f est dérivable à droite et à
gauche en a et fd0 (a) = fg0 (a).
2. Si a est l’extrémité gauche de I, f est dérivable en a si et seulement si f est dérivable à droite en a.
3. Si a est l’extrémité droite de I, f est dérivable en a si et seulement si f est dérivable à gauche en a.

1
Exemple 1.1.

P
1. Soit n ∈ N∗ un entier, a ∈ R un réel.
n−1
X
(a) Montrer que pour tout x ∈ R, xn − an = (x − a) ak xn−1−k .
k=0

.................................................................................................

.................................................................................................

P
.................................................................................................

(b) En déduire que f : x 7→ xn est dérivable en a, avec f 0 (a) = nan−1 .

.................................................................................................

.................................................................................................

.................................................................................................

2. Soit f : R → R, x 7→ |x|. Si x > 0, f (x) = x donc fd0 (0) existe et vaut 1. Si x < 0, f (x) = −x donc fg0 (0)
existe et vaut −1. Ces deux dérivées ne coïncident pas donc f n’est pas dérivable en 0.

1.2 Lien avec le graphe


Soit une fonction f définie sur I et a ∈ I. Si f est dérivable en a, on peut écrire

f (x) = f (a) + f 0 (a)(x − a) + o (x − a).


x→a

P
La droite d’équation y = f (a) + f 0 (a)(x − a) est appelée tangente à la courbe de f en a. C’est la droite "la plus
proche" de la courbe de f au voisinage du point a. Sa pente est f 0 (a).
Faire un dessin pour illustrer.

Si f est dérivable à droite (resp. à gauche) en a, la demi-droite d’équation y = f (a) + fd0 (a)(x − a), x > a
(resp. y = f (a) + fg0 (a)(x − a), x < a) est appelée demi-tangente à droite (resp. à gauche) à la courbe de f
en a.
f (x) − f (a)
Généralisation. Si lim = ±∞, alors f n’est pas dérivable en a, mais on dit que la droite verticale
x→a x−a
d’équation x = a est tangente à la courbe de f en a. On définit de même les demi-tangentes verticales.
p f (x) − f (0) 1 −1
Exemple 1.2. Soit f : R → R, x 7→ |x|. Soit x 6= 0. On a = √ si x > 0, √ si x < 0,
x−0 x −x
f (x) − f (0) f (x) − f (0)
donc lim = +∞ et lim = −∞ : la demi-droite verticale d’équation x = 0, y > 0,
x→0+ x x→0− x
est tangente à la courbe de f en 0.

2
1.3 Lien avec la continuité
Proposition 1.2. Soit f une fonction définie sur l’intervalle I et a ∈ I. Si f est dérivable en a alors f est
continue en a.
f (x) − f (a)
Démonstration. Pour tout x ∈ I, x 6= a, on a f (x) = f (a) + (x − a) . Or f est dérivable en a donc
x−a
f (x) − f (a)
lim = f 0 (a) et par théorèmes d’opérations sur les limites, on a lim f (x) = f (a) + 0 × f 0 (a) = f (a),
x→a x−a x→a
c’est-à-dire que f est continue en a.

P
Attention. La réciproque est fausse. Voici un contre-exemple.

Exemple 1.3. Utiliser la fonction valeur absolue pour donner un contre exemple.

............................................................................................................

............................................................................................................

2 Dérivabilité sur un intervalle


2.1 Définition
On dit que la fonction f est dérivable sur l’intervalle I si f est dérivable en tout point x ∈ I. Dans ce
cas, on appelle dérivée de f sur I la fonction notée f 0 définie par f 0 : I → R, x 7→ f 0 (x).

2.2 Opérations sur les fonctions dérivables


De même que la continuité, la dérivabilité est stable par les opérations d’addition, produit, quotient et
composition.

Théorème 2.1. Soit f et g deux fonctions dérivables sur I, λ un réel. Alors


1. la fonction λf + g est dérivable sur I, et (λf + g)0 = λf 0 + g 0 ,
2. le produit f g est dérivable sur I, et (f g)0 = f 0 g + f g 0 .

Démonstration. Soit a ∈ I. Soit x 6= a.


1. On a
(λf + g)(x) − (λf + g)(a) f (x) − f (a) g(x) − g(a)
= λ +
x−a x−a x−a
0 0
→ λf (a) + g (a) car f et g sont dérivables en a.
x→a

D’où le résultat.
2. On a
(f g)(x) − (f g)(a) f (x)g(x) − f (a)g(x) + f (a)g(x) − f (a)g(a)
=
x−a x−a
f (x) − f (a) g(x) − g(a)
= g(x) + f (a) .
x−a x−a
f (x) − f (a)
Or, f et g sont dérivables en a, donc lim = f 0 (a), et
x→a x−a
g(x) − g(a)
lim = g 0 (a). Comme g est dérivable en a, elle est continue en a, et lim g(x) = g(a). Ainsi,
x→a x−a x→a

(f g)(x) − (f g)(a)
lim = f 0 (a)g(a) + f (a)g 0 (a).
x→a x−a

3
Le théorème suivant, de dérivation des fonctions composées, est aussi appelé "règle de la chaîne".

Théorème 2.2. Si f est dérivable sur I et si g est dérivable sur un intervalle J contenant f (I), alors g ◦ f est
dérivable sur I, et pour tout x ∈ I,
(g ◦ f )0 (x) = g 0 (f (x))f 0 (x).
g(y) − g(b)
Démonstration. Soit a ∈ I. Notons b = f (a). Alors comme g est dérivable en b, la fonction v : y 7→
y−b
est bien définie dans un voisinage V de b, et elle vérifie :

lim v(y) = g 0 (b) et pour tout y ∈ V, g(y) − g(b) = v(y)(y − b).


y→b

Soit x ∈ I, x 6= a. On a alors (en remplaçant y par f (x) et b par f (a))

g(f (x)) − g(f (a)) f (x) − f (a)


= v(f (x)) .
x−a x−a
Comme f est dérivable en a, elle est continue en a donc lim f (x) = f (a) et donc par composition de limites
x→a
0 f (x) − f (a) 0 g(f (x)) − g(f (a))
lim v(f (x)) = g (f (a)). De plus, lim = f (a) donc lim = g 0 (f (a))f 0 (a).
x→a x→a x−a x→a x−a

Exemple 2.1. En appliquant le théorème précédent avec g : x 7→ 1/x, qui est dérivable sur R∗ de dérivée
g 0 (x) = −1/x2 , on obtient le résultat suivant :
1
Si f : I → R est dérivable et ne s’annule pas sur I alors est dérivable sur I et pour tout x ∈ I,
f
 0
1 f 0 (x)
(x) = − .
f f (x)2

Théorème 2.3. Soit f et g deux fonctions dérivables sur I. Alors, le quotient f /g est dérivable sauf aux points
de I où g s’annule, et en un tel point x,
 0
f f 0 (x)g(x) − f (x)g 0 (x)
(x) = .
g g(x)2

Démonstration. Ce résultat s’obtient en combinant celui sur le produit et celui sur l’inverse.

2.3 Dérivabilité d’une fonction réciproque


Pour terminer ce paragraphe nous démontrons le résultat sur la dérivabilité des fonctions réciproques. On
rappelle également dans la première partie du théorème la définition des fonctions réciproques.

Théorème 2.4. Soit f : I → R une fonction continue et strictement monotone sur I. Alors, f est une bijection
de I dans f (I) et il existe une fonction, notée f −1 , définie sur f (I), à valeurs dans I telle que pour tout x ∈ I,
y ∈ f (I)
x = f −1 (y) ⇐⇒ y = f (x).
De plus, f −1 est continue sur f (I), de même monotonie que f .

Si f est de plus dérivable sur I, alors f −1 est dérivable en tout point y = f (x) de f (I) tel que f 0 (x) 6= 0, et
on a
1 1
(f −1 )0 (y) = 0 = 0 −1 .
f (x) f (f (y))
Démonstration. On ne redémontre pas ici la première partie du théorème. Supposons de plus f dérivable sur I.
Soit y0 ∈ f (I). Il existe un unique x0 ∈ I tel que y0 = f (x0 ). Supposons que f 0 (x0 ) 6= 0. Pour tout y ∈ f (I), il
existe un unique x ∈ I tel que y = f (x), et on a

f −1 (y) − f −1 (y0 ) x − x0
= .
y − y0 f (x) − f (x0 )

4
De plus, comme f −1 est continue, x − x0 = f −1 (y) − f −1 (y0 ) → 0, donc
y→y0

f −1 (y) − f −1 (y0 ) x − x0 1
lim = lim = 0 .
y→y0 y − y0 x→x0 f (x) − f (x0 ) f (x0 )

Exemple 2.2. La fonction tan :] − π2 , π2 [→ R est continue et strictement croissante, de plus


lim tan x = +∞, donc tan ] − π2 , π2 [ = R. Ainsi tan réalise une bijection de

lim tan x = −∞ et
x→(−π/2)+ x→(π/2)−
] − π2 , π2 [ sur
R. On note arctan : R →] − π2 , π2 [ sa fonction réciproque. Elle est continue.
De plus, tan est dérivable sur ] − π2 , π2 [ et pour tout x ∈] − π2 , π2 [, tan0 (x) = 1 + (tan x)2 6= 0.
On en déduit que arctan est dérivable sur R. De plus, pour tout y ∈ R, il existe un unique x ∈] − π2 , π2 [ tel
que y = tan x, et
1 1 1
arctan0 (y) = 0 = = .
f (x) 1 + (tan x)2 1 + y2

3 Dérivées d’ordre supérieur


3.1 Définitions
Soit f : I → R une fonction dérivable dans un voisinage de a ∈ I. Si la dérivée f 0 , définie dans un voisinage
de a, est dérivable en a, on dit que f est deux fois dérivable en a, et le réel (f 0 )0 (a) est noté f 00 (a).
Soit p ∈ N. On définit par récurrence f (p) (a). On pose f (0) (a) = f (a), f (1) (a) = f 0 (a). Si f (p) est définie dans
un voisinage de a et est dérivable en a, sa dérivée en a est notée f (p+1) (a).
Si f (p) (a) existe, on dit que f est p fois dérivable en a et f (p) (a) est la dérivée p-ième de f en a.
Si f (p) (a) existe pour tout a ∈ I, on dit que f est p fois dérivable sur I et on appelle dérivée p-ième de f sur I
la fonction f (p) : I → R, x 7→ f (p) (x).
On dit que f est de classe C p sur I si f (p) existe et est continue sur I. L’ensemble des fonctions de classe C p
sur I est noté C p (I).
On dit que f est de classe C ∞ sur I si f est de classe C p sur I pour tout p ∈ N.

3.2 Opérations
Théorème 3.1. Soit p ∈ N. Soit f et g deux fonctions de classe C p sur I, h une fonction de classe C p sur J tel
que f (I) ⊂ J, λ un réel. Alors
1. la fonction λf + g est de classe C p sur I,
p !
(p)
X p (k) (p−k)
2. le produit f g est de classe Cp sur I, et (f g) = f g (formule de Leibniz),
k=0
k
3. la composée h ◦ f est de classe C p sur I,
4. si g ne s’annule pas sur I, f /g est de classe C p sur I.

Démonstration. Toutes ces propriétés se montrent par récurrence sur p. Nous ne détaillons pas la preuve ici.

Exemple 3.1. Régularité des fonctions usuelles.


1. Les polynômes sont de classe C ∞ sur R.
2. Les fractions rationnelles sont de classe C ∞ sur leur ensemble de définition (R privé des pôles).
3. Les fonctions exp, ch, sh, th sont de classe C ∞ sur R.
4. La fonction logarithme ln est de classe C ∞ sur ]0, +∞[.
5. Pour tout a ∈ R, x 7→ xa est de classe C ∞ sur ]0, +∞[.
6. Les 
fonctions trigonométriques cos, sin sont de classe C ∞ sur R, et tan est de classe C ∞ sur
π

R\ + kπ, k ∈ Z .
2
7. Les réciproques arccos et arcsin sont de classe C ∞ sur ] − 1, 1[, et arctan est de classe C ∞ sur R.

5
4 Théorème de Rolle
4.1 Condition nécessaire d’extremum
Définition 4.1. On dit que f : I → R admet un maximum local en a ∈ I s’il existe h > 0 tel que pour tout
x ∈ I∩]a − h, a + h[, f (x) ≤ f (a), autrement dit si f (x) est inférieur à f (a) pour x dans un voisinage de a. On
dit que ce maximum est strict si l’inégalité précédente est stricte pour x 6= a. On définit de même minimum
local en remplaçant ≤ par ≥.
On dit que f admet un maximum global en a si pour tout x ∈ I, f (x) ≤ f (a). On définit de même minimum
global. Si f admet un minimum ou un maximum en a, on dit que f admet un extremum en a.

Proposition 4.1. Soit f : I → R, a ∈ I non extrémité de I. Si f admet un extremum local en a et si f est


dérivable en a, alors f 0 (a) = 0.

Ainsi, une fonction dérivable sur I ne peut admettre d’extremum qu’en une extrémité de I ou en un point

P
où f 0 s’annule.

Démonstration. On peut supposer que f admet un maximum local en a, la preuve étant similaire dans le cas
où f admet un mimimum en a. Pour tout x ∈ I dans un voisinage de a, f (x) ≤ f (a), donc le taux d’accroissement
f (x) − f (a)
est . . . . . . . . . dans un voisinage de a− et . . . . . . . . . dans un voisinage de a+ . En passant à la limite,
x−a
on obtient
f (x) − f (a) f (x) − f (a)
f 0 (a) = lim ≤ . . . et f 0 (a) = lim ≥ ....
x→a + x−a x→a − x−a

P
Ainsi, f 0 (a) = 0.

Attention. La réciproque est fausse. Le montrer en utilisant la fonction f : R → R, x 7→ x3 .

..............................................................................................................

..............................................................................................................

4.2 Théorème de Rolle


Théorème 4.1. Soit a < b deux réels, f : [a, b] → R. On suppose que la fonction f vérifie les conditions
suivantes :
— f continue sur [a, b],
— f dérivable sur ]a, b[,
— f (a) = f (b).
Alors, il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Le point c n’est pas nécessairement unique.

Démonstration. La fonction f est continue sur l’intervalle fermé borné [a, b] donc f est bornée et atteint ses
bornes. On pose M = max f et m = min f .
[a,b] [a,b]
Si M = m, alors la fonction f est constante, et f 0 = 0 sur ]a, b[, ce qui donne le résultat.
Supposons maintenant que M > m. Alors M ou m est différent de f (a) = f (b), par exemple M . Il existe donc
c ∈]a, b[ tel que M = f (c). On peut appliquer le résultat précédent (le point c n’est pas une extrémité de [a, b]) :
f 0 (c) = 0.

Exemple 4.1. Application aux racines. Si f est continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[, et si f admet n racines

P
distinctes alors f 0 admet au moins n − 1 racines qui séparent celles de f .

Démonstration. Notons x1 < x2 < . . . < xn les racines de f . Terminer la preuve.

..............................................................................................................

..............................................................................................................

6
..............................................................................................................

..............................................................................................................

5 Théorème des accroissements finis


5.1 Enoncé
Théorème 5.1. Soit a < b deux réels, f : [a, b] → R. On suppose que la fonction f vérifie les conditions
suivantes :
— f continue sur [a, b],
— f dérivable sur ]a, b[.
Alors, il existe c ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f 0 (c)(b − a).

Démonstration. Pour démontrer ce théorème, on introduit une fonction auxiliaire à laquelle on va appliquer le

P
théorème de Rolle. Soit λ ∈ R (à déterminer). On pose ϕ : [a, b] → R, ϕ(x) = f (x) − f (a) − λ(x − a).
La fonction ϕ est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[, et ϕ(a) = 0.
Déterminer λ pour que ϕ(b) = 0.

..............................................................................................................

P
..............................................................................................................
En déduire qu’il existe alors c ∈]a, b[ tel que ϕ0 (c) = 0, puis que f 0 (c) =
f (b) − f (a)
b−a
.

..............................................................................................................

..............................................................................................................

Corollaire 5.1 (Inégalité des accroissements finis).


Soit a < b deux réels, f : [a, b] → R continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[. Alors, pour tout x, y ∈ [a, b],

|f (x) − f (y)| ≤ sup |f 0 (t)||x − y|.


t∈]x,y[

5.2 Conséquences
À partir de cette inégalité, on obtient le résultat fondamental suivant.

Théorème 5.2. Soit f : [a, b] → R continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[. Si pour tout x ∈]a, b[, f 0 (x) = 0, alors
f est constante sur [a, b].

Démonstration. Soit x, y ∈ [a, b]. Par l’inégalité des accroissements finis sur [x, y], on a |f (x) − f (y)| ≤ 0 donc
f (x) = f (y). Ceci étant vrai pour tous points de [a, b], f est constante sur [a, b].

P
Attention. Une fonction dérivable, de dérivée nulle n’est pas nécessairement constante. Ceci n’est vrai que
si cette fonction est définie sur un intervalle.
Donner un exemple de fonction f : R∗ → R dérivable, de dérivée nulle sur R∗ mais qui n’est pas constante
sur R∗ .

..............................................................................................................

..............................................................................................................

7
5.3 Application à la monotonie des fonctions
Théorème 5.3. Soit f : [a, b] → R continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[. Alors,
1. f est croissante sur [a, b] si et seulement si f 0 ≥ 0 sur ]a, b[.
2. f est décroissante sur [a, b] si et seulement si f 0 ≤ 0 sur ]a, b[.
3. si f 0 > 0 sur ]a, b[, alors f est strictement croissante sur [a, b].
4. si f 0 < 0 sur ]a, b[, alors f est strictement décroissante sur [a, b].

Remarque 5.1. Les deux derniers points ne sont pas des équivalences. La fonction x 7→ x3 est strictement
croissante sur R mais sa dérivée en 0 est nulle.

Démonstration. Nous montrons les points (1) et (3).


Supposons f croissante sur [a, b]. Montrons que f 0 ≥ 0 sur ]a, b[. Soit x0 ∈]a, b[, x ∈ [a, b] \ {x0 }. La fonction
f (x) − f (x0 )
f étant croissante, f (x) − f (x0 ) est du même signe que x − x0 , donc ≥ 0. Par passage à la limite
x − x0
0 0
x → x0 , on obtient f (x0 ) ≥ 0. Ainsi, f ≥ 0 sur ]a, b[.
Réciproquement, supposons f 0 ≥ 0 sur ]a, b[. Soit x, y ∈ [a, b], x < y. D’après le théorème des accroissements
finis, il existe c ∈]x, y[ tel que f (x) − f (y) = f 0 (c)(x − y). Comme f 0 (c) ≥ 0, on en déduit que f (x) ≤ f (y). La
fonction f est donc croissante sur [a, b].
Dans le cas où f 0 > 0, on obtient de même que f est strictement croissante.

Dans ce chapitre il faut savoir démontrer sans indication :


— Le lien entre dérivabilité et continuité (proposition 1.2) ;
— Le résultat concernant les opérations sur les fonctions dérivables (théorème 2.1) ;
— La condition nécessaire d’extremum local (proposition 4.1) ;

Vous aimerez peut-être aussi