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f (x) − f (x 0 ) f (x 0 + h) − f (x 0 )
lim = lim
x→x0 x − x0 h→0 h
droite (M M 0 )
M0
M
tangente en M 0
x x0
y = f (x)
305
C HAPITRE 16 : Dérivabilité des fonctions numériques
f (x) − f (x 0 )
Interprétation graphique : représente la pente de la droite passant par les points
x − x0
M x, f (x) et M 0 x0 , f (x0 ) . f ′ (x 0 ) représente donc la « pente limite » en M 0 x0 , f (x0 ) , c’est-
à-dire la pente de la tangente à la courbe de f au point M 0 x0 , f (x0 ) .
Proposition 2 Dérivabilité et DL 1
◦
Si f est dérivable en x 0 ∈ I alors f admet un DL 1 (x 0 ) donné par :
f (x) = f (x 0 ) + f ′ (x 0 ) × (x − x 0 ) + o(x − x 0 )
x→x0
Une fonction dérivable en un point peut donc être localement approximée par une fonction
affine.
1 1
Exemple : f : x −→ . Alors f est dérivable en tout x 0 ∈ R et f ′ (x 0 ) = − 2 .
x x0
1
Exemple : f : x −→ x. Alors f est dérivable en tout x 0 > 0 et f ′ (x 0 ) = − .
2 x0
f (x) − f (x 0 ) f (x 0 + h) − f (x 0 )
lim− = lim−
x→x0 x − x0 h→0 h
Dans ce cas : f ′ (x 0 ) = f g′ (x 0 ) = f d′ (x 0 ).
0 si x ≤ 0
Exemple : f : x −→ est dérivable en 0.
x sin(x) si x > 0
Si f est dérivable à droite en x 0 , alors elle admet une demi-tangente à droite en x 0 d’équation
y = f d′ (x 0 ) × (x − x 0 ) + f (x 0 ).
Si f est dérivable à gauche en x 0 , alors elle admet une demi-tangente à gauche en x 0 d’équa-
tion y = f g′ (x 0 ) × (x − x 0 ) + f (x 0 ).
Si elle est dérivable à droite et à gauche en x 0 , avec f d′ (x 0 ) = f g′ (x 0 ), alors les deux demi-
tangente ne sont pas parallèles. On dit que M 0 x0 , f (x0 ) est un point anguleux.
f (x) − f (x 0 )
Si lim+ = ±∞ alors f n’est pas dérivable à droite en x 0 , mais C f admet quand
x→x0 x − x0
même une demi-tangente verticale en M 0 x0 , f (x 0 ) . On a le même résultat à gauche en x 0 .
Exemple : x −→ x n’est pas dérivable à droite en 0, et sa courbe admet une tangente verti-
cale en O(0, 0).
f (x) − f (x 0 )
Si lim+ (ou x → x 0− ) n’existe pas, il n’y a d’interprétation graphique. . .
x→x0 x − x0
2. Soient A une partie de R qui est une union d’intervalles et f définie au moins sur A.
On dit que f est dérivable sur A lorsque f est dérivable sur tout les intervalles dont est
constituée la partie A.
Exemple : f : x −→ x est continue sur R+ , dérivable sur R∗+ , mais non dérivable à droite en
0.
f ′ : A −→ R
x −→ f ′ (x)
� ATTENTION : la réciproque est fausse. Une fonction peut être continue en un point sans
y être dérivable. Considérer par exemple x −→ |x| en 0.
Il existe même des fonctions continues en tout point de R mais dérivables en aucun point de
+∞
R : par exemple la fonction de Weierstrass f : x −→ b n cos(a n πx) (avec b ∈]0, 1[, a entier
n=0
impair et ab > 1 + 3π
2
).
( f × g )′ (x 0 ) = f ′ (x 0 ) × g (x 0 ) + f (x 0 ) × g ′ (x 0 )
Corollaire 10 Opérations arithmétiques sur les fonctions dérivables sur une partie A
Soient f et g deux fonctions dérivables sur une même partie A.
(g ◦ f )′ (x 0 ) = f ′ (x 0 ) × g ′ f (x 0 )
1 ′ g ′ (x 0 ) f ′
f ′ (x 0 ) × g (x 0 ) − f (x 0 ) × g ′ (x 0 )
(x 0 ) = − et (x 0 ) =
g g (x 0 )2 g g (x 0 )2
2. Soient f et g deux fonctions dérivables sur A ⊆ R, telle que g ne s’annule pas sur A.
1 f
Alors et sont dérivables sur A et :
g g
1 ′ g ′ (x) f ′
f ′ (x) × g (x) − f (x) × g ′ (x)
∀x ∈ A, (x) = − et (x) =
g g (x)2 g g (x)2
′ 1 1
f −1 (y 0 ) = ′◦ −1 (y
= ′ (x
f f 0) f 0)
′ 1
∀y ∈ J , f −1 (y) = ′◦
f f −1 (y)
ex ex x∈R
ax ln(a).a x x∈R
′
En utilisant la formule de dérivation d’une composée f u(x) = u ′ (x). f ′ u(x) , on obtient
les formules suivantes.
� ATTENTION ! La fonction x −→ |x| est continue sur R, mais dérivable seulement sur R ∗ .
Pour tout α ∈ R, la fonction x −→ x α = eα ln(x) est dérivable sur R∗+ comme composée de
fonctions dérivables.
Donc pour 0 < α < 1, la fonction x −→ x α est continue mais non dérivable (à droite) en 0.
f (a) = f (b)
Cf
a c b
Démonstration : Puisque f est continue sur [a, b], le théorème de continuité sur un segment
donne que f est bornée et atteint ses bornes.
f (b)
Cf
f (a)
a c b
f (b) − f (a)
ϕ : t −→ f (t ) − (t − a)
b−a
CQFD �
Si I = [a, b], le théorème de continuité sur un segment permet de poser dans le premier cas :
m = min f ′ (t ) et M = max f ′ (t ), et dans le second cas : M = maxt∈[a,b] | f ′ (t )|.
t∈[a,b] t∈[a,b]
x
Exemple : Montrer que pour tout x ≥ 0, ≤ ln(1 + x) ≤ x.
1+x
1 π
si x > 0
Exemple : Démontrer que ∀x ∈ R∗ , arctan(x) + arctan = 2
x − π2 si x < 0
Exemple : On suppose que f affine sur tout segment [a, b]. Montrer que f est affine sur R.
� ATTENTION : les réciproques sont fausses. Considérer par exemple f : x −→ x 3 sur [−1, 1].
dn f
On note aussi n
(x 0 ) = f (n) (x 0 ).
dx
d p d n−p f d n−p d p f
f (n) (x 0 ) = (x 0 ) = (x 0 )
d x p d x n−p d x n−p d x p
et donc :
d d n−1 f d n−1 d f
f (n) (x 0 ) = (x 0 ) = (x 0 )
d x d x n−1 d x n−1 d x
Exemple : Montrer que, pour tout n ∈ N, la fonction x −→ cos(x) est n fois dérivable sur R et
π
∀x ∈ R, cos(n) (x) = cos x + n .
2
Notations : On note D n (A, R) l’ensemble des fonctions n fois dérivables sur A, et C n (A, R)
l’ensemble des fonctions de classe C n sur A. Alors :
• Les fractions rationnelles ( = quotient de polynômes) sont C ∞ sur leur ensemble de défini-
tion.
(k)
∀k ∈ N, ∀x ∈ R, ex = ex
� ATTENTION ! Pour des puissances entières, l’ensemble de dérivabilité peut être beau-
1
coup plus grand que R+ ou R∗+ . Par exemple x −→ x 2 est C ∞ sur R (polynôme), et x −→ 3
x
est C ∞ sur R∗ (fraction rationnelle).
1
Exemple : Simplifier la formule dans le cas α = .
2
� Attention : on ne peut pas dire ne général que α×(α−1)×(α−2)×· · ·×(α−k+2)×(α−k+1) =
α
k
.
k!
n n (k)
∀x ∈ A, ( f × g )(n) (x) = . f (x) × g (n−k) (x)
k=0 k
d n −x n
x
Exemple : Pour tout n ∈ N et tout x ∈ R, on pose L n (x) = e × e x (polynômes de
d xn
Laguerre).
Montrer que L n ∈ R[X ] et que son terme dominant est (−1)n X n .
(n)
� ATTENTION : il existe une formule pour g ◦ f , dite formule de Faà di Bruno mais. . .
n! n mk
(n)
g◦f (x) = f (m1 +m2 +···+mn g (x) × g (k) (x)
(i 1 ,...,i n )∈ 0,n n m 1 !m 2 ! · · ·n ! k=1
tq 1.m1 +2.m2 +3.m3 +···+n.mn =n
rassurez-vous, elle n’est pas au programme !
1. Soient n ∈ N, f et g deux fonctions de classe C n sur une même partie A, telle que g ne
s’annule pas sur A.
f
Alors est C n sur A.
g
2. Soient f et g deux fonctions de classe C ∞ sur une même partie A, telle que g ne s’an-
nule pas sur A.
f
Alors est C ∞ sur A.
g
(n)
f
� ATTENTION : il n’y pas de formule pour (ou plutôt pas de formule utilisable en
g
pratique !).
6 Formules de Taylor
6.1 Formule de Taylor-Lagrange
La formule suivante permet d’approximer localement une fonction par une intégrale. On a
une expression exacte du reste.
En posant x = a + h, on obtient :
+∞ xn
= ex
n=0 n!
Exemple : Encadrer la fonction x ln(1 + x) sur ] − 1, +∞, entre deux polynômes de degré 4.
En posant x = a + h, on obtient :
n f (k) (a)
f (x) = (x − a)k + o (x − a)n+1
x→a
k=0 k!
En posant x = a + h, on obtient :
n f (k) (a) k
f (a + h) = h + o h n+1
h→0 k=0 k!
f (a + h) + f (a − h) − 2 f (a)
Exemple : Si f est C 2 au voisinage de a, alors : f ′′ (a) = lim .
h→0 h2
Rappelons que, par définition d’un minimum et d’un maximum, ces bornes sont at-
teintes, donc :
et ainsi :
∀x ∈ [a, b], f (α) ≤ f (x) ≤ f (β)
Autrement dit : f est bornée et atteint ses bornes.
M = f (β)
f (a)
y = f (x)
f (b
α
a β b
m = f (α)
Ce résultat donne donc des points x 0 candidats à être des extremums locaux (on les appelle
points critiques de f : x 0 ∈ I et f ′ (x 0 ) = 0). Mais il faut ensuite vérifier point par point si
on trouve bien un extremum local en ces points, puis faire une étude séparée des bornes de
l’intervalle. Pour l’étude des points critiques, on peut utiliser le théorème suivant.
En pratique, pour savoir si un extremum local est global, il suffit de dresser le tableau de
variations de f .
7 Fonctions convexes
Pour cette raison nous n’étudierons que le cas des fonctions convexes.
n n
f λk xk ≤ λk f (x k )
k=1 k=1
Exemple : Les fonctions exp et x −→ x 2 sont convexes sur R, et la fonction ln est concave sur
R∗+ .
Exemple : Si t ∈ [0, π], alors sin(t ) ≤ t . En déduire que ∀t ∈ R, | sin(t )| ≤ |t | (cf l’inégalité des
accroissements finis).
8 Exercices
Dérivée et étude de fonctions
Exercice 2
1. Déterminer le nombre de solutions de l’équation 2 + ln x = x 2 .
2. On note h l’application de R+ dans R définie par h(0) = 0 et pour tout x > 0, h(x) =
x ln(x). Montrer que h est continue sur R+ et tracer l’allure de son graphe en précisant
les tangentes au point d’abscisse 0 et 1.
3. On pose f (x) = x
1+|x| . Montrer que f est bijective sur R et déterminer f −1 .
Exercice 3 Pour chacune des fonctions suivantes déterminer son ensemble de continuité
(la prolonger éventuellement par continuité aux bornes de son ensemble de définition), son
ensemble de dérivabilité, puis calculer sa dérivée. Sont-elles de classe C 1 là où elles sont
dérivables ?
1−x 2 1 − ex si x < 0
1. x −→ arctan 2. x −→ 3. x −→ |1 − x 2 |
x − ln(1 + x) si x > 0
Exercice 4
1. Montrer que la restriction de cos à [0, π] est bijective et étudier la continuité et la déri-
vabilité de son application réciproque, notée arccos.
2. Montrer que la restriction de sin à − π2 , π2 est bijective et étudier la continuité et la
dérivabilité de son application réciproque, notée arcsin.
1 1
Exercice 5 On pose : ∀t > 0, g (t ) = e− t .
t
1. Montrer que g peut-être prolongée en 0 en une fonction dérivable à droite en 0.
1
2. Soit n ∈ N∗ . Montrer que pour n assez grand, l’équation (E n ) : g (t ) = n admet deux
solutions x n et y n sur R+ vérifiant : 0 < x n < 1 < y n .
3. Donner la monotonie et la limite des suites (x n ) et (y n ).
Exercice 7 On définit les deux fonctions ϕ : [0, 2π] −→ [0, 2π], t −→ ϕ(t ) = t − sin(t ) et ψ :
[0, 2π] −→ R, t −→ ψ(t ) = 1 − cos(t ).
1. Montrer que ϕ est C 1 sur [0, 2π] et qu’elle admet une fonction réciproque ϕ−1 qui est
continue sur [0, 2π] t dérivable sur ]0, 2π[.
On pose f : [0, 2π] −→ R, x −→ f (x) = ψ ◦ ϕ−1 (x).
2. Vérifier que f est continue sur [0, 2π] et dérivable sur ]0, 2π[.
3. Étudier les variations de f sur [0, 2π]. Montrer que la droite d’équation x = π est axe
de symétrie pour la courbe représentative de f . Déterminer lim+ f ′ (x). Que peut-on en
x→0
déduire ?
4. Tracer l’allure de la courbe représentative de f .
Exercice 9 Soit f une fonction continue sur R+ , dérivable sur R∗+ , telle que f (0) = 0 et f ′
croissante sur R∗+ . Établir que :
f (x)
∀x > 0, ≤ f ′ (x).
x
f (x)
En déduire que la fonction g : x −→ x
est croissante sur R∗+ .
(x − a)(b − x)
∀x ∈ [a, b], | f (x)| ≤ M
2
Exercice 11
Soit α ∈]0, 1[.
1. Établir que :
1−α 1−α
∀n ≥ 1, ≤ (n + 1)1−α − n 1−α ≤ α .
(n + 1) α n
2. En déduire un équivalent de la suite (H n )n≥1 définie par :
n1
∀n ≥ 1, Hn = α
.
k=1 k
Exercice 12
1. Soient n ∈ N∗ et f une fonction n fois dérivable sur [a, b], s’annulant en n + 1 points
distincts de [a, b]. Montrer que f (n) s’annule au moins une fois sur ]a, b[.
2. Soient n ∈ N∗ et a, b deux réels tels que a < b. On considère f une fonction de classe
C n sur [a, b] telle que :
Exercice 13 Montrer que les fonctions suivantes sont de classe C ∞ sur leur ensemble de
1 1 1
définition et déterminer leurs dérivées successives : x → ,x→ et x → .
1−x 1+x 1 − x2
0 si x ≤ 0
Exercice 14 Soit f : R −→ R définie par f (x) = 1
e − x si x > 0.
1. Montrer que f est de classe C ∞ sur R∗+ et qu’il existe une suite de polynômes (P n )n∈N
telle que
1 −1
∀n ∈ N, ∀x > 0, f (n) (x) = P n e x.
x
2. En déduire que f est C ∞ sur R.
Fonctions convexes
Exercice 15
1 1
1. Soient p et q deux réels strictement positifs tels que + = 1. Montrer que :
p q
2 a b
∀(a, b) ∈ R+ , p q
a b≤ +
p q
1 1
2. Soit p ≥ 1. En étudiant la convexité de f :−→ (1 + t p ) p , établir que : ∀t ≥ 0, (1 + t p ) p ≥
1
−1
2 p (1 + t ).
En déduire que :
2
∀(x, y) ∈ R+ , (x + y)p ≤ 2p−1 x p + y p
Retrouver directement cette inégalité en utilisant la fonction x −→ x p .
Exercice 16
1. Soient f une fonction convexe sur un intervalle I et x 1 , x2 , . . . , xn n points de I . Soient
n
λ1 , λ2 , . . . , λn des réelspositifs tels que : λk = 1.
k=1
n n
Établir que : f λk xk λk f (x k ).
k=1 k=1