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2022

CPGE MPSI 4. Meknès


Mathématiques 1
Notes de cours n◦ 9
Fonctions numériques dérivables

Plan de cours
I Fonctions dérivables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
II Dérivées successives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
III Propriétés globales des fonctions dérivables . . . . . . . 9
IV Fonctions convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
V Suites récurrentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

l En mathématiques, on ne comprend pas les choses, on s’habitue seulement à elles. m


John von Neumann (1903-1957)

Dans la suite, K désigne R ou C et toutes les fonctions considérées sont à valeurs dans K.

I Fonctions dérivables

Définition 1. Dérivabilité d’une fonction


Soit I un intervalle de R et f : I −→ K une application, on dit que f est dérivable :
f ( x) − f ( x0 )
◦ en x0 ∈ I si lim existe et finie. Cette limite est appelée le nombre dérivé de f en
x→ x0 x − x0
x0 et se note f 0 ( x 0 ).
◦ sur I si f est dérivable en tout point de I. Dans ce cas l’application f 0 : I −→ K est
x 7−→ f 0 ( x)
appelée fonction dérivée de f sur I.

Notation :On notera par D ( I, K) l’ensemble des fonctions dérivables sur I à valeurs dans K.

Proposition 1. Approximation affine


Soit I un intervalle de R et f : I −→ K une application. On a équivalence entre :
(i) f est dérivable en x0 ∈ I.
(ii) Il existe ` ∈ K et une (
application ε : I → K tel que :
∀ x ∈ V ( x0 ) : f ( x) = f ( x0 ) + `( x − x0 ) + ( x − x0 )ε( x)
lim ε( x) = 0.
x→ x0
0
Dans ce cas, on a : f ( x0 ) = `.
MPSI Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables 2

Remarques : Soit I un intervalle de R et f : I −→ K une application et x0 ∈ I .


1. Si f est dérivable en x0 (resp. sur I) alors f est continue en x0 (resp. sur I). La réci-
proque est , en général, fausse. Prendre : f ( x) = | x| et x0 = 0.
2. Si f est dérivable en x0 (resp. sur I) alors f 0 n’est pas forcement continue en x0 (resp.
sur I). ( 1
x2 sin si x 6= 0
Prendre la fonction f ( x) = x et x0 = 0.
0 si x = 0

Théorème 1. Equation d’une tangente à une courbe


Si f est dérivable en x0 , alors la courbe représentative C f de f admet une tangente ,qui n’est pas
verticale, ( T ) en x0 définie par :
( T ) : y = f 0 ( x0 )( x − x0 ) + f ( x0 ) , x ∈ R.

Remarque : Si la courbe de f possède une tangente qui n’est pas verticale en ( x0 , f ( x0 )), alors f est
dérivable en x0 .

Définition 2. Dérivabilité à droite/gauche


Soit I un intervalle de R et f : I −→ K une application et x0 ∈ I .
f ( x) − f ( x0 )
◦ Si x0 6= sup I, f est dite dérivable à droite en x0 lorsque f d0 ( x0 ) := lim ∈ K.
x→ x 0
x> x0
x − x0
f ( x) − f ( x0 )
◦ Si x0 6= inf I, f est dite dérivable à gauche en x0 lorsque f g0 ( x0 ) := lim ∈K.
x→ x 0
x< x0
x − x0

Proposition 2. C.N.S de dérivabilité


o
Soit I un intervalle de R et f : I −→ K une application et x0 ∈ I, alors f est dérivable en x0
si et seulement si f est dérivable à droite et à gauche de x0 et que f g0 ( x0 ) = f d0 ( x0 ). Dans ce cas
f 0 ( x0 ) = f g0 ( x0 ) = f d0 ( x0 ).

Définition 3. Négligeabilité

Soit f et g deux fonctions définies sur un voisinage de a ∈ R. On dit que f est négligeable devant g
au voisinage de a s’il existe un voisinage
( Va et une fonction ε définie sur Va tels que :
f ( x) = g( x)ε( x), ∀ x ∈ Ia ∩ Va .
lim ε( x) = 0.
x→ a
On note alors f = o( g) ou f = o( g) ou encore f ( x) = o( g( x)).
a a x→ a

Remarques :
1. En particulier, o(1) désigne une fonction qui tend vers 0 en a.
a
2. On a les opérations suivantes :
 o(1) + o(1) = o(1) | o(1).o(1) = o(1) | λ.o(1) = o(1) où λ ∈ K.
a a a a a a a a
 f = o( g) ⇐⇒ f = g.o(1).
a a

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3 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

Théorème 2. Développement limité d’ordre 1


Soit f : I → K une application et x0 ∈ I , alors :
f est dérivable en x0 ⇐⇒ il existe ` ∈ K tel que f ( x) = f ( x0 ) + `( x − x0 ) + o ( x − x0 ).
x0
Dans ce cas ` = f 0 ( x0 ) et on dit que f admet un développement limité d’ordre 1 en x0 .

Proposition 3. Opérations algébriques


Soient f , g : I −→ K et x0 ∈ I et λ ∈ K. Si f et g sont dérivables en x0 (resp. sur I) alors les fonctions
suivantes : f + g , λ. f , f .g et f sont dérivables en x0 (resp. sur I) et on a :

( f + g)0 = f 0 + g0 ; (λ. f )0 = λ. f 0 ; ( f .g)0 = f 0 g + g0 f et ( f )0 = f 0

Proposition 4. Dérivée de l’inverse


1 f
Soit f , g : I −→ K. Si f et g sont dérivables en x0 et g( x0 ) 6= 0 alors les fonctions et sont
g g
dérivables en x0 et
 on a :
1 0
 0
g0 ( x0 ) f f 0 ( x0 ) g( x0 ) − g0 ( x0 ) f ( x0 )
( x0 ) = − , ( x0 ) =
g g( x0 ) g g2 ( x0 )

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Proposition 5. Dérivée de la composée


Soit f : I −→ R et g : J −→ K tel que f ( I ) ⊆ J. Si f est dérivable en x0 (resp. sur I) et g est dérivable
en f ( x0 ) (resp. sur f ( I ) ou sur J) alors go f est dérivable en x0 (resp. sur I) et on a : ( go f )0 = ( g0 o f ) × f 0 .

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .1. A savoir refaire

1. Soit g : I −→ C une fonction dérivable sur I, montrer que x 7−→ e g(x) est dérivable sur I et :

∀ x ∈ I : (e g(x) )0 = g0 ( x).e g(x)

2. Donner la dérivée de x 7−→ xα (α ∈ C) et x 7−→ xix sur ]0, +∞[.


3. Soit g : I −→ R∗ une fonction dérivable sur I, montrer que x 7−→ ln | g( x)| est dérivable sur I et

g0 ( x)
∀ x ∈ I : (ln | g( x)|)0 =
g( x)

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MPSI Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables 4

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Théorème 3. Dérivée de la fonction réciproque

Soit f une bijection de l’intervalle I sur l’intervalle J. Si f est dérivable en x0 ∈ I et f 0 ( x0 ) 6= 0 alors


1
la fonction f −1 est dérivable en y0 = f ( x0 ) et on a : ( f −1 )0 ( y0 ) = 0 .
f ( x0 )

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Théorème 4.
Soit f : I → K une application dérivable sur l’intervalle I telle que : ∀ x ∈ I, f 0 ( x) 6= 0, alors :
• f réalise une bijection de I vers J = f ( I ).
1
• La fonction réciproque f −1 est dérivable sur J = f ( I ) et on a : ∀ x ∈ J : ( f −1 )0 ( x) = .
f 0 ( f −1 ( x))

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

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5 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

II Dérivées successives

Définition 4. Dérivée nième d’une fonction


Soit f : I −→ K une application (I intervalle de R) et n ∈ N∗ .
◦ f est dite n-fois dérivable sur I lorsque f est dérivable et f 0 est (n − 1)-fois dérivable sur I.
◦ La dérivée nième de f sur I , notée f (n) , est définie par la relation de récurrence :
f (0) = f et f (n) = ( f 0 )(n−1) .

Convention : Toute fonction est zéro fois dérivable.

Proposition 6.

Soit f : I −→ K une fonction (n + p)-fois dérivable, avec (n, p) ∈ N2 . On a :


 ( p)  (n)
f (n) = f (n+ p) = f ( p) .

Définition 5. Classe d’une fonction


Soit f : I −→ K et n ∈ N. On dit que f est de classe :
◦ D n sur I (ou n-fois dérivable) si f (n) existe. On note D n ( I, K) = { f : I → K de classe D n }.
◦ C n sur I lorsque f est n fois dérivable sur I et que f (n) est continue sur I. On note :
C n ( I, K) = { f : I → K de classe C n }
◦ C ∞ sur I lorsque f est de classe C n sur I pour tout n de N . On note :
C ∞ ( I, K) = { f : I → K de classe C ∞ }

Remarques :
1. C ∞ ( I, K) ⊆ C n+1 ( I, K) ⊆ D n+1 ( I, K) ⊆ C n ( I, K) ⊆ · · · ⊆ C 1 ( I, K) ⊆ C 0 ( I, K).
2. C 0 ( I, K) est l’ensemble des fonctions continues.
3. C ∞ ( I, K) = C n ( I, C).
\

n ∈N

4. f ∈ C ( I, K) ⇐⇒ f est indéfiniment dérivable sur I.

Exercice .2.
Calculer les dérivées nième de f dans les cas suivants :

f ( x ) = x p , p ∈ N∗ f ( x) = xα , α ∈ C\N f ( x) = cos x f ( x) = sin x


f ( x) = cos( ax + b) f ( x) = sin( ax + b) f ( x) = e ax f ( x) = ( ax + b)−1

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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MPSI Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables 6

Lemme : Soit f : I −→ K, n ∈ N∗ , alors f ∈ C n ( I, K) ⇐⇒ f dérivable et f 0 ∈ C n−1 ( I, K).

Proposition 7. Formule de Leibniz

→ Si f et g sont des fonctions de classe D n (resp. C n , C ∞ ) sur I alors les fonctions f + g et f .g sont
de classe D n (resp. C n , C ∞ ) sur I, et on a :
 ( f + g )(n) = f (n) + g(n) .
n  
(n) k (k) (n−k)
 ( f .g) = ∑ f .g , dite formule de Leibniz.
k=0
n
 
∗ 1 n n ∞
→ Si f : I → K est une fonction de classe D (resp. C , C ) sur I alors est de classe D n (resp.
f
C n , C ∞ ) sur I.

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .3.
Calculer les dérivées nième de f ( x) = e x cos x en utilisant la formule de Leibniz.

Proposition 8. Composition des dérivées successives


Si f : I −→ R et g : J −→ K telle que f ( I ) ⊆ J . Si f et g sont de classe D n (resp. C n , C ∞ ) , alors go f
est de classe D n (resp. C n , C ∞ ) sur I .

Proposition 9. Dérivée successive de la fonction réciproque

Soit f : I −→ J une bijection de I vers J (d’intervalles) dérivable sur I telle que : ∀ x ∈ I : f 0 ( x) 6= 0.


Si f est de classe D n (resp. C n , C ∞ ) sur I alors f −1 est de classe D n (resp. C n , C ∞ ) sur J.

Exercice .4.
Parmi les fonctions usuelles réciproques, lesquelles qui sont de classe C ∞ ?.

Définition 6. C n -difféomorphisme
Soit f : I −→ J et n ∈ N. On dit que f est un C n -difféomorphisme (resp. C ∞ -difféomorphisme ) de I
sur J , lorsque :
(i) f : I −→ J est bijective ,
(ii) f : I −→ J est de classe C n (resp.C ∞ ) sur I ,
(iii) f −1 : J −→ I est de classe C n (resp.C ∞ ) sur J.

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7 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

Exemples :
1. La fonction exp est un C ∞ -difféomorphisme de R sur R∗+ .
i π πh
2. La fonction tan est un C ∞ -difféomorphisme de − , sur R.
2 2
3. La fonction f : x 7−→ x2 n’est pas un C ∞ -difféomorphisme de R+ sur R+ .

Proposition 10.
Soit f une application continue définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R.
Alors f est injective si et seulement si f est strictement monotone sur I.

 Preuve :

• Si f est strictement monotone, elle est injective : en effet, soient x 6= y dans I ; on peut supposer
x < y par exemple. Si f est strictement croissante, on a f ( x) < f ( y) et si f est strictement
décroissante, on a f ( y) < f ( x) ; dans les deux cas, f ( x) 6= f ( y), ce qui prouve que f est injective.
• Supposons maintenant f continue et injective. Si f n’était pas strictement monotone, on pourrait
trouver ( a, b, c) ∈ I 3 tels que a < b < c et tels que f (b) ne soit pas compris entre f ( a) et f (c)
(raisonner par l’absurde).
Ces points étant ainsi choisis, supposons par exemple f ( a) < f (c) ; alors f (b) < f ( a) ou f (b) >
f (c) ; si par exemple f (b) > f (c), soit y ∈] f (c), f (b)[ ; d’après le th. des valeurs intermédiaires,
il existe β ∈]b, c[ tel que y = f (β). Mais on a aussi y ∈] f ( a), f (b)[ ; donc, d’après le même
théorème, il existe α ∈] a, b[ tel que y = f (α ). On aurait donc f (α ) = f (β) avec α 6= β, ce qui
contredit l’injectivité de f .


Proposition 11.
Soit f : I −→ R une application continue et strictement monotone sur un intervalle I de R.
Alors J = f ( I ) est un intervalle de R, f est un C 0 -difféomorphisme de I sur J, et f −1 : J −→ I est
strictement monotone, de même sens de variation que f .

 Preuve :

• f étant strictement monotone sur I, elle est injective, donc elle est bijective de I sur J = f ( I ). Le
fait que J est un intervalle est exactement le th. des valeurs intermédiaires.
• f −1 strictement monotone et de même sens de variation que f est pratiquement immédiat.
• La continuité étant une notion locale, pour montrer que f −1 est continue, il suffit de montrer
que sa restriction à tout segment [c, d] inclus dans J l’est. f −1 étant strictement monotone, si
y ∈ [c, d], f −1 ( y) est compris entre f −1 (c) et f −1 (d). Notons g : [c, d] −→ I 0 la restriction de f −1
à [c, d], I 0 étant un segment qui contient f −1 (c) et f −1 (d). Pour montrer que g est continue, il
suffit de montrer que l’image réciproque par g de tout fermé de I 0 est un fermé de [c, d] ; mais
cela est immédiat, car l’image réciproque par g d’une partie est en fait son image directe par f ,
que tout fermé de I 0 est compact, et que l’image d’un compact par f continue est un compact
donc est fermé !


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MPSI Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables 8

Proposition 12. Caractérisation des C n -difféomorphismes


Soit I un intervalle de R et f : I → K une application de classe C n (resp.C ∞ ) sur I. alors :
f est un C n -difféomorphisme (resp.C ∞ -difféomorphisme ) de I sur J = f ( I ) si et seulement si f 0 ne
s’annule pas sur I.

 Preuve :

• Si f est un C k -difféomorphisme de I sur J avec k > 1, en particulier, f et f −1 sont de classe C 1 .


En dérivant l’égalité f −1 ◦ f = Id I on obtient f 0 .( f −1 )0 ◦ f = 1, ce qui implique en particulier
que f 0 ne s’annule pas.
• Réciproquement, supposons f de classe C k (k > 1) de I sur J, telle que f 0 ne s’annule pas.
Comme f 0 est continue, le th. des valeurs intermédiaires implique que f 0 garde un signe constant
sur I, donc f est strictement monotone. Elle est donc injective, donc bijective de I sur f ( I ) = J.
Le théorème "Dérivée de la fonction réciproque" montre alors que f −1 est dérivable sur J, de
1
dérivée ( f −1 )0 = 0 . f 0 et f −1 étant continues, on en déduit que ( f −1 )0 est continue, donc
f ◦ f −1
que f −1 est de classe C 1 , puis (si k > 2), f 0 de classe C 1 et f −1 de classe C 1 impliquent f 0 ◦ f −1
de classe C 1 donc ( f −1 )0 de classe C 1 donc f −1 de classe C 2 etc... (je vous laisse le soin de
rédiger la récurrence).


Proposition 13.
La composée de deux C n -difféomorphismes (resp.C ∞ -difféomorphismes) est un C n -
difféomorphisme (resp.C ∞ -difféomorphisme ).

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9 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

III Propriétés globales des fonctions dérivables

Théorème 5. Extrémums d’une fonction réelle dérivable


Soit f une fonction numérique définie sur un intervalle I, et admettant en un point t0 intérieur à I
o
(on note t0 ∈ I) un extrémum relatif (ou absolue).
Si f est dérivable en t0 , alors f 0 (t0 ) = 0.

 Preuve :
◦ f (t) − f (t0 )
Supposons que f admette en t0 ∈ I un maximum relatif. Alors le taux d’accroissement
t − t0
est positif pour t 6 t0 et négatif pour t > t0 (t0 étant intérieur à I, ces deux cas sont possibles). En
passant à la limite quand t → t0 (à gauche puis à droite), on obtient f g0 (t0 ) > 0 et f d0 (t0 ) 6 0. f étant
dérivable en t0 , f 0 (t0 ) = f g0 (t0 ) = f d0 (t0 ), on en déduit f 0 (t0 ) = 0. 

Remarque : Le fait que t0 est un point intérieur est indispensable ! !


Par exemple, la fonction f : [0, 1] −→ [0, 1] admet un minimum en 0 et un maximum
t 7−→ t
en 1, mais sa dérivée ne s’annule jamais !

Proposition 14.
o
Soit f ∈ D( I, R) et t0 ∈ I tel que f 0 (t0 ) = 0. Si f 0 change de signe au voisinage de t0 alors f (t0 ) est
un extremum local de f .

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Théorème 6. Théorème de Rolle


Soit f : [ a, b] −→ R une application continue sur [ a, b], dérivable sur ] a, b[ telle que f ( a) = f (b), alors
il existe c ∈] a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

 Preuve :
f , continue sur le compact (segment) [ a, b], est bornée et atteint ses bornes. Notons m son minimum
et M son maximum.
— Si m = M, alors f est constante sur [ a, b] donc f 0 (t) = 0 pour tout t ∈] a, b[.
— Sinon, l’un de ces extrema, par exemple M, est forcément distinct de f ( a) = f (b). Il est donc
atteint en un point c de ] a, b[, et l’on a f 0 (c) = 0 d’après le théorème précédent.


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MPSI Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables 10

Remarques :
1. Le théorème de Rolle est faux pour les fonctions à valeurs complexes : Prendre :
f ( x) = eix sur [0, 2π ].
2. Géométriquement ,la courbe de la fonction f possède une tangente horizontale en un
point de la courbe.

2
C
1

−4 −3 −2 −1 1 2 3 4
−1

A −2
B
−3

Exercice .5.
Soit f une fonction réelle de classe C n sur I. On suppose que f s’annule en (n + 1) points deux à
deux distincts de I. f
1. Montrer que f 0 s’annule, au moins, en n points de I.
2. Montrer qu’il existe c ∈ I tel que : f (n) (c) = 0.

Exercice .6.
Soit f et g, deux fonctions continues sur [ a, b] et dérivables sur ] a, b[.
1. On suppose que g0 ne s’annule pas sur ] a, b[ . Justifier que g( a) 6= g(b) puis montrer qu’il existe
f (b) − f ( a) f 0 (c)
c ∈] a, b[ tel que = 0 .
g(b) − g( a) g (c)
2. En déduire la règle de l’Hospital :
f 0 ( x)
Si f et g sont dérivables au voisinage de a, si lim 0 = ` et si g0 ne s’annule pas au voisinage
x→ a g ( x )
f ( x) − f ( a)
(pointé) de a, alors : lim =`.
x→ a g ( x ) − g ( a )

x − sin( x) x3
3. Application 1 : Calculer lim et en déduire que sin ( x ) = x − + o ( x 3 ).
x→0 x3 6 0
x 2 x 3
4. Application 2 : Montrer que ln(1 + x) = x − + + o ( x 3 ).
2 3 0

Exercice .7.
Soit f une application réelle dérivable sur R telle que lim f = lim f = 0.
+∞ −∞
Montrer qu’il existe c ∈ R tel que f 0 (c) = 0. h π πi
Ind. Introduire g = f o tan convenablement prolongée sur − , .
2 2

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11 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

Exercice .8.
Soit f une application réelle continue sur [0, +∞[, dérivable sur ]0, +∞[, telle que
lim f = f (0) = 0. Montrer qu’il existe c ∈]0, +∞[ tel que f 0 (c) = 0
+∞
Ind. Commencer par prouver que f est bornée, atteint ses bornes puis penser au T.V.I avant Rolle .

Théorème 7. Théorème des accroissements finis


Soit f : [ a, b] −→ R une application continue sur [ a, b], dérivable sur ] a, b[, alors il existe c ∈] a, b[ tel
que :
f (b) − f ( a)
f 0 (c) = .
b−a

 Preuve :
f (b) − f ( a)
Soit ϕ définie sur [ a, b] par ϕ(t) = (t − a) + f ( a) (ϕ est l’équation de la droite passant
b − a 
par les points A de coordonnées a, f ( a) et B de coordonnées b, f (b) ), et soit g définie par g(t) =
f ( t ) − ϕ ( t ).
Alors g vérifie les hypothèses du théorème de Rolle ; il existe donc c ∈] a, b[ tel que g0 (c) = 0, ce qui
f (b) − f ( a)
donne f 0 (c) = ϕ0 (c) = ( t − a ). 
b−a

Remarques :
1. Le théorème des accroissements finis est faux pour les fonctions à valeurs complexes :
Prendre : f ( x) = eix sur [0, 2π ].
2. Géométriquement ,la courbe de la fonction f possède une tangente parallèle à la
droite ( AB) avec A( a, f ( a)) et B(b, f (b)).

2 C
A
1 B

−1 1 2 a3 4 c 5 b 6 7 8
−1

Théorème 8. Inégalité des accroissements finis


Soit f et g deux applications réelles continues sur un segment [ a, b] de R et dérivables sur ] a, b[.
Alors :
• Si | f 0 | 6 g0 sur ] a, b[ alors | f (b) − f ( a)| 6 g(b) − g( a).
• S’il existe m et M de R tel que : m 6 f 0 6 M sur ] a, b[ alors :
m ( b − a ) 6 f ( b ) − f ( a ) 6 M ( b − a ).
• Si f 0 est bornée sur ] a, b[ alors f est lipschitisienne sur [ a, b].

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MPSI Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables 12

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .9.
Établir les inégalités suivantes :
1. ∀ x, y ∈ R : | sin x − sin y| 6 | x − y| et | sin x| 6 | x|.
h π πi
2. ∀ x, y ∈ − , + : | tan x − tan y| 6 2| x − y|.
4 4
x
3. ∀ x ∈ [0, +∞[: 6 ln(1 + x) 6 x.
1+x

Exercice .10.
On donne n zéros a1 < a2 < · · · < an d’une fonction f : [ a1 , an ] → R, de classe C n−1 . On suppose de
plus que f (n−1) est dérivable sur ] a1 , an [.
f (n) ( c x ) n
1. Montrer que : ∀ x ∈ [ a1 , an ], ∃c x ∈] a1 , an [, f ( x) = ∏ ( x − a i ).
n! i =1
n
t − ai
Ind : Pour x 6∈ { a1 , a2 , . . . , an }, considérer ϕ x : t 7→ f (t) − f ( x) ∏ .
i =1 − ai
x
2. Application : Soit g une fonction de classe C 2 sur le segment [ a, b]. Montrer que, pour tout réel
x ∈ [ a, b], il existe un c ∈ [ a, b] tel que :
g(b) − g( a) ( x − a)( x − b) 00
g( x) = g( a) + ( x − a) + g ( c ).
b−a 2

Proposition 15. Monotonie d’une fonction dérivable


o
Soit f : I −→ R une application continue sur I dérivable sur I. Alors :
o
→ f est croissante sur I ⇐⇒ f 0 > 0 sur I.
o
→ f est décroissante sur I ⇐⇒ f 0 6 0 sur I.
o
→ f est constante sur I ⇐⇒ f 0 = 0 sur I.

 Preuve :
◦ f (t) − f (t0 )
— Supposons f croissante, et soit t0 ∈ I. Pour tout t 6= t0 , le rapport est positif donc,
t − t0
en faisant t → t0 , on obtient f 0 (t0 ) > 0 d’après le principe de prolongement des inégalités.

— Supposons maintenant f 0 > 0 sur I. Soient a, b ∈ I tels que a < b. D’après le th. des accroisse-

ments finis, il existe c ∈] a, b[ (donc c ∈ I) tel que f (b) − f ( a) = (b − a) f 0 (c) ; puisque f 0 (c) > 0,
on en déduit f (b) > f ( a), donc f est croissante sur I.


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13 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

Proposition 16.
o
Soit f : I −→ R une application continue sur I dérivable sur I. Alors :
o
→ f 0 > 0 sur I =⇒ f est strictement croissante sur I.
o
→ f 0 < 0 sur I =⇒ f est strictement décroissante sur I.

Proposition 17. Très pratique


o
Soit f : I −→ R une application continue et monotone sur I dérivable sur I. Alors :
f est strictement monotone sur I si et seulement si l’ensemble des zéros de f 0 ne contient pas un
intervalle d’intérieur non vide.

Exercice .11.
Étudier la monotonie de f dans les deux cas suivants :
x2 + 5 p
I = [5, +∞[ et f ( x) = et I = [1, +∞[ et f ( x) = x − x2 − x.
x−2

Théorème 9.
Soit f : [ a, b] −→ K une application continue sur [ a, b] dérivable sur ] a, b]. Si f 0 possède une limite
finie ` en a alors f est dérivable en a et que f 0 ( a) = `.

 Preuve :
Notons ` = lim f 0 (t), et soit g : t 7→ f (t) − `t. Soit ε > 0. Par définition de la limite :
t→ a+

∃α > 0 tq ∀t ∈] a, a + α ], f 0 (t) − ` 6 ε i.e g0 (t) 6 ε


D’après l’I.A.F, on a donc


∀t ∈] a, a + α ], k g(t) − g( a)k 6 ε(t − a)
Ainsi, on a montré que :

∀ε > 0, ∃α > 0 tq ∀t ∈] a, a + α ], k f (t) − f ( a) − `(t − a)k 6 ε(t − a)

ou encore
f (t) − f ( a)
∀ε > 0, ∃α > 0 tq ∀t ∈] a, a + α ],
− `

t−a
ce qui signifie que f est dérivable en a, et que f 0 ( a) = `.
Puisque f 0 ( a) = lim f 0 (t), f 0 est continue en a et, par suite, f est de classe C 1 sur [ a, b]. 
x→ a+

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MPSI Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables 14

Théorème 10.
Soit f : [ a, b] −→ K une application continue sur [ a, b] dérivable sur [ a, b[. Si f 0 possède une limite
finie ` en b alors f est dérivable en b et que f 0 (b) = `.

 Preuve :
Faire une démonstration analogue à la précédente ou bien appliquer le théorème précédent à la
fonction g : ] − b, − a] −→ K . 
x 7−→ f (− x)

Théorème 11. Prolongement de la dérivée

Soit f : I −→ K et x0 ∈ I. On suppose que f est continue sur I, dérivable sur I \{ x0 } et que f 0


possède une limite finie ` en x0 , alors f est dérivable en x0 et que f 0 ( x0 ) = `.

 Preuve :
Appliquer les deux théorèmes précédents aux restrictions de f à droite et à gauche de x0 . 

Théorème 12. Prolongement de classe C 1

Soit f : I −→ K et x0 ∈ I. On suppose que f est continue sur I, de classe C 1 sur I \{ x0 } et que f 0


possède une limite finie ` en x0 , alors f est dérivable en x0 et f 0 ( x0 ) = `, de plus f est de classe C 1 sur
I.

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .12.
ln(1 + x)
Pour x > 0 on pose : f ( x) = .
x
1. Montrer que f est prolongeable par continuité en 0.
2. Montrer que ce prolongement est de classe C 1 sur [0, +∞[.

Remarque : Si lim f 0 ( x) = ±∞ alors f n’est pas dérivable en x0 et C f possède une tangente verticale
x→ x0
en M0 ( x0 , f ( x0 )).

Théorème 13. Théorème de classe C k par prolongement


Soit f : I −→ K et x0 ∈ I. On suppose que :
 f est continue sur I.
 f est de classe C k sur I \{ x0 }.
 ∀ p ∈ {0, 1, . . . , k}, la fonction f ( p) possède une limite finie ` p en x0 .
Alors f est de classe C k sur I et que ∀ p ∈ {0, 1, . . . , k} : f ( p) ( x0 ) = ` p .

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15 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

Exercice .13.
1

Soit f la fonction définie sur R par : f (0) = 0 et f ( x) = e x2 si x 6= 0.
Montrer que f est de classe C ∞ sur R et que ∀n ∈ N on a : f (n) (0) = 0

Exercice .14.
i −1
Soit ϕ la fonction définie par : ϕ(0) = 0 et ϕ( x) = e x si x > 0.
(1 − i )n i −1
1. Montrer par récurrence que ∀ x > 0 et ∀n ∈ N : ϕ(n) ( x) = 2n
Pn ( x)e x avec Pn une fonction
x
polynômiale telle que Pn (0) = 1.
2. En déduire que ϕ est de classe C ∞ sur [0, +∞[ et que ϕ(n) (0) = 0 pour tout n ∈ N

IV Fonctions convexes

Définition 7. Fonctions réelles convexes


Une application f : I → R (I intervalle de R) est dite :
◦ convexe si : ∀ x, y ∈ I et ∀t ∈ [0, 1] : f (tx + (1 − t) y) 6 t f ( x) + (1 − t) f ( y) ;
◦ concave si (− f ) est convexe.

Exemples :
1. La fonction f : x 7−→ x2 est convexe sur R.
2. La fonction f : x 7−→ ln x est concave sur ]0, +∞[.
3. La fonction f : x 7−→ sin x n’est ni convexe ni concave sur [0, 5π [.

Définition 8.
Une partie A de R2 est dite convexe si pour tous points M, N de A le segment [ MN ] est inclus dans
A

Proposition 18. Interpretation géométrique


Soit f : I → R une application et Epi( f ) = { M( x, y) / x ∈ I et f ( x) 6 y} appelé l’épigraphe de f .
→ f est convexe ⇐⇒ Epi( f ) est convexe
f (b) − f ( a) f (c) − f ( a) f (c) − f (b)
→ f est convexe ⇐⇒ ∀ a, b, c ∈ I : a < b < c =⇒ 6 6 .
b−a c−a c−b

 Preuve :

1. f est convexe sur I si et seulement si le graphe de sa restriction à un sous-intervalle quelconque


[ x, y] de I est situé au-dessous de la corde joignant les points A de coordonnées ( x, f ( x)) et B
de coordonnées ( y, f ( y)) :
2. En posant z = λx + (1 − λ ) y, pour x < y et λ ∈]0, 1[ (ainsi x < z < y), un calcul élémentaire

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MPSI Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables 16


montre que l’inégalité f λx + (1 − λ ) y 6 λ f ( x) + (1 − λ ) f ( y) est équivalente à l’une ou l’autre
des inégalités suivantes :

f ( z) − f ( x) f ( y) − f ( x) f ( y) − f ( x) f ( y) − f ( z)
6 ; 6
z−x y−x y−x y−z

ces inégalités ne faisant que traduire les inégalités entre les pentes des droites ( AM), ( AB) et
( MB).


F IGURE 1 – Fonction convexe

Proposition 19. Quelques propriétés


Soit I un intervalle de R et f : I −→ R une application.
1. La fonction f est convexe si et seulement si pour tout a de I l’application
Ta : I \{ a} −→ R est croissante sur I \{ a}.
f ( x) − f ( a)
x 7−→ Ta ( x) =
x−a
2. On suppose que f est convexe.
o
(a) Pour tout a ∈ I, f est dérivable à droite et à gauche en a et que : f g0 ( a) 6 f d0 ( a)
o
(b) Les applications f d0 et f g0 sont croissantes sur I
o
(c) La fonction f est continue sur I.

Théorème 14.
Pour une fonction f dérivable sur un intervalle I, les propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) f est convexe sur I.
(ii) f 0 est croissante sur I.
(iii) le graphe de f est situé au-dessus de toutes ses tangentes.

 Preuve :

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17 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

1. (i) ⇒ (ii) : Supposons f convexe, et soient x, y ∈ I, avec x < y. Pour tout z ∈] x, y[, on a :

f ( z) − f ( x) f ( y) − f ( x) f ( y) − f ( z)
6 6
z−x y−x y−z

En faisant tendre z vers x+ dans l’inégalité de gauche et z vers y− dans celle de droite, on obtient
f ( y) − f ( x)
f 0 ( x) 6 6 f 0 ( y), et, en particulier, f 0 est croissante.
y−x
2. (ii) ⇒ (iii) : Supposons f 0 croissante sur I, et soit a ∈ I. L’équation de la tangente en a est
y = f 0 ( a)( x − a) + f ( a). On étudie donc la différence ϕ( x) = f ( x) − [ f 0 ( a)( x − a) + f ( a)]. ϕ
est dérivable sur I, et ϕ0 ( x) = f 0 ( x) − f 0 ( a). Ainsi ϕ0 ( x) est négative pour x 6 a et positive
pour x > a ; ϕ est donc décroissante puis croissante ; puisque ϕ( a) = 0, on en déduit que ϕ est
toujours positive, ce qui est le résultat voulu.
3. (iii) ⇒ (i) : Supposons que le graphe de f est situé au-dessus de toutes ses tangentes, et montrons
que f est convexe. Soit donc x, y ∈ I, x < y et λ ∈ [0, 1]. Soit a = λx + (1 − λ ) y. En écrivant que
la courbe de f est au-dessus de sa tangente en a, on obtient, en reprenant les calculs précédents :
∀t ∈ I, f (t) > f 0 ( a)(t − a) + f ( a). Donc :

λ f ( x) + (1 − λ ) f ( y) > λ f 0 ( a)( x − a) + f ( a) + (1 − λ ) f 0 ( a)( y − a) + f ( a)


   

> f 0 ( a) λ ( x − a) + (1 − λ )( y − a) + f ( a)
 
| {z }
=0

> f ( a) = f λx + (1 − λ ) y

F IGURE 2 – Fonction convexe et ses tangentes

Exercice .15.

ex − 1
1. (a) On pose g( x) = : montrer que g est croissante sur R∗ .
x
sin x
(b) On pose h( x) = : montrer que h est décroissante sur ]0, π ].
x
2. Soit a, un réel et f : [ a, +∞[→ R, une fonction convexe et majorée.
f (t) − f ( a)
On pose ϕ(t) := pour tout t ∈] a, +∞[.
t−a
(a) Montrer que ϕ(t) admet une limite, finie et négative, lorsque t → +∞.
(b) Montrer que f est décroissante sur [ a, +∞[.
(c) En déduire que toute fonction g : R → R convexe et majorée est constante.
(d) Soit f convexe, croissante et non constante sur R. Montrer que lim f = +∞.
+∞

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MPSI Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables 18

Théorème 15. Caractérisation de la convexité


Soit f ∈ C 2 ( I, R), alors f est convexe si et seulement si f ” > 0 sur I.

π 
Application : La fonction sin est concave sur 0, (sa dérivée seconde y est négative). Sa courbe est
2
donc située sous sa tangente à l’origine et au-dessus de la corde joignant les points d’abs-
π
cisse 0 et , ce qui donne l’inégalité importante :
2
h πi 2
∀ x ∈ 0, , x 6 sin x 6 x
2 π

Proposition 20. Inégalité de convexité


n
Soit f : I → R une application convexe, x1 , . . . , xn de I et t1 , . . . , tn de [0, 1] tels que ∑ tk = 1.
k=1
Alors : !
n n
f ∑ tk xk 6 ∑ tk f ( xk ). Inégalité de Jensen.
k=1 k=1

 Preuve :
Par récurrence sur n 

Applications : Soient x1 , . . . , xn des réels strictement positifs. On définit :


x1 + x2 + · · · + xn
— leur moyenne arithmétique a par : a =
n

— leur moyenne géométrique g par g = x1 x2 . . . xnn

 
1 1 1 1 1
— leur moyenne harmonique h par : = + +···+
h n x1 x2 xn

Alors : h 6 g 6 a .

 Preuve :
La fonction ln étant concave sur R∗+ (sa dérivée seconde étant négative), le théorème précédent
permet d’écrire : !
1 n 1 n √
ln ∑ > ∑ ln xi = ln n x1 x2 . . . xn
n i =1 n i =1
et en prenant l’exponentielle des deux membres, on obtient a > g.
1
L’autre inégalité s’obtient alors en remplaçant dans celle-ci les xi par . 
xi

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19 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

Proposition 21. Inégalités de Holder et Minkowski

1 1 xp yq
→ Soit p > 0 et q > 0 tels que + = 1, alors ∀ x > 0, ∀ y > 0 : xy 6 + . Cette inégalité est
p q p q
dite l’inégalité de Young.

1 1
→ Soit p > 0 et q > 0 tels que + = 1 et x1 , . . . , xn et y1 , . . . , yn des réels strictement positifs.
p q
Alors :
! 1p ! 1q
n n n
p q
∑ xi yi 6 ∑ xi ∑ yi Inégalité de Holder.
i =1 i =1 i =1

→ Soit p > 1 et x1 , . . . , xn et y1 , . . . , yn des réels strictement positifs. Alors :


! 1p ! 1p ! 1p
n n n
p p
∑ ( xi + yi ) p 6 ∑ xi + ∑ yi Inégalité de Minkowski .
i =1 i =1 i =1

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

V Suites récurrentes
Il s’agit dans ce paragraphe de redémontrer tous les résultats relatifs aux suites récurrentes , en par-
ticulier, le schéma de Newton.
A - Définition séquentielle de la limite.
Soient f une fonction de D ⊆ R dans R , b ∈ D , ` ∈ R et (bn )n une suite d’éléments de D. Montrer que :
1. Si lim bn = b et lim f ( x) = ` alors lim f (bn ) = `.
n→+∞ x→b n→+∞
2. lim f ( x) = ` ssi pour toute suite ( xn )n d’éléments de D , si lim xn = b alors lim f ( xn ) = `.
x→b n→+∞ n→+∞
3. On suppose que b ∈ D. f est continue en b si et seulement si pour toute suite ( xn )n d’éléments de D ,
si lim xn = b alors lim f ( xn ) = f (b).
n→+∞ n→+∞

B - Suites récurrentes.
Soit D une partie de R et f une fonction de D dans D . On dit, alors, que D est une partie stable par f .
On considère la suite réelle (un )n définie par : u0 ∈ D et un+1 = f (un ), n > 0.
1. Si f est croissante sur D, montrer, alors, que (un )n est monotone ; plus précisément :
(a) Si u1 > u0 alors (un )n est croissante.
(b) Si u1 6 u0 alors (un )n est décroissante.
2. Si f est décroissante sur D, montrer, alors, que (un )n est telle que les deux suites extraites (u2n )n et
(u2n+1 )n sont monotones de sens contraires.
3. Montrer que si (un )n est convergente de limite ` et est f continue en ` alors ` est un point fixe de f .

C - Méthode de Newton.
I. Principe de la méthode : On pose I = [ a, b] et soit f ∈ C 2 ( I, R).
On suppose que f ( a) < 0, f (b) > 0 et que f 0 ( x) > 0 pour tout x ∈ I.
1. Montrer que l’équation f ( x) = 0 possède une unique solution α ∈] a, b[.

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2. Soit x0 ∈ I . Déterminer l’abscisse du point d’intersection de l’axe des abscisses et de la tangente à la
courbe de f en ( x0 , f ( x0 )).
3. On définit la fonction : g : I −→ R .
f ( x)
x 7−→ g( x) = x − 0
f ( x)
Justifier que g ∈ C 2 ( I, R) et calculer g(α ) et g0 (α ).

x0 ∈ I,
4. La suite de Newton, pour approcher α , est définie par :
xn+1 = g( xn ) n > 0.
Tracer le graphe d’une fonction f vérifiant les conditions précédentes et les points ( xn , 0) et ( xn+1 , 0).

II. Convergence locale de la méthode de Newton :


1. Montrer qu’il existe h > 0 tel que : ∀ x ∈ J =]α − h, α + h[, | g0 ( x)| < 1.
2. Établir que : ∀ x ∈ J, g( x) ∈ J.
3. Montrer que la suite ( xn )n définie par : x0 ∈ J et xn+1 = g( xn ), n > 0. converge vers α.
| xn+1 − α | f ”(α )
4. Montrer que : lim 2
= 0 . On dit que la convergence est quadratique .
n→+∞ | xn − α | 2 f (α )

III. Convergence globale de la méthode de Newton :


On suppose que ∀ x ∈ I on a : f ”( x) 6= 0.Montrer que la suite ( xn )n définie par :

x0 ∈ I, f 0 ( x0 ) f ”( x0 ) > 0


xn+1 = g( xn ), n > 0.

converge vers α.

IV. Cas général : Faire l’étude précédente dans le cas : f 0 ( x) 6= 0 pour tout x ∈ I.
D - Méthode de la sécante.
Soit f ∈ C 1 ( I, R) avec I = [ a, b]. on suppose que f ( a) < 0 et f (b) > 0.
1. Donner l’équation de la corde passant par A( a, f ( a)) et B(b, f (b)).
2. Pour xn ∈ I, Determiner l’abscisse du point d’intersection de l’axe des abscisses et la corde passant
par An ( xn , f ( xn )) et B(b, f (b)).Faire un schéma.
3. Étudier la suite ( xn )n .

E - Autour du point fixe.


Soit g : [ a, b] −→ [ a, b] admettant un unique point fixe α ∈ [ a, b].
1. On suppose que g ∈ C 1 ([ a, b], [ a, b]) et g0 (α ) 6= 0.
(a) On suppose que | g0 (α )| < 1.
i. Montrer qu’il existe un voisinage V de α dans [ a, b] tel que la suite ( xn )n définie par : x0 ∈ V
et xn+1 = g( xn ), n > 0. converge vers α. On dit que α est un point attractif .
ii. Illustrer à l’aide d’un dessin.
| xn+1 − α |
iii. Vérifier que pour tout n de N ,xn 6= α et montrer que lim = | g0 (α )|. On dit que
n→+∞ | xn − α |
la convergence est linéaire.
(b) On suppose que | g0 (α )| > 1.
i. Montrer qu’il existe un voisinage V de α dans [ a, b] tel que la suite ( xn )n définie par : x0 ∈ V
et xn+1 = g( xn ), n > 0. ne converge pas vers α. On dit que α est un point répulsif .
ii. Illustrer à l’aide d’un dessin.
21 Chap. 9 - Fonctions numériques dérivables MPSI

2. On suppose que g ∈ C 2 ([ a, b], [ a, b]) et g0 (α ) = 0. et que pour tout n de N, xn 6= α.


| xn+1 − α | 1
Montrer que lim = | g”(α )|.On dit que la convergence est quadratique.
n→+∞ | xn − α |2 2

F ii n
n
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