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Chapitre III Généralités sur les fonctions numériques

I. Généralités
I.1. Définition
Une fonction numérique est une relation qui permet d’associer à chaque nombre x d’un
ensemble D un autre nombre que l’on note f(x). On note :
f:D→R
x → f(x)
Le nombre f(x) est appelé image de x par la fonction f. L’image d’un nombre par une fonction
numérique est unique.
x est appelé antécédent de f(x) par f. Un nombre peut avoir plusieurs antécédents.

Exemple
On définit la fonction f sur R par f(x) = x2 − 5. On a:
f:R→R
f(x) = x2 − 5
f(1) = 12 − 5 = −4
f( −5) = (−5) ^2 − 5 = 20
f(5/ 2) = (5 /2)^2 − 5 = (25/ 4) − 5 = 5/4
f(π)=π2 − 5 ≈ 4,87
Dans cet exemple 20 a deux antécédents car l’équation x2 − 5 = 20 à deux solutions : x = 5 et x
= −5. Par contre -6 n’a pas d’antécédent car x2 − 5 = −6 n’a pas de solution. (Car x2 = −1 n’en
a pas.)

II. Etude de fonctions


II.1. Domaine de définition (domaine d’étude)
Soit f une fonction numérique. On appelle ensemble de définition de f et on note généralement
Df l’ensemble des nombres pour lesquels f(x) existe.

a. Fonctions constantes
Elles sont sous la forme f(x) = a, tel que a ∈ R
∀𝑥 ∈ R : f(x) est définie dans R →Df = R

b. Fonctions polynômes
C’est une somme de plusieurs termes (monômes).
Elles sont sous la forme :
𝑓 𝑥 = 𝑎𝑥 𝑛 + 𝑏𝑥 𝑛 −1 + 𝑐𝑥 𝑛 −2 + ⋯ … … … … … + 𝑑𝑥 0
∀𝑥 ∈ 𝑅: 𝑓 𝑥 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑓𝑖𝑛𝑖𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑅 → 𝐷𝑓 = R

 Degré d’une fonction polynomiale


𝑓 𝑥 =𝑎 est une fonction de degré 0
𝑓 𝑥 = 𝑎𝑥 + 𝑏 est une fonction de degré 1
𝑓 𝑥 = 𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥1 + 𝑐 est une fonction de degré 2
𝑓 𝑥 = 𝑎𝑥 3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 1 + 𝑑 est une fonction de degré 3
.
.
.

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𝑓 𝑥 = 𝑎𝑥 𝑛 + 𝑏𝑥 𝑛 −1 + 𝑐𝑥 𝑛 −2 + ⋯ … … … … … + 𝑑𝑥 0 est une fonction de degré n


 Résolution d’une fonction polynome
1er ordre
f: D → R
x → f(x) =ax+b
toute solution de f(x) s’écrit sous la forme :
−𝑏
ax+b=0 → x = 𝑎
éme
2 ordre
f: D → R
x → f(x) =ax2+bx+c, a ≠ 0
la résolution de la fonction f se fait par le calcul du discriminant ∆ :
∆= 𝑏 2 − 4𝑎𝑐
Si ∆< 0; il n’ya pas de solution
−𝑏
Si ∆= 0; il existe une racine double ; x = 2𝑎
−𝑏− ∆ −𝑏+ ∆
Si ∆> 0; il existe deux racines simples : 𝑥1 = et 𝑥2 =
2𝑎 2𝑎

Exemples
Résoudre les équations polynomiales suivantes :
1) 𝑓 𝑥 = (𝑥 − 2)2
2) 𝑓 𝑥 = (𝑥 + 5)2
3) 𝑓 𝑥 = 𝑥 2 − 16
c. Fonction rationnelle :
𝑔(𝑥)
C’est un rapport de fonctions polynômes. Elles sont sous la forme : 𝑓 𝑥 = 𝑕(𝑥)

f(x) est définie si et ssi : h(x)≠ 0 →résoudre cette équation


Exemple
3𝑥+2
On considère la fonction f définie par : 𝑓 𝑥 = 𝑥−1
Le nombre f(x) existe pour tout x≠ 1
𝐷𝑓 = 𝑅 − 1
d. Fonction radical (racine carrée)
Elles sont sous la forme : 𝑓 𝑥 = 𝑔(𝑥)
f est définie si et ssi l’expression située sous le radical est positive ou nulle. Càd si et ssi
𝑔(𝑥) ≥ 0.
Exemple
1. f: x → 𝑥 − 1
𝑥+3
2. f: x → 3𝑥−2

II.2. Parité et périodicité d’une fonction numérique


- f est paire si ∀ x ∈ Df : f(x) = f (−x) ; alors le graphe de f est symétrique par rapport à Oy.
- f impaire si ∀ x ∈ Df : f(x) = −f (−x) ; alors le graphe de f est symétrique par rapport à O.
- f est de période T si T est le plus petit réel strictement positif tel que f(x + T) = f(x), ∀x ∈ Df

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II.3. Limite d’une fonction


En mathématiques, la limite d'une suite ou d'une fonction en un point est, la valeur
particulière dont elle « s'approche » lorsque la variable ou l'indice « s'approche » du point en
question. Cette valeur et ce point peuvent être un réel ou infini.
Par exemple :
1
Soit la fonction définie par : 𝑓 𝑥 = 𝑥−1
Cette fonction n’existe pas lorsque x=1 ; en revanche, elle existe pour toutes les valeurs de x
aussi proches soient-elles de 1. Il est donc intéressant de voir comment la fonction se
comporte au fur et à mesure que x se rapproche de la valeur 1.

a. Définition
On dit que la fonction f a une limite l au point x0 ∈R si : lim𝑥→𝑥 0 𝑓 𝑥 = 𝑙 ∈ 𝑅
b. Théorème
On dit que f admet une limite unique au point d’abscisse x0, qu’on note l si:
lim+ 𝑓 𝑥 = lim− 𝑓 𝑥 = 𝑙
𝑥→𝑥 0 𝑥→𝑥 0
Exemple
Soient les fonctions f1 te f2 définies par :
𝑥 2 +1 1
𝑓1 𝑥 = et 𝑓2 𝑥 = 𝑥−7
𝑥2
Calculer la limite à gauche et à droite de f1(x) quand x tend vers 0, et de f2(x) quand x tend 7

c. Règles de calcul des limites


c.1. Opération sur les limites

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c.2. Quelques règles usuelles pour lever les indéterminations


a. Mise en facteur du terme le plus prépondérant
Cette méthode s’emploie notamment lorsque l’on rencontre une forme indéterminée du type
∓∞
+∞ − ∞ pour un polynôme ou ∓∞ pour une fonction rationnelle. Elle consiste à :

 mettre le terme de plus haut degré en facteur


 dans le cas d’une fraction, simplifier au maximum
 l’indétermination devrait avoir disparue et il est possible de calculer la limite à l’aide
des règles de calcul usuelles.

Exemple 1
Calculer lim𝑥→+∞ (𝑥 2 − 3𝑥)

Exemple 2
𝑥 2 +1
Calculer lim𝑥→−∞ 𝑥+1

b. Utilisation d’une quantité conjuguée


Cette méthode s’emploie lorsque l’on a affaire une forme indéterminée du type +∞ − ∞ dans
une expression comportant des racines carrées ( 𝐴(𝑥) − 𝐵(𝑥) par exemple).
Cette méthode consiste à multiplier et à diviser par l’« expression conjuguée » de
𝐴(𝑥) − 𝐵(𝑥) , c'est-à-dire 𝐴(𝑥) + 𝐵(𝑥)

Exemple
Calculer lim𝑥→+∞ 𝑥 − 𝑥 + 1

c. Règle de l’Hôpital
0
Cette méthode s’emploie notamment lorsque l’on rencontre une forme indéterminée du type 0
∓∞
ou ∓∞ pour une fonction rationnelle lorsque x tend vers x0. Elle consiste à dérivez le

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numérateur g(x), puis dérivez le dénominateur h(x) pour obtenir g'(x)/h'(x), puis recalculer la
limite.
Notez que la règle de l'Hôpital peut se résumer par la formule suivante :
𝑔(𝑥) 𝑔′(𝑥)
lim = lim
𝑥→𝑥 0 𝑕(𝑥) 𝑥→𝑥 0 𝑕′(𝑥)

Exemple
Nous voulons calculer la limite de la fonction f(x) suivante pour x tendant vers 4.
𝑥 2 − 8𝑥 + 16
𝑓 𝑥 =
𝑥 2 − 16

II.4. Dérivée d’une fonction numérique


Soit f : I → R une fonction, I un intervalle de R, x0 un point de I.
𝑓 𝑥 −𝑓(𝑥 0 )
On dit que f est dérivable en x0 si lim𝑥→𝑥 0 existe et finie.
𝑥−𝑥 0
Cette limite est alors appelée dérivée de f au point x0 et notée f’(x0).
f dérivable sur I, si elle est dérivable en x, ∀𝑥 ∈ I .

Exemples
Etudier la dérivabilité de f dans les cas suivants :
1. 𝑓 𝑥 = 𝑥 2 + 2𝑥 − 1 et x0=2
2. 𝑓 𝑥 = 1 − 𝑥2 et x0=-1

Propriété
1. Toute fonction polynôme est dérivable sur R
2. Toute fonction radicale ou rationnelle est dérivable en tout point de sur son ensemble de
définition

Caractérisation de la dérivabilité en un point


Soit f une fonction définie sur un intervalle I et x0 ∈ I. Alors, on admet que f est dérivable en
𝑥0 si et seulement si f est dérivable à gauche et à droite de 𝑥0 avec :
𝑓 𝑥 − 𝑓(𝑥0 ) 𝑓 𝑥 − 𝑓(𝑥0 )
lim+ = lim− =𝑙
𝑥→𝑥 0 𝑥 − 𝑥0 𝑥→𝑥 0 𝑥 − 𝑥0
Remarque
Une fonction peut admettre une dérivée à droite et une dérivée à gauche de x0, sans être
dérivable en x0

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Exemple
Soit 𝑓 𝑥 = 𝑥
Etudier la dérivabilité à gauche et à droite de f(x) en x0=0

Dérivées des fonctions usuelles


Soient f ; g ; u et v des fonctions dérivables en un point x de l’intervalle I

f(x)=c → f’(x) = 0
f=u+v → f’ = u’+v’
f(x)= x→ f’(x) = 1
f=uv → f’ = u’v+v’ u
f(x)= a x → f’(x) = a 𝑢 𝑢′ 𝑣+𝑣′ 𝑢
f(x)= 𝑥 𝑛 → f’(x) = 𝑛 𝑥 𝑛 −1 f= → f’ =
𝑣 𝑣2
1 −1 𝑢 ′ (𝑥)
f(x)= 𝑥 → f’(x) = 𝑥 2 f(x)= 𝑢(𝑥) → 𝑓 ′ 𝑥 =
2 𝑢(𝑥)
1
f(x)= 𝑥 → f’(x) = 2 f(x)=u(v(x)) → f’(x)= v’(x )x u’(ax+b)
𝑥
𝑛 𝑛−1
u= 𝑓 → u’ = 𝑛 𝑓 𝑓′

Interprétation géométrique de la dérivée


Soit f une fonction définie sur un intervalle I et x0 un élément de I. Soit Cf la courbe
représentative de f dans un repère.

Si f est dérivable en x0 alors Cf admet une tangente au point (x0, f (x0)) dont l’´equation peut
s’écrire :
y = f‘(x0) (x − x0) + f(x0)

II.5. Continuité d’une fonction numérique


Soit f une fonction définie sur un intervalle I et𝑥0 ∈ I. Alors, on admet que f est continue en
𝑥0 si et seulement si f est continue à gauche et à droite de 𝑥0 . Et dans ce cas :

lim 𝑓 𝑥 = lim− 𝑓 𝑥 = 𝑓(𝑥0 )


𝑥→𝑥 0+ 𝑥→𝑥 0

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Théorème
Si f(x) est dérivable (différentiable) en un point 𝑥0 alors elle est continue en ce point. La
réciproque est fausse.
Exemple
Soit 𝑓 𝑥 = 𝑥
Etudier la continuité de f(x) en x0=0

II.5. Sens de variation d’une fonction


Soit f une fonction réelle dérivable sur l’intervalle I de R.
a. Théorème
Si f’(x)>0 sur I alors f est croissante sur I ;
Si f’(x)<0 sur I alors f est décroissante sur I ;
Si f’(x)=0 sur I alors f est constante sur I.

b. Fonction monotone
Une fonction est dite monotone si et ssi elle est strictement croissante ou strictement
décroissante.

c. Tableau de variation
Lors de l’étude d’une fonction on essaie de déterminer les intervalles sur les quels elle est
monotone. On note le résultat dans un tableau de variation.

d. Extremums des fonctions


Définition
Un point 𝑥0 ∈ 𝐼 est un point critique de f si : f’ (𝑥0 )=0
Théorème
Soit I un intervalle de Df. Soit x0 une valeur de I. la fonction f admet un extremum (minimum
ou un maximum) en x0 si et seulement si f’ s’annule en x0, en changeant de signe.
Exemple
𝑥2
Calculer l’extremum de 𝑓 𝑥 = 𝑥 − 2

e. Point d’inflexion
Pour qu’un point 𝑥0 ∈ 𝐼 soit un point d’inflexion, il faut que f’’ (𝑥0 )=0 et f’’ change de signe
en 𝑥0
Exemple
Calculer le point d’inflexion de 𝑓 𝑥 = (𝑥 − 1)3

f. Branches infinies
La courbe Cf d’équation y = f(x) présente une branche infinie si x → ∞ ou si f(x) → ∞ quand
x → x0 , càd lorsque x ou y (x et y) tendent vers l’infinie.
Asymptote verticale
Si lim𝑥→𝑥 0 𝑓(𝑥) = ∞, alors la courbe Cf présente une asymptote
verticale d’équation x = x0.

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Asymptote horizontale
Si lim𝑥→∞ 𝑓(𝑥) = 𝑦0 , alors la courbe Cf présente une asymptote
horizontale d’équation y =y0.

Asymptote oblique
Si lim𝑥→∞ 𝑓(𝑥) = ∞, alors la courbe Cf présente une asymptote oblique d’équation
y =ax+b(a≠0), avec :
𝑓(𝑥)
𝑎 = lim𝑥→∞ , et 𝑏 = lim𝑥→∞ (𝑓 𝑥 − 𝑎𝑥)
𝑥

Plan d’´etude d’une fonction x → f(x)


Pour étudier une fonction et tracer son graphe Cf, on procède de la façon suivante :
1. On détermine l’ensemble de définition et de continuité Df de f, puis on met
en évidence la parité, l’imparité et la périodicité éventuelles de f .
2. On étudie f aux bornes de Df et on détermine les branches infinies et asymptotes
éventuelles.
3. On calcule la dérivée de f et l’on étudie son signe.
4. On établit le tableau de variations de f que l’on complète en indiquant les valeurs
particulières prises par f et les tangentes aux points particuliers.
5. On trace enfin le graphe correspondant à Df que l’on complète éventuellement par les
symétries ou les translations déterminées au 1.

III. Application
Etudier la parité et la variation des fonctions suivante :
−𝑥+2
1. 𝑓 𝑥 = 𝑥−1
1 3
2. 𝑔 𝑥 = 𝑥 − 𝑥 2 − 3𝑥 + 5
3

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