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Campus Universitaire de Mahdia A.U.

: 2021/2022

Analyse 1 LCS.1 & LCE.1

Cours 2
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Fonction réelle d’une variable réelle :
Dérivabilité
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Soit f : I −→ R une application, où I ⊆ Df est un intervalle ouvert de la forme I =]a, b[ avec a, b ∈ R ou bien
a = −∞ ou bien b = +∞.
Comme I est ouvert , pour tout x0 ∈ I, il existe β > 0 tel que ]x0 − β, x0 + β[⊂ I. Ainsi, la fonction f est bien définie
au point x0 et au voisinage de ce point.

1. Dérivabilité
Définition 1 Soit x0 ∈ I.
f (x) − f (x0 )
On dit que f est dérivable en x0 si le taux d’accroissement de f en x0 défini par : τxo (x) =
x − x0
admet une limite finie en x0 .

Cette limite (lorsqu’elle existe) s’appelle alors le nombre dérivé de f en x0 et on le note f 0 (x0 ).

Proposition 1 (Interprétation géométrique de la dérivée)


Si f est dérivable en un point x0 ∈ I, alors la droite d’équation

y = f 0 (x0 )(x − x0 ) + f (x0 )

s’appelle la tangente à la représentation graphique Cf de f en x0 .


C’est la droite, qu’on note Tx0 , passant par le point M0 (x0 , f (x0 )) et de pente f 0 (x0 ).

Remarque 1 1. Si la fonction f est dérivable au point x0 , alors on a :

∀x ∈ I, f (x) = f (x0 ) + (x − x0 )(f 0 (x0 ) + (x − x0 ))

avec lim (h) = 0 quand h −→ 0.


2. En posant x = x0 + h, le taux d’accroissement s’écrit également :
f (x0 + h) − f (x0 )
δx0 (h) =
h
et la dérivée (quand elle existe) est obtenue en prenant la limite quand h → 0 de δx0 (h).
3. Si lim τxo (x) = +∞ ou −∞, alors la fonction f n’est pas dérivable en x0 .
Mais sa courbe représentative admet une tangente verticale en x0 . p
C’est par exemple le cas pour la fonction définie sur R par f (x) = |x|, en x0 = 0.

Proposition 2 Soit x0 ∈ I.
Si la fonction f est dérivable au point x0 , alors f est continue en x0 .

Attention ! La réciproque est fausse en général. Contre-Exemple : f (x) = |x| en x0 = 0.


Définition 2 On dit que f est dérivable sur I si f est dérivable en tout point de I.
Dans ce cas, la fonction f 0 : I −→ R; x 7−→ f 0 (x) s’appelle la fonction dérivée de f .

2. Opérations sur les fonctions dérivables


Proposition 3 Soient f et g deux fonctions dérivables en x0 ∈ I et soit α ∈ R. Alors :
? f + g est dérivable en x0 et (f + g)0 (x0 ) = f 0 (x0 ) + g 0 (x0 )
? λf est dérivable en x0 et (λf )0 (x0 ) = λf 0 (x0 )
? f g est dérivable en x0 et (f g)0 (x0 ) = f 0 (x0 )g(x0 ) + f (x0 )g 0 (x0 )
 0
f f f 0 (x0 )g(x0 ) − f (x0 )g 0 (x0 )
? Si g(x0 ) 6= 0, la fonction est dérivable en x0 et (x0 ) = 2
g g (g(x0 ))
On déduit de cette proposition que la somme, le produit, le quotient (quand il est bien défini) de fonctions dérivables
sur un intervalle est dérivable sur cet intervalle.

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Proposition 4 Soient I et J deux intervalles ouverts et soient f : I −→ R et g : J −→ R deux fonctions telles que
f (I) ⊂ J.
? Si f est dérivable en x0 et g est dérivable en f (x0 ) alors g ◦ f est dérivable en x0 et
0
(g ◦ f ) (x0 ) = g 0 (f (x0 )) .f 0 (x0 )
0
? Si f est dérivable sur I et g est dérivable sur J alors g ◦ f est dérivable sur I et (g ◦ f ) = (g 0 ◦ f ) .f 0

Proposition 5 Soient I et J deux intervalles ouverts. On suppose que f : I −→ J est bijective.


? Si f est dérivable en x0 ∈ I et si f 0 (x0 ) 6= 0 alors f −1 est dérivable en y0 = f (x0 ) et
1 1
(f −1 )0 (y0 ) = = 0 −1
f 0 (x0 ) f ((f )(y0 ))

? Si f est dérivable sur I et si f 0 ne s’annule pas sur I alors f −1 est dérivable sur J et
1
(f −1 )0 =
f 0 ◦ f −1

3. Etude des fonctions dérivables


Définition 3 (Extremum local)
Soit f : I −→ R et soit x0 ∈ I.
1. f admet un maximum local en x0 si f est majorée par f (x0 ) au voisinage de x0 .
2. f admet un minimum local en x0 si f est minorée par f (x0 ) au voisinage de x0 .
3. f admet un extremum local en x0 si f admet un maximum local ou un minimum local en x0 .

Théorème 1 (condition nécessaire pour avoir un extremum)


Si f admet un extremum local en x0 et f est dérivable en x0 alors f 0 (x0 ) = 0.

Remarque 2 La réciproque du théorème précédent est fausse. Contre-Exemple : f (x) = x3 .

Théorème 2 (Théorème de Rolle)


Si f est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et si f (a) = f (b) alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Théorème 3 (Théorème des accroissements finis )


Si f est continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[, alors il existe c ∈]a, b[ tel que
f (b) − f (a) = (b − a)f 0 (c).

Ce théorème signifie que la droite passant par (a, f (a)) et (b, f (b)) admet une droite tangente à la courbe de f et qui
lui est parallèle.

Proposition 6 (Dérivabilité et monotonie) Soit f une fonction dérivable sur I. Alors


1. f est croissante sur I si et seulement si f 0 (x) ≥ 0 sur I.
2. f est décroissante sur I si et seulement si f 0 (x) ≤ 0 sur I.
3. f est constante sur I si et seulement si f 0 (x) = 0 sur I.

Proposition 7 (Dérivabilité et monotonie) Soit f une fonction dérivable sur I. Alors


1. Si f 0 > 0 sur I alors f est strictement croissante sur I.
2. Si f 0 < 0 sur I alors f est strictement décroissante sur I.

Remarque 3 Attention, I doit être un intervalle. Contre-Exemple : f (x) = 1/x.

Définition 4 Soit f une fonction définie sur un intervalle I.


On dit que f est convexe sur I, si pour tout x, y ∈ I et tout λ ∈ [0, 1]

f (λx + (1 − λ)y) ≤ λf (x) + (1 − λ)f (y)

Proposition 8 Soit f une fonction définie et dérivable sur un intervalle I.


La fonction f est convexe sur I si et seulement si la fonction dérivée f 0 est croissante sur I.

Exemples : Les fonctions,


√ |x|; x2 ; ex , sont convexes sur R.
Les fonctions, ln; x, sont concaves sur ]0, +∞[.
Les fonctions ,sin; x3 , ne sont ni concave ni convexe sur R.

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