Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Fonctions p r i m i t i v e s e t É q uat i o n s
différentielle s l i n é a i r e s o r d i n a i r e s
2. On dit que f est continue à droite (resp. à gauche) en un point x0 ∈ I si lim+ f (x) = f (x0 )
x→x0
(resp. lim− f (x) = f (x0 )).
x→x0
1
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S E T É QU S . D I F F S . L I N É A I R E S
f (y) − f (x)
f 0 (x) := lim .
y→x y −x
Exercice 1. Soit α ∈ C et soit f : R −→ C la fonction donnée par f (t) = eαt . Montrer que f est
dérivable sur R et que f 0 (t) = αeαt pour tout t ∈ R.
Pour une fonction f : I −→ C à valeurs complexes, on peut définir les fonctions partie
réelle et partie imaginaire notées respectivement Re(f ) : I −→ R et Im(f ) : I −→ R et
données par les formules :
3. La fonction f est n-fois dérivable sur I si et seulement si Re(f ) et Im(f ) sont n-fois
dérivables sur I et on a Re(f (n) ) = Re(f (n) ) et Im(f (n) ) = Im(f )(n) , c’est à dire que : :
2 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 2 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S
Exemples 2. Considérons la fonction f : [0, 1] −→ C donnée par f (t) := e2πit . Il est clair que
la fonction f est continue sur [0, 1], dérivable sur ]0, 1[ et que f (1) = f (0). Cependant on a :
Remarques 2. Le résultat n’est plus vrai lorsque f : D −→ K où D est une réunion d’intervalles,
en effet si D = R∗ et f (x) = 1 pour tout x ∈ D. Il est clair que F : D −→ R, F(x) = x est une
primitive de f sur I. D’autre part la fonction F
b : I −→ R, donnée par :
x + 1 si x < 0
b =
F(x)
x + 2 si x > 0
Corollaire 2. Soit f : I −→ C une fonction tel que Re(f ) et Im(f ) admettent des primitives
sur I, notées respectivement F1 : I −→ R et F2 : I −→ R. Alors f admet la fonction F := F1 + iF2
comme primitive sur I. Réciproquement, si F : I −→ C est une primitive de la fonction f sur I
alors Re(F) et Im(F) sont des primitives respectives de Re(f ) et Im(f ).
3
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S E T É QU S . D I F F S . L I N É A I R E S
Théorème 2. Soit f : I −→ K une fonction continue, alors f admet une primitive sur I. Plus
précisemment, pour tout a ∈ I, la fonction F : I −→ K donnée par :
Zx
∀x ∈ I, F(x) = f (t)dt,
a
En vue des deux théorèmes précédent, les méthodes de calcul des intégrable peuvent être
utilisés pour retrouver la primitive d’une fonction.
Ainsi une primitive de la fonction u · v peut être obtenue comme différence de U · v et d’une
primitive de U · v 0 (resp. comme différence de u · V et d’une primitive de u 0 · V ).
= −xe−x − e−x + 1.
On déduit que F : R −→ R donnée par F(x) = −(x + 1)e−x est une primitive de f sur R.
4 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 2 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S
Exemples 4. Cherchons une primitive de la fonction f :]0, +∞[−→ R donnée par f (x) = ln(x).
Posons pour tout x ∈ R, u(x) := 1 et v(x) := ln(x). La fonction u est continue sur ]0, +∞[, v est
dérivable sur ]0, +∞[, de plus U : x → x est une primitive de u sur ]0, +∞[. Une intégration
par parties donne que pour tout x ∈ R :
Zx Zx Zx
f (t)dt = ln(t)dt = U (x)v(x) − U (1)v(1) − U (t)v 0 (t)dt
1 1 1
Zx
= x ln(x) − dt
0
= x(ln(x) − 1) + 1.
On déduit que F :]0, +∞[−→ R donnée par la formule F(x) = x(ln(x) − 1) est une primitive de
la fonction f sur ]0, +∞[.
Une autre technique fréquemment utilisée dans le calcul des primitive est celle du change-
ment de variable :
= ln(ln(x)) − ln(ln(2)).
Donc F :]1, +∞[−→ R, x 7→ ln(ln(x)) est une primitive de f sur ]1, +∞[.
5
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S E T É QU S . D I F F S . L I N É A I R E S
1
-Primitive de la fonction x 7→ .
ax2 + bx + c
6 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 2 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S
• Si ∆ > 0, l’équation P (x) = 0 possède deux solutions distinctes réelles x1 < x2 et donc
!
1 1 1 1
f (x) = = − ,
a(x − x1 )(x − x2 ) a(x2 − x1 ) x − x2 x − x1
pour tout x ∈ R \ {x1 , x2 } et si on pose I :=] − ∞, x1 [ ou ]x1 , x2 [ ou ]x2 , +∞[, alors toute
primitive F : I −→ R de f est donnée par :
x − x2
ln
x − x1
F(x) := + c, c ∈ R.
a(x2 − x1 )
αx + β
-Primitive de la fonction x 7→ .
γx + δ
αx + β α β
f (x) := tel que α, β, γ, δ ∈ R, γ , 0 et , 0.
γx + δ γ δ
( )
δ
Il est clair que Df = R \ − , de plus on a pour tout x ∈ Df :
γ
αx + β α α
f (x) = − +
γx + δ γ γ
δα
αx + β − αx −
γ α
= +
γx + δ γ
βγ − αδ α
= + .
γ(γx + δ) γ
7
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S E T É QU S . D I F F S . L I N É A I R E S
α β ln |γx + δ| αx
F(x) := − + + c, c ∈ R.
γ δ γ2 γ
αy 0 + βy = 0. (1.2)
Dans le cas où γ est identiquement nulle, on dira que l’équation (1.1) est homogène.
Notons S l’ensemble des solutions de (1.3), (Eh ) l’équation différentielle homogène associée à
(1.3) et Sh l’ensemble de ces solutions.
S= {z + yh , yh ∈ Sh }.
8 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 3 . É QU. D I F F. L I N É A I R E S D ’ O R D R E 1
Alors y : I −→ K est solution de (1.5) si et seulement s’il existe λ ∈ K tel que y(t) = λ · e−B(t)
pour tout t ∈ I, où B : I −→ K est une primitive de la fonction β sur l’intervalle I.
y 0 (t) + t n y(t) = 0.
Exemples 7. Considérons l’équation différentielle linéaire homogène d’ordre 1 sur ]0, +∞[ :
y 0 (t) + ln(t)y(t) = 0.
La solution générale de l’équation précédente est la fonction dérivable y :]0, +∞[−→ K définie
par la formule y(t) = λ · e−t(ln(t)−1) .
y 0 + βy = γ. (1.6)
Alors la fonction z : I −→ K donnée par z(t) := e−B(t) · C(t) définit une solution particulière de
l’équation (1.6) où :
9
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S E T É QU S . D I F F S . L I N É A I R E S
et
• C : R −→ R est une primitive de la fonction t 7→ , on trouve C(t) := ln(1 + et ).
1 + et
Ainsi pour tout t ∈ R, yp (t) := e−t ln(1 + et ).
On peut résumer les résultat précédents dans une formule intégrale donnant la solution
générale d’une équation différentielle linéaire d’ordre 1.
avec λ ∈ R.
Nous terminons cette partie par un résultat pratique lorsque le second membre d’une
équation différentielle linéaire d’ordre 1 est compliqué :
où t0 ∈ I, y0 ∈ K.
10 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 3 . É QU. D I F F. L I N É A I R E S D ’ O R D R E 1
Définition 7. Le problème (1.8) est appelé problème de Cauchy associé à l’équation différen-
tielle linéaire d’ordre 1, y 0 + βy = γ avec condition initiale y(t0 ) = y0 .
αy 0 + βy = γ (1.9)
on vérifie aisément que I1 et I2 sont des intervalles disjoints et que I \ {c} = I1 ∪ I2 . Par
hypothèse, la fonction α ne s’annule ni sur I1 ni sur I2 , on obtient alors à partir de (1.9)
les équation différentielles linaires suivantes définies respectivement sur I1 et sur I2 :
β γ
y0 +
y= sur I1
α α (1.10)
β γ
y0 + y = sur I2
α α
Si (1.9) possède une solution y : I −→ K alors les restrictions y|I1 : I1 −→ K et y|I2 : I2 −→ K
sont des solutions de (1.10) sur I1 et I2 respectivement. Inversement on a le résultat
suivant :
11
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S E T É QU S . D I F F S . L I N É A I R E S
Une autre version de ce résultat avec une condition plus simple à vérifier s’énonce de la
façon suivante :
2
y 0 − y = t2. (1.11)
t
Si on note y1 :]0, +∞[−→ R et y2 :] − ∞, 0[−→ R les solutions générales sur ]0, +∞[ et ] − ∞, 0[
de l’équation (1.11) respectivement, alors :
Zt ! Zt !
2 ln(s) 2 2 ln(t)
y1 (t) = λ1 + e s ds e = λ1 + ds t 2 = λ̃1 t 2 + t 3 ,
a1 a1
avec λ̃1 ∈ R et a1 > 0. De même, on vérifie que y2 (t) = λ̃2 t 2 + t 3 avec λ̃2 ∈ R. Considérons alors
la fonction y : R −→ R vérifiant :
2 3
λ1 t + t si t > 0
y(t) =
λ2 t 2 + t 3 si t < 0
Il est clair que lim− y(t) = lim+ y(t) = 0 et lim− y 0 (t) = lim+ y 0 (t) = 0. Le principe de recollement
t→0 t→0 t→0 t→0
des solutions montre que y est solution de l’équation ty 0 − 2y = t 3 si et seulement si y(0) = 0.
1. Si on prend y(t0 ) = y0 pour condition initiale avec t0 < 0, alors le problème possède une
infinité de solutions.
2. On a même résultat si l’on prend y(t0 ) = y0 pour condition initiale avec t0 > 0.
12 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 4 . É QU. D I F F. L I N É A I R E S D ’ O R D R E 2 À CO E F F S . CS T.
ay 00 + by 0 + cy = ξ. (1.13)
Soit S l’ensemble des solutions de (1.13), et Sh l’ensemble des solutions de l’équation homogène
(Eh ) associée à (1.13).
1. Si y1 , y2 : I −→ K sont deux solutions de (Eh ) alors uy1 + vy2 est aussi solution de (Eh )
pour tout u, v ∈ K.
Comme pour le cas des équations différentielles linéaires d’ordre 1, le résultat précédent
permet de diviser la tâche de recherche de la solution générale d’une équation différen-
tielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants selon les étapes suivantes :
13
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S E T É QU S . D I F F S . L I N É A I R E S
ay 00 + by 0 + cy = 0 (1.14)
Remarques 5. En gardant les notations du théorème précédent, la famille composée par les
fonctions t 7→ eλ1 t , t 7→ eλ2 t dans le cas où ∆ , 0 et par les fonctions t 7→ eλ0 t , t 7→ teλ0 t dans
le cas où ∆ = 0 est appelé système fondamentale de solutions de l’équation différentielle (1.14) :
Toute solution de (1.14) est combinaison linéaire du système fondamentale de solutions.
Dans le cas d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants réels,
on a le résultat suivant :
14 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 4 . É QU. D I F F. L I N É A I R E S D ’ O R D R E 2 À CO E F F S . CS T.
Le principe de superposition des solutions reste valide pour les équation différentielles
linéaires d’ordre 2 :
ay 00 + by 0 + cy = P . (1.16)
i i i i
Ainsi α = , β = − et γ = − ce qui donne que Q(t) = (2t 2 − 2t − 1).
2 2 4 4
15
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S E T É QU S . D I F F S . L I N É A I R E S
• Si am2 +bm+c = 0 et 2am+b , 0 i.e m est une racine simple de l’équation caractéristique,
alors deg(Q) = deg(P ) + 1 et dans ce cas aQ00 + (2am + b)Q0 = P .
ay 00 + by 0 + cy = µ cos(ωt) (1.17)
ay 00 + by 0 + cy = µ sin(ωt) (1.18)
16 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 4 . É QU. D I F F. L I N É A I R E S D ’ O R D R E 2 À CO E F F S . CS T.
1
y1 (t) := (µbt cos(ωt) + 2aω sin(ωt)),
b 2 + a2 ω 2
1
y2 (t) := (µbt sin(ωt) − 2aω sin(ωt)),
b 2 + a2 ω 2
où 2am + b = b + 2iaω et donc b2 + a2 ω2 = |2am + b|2 .
avec t0 ∈ I et y0 , y00 ∈ K.
Définition 9. Le problème (1.19) est appelé problème de Cauchy associé à l’équation différen-
tielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants ay 00 +by 0 +c = ξ avec condition initiale y(t0 ) = y0
et y 0 (t0 ) = y00 .
17
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S P R I M I T I V E S E T É QU S . D I F F S . L I N É A I R E S
est une solution de l’équation homogène associée à (E) et dont les paramètres vont être déter-
minés à partir des conditions initiales du problème.
On sait que yp s’écrit sous la forme yp (t) = Q(t)e−t où Q est un polynôme de degré 1 vu que −1
n’est pas racine de l’équation caractéristique r 2 −4r+3 = 0, de plus Q00 (t)−6Q 0
(t)+8Q(t) = 2t+1
1 5
(voir Théorème (11)). En écrivant Q(t) := αt + β, on trouve que Q(t) = t+ et donc
4 4
1 5
∀t ∈ R, yp (t) = t + e−t .
4 4
D’autre part, l’équation caractéristique r 2 − 4r + 3 = 0 est de discriminant ∆ > 0 de racines
réelles 1 et 3, ce qui montre que yh est de la forme :
y + ω2 y = 0 y − ω2 y = 0
00 00
(P1 ) : y(t0 ) = y0 , (P2 ) : y(t0 ) = y0
y 0 (t ) = y 0
y 0 (t ) = y 0
0 0 0 0
y + ω2 y = 0 y + ω2 y = 0
00 00
(P1 ) : y(0) = 1 , (P2 ) : y(0) = 0
y 0 (0) = 0
y 0 (0) = 1
1
Il est facile de vérifier que t 7→ cos(ωt) est la solution de (P1 ) et que t 7→ sin(ωt) est la
ω
solution de (P2 ).
y − ω2 y = 0 y − ω2 y = 0
00 00
(P1 ) : y(0) = 1 , (P2 ) : y(0) = 0
y 0 (0) = 0
y 0 (0) = 1
18 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 4 . É QU. D I F F. L I N É A I R E S D ’ O R D R E 2 À CO E F F S . CS T.
1
Il est facile de vérifier que t 7→ cosh(ωt) est la solution de (P1 ) et que t 7→ sinh(ωt) est la
ω
solution de (P2 ).
19